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MIDEM - Suisa

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SUISAinfo<br />

INFO<br />

Mitgliederzeitschrift 2.11<br />

Journal des membres 3.12<br />

Boris Mersson: une rencontre<br />

à l'occasion de ses 70 ans<br />

d'affiliation à SUISA page 4<br />

Nouveaux au Conseil<br />

de SUISA: trois questions<br />

aux arrivants page 6<br />

Contrats de management: que<br />

font le manager et le booker,<br />

pour quelle rémunération? page 8<br />

<strong>MIDEM</strong>:<br />

Musikmesse als<br />

Branchenspiegel<br />

Seite 6<br />

<strong>MIDEM</strong>:<br />

Musikmesse als<br />

Branchenspiegel<br />

Seite 9<br />

Bandvertrag:<br />

Wenige Regeln,<br />

weniger Streit<br />

Seite 14


Sommaire<br />

04 Le passé: 70 ans d'affiliation à<br />

SUISA de Boris Mersson<br />

14 L'avenir: les nouveaux membres<br />

Maria Gehrig, Patrick Bishop et<br />

Dario Widmer<br />

15 Le présent: John Wolf Brennan et sa<br />

vision de la téléphonie mobile<br />

Numéro<br />

3. 2012<br />

Rédacteur en chef: Manu Leuenberger (lem)<br />

Comité de rédaction:<br />

Xavier Dayer, Guido Eugster, John Wolf<br />

Brennan, Irène Philipp (ip), Martin Wüthrich<br />

(wü), Claudia Kempf (ck), Désirée Dittes (did),<br />

Urs Schnell (urs), Erika Weibel (eri)<br />

Design: www.crafft.ch<br />

Impression: Mattenbach AG, tirage 10 750 Ex.<br />

SUISA Bellariastrasse 82, Postfach 782,<br />

8038 Zürich, T. +41 44 485 66 66,<br />

F. +41 44 482 43 33<br />

SUISA Av. du Grammont 11bis,<br />

1007 Lausanne, T. +41 21 614 32 32,<br />

F. +41 21 614 32 42<br />

SUISA Centro San Carlo, Via Soldino 9,<br />

6903 Lugano, T. +41 91 950 08 28,<br />

F. +41 91 950 08 29<br />

www.suisa.ch, publicrelations@suisa.ch<br />

Photos: Jürg Waldmeier (page de titre/<br />

Boris Mersson), DR (Maria Gehrig, John Wolf<br />

Brennan)<br />

Pleins feux sur ...<br />

04 «Ma vie est ainsi, pleine de<br />

rebondissements»<br />

Un entretien avec Boris Mersson à<br />

l'occasion de ses 70 ans d'affiliation à SUISA<br />

05 Prévoyance vieillesse<br />

La prévoyance pour les auteurs de SUISA<br />

Interne<br />

06 Nouveaux au Conseil de SUISA<br />

3 questions aux nouveaux<br />

Bon à savoir<br />

07 Œuvres non documentées dans<br />

la banque de données des œuvres<br />

08 Manager, booker, contrats et<br />

commissions<br />

Points importants en lien avec les contrats<br />

en ce domaine<br />

10 Who is who pour les membres<br />

Division «Licences et répartition Film»<br />

12 Répartition des recettes provenant<br />

du tarif A<br />

Modifications du règlement de répartition<br />

Membres<br />

13 Hommage à Eric Gaudibert<br />

Hommage à Alfred Fredy Lienhard<br />

Membres décédés<br />

14 Nouveaux membres<br />

Divers<br />

15 Carte blanche à<br />

John Wolf Brennan<br />

Prochains rendez-vous<br />

16 ASCAP Awards Program, Call for<br />

Projects: Swiss Games 2012/2013,<br />

Midem 2013, Agenda


Editorial<br />

«Le principe général de<br />

notre répartition est le<br />

suivant: ‹À chacun ce qui<br />

lui revient›.»<br />

Chers membres,<br />

Vous nous avez confié la double tâche d’encaisser pour vous les redevances de<br />

droits d’auteur et d’effectuer la répartition, conformément au contrat de gestion.<br />

La répartition correcte des recettes constitue la dernière étape de notre<br />

processus de prestations de services. L’exactitude de la répartition est une préoccupation<br />

centrale pour nous; il s’agit là d’une tâche très exigeante.<br />

Le principe général de notre répartition est le suivant: «À chacun ce qui lui<br />

revient». Ce principe paraît simple, mais son application met souvent en évidence<br />

des obstacles à surmonter. Afin que chaque membre touche la part de<br />

recettes qui lui revient, nous avons besoin d’un système de répartition fiable et<br />

actuel. Le système utilisé aujourd’hui est le résultat de nombreuses recherches<br />

et d’expériences faites dans la pratique. C'est un système très complexe, mais<br />

en même temps un système bien conçu et pensé, qui doit pouvoir répondre à<br />

un marché en évolution. Ce qui était valable il y a dix ans a en effet bien des<br />

chances d’être dépassé aujourd’hui, dans un contexte de développement rapide<br />

des techniques et de l’économie.<br />

Il est par conséquent important d’observer attentivement les changements et<br />

d’adapter le règlement de répartition aux conditions actuelles. Les modifications<br />

du règlement ne sont pas des décisions arbitraires, mais le résultat d’un<br />

processus de prise de décision par les 22 membres qui ont été élus à la Commission<br />

de Répartition et des Œuvres, par l’AG de votre coopérative.<br />

Cette commission est composée de manière paritaire, avec des représentants<br />

d’un maximum de genres musicaux. Elle contribue de manière essentielle, au<br />

début de chaque processus d’adaptation, à ce que les principes de base de la<br />

répartition soient pris en considération. En outre, les statuts prévoient que tout<br />

membre SUISA peut participer aux réunions de la Commission, avec voix<br />

consultative. Le Conseil de SUISA est compétent pour la décision finale concernant<br />

les modifications du règlement. Finalement, les modifications doivent<br />

encore être examinées et approuvées par l’IPI.<br />

L’objectif du processus est de tenir compte des divers ayants droit. Notre exigence<br />

est le plus haut degré possible de précision de l’encaissement à la répartition.<br />

Vous nous avez mandatés pour cela: que vous receviez, en tant que<br />

membre, ce qui vous revient.<br />

Irène Philipp Ziebold<br />

Photo: Günter Bolzern<br />

SUISAinfo 3.12 3


Pleins feux sur ...<br />

Ma vie est ainsi, pleine<br />

de rebondissements<br />

Boris Mersson est un véritable talent universel. Que ce soit en tant que<br />

compositeur, chef d'orchestre, pianiste ou arrangeur, il a toujours convaincu par son savoir-faire,<br />

son humour et sa grande humanité. À l’occasion de ses 70 ans d’affiliation à<br />

SUISA, nous l’avons rencontré pour un entretien.<br />

Boris Mersson est un caméléon. Compositeur<br />

à la palette extrêmement large, il a créé<br />

des œuvres pour orchestre, des concertos<br />

pour violon, de la musique de chambre, et<br />

a également écrit des lieds. En qualité de<br />

professeur au Conservatoire de Zurich, il a<br />

contribué à la formation de nombreux musiciens.<br />

Il y a peu, en 2011, il s’est produit<br />

comme soliste et chef d’orchestre à la Tonhalle<br />

de Zurich. Aujourd’hui, quelque peu<br />

handicapé par le diabète, Mersson ne<br />

donne plus que quelques concerts bien<br />

choisis. Lors de cet entretien, il revient sur<br />

70 ans d’affiliation à SUISA et sur une vie<br />

de musicien bien remplie.<br />

Le tout début de sa carrière<br />

«Il faut savoir que la musique n’était à<br />

l’époque pas omniprésente comme elle<br />

Biographie<br />

Boris Mersson est né le 6 octobre<br />

1921 à Berlin. En 1923, sa famille<br />

s’établit à Genève, son père étant<br />

engagé comme musicien à l’Orchestre<br />

de la Suisse Romande.<br />

Mersson étudia le piano à Genève et<br />

Lausanne et commença à composer à<br />

l’âge de 9 ans déjà, en autodidacte.<br />

Aujourd’hui, il jette un regard sur sa<br />

carrière de plusieurs dizaines<br />

d’années en tant que chef d'orchestre,<br />

interprète, professeur et<br />

compositeur. Comme compositeur,<br />

Mersson a déclaré environ 270<br />

œuvres à SUISA. Pour 600 autres<br />

œuvres, il figure comme arrangeur.<br />

l’est aujourd’hui. Elle était surtout un événement<br />

‹live›. Durant mon enfance, j’ai eu<br />

la chance d’être baigné dans la musique<br />

classique: Debussy, Ravel, etc. À Genève à<br />

l’âge de 10 ans, l’instruction publique m’a<br />

accordé une année de congé pour que je<br />

puisse étudier le piano! Assez vite, j’ai eu<br />

quelques engagements, parfois avec ma<br />

sœur. À l’époque, on disait en m’entendant:<br />

‹Il joue bien pour son âge.› Aujourd’hui,<br />

alors que j’ai 90 ans, on redit la<br />

même chose de moi!»<br />

Ses débuts en tant que compositeur<br />

«À l’âge de 13 ans, j’ai commencé à composer.<br />

Plus tôt, vers 9 ans, j’avais déjà couché<br />

sur le papier des mélodies entendues ci et<br />

là. Au milieu des années trente, j’ai écrit<br />

ma première véritable pièce pour piano,<br />

une saltarelle. En 1938, mon Opus 1 est<br />

paru chez une maison d’édition bâloise; 5<br />

pièces burlesques pour piano.»<br />

Le jazz<br />

«Puis vint la guerre. Comme beaucoup, je<br />

me suis intéressé au jazz, mais j’avais déjà<br />

20 ans. Les élèves que j’ai eus plus tard<br />

s’étaient familiarisés bien plus tôt avec ce<br />

genre de musique. À Lausanne, il y avait un<br />

Hot Club; je l’ai fréquenté, en compagnie<br />

d’un batteur bien connu, c’était vers 1939.»<br />

L’adhésion à SUISA<br />

«En 1942, le compositeur Jean Binet m’a<br />

parlé de l’activité de SUISA. Il pensait que<br />

je devais absolument y déposer mes compositions.<br />

À l’époque, j’ignorais complètement<br />

l’existence d’une société telle que<br />

SUISA. SUISA savait déjà bien ce qu’elle<br />

devait faire. Aujourd’hui encore, je suis très<br />

satisfait de cette affiliation.»<br />

La musique de salon<br />

«Même durant la guerre, j’aurais pu obtenir<br />

des engagements fixes, mais le salaire<br />

était trop bas pour une famille. En 1944/45,<br />

je jouais par exemple avec des musiciens de<br />

l’Orchestre de la Tonhalle à midi au Jelmoli;<br />

nous étions six ou sept à jouer de la musique<br />

de salon pendant deux heures. De<br />

nombreux éditeurs proposaient des arrangements<br />

du grand répertoire symphonique,<br />

sans cordes, mais avec des instruments<br />

à vents. C’est à cette époque que j’ai<br />

commencé à percevoir la musique un peu<br />

différemment, non par le biais des partitions<br />

mais par celui du style personnel des<br />

compositeurs.»<br />

Comment nourrir une famille?<br />

«En 1946, j’ai eu l’occasion de faire un remplacement<br />

à Zermatt comme pianiste. Cela<br />

m’a ouvert les portes de l’orchestre de la radio,<br />

à Bâle. J’y ai été engagé comme pianiste<br />

et arrangeur. Les 800 francs de salaire<br />

mensuel m’ont permis pour la première<br />

fois de vivre décemment. J’ai arrangé tout ce<br />

qui me tombait entre les mains. Ce fut une<br />

période passionnante, durant laquelle j’ai<br />

travaillé entre autres avec Hans Moeckel et<br />

Hazy Osterwald. Moeckel a bifurqué vers la<br />

musique populaire, la musique de divertissement.<br />

Pour moi, c’était là avant tout une<br />

source de revenu, et c’est pour cela que j’ai<br />

composé quelques morceaux dans ce genre<br />

musical.»<br />

4 SUISAinfo 3.12


Pleins feux sur ...<br />

Prévoyance vieillesse<br />

7,5 % de toutes les recettes provenant<br />

des exécutions et des émissions<br />

en Suisse et au Liechtenstein<br />

servent à alimenter une institution<br />

de prévoyance spéciale, dont le but<br />

est de protéger les auteurs et les<br />

éditeurs (ainsi que leurs survivants)<br />

face aux conséquences économiques<br />

de la vieillesse et de<br />

l’invalidité.<br />

Dès l’âge de 63 ans, les auteurs<br />

peuvent toucher une rente une fois<br />

par année, en juillet. Le revenu<br />

déterminant se calcule sur la base des<br />

recettes SUISA provenant des<br />

exécutions et des émissions en Suisse<br />

et à l’étranger obtenues par l’auteur<br />

durant son sociétariat, jusqu’à l’âge<br />

de la retraite. Si le sociétariat a duré<br />

moins de 40 ans, le revenu déterminant<br />

est réduit. Les recettes courantes<br />

d’une année sont déduites du<br />

revenu déterminant. Les auteurs dont<br />

les décomptes d’une année sont plus<br />

élevés que leur revenu déterminant<br />

individuel ne touchent pas de rente<br />

pour l’année en question. La limite<br />

supérieure du revenu déterminant est<br />

de CHF 38‘500.<br />

L’enseignement<br />

«Un tournant s’est produit en 1970, année<br />

où je fus engagé par le Conservatoire de<br />

Zurich. Parallèlement à cela, j’ai également<br />

enseigné au gymnase, jusqu’à trois ans<br />

après l’âge habituel de la retraite. Après<br />

cela, j’ai dû arrêter, alors que j’aurais volontiers<br />

continué.»<br />

Les enregistrements discographiques<br />

«J’ai participé à l’enregistrement d’environ<br />

95 disques. J’apprécie beaucoup le travail<br />

d’enregistrement. Cela exige qu’on remette<br />

à maintes reprises l’ouvrage sur le métier,<br />

en consolidant l’œuvre, qu’on connaît de<br />

mieux en mieux.»<br />

La rente SUISA<br />

«Je remercie SUISA de tout cœur, surtout<br />

pour la rente. Je touche bien une rente de<br />

l’école cantonale ainsi que l’AVS, mais ce<br />

n’est pas suffisant.»<br />

L’égalité en musique<br />

«Une chose me contrarie en ce qui concerne<br />

le système de SUISA: je ne trouve pas correct<br />

que toutes les œuvres soient classifiées<br />

et rémunérées de la même manière. L’écriture<br />

d’une œuvre pour orchestre implique<br />

un important travail. On ne peut pas comparer<br />

cela à un yodel sur trois accords.»<br />

Texte: Martin Wüthrich<br />

Conditions pour le droit à une rente<br />

pour les auteurs:<br />

– Affiliation à SUISA, en qualité de<br />

mandant ou de sociétaire, depuis 10<br />

ans au moins<br />

– Revenu annuel moyen d’au moins<br />

CHF 250 pour les droits d’exécution<br />

et d’émission en Suisse et au<br />

Liechtenstein (ck)<br />

Information sur la prévoyance en<br />

faveur des auteurs, avec exemple de<br />

calculation:<br />

www.suisa.ch/prevoyance-auteurs<br />

Informations sur la prévoyance des<br />

éditeurs:<br />

www.suisa.ch/prevoyance-editeurs<br />

Photo: Jürg Waldmeier<br />

SUISAinfo 3.12 5


Interne<br />

Nouveaux arrivants<br />

au Conseil de SUISA<br />

Trois nouveaux membres ont été élus au<br />

Conseil de SUISA lors de l’Assemblée générale<br />

de la coopérative le 23 juin 2012 à Berne:<br />

Irene Kunzelmann, Christian Siegenthaler et<br />

Christian Wicky. Les nouveaux membres ont<br />

répondu à trois questions sur leur personne.<br />

Irene Kunzelmann (née en 1950,<br />

Directrice des Editions Kunzelmann<br />

Sàrl; cette maison d’édition est<br />

membre de SUISA depuis 1948)<br />

Comment gagnez-vous votre vie?<br />

Avec ma maison d’édition, les Editions<br />

Kunzelmann, que je dirige depuis de nombreuses<br />

années et à laquelle je tiens beaucoup.<br />

Reconstitution du Conseil<br />

Après les élections complémentaires de l’AG<br />

2012, le Conseil s’est reconstitué. Vous trouvez<br />

ci-après une liste des tâches et compétences:<br />

Xavier Dayer<br />

Compositeur, Berne, Président du Conseil<br />

Marco Zanotta<br />

Conseiller d'entreprise, Zurich, Vice-président<br />

du Conseil<br />

Commission du Conseil Finances et contrôle<br />

Bertrand Liechti (Président)<br />

Editeur de musique, Genève<br />

Marco Neeser<br />

Compositeur, éditeur, Zurich<br />

Philipp Schnyder von Wartensee<br />

Compositeur, éditeur, Zurich<br />

Christian Siegenthaler<br />

Producteur, éditeur, Berne<br />

Qu’est-ce qui vous a incité à travailler<br />

au sein du Conseil de SUISA?<br />

Devenir membre du Conseil de SUISA,<br />

c’est un défi pour moi, mais c’est avec plaisir<br />

que je vais tenter de le relever. La question<br />

de la répartition m’intéresse beaucoup<br />

et faire partie de la Commission concernée<br />

et me mettre au courant de cette problématique<br />

me motive. Bientôt, je serai utile<br />

au Conseil, soyons confiants!<br />

Quelle chanson ou quel morceau de musique<br />

auriez-vous bien voulu composer?<br />

Il est presque douloureux de devoir se limiter<br />

à un seul morceau! Mais s’il le faut vraiment:<br />

le Concerto pour piano no 2 en do<br />

mineur de Rachmaninov, 2 e mouvement.<br />

Christian Siegenthaler (né en 1957,<br />

producteur, manager et éditeur,<br />

membre SUISA depuis 1995)<br />

Comment gagnez-vous votre vie?<br />

Grâce aux produits liés aux droits d’auteur<br />

dans le domaine de l’édition, aux rémunérations<br />

provenant de diverses productions<br />

d’albums et aux recettes liées aux concerts<br />

que j’organise et que je suis également parfois<br />

en tant qu’accompagnateur.<br />

Qu’est-ce qui vous a incité à travailler<br />

au sein du Conseil de SUISA?<br />

Commission du Conseil Organisation<br />

et communication<br />

Géraldine Savary (Présidente)<br />

Conseillère aux Etats, Lausanne<br />

Massimiliano Pani<br />

Compositeur, producteur, éditeur, Muzzano<br />

Jean-Michel Valet<br />

Editeur de musique, Fribourg<br />

Christian Wicky<br />

Parolier, compositeur, Lausanne<br />

Commission du Conseil Tarifs et répartition<br />

Reto Parolari (Président)<br />

Compositeur, éditeur de musique, Winterthour<br />

Rainer Bischof<br />

Editeur de musique, Zurich<br />

Roman Camenzind<br />

Compositeur, producteur, Zurich<br />

Monika Kaelin<br />

Compositrice, parolière, Thalwil<br />

Irene Kunzelmann<br />

Editrice, Adliswil<br />

En tant que producteur, manager et éditeur,<br />

je suis très concerné par les questions<br />

de droits d’auteur. J’espère pouvoir aider à<br />

défendre les droits des auteurs, dans un<br />

contexte, le domaine de la musique, où la<br />

mentalité du tout gratuit tend à s’imposer.<br />

Quelle chanson ou quel morceau de musique<br />

auriez-vous bien voulu composer?<br />

Il y a des chansons de Büne Huber dont la<br />

synthèse entre musique et texte correspond<br />

tellement à ce que je ressens que, si je l’avais<br />

pu, je les aurais probablement écrites de la<br />

même façon. Par exemple: «19-10-100-4».<br />

Christian Wicky (né en 1972, musicien,<br />

parolier, compositeur, membre<br />

SUISA depuis 1994)<br />

Comment gagnez-vous votre vie?<br />

Grâce à mon travail pour Irascible, une société<br />

de distribution et de promotion musicale.<br />

En plus, je touche un peu d’argent provenant<br />

de mon travail en tant que compositeur et<br />

musicien, ces 10 dernières années.<br />

Qu’est-ce qui vous a incité à travailler<br />

au sein du Conseil de SUISA?<br />

Les droits d’auteur sont attaqués chaque<br />

jour un peu davantage. Des sociétés actives<br />

sur Internet veulent affaiblir ces droits, pour<br />

augmenter la rentabilité de leurs propres affaires.<br />

Je veux participer activement à défendre<br />

les droits d’auteur contre ce type d’entreprises.<br />

Les années à venir seront décisives<br />

pour savoir si les créateurs obtiendront dans<br />

le monde numérique respect et rémunération,<br />

et si SUISA sera à même d’assumer un<br />

rôle majeur pour cette évolution.<br />

Quelle chanson ou quel morceau de musique<br />

auriez-vous bien voulu composer?<br />

Même si je ne peux que rêver d’être à ce<br />

niveau, je dirais «Thunder Road» de Bruce<br />

Springsteen. (lem)<br />

6 SUISAinfo 3.12<br />

Photos: Günter Bolzern


Bon à savoir<br />

Œuvres non documentées dans la<br />

banque de données des œuvres<br />

Il arrive fréquemment que des<br />

œuvres soient exécutées, diffusées<br />

ou reproduites alors qu’elles<br />

n’ont pas encore été déclarées à<br />

SUISA. De telles œuvres sont<br />

enregistrées comme œuvres<br />

provisoires. De quoi faut-il tenir<br />

compte dans de tels cas de «not<br />

fully documented works» ou<br />

œuvres «W, V ou S»?<br />

Les œuvres dont nous apprenons l’existence<br />

par une annonce d’utilisation sont enregistrées<br />

dans notre banque de données de manière<br />

provisoire, sur la base de la liste du programme<br />

ou de la liste de diffusion. Dans<br />

notre banque de données en ligne, dans la<br />

zone du login, ces œuvres apparaissent avec<br />

la mention «not fully documented work».<br />

Dans la liste d’œuvres, le «Doc-Status» fait<br />

apparaître la mention «W, V ou S».<br />

Pour ces œuvres, le principe est que la personne<br />

apparaissant en premier se voit attribuer<br />

les 100 %. Il n’y a cependant pas de versement<br />

avant que les œuvres soient déclarées<br />

et complètement documentées. On attend<br />

cette documentation avant de répartir<br />

l’argent et de le verser dans le cadre d’un décompte<br />

rectificatif.<br />

De cette manière, on assure que les recettes<br />

relatives aux œuvres non déclarées ne seront<br />

pas perdues. Ces recettes sont cependant<br />

mises en réserve durant cinq ans au<br />

maximum.<br />

Cette œuvre non documentée n’est<br />

pas de moi. Pourquoi est-ce que mon<br />

nom apparaît?<br />

Pour les œuvres non documentées, les indications<br />

proviennent des annonces d’utilisation.<br />

Il est possible que l’œuvre soit celle<br />

d’un homonyme, ou peut-être que vous avez<br />

joué cette œuvre en live. Ou peut-être qu’une<br />

personne vous a indiqué comme auteur sur<br />

la liste de programme.<br />

J’ai déjà déclaré cette œuvre. Pourquoi<br />

apparaît-elle comme œuvre<br />

provisoire?<br />

Les œuvres provisoires sont créées<br />

lorsque nous ne pouvons pas identifier de<br />

manière sûre le titre sur la base de l’annonce<br />

d’utilisation.<br />

Exemple: une œuvre a été déclarée chez<br />

nous sous le titre «Ah, qu’il est beau mon<br />

Moléson». Par la suite, le titre suivant apparaît:<br />

«Il est beau mon Moléson», et les titulaires<br />

des droits ne nous ont pas annoncé de<br />

modification du titre. Ou alors un interprète<br />

écrit sur la liste de programme: «Ah qu’il est<br />

beau mon Mol». L’identification n’est donc<br />

pas toujours possible avec une fiabilité à<br />

100 %, en raison de mots tronqués, d’erreurs<br />

dans l’écriture, etc.<br />

Que dois-je faire si de telles œuvres<br />

figurent sur ma liste d’œuvres?<br />

En principe, il revient à l’ayant droit de déclarer<br />

ses œuvres. Ce n’est que si de gros montants<br />

s’accumulent pour une œuvre non déclarée<br />

que nous prenons contact avec l’ayant<br />

droit.<br />

Si des œuvres non documentées apparaissent<br />

sur votre liste d’œuvres, nous vous<br />

prions de procéder de la manière suivante:<br />

a) L’œuvre n’est pas de vous: veuillez s.v.p.<br />

nous le faire savoir. Si vous avez joué<br />

cette œuvre en tant qu’interprète et savez<br />

qui en est l’auteur, ou si vous savez<br />

quel autre interprète célèbre a cette<br />

œuvre à son répertoire, veuillez également<br />

nous le faire savoir.<br />

b) L’œuvre est de vous, mais vous ne l’avez<br />

pas encore déclarée: veuillez s.v.p. déclarer<br />

cette œuvre en nous signalant qu’elle<br />

est déjà enregistrée de manière provisoire<br />

(avec indication du numéro correspondant).<br />

c) L’œuvre est de vous, mais elle est enregistrée<br />

sous un nom différent ou légèrement<br />

différent: veuillez s.v.p. nous communiquer<br />

par écrit de quelle œuvre<br />

déclarée il s’agit. À cet effet, il n’y a pas<br />

besoin d’effectuer une déclaration<br />

d’œuvre; une lettre ou un courriel suffisent.<br />

L’œuvre provisoire est ensuite reliée<br />

à l’œuvre correcte.<br />

Texte: Claudia Kempf<br />

Inquiry Lists<br />

Nous publions sur notre site Internet<br />

une liste des œuvres provisoires que<br />

nous supposons être d’un membre<br />

SUISA, et pour lesquelles un montant<br />

supérieur à Fr. 50.- a été comptabilisé<br />

en cours d’année. Une visite s’impose!<br />

www.suisa.ch/inquiry-list<br />

Si vous souhaitez consulter les listes,<br />

demandez votre code d’accès à :<br />

Auteurs<br />

authorsf@suisa.ch<br />

Editeurs<br />

publishers@suisa.ch<br />

SUISAinfo 3.12 7


Bon à savoir<br />

©<br />

Manager, booker, contrats<br />

et commissions<br />

Un management sérieux peut s’avérer très<br />

utile pour un musicien ou un groupe: il<br />

permet de donner un coup d’accélérateur<br />

au déroulement d’une carrière et décharge<br />

l’artiste des travaux administratifs.<br />

Mais quelle est en fait la différence entre<br />

un manager et un booker? Et qu’en est-il<br />

des aspects financiers en ce qui concerne<br />

les contrats de management?<br />

Depuis la parution du jeu vidéo contenant la musique<br />

d’Axel W. Road et de ses compagnons de route, tout<br />

marche bien pour le groupe. De nombreux concerts<br />

sont prévus. La petite quantité de leur CD autoproduit<br />

est épuisée. Certains journaux régionaux les ont<br />

contactés pour des interviews. La page Facebook du<br />

groupe vient d’atteindre son 500 e «like».<br />

Aussi réjouissant que soit le succès, il signifie un surplus<br />

de tâches administratives souvent fastidieuses. De<br />

plus, les membres du groupe sont tous très occupés: vie<br />

de couple, études à terminer, nouvel emploi, etc. Dans<br />

ces conditions, le courriel d’un manager qui offre ses<br />

services arrive au bon moment. Axel le rappelle immédiatement.<br />

Lors de la discussion au téléphone, le manager assure<br />

qu’il apprécie la bonne musique et qu’il pense que le<br />

potentiel du groupe d’Axel est énorme. Il souhaite fournir<br />

une aide pour que le groupe perce véritablement.<br />

Afin qu’ils puissent se concentrer complètement sur la<br />

musique, il s’occuperait de toute l’administration, du<br />

management au booking.<br />

Comme si l’affaire était entendue, le manager envoie<br />

un projet de contrat. Aucun des membres du groupe<br />

n’a déjà tenu de contrat de management entre les<br />

mains. A la lecture du contrat, l’inquiétude prend le<br />

dessus et il est décidé d’envoyer un courriel au service<br />

juridique de SUISA pour demander des conseils.<br />

De: axelsband@<br />

À: LegalServices@suisa.ch<br />

Objet: contrat avec un manager/booker<br />

Chère équipe du Service juridique de SUISA,<br />

Un manager veut nous prendre sous contrat! Jusqu’ici,<br />

nous avons tout fait nous-mêmes, mais il faut avouer<br />

que cela devient trop stressant. Dans le contrat de<br />

management qui nous est proposé, on peut lire: «Le<br />

management perçoit une commission de 20 % sur<br />

tous les revenus de l’artiste, que les revenus de<br />

l’artiste proviennent directement de l’activité du<br />

manager ou non, y compris les recettes provenant de<br />

la gestion des droits d'auteur, payées par SUISA.<br />

Après une éventuelle fin du contrat, le manager<br />

touchera pendant deux ans une commission de<br />

10 % sur toutes les recettes brutes de l’artiste.» Le<br />

manager a dit qu’une commission de 20 % était un<br />

standard dans le business. Autre argument de sa<br />

part: il est dans notre cas à la fois manager et<br />

booker, alors que souvent il faut rémunérer deux<br />

personnes pour cela. De telles conditions correspondent-elles<br />

à ce qui se fait habituellement pour<br />

les contrats de management? Et quelle est<br />

exactement la différence entre les tâches d’un<br />

manager et celles d’un booker?<br />

Merci d’avance de vos explications.<br />

Axel<br />

Texte: Désirée Dittes et Manu Leuenberger<br />

8 SUISAinfo 3.12


Bon à savoir<br />

De: LegalServices@suisa.ch<br />

À: axelsband@<br />

Reply: contrat avec un manager/booker<br />

Cher Axel,<br />

Merci pour ta demande de renseignements.<br />

Je me suis permis de subdiviser la<br />

réponse de la manière suivante: quelle<br />

est la différence entre manager et booker?<br />

Et de quoi faut-il tenir compte lors d’une<br />

convention relative à une rémunération<br />

dans un contrat de management?<br />

Différence entre manager et booker<br />

Il n’existe pas de définition juridique<br />

précise de ce qu’est un manager ou un<br />

booker, et les contrats de management<br />

et de booking ne sont pas réglés par la<br />

loi. En outre, il faut noter que le sens des<br />

termes de manager et de booker peut<br />

varier selon les contextes:<br />

Le manager est à la fois un coordinateur,<br />

un organisateur et un conseiller. Il veille à<br />

un bon déroulement de la carrière de<br />

l’artiste et s’occupe des tâches administratives.<br />

Face à ce champ d’activités large<br />

du manager, l’activité du booker est plus<br />

restreinte; il s’occupe uniquement de<br />

trouver des engagements. Dans ces<br />

conditions, et surtout en Europe, le<br />

manager est souvent également booker.<br />

Le contrat de management règle les<br />

relations d’ordre juridique entre manager<br />

et artiste. Etant donné que le manager se<br />

charge de multiples activités, le contrat<br />

comprend de nombreux éléments<br />

juridiques. Pour l’activité de conseil, les<br />

dispositions du mandat simple sont<br />

applicables (art. 394 ss. CO). Pour ce qui<br />

concerne la recherche de contrats de<br />

sponsoring ou d’endorsement, ce sont<br />

les dispositions du contrat d’agence qui<br />

s’appliquent (art. 418a ss. CO). Un contrat<br />

d’endorsement est un contrat avec une<br />

société qui met par exemple des<br />

instruments à la disposition d’un groupe.<br />

Dans les cas où le management se charge<br />

de trouver des concerts par exemple<br />

dans le cadre d’émissions de radio ou de<br />

télévision, les dispositions de la loi sur le<br />

service de l’emploi et la location de<br />

services (LSE) sont applicables. Par<br />

conséquent, ces différentes dispositions<br />

s’appliquent en fonction de l’élément du<br />

contrat de management qui est concerné.<br />

À propos de la rémunération<br />

Le principe qui s’applique aussi bien pour<br />

le contrat de management que pour le<br />

contrat de booking est celui de la liberté<br />

contractuelle. Le contenu du contrat peut<br />

être convenu librement, et il en va ainsi<br />

de même pour le montant et la forme de<br />

la rémunération. Il existe bien entendu<br />

des standards usuels pour la branche. La<br />

rémunération du manager prend<br />

habituellement la forme d’une commission<br />

en pourcentage du chiffre d'affaires.<br />

Cette commission peut être située entre<br />

15 % et 40 % des recettes; le chiffre de<br />

20 % est assez fréquemment constaté.<br />

Dans le cas du contrat de booking, la<br />

commission peut être située entre 12 % et<br />

20 %; 15 % est un chiffre fréquent.<br />

Chiffre net ou brut comme base?<br />

Parmi les points discutés, il y a la<br />

question de savoir si la commission doit<br />

être calculée sur les recettes nettes ou<br />

brutes. Lorsqu’une clause du contrat dit<br />

que les frais sont déductibles, il faut<br />

partir du principe que le décompte se fait<br />

sur la base du chiffre net. Le fait est que<br />

si l’artiste paye lui-même les repas et<br />

l’hébergement, et que le manager ou le<br />

booker touchent une commission sur les<br />

recettes brutes (donc avant déduction de<br />

l’hébergement et des repas), le manager/<br />

booker n’aura aucun intérêt à travailler en<br />

pensant à limiter les frais.<br />

Parmi les recettes d’un artiste, il y a les<br />

redevances de droits d’auteur versées<br />

par SUISA. Dans le prolongement des<br />

explications ci-dessus, on peut dire qu’il<br />

peut être admissible que le manager<br />

touche une commission sur ces montants<br />

SUISA. Etant donné le domaine d'activité,<br />

cette participation est même tout à fait<br />

justifiée si l’on a affaire à un management<br />

sérieux: le management s’occupe de tout<br />

pour vous. En relation avec SUISA, il tient<br />

les comptes et contrôle tous les décomptes.<br />

En outre, il promeut l’utilisation<br />

de vos compositions. Il est cependant<br />

important que le manager ait une<br />

participation sur le chiffre d'affaires et<br />

non sur l’œuvre elle-même. Cela signifie<br />

que le manager touche sa commission<br />

par votre intermédiaire et qu’il n’adhère<br />

pas lui-même à SUISA.<br />

En ce qui concerne les droits après la fin<br />

du contrat: il arrive fréquemment qu’un<br />

contrat de management prévoie une<br />

rémunération allant au-delà de la durée<br />

de validité du contrat. Le management<br />

souhaite ainsi être rémunéré pendant un<br />

certain temps pour la création de valeur<br />

de l’artiste. Dans un tel cas, il faut bien<br />

savoir pour quelles activités la commission<br />

continue à être due. En ce qui<br />

concerne la recherche d’engagements,<br />

cette clause est nulle et non avenue (art.<br />

8 al. 2 let. b LSE). Pour l’activité en tant<br />

qu’agent, à savoir la recherche de<br />

sponsors ou de partenaires d’endorsement,<br />

la rémunération est même prévue<br />

par la loi (art. 418t ss. CO). En ce qui<br />

concerne la partie «mandat», la question<br />

de savoir si cela serait admissible ou non<br />

n’est pas tranchée, la clause pourrait être<br />

considérée comme une restriction à la<br />

possibilité impérative de pouvoir<br />

révoquer ou répudier le mandat en tout<br />

temps (art. 404 al. 1 CO).<br />

Une autre solution possible est de<br />

prévoir un versement unique au management<br />

en cas de fin du contrat. Dans tous<br />

les cas, la rémunération ultérieure au<br />

contrat doit être strictement limitée aux<br />

recettes dont l’origine est due à une<br />

activité du management.<br />

Avec mes cordiales salutations<br />

Désirée Dittes<br />

lic. iur., avocate<br />

Service juridique<br />

SUISAinfo 3.12 9


Bon à savoir<br />

Who is who<br />

pour les membres<br />

Division «Licences et répartition Film»<br />

Un film sans musique, c’est un peu<br />

comme un mets sans assaisonnement,<br />

cela manque de saveur. Pour tester<br />

l’importance d’une bande-son, essayez<br />

de couper le son de votre téléviseur<br />

pendant quelques minutes… Etant<br />

donné que, à l’instar de la composition<br />

de musique de film, l’octroi de licences<br />

en ce domaine doit respecter certaines<br />

règles, SUISA a créé une division spécialisée<br />

«Licences et répartition Film».<br />

La Division «Film» se trouve à Lausanne. Une équipe<br />

de 12 personnes s’occupe de l’ensemble du marché<br />

suisse dans le domaine audiovisuel. Qu’il s’agisse de<br />

longs-métrages pour le cinéma ou la télévision, de documentaires,<br />

de films d’entreprise ou de spots publicitaires,<br />

la Division Film accompagne les productions de<br />

la phase de conception jusqu’à la diffusion. En outre, le<br />

personnel de ce domaine effectue, pour la musique des<br />

productions audiovisuelles, toutes les tâches habituelles<br />

d’une société de gestion: octroi de licences, documentation,<br />

répartition, contacts avec les sociétéssœurs<br />

de l’étranger et réponse aux questions de<br />

membres et clients en lien avec la musique dans les<br />

films.<br />

L’équipe de la Division «Licences et répartition Film», de g. à d.: Anne-Françoise Emery, Andrea Széplaki, Gilbert Hofer, Nora Ghelfi,<br />

Vera Kaufmann, Annelies Boegli, Nicole Ritler, Céline Morier (pas sur la photo: Angélique Favre-Rochex, Rachel Wurlod, Nadejda<br />

Magnenat, Annick Marchesi).<br />

10 SUISAinfo 3.12


Bon à savoir<br />

Anne-Françoise Emery,<br />

Cheffe de division<br />

SUISAinfo: quelle sont les tâches principales de la<br />

Division Film?<br />

Anne-Françoise Emery: la Division Film gère l’ensemble<br />

de la chaîne des droits pour toutes les utilisations<br />

de musique dans des productions audiovisuelles,<br />

à l’exception toutefois des productions créées uniquement<br />

pour une utilisation sur Internet. Les collaboratrices/collaborateurs<br />

sont formés pour gérer soit l’encaissement<br />

(lors d’une diffusion d’un film au cinéma<br />

ou d’un spot publicitaire diffusé à la télévision), la partie<br />

documentation qui consiste à identifier et enregistrer<br />

les œuvres musicales utilisées dans chacun des<br />

films ou pour finir la préparation à la répartition qui<br />

permet à nos membres de toucher leurs droits d’auteur.<br />

Le terme «film» chez nous s’applique aussi bien aux<br />

longs ou courts métrages de cinéma, qu’aux documentaires,<br />

séries, films d’entreprise, spots publicitaires<br />

ou autres.<br />

Pourquoi la Division Film se trouve-t-elle au siège<br />

SUISA de Lausanne?<br />

Il y a une raison historique à ceci. Je n’ai pas tous les<br />

détails, mais lors de la création du siège de Lausanne<br />

en 1946, ce qui s’appelait alors «bureau Cinéma» a été<br />

déplacé de Zurich en ces nouveaux locaux. Depuis ce<br />

jour, ce «bureau», qui s’est appelé ensuite «Département<br />

du Film sonore» avant de devenir la Division<br />

Film n’a cessé de se développer uniquement à Lausanne.<br />

Quelle est la différence entre le travail de la<br />

Division Film de SUISA et celui de la société-sœur<br />

SUISSIMAGE?<br />

SUISSIMAGE s’occupe de la gestion des scénaristes,<br />

réalisateurs, producteurs et distributeurs. Elle va donc<br />

s’occuper principalement de donner des autorisations<br />

pour les diffusions des films, ou alors gérer les droits<br />

d’image et de texte. Du côté de SUISA, nous gérons les<br />

droits des compositeurs et éditeurs. C’est donc la partie<br />

musicale incluse dans le film qui nous concerne. Chacune<br />

des sociétés a un rôle bien défini.<br />

Nora Ghelfi,<br />

Cheffe de groupe<br />

SUISAinfo: dans quels cas un membre ou un client<br />

doivent-ils prendre contact avec la Division Film?<br />

Nora Ghelfi: un client doit prendre contact avec la Division<br />

Film pour annoncer une production audiovisuelle<br />

afin d’obtenir une licence, également appelée un numéro<br />

<strong>Suisa</strong>. Cette licence est indispensable lorsque de<br />

la musique est utilisée sur un support audiovisuel pour<br />

une diffusion ou une projection.<br />

Un membre prendra contact avec la division film pour<br />

toutes les questions relatives à ses déclarations<br />

d’œuvres et à ses rémunérations concernant la<br />

musique qui a été utilisée dans une production<br />

audiovisuelle.<br />

Pourquoi faut-il une division spécialisée pour les<br />

films; y a-t-il une particularité en ce domaine?<br />

Dans une production de film, la musique est synchronisée<br />

avec des images, ce qui change d’une utilisation<br />

de musique standard. La Division Film ne fait donc pas<br />

que d’attribuer des licences pour la diffusion, mais doit<br />

également veiller au respect des droits d’enregistrements<br />

et des droits voisins.<br />

Qu’est-ce qui est particulièrement intéressant dans le<br />

travail pour la Division Film?<br />

Ce qu’il y a d’intéressant et ce qui fait sa particularité,<br />

est que le travail à la Division Film touche à toutes les<br />

tâches, à savoir: l’attribution des licences, la documentation<br />

des œuvres musicales dans les films/spots publicitaires,<br />

la facturation des redevances et la répartition<br />

de celles-ci, ainsi que le traitement des réclamations de<br />

nos membres. Nous entretenons également des<br />

contacts avec nos sociétés-sœurs dans le monde entier<br />

dans le but d’obtenir la documentation musicale (cuesheet)<br />

pour toutes les diffusions/projections sur le territoire<br />

suisse.<br />

Texte: Martin Wüthrich et Manu Leuenberger<br />

Photos: Olivier Wavre / wavre.ch<br />

SUISAinfo 3.12 11


Bon à savoir<br />

Modifications du règlement de répartition<br />

Répartition des recettes provenant du tarif A<br />

Un nouveau tarif A (Emissions de<br />

la SSR SRG) est entré en vigueur<br />

en 2012. Une des nouveautés est<br />

que ce tarif comprend désormais<br />

la redevance de droits d'auteur<br />

relative aux émissions contenant<br />

de la musique publicitaire<br />

(jusqu'ici objet du tarif W).<br />

Les nouvelles dispositions ont été approuvées<br />

par la Commission de Répartition et<br />

des Œuvres et par le Conseil de SUISA. L’approbation<br />

par l’IPI et par l’Office du commerce<br />

et des transports de la Principauté du<br />

Liechtenstein a été obtenue en juin 2012.<br />

Quelle est la teneur de ces modifications?<br />

Affectation des recettes provenant<br />

du tarif A<br />

Le nouveau tarif A intègre l’ancien tarif W<br />

(Emissions publicitaires de la SSR). Les négociations<br />

pour ce tarif ont donné des indications<br />

sur ce que serait la future répartition<br />

de la redevance forfaitaire SSR. En<br />

particulier, il a été tenu compte de l’interaction<br />

entre programme rédactionnel et publicité.<br />

Sur cette base, la redevance de la<br />

SSR provenant du tarif A est désormais affectée<br />

pour 64 % aux classes de répartition<br />

1C–1D (Programme rédactionnel) et pour<br />

36 % à la classe 1E (Emissions publicitaires).<br />

Dans la classe de répartition 1E, la répartition<br />

continue à se faire par spot publicitaire.<br />

Le calcul se fait proportionnellement au<br />

chiffre d’affaires réalisé par Publisuisse<br />

pour la diffusion du spot en question, avec<br />

une réduction tenant compte de la durée de<br />

la musique par rapport à la durée du spot<br />

(pro rata temporis). La somme totale disponible<br />

est répartie proportionnellement au<br />

montant ainsi calculé par spot.<br />

Nouvelle définition de «l’arrangeur»<br />

La définition de ce qu’est un arrangeur a été<br />

modifiée et correspond désormais à la définition<br />

figurant dans la loi sur le droit d'auteur<br />

(art. 3 al. 1 LDA). (ip)<br />

Ò Décision de l’IPI du 4 juin 2012:<br />

www.suisa.ch/de/shab<br />

Ò Règlement de répartition: www.suisa.ch/<br />

fr/services/centre-de-telechargement<br />

Nouveaux facteurs pour musique de film<br />

Une critique avait pris de l’ampleur: beaucoup<br />

estimaient qu’il y avait un trop grand<br />

écart entre la classification de la musique<br />

dans les films de plus de 60 minutes<br />

(jusqu’ici fact. 3) et celle relative aux films<br />

de moins de 60 minutes (jusqu’ici fact. 1).<br />

Comme SUISA a pu l’expliquer, la pondération<br />

pour la musique dans des films de<br />

courte durée ne devait pas être si faible par<br />

rapport aux films plus longs. Par conséquent,<br />

les facteurs ont été modifiés afin que<br />

cette trop grande différence soit corrigée.<br />

Emissions SSR constituées de reprises<br />

Comme prévu par la concession, la SSR<br />

peut diffuser des programmes de télévision<br />

constitués dans une large mesure d’émissions<br />

du programme principal et de reprises<br />

d’autres programmes. La classification<br />

de tels programmes a été réduite au<br />

facteur 0,2 (jusqu’ici: 0,4). Par cette modification,<br />

les émissions constituées de reprises<br />

ont été placées au même niveau de<br />

classification que les journaux régionaux.<br />

3.3 Classification des programmes d'émissions de la SSR (sans publicité) et des émetteurs<br />

privés (sans publicité)<br />

Catégorie<br />

Musique dans les programmes d'émission<br />

Facteur<br />

[…] NOUVEAU Ancien<br />

C Musique de films dont la durée dépasse 60 minutes 2 3<br />

Musique de films dont la durée ne dépasse pas 60 minutes par<br />

1,5 1<br />

diffusion, comme par exemple les séries télévisées, les sitcoms, les<br />

émissions de reportages, les émissions éducatives, les émissions de<br />

sponsoring et autres billboard<br />

[…]<br />

E Musique dans toutes les autres émissions 1 1<br />

4.2.1 Classes de répartition 1A – 1D (émissions de la SSR, sans publicité)<br />

Par. 9 Les programmes de télévision constitués dans une large mesure de<br />

reprises d’autres programmes sont dotées du coefficient 0,2 par<br />

rapport aux émissions mentionnées ci-dessus.<br />

5.4 Affectation des recettes aux différentes classes de répartition<br />

Tarif Description du tarif<br />

Classe de<br />

répartition<br />

NOUVEAU<br />

0,2 0,4<br />

Tarif Description du tarif<br />

Classe de<br />

répartition<br />

Ancien<br />

A SSR Radio 1A–1B A SSR (sans émissions publicitaires)<br />

1A–1D<br />

SSR TV<br />

64 % 1C–1D<br />

(avec émissions<br />

publicitaires)<br />

36 % 1E W Emissions publicitaires SSR 1E<br />

[…]<br />

1.1.3.5 Arrangeur<br />

NOUVEAU<br />

Par. 1 L’arrangeur est la personne physique qui crée<br />

une œuvre musicale à partir d’une œuvre<br />

préexistante, de manière que l’œuvre utilisée<br />

reste reconnaissable dans son caractère<br />

individuel.<br />

Ancien<br />

L’arrangeur est la personne physique qui<br />

arrange ou remanie l’œuvre d’un compositeur<br />

de manière que son apport puisse être<br />

reconnaissable.<br />

12 SUISAinfo 3.12


Membres<br />

Hommage<br />

Eric Gaudibert<br />

21.12.1936 – 29.6.2012<br />

Eric Gaudibert nous a quitté le 29 juin 2012,<br />

la scène musicale suisse perd un compositeur<br />

de grande valeur ainsi qu’un pédagogue<br />

de renom. Trois mois plus tôt l’ensemble<br />

Namascae donnait en création, au<br />

festival Archipel de Genève, sa dernière<br />

œuvre majeure, et certainement une des<br />

pages les plus fortes de la musique suisse de<br />

ce début du 21 ème siècle. Le titre de cette<br />

œuvre est en lui-même une sonorité, rapide,<br />

bouleversante, puissante et radicale:<br />

«Gong». Une fulgurance à l’image de la maladie<br />

qui allait l’emporter.<br />

Né en 1936, Eric Gaudibert est l’auteur<br />

d’une musique scintillante, colorée et poétique.<br />

Comme pianiste il a été l’élève d’Alfred<br />

Cortot et cette relation l’a profondément<br />

marqué. Il a toujours cherché une expression<br />

musicale personnelle et cohérente et<br />

voulait que sa musique puisse être comprise<br />

par les musiciens en allant vers l’essentiel.<br />

Ainsi m’a-t-il confié un jour son émotion de<br />

savoir que l’Orfeo de Monteverdi ne tenait<br />

que sur deux lignes, sans dynamiques et<br />

sans instrumentation.<br />

Sa dernière période créative, on découvre<br />

une libération, l’humour arrive comme une<br />

grâce donnant à son langage une nouvelle<br />

dimension. L’art de la surprise faisait ainsi<br />

de plus en plus partie de l’art de la composition<br />

du dernier Gaudibert. On se réjouissait<br />

de chacune de ses créations car on savait<br />

qu’il prenait des risques, et il le faisait avec<br />

une certaine malice. Et cela a été le cas<br />

jusqu’à «Gong» qui a été le moment de synthèse<br />

de toutes les périodes de son œuvre.<br />

Eric Gaudibert m’avait confié un jour que la<br />

composition ressemblait pour lui à une mosaïque.<br />

Il voulait m’indiquer par cette analogie<br />

qu’il ne s’agissait pas pour le compositeur<br />

de dessiner une forme d’un trait<br />

continu mais de s’extraire du temps, d’organiser<br />

la forme par dessus, hors du temps.<br />

Cette hauteur de vue, l’a mené à une forme<br />

d’universalité, son monde n’était pas celui<br />

d’une région, d’une culture mais essentiellement<br />

celui d’une aventure créative. Le 30<br />

mars 2012, jour de la création de « Gong »,<br />

j’ai compris qu’Eric Gaudibert avait trouvé la<br />

dernière pièce de sa superbe mosaïque, elle<br />

peut maintenant rayonner pour les générations<br />

futures.<br />

Xavier Dayer<br />

Hommage<br />

Alfred Fredy Lienhard<br />

10.1.1927 – 21.5.2012<br />

Avant nos succès légendaires, nous les<br />

frères Eugster admirions déjà Fredy Lienhard<br />

comme parolier et membre du Cabaret<br />

Rotstift. Au printemps 1970, par<br />

chance, Fredy Lienhard est venu se présenter<br />

à nous et nous a proposé ses textes.<br />

Nous étions enthousiastes face à ses idées;<br />

il créait en fait de véritables numéros de ca­<br />

Membres décédés<br />

(jusqu'au 30.9.2012)<br />

Ambrosetti Flavio, Caslano<br />

Botkine Alexis<br />

Brechbühl Hans, Coire<br />

Buchschacher Benjamin, Brienz<br />

Coburg Adrian, Muri b. Bern<br />

Derungs Gion Antoni, Coire<br />

Dräger Jörg, Buonas<br />

Eustorgi Plinio, Sissach<br />

Felix Kurt, St-Gall<br />

Gaudibert Eric, Confignon<br />

Gebert Gottlieb, Uznach<br />

Jegge Eddy, Zurich<br />

Kistler-Steiner Richard, Reichenburg<br />

Lacroix Fernand, Genève<br />

Lienhard Fredy Alfred, Oberglatt<br />

Lochmeier Christophe, Nyon<br />

Mettler Walter, Reichenburg<br />

Partinico Vincent Joseph, Genève<br />

Pitteloud Yann, Les Agettes<br />

Polli Giuseppe, Bâle<br />

Roderer Walter, Illnau<br />

Sanglard Abner, Villars s/Fontenais<br />

Schlumpf Leon, Felsberg<br />

Schmidig Cecilia, Muotathal<br />

Studer Fritz, Frutigen<br />

Viatte Jean Pierre, Ste-Croix<br />

Wehrle Heinz, Zurich<br />

baret, avec des chutes surprenantes et amusantes.<br />

Pas de place pour la banalité, et des<br />

histoires en lien direct avec la vie.<br />

Une collaboration et une amitié de longue<br />

durée se sont développées entre le parolier<br />

«Lieni» et le Trio Eugster. Cette formule<br />

magique a assuré notre succès durant plus<br />

de 20 ans. Fredy Lienhard a fortement<br />

contribué à notre succès. Nous sommes<br />

très reconnaissants à «Lieni» pour tout ce<br />

qu’il nous a apporté.<br />

Guido Eugster<br />

Photo: KEYSTONE<br />

SUISAinfo 3.12 13


Membres<br />

ZOOM<br />

Nouveaux Membres<br />

Dario Widmer<br />

Maria Gehrig<br />

Maria Gehrig a grandi au sein d’une famille de musiciens à Andermatt.<br />

Elle a commencé la flûte à bec à l’âge de 4 ans. À huit ans,<br />

elle débute l’apprentissage du violon. Après une formation à l’école<br />

de musique d’Uri et au Conservatoire de Zurich (classique et jazz),<br />

elle poursuit actuellement ses études à la Haute école de musique<br />

de Lucerne. La violoniste de 24 ans est l’une des premières en<br />

Suisse à effectuer des études de musique avec comme «branche<br />

principale» la musique folklorique. «Je souhaite que la musique<br />

folklorique continue à bien se développer en Suisse, et j’espère que<br />

la musique deviendra mon métier», nous dit Maria Gehrig au téléphone.<br />

Ses deux souhaits vont apparemment pouvoir se réaliser: la<br />

violoniste est actuellement active dans cinq formations et se produit<br />

presque chaque semaine. En outre, elle enseigne la musique<br />

et donne des cours de musique folklorique. Elle compose en particulier<br />

pour le groupe Stegreif GmbH et pour le trio féminin Inter­<br />

Folk, dans lesquels la musique strictement traditionnelle cède sa<br />

place à une musique nouvelle, influencée par divers courants actuels.<br />

Cette habitante de Suisse centrale espère que, après ses<br />

études, elle aura encore davantage de temps pour composer. Elle<br />

s’est donc affiliée à SUISA. «Mon objectif est de pouvoir vivre de<br />

la musique; dans ces conditions, les redevances de SUISA sont un<br />

soutien modeste mais précieux», dit Maria Gehrig. «Le plus important<br />

pour moi est que mes compositions vivent et soient jouées<br />

à l’avenir.» Et l’héritage musical? Il continue à être cultivé entre<br />

autres par le groupe Hüüsmüsig Gehrig, dans lequel la violoniste<br />

ambitieuse joue avec son père et son frère. (lem)<br />

«Pour écrire des paroles de chansons, le<br />

mieux est d’utiliser la langue dans laquelle<br />

on est le plus à l’aise», dit Dario<br />

Widmer au téléphone. Ce Grison de Zernez<br />

a donc écrit presque tous ses textes<br />

dans sa langue maternelle, le romanche.<br />

Widmer a écrit ses premières chansons à<br />

l’âge de 14 ans. Avec «Libertà», son deuxième<br />

album, le «rock romanche» de Dario & Spinfire a quitté la<br />

montagne: Durant trois ans, le guitariste et chanteur a sillonné la<br />

Suisse avec son groupe. «Nous avons joué déjà trois fois à la TV<br />

alémanique et nos chansons passent sur DRS 3», raconte le Grison<br />

avec fierté. «Cela m’a poussé à enfin devenir membre de SUISA.»<br />

Dario Widmer présentera son nouveau single en décembre dans le<br />

cadre de l’action «Chaque centime compte». Un album devrait<br />

suivre: «Il me faut simplement trouver le temps pour l’enregistrement,<br />

entre mon job et ma formation … Je ne peux malheureusement<br />

pas vivre uniquement de ma musique, malgré l’argent que je<br />

touche de SUISA, à qui j’adresse mes remerciements.» (lem)<br />

Patrick Bishop alias Roman Bühlmann<br />

«J’ai entendu parler de SUISA dès mes<br />

premiers concerts en 2007, par les listes<br />

de programme», dit Roman Bühlmann.<br />

Dès cette époque, le chanteur et compositeur<br />

bernois a commencé à écrire ses<br />

propres chansons. Durant un séjour linguistique,<br />

l’étudiant en anglais et en<br />

histoire a accumulé des expériences notamment<br />

lors de prestations dans des pubs irlandais (open-mic).<br />

De retour en Suisse, il a créé le groupe Patrick Bishop, qui a bien<br />

été baptisé du pseudonyme du chanteur mais qui réunit des<br />

membres dont les droits sont identiques au niveau musical. Le<br />

disque autoproduit «Birds Of Lima» a permis l’an passé à Patrick<br />

Bishop de passer à la radio. «L’adhésion à SUISA correspond pour<br />

moi à une sorte de professionnalisation de mon activité musicale.<br />

ll n’est pas encore possible pour moi de vivre de la musique mais,<br />

grâce à SUISA, je peux y consacrer un peu plus de temps» précise<br />

le Bernois. Et le temps, c’est précieux, surtout à l’approche de Noël<br />

avec pour Patrick Bishop le projet de publier le single «Julia»! (lem)<br />

14 SUISAinfo 3.12<br />

Photos: DR


Divers<br />

Carte Blanche<br />

Grincheux et le natel<br />

Près de 90 % de la musique<br />

(gérée par SUISA) est aujourd’hui<br />

consommée au moyen<br />

de téléphones portables. Dans<br />

ce contexte, Grincheux jette<br />

un regard neuf sur le bon vieux<br />

natel. L’auteur de cette carte<br />

blanche est John Wolf Brennan,<br />

alias Grincheux.<br />

Grincheux utilise les transports publics<br />

autant que possible. Il y est si souvent<br />

que les passagers ne prêtent plus attention<br />

à lui. Il parvient à se fondre dans la<br />

masse des pendulaires. Grincheux peut<br />

ainsi observer le comportement de ces<br />

êtres quelque peu bizarres. Légèrement<br />

ébranlé dans ses convictions, il a dû<br />

constater récemment qu’il était ignoré<br />

de ses compagnons de trajet pour une<br />

raison bien simple: dans tout le wagon,<br />

il était manifestement le seul à garder les<br />

oreilles libres de tout bouchon. Il semblait<br />

ainsi être le dernier survivant de ce<br />

temps lointain où le téléphone servait à<br />

mener une conversation importante, et<br />

ne fonctionnait pas encore comme mémoire<br />

pour de la musique, collection de<br />

photos, discothèque mobile, GPS, appareil<br />

de navigation, cinéma porno portatif,<br />

alarme par vibration, archive de podcasts<br />

ou station météo. Grincheux<br />

apprend désormais à communiquer par<br />

gestes pour se faire comprendre tant<br />

bien que mal de ces êtres qui semblent<br />

ne plus pouvoir se séparer de leurs prothèses.<br />

En fait, ils devraient porter un<br />

badge de l’AI: amputés de l’ouïe, handicapés<br />

oral.<br />

L’attente a vécu. Personne ne songe plus<br />

à cette antique idée: attendre. Mis à part<br />

le fait que les CFF ont presque partout<br />

supprimé les salles d’attente, et les ont<br />

remplacées par des espèces de conteneurs<br />

en verre sans charme, aussi accueillants<br />

qu’une morgue, L’ATTENTE a<br />

tout simplement été abolie. L’attente permettait<br />

pourtant de petits instants de réflexion<br />

ou de méditation, là où l’on<br />

s’étonnait de petits riens au bout du<br />

quai. Terminé! Aujourd’hui, plus de<br />

place pour l’étonnement ou l’expectative;<br />

chaque seconde doit être remplie par des<br />

sons tirés du cloud ou d’ailleurs, par l’envoi<br />

d’un SMS en attendant frénétiquement<br />

la réponse, par une activité débridée<br />

sur l’un ou l’autre des réseaux dits<br />

«sociaux». De nos jours, on ne cherche<br />

plus, on trouve. Grâce à Google, plus de<br />

place pour le mystère, vive la démystification!<br />

Cherchez où se niche la créativité<br />

dans tout ça, et vous vous retrouverez<br />

face à une grande récréation.<br />

L’avantage d’un SMS dans le BLS, c’est<br />

que le message est silencieux. Mais il<br />

semble que, sur les voies, les passagers<br />

aiment donner de la voix. Pourquoi donc<br />

ces personnes parlent-elles si fort dans<br />

John Wolf Brennan<br />

Musicien et compositeur<br />

l’appareil? C’est tout simplement énervant:<br />

«Oui, chérie, je viens de partir de<br />

Morges» ... «Je passerai encore vite à la<br />

Migros – il te reste de l’ail?» ... «Ecoute,<br />

il fallait que je te le dise, notre relation<br />

n’a pas d’avenir ...»<br />

Internet et ses nouvelles formes de communication<br />

nous ont apparemment<br />

standardisés, transformés en particules<br />

élémentaires d’un réseau mobile de neurones<br />

dans le grand village global, où les<br />

distances spatio-temporelles ont été terrassées.<br />

Chacun de nous est pris au<br />

piège dans sa roue de hamster, en courant<br />

comme un dératé sans pourtant<br />

avancer d’un pas. Un jour ou l’autre, il<br />

faudra bien que nous réalisions notre dépendance<br />

à ces gadgets que nous emportons<br />

partout. L’évidence éclatera alors au<br />

grand jour: notre natel est devenu une<br />

attelle.<br />

Texte: John Wolf Brennan<br />

Le texte de cette carte blanche<br />

exprime l’opinion personnelle de<br />

l’auteur et n’engage pas la rédaction<br />

ou SUISA.<br />

Photo: DR<br />

SUISAinfo 3.12 15


Redevances des USA<br />

grâce aux ASCAP Awards<br />

Dates<br />

2012 /13<br />

Prochains<br />

rendez-vous<br />

Les membres SUISA ne reçoivent que très<br />

rarement des droits d’auteur en provenance<br />

des USA. Cela tient au système de sondage<br />

appliqué pour la répartition: pour réduire<br />

autant que possible les frais d’encaissement,<br />

les sociétés américaines ne recensent que<br />

les manifestations lucratives et négligent les<br />

autres. Les auteurs suisses sont généralement<br />

exclus de cette répartition.<br />

L’«ASCAP International Awards Program»<br />

de la société américaine ASCAP, qui a lieu<br />

une fois par an pour les membres des sociétés-sœurs<br />

étrangères, permet d’augmenter<br />

les droits perçus par les auteurs non américains.<br />

Il est ouvert à tous les membres<br />

SUISA dont les œuvres ont été jouées entre<br />

le 1 er octobre 2011 et le 30 septembre 2012<br />

aux USA.<br />

Call for Projects: Swiss Games 2012/2013<br />

Le Festival International du Film Fantastique<br />

de Neuchâtel (NIFFF), la Fondation<br />

suisse pour la culture Pro Helvetia et la<br />

FONDATION SUISA lancent ensemble le<br />

«Call for Projects: Swiss Games 2012/2013»<br />

afin d’encourager la création de jeux vidéo<br />

suisses répondant à des exigences artistiques.<br />

Un crédit-cadre de CHF 150’000 est<br />

prévu en 2013 pour cette seconde attribution<br />

d’aides. Le montant maximum est fixé<br />

à CHF 50’000 par projet. La FONDATION<br />

SUISA met en outre à disposition CHF<br />

15’000 pour un prix destiné à la meilleure<br />

composition sonore originale. L’examen<br />

Les éditeurs ou les héritiers de membres décédés,<br />

ainsi que les membres qui ont reçu pour<br />

cette période plus de 25’000 dollars de l’ASCAP,<br />

n’ont pas le droit de participer.<br />

Les membres concernés sont priés de s’adresser<br />

à la Division Auteurs de SUISA Zurich en demandant<br />

un formulaire de participation. Les<br />

formulaires doivent être retournés avant le 31<br />

décembre 2012. (ck)<br />

Ò Commande de formulaire de participation<br />

ou questions concernant<br />

l’ASCAP Awards Program:<br />

Tél.: 044 485 68 28<br />

authors@suisa.ch<br />

des dossiers sera confié à un jury international<br />

présidé par Malte Behrmann, Secrétaire<br />

général de la Fédération Européenne<br />

des Développeurs de Jeux (EGDF). Les projets<br />

retenus seront présentés en 2013 dans<br />

le cadre du NIFFF. (urs)<br />

Ò De plus amples détails sur la procédure<br />

de dépôt des candidatures: www.nifff.ch<br />

De plus amples informations:<br />

www.gameculture.ch<br />

16.11.2012<br />

Commission de Répartition et<br />

des Œuvres, Berne<br />

Tout membre SUISA peut participer<br />

à cette réunion, avec voix<br />

consultative.<br />

14./15.12.2012<br />

Label Suisse, Lausanne<br />

18./19.12.2012<br />

Conseil de SUISA et réunion<br />

des commissions, Zurich<br />

20.1.2013<br />

Dernier délai pour la remise de<br />

propositions à l'attention de<br />

l’Assemblée générale 2013.<br />

Comme prévu au ch. 9.2.4 des<br />

Statuts, les membres peuvent<br />

déposer jusqu’au 20 janvier par<br />

écrit des points pour l’ordre du<br />

jour ou des propositions pour<br />

l’Assemblée générale ordinaire<br />

de l’année en cours. Une telle<br />

requête doit être soutenue par au<br />

moins 50 membres et être remise<br />

par écrit, avec indication d’un<br />

représentant habilité à retirer la<br />

demande ou à la modifier.<br />

26. – 29.1.2013<br />

Midem, Cannes<br />

21. – 23.3.2013<br />

m4music, Zurich et Lausanne<br />

Midem 2013<br />

Cannes: du 26 au 29 janvier 2013<br />

Cannes accueillera le business de la musique<br />

pour la 47 e fois en janvier prochain.<br />

Le Salon de la musique de la Côte d’Azur<br />

est une plate-forme de réseautage unique.<br />

En étant co-exposant sur le stand suisse, au<br />

Riviera Hall, vous serez véritablement au<br />

cœur de l’événement. Si vous êtes éditeur<br />

ou producteur suisse de musique, profitez<br />

de cette occasion et participez au Midem!<br />

(eri)<br />

Ò Etes-vous intéressés à participer au<br />

Midem en tant qu’exposant au stand<br />

suisse? Vous obtiendrez des renseignements<br />

sur la présence suisse à ce salon<br />

auprès d’Erika Weibel, tél. +41 44 485<br />

65 21, erika.weibel@suisa.ch.<br />

www.midem.com<br />

25. – 28.4.2013<br />

jazzahead!, Brême<br />

21.6.2013<br />

Assemblée générale SUISA,<br />

Lucerne<br />

Informations complémentaires<br />

sous http://www.suisa.ch/fr/<br />

membres/auteurs/<br />

dates-importantes

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