Agence de l'Eau Adour Garonne - (CCI) de Montauban

Suivi de la qualité des eaux
et
impacts des substances médicamenteuses
Jean-Luc SCHARFFE et Jean-Pierre REBILLARD, Agence de l’eau Adour-Garonne
Journée « Etablissements de santé et environnement » : 31 mai 2012 à Montauban

Que retrouve t-on t
dans l’eau l
?
Depuis le début du 20 ème siècle, les activités s humaines génèrent
l'emploi d'importantes quantités de produits chimiques qui
transitent vers les milieux aquatiques.
Origine naturelle
Phosphore
Origine Urbaine
Métaux
Matières
organiques
HAP
Pharmaceutiques
Pharmaceutiques
Pharmaceutiques
HAP
Nitrates
Origine Industrielle
Métaux
Matières
organiques
Pesticides
Origine Agricole

Quelles substances sont sous surveillance ?
Développement des activités humaines
= milliers de substances chimiques
libérées dans l’environnement
La production mondiale de substances chimiques est
passée d’1 1 million en 1930 à 400 millions
aujourd’hui.
60 000 substances sont communément utilisées dont
400 sous surveillance en routine à ce jour.
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Paradoxal ou pas ?
L’ère moderne du médicaments (1937), la France N°1 en
Europe de la consommation de médicaments pourtant ce
n’est que récemment que :
• Mise en évidence d’effets potentiels sur la faune aquatique,
• Suspicion d’effets sur l’homme,
• Programmes scientifiques augmentent (encore lacunaire
avant 2000)
• Le grand public via les médias interposés se trouve
sensibilisé à cette thématique.

Paradoxal ou pas ?
Conserver à l’esprit que le médicamentm
n’est pas un
micropolluant comme les autres. D’ailleurs le règlement REACH ne
s’applique pas aux médicaments. La tentation de la comparer aux pesticides est
grande mais un argument le place au dessus des autres substances : il
fice/Risque
permet de soigner et cela justifie que le rapport Bénéfice/Risque
prévaut.
Besoin de se préoccuper de l’écotoxicité des
molécules et de réfléchir aux mesures de gestion
afin d’éviter que ces molécules n’entrent dans le cycle
de l’eau.

Des actions finies ou encore en cours…
Au niveau européen
en
• Knappe : projet scientifique relatif à l’identification des
actions prioritaires à mener en matière de recherche et de
développement pour limiter les impacts des médicaments
humains.
• Normann : réseau de référence des laboratoires de
mesure des substances émergentes.
• Poseïdon
: évaluation des technologies de traitement
d’eaux pour éliminer les composés pharmaceutiques et les
produits d’hygiène dans les eaux potables et usées.
• Ampères : identification des micropolluants et
efficacité des traitements sur les stations existantes. Etude
des techniques de traitement les plus prometteuses

Des actions finies ou encore en cours…
Au niveau national
• Campagnes nationales exploratoires
- 2009-2010 « résidus de médicaments dans les eaux
destinées à la consommation humaine » (DGS)
- 2010-2012 dans les eaux naturelles « superficielles ou
souterraines » (ONEMA, DEB)
• PNRPE : Programme National de Recherche sur les
Perturbateurs Endocriniens (Ministère de l’Ecologie, 2005).
• PNRM : Plan National Résidus de Médicaments dans les
eaux, (Ministères Santé et Ecologie, Nov 2009).

Des actions finies ou encore en cours…
Au niveau régionalr
• PRSE 2 : Déclinaison de l’action 47 du PNSE 2 «améliorer
la connaissance et réduire les risques liés aux rejets de
médicaments dans l’environnement»
• SDAGE 2010-2015 2015 : «connaître et limiter l'impact de
substances d'origine médicamenteuses et hormonales, des
nouveaux polluants émergents et des biocides» (mesure B10).
• Etudes / Expertises : Test d’une unité pilote de
traitement de xénobiotiques dans l’eau, étude du CG 24, suivi
hôpital de Montpon (24).

Quelques signaux clairs
• Les compartiments aquatiques naturels (les eaux de surface mais aussi
eaux souterraines) ne présentent que rarement une absence de
contamination.
• Pour certaines substances, la STEP classique ne constitue pas une
barrière re significative.
• Depuis la STEP jusqu’à l’eau potable, des ordres de grandeurs de
concentrations ont été obtenus.
• En termes de contamination, les rejets de STEPs ont un impact majeur
sur les milieux récepteurs.

Quelques signaux clairs (STEP)
Produits
Hormones
Analgésiques
(Ibuprofène et Diclofénac)
Régulateurs lipidiques
(Gemfibrozil et Fenofibrate)
Antibiotique/antidépresseur
Abattements STEP
75 – 95 %
95% par STEP boues activées
< 40%

Quelques signaux clairs (milieux)
Les concentrations mesurées vont, selon les composés, les stations
et les saisons de quelques dizaines de ng/l à quelques centaines de
ng/l pour les eaux des rivières ou les eaux marines.
Gironde
Loire
Adour
Seine
Aspirine
0
27
28
0
Caféï
éïne
5
73
2
860
Diclofénac
1
6
23
28
Ibuprofène
2
9
37
45
Carbamazépine
2
228
8
132

Quelques signaux clairs (milieux)
Focus sur ressources « vulnérables
» impliquées dans
la production d’eau d
potable.
• Seine-Normandie
: milieux « positifs » = 4 ESU/4 et 16 ESO/27.
~ 50% des molécules retrouvées sur les 30 recherchées pour
chaque type ESU et ESO.
• Rhône-Méd. Corse : milieux « positifs » = 25 ESU/ 25 et 26
ESO/26. 27 molécules détectées / 61 recherchées.
• Adour-Garonne
: milieux « positifs » = 30 ESU/31 et 7 ESO/10.
3 molécules détectées / 40 recherchées.
Concentrations typiques retrouvées: entre 1 et 100 ng/L

Quelques signaux clairs (AEP)
Campagne nationale d’occurrence d
des résidus r
de médicaments
m
dans les eaux destinées
à la consommation humaine
• 285 échantillons
d’eau traitées
• 45 molécules recherchées : 26 jamais retrouvées es (58 %)
• 75 % des échantillons ne contiennent aucune molécule
sur les 25 % positifs (1 à 4 molécules)
cule quantifiable
• Époxycarbamazèpine, , la carbamazépine
(antidépresseur,
antitiépileptique), l’oxazépam
(antianxiolytique) et hydroxyibuprofène
(analgésique)
• 90 % échantillon [ ] < 25 ng/l. Le maximum = 131 ng/l

Et demain ?
• Le risque : exposition et effets sur organismes et Homme
: exposition et effets sur organismes et Homme : (effet
cocktail, produits de dégradation)
d
• Filières de traitement : (STEP, AEP)
• Les suivis (DCE) : diclof
• Recherche et développement
d
• Information, sensibilisation
diclofénac, , 17 alpha ethinylestradiol, , 17 beta estradiol

Les « pressions » sur l’eau d’un
établissement de santé

Les « pressions » sur l’eau d’un
établissement de santé
Prélèvements / consommations :
- origines diverses : réseau eau potable, eaux
superficielles, nappes profondes
- usages :
• sanitaires
• activités de restauration
• autres usages : stérilisation, blanchisserie, lavage
sols et matériels, arrosage espaces verts, …
Moyenne nationale : 300 à 450 litres/jour/lit

Les « pressions sur l’eau » d’un
établissement de santé
Les rejets :
- eaux vannes (WC)
- eaux grises (douches, bains, cuisines)
- autres eaux usées : blanchisserie, …
- eaux pluviales (descentes de toitures, voiries et
parkings)
- déversements accidentels : produits chimiques,
déchets dangereux pour l’eau
Pollutions domestiques et non domestiques
(rejets médicamenteux, détergents, produits
chimiques, hydrocarbures,…)

Les « pressions sur l’eau » d’un
établissement de santé
Les traitements et exutoires :
- en amont : bac à graisses, cuves de neutralisation
- prétraitement des eaux usées avant raccordement =>
réseau d’assainissement => station d’épuration
communale => milieu naturel
ou stations d’épuration autonomes (établissements isolés)
=> milieu naturel
- séparateurs à hydrocarbures pour les eaux pluviales =>
milieu naturel
- stockage et rétentions (rejets de laboratoires, produits
chimiques, déchets dangereux pour l’eau) => sols et
sous-sols
La plupart des établissements sont correctement
équipés

Les « pressions sur l’eau » d’un
établissement de santé
Pistes d’actions/amélioration :
- vérifier sa conformité réglementaire (ICPE notamment)
- sensibilisation/formation des personnels (révision des
pratiques)
- compteurs d’eau divisionnaires
(sensibilisation/responsabilisation)
- équipements économes en eau (limiteurs de débits, doubles
chasses, récupération d’eaux pluviales, arrosage goutte à goutte,
usage de microfibres)
- suivi des consommations, rejets et déchets dangereux
pour l’eau => fixation d’objectifs
- obtenir les autorisations/conventions de rejet
- achats éco-responsables (pression « eau » indirecte)
… faire réaliser un diagnostic global

Accompagnement
de l’agence de l’eau Adour-Garonne
Aide technique et financière :
(dispositif 9°Programme d’intervention 2007-2012)
- étude : diagnostic « eau », définition de programme
d’actions (montant intégré aux travaux)
- investissements :
- équipements économes en eau
- prétraitements et traitements préventifs/curatifs
- équipements de mesures et contrôles des
consommation et rejets, prévention des pollutions
accidentelles
Pas d’engagement d’opération avant
demande d’aide et accord de l’Agence
Aides sous forme d’avance remboursable et
de subvention (AR 60% + S 18% ou AR 40% + S 22%)