N. 104 Décembre 2012 - (CCI) de Montauban

dossier
té à la crise dans tout le grand Sud-Ouest.
Dois-je en être fier ou plutôt inquiet ? Je
ne sais pas mais cela m’attriste pour la
sauvegarde du commerce de « passion et
de cœur ».
Que pensez-vous de la relation
Commerce/Tourisme ?
Est-elle évidente à Montauban ?
Je perçois et je mesure d’autant mieux le
lien commerce/tourisme car mon activité
s’adresse aussi bien aux locaux qu’aux
touristes. Mais, contrairement à toutes
attentes, mon chiffre d’affaires avec la
clientèle de passage ne représente que
15 % en saison. Donc, ma stratégie est
d’abord de fidéliser mes clients locaux.
En termes de marketing territorial, il y
a encore beaucoup de travail pour que
la ville soit plus attractive et mieux référencée
dans les guides touristiques. La
Place Nationale n’est pas encore classée à
l’Unesco ! Nous devrions développer plus
de synergies entre les professionnels du
tourisme ainsi qu’une vraie dynamique
d’entreprise au niveau du territoire. Archéodéco
a pour best-seller les figurines
dérivées du film Les Tontons flingueurs
et de la célèbre réplique « On ne devrait
jamais quitter Montauban ! » : la preuve
que Montauban est une ville qui se vend
bien… Cet été, le 15 août, j’étais pratiquement
le seul ouvert sur la Place Nationale
quand ont débarqué des touristes
chinoises. Pendant plus de deux heures,
elles ont tout regardé, posé des centaines
de questions, pris le thé et finalement ont
tout acheté… même les théières du brésilien
Romero Britto faites… en Chine !
Quelles sont les clés de la réussite
d’un commerce de proximité ?
Je mise sur la différenciation de mon offre
et de mon commerce et sur la fidélisation
de ma clientèle en assurant des prix
imbattables et une qualité relationnelle
et commerciale exemplaire. Les horaires
d’ouverture sept jours sur sept, dimanches
et jours fériés inclus, un accueil
chaleureux et trilingue sont également
incontournables pour offrir un « plus »
à ses clients : une contribution citoyenne
à la ville qui me le rend bien. Alors je
compense par trois facteurs clés : innovation,
différentiation, disponibilité, avec
des investissements comme la collection
Bourdelle. Sur l’ex-place Royale de Montauban,
la Place Nationale, depuis le
charme insolite de l’ancienne quincaillerie
du XIX e siècle (la pharmacie du film
Le Vieux Fusil), les visiteurs qui le souhaitent
auront une petite visite guidée, un
parcours secret. Et ces visiteurs devenus
clients diront tous « On d’vrait jamais
quitter Montauban ! »
Comment les collectivités interviennent-elles dans
l’aménagement commercial de leur territoire ? Interview
de Pierre Antoine Lévi, 1 er Adjoint au Maire, Président du SCOT
de l’Agglomération de Montauban
Le territoire du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) de l’Agglomération de Montauban est
composé de 34 communes, compte plus de 106 000 habitants et plus de 45 000 emplois
(publics et privés). De manière particulière, chacune des 34 communes du SCOT possède au
moins un commerce correspondant à 7 400 emplois.
Ce territoire connaît une progression démographique conséquente dont il revient au SCOT
d’anticiper et d’organiser ce développement tout en assurant celui de l’emploi et des services
sur l’ensemble du grand territoire. Les prévisions démographiques annoncent une augmentation
d’environ 25 000 nouveaux habitants d’ici 2025 en lien notamment avec les effets de la
nouvelle gare TGV et du pôle Grand Sud Logistique.
Le SCOT apparaît comme un outil nécessaire et utile pour assurer cette mission. En effet, il
planifie les objectifs des politiques publiques d’urbanisme (habitat, développement économique,
loisirs, déplacements…) ; précise les grandes orientations d’aménagement et d’organisation
de l’espace. Le SCOT permet d’appréhender dans son ensemble le développement économique
de notre territoire pour les années à venir et notamment de prévoir le développement
commercial à moyen terme (15 ans), avec pour objectif principal d’améliorer son attractivité
dans une logique de développement durable.
Sur le volet économique, le SCOT œuvre pour conforter le rayonnement et l’attrait du territoire
à l’échelle de la métropole toulousaine en privilégiant l’accueil économique comme un levier,
en favorisant la création d’emplois productifs, en diversifiant l’économie et en hiérarchisant et
répartissant les activités sur le grand territoire. Les collectivités membres du SCOT devraient
s’emparer de ces enjeux en définissant des schémas économiques intercommunaux garant de
la complémentarité sur les territoires intercommunaux, en définissant un schéma global
d’aménagement des nouvelles zones économiques à l’échelon communal et en déterminant
des principes d’aménagement qualitatifs à l’échelle de la parcelle.
Le DAC (Document d’Aménagement Commercial) constitue la déclinaison commerciale du
SCOT et l’outil stratégique pour encadrer ce développement. Les données économiques de la
CCI ont permis d’élaborer le diagnostic sur lequel les élus du SCOT ont construit leur projet
autour de cinq ambitions :
consolider l’organisation commerciale multipolaire,
recentrer l’urbanisation commerciale sur les polarités,
promouvoir un maillage fin du territoire au service de la proximité,
encadrer le développement des grandes et moyennes surfaces (GMS),
promouvoir la qualité urbaine des commerces.
Le SCOT et son DAC permettent aux élus des 34 communes de prévoir et d’anticiper les besoins
et les équilibres commerciaux de façon complémentaire et cohérente.
L’ensemble
du projet de SCOT
est librement
consultable et
téléchargeable sur
le site www.scotagglomontauban.fr
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