N. 104 Décembre 2012 - (CCI) de Montauban

dossier
des loyers commerciaux et la facilitation
des transmissions d’entreprises.
J’utiliserai également comme levier le
Fonds d’Intervention pour les Services,
l’Artisanat et le Commerce (FISAC),
que je suis en train de rénover pour
qu’il soit prioritairement utilisé dans
les zones les plus fragiles que nous devons
protéger.
D’autre part, je souhaite promouvoir
des démarches d’anticipation des mutations
pour permettre aux commerçants
d’être des acteurs du changement.
Différents partenaires concernés seront
mobilisés. Les réseaux consulaires
d’abord, qui ont la connaissance à la
fois des tissus commerciaux locaux et
des tendances régionales et nationales,
doivent accompagner les professionnels
au plus près du terrain. Les collectivités
également, car elles s’appuient sur
divers outils, comme la préemption des
fonds de commerce, ou encore les documents
d’aménagement commercial
(DAC) que je souhaite adapter pour les
rendre plus opérationnels et efficients.
L’enjeu est le maintien des commerces
en centre-ville, mais leur maintien
dans leur diversité, pour répondre à la
demande des consommateurs et lutter
contre la banalisation de nos villes.
Le rapprochement
et la complémentarité
Commerce/Tourisme est un sujet
qui vous tient à cœur Madame la
Ministre. Comment souhaitez-vous
favoriser les synergies entre
ces deux secteurs ?
La corrélation entre fréquentation touristique
et chiffre d’affaires des commerçants
est évidente. Les commerçants
sont des acteurs incontournables dans
le domaine du tourisme. Ils doivent à la
fois contribuer à l’attractivité des territoires
et bénéficier des retombées économiques
de ce secteur d’activités.
C’est pourquoi je souhaite rapprocher
ces deux secteurs en valorisant le
« shopping » comme étant une activité
touristique à part entière. Cela s’inscrit
dans une démarche globale, allant de
la formation des commerçants aux langues
étrangères, à l’intégration urbaine
et paysagère des commerces, en passant
par la mise en valeur des marchés non
sédentaires.
Je souhaite également réaffirmer ma
volonté de maintenir un lien fort entre
les commerces et les territoires.
Les boutiques et les marchés, vecteurs
d’attractivité touristique, sont les lieux
privilégiés de la valorisation de nos
savoir-faire et de nos produits auprès
de la clientèle étrangère. Cette combinaison
du tourisme et du commerce
pour la promotion des produits locaux,
inscrits dans une culture et une tradition
que viennent découvrir les touristes,
est l’un des axes de travail que je
privilégie.
Enfin, cette articulation entre le commerce
et le tourisme est en phase avec
la création de la « Marque France »,
l’une des mesures du plan de compétitivité,
qui contribuera pleinement au
rayonnement de notre pays à l’Étranger.
Elle va promouvoir les producteurs
et les territoires en valorisant à la fois
les produits français et fabriqués en
France, synonymes de qualité, et la destination
France pour le développement
du tourisme.
Comment l’État peut-il aider à
préserver l’existence du commerce
rural, créateur de lien social et
d’emplois dans nos campagnes ?
Il est nécessaire de réaffirmer la spécificité
et le rôle social majeur de nos
commerces, en particulier dans les zones
rurales.
En tant qu’élue locale et députée, j’ai
toujours œuvré pour le maintien des
commerces de proximité et des services
à la personne dans le département. Cette
préoccupation, en tant que Ministre,
reste la même. Le maintien des commerces
en zone rurale est l’un de mes
objectifs prioritaires qui trouve une
réponse dans deux dispositifs que nous
avons créés et qui me tiennent particulièrement
à cœur. En premier lieu, le
contrat de génération lancé le 12 décembre
dernier. Il permet l’embauche
d’un jeune souhaitant reprendre une
entreprise tout en maintenant le chef
d’entreprise senior dans son emploi.
Ceci va faciliter le passage de flambeau
et donc garantir la pérennité de
l’activité à long terme. Deuxièmement,
je vais mettre en place des mesures
qui permettront de mieux anticiper les
transmissions d’entreprises. J’ai en effet
pu constater que de nombreuses fermetures
d’entreprises locales auraient pu
être évitées si les départs à la retraite de
leur chef avaient été mieux appréhendés.
Je mobiliserai sur ce dispositif les
réseaux consulaires, qui ont une place
prépondérante pour accompagner les
commerçants.
Au-delà du maintien des commerces,
ma politique vise également leur développement
afin qu’ils contribuent plus
fortement encore à irriguer les territoires
en savoir-faire, en emplois et en lien
social. Aussi je mobiliserai, dans un
contexte budgétaire contraint, différentes
formes d’accompagnement et de
soutien comme leviers, en priorité pour
les secteurs en proie à des difficultés
particulières et ayant un rôle spécifique
dans l’animation du territoire. Je
pense aux stations services indépendantes
mais également aux buralistes
qui offrent souvent un point presse, un
dépôt de pain et une épicerie de base.
Ces multiservices sont vitaux en zone
rurale comme péri-urbaine.
Je tiens également à ce que les commerçants
des zones rurales puissent exercer
leur activité dans des conditions
de sécurité optimales. Les problèmes
d’insécurité visent non seulement les
commerces de proximité et les centres
commerciaux urbains mais aussi les
commerçants des zones rurales, notamment
du fait de leur isolement dont
les braqueurs profitent. C’est pourquoi
mon action est ancrée au plus près
des territoires. Pour mieux appréhender
la sécurité de nos commerçants et
leur apporter des réponses concrètes et
coordonnées, nous avons lancé, avec
le Ministre de l’Intérieur, une démarche
de prévention avec des conseils
pratiques.
Les habitudes de consommation
évoluent, comment l’État peut-il
inciter davantage les commerçants
aux usages d’Internet ?
Le secteur du e-commerce est en plein
essor. Les chiffres le prouvent : les transactions
ont augmenté de 30 % entre
2011 et 2012. C’est une véritable opportunité
pour les commerçants « traditionnels
» qui ne doivent pas rester au
bord du chemin. C’est pourquoi je les
encourage vivement à entrer dans l’ère
du « commerce connecté », en s’appropriant
les usages du numérique avec
l’aide des réseaux consulaires et en les
intégrant dans leur stratégie de conquête,
de fidélisation et de vente. Cela leur
permettra notamment d’avoir une visibilité
sur internet, tout en continuant
d’assurer une présence de proximité.
Il faut en effet aider nos commerçants
de proximité à anticiper l’évolution des
métiers que ces nouveaux usages impliquent
et à mettre en place une gestion
adaptée des emplois et des compétences.
Il nous faudra plus particulièrement accompagner
les petits commerces dans
cette voie en créant, à chaque fois que
cela est possible, des dispositifs de mutualisation
d’outils internet.
Je travaille, au sein du gouvernement,
à garantir l’équité entre les différents
canaux, en particulier en matière fiscale,
tout en préservant la compétitivité
des entreprises françaises sur la scène
internationale.
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