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Individualisation des soins - CClin Sud-Est

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HYGIENE ET PRÉVENTION DES INFECTIONS DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SOINS POUR PERSONNES AGÉES<br />

LES BONNES PRATIQUES D’HYGIENE<br />

DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SOINS POUR PERSONNES AGÉES<br />

2.5<br />

<strong>Individualisation</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>soins</strong><br />

L'ADOPTION DE SOINS INDIVIDUALISÉS en pratique<br />

quotidienne pour l’ensemble <strong>des</strong> patients limite<br />

le risque de transmission croisée <strong>des</strong><br />

micro-organismes, en particulier dans un contexte<br />

d’endémie de bactéries multirésistantes. La mise<br />

en œuvre de ce concept suppose que le lavage<br />

<strong>des</strong> mains et la tenue vestimentaire soient <strong>des</strong><br />

points déjà maîtrisés ; le concept l'individualisation<br />

<strong>des</strong> <strong>soins</strong> est inclus dans celui <strong>des</strong> bonnes pratiques<br />

d’hygiène de base (précautions standard*)<br />

(1) ; sa mise en œuvre requiert rigueur et organisation<br />

pour :<br />

◆ Le regroupement <strong>des</strong> <strong>soins</strong> concernant le même<br />

patient à un même moment.<br />

◆ La prise en charge du patient par une équipe spécifique.<br />

◆ L’utilisation de matériel propre et ou désinfecté<br />

entre chaque patient.<br />

Le regroupement <strong>des</strong> <strong>soins</strong> chez<br />

un même malade<br />

Chez un même malade il est souhaitable de regrouper<br />

l'ensemble <strong>des</strong> <strong>soins</strong> afin de réduire la<br />

transmission croisée en limitant les allées et venues,<br />

et la contamination de l’environnement tout<br />

en rationalisant le lavage <strong>des</strong> mains.<br />

Le regroupement <strong>des</strong> <strong>soins</strong> a un impact majeur<br />

sur l’organisation du travail ; il doit être<br />

adapté dans chaque établissement. Le regroupement<br />

<strong>des</strong> <strong>soins</strong> peut concerner lors d’un même<br />

contact prise de constantes, toilette, <strong>soins</strong> de<br />

sonde voire pansement.<br />

Cette organisation permet de limiter au strict<br />

minimum les <strong>soins</strong> en série qui devraient concerner<br />

<strong>des</strong> gestes peu contaminants (exemple : distribution<br />

de médicaments, injections) où l’utilisation<br />

de solutions hydro-alcooliques constitue une<br />

alternative satisfaisante au lavage <strong>des</strong> mains.<br />

Seuls les changes restent <strong>des</strong> <strong>soins</strong> contaminants<br />

souvent effectués en série ; une organisation<br />

rigoureuse doit leur être appliquée (cf. chapitre<br />

2.6)<br />

Prise en charge d'un patient par<br />

une équipe spécifique<br />

On favorisera au maximum le travail en équipe de<br />

deux soignants afin de :<br />

◆ Limiter les manquements d'hygiène (contact<br />

entre environnement et gants souillés par<br />

exemple) en particulier lors de moments clés où<br />

<strong>des</strong> <strong>soins</strong> propres et contaminants se côtoient :<br />

par exemple, évacuation <strong>des</strong> draps sales et installation<br />

<strong>des</strong> draps propres.<br />

◆ Assurer un meilleur confort au patient, en particulier<br />

lors <strong>des</strong> mobilisations et de la toilette.<br />

◆ Réduire la pénibilité du travail <strong>des</strong> soignants.<br />

<strong>Individualisation</strong> du matériel de<br />

<strong>soins</strong><br />

Il est important de lister l'ensemble du matériel<br />

nécessaire aux <strong>soins</strong> et le niveau d'entretien requis<br />

(cf. chapitre 2.4). Les différents intervenants (médecin,<br />

infirmier, aide-soignant, kinésithérapeute...)<br />

doivent pouvoir se référer à <strong>des</strong> consignes écrites<br />

permettant d’appliquer à chaque matériel la procédure<br />

adéquate de désinfection : technique, produit,<br />

temps de contact etc.<br />

Le tableau IX donne un exemple de document<br />

pouvant être élaboré pour guider le travail quotidien.<br />

OPTIMISER<br />

L’individualisation <strong>des</strong> <strong>soins</strong><br />

■ L’architecture peut faciliter la mise en œuvre<br />

de l’individualisation <strong>des</strong> <strong>soins</strong> : la chambre individuelle<br />

avec cabinet de toilette personnel est<br />

un point particulièrement positif pour l’hygiène.<br />

■ L’utilisation raisonnée de matériel à usage<br />

unique est un atout important pour l’individualisation<br />

<strong>des</strong> <strong>soins</strong>. Il simplifie l’organisation du travail<br />

et les tâches liées à l’entretien du matériel :<br />

rasoir, gant de toilette, bâtonnet à <strong>soins</strong> de<br />

bouche, dosette d’antiseptique monosoin...<br />

336<br />

HYGIENES - 1997 - VOLUME V - N°6


INDIVIDUALISATION DES SOINS<br />

Matériel<br />

personnel<br />

Niveau d’entretien<br />

requis<br />

Modalités pratiques<br />

d’obtention<br />

Tableau IX -<br />

Entretien du matériel<br />

de <strong>soins</strong>.<br />

• brosse à dent,<br />

• peigne,<br />

• rasoir,<br />

• linge de toilette.<br />

Entretien ordinaire après<br />

chaque utilisation.<br />

Action mécanique éventuellement<br />

couplée à l'utilisation<br />

d'un détergent.<br />

• déambulateur,<br />

• barre de lit,<br />

• barre d'appui,<br />

• appareil à tension mural.<br />

Nettoyage* ou<br />

désinfection de bas niveau<br />

hebdomadaire et plus souvent<br />

si souillure visible.<br />

Action mécanique couplée à<br />

l'utilisation d'un détergent ou<br />

d'un détergent-désinfectant ou<br />

d'un désinfectant.<br />

• bassin,<br />

• chaise pot,<br />

• thermomètre,<br />

• urinal.<br />

Désinfection<br />

de niveau intermédiaire<br />

après chaque utilisation.<br />

Action mécanique suivie<br />

d'une désinfection chimique ou<br />

thermique (« lave-bassins »).<br />

Matériel<br />

de <strong>soins</strong> collectifs<br />

Niveau d’entretien<br />

requis<br />

Modalités pratiques<br />

d’obtention<br />

• stéthoscope,<br />

• marteau à réflexes,<br />

• appareil à ECG,<br />

• tensiomètre mobile,<br />

• ciseaux à ongles,<br />

• guéridon de <strong>soins</strong>,<br />

• lève-malade,<br />

• chariot douche 1 ,<br />

• matériel de kinésithérapie.<br />

Désinfection de bas niveau<br />

après chaque utilisation.<br />

Action mécanique couplée<br />

à l'utilisation<br />

d'un détergent-désinfectant<br />

ou d'un désinfectant.<br />

• bassin,<br />

• appareil à aérosol collectif.<br />

Désinfection<br />

de niveau intermédiaire<br />

après chaque utilisation.<br />

Action mécanique suivie<br />

d'une désinfection chimique ou<br />

thermique.<br />

1- Chez un patient porteur de plaie, ce matériel peut nécessiter une désinfection complémentaire<br />

obtenue par la pulvérisation dirigée d’un désinfectant alcoolique.<br />

Bibliographie<br />

1 - GARNER JS. Guideline for isolation precautions in hospitals.<br />

Infect Control Hospit Epidemiol 1996, 17: 53 - 80.<br />

2 - Bonnes pratiques de désinfection. Guide CTIN/Conseil<br />

Supérieur d’Hygiène Publique 1997 (à paraître).<br />

HYGIENES - 1997 - VOLUME V - N°6<br />

337


HYGIENE ET PRÉVENTION DES INFECTIONS DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SOINS POUR PERSONNES AGÉES<br />

Lexique<br />

AFNOR<br />

Association Française de Normalisation.<br />

Association ayant pour mission de coordonner<br />

les programmes de normalisation en France et d’encourager<br />

la diffusion et l’application <strong>des</strong> normes.<br />

antisepsie<br />

Opération au résultat momentané permettant,<br />

au niveau <strong>des</strong> tissus vivants, dans la limite de leur<br />

tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro-organismes<br />

et/ou d’inactiver les virus, en fonction <strong>des</strong><br />

objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité<br />

aux micro-organismes présents au moment<br />

de l’opération (AFNOR NF T 72 101).<br />

antiseptique<br />

Selon AFNOR NF T 72 101, un antiseptique est<br />

un produit ou un procédé utilisé pour l’antisepsie<br />

dans <strong>des</strong> conditions définies. Si le produit ou le procédé<br />

sont sélectifs, cela doit être précisé. Ainsi, un<br />

antiseptique ayant une action limitée aux champignons<br />

est un antiseptique à action fongicide.<br />

bactéricide<br />

Produit ou procédé ayant la propriété de tuer les<br />

bactéries dans <strong>des</strong> conditions définies (AFNOR,<br />

Comité Européen de Normalisation).<br />

bactériostatique<br />

Produit ou procédé ayant la propriété d’inhiber<br />

momentanément les bactéries dans <strong>des</strong> conditions<br />

définies (AFNOR).<br />

biocontamination<br />

Contamination d’une surface (biologique ou<br />

inerte) ou d’un fluide par <strong>des</strong> micro-organismes véhiculés<br />

par l’air (contamination aéroportée ou aérobiocontamination),<br />

par <strong>des</strong> êtres vivants (la contamination<br />

par contact avec les mains en est la<br />

modalité majeure) ou par les objets. (Association<br />

pour la Prévention et l’Étude de la Contamination)<br />

biofilm<br />

Ensemble de micro-organismes et de leurs sécrétions<br />

macromoléculaires qui sont présents sur la<br />

surface d’un matériau (Association pour la Prévention<br />

et l’Étude de la Contamination).<br />

bionettoyage<br />

Procédé de nettoyage, applicable dans une zone<br />

à risques, <strong>des</strong>tiné à réduire momentanément la biocontamination<br />

d’une surface. Il est obtenu par la<br />

combinaison appropriée d’un nettoyage, d’une évacuation<br />

<strong>des</strong> produits utilisés et <strong>des</strong> salissures à éliminer,<br />

de l’application d’un désinfectant.<br />

cas acquis<br />

Le caractère acquis d’une bactérie multirésistante<br />

peut être affirmé si un dépistage systématique<br />

à l’entrée dans un service a été réalisé et si<br />

celui-ci est négatif. La découverte d’une telle bactérie<br />

au cours du séjour plus de 48 à 72 heures<br />

après l’admission chez un patient antérieurement<br />

négatif laisse présumer que la bactérie a été acquise<br />

par transmission au cours du séjour.<br />

cas importé<br />

Le caractère importé depuis un autre établissement<br />

d’une bactérie multirésistante peut être affirmé<br />

si un dépistage systématique à l’entrée du<br />

patient dans le service a été réalisé et si celui-ci est<br />

positif. La découverte d’une telle bactérie chez un<br />

patient moins de 48 à 72 heures après l’admission<br />

laisse présumer que la bactérie a été transmise antérieurement<br />

par rapport au séjour actuel.<br />

colonisation (colonisé)<br />

Présence d’une bactérie dans un site qui en est<br />

normalement exempt, mais cette bactérie n’est<br />

responsable d’aucun symptôme local ou général<br />

d’infection ; exemple : présence d’une bactériurie<br />

isolée à Staphylococcus aureus dans les urines sans<br />

aucun signe d’infection urinaire.<br />

364<br />

HYGIENES - 1997 - VOLUME V - N°6


désinfectant<br />

Produit ou procédé utilisé pour la désinfection,<br />

dans <strong>des</strong> conditions définies. Si le produit ou le procédé<br />

est sélectif, ceci doit être précisé. Ainsi, un<br />

désinfectant ayant une action limitée aux champignons<br />

est désigné par : désinfectant à action fongicide<br />

(AFNOR NFT 72 101).<br />

désinfection<br />

◆ Opération au résultat momentané permettant<br />

d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou<br />

d’inactiver les virus indésirables portés par <strong>des</strong> milieux<br />

inertes contaminés, en fonction <strong>des</strong> objectifs<br />

fixés. Le résultat de cette opération est limité<br />

aux micro-organismes présents au moment<br />

de l’opération (AFNOR NFT 72 101). L’usage du<br />

terme « désinfection » en synonyme de « décontamination<br />

» est prohibé.<br />

◆ Terme générique désignant toute action à visée<br />

antimicrobienne, quel que soit le niveau de résultat,<br />

et utilisant un produit pouvant justifier in<br />

vitro <strong>des</strong> propriétés autorisant à le qualifier de<br />

désinfectant ou d’antiseptique. Il devrait logiquement<br />

toujours être accompagné d’un qualificatif<br />

et l’on devrait ainsi parler de :<br />

• désinfection <strong>des</strong> dispositifs médicaux (= du<br />

matériel médical)<br />

• désinfection <strong>des</strong> sols,<br />

• désinfection <strong>des</strong> surfaces par voie aérienne,<br />

• et même désinfection <strong>des</strong> mains ou d’une plaie<br />

(Société Française d’Hygiène Hospitalière et<br />

Comité Européen de Normalisation).<br />

◆ Élimination dirigée de germes <strong>des</strong>tinée à empêcher<br />

la transmission de certains micro-organismes<br />

indésirables, en altérant leur structure ou leur<br />

métabolisme indépendamment de leur état physiologique<br />

(CEN)<br />

nettoyage<br />

Opération d’élimination <strong>des</strong> salissures (particulaires,<br />

biologiques, liquide,...) avec un procédé faisant<br />

appel dans <strong>des</strong> proportions variables les unes<br />

par rapport aux autres, aux facteurs suivants : action<br />

chimique, action mécanique, temps d’action de ces<br />

deux paramètres et température.<br />

nettoyage-désinfectant<br />

Produit présentant la double propriété de détergence<br />

et de désinfection (Société Française d’Hygiène<br />

Hospitalière).<br />

porteur (portage)<br />

Présence d’une bactérie dans un site où sa présence<br />

est habituelle sans qu’elle soit responsable<br />

d’infection ; exemple : présence de Staphylococcus<br />

aureus dans les narines ou dans d’entérobactéries<br />

dans les selles.<br />

précautions standard<br />

Ensemble <strong>des</strong> précautions d’hygiène qui s’appliquent<br />

à tout patient sans tenir compte de l’existence<br />

d’une éventuelle infection. Ces précautions<br />

intègrent la protection du personnel vis à vis <strong>des</strong> liqui<strong>des</strong><br />

biologiques, la prévention <strong>des</strong> accidents<br />

d’exposition au sang et les bonnes pratiques d’hygiène<br />

visant à limiter la transmission <strong>des</strong> micro-organismes<br />

hospitaliers lors <strong>des</strong> <strong>soins</strong>. Les précautions<br />

standard concernent l’hygiène <strong>des</strong> mains, les<br />

techniques de <strong>soins</strong>, le nettoyage et la désinfection<br />

du matériel de <strong>soins</strong>, l’entretien <strong>des</strong> locaux ,<br />

de la vaisselle et du linge, la prévention <strong>des</strong> accidents<br />

d’exposition aux liqui<strong>des</strong> biologiques dont le<br />

sang. L’application <strong>des</strong> précautions standard est indispensable<br />

à l’efficacité d’une politique de contrôle<br />

<strong>des</strong> infections nosocomiales.<br />

HYGIENES - 1997 - VOLUME V - N°6<br />

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