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Le Cirad en 2006

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Innover<br />

38<br />

Un diagnostic universel et précoce du<br />

dépérissem<strong>en</strong>t bactéri<strong>en</strong> de l’anthurium<br />

L’anthurium est cultivé sur l’île de la Réunion pour ses belles fleurs <strong>en</strong> forme de cœur aux coloris<br />

int<strong>en</strong>ses. Cep<strong>en</strong>dant, depuis 1997, une bactérie m<strong>en</strong>ace les productions réunionnaises. Un outil<br />

de détection moléculaire s<strong>en</strong>sible, fiable et rapide de la bactérie est désormais disponible.<br />

<strong>Le</strong>s premiers symptômes du dépérissem<strong>en</strong>t<br />

de l’anthurium sont des taches<br />

foliaires d’aspect huileux, qui jauniss<strong>en</strong>t<br />

et se nécros<strong>en</strong>t. L’infection peut dev<strong>en</strong>ir<br />

rapidem<strong>en</strong>t systémique et <strong>en</strong>traîner<br />

la mort du plant. Dans les années<br />

1980, cette maladie infectieuse, due<br />

à la bactérie Xanthomonas axonopodis<br />

pv. dieff<strong>en</strong>bachiae, a provoqué aux<br />

Antilles l’anéantissem<strong>en</strong>t quasi total de<br />

la filière de l’anthurium. Sur l’île de la<br />

Réunion, la bactérie a été introduite<br />

accid<strong>en</strong>tellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1997 par l’intermédiaire<br />

de plants contaminés<br />

<strong>en</strong> prov<strong>en</strong>ance des Pays-<br />

Bas. Une campagne de<br />

lutte par éradication<br />

a alors été mise <strong>en</strong><br />

place : destruction<br />

de tous les plants<br />

des ombrières<br />

infectées et interdiction<br />

de la<br />

commercialisation<br />

de plants.<br />

L’importation<br />

des anthuriums<br />

devait s’effectuer<br />

sous la<br />

forme de vitroplants,<br />

avec une<br />

quarantaine de 18 mois. <strong>Le</strong> <strong>Cirad</strong> a<br />

alors lancé un programme de recherche<br />

<strong>en</strong> concertation avec le Service de<br />

protection des végétaux de la Réunion<br />

et les acteurs de la filière. L’objectif était<br />

de disposer de moy<strong>en</strong>s d’inspection<br />

plus performants des plants importés.<br />

Une détection à la fois<br />

spécifique et s<strong>en</strong>sible<br />

Deux étapes ont été nécessaires<br />

pour mettre au point cet<br />

outil. Dans un premier<br />

temps, l’objectif a<br />

été de constituer<br />

une collection<br />

représ<strong>en</strong>tative<br />

de la diversité<br />

génétique et<br />

pathogénique<br />

mondiale de<br />

cette bactérie.<br />

Des cultures<br />

bactéri<strong>en</strong>nes<br />

prov<strong>en</strong>ant de<br />

toutes les zones<br />

où la maladie est<br />

prés<strong>en</strong>te ont été collectées et analysées.<br />

<strong>Le</strong>s résultats montr<strong>en</strong>t que les bactéries<br />

infectant les aracées, famille dont<br />

fait partie l’anthurium, constitu<strong>en</strong>t un<br />

groupe génétiquem<strong>en</strong>t hétérogène, dont<br />

tous les membres ne sont pas pathogènes<br />

pour l’anthurium. Cette diversité a<br />

été caractérisée grâce à deux techniques<br />

: la technique AFLP (amplified fragm<strong>en</strong>t<br />

l<strong>en</strong>gth polymorphism), qui permet<br />

de comparer les individus deux à deux<br />

pour un grand nombre de caractères<br />

de leur génome, et des tests mesurant<br />

le pouvoir pathogène sur différ<strong>en</strong>tes<br />

plantes de la famille des aracées.<br />

Dans un second temps, les travaux ont<br />

porté sur un outil de détection fiable<br />

et universel, c’est-à-dire capable de<br />

détecter toutes les souches bactéri<strong>en</strong>nes<br />

pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t responsables de<br />

la maladie quelle que soit leur origine<br />

géographique. <strong>Le</strong>s résultats sont probants<br />

: l’outil est spécifique — il ne<br />

détecte pas les souches non pathogènes<br />

— et s<strong>en</strong>sible — il est capable de détecter<br />

les souches même lorsque les plants<br />

sont faiblem<strong>en</strong>t infectés et n’ont pas de<br />

symptômes visibles.<br />

Fleur d’anthurium infectée par Xanthomonas axonopodis pv. dieff<strong>en</strong>bachiae.<br />

© I. Robène-Soustrade/<strong>Cirad</strong>.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Cirad</strong> <strong>en</strong> <strong>2006</strong>

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