Le Cirad en 2006
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ferme à l’autre. Cette structure multilignée<br />
s’explique par la gestion paysanne<br />
des variétés de riz, qui se caractérise<br />
par l’échange et le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t<br />
fréqu<strong>en</strong>ts des variétés et des sem<strong>en</strong>ces<br />
ainsi que par des pratiques culturales<br />
et de production de sem<strong>en</strong>ces qui favoris<strong>en</strong>t<br />
les mélanges et les recombinaisons<br />
génétiques.<br />
Une diversité qui<br />
ne peut être conservée<br />
que sur place<br />
Pour ce qui est de la préservation de<br />
la diversité des variétés locales, une<br />
conservation in situ, à la ferme, compatible<br />
avec le développem<strong>en</strong>t agricole,<br />
semble la seule option réellem<strong>en</strong>t<br />
efficace. En effet, il serait impossible<br />
d’échantillonner toutes les lignées qui<br />
compos<strong>en</strong>t chaque variété locale et de<br />
les conserver ex situ, dans une cryobanque<br />
par exemple. Pour organiser<br />
une telle conservation, les chercheurs<br />
ont étudié la répartition de la diversité<br />
à plusieurs échelles — région, village,<br />
ferme, champ —, <strong>en</strong> utilisant des descripteurs<br />
allant des noms vernaculaires<br />
aux marqueurs moléculaires. <strong>Le</strong>s<br />
résultats montr<strong>en</strong>t qu’un seul village<br />
peut cont<strong>en</strong>ir l’équival<strong>en</strong>t de 70 % de<br />
la diversité régionale. A un niveau plus<br />
fin d’analyse, une grande exploitation<br />
peut r<strong>en</strong>fermer 50 % de la richesse<br />
génique d’un village. Ainsi, avec un<br />
petit nombre de villages et d’exploitations<br />
agricoles, la diversité génétique<br />
de toute une région, telle que la Guinée<br />
maritime, peut être couverte. A terme,<br />
un tel dispositif pourrait s’ét<strong>en</strong>dre à<br />
tout le pays.<br />
Nourollah Ahmadi, Upr Création<br />
variétale et peuplem<strong>en</strong>ts de riz<br />
nourollah.ahmadi@cirad.fr<br />
Part<strong>en</strong>aires<br />
C<strong>en</strong>tre du riz pour l’Afrique (Adrao, Bénin),<br />
Institut de recherche agronomique de Guinée<br />
(Irag, Guinée), Institut de recherche pour le<br />
développem<strong>en</strong>t (Ird, France).<br />
Bibliographie<br />
Barry M.B., <strong>2006</strong>. Diversité et dynamique des<br />
variétés locales de riz (O. sativa et O. glaberrima)<br />
<strong>en</strong> Guinée : conséqu<strong>en</strong>ces pour la<br />
conservation des ressources génétiques. Thèse<br />
de doctorat, Ecole nationale supérieure agronomique<br />
de R<strong>en</strong>nes, 170 p.<br />
Barry M.B., Diange A., Sogbossi M.J., Pham J.L.,<br />
Diawara S., Ahmadi N. Rec<strong>en</strong>t changes in<br />
varietal diversity of rice in Guinea. Plant<br />
G<strong>en</strong>etic Resources, Characterization and Utilisation<br />
(sous presse).<br />
Barry M.B., Pham J.L., Noyer J.L., Courtois B.,<br />
Billot C., Ahmadi N., 2007. G<strong>en</strong>etic diversity of<br />
the two cultivated rice species (O. sativa and<br />
O. glaberrima) in maritime Guinea: evid<strong>en</strong>ce<br />
for interspecific recombination. Euphytica,<br />
154 : 127-137.<br />
Barry M.B., Pham J.L., Noyer J.L., Courtois B.,<br />
Billot C., Ahmadi N. G<strong>en</strong>etic ecogeographical<br />
distribution of rice (O. sativa and O. glaberrima)<br />
g<strong>en</strong>etic diversity in Maritime Guinea based<br />
on molecular markers: implications for in situ<br />
g<strong>en</strong>etic resource conservation. Plant G<strong>en</strong>etic<br />
Resources, Characterization and Utilisation<br />
(sous presse).<br />
Agroforesterie et caféiculture :<br />
produire mieux et durablem<strong>en</strong>t<br />
Comm<strong>en</strong>t résister aux crises du café sans forcém<strong>en</strong>t produire plus ? En produisant mieux et<br />
<strong>en</strong> misant sur la qualité. Tel est le principal résultat de Casca, projet d’<strong>en</strong>vergure m<strong>en</strong>é <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />
par le <strong>Cirad</strong> <strong>en</strong> Amérique c<strong>en</strong>trale. Il a fourni les bases sci<strong>en</strong>tifiques d’une meilleure<br />
gestion des systèmes agroforestiers à base de caféiers, de la promotion d’un café de qualité et<br />
de l’amélioration des rev<strong>en</strong>us des producteurs.<br />
Mesure de la photosynthèse<br />
sur une feuille de caféier.<br />
© P. Vaast/<strong>Cirad</strong>.<br />
En Amérique c<strong>en</strong>trale, le<br />
café est le principal produit<br />
d’exportation depuis<br />
plus de c<strong>en</strong>t ans. Sa<br />
culture contribue au<br />
rev<strong>en</strong>u de près de<br />
300 000 producteurs.<br />
Mais, à partir de 1999,<br />
la filière a dû faire face<br />
à une crise majeure :<br />
<strong>en</strong> raison de la surproduction<br />
mondiale, notamm<strong>en</strong>t<br />
au Brésil et au Vietnam,<br />
les cours du café se sont<br />
effondrés. C’est dans ce<br />
contexte que le projet<br />
Casca* a vu le jour. Son<br />
objectif était de réduire<br />
la vulnérabilité des producteurs<br />
face aux fluctuations des prix.<br />
M<strong>en</strong>é par le <strong>Cirad</strong> et quatre part<strong>en</strong>aires<br />
— le Catie, le Ceh, Promecafé et<br />
l’Una —, il a mobilisé plus de 25 chercheurs<br />
et 35 étudiants, dont 25 Latinoaméricains,<br />
durant cinq ans.<br />
Dans cette région, <strong>en</strong>viron 70 % des<br />
plantations sont conduites <strong>en</strong> association<br />
avec des arbres d’ombrage et des<br />
degrés d’int<strong>en</strong>sification divers. Cep<strong>en</strong>-<br />
<strong>Le</strong> <strong>Cirad</strong> <strong>en</strong> <strong>2006</strong>