Infection urinaire chez le nourrisson et l'enfant
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C@mpus National de pédiatrie <strong>et</strong> chirurgie pédiatrique<br />
TICEM – UMVF<br />
Auteur : Pierre Cochat - ( Hôpital Edouard-Herriot - Lyon) MAJ : 05/01/2005<br />
Objectifs :<br />
<strong>Infection</strong> <strong>urinaire</strong> – Item 93<br />
1. Diagnostiquer une infection <strong>urinaire</strong> <strong>chez</strong> <strong>le</strong> <strong>nourrisson</strong>, l’enfant (<strong>et</strong> l’adulte).<br />
2. Argumenter l’attitude thérapeutique <strong>et</strong> planifier <strong>le</strong> suivi du patient.<br />
Limites de la question :<br />
Le document ci-dessous ne concerne que <strong>le</strong>s aspects pédiatriques de l’infection <strong>urinaire</strong> de l’enfant<br />
(adulte non traité).<br />
Sommaire<br />
Introduction<br />
Faq 1 - Etablir un diagnostic d’infection <strong>urinaire</strong><br />
Faq 2 - Niveau de l'infection<br />
Faq 3 - Traiter une infection <strong>urinaire</strong><br />
Introduction<br />
L’infection <strong>urinaire</strong> (IU) affecte 1% des enfants de moins de 2 ans, avec une prédominance masculine<br />
durant <strong>le</strong>s premiers mois de vie <strong>et</strong> une prédominance féminine ensuite.<br />
L’urine <strong>et</strong> l’arbre <strong>urinaire</strong> sont norma<strong>le</strong>ment stéri<strong>le</strong>s <strong>et</strong> la colonisation microbienne suit <strong>le</strong> chemin<br />
inverse de l’écou<strong>le</strong>ment normal de l’urine : périnée – urètre – vessie – ur<strong>et</strong>ère – bassin<strong>et</strong> - rein. Les<br />
trois premières étapes donnent lieu à une IU basse (cystite), <strong>le</strong>s trois dernières à une IU haute<br />
(pyélonéphrite).<br />
Cela signifie que :<br />
- L’infection est favorisée par :<br />
o Chez <strong>le</strong> <strong>nourrisson</strong> (propr<strong>et</strong>é non acquise) : couches, immaturité vésica<strong>le</strong>, prépuce étroit,<br />
exonérations fréquentes ;<br />
o Chez l’enfant (propr<strong>et</strong>é acquise) : troub<strong>le</strong> mictionnel, vulvite, rétention stercora<strong>le</strong>, oxyurose,<br />
hygiène.<br />
- Toute pyélonéphrite aiguë (PNA) est a priori <strong>le</strong> fait d’un reflux vésico-urétéro-rénal (RVU), permanent<br />
ou intermittent ; ainsi, <strong>le</strong> RVU ne crée pas la PNA, mais véhicu<strong>le</strong> l’urine infectée jusqu’au rein.<br />
- La PNA correspond à une infection du bassin<strong>et</strong> (« pyélo- ») <strong>et</strong> du parenchyme rénal (« -néphrite »),<br />
répondant ainsi à une contamination ascendante qui exclut <strong>le</strong>s exceptionnel<strong>le</strong>s infections<br />
parenchymateuses par voie hématogène.<br />
L’infection peut être favorisée par un sondage vésical, un terrain immunodéprimé, une dérivation<br />
<strong>urinaire</strong>.<br />
Faq 1 - Etablir un diagnostic d’infection <strong>urinaire</strong><br />
Examen des urines<br />
L’examen des urines commence par l’aspect macroscopique, habituel<strong>le</strong>ment troub<strong>le</strong>.<br />
Modalités de recueil des urines:<br />
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Le recueil d’urines s’effectue après toi<strong>le</strong>tte loca<strong>le</strong>, soit par recueil du milieu de j<strong>et</strong> <strong>chez</strong> l’enfant qui<br />
contrô<strong>le</strong> sa miction, soit par recueil d’urines dans un col<strong>le</strong>cteur stéri<strong>le</strong> changé toutes <strong>le</strong>s 30 min <strong>chez</strong> <strong>le</strong><br />
<strong>nourrisson</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong> jeune enfant (voire par ponction sus-pubienne). Les conditions de réalisation de<br />
l’examen doivent être connues lors de l’interprétation du résultat de la bande<strong>le</strong>tte réactive ou l’examen<br />
cytobactériologique des urines (ECBU).<br />
La positivité de l’examen à la bande<strong>le</strong>tte réactive confirme théoriquement <strong>le</strong> diagnostic clinique, mais<br />
la va<strong>le</strong>ur prédictive positive de « <strong>le</strong>ucocytes » <strong>et</strong> « nitrites » n’est que de 70%. La notion de 2<br />
bande<strong>le</strong>ttes positives justifie la mise en route de l’antibiothérapie probabiliste. La négativité autorise à<br />
se passer d’ECBU (va<strong>le</strong>ur prédictive négative de « <strong>le</strong>ucocytes » ou « nitrites » = 100%), sauf <strong>chez</strong> <strong>le</strong><br />
nouveau-né.<br />
Chaque fois qu’un traitement est entrepris, l’ECBU est indispensab<strong>le</strong> pour confirmer <strong>le</strong> diagnostic <strong>et</strong><br />
adapter l’antibiothérapie. La confirmation du diagnostic d’IU nécessite l’association d’une <strong>le</strong>ucocyturie<br />
supérieure à 10 4 / mL (<strong>le</strong>ucocytes altérés) <strong>et</strong> d’une bactériurie supérieure ou éga<strong>le</strong> à 10 5 / mL.<br />
Le contrô<strong>le</strong> de l’ECBU sous traitement <strong>et</strong> après arrêt du traitement n’est pas justifié.<br />
Autres examens<br />
Une échographie de l’appareil <strong>urinaire</strong>, vessie p<strong>le</strong>ine, doit toujours être réalisée lors d’une première IU<br />
(cystite ou PNA), d’autant plus rapidement que l’enfant est jeune.<br />
Les marqueurs de l’inflammation sont augmentés en cas de PNA <strong>et</strong> contribuent à l’argumentation<br />
diagnostique. En pratique, c’est <strong>le</strong> dosage de la protéine C réactive (CRP) qui est <strong>le</strong> plus répandu ; si<br />
ce dosage est normal ou bas, il faut savoir rem<strong>et</strong>tre en question la fiabilité de l’examen d’urine <strong>et</strong> donc<br />
<strong>le</strong> diagnostic de PNA. Une concentration é<strong>le</strong>vée de procalcitonine serait associé à un risque accru<br />
d’atteinte parenchymateuse.<br />
L’hémoculture ne doit pas être systématique, car sa positivité ne modifie ni <strong>le</strong> traitement ni <strong>le</strong><br />
pronostic.<br />
Faq 2 - Niveau de l'infection<br />
Le passage de l’infection au-delà de la jonction vésico-urétéra<strong>le</strong> est un peu théorique mais répond<br />
bien aux deux présentations cliniques que sont la PNA <strong>et</strong> la cystite. Le diagnostic repose sur des<br />
informations simp<strong>le</strong>s (Tab<strong>le</strong>au I).<br />
Tab<strong>le</strong>au I : Eléments perm<strong>et</strong>tant de localiser <strong>le</strong> niveau de l’IU<br />
Renseignements PNA Cystite<br />
Cliniques<br />
Paracliniques<br />
Température > 38,5° < 38°<br />
Signes généraux + O<br />
Signes vésicaux + +++<br />
Dou<strong>le</strong>urs Lombo-abdomina<strong>le</strong>s Abdomino-pelviennes<br />
Palpation lombaire Douloureuse Indolore<br />
Hématurie + +++<br />
Protéinurie +++ +<br />
Protéine C réactive<br />
Echographie <strong>urinaire</strong><br />
Volume rénal<br />
Parois pyéliques épaissies<br />
Norma<strong>le</strong><br />
Reins normaux<br />
Paroi vésica<strong>le</strong> épaissie<br />
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Cystite<br />
La cystite est relativement rare <strong>chez</strong> l’enfant. Généra<strong>le</strong>ment, el<strong>le</strong> révè<strong>le</strong> ou complique un troub<strong>le</strong><br />
mictionnel, <strong>et</strong> est alors volontiers récidivante. La présentation est rappelée dans <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au I.<br />
Prise en charge d’un premier épisode<br />
Quel que soit l’âge <strong>et</strong> <strong>le</strong> sexe, il convient de pratiquer une échographie <strong>urinaire</strong>, car c<strong>et</strong> épisode peut<br />
révé<strong>le</strong>r une malformation ou une tumeur, même s’il s’agit d’une éventualité rare.<br />
L’antibiothérapie doit être entreprise sans tarder, par exemp<strong>le</strong> avec cotrimoxazo<strong>le</strong> (Bactrim®, 1<br />
mesure pour 5 kg, en 2 prises), à adapter secondairement selon l’antibiogramme ; la durée du<br />
traitement est de 8 jours.<br />
Cystites récidivantes<br />
Il n’y aucune raison pour qu’une cystite récidive <strong>chez</strong> un enfant indemne de malformation. Cela incite<br />
à rechercher des éléments en faveur d’un troub<strong>le</strong> mictionnel, qui peut générer ultérieurement un RVU<br />
<strong>et</strong> exposer au risque de PNA. L’interrogatoire recherche alors des fuites diurnes d’urine, un j<strong>et</strong><br />
anormal, une encoprésie. Leur présence justifie souvent d’associer un laxatif osmotique <strong>et</strong> un<br />
anticholinergique (oxybutinine). Une antibioprophylaxie (cotrimoxazo<strong>le</strong> par exemp<strong>le</strong>) est proposée<br />
chaque fois qu’un cerc<strong>le</strong> vicieux s’est installé entre troub<strong>le</strong> mictionnel, rétention stercora<strong>le</strong> <strong>et</strong> infection.<br />
Ce traitement est institué au moins pour 3 mois.<br />
Cystites vira<strong>le</strong>s<br />
La plupart des cystites sont bactériennes, mais une cystite interstitiel<strong>le</strong> d’origine vira<strong>le</strong> est possib<strong>le</strong><br />
(adénovirus, polyomavirus). La présentation est bruyante (dou<strong>le</strong>urs mictionnel<strong>le</strong>s intenses, hématurie<br />
macroscopique) <strong>et</strong> <strong>le</strong> diagnostic repose sur la notion d’une <strong>le</strong>ucocyturie aseptique <strong>et</strong> d’un<br />
épaississement de la paroi vésica<strong>le</strong>. L’évolution est spontanément favorab<strong>le</strong> en quelques jours, mais<br />
l’échographie doit être contrôlée à distance pour ne pas négliger une autre pathologie.<br />
Pyélonéphrite aiguë<br />
Toute PNA comporte à divers degrés un œdème interstitiel <strong>et</strong> un infiltrat de polynucléaires, ce qui<br />
explique la variété des aspects en échographie : augmentation globa<strong>le</strong> du volume rénal, aspect de<br />
néphrite foca<strong>le</strong>. En outre, la PNA comporte deux enjeux : la révélation possib<strong>le</strong> d’une malformation <strong>et</strong><br />
<strong>le</strong> risque de séquel<strong>le</strong>s.<br />
Présentation (Tab<strong>le</strong>au I)<br />
Nouveau-né<br />
La PNA du nouveau-né est une infection sévère, comportant parfois une insuffisance réna<strong>le</strong> (IR) du<br />
fait d’une atteinte bilatéra<strong>le</strong> par reflux massif d’urine infectée.<br />
Il existe souvent un syndrome infectieux grave, des troub<strong>le</strong>s digestifs (vomissements, diarrhée), une<br />
déshydratation, des perturbations ioniques <strong>et</strong> parfois un ictère. La recherche d’une IU (pouvant justifier<br />
une ponction sus-pubienne) fait partie du bilan systématique de toute infection néonata<strong>le</strong>.<br />
Nourrisson<br />
La moitié des PNA concerne des <strong>nourrisson</strong>s.<br />
Il s’agit alors volontiers d’une hyperthermie isolée, plus ou moins bien supportée, parfois responsab<strong>le</strong><br />
de convulsions.<br />
La symptomatologie digestive (vomissements, dou<strong>le</strong>urs abdomina<strong>le</strong>s, diarrhée) peut être au premier<br />
plan <strong>et</strong> ainsi r<strong>et</strong>arder <strong>le</strong> diagnostic.<br />
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La notion d’une dou<strong>le</strong>ur à la palpation réna<strong>le</strong> <strong>chez</strong> un enfant calme a une grande va<strong>le</strong>ur sémiologique.<br />
En présence d’une uropathie, l’atteinte tubulaire associée à la PNA peut entraîner d’importantes<br />
perturbations métaboliques (hyponatrémie, acidose).<br />
Enfant<br />
Les signes vésicaux sont au second plan derrière <strong>le</strong>s dou<strong>le</strong>urs abdomina<strong>le</strong>s (projection ombilica<strong>le</strong><br />
fréquente) ou lombaires. La fièvre est volontiers é<strong>le</strong>vée <strong>et</strong> accompagnée de frissons.<br />
Pyélonéphrite décapitée<br />
C<strong>et</strong>te situation n’est pas exceptionnel<strong>le</strong> lorsque la PNA se présente comme une fièvre isolée <strong>et</strong> que<br />
l’examen des urines à la bande<strong>le</strong>tte n’a pas été réalisé. La PNA est alors évoquée devant la<br />
persistance d’une <strong>le</strong>ucocyturie aseptique ou d’une élévation de la CRP.<br />
L’échographie n’a de va<strong>le</strong>ur que si el<strong>le</strong> montre un volume rénal augmenté ou un épaississement des<br />
parois pyéliques. Dans ce contexte, l’examen <strong>le</strong> plus performant est actuel<strong>le</strong>ment la scintigraphie au<br />
99mTc-DMSA (acide dimercaptosuccinique), à condition de la réaliser précocement.<br />
Faq 3 - Traiter une infection <strong>urinaire</strong><br />
Une urgence thérapeutique<br />
Le traitement probabiliste associe une céphalosporine de 3ème génération <strong>et</strong> un aminoside pendant<br />
48h : une injection quotidienne unique de ceftriaxone (Rocéphine® 50 mg/kg) <strong>et</strong> de nétilmicine<br />
(Nétromycine® 7 mg/kg) est efficace, bien toléré <strong>et</strong> réalisab<strong>le</strong> en ambulatoire. Passé <strong>le</strong>s 48 premières<br />
heures, <strong>le</strong> relais est assuré par une monothérapie adaptée à l’antibiogramme, soit par voie parentéra<strong>le</strong><br />
pendant encore 24 à 48 heures avec relais per os, soit d’emblée par voie ora<strong>le</strong>. La durée tota<strong>le</strong> de<br />
l’antibiothérapie est de 10 à 15 jours.<br />
L’hospitalisation s’impose <strong>chez</strong> <strong>le</strong>s enfants de moins de 3 mois en raison du risque de méningite<br />
associée, <strong>et</strong> el<strong>le</strong> reste recommandée jusqu’à l’âge de 6 mois ; au-delà, c’est la tolérance clinique qui<br />
oriente.<br />
La stratégie antibiotique actuel<strong>le</strong> perm<strong>et</strong> d’obtenir rapidement la stérilisation des urines <strong>et</strong> l’apyrexie,<br />
el<strong>le</strong> limite considérab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> risque de ré-infection à moyen terme <strong>et</strong> probab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> risque de<br />
cicatrices parenchymateuses à long terme.<br />
Place de l’antibioprophylaxie<br />
El<strong>le</strong> est justifiée <strong>chez</strong> <strong>le</strong> jeune enfant qui garde des couches <strong>et</strong> qui a présenté au moins deux épisodes<br />
de PNA ; il est alors logique de la maintenir jusqu’à ce que <strong>le</strong>s couches ne recueil<strong>le</strong>nt plus de sel<strong>le</strong>s.<br />
El<strong>le</strong> peut aussi être proposée chaque fois qu’un cerc<strong>le</strong> vicieux s’est installé entre troub<strong>le</strong> mictionnel,<br />
rétention stercora<strong>le</strong> <strong>et</strong> IU.<br />
Dans tous <strong>le</strong>s cas, l’antibioprophylaxie (céfaclor <strong>chez</strong> <strong>le</strong>s enfants de moins de 2 mois, cotrimoxazo<strong>le</strong><br />
ensuite ; prise unique <strong>le</strong> soir, un tiers de la posologie curative) se heurte au risque de non-observance<br />
<strong>et</strong> au caractère empirique de sa prescription.<br />
Pyélonéphrites récidivantes<br />
La récidive d’une PNA n’est pas exceptionnel<strong>le</strong> <strong>et</strong> incite à rechercher scrupu<strong>le</strong>usement un troub<strong>le</strong><br />
mictionnel.<br />
La cystographie est habituel<strong>le</strong>ment proposée même si l’échographie ne montre pas d’anomalie : el<strong>le</strong><br />
est généra<strong>le</strong>ment norma<strong>le</strong> ou n’objective qu'un RVU de bas grade, souvent fonctionnel ; si <strong>le</strong> RVU est<br />
important <strong>et</strong> de type malformatif (ce que laisse souvent supposer l’échographie), sa correction pourra<br />
être proposée.<br />
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Rô<strong>le</strong> du reflux vésico-urétéro-rénal<br />
Force est d’adm<strong>et</strong>tre que la PNA est pratiquement toujours <strong>le</strong> fait d’un RVU, permanent ou<br />
intermittent, qui n’est d’ail<strong>le</strong>urs visualisé par la cystographie que dans un tiers des cas. La<br />
classification des RVU en 5 grades ne présage pas du mécanisme du reflux, <strong>et</strong> on peut donc proposer<br />
une classification en deux catégories selon <strong>le</strong> mécanisme présumé (Tab<strong>le</strong>au II).<br />
Tab<strong>le</strong>au II : Deux types de RVU en fonction du mécanisme présumé<br />
RVU fonctionnel<br />
(secondaire à un<br />
dysfonctionnement vésical)<br />
RVU malformatif<br />
(primitif, par malfaçon de la<br />
jonction urétéro-vésica<strong>le</strong>)<br />
Fréquence +++ +<br />
Age Enfant Nouveau-né - Nourrisson<br />
Sexe Prédominance féminine Prédominance masculine<br />
Mode de révélation<br />
Grade radiologique<br />
PNA<br />
Faib<strong>le</strong> (0 à 3)<br />
Echographie généra<strong>le</strong>ment<br />
norma<strong>le</strong><br />
PNA mais aussi diagnostic<br />
prénatal<br />
E<strong>le</strong>vé (3 à 5)<br />
Echographie généra<strong>le</strong>ment<br />
anorma<strong>le</strong><br />
Caractères du RVU Intermittent Permanent<br />
Jonction urétéro-vésica<strong>le</strong> Norma<strong>le</strong> Anorma<strong>le</strong><br />
Troub<strong>le</strong>s mictionnels<br />
+++ +<br />
Risque rénal + +++ (lésions dysplasiques)<br />
Traitement médical<br />
Antibioprophylaxie<br />
Traitement de l’instabilité vésica<strong>le</strong><br />
Traitement de la rétention stercora<strong>le</strong><br />
Place de la chirurgie<br />
+++ +<br />
O +<br />
La croissance, en améliorant la maturation du fonctionnement vésico-sphinctérien (RVU fonctionnels)<br />
ou en allongeant <strong>le</strong> traj<strong>et</strong> intra-mural de l’ur<strong>et</strong>ère (RVU malformatifs), perm<strong>et</strong> d’améliorer ou de faire<br />
disparaître bon nombre de RVU.<br />
La chirurgie du RVU est controversée ; el<strong>le</strong> est habituel<strong>le</strong>ment destinée aux RVU malformatifs<br />
sévères. C<strong>et</strong>te correction n’influence pas <strong>le</strong> risque de cicatrices parenchymateuses, ni celui<br />
d’hypertension artériel<strong>le</strong> ou d’IR à long terme, mais réduit <strong>le</strong> risque de récidive des épisodes de PNA.<br />
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