16 avril - Grand Lyon

18 Séance publique du Conseil du 16 avril 2012
éventuellement se poser des questions que monsieur Jacquet
a posées. Car quand il y a une grève, c’est toujours un échec.
Nous souhaitons en discuter en toute transparence avec les
groupes politiques mais aussi avec les organisations syndicales
avec lesquelles nous souhaitons retrouver un dialogue confi ant,
à condition qu’on mette effectivement sur la table la totalité des
chiffres.
Et je rappelle un certain nombre de faits :
- dès le mercredi 29 février 2012, ayant appris le dépôt d’un
préavis de grève portant sur une prétendue privatisation de
la collecte, le Président du Grand Lyon a indiqué, lors d’une
réunion avec les organisations syndicales, qu’il demandait que
soient examinés, de manière contradictoire, les chiffres de la
direction et des organisations syndicales. Les questions ont
été transmises par écrit par les organisations syndicales le
6 mars 2012. Les réponses très vastes ont été apportées par
l’administration le 8 mars 2012. Les chiffres présentés n’ont
fait l’objet d’aucune contestation au cours d’une réunion avec
Gérard Collomb. Il n’y avait donc plus de contestation et donc
pas de raison de parler de privatisation.
Lors de cette réunion avant la grève, trois propositions ont été
faites par le Président du Grand Lyon :
- commencer à travailler d’emblée entre la direction et les
organisations pour que, dès le 2 novembre, les agents puissent
avoir un week-end sur deux,
- créer l’équipe volante de 26 personnes dont j’ai déjà parlé,
- donner à la régie le lot numéro 4, c’est-à-dire les silos enterrés
sur les 56 Communes, dont on sait qu’ils vont augmenter dans
le futur,
- travailler sur l’amélioration des conditions de travail,
- rebattre les cartes lors du renouvellement des marchés en 2017.
Tous ces points fi guraient dans une lettre signée de Gérard
Collomb le vendredi soir avant la grève.
La première revendication, au début de la grève, des organisations
syndicales portait sur le maintien de la collecte en régie à
Lyon et à Villeurbanne ; elle était donc en contradiction avec la
recommandation de la Chambre régionale des comptes et avec
la volonté d’assurer aux agents un samedi sur deux de repos.
Je ne rappelle pas comment s’est déroulée la grève mais je
précise qu’il y a toujours eu au moins 50 % de non grévistes.
Et je précise par ailleurs que demander dans une République
à un tribunal de bien vouloir arbitrer un confl it n’est jamais
une agression ; cela s’est avéré au contraire positif puisque
-je le reconnais parfaitement- chacun des protagonistes, dès
le lendemain matin, a respecté les préconisations du tribunal,
prouvant donc que, dans une République, la justice n’est jamais
un problème mais peut être souvent une solution.
Monsieur Ariagno vous a donc parlé des trois lots et de la proposition
faite. Je voudrais constater que Veolia n’a aucun des lots ;
à vous de vous faire une opinion sur la communication des uns
et des autres pendant la grève !
Pour terminer, monsieur le Président, trois points par rapport
aux interventions qui ont été faites, en tant que Vice-Président.
D’abord, pour les écologistes, oui, nous voulons réduire les
déchets, Emeline Baume le sait bien : nous nous sommes
engagés à moins 7 % d’ici 2014, nous travaillons sur les
propositions dont elle a parlé dans le groupe déchets pour
arriver à cet objectif.
Par ailleurs, la délibération que vous avez tous votée n’est pas
du tout une délibération du tout-incinération, c’est plutôt du toutréseau
de chaleur et une délibération qui consiste à essayer au
contraire de chauffer 100 000 foyers lyonnais.
Pour monsieur Cochet, deux choses :
- d’abord, le privé fait aussi grève, il l’a déjà fait et peut le
refaire. Je confirme ce que je vous ai dit personnellement, une
grève à Caluire et Cuire nous embêtera autant qu’une grève à
Lyon puisque nous sommes ici au Grand Lyon, nous avons la
responsabilité de l’ensemble des Communes du Grand Lyon et il
n’y aura pas de différence s’il y avait une grève sur Villeurbanne,
Lyon ou ailleurs ;
- ensuite, ce que vous avez dit n’est pas tout à fait exact puisque
le premier jour de la grève, le lundi matin, j’ai réuni l’ensemble
des groupes politiques. Dès le lundi après-midi, j’ai envoyé à
tous les Présidents des groupes une lettre explicative. Je me suis
rendu compte que les Présidents de groupes ne faisaient pas
toujours passer l’information, c’est pourquoi tous les Conseillers
ont reçu une lettre explicative. Je crois qu’on a essayé tout au
long du confl it, au contraire, de communiquer autant que l’on
pouvait avec les groupes politiques.
Un dernier mot sur la taxe d’enlèvement des ordures ménagères,
simplement pour vous rappeler d’abord que nous l’avons déjà
baissée au cours de ce mandat et, par ailleurs, pour vous rappeler
que nous avons voté une délibération dans laquelle il y a,
que l’on choisisse la DSP ou que l’on choisisse le public -il y a
de bonnes raisons en tout cas que l’on garde l’incinérateur de
Gerland en public vue la qualité économique de la prestation-,
quels que soient nos choix, il y en a au minimum pour 400 M€.
Donc la taxe d’enlèvement des ordures ménagères fi nance
aussi les investissements, qui sont extrêmement importants
dans les années qui viennent.
Donc je trouve que cette commission est une très bonne idée,
monsieur Jacquet, parce que nous allons pouvoir, avec l’ensemble
des groupes politiques, mettre sur la table la totalité des
points. Moi, je veux bien reconnaître éventuellement que l’on
aurait pu faire mieux sur tel ou tel point, nous en discuterons
à l’intérieur de la commission, l’objectif étant évidemment de
faire mieux la prochaine fois. Et oui, les agents seront invités
devant cette commission car nous avons tout intérêt à ce que
les chiffres soient les mêmes et nous avons tout intérêt à ce
que, dans cinq ans, nous ayons la même performance pour
la collecte au niveau de la régie que celle que nous avons
obtenue pour l’incinération à Gerland avec la régie. C’est cela le
véritable challenge, c’est de montrer que le service public peut
faire mieux ; on l’a déjà montré et j’espère qu’on le montrera
également pour la collecte.
M. LE PRĖSIDENT : Merci bien. Chers collègues, Thierry Philip
vient d’expliquer assez longuement à la fois les motifs de la
décision du Grand Lyon et, en même temps, les conditions dans
lesquelles s’est déroulée la grève.
Je veux réaffi rmer devant vous que, pour nous, le principe de
l’équilibre entre la régie et les entreprises privées n’a jamais été
remis en cause parce que nous pensons que, dans notre société
-en tout cas c’est comme cela que nous essayons de diriger
l’agglomération lyonnaise-, il doit y avoir un principe d’équilibre
et de challenge les uns avec les autres.