l'EISMV de DAKAR - BEEP

MEDECINE VETE INAIRES
ManII"Pi~==O=:
CodINCI...... de
RICHARD
DIf8aleur 8cIentifique du CIRDES 1\
Monsieur HarMni MARICHATOU
Cherdteur' r~ ClADE è BOBO DIOUlASSO
MonIieur Gennain 0
ProfeII8ur r DAKAR
Monsieur Loui8 Joeeph PANGUI
~,rEISMV de DAKAR
M&deme Ri8natOu ALAM8EDJ1
Pc:IllUl6V de

. .
. '.
~--~
[Iff~_.lD'DIR
BP 5077 - DAKAR (Sénégal)
. Tél. (221) 86510 08 - Télécopie (221) 8254283
COMITE DE DIRECTION
LI: [)1l?I:CTI:Ul?
c Professeur François Adébayo ABIOLA
c Professeur Moussa ASSANE
Coordonnateur des Etudes
c
Professeur Malang sEYD!
Coordonnateur des Stages et
de la Formation Post-Universitaires
c
Professeur Germain Jérôme SAWADOGO
Coordonnateur Recherches et Développement
Année Universitaire 2001-2002

2
r:ïr
PERSONNEL ENSEIGNANT·EISMV
r:ïr
PERSONNEL VACATAIRE (PREVU)
r:ïr
PERSONNEL EN MISSION (PREVU)
r:ïr
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV (PREVU)

3
A. - DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES
ET PRODUCTIONS ANIMALES
CHEF DU DEPARTEMENT:
PROFESSEUR CHEIKH LY
SERVICES
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Charles Kondji AGBA
Professeur (en disponibilité)
Serge N. BAKOU
Assistant.
Simon Gualbert NTEME- ELLA
Docteur Vétérinaire Vacataire
Guiguigbaza DAYO
Moniteur
2. CHIRURGIE -REPRODUCTION
Papa El Hassane DIOP
Latyr GUEYE
Alain Richi KAMGA WALADJO
3. ECONOMIE RURALE ET GESTION
Cheikh LY
Orphée Minimbou MOUNKALA
Professeur
Docteur Vétérinaire Vacataire
Moniteur
Maître de CO'1férences agrégé
Moniteur
4. PHYSIOLOGIE-THERAPEUTIQUE-PHARMACODYNAMIE
ASSANE MOUSSA
Professeur
Rock Allister LAPO
Docteur Vétérinaire Vacataire
5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES
Germain JérômeSAWADOGO
Professeur
Toussaint BENGONE NDONG
Assistant
Géodiba RAGOUNANDEA
. Docteur Vétérinaire Vacataire
Anani H . SITTI
Docteur Vétérinaire Vacataire
6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION
Ayao MISSOHOU
Essodina TALAKI
Maître-Assistant
Docteur Vétérinaire Vacataire

4
B. DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENV,IRONNEMENT
CHEF DE DEPARTEMENT: PROFESSEUR LOmS JOSEPH PANGm
S E R VIC ES
.1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES
D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)
Malang SEYDI
Professeur
Isabelle (Mme) PAIN
Assistante
Adoum Doutoum ABDELSALAM
Docteur Vétérinaire Vacataire
Coumba FAYE (Mlle)
Monitrice
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Justin Ayayi AKAKPO
Rianatou (Mme) ALAMBEDJI
Anani Adéniran BANKOLE
Jean Paul MIASSANGOUMOUKA
Professeur
Maître de Conférerces Agrégée
Docteur Vétérinaire Vacataire
Moniteur
3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE
Louis Joseph PANGUI
Oubri Bassa GBATI
Professeur
Docteur Vétérinaire Vacataire
4: PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE ­
CLINIQUE AMBULANTE
Yalacé Yamba KABORET
Hervé BICHET
Yacouba KANE
Abdou Marc NABA
Marc KPODEKON <
El Hadji Mamadou DIOUF
Maître de Conférences Agrégé
Assistant
Assistant
Docteur Vétérinaire Vacataire :
Docteur Vétérinaire Vacataire
Moniteur
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE .
François Adébayo ABIOLA
Patrick FAURE._
Félix Cyprien B-IAOU
Assiongbon TEKO AGBO
Komlan AKODA
Professeur
Assistant
Assistant
Docteur Vétérinaire Vacataire
Moniteur

5
C. DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT: PROFESSEUR YALACE YAMBA KABORET
SERVICES
1. BIBLIOTHEQUE·
Mariam (Mme) DIOUF
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
80uré SARR
Documentaliste
Technicien
D. FERME EXPERIMENTALE
Guéodiba RAGOUNANDEA
Anani SITTI
Docteur Vétérinaire Vacataire
Docteur Vétérinaire Vacataire
1. BIOPHYSIQUE
Sylvie SECK(Mme) GASSAMA
2. BOTANIQUE
Antoine NONGONIERMA
3. AGRO-PEDOLOGIE
Alioune DlAGNE
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG
Maître de Conférences Agrégé
Faculté de Médecine et de Pharmacie
UCAD
Professeur
IFAN-UCAD
Docteur Ingénieur
Département « Sciences des Sols »
Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie
(ENSA THIES)
Enseignant à ENSA - THIES

6
5. H 1DAOA
. NORMALISATION ET ASSURANCE
QUALITE
Marne S.MBODJ (Mme) NDIAYE
Chef de la division Agro-Alimentaire
de l'Institut Sénégalais de Normalisation
• ASSURANCE QUALITE -
CONSERVE DES PRODUITS DE LA PECHE
Abdoulaye NDIAYE
Docteur Vétérinaire
AMERGER
1. BIOCHIMIE CLINIQUE - MALADIES METABOLIQUES
Mohamed BENGOUMI
Professeur
I.A.V. Hassan 1\ (Rabat) Maroc
2. TOXICOLOGIE CLINIQUE
Abdel Aziz EL HRAIKI
3. MALADIES CONTAGIEUSES BOVINES
Jaouad BERAADA
Professeur
I.A.V. Hassan Il (Rabat) Maroc
Professeur
I.AV. Hassan Il (Rabat) Maroc
V~I2S()~~~L ~~S~U.7~A~T C:V~V
(VFévu)
1. MATHEMATIQUES
S.S. THIAM
2. PHYSIQUE
1. YOUM
T.P.
A. FICKOU
Maitre-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD .
Maitre de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD

7
CHIMIE ORGANIQUE
Abdoulaye SAMB
CHIMIE PHYSIQUE
Serigne Amadou NDIAYE
TP. CHIMIE
. Mahy DIAW
3. BIOLOGIE VEGETALE
PHYSIOLOGIE VEGETALE
K. NOBA
4. BIOLOGIE CELLULAIRE
Serge N. BAKOU
5. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Bhen Sikina TOGUEBAYE
6. PHYSIOLOGIE ANIMALE
COMPAREES DES VERTEBRES
Moussa ASSANE
7. ANATOMIE COMPAREE
DES VERTEBRES
Cheikh T. BA
8. BIOLOGIE ANIMALE (T.P.)
Serge N. BAKOU
Jacques N. DIOUF
Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Assistant
EISMV - DAKAR
Professeur
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Professeur
EISMV - DAKAR
Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Assistant
EISMV - DAKAR
Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD

8
9. GEOLOGIE
. FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR
. HYDROGEOLOGIE
A. FAYE
10. CPEV - SCOLARITE
TP
Wilfried NDJOYI
Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Moniteur

c%remI&~ ib0iefp tuab~
créaa:ttr- rhv cideb rkk ~
rkt~~eb~

A mon père POUSGA Amadou in mémorium.
Tu nous a quitté tôt, mais saches que j'ai toujours suivi tes conseils. Ce travail est le
fruit de ta souffrance au Monde: Sincère hommage, et que ton âme repose en paix.
A ma mère KABORE Sétou.
Pour ton amour, et ta patience. Toute ma gratitude pour tes conseils, ton affection,
ton soutien matériel et moral qui sont déterminants.
A ma sœur aînée Ami.
Souviens-toi de ce que notre Papa disait toujours : "On ne réussi pas dans la vie
sans souffrir". Que ce travail puisse te serVir d'exemple, courage et persévérance.
A mon frère Karim et mes sœurs Bintou et Safi.
A chaque fois que je pensais à vous, cela m'encourageait à travailler dure pour
réussir. Ce travail est le vôtre, et pensez à faire mieux.
A mon oncle Souley et mon cousin Moussa.
En reconnaissance du soutien que vous m'avez apporté.
A mes cousins Ousseni et Issa.
Pour le soutien que vous m'avez apporté pendant les périodes difficiles que j'ai
traversées.
A moidemoiselle BAMBA Sanata.
Je me suis souvent demandé si nous n'étions pas des sœurs dans l'autre monde.
Tu as été et tu es toujours pour moi plus qu'une amie. En toi, j'ai compris ce
proverbe de Mariama Bâ: « L'Amitié a des valeurs inconnues, de l'amour; elle se
fortifie pendant les difficultés )}. Je te dédie ce travail.
A mes amies du Collège Ste Marie de Tounouma en particulier, FYATO
Constatine, KONE Mariani, SESSOUMA Mariam, TRAORE Adjara, BARO Awa,
SANGARE Aimée, SAGNON Cathérine.
A mon frère NIAGATE Mamadou à Bobo dioulasso en reconnaissance de tout le
soutien moral et matériel qu'il n'a cessé de m'apporter.
A Monsieur Ibrahim SERE à Ouagadougou, pour son soutien et ses conseils.
Au Professeur SIB Sié Faustin, pour les conseils que tu as toujours donné à ta fille.
Acceptez l'expression de ma profonde gratitude.
A Mr et Mme GUISSOU à Ouagadougou.
Pour les conseils que vous m'avez toujours prodig~és.
profonde reconnaissance.
Acceptez l'expression de ma
A Tantie Ange."
Pour la sympathie et la disponibilité que vous m'avez témoigné depuis mon arrivée à
Dakar.
Acceptez l'expression de ma profonde gratitude.

A la Famille SAWADOGO à DAKAR.
En souvenir des joies partagées dans votre famille et pour vous témoigner ma
profonde gratitude. Que Dieu vous bénisse.
A Monsieur Aliou NACRO.
Tu a été un véritable frère pour moi à Dakar; tu as toujours cherché à connaître mes
soucis et préoccupations, et tu m'a toujours aidé dans la limite de tes possibilités.
Sincères reconnaissances.
A Monsieur "rRAORE Abdoulaye et Mme TRAORE Natalie.
En souvenir des joies partagées dans votre famille.
Sincères amitiés.
A mes frères Burkinabé, Adama SOW, PODA Elie, ILBOUDO Dominique.
A mes amis de L'E.I.S.MV en particulier Mlle Coumba FAVE et Mamadou DIOUF,
Charles DAVO et Gilbert AKODA.
En souvenir des moments agréables que nous avons passé ensemble.
A la 29è promotion.
A tous les étudiants de L'E.I.S.MV de Dakar.
A ma chère patrie le Burkina Faso.
Au Sénégal: terre de la Terranga.

A NOS MAITRES ET JUGES
A Monsieur Mamadou K. BADIANE 1 Professeur à la faculté
de médecine et pharmacie de l'UCAD.
Nous apprécio'ns beaucoup la spontanéité avec laquelle vous avez
accepté de présider notre jury de thèse. Vos qualités scientifiques et votre
disponibilité permanente vous ont valu toute l'estime dont vous jouissez
aujourd'hui.
Veuillez accepter nos hommages respectueux.
A Monsieur Papa El Hassane DIOP Professeur à JlEISMV de
DAKAR.
Cher Maître, Nous avons très tôt été séduit par l'orientation que vous
avez donné à notre carrière scientifique. Les séjours passés ensemble
sur le terrain nous ont permis de mieux vous connaître et de découvrir en
vous d'autres qualités rares de nos jours chez un homme: la piété, la
générosité, et un humanisme immense.
Soyez assuré de notre profonde reconnaissance.
A Monsieur Germain Jérome SAWADOGO Professeur à
l'EISMV de DAKAR
VOS bons et multiples conseils ont été utilisé et le seront durant toute
notre existence. En plus, vous nous faites un grand plaisir en acceptant
de juger ce travail.
Soyez assuré que vous resterez aussi longtemps que notre vie dans nos
mémoires. ,
Veuillez recevoir nos sincères remerciements.
A Monsieur Louis Joseph PANGUI ~rofesseur à l'EI5MV de
DAKAR .
,Nous sommes fasciné par votre abord facile et votre simplicité. Votre
·sens de l'humour a fait de vous l'ami et le ~onseillé privilégié de tous les
étudiants.
Soyez rassuré de mon estime et de ma considération à chaque instant.
A Madame LAMBEDJI Rianatou 1 Maitre de conférences
agrégé à l'EISMV de DAKAR
Vous nous faites un grand plaisir en acceptant de juger ce travail malgré
vos multiples occupations. Votre rigueur et votre sympathie nous ont
profondément marqué.
Recevez toute notre admiration.

1!temerciements
Au terme de notre travail, nous tenons à remercier:
.•
Tous les enseignants de l'EISMV et agents techniques qui n'ont ménqgé
aucun effort pour notre formation.
• Le Professeur Papa El Hassane DIOP pour les bons moments que j'ai
passés au niveau de son service,'le PRO.ELE.S.
• Le Centre International de Recherche Développement sur l'Elevage en
zone sub-humide (CIRDES) pour avoir financé ce travail.
• Messieurs D. RICHARD et M. HAMANI, pour leur encadrement.
• Le Dr SIDIBE Issa pour sa compréhension.
• Le Dr BELEMSAGA Désiré, pour ses soutiens lors de la réalisation de ces
travaux.
• Le Docteurs DIA, CEINI et M. KONE, pour leur soutien.
• M. MILLOGO, pour son soutien matériel.
• Le Dr BOLY Hamidou, pour m'avoir recommandé à des personnes
ressources, ses collaborateurs, ZONGO Moussa et PITALA Were, pour
leur participation à la mise en plage de nos travaux.
'
• Le Dr OUEDRAOGO Adama, pour son appui dans la recherche
documentaire.
• Monsieur Aliou NACRO et Madame Khady Diatou TALL, pour leur soutien
dans la mise en forme et la réalisation de ce document.

« Par délibération, la Faculté et l'Ecole ont décidé que
les opinions émises dans les dissertations qui leur
seront présentées doivent être considérées comme
propres à leurs auteurs, et qu'elles n'entendent leurs
donner aucune approbation ni improbation. »

TABLE DES MATIERES
PAGES
1NTRODUCTI0 N ----------------------------------------------------------------------------------------------------1
PRE~IERE PAR-rIE--------------------------------------------------------------------------------------------------3
CHAPITRE ,1 : L'ELEVAGE DES BOVINS EN AFRIQUE --------------------------------------------4
1 - PERFORMANCES LAITIERES DE QUELQUES RACES BOVINES D'AFRIQUE
DE L'OLI EST --------------------------------------------------------------------------------------------------------'--4
1.1. Les races locales ---------------------------------------------------------------------------------------------4
1.1.1. Le zébu Goudali-------------------------------------------------..:---------------------------------------------4
1.1.2. Le zébu Peu 1--------------------------------------------------------------------------------------------------4
1.1.4. Le Taurain Ndama---------------------------------------------------------------------------------------·;4
1.2.,Les races exotiques -------------------------------------------------------------------------------------------5
1.2. 1. La Ho1stein---------------------------------------------------------------------------------------------------5
1.2.2. La Montbéliard ---------------------------------------------------------------------------------------------5
1.2.3. La Jersiaise--------------------------------------------------------------------..:------------------------------5
2 - LES SYSTEMES D'ELEVAGE BOVIN--------------------------------------------------------------------- 5
CHAPITRE 2: L'A~EUORATIONGENETIQUE DES CARACTERES QUANllTATIFS-------7
1 - LES PRINCIPALES· ETAPES DE L'AMELIORATION GENETIQUE DES
CARACTERES
QUANTITAT1FS ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7
2 - CHOIX D'UNE STRATEGIE D'AMELIORATION GENETIQUE---------------------------~---------7
2. 1. La sélection -----------------------------------------------------------------------------,.------------------------ 7
2.1. 1. La sélection massale ---------------------------------------------------------------------------------------- 8
2. 1.2. La sé 1ection récurrente -..:----------------------------------------------------------------------------------- 8
2.2. Le croisement et l'hybridation------------------------------------------------------------------------------- 8
2.2. 1. L'Hétérosis------------------------------------------------------------------------------------------------------9
2.2.2. La comp1émentarité -------------..:---------------------------------------------------------------------------- 9
...2.2.3. Les différents types de croisements -------------~------------------~---------------------------------9
3. LES OUTILS D'AMELIORATION GENETIQUE: LES BIOTECHNOLOGIES DE LA
REPRODUCTI0 N----------------------------------------------------:-----------------------------------------------·1 0
4 - QUELQUES EXPERIENCES DE CROISEMENT AVEC DES RACES LAITIERES
EXPORTEES-:------.:--------------------------------------------------------------.--------..:-------------------------- 12
CHAPITRE 3 : ANATO~O-PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION BOVINE-----------------14
1 - ANATOMIE DEL'APPARElLGENITALFEMELLE -----------------------------~-------------------14
2 - PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA FEMELLE BOVII\IE--------------------------------------------15
2.1. Définition et caractéristique de la puberté -------------------------------------------------------------- 15
2.2. L'âge de la puberté ------------------------------------------------------------------------------------------ 15

2.3. Le cycle sexue1------------------------------------------------------------------------------------------------- 16
2.3.1. Le pro-estrus ------------------------------------------------------------------------------------------------- 16
2.3.2. L'oestrus------------------------------------------------------------------------------------------------------- 16
2.3.3. Le post oestrus ---------------------------------------------------------------------------------------------- 17
3 - LE CYCLE OESTRAL ETIOU CYCLE OVARIEN-----------------------------------------------------17
3.1. Définition---------------------------------------------------L-------------------------------------------------- 17
3.2. Durée ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 17
3.3. Manifestation de l'oestrus --------------------------------------------------------------------------------~--18
3.4. Durée de l'oestrus----------------------------------------------------------------------------------------- 18
3.5. Aspect hormonal du cycle oestral------------------------------------------------------------------------- 18
3.6. Contrôle neuro-hormonal du cycle------------------------------------------------------------------------ 19
3.7. Variation saisonnière du cycle oestral :------------------------------------------------------------------- 20
CHAPITRE 4 : MAITRISE DE LA REPRODUCTION ---------------------------------------------------- 21
1 - DEFINillON ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 21
2 - 1NTERETS -----------------------------------------------------------------------------------------.:.------------ 21
3 - TECHNIQUES DE MAITRISE DE LA REPRODUCTION------------------------------------------- 21
3.1. Action sur les paramètres de reproduction ------------------------------------------,------------------ 22
3.1.1. Le climat ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 22
3. 1.2. L'a1imentation ----------------------------------------------------------,..------------------------------------- 22
3. 1.3. L'anima1------------------------------------------------------------------------------------------------------ 22
3.2. Action sur les cycles sexuels de la vache ------------------~-------------------------------------------25
3.2.1. Principe de la maîtrise des cycles---------------------------------------------------------------------- 27
3.2.1.1. Troupeaux exclusivement formés de femelles cyclées ------------------------------------~---27
a) Utilisation de la prostaglandine F2a. ou ses analogues --------------------------------------- 27
b) Utilisation de la progestérone F2a. ou ses dérivés---------------------------:------------------- 27
c) Schémas de traitement--------------------------------------------------------------------------------- 28
3.2.1.2. Troupeaux constitués principalement de femelles non cyclées ou dont on ne
. .", ... , . 29
connalt pas 1actlvlte ovanenne ---------------------------------------------------------------------------------
3.2.2. Méthode de détection des chaleurs ------------------------------------------------------------------- 30
3.2.2.1. L'observation directe --------------------------------------~----------------------------------------------30
3.2.2.2. L'observation indirecte ------~----------------------------~----------------------------------------------30
3.2.2.3. Détection par les méthodes annexes ---------------------------------:------------------------------ 31
CHAPITRE 5 : L'INSEMINATION ARTIFICIELLE BOVINE-------------------------------------------- 32
1. - DEFIN illON -------~----;.---------------------------------------------------------------------------------------- 32
2 --. ~ISlr()RI()LJE: --------------------------------------------------------------------------------------------------- 32
3 -- 1NlrE:RE:lr --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 33
4 -- M()ME:Nlr --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 34
5 - LA TECH N1QUE D' 1NSEM 1NATI ON ARTl FIC1ELLE---------------------------------------.-------- 35
5.1. Vérification et préparation du matériel---------------------------------------------------------------- 35
5.2. Identification de la vache ------------------------------------------------------------------------------------ 35
5.3. Décongélation de la semence ----------------------------------------------------------------------------- 35
5.4. Montage de la paillette ----'----------------------------------------------------------------------------------- 36
5.5. L'Insémination artificielle proprement dite -------------------------------------------------------------- 36

6. LES RESULTATS DE L'INSEMINATION ARTIFICIELLE -------------------------------------------- 37
6.1. Dosage de la progestérone------------------------------------------------------------------------------- 38
6.2. La palpation transrectale ----------------------------------------------------------------------------------- 38
6.3. Taux de réussite en insémination artificielle -----------------------------------------------------.:.---- 38
DEUXIEME PARTIE---------------------------------------------------------------------------------------------- 41
LES 0 BJ ECTI FS DEL'ETUDE --------------------------------------------------------------------------- 42
CHAPITRE 1 : LE PNPDL AU .BURKINA FASO ------------------------------------------------------- 43
1 - BILAN DES INSEMINATIONS ARTIFICIELLES DU PI\IPDL ------------------------------------- 43
2 - L'1NDEX D'1NSEM1NATI0 N--------------------------------------------------------------------------------- 44
3 - EVOLUTION DES TAUX DE GESTATION ------------------------------------------------------------- 45
CHAPITRE 2 : LE PAPEL AU SENEGAL------------------------------------------------------------------ 46
1 - TAUX DE SYNCHR0 NISATI0 N--------------------------------------------------------------------------- 46
2 - TAUX DE FECON DITE-------------------------------------------"'------------------------------------------ 47
CHAPITRE 3 : LE PDAP DU MALI---------------------------------------------------------------------------- 49
1 - BILAN DES ACTIVITES DU PDAP --:-------------------------------------------------------------------- 49
1.1. Réalisation des I.A. ------------------------------------------------------------------------------------------ 49
1.2. Fertilité des femelles------------------~---------------------------------------------------------:------------51
2 - TAUX DE VELAGE -------------------------------------------------------------------------------------------52
3 - MORTALITE DES VEAUX----------------------------------------------------------------------------------- 52
4 - PERFORMANCES PONDERALES ----------------------------------------------------------------------- 53
5 - 1NCIDENCES ZOOTECH NIQUES ------------------------------------------------------------------------ 54
6 - 1NC1DENCE SANITAlRE---------------------------------------------------------------------------------- 55
CHAPITRE 4: ANALYSE ECONOMIQUE DE L'INSEMINATION ARTIFICIELLE-------------- 56
1 - ANALYSE DES COUTS-------------------------------------------------------------------------------------- 56
1.1. Le coût du traitement~d'induction des chaleurs -------------------------------------~-----------------56
1.2. Coût d'importation et de conservation de la semence --------------------------------------------- 57
1.3. Evolution du prix de revient de l'acte d'LA. au Mai avant et après privatisation --.----------- 58
2 - ANALYSE DE LA RENTABILiTE DES EXPLOITATION -------------------------------------------- 59
CHAPITRE 5 : ANALYSE DES CONTRAINTES ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS ----- 63
1-CONTRAINTES LI EES A L'ELEVAGE------------------------------------------------------------------ 64
1.1. Les structures d'élevage ------------------------------------------------------------------------------------ 64
1.2. L'infrastructure ---------------------------------~----------~-------------------------------------------------- 65
2 - CONTRA1NTES ZOOTECHN1QUES -----------------------------------------------------------.--------- 67
2. 1. Facteurs nutritionnels ---------------------------------------------------------------------------------------- 67

2.2. Facteurs sanitaires -------------------------------------------------------------------------------------------- 68
3 - CONTRAINTES LIEES A L'ENVIRONNEMENT TECHNIQUE ----------------------------------- 68
3.1. Réseau de vulgarisation------------------------------------------------------------------------------------- 68
3.2. Encadrement des techniciens ---------------------------------------------------------------------------- 69
4 - CONTRAINTES LIEES A LA TECHNIQUE DE L'INSEMINATION ARTIFICIELLE --------- 69
4.1. Influence de la méthode de synchronisation----------------------------------------------------------"- 69
4.2. Influence du moment de l'I.A. sur la fertilité--------------------------------------------------------- 70
5 - CONTRAINTES LIEES A LA VALORISATION DES PRODUITS -------------------------------- 70
CONCLUSION GENERALE-------------------------------------------------------------------------------------- 72
BI BLIOGRAPH1E--------------------------------------------------------------------------------------------------- 75

Abréviations et sigles utilisés
BAD
C.LR.D.E.S
C.M.D.T
C.R.Z
CIATE
Cj
cm
DG
EISMV
F.CFA
FAO
FED
FSH
g
GIEIA
Gn RH
H
LA
LA.R
LN.R.A
IAp
lM
J
Kg
Km
1
L.H
mg
mm
N.E.C
OAEP
P.A;P.E.L
P.D:A.P
P.N.P.D.L
P.S.A.E
PDPL
PG
PGF 2 u
PMSG
PRID@
U.N.C.E.I.A
V/IF
V/SF
VN
oC
J1g
Banque Africaine de Développement
Centre Internationale de Recherche développement sur l'élevage
en zone Sub-humide
Compagnie malienne pour le développement des textiles
Centre de Recherche Zootechnique
Centre d'Insémination Artificielle et Transfert Embryonnaire
Corps jaune
centimètre
Diagnostic de gestation
Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire
Francs CFA
Food and Agricultural Organization
Fond Européen de Développement
Follicule Stimulating Hormon
gramme
Groupement d'Intérêt Economique d'Insémination Artificielle
Gonadotroping Releasing Hormon
Heure
Insémination artificielle
Insémination artificielle sur retour des chaleurs
Institut National de Recherche Agronomique
Insémination artificielle première
Intra musculaire
Jour
Kilogramme
Kilomètre
litre
Luteinizing Hormon
milligramme
millimètre
Note d'état critique
Opération d'Appui aux Eleveurs Périurbain
Projet d'Appui à l'Elevage
Projet de Développement de l'Agriculture Périurbaine
Programme National Pilote de Développement Laitier
Programme Sectoriel d'Appui à L'EIBvqge
Projet de développement de la Production laitière
Prostagladine
Prostaglandine F 2 et ses analogues
Pregnant Mare Serum Gonadotropin
Progesterone Realising Intravaginal Device
Union Nationale des Coopératives d'Elevage et d'Insémination
artificielle
vêlage-insémination artificielle fécondante
vêlage-saillie fécondante
vêlage-vêlage
Degré Celsius
microgramme

)
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 :
Tableau 2 :
Tableau 3 :
Tableau 4 :
Tableau 5:
Tableau 6:
Tableau 7:
Tableau 8:
Tableau 9:
Tableau 10:
Tableau 11 :
Tableau 12 :
Tableau 13:
Tableau 14:
Tableau 15:
Tableau 16:
Tableau 17 :
Tableau 18:
Tableau 19:
Tableau 20:
Tableau 21 :
Tableau 22:
Tableau 23:
Production laitière des croisés N'dama X Jersey en Câte d'Ivoire
Production moyenne en 244 ; 305 jours et lactation totale de métis F1
(Holstein accouplés avec zébu) au Cuba
Tailles moyennes des organes génitaux chez la femelle bovine.
Récapitulatif de quelques âges de puberté des races africaines.
,
Performances de reproduction des différentes races bovines d'Afrique
de l'Ouest
Caractéristiques des produits utilisés pour la synchronisation
Quelques résultats d'I.A. en Afrique de l'Ouest
Taux d'insémination et de gestation
Index d'insémination
Evolution des gestations et des mises bas
L'effectif synchronisé selon le programme
Taux de fécondité selon le programme
Evolution pondérale des croisés Montbéliardes deO à 6 mois
Paramètres de reproduction des F1 et des races locales
reproductrices
Production laitière (litre) des vaches locales et des métis
Coût du traitement d'induction des chaleurs
Fourniture de semence bovine de race pure Montbéliarde
Evolution des prix
Structure moyenne des troupeaux des trois types d'exploitations
Structures comparabl~s pour les unités villageoises, les parcs
communaux et les concessions
Coût apparent de' production du litre de lait et marges bénéficiaires
réalisées dans les 3 types d'exploitations
Rentabili1é économique de la production
Liste des taureaux utilisés par le PDAP

LISTE DES FIGURES
Figure 1 :
Figure 2 :
Figure 3 :
Figure 4 :
Figure 5 :
Les quatre générations des biotechnologies de la reproduction
Traitements utilisés pour enduire et synchroniser les chaleurs des
femelles cyclées ou non cyclées
Situation des taux de gestation
Mortalité des veaux
Environnement technique influençant le développement de l'I.A.
(
LISTE DES SCHEMAS
Schéma 1 :
Schéma 2:
L'appareil reproducteur de la vache
Conformation de l'utérus isolée
1
LISTE DE CARTE
Carte 1
Localisation géogr~phique de quelques pays

INTRODUCTION
La faible productivité des bovins vivant sous les tropiques est imputable à de
nombreux facteurs dont l'insuffisance alimentaire, les conditions climatiques et leur
faible patrimoine génétique (HERNANDEZ et al., 1993; SOTO et al., 1997). Les
productions laitières ne parvier:ment pas à couvrir les besoins de plus en plus
croissant des populations des zones urbaines et entraînent des sorties de devises
pour les pays.
En effet, la production laitière des vaches de 500 à 600 11lactation à la traite est de
10 fois inférieure à celle des races européennes, et le poids moyen d'un bovin de
boucherie de 400 kg, est pratiquement la moitié de celui observé en Europe (BOLY
et LEROY, 1999).
Vu donc la faible productivité des races locales, il apparaît dès lors indispensable
d'intensifier les productions animales par l'utilisation entre autre d'outils
biotechnologiques en milieu réel, en s'appuyant sur une méthode de maîtrise de la
reproduction.
Notre étude s'inscrit dans ce cadre précis d'utilisation des biotechnologies pour
faire l'état des lieux sur l'insémination artificielle bovine dans les projets
d'amélioration génétique de l'élevage laitier en Afrique de l'ouest. Cette étude se
déroulera en deux parties:
Première-°partie
Il s'agit d'une synthèse bibliographique sur l'élevage des bovins en Afrique ainsi
que les étapes de l'amélioration génétique des caractères quantitatifs. Cette partie
comprend également des éléments de rappel sur l'anatomo-physiologie de la
reproduction bovine et des généralités sur la maîtrise de la reproduction et
l'insémination artificielle.

2
Deuxième partie
Nous présenterons ici le bilan de l'insémination dans trois projets d'amélioration de
la production laitière en Afrique de l'Ouest: le Programme National Pilote de
Développement Laitier (PNPDL) au Burkina Faso, le Projet d'Appui à l'Elevage
(PAPEL) au Sénégal et le projet de développement de l'agriculture périurbaine
(PDAP) au Mali. Enfin une analyse économique de l'insémination artificielle sera
suivie de l'analyse des contraintes avec des propositions de solutions.

3
1
PREMIERE PARTIE .

CHAPITRE 1 : L'ÉLEVAGE DES BOVINS EN AFRIQUE
1 - PERFORMANCES LAITIERES DE QUELQUES RACES
BOVINES D'AFRIQUE DE L'OUEST
1.1 Les races locales
1.1.1. Zébu Azawak
C'est une des meilleures laitières dans le Sahel, avec une production journalière de
3 à 4 litres en moyenne sur de maigres pâturages. C'est un bon animal de
boucherie avec 500-600 kg à 5-6 ans d'embouche; son rendément à la carcasse
est de 50%. (DELPORTE et PAULUS, 2001)
1.1.2. Zébu Goudali
Le zébu Goudali est la variété burkinabé du zébu Foulbé, originaire d'Afrique
centrale. Ses performances sont: 700 litres par lactation de 200 à 300 jours;
comme animal de boucherie, il peut atteindre 600 kg à 5-6 ans, avec un rendement
carcasse de 52%.
1.1.3. Zébu peul
Originaire de la partie Nord-Ouest de l'Afrique occidentale, le zébu peul sénégalais
ou zébu Gobra est apparenté au zébu peul de la zone sahélo-soudanienne du Mali
au Niger. Ses performances . ne sont plus à démontrer pour ce qui est de sa
produ~n de viande. La. quantité de lait produite par lactation est faible et atteint
500 à 600 litres.
1.1.4. Taurin N'Dama
Son rendement laitier est faible; La production annuelle serait de 350 à 400 litres
de lait au cours d'une lactation de 5 à 6 mois (DIADHIOU 2001). Dans les zones
infestées de glossine, sa vocation principale est la production de viande.

5
1.2 Les races exotiques
1.2.1 La Holstein
D'assez grande taille, elle atteint 1,30 à 1,50 m avec 600 à 700 kg ; sa production
laitière est de 6000 à 8000 litres 1lactation.
1.2.2 La Montbéliarde
De robe feu pie, c'est un animal de grand format; sa production laitière est de 5000
à 6000 litres 1 lactation. Elle a fait l'objet d'importation dans des programmes de
coopération avec le Mali, le Sénégal, le Rwanda et le Burundi.
1.2.3 La Jersiaise
Sa production laitière atteint 3000 à 5500 litres 1lactation.
Les performances de production de nos races locales sont nettement inférieures à
celles des races exotiques, d'où la nécessité pour les pays africains d'adopter une
politique d'amélioration génétique des races.
2 - LES SYSTEMES D'ELEVAGE BOVIN
De façon schématique, on peut insister sur trois grands systèmes de production
(LY,1994):
Le système agropastora1 se fonde sur l'association de l'élevage aux cultures
pluviales ( mil , arachide, coton... ). En règle général, l'association agriculture 1
élevage se traduit par le recours à la culture attelée, l'utilisation de fumure animale
pour fertiliser les champs et l'exploitation des résidus de récoltes pour nourrir les
animaux. Les modes de conduite du troupeau sont déterminés par la recherche de
parcours saisonniers dans les limites des terroirs villageois ou à l'extérieur de la
zone d'attache. La transhumance s'y pratique avec différents niveaux de
sédentarisation.
Le système à dominante pastorale se rencontre généralement dans les zones
sèches au Nord de l'isohyète 400 mm. Dans ces régions, les contraintes liées au
milieu naturel, notamment la dispersion dans l'espace des ressources en eau et en

6
pâturage et leur variabilité dans le temps imposent une grande mobilité des
groupes humains et du bétail. Dans la logique de ce système, le mode de vie et
l'ensemble des activités productives sont subordonnées à la sécurisation du
cheptel.
Le système péri- urbain: les concentrations de la demande au niveau des villes
suscitent le développement de pôles de production relativement intensifiés autour
des villes. Ces pôles ont une forte orientation commerciale et voient l'intervention
de nouveaux opérateurs économiques qui se distinguent des éleveurs traditionnels.

CHAPITRE 2 : L'AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE DES
CARACTÈRES QUANTITATIFS
1 - LES PRINCIPALES ETAPES DE L'AMELIORATION
GENETIQUE DES CARACTERES QUANTITATIFS
D'après BONNES et al., (1991), l'amélioration génétique des caractères quantitatifs
comporte quatre (4) étapes qui se succèdent toujours dans le même ordre:
- le choix des objectifs et critères de la sélection;
- la description de la population cible;
- l'évaluation génétique des reproducteurs;
- le choix d'une méthode d'amélioration génétique (sélection, croisement, clonage).
2 - CHOIX D'UNE STRATEGIE D'AMELIORATION GENETIQUE
Lorsque les objectifs de sélection sont définis et la population bien caractérisée,
connaissant les paramètres génétiques, on détermine la méthode d'amélioration la
plus efficace dans l'intérêt de modifier la population dans un sens donné . Les
méthodes d'amélforation utilisées sont: l'élevage en race pure ou sélection, le
croisement. L'insémination artificielle , le transfert d'embryon , le clonage , la
transgén~se constituent des moyens ou mieux des outils pour l'amélioration
génétique.
2.1 La sélection
C'est l'accouplement entre deux individus appartenant à la même race. Elle
remonte à plus d'un siècle et consiste à choisir comme reproducteur les individus
les plus performants pour le caractère recherché ( BaDEN et a/.,1988 ). On peut
décider de sélectionner la race Azawak par exemple; dans ces conditions, on
constitue un couple (ou un troupeau) de reproducteur constitué uniquement de
mâle(s) et de femelle(s) Azawak de race pure.

8
Sélectionner, c'est choisir parmi un certain nombre d'individus disponibles, ceux qui
ont la valeur génétique additive la plus favorable et à qui sera confié le mandat de
procréer la génération suivante. Il existe de nombreux schémas de sélection qui
varient selon la nature des caractères à améliorer et selon les modalités de la
reproduction :Ia sélection massale, la sélection récurrente
2.1.1 La sélection massale
La plus simple et la plus anciennement pratiquée est la sélection massale ou
phénotypique individuelle. La valeur génétique des candidats est prédite
uniquement par la valeur phénotypique, celle-ci pouvant être mesurée une seule ou
plusieurs fois durant la vie de l'animal (PAGOT 1 1985 ). A la longue, on obtient une
population homozygote. Cette méthode est longue.
)
2.1.2 La sélection récurrente
Elle consiste à réaliser des hybridations tests pendant le processus de sélection et
de sélectionner comme parent de la génération suivante les parents qui ont fourni
les hybrides les plus performants (BODEN et al., 1988).
2..2 Le croisement et l' hybridation
1'}
Le croisement est l'accouplement entre deux individus de races différentes, ou de
types génétiques différents. Il consiste à introduire dans une population des
individus reproducteurs issus d'une autre population. Le terme désignait" à l'origine
échange entre races (PAGOT ,1985 ).
Exemple: race locale accouplée avec race exotique. C'est ainsi qu'on peut croiser
la Goudali avec la Montbéliarde ou avec la Holstein.
L'hybridation est l'accouplement entre individus d'espèces différentes.
Exemple: l'étalon accouplé avec l'ânesse.
L'hybridation et le croisement s'accompagnent le plus souvent d'un effet
d'hétérosis ou de complémentarité.

9
2.2.1 L'hétérosis
L'effet d'hétérosis ou vigueur hybride est la supériorité phénotypique manifestée
par les individus issus du croisement par rapport à la moyenne des individus des
populations parentales (BONNES et al.,1991 ).
Si \-lAB =Moyenne des performances des croisés,
\-lA et \-lB les performances des parents,
L'hétérosis H est:
2.2.2 La complémentarité
/
La complémentarité à comme objectif principale de tirer parti, d'exploiter des
caractères différents, parfois antagonistes, mais complémentaires, présents
séparément chez les individus parentaux.
2.2.3 Les différents types de croi~ements
On peut classer les croisements en deux grandes catégories selon la
finalité (BONNES et al., 1991).
a) Le croisement à finalité génétique
" vise de nouvelles combinaisons de gènes entraînant souvent la création d'une
nouvelle race.
Exemple:
- Le métissage: Il consiste à croiser les métisses issus de deux ou plusieurs
races, assortis de l'élimination des animaux non conformes aux objectifs de
croisements (MISSOHOU, 1997).

- Le croisement d'absorption ou de substitution :11 consiste à accoupler à
chaque génération les métisses avec les mâles d'importation. Il permet d'éliminer
une souche de son berceau de façon douce.
10
- Le croisement de retrempe: " consiste à infuser du sang d'une race
parentale dans une race locale en vue de lui faire retrouver ses caractères
ancestraux.
- Le croisement d'amélioration: Il s'agit d'une infusion passagère de sang en
vue de relever le niveau de production d'une race.
b) Le croisement à finalité commerciale
Il a pour objectif de produire des animaux de service: (boucherie, reproduction ).
/
3 - LES OUTILS D'AMELIORATION GENETIQUE: LES
BIOTECHNOLOGIES DE LA REPRODUCTION
Les biotechnologies animales visent à produire des individus possédant un
potentiel de production supérieur à celui de leurs parents, et dans des conditions
de moindre coût ( DIOP, 1989; SERE,1989 ). Les biotechnologies de la
reproduction comptent classiquement trois générations successives d'après
THIBIER et GUERIN (1993), (Fig.1): l'insémination artificielle. Le transfert
d'embryon, Le sexage des embryons, la fécondation in vitro, et le clonage. On
pourrait citer une quatrième génération, d'ores et déjà en cours d'étude, mais non
~ ~
développée chez les animaux domestiques de ferme: La transgénèse
Mais, de toutes, c'est l'insémination artificielle qui est la plus courante, sans dOl,lte
pour ses intérêts. Le développement de l'insémination artificielle depuis plus de
quarante ans coïncide à l'évidence avec les progrès génétiques que l'utilisation de
cette technique de reproduction permet aujourd'hui de maîtriser. Cette
biotechnologie permet une utilisation rationnelle dans l'espace et dans le temps
des hautes capacités génétiques d'un mâle par le biais de la récolte et de la
conservation de son sperme (DIOP,1993). Elle constitue la clé de voûte de tout

système d'amélioration génétique susceptible d'être mise en place dans les pays
en· développement (THIBER, 1994 ), et représente l'un des outils de diffusion
rapide du progrès génétique (LOFTI et al., 1996). Deux cents (200) taureaux
sélectionnés suffisent pour féconder plus de trois (3 ) millions de vaches laitières
(BaDEN et aL, 1988 ).
11
Figure 1 : Les quatre générations des biotechnologies de la reproduction
PREMIERE GENERATION
ISEMINATION ARTIFICIELLE
80 MILLIONS PAR AN -1945
DEUXIEME GENERATION
/
TRANSFERT EMBRYONNAIRE
300.000 PAR AN - 1975
TROISIEME GENERAllON
SEXAGE 1F.I.V ICLONAGE
1990 11990 11995?
QUATRIEME GENERATION
TRANSGENESE
2000 ?
Source: THIBIER et GUERIN, 1993
L'insémination artificielle, associée à la maîtrise de la reproduction (synchronisation
des vaches) permet l'accélération du progrès génétique dans les élevages.

4 - QUELQUES EXPERIENCES DE CROISEMENT AVEC DES
RACES LAITIERES IMPORTEES
12
La problématique d'une-amélioration du bétail africain s'est posée depuis la veille
des indépendances. Plusieurs croisements furent réalisés dans beaucoup de pays
africains. L'exemple de la production laitière en est une illustration.
Tableau n01:
Production laitière des croisés N'dama x Jersey en Côte d'Ivoire
Rang de
lactation
Premier
Deuxième
Troisième
Quatrième
Durée de
Degré de
Production de Taux
lactation
croisement
lait (kg) butyreux
Uour)
% 255 988 5,76
% 263 . 1136 5,35
% 256 1136 5,66
% 287 1332 5,36
% 255 1271 5,59
% 290 1792 5,13
% 251 1435 5,52
% 464 2694 5,32
Cinquième % 268 1611 5,44
J
Sixième % 278 1664 5,47
Source :COULIBALY, (1988)
Au Cuba, des< croisements entre Zébu et Holstein ont montré que l'on peut
multiplier la production des races locales par un facteur dix, dès la première
génération.

Tableau n02 : Production moyenne en 244,305 jours et lactation totale de métis F1
(Holstein accouplés avec Zébu) au Cuba
13
Nombre de
vaches
Production totale
(kg) .
244 jours 305 jours Lactation totale
1ère
2 ème 1ère
2 ème 1ère
2 ème
lactation lactation lactation lactation lactation lactation
38 84 23 9 45 32
3193,9 3961,·1 4061,2 4558,5 3544,6 3840,5
Moyenne (kg) 13,1 16,2 13,3 14,9 11,8 14,6
Source: Cuba, ETE, (1991)
J

CHAPITRE 3 : ANATOMO-PHYSIOLOGIE
DE LA REPRODUCTION BOVINE
1 - ANATOMIE DE L'APPAREIL GENITAL FEMELLE
Le tractus génital femelle comporte trois niveaux qui interviennent à des titres
divers dans la physiologie de la reproduction, sans que la comparaison puisse être
faite avec les fonctions du tractus mâle. En effet, chez la femelle, Les glandes
annexes sont intégrées dans la paroi des organes, et les voies ne sont pas
excrétrices, mais réceptrices et hospitalières (M. PAREZ, 1987) .
De l'intérieur vers l'extérieur, on observe ( schémas 1 et 2 en annexe).
/
Tableau n 0 3 : Tailles moyennes des organes génitaux chez la femelle bovine
Race
Zébu
Taurin et métis
Organe
Largeur
Longueur (cm)
Longueur (cm) Largeur (cm)
(cm)
Ovaire droit 2,61±O.39 1,77±O,36 2,42±O,40 1,65±O,18
Ovaire gauche 2,65±43 1,67±O,25 2,48±O,66 1,72±O.41
Corne utérine droite 19,77±6,57 18,43±4,78
Corne utérine gauche 19,12±5,22 19,02±4,75
Corps utérin 2,02±O,75 1,72±1 ,01
Col utérin 6,28±1,71 5,99±1,1
Source: OUEDRAOGO (1989)
En résumé, l'appareil génital de la femelle bovine autochtone se caractérise par
une ta~lIe
réduite, qui occasionne souvent des difficultés: Il s'agit notamment de la
palpation des ovaires, du cathétérisme du col lors de l'insémination artificielle, ou
de la collecte d'embryon par voie cervicale, souvent, de l'utilisation d'un
vaginoscope. L'emploi de certaines techniques doit se faire après un bon
apprentissage et souvent en développant des initiatives; exemple: l'utilisation d'un
vaginoscope d'ovin pour éviter l'étroitesse du vagin de la vache.

Ovo;re~
---Rectum
; r:>'~pe de FOllo pe ~\_~
C/ifo:-i5
Cor~Q
utérine -----.lc-t-\.
Vagin
Col de I~rér~s
/
'?CVü"\.Q Cl.,' L'appareil reproducteur de la vache (BIZIMUNGU, 1991)
.....

c-
Trompe utérine ---,~~.4K1!-_~
De l'utérus
Corps ----~--l,rl_~i&_r--
/
col---------tr-t-....
Partie vaginale du COl----7\t~~~~~~~~~~
Cavité vaginale
Rides vaginales
Source
Conformation de l'utérus isolé
(vue dorsale de l'utérus, parois vaginale
ouverte et rabattue).
Anatomie descriptive du tractus génital de la vache.
E. OlATELAIN ; Elevage et Insémination n° 203 Sept. 1984
lR pages.

15
2 - PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA FEMELLE BOVINE
2.1 Définition et caractéristiques de la puberté
La puberté est une période physiologique au cours de laquelle se met en place la
fonction de reproduction. Elle se définit cbmme l'âge où l'animal devient apte à
produire des gamètes fécondants:
- Premières chaleurs chez la femelle
- Premières éjaculations chez le mâle.
Le début de cette période est caractérisé chez la femelle par des critères
comportementaux comme le premier œstrus (SWENSON , 1984) et des critères
hormonaux tels que la première aug~entation significative de la concentration de
progestérone plasmatique (SALISBURY et a', 1978).
2.2 L'âge de la puberté
Il est marqué par l'entrée en activité des gonades. L'âge à la puberté correspond
au moment ou la génisse à atteint 60% de son poids adulte. C'est la période de
l'apparition des premières chaleurs (THIAM,1989).
Ces chaleurs apparaissent
entre trente (30) et quarante (40) mois chez la femelle zébu. En comparaison avec
les vaches des pays tempérés qui atteignent la puberté très tôt (12 mois), la
<
femelle zébu ou tauriAe apparaît comme une race tardive. Cependant, l'âge à la
puberté et l'âge au premier vêlage sont influencés par plusieurs facteurs dont le
système d'élevage.
..

16
Tableau n04 : récapitulatif de quelques âges de puberté des races africaines
Race Pays Age(mois) auteurs
Azawak Niger 18 à 24 PAGOT(1985)
Gobra Sénégal 26 à 30 THIAM (1999)
Ndama Sénégal 27à 28 DIOUF(1991 )
2.3 Le cycle sexuel
L'activité sexuelle débute à la puberté pour cesser vers l'âge de quinze (15) ans. ­
Elle est marquée par une activité cyclique: le cycle œstral
Chez tous les mammifères, l'appareil génital femelle présente des modifications au
cours et pendant toute la durée de l'activité génitale. Ces modifications se
produisent toujours dans le même ordre, et reviennent à intervalle périodique
suivant un rythme bien défini pour chaque espèce. Ces modifications périodiques
ou cycle sexuel commencent au moment de la puberté, se poursuivent tout au long
de la vie génitale et ne sont interrompues que par la gestation. Ces manifestations
dépendent de l'activité fonctionnelle de l'ovaire, elle-même tributaire de l'action
hypothalamo -hypophysaire (DERIVAUX,1971).
(.
2.3.1 Le pro-œstrus
'V ~
Cette phase dure quatre (4) jours et correspond à la période de préparation et de
maturation folliculaire: C'est la phase folliculaire.
2.3.2 L'œstrus
C'est la période de maturité folliculaire suivie de l'ovulation. Sa durée est brève
chez la vache, environ treize (13) à vingt trois (23) heures (CISSE, 1991), chez les
N'Dama, elle est de dix (10) heures (DIOP, 1998).

17
2.3.3 Le post-œstrus
Elle correspond à la phase de formation et de fonctionnement du corps jaune
(Metoestrus et Dioestrus), avec installation d'un état pré-gravidique de l'utérus;
cette période est également appelée phase lutéale et dure environ seize (16)
jours.
La phase la plus importante à prendre en considération est l'œstrus, ce qui fait que
certains auteurs limitent le cycle sexuel au cycle œstral. Cette phase correspond à
la période de l'ovulation qui intervient environ douze heures après le début de
l'œstrus (chaleurs). L'ovulation est le moment optimal pour la saillie naturelle ou
contrôlée (lA).
3 - LE CYCLE ŒSTRAL ET/OU CYCLE OVARIEN
3.1 Définition
Le cycle œstral correspond à la période délimitée par deux (2) œstrus consécutifs
(SOW, 1997). Le cycle ovarien est quand à lui la période délimitée par deux (2)
ovulations consécutives.
3.2 Durée du cycle
La durée du cycie sexuel chez la femelle zébu Gobra est de 21,5 ± 0,5 jours pour
l'adulte et ± 2,33 jours chez la génisse. Pour la N'dama, elle est de vingt un (21)
jours. La durée du cycle œstral défini entre deux œstrus consécutifs a été étudiée
pàr beaucoup d'auteurs. CH/COTEAU (1990) trouve 21 ± 2,1 jours pour la N'dama
en Côte d'Ivoire., TRAORE et BAKO (1984) notent que l'âge constitue un facteur de
variation du cycle. CHICOTEAU (1990) démontre qu'une certaine variation peut
être induite par la saison.

18
·3.3 Manifestations de l'œstrus
En plus de l'acceptation du chevauchement, il existe des signes secondaires qui
sont:
- alternance agitation et repos en position couchée ;
- émission fréquente de petits jets d'urine;
- appétit limité;
- attirance des autres vaches;
- léchage intensif du corps;
- tentative de chevaucher d'autres vaches ou les congénères
- agressivité même envers les femelles plus « élevées» dans la hiérarchie
du troupeau ;
- recherche de la proximité des mâles;
- beuglements fréquents;
- tuméfaction vulvaire;
- écoulement de glaire.
3.4 Durée de l'œstrus
La durée de l'œstrus est courte aussi bien chez la femelle zébu que chez la
taurine. Pour la N'dama, elle est de l'ordre de dix (10) à douze (12) heures d'après
PLASSE et al., (1970). DIOP et aL, (1994) ont noté une durée de 10,1± 2,81
<
heures chez la femelle Gobra. FAYE (1992) note une durée de treize (13) à vingt
six (26) heures alors que N'DIAYE (1990) trouve quatorze (14) à seize (16) heures.
On constate donc une variabilité de la durée des chaleui"3 en fonction de la race.
3.5 Aspect hormonal du cycle oestral
Le cycle œstral comporte une. phase hormonale très importante. L'ovaire et le
complexe hypothalamo-hypophysaire concourent à la réalisation d'un équilibre
hormonal dont l'évolution assure la régulation du cycle. Au cours du cycle œstral,
les concentrations dans le sang des hormones ovariennes et hypophysaires
subissent des variations caractéristiques.

19
3.6 Contrôle neuro-hormonal du cycle
Les hormones hypophysaires et ovariennes interagissent les unes avec les autres.
L'hypothalamus supervise cette interaction, assurant ainsi le contrôle du cycle
sexuel. Depuis la fin de la phaselutéale, les principales actions hormonales sont
les suivantes:
- les prostaglandines produites par l'utérus provoquent la lutéolyse et·donc la
chute du taux de progestérone;
- les· hormones gonadotropes FSH et LH, surtout la FSH assurent la
croissance folliculaire; il en résulte une production d'œstrogène en quantité
croissante;
- les œstrogènes permettent l'apparition du comportement d'œstrus; en
outre, ils exercent un rétrocontrôle positif sur le complexe hypothalamo- ./
hypophysaire ;
- l'auto sensibilisation de l'hypothalamus à des quantités croissantes
d'œstrogènes permet une production massive de GnRH ;
- sous l'action du GnRH, l'hypophyse réagit par une production massive de
FSH et L. H. Le pic de LH provoque l'ovulation;
- sous l'action de la LH, le corps jaune se forme et sécrète la progestérone;
- la progestérone exerce sur le complexe hypothalamo-hypophysaire un
retro contrôle négatif bloquant toute production de GnRH, donc de FSH et LH, d'ou
l'inhibition de la croissance folliculaire. Le complexe hypothalamo-hypophysaire et
l'appareil génital restent au repos tant que.la production de progestérone persiste;
- -- les stimuli externes tels que, la variation de la durée du jour ou
photopériode agissent sur l'hypothalamus et provoquent des perturbations du
mécanisryle normal de régulation.
...
Le cycle sexuel de la vache se caractérise au sein de l'ovaire par une succession
de vagues folliculaires espacées de sept (7) jours sous l'effet de la FSH. Au niveau
de chaque vague, il existe une sélection entraînant l'atrésie de certains follicules et
la prédominance d'un seul follicule appelé follicule prédominant. Sous l'effet de la
progestérone. les follicules prédominants de plusieurs vagues n'arrivent pas à
maturité; seul lé follicule prédominant de la dernière vague arrive à maturité et

\
ovule grâce à la chute du taux de progestérone, et le pic de LH observé à la fin du
cycle.
20
3.7 Variation saisonnière du cycle œstral
En C'ôte d'Ivoire, TIDORI et al., (1975) indiquent que 55% des naissances
surviennent de septembre à décembre, et sont consécutives à des saillies
fécondantes situées de décembre à mars, pendant la saison sèche. Toujours en
Côte d'Ivoire, LANDAIS (1983) montre que plus de 50% des naissances
surviennent entre octobre et 23% entre mars et mai. Les saillies correspondantes
interviennent autour du mois de janvier, ressortant ainsi un pic de fécondation
caractéristique des taurins en pleine saison sèche. La FAO (1980) note de façon
générale qu'en Afrique occidentale, les vêlages ont lieu pendant la première partie /
de la saison sèche, et les saillies pendant la seconde partie, d'où le caractère
saisonnier de la reproduction de la race Baoulé.
Le cycle génital de la femelle zébu est de type continu. Il se caractérise par une
période de forte activité sexuelle coïncidant avec la saison des pluies, et l'existence
de phases plus ou moins longues ( 2 à3 cycles) d'anœstrus en saison sèche. En
4mois, (août à décembre) plus de 70% des femelles sont fécondées.

CHAPITRE 4 : MAÎTRISE DE LA REPRODUCTION
1 - DEFINITION
La maîtrise de la reproduction regroupe un ensemble de techniques propres à
diminuer au maximum les périodes improductives. Elles permet de planifier, de
contrôler et de programmer toutes les étapes de la reproduction à des moments
trè~
propices pour l'éleveur.
Cependant, aucun de ces traitements ne constitue «un remède miracle»
applicable dans toutes les conditions quel que soit le type de femelles.
2 - INTERETS
Cette technique permet:
- de grouper les mises bas;
- d'organiser le travail;
- d'utiliser de façon judicieuse l'insémination artificielle sans surveiller les
chaleurs;
- d'utiliser la technique de la transplantation embryonnaire;
- d'induire les chaleurs en toute saison;
- de provoquer la rupture de l'anœstrus ;
- d'obtenir des vêlages précoces;
- de multiplier et de diffuser rapidement le progrès génétique;
- de limiter les périodes improductives des vaches.
3 - TECHNIQUES DE MAITRISE DE LA REPRODUCTION
Il existe deux techniques de maîtrise de la reproduction:
- l'une consiste à agir sur les paramètres de reproduction;
- l'autre concerne une action sur les cycles sexuels de la vache.

22
3.1 Action sur les paramètres de reproduction
Plusieurs facteurs de variation de la reproduction du bétail ont été mis en évidence.
Ils sont liés ou non à l'animal et intéressent les deux sexes.
3.1.1 Le climat
Les effets du climat à travers ses divers paramètres peuvent avoir une grande
influence dans la variation de la reproduction aussi bien chez le mâle que chez la
femelle.
Concernant la femelle, ABILAY et al., (1974) ont analysé l'influence défavorabledes
températures ambiantes élevées sur la reproauction des bovins, moutons,
porcs, et décrivent des œstrus courts, des cycles œstraux anormaux, un taux de
fertilité diminué et· une mortalité embryonnaire élevée. Cette élévation de la
mortalité embryonnaire liée aux stress thermique a été aussi observée par ordre
chronologique croissant :JOHNSON (1983), MONTY (1983), BIGGERS et al.,
(1987).. CAVESTANY et aL, (1985), associant les fortes températures saisonnières
avec une baisse du taux de gestation, ont montré que lorsque la température
diminuait au moment de l'insémination artificielle, les taux' de fertilité étaient
meilleurs que lorsque la température est continuellement élevée.
3.1.2 L'alimentation
L'alimentation apparaît comme le facteur essentiel de variation de la reproduction
du bétail.
Une alimentation bien conduite permet d'éviter les carences préjudiciables à la
reproduction surtout en ce qui concerne les vitamines et les oligo-éléments
. .. "
(DIADHIOU, 2001). Par ailleurs, lorsque la Tation alimentaire est satisfaisante tout
au long de l'année, les problèmes de reproduction deviennent plus rares
(HERESIGN, 1984). Il existe une limite de note d'état critique (NEC), poids seuil,
en déca de laquelle toute activité de reproduction cesse
: arrêt de la cyclicité,

avortement (HERESIGN, 1984; CHICOTEAU, 1991 ; DIADHIOU, 2001). Au
cours d'un programme d'insémination artificielle, il faudra donc sélectionner des
femelles dont l'état général est compris entre les notes 3 et 4 inclus; c'est-à-dire la
conformation normale à grasse. Il ne faut pas choisir des vaches maigres. Cette
limite peut varier en fonction de la race et de la saison. MEYER et YESSO (1989)
la situe à 220kg pour la N'dama. Un bon état général à la mise à la reproduction et
une alimentation satisfaisante au moment de la mise en place de la gestation
permettent une amélioration :
- du taux d'ovulation;
- du taux d'œstrus;
- du taux de fécondation;
- de la baisse des mortalités embryonnaires.
23
Il s'agira donc d'apporter une alimentation stratégique aux périodes les plus
critiques que sont: développement de l'ovaire; ovulation; fécondation; gestation.
3.1.3 L'animal
Certains facteurs de variation de la reproduction des bovins sont directement liés à
l'animal. On riote ainsi l'influence de la race, la production, l'âge, l'état de santé et
du mode d'élevage (voir tableau.)

24
Tableau n05 : Performances de reproduction des différentes races bovines
d'Afrique de l'Ouest :influence du mode d'élevage
Type d'élevage
Age au premier
vêlage (mois)
Intervalle
Vêlage- vêlaQe
Références
/
N'dama ;élevage 48 18-24 F.A.O., (1980)
traditionnel
N'dama; élevage 35-39 14-15 F.A.O (1980)
amélioré
Baoulé ; élevage 48 18-24 F.A.O. (1980)
traditionnel
Baoulé; élevage 26-35 12-13 F.A.O. (1980)
amélioré
Zébu peulh Mali; 49,5 22 WILSON R. T
élevage traditionnel (1983)
Zébu Gobra Sénégal ; 36-48 11-17
élevage amélioré I.E.M.v.T (1983)
Source: CHICOTEAU (1987)
La race, la production
Certaines variations du taux de gestation sont liées à la femelle inséminée race à
viaQde ou laitière, femelle allaitante ou de traite, moyenne ou forte productrice.
Concernant la production laitière par exemple, SALISBURY et aL, (1978)
rapportent que quand l'involution utérine se poursCiit, le stade de lactation ne paraît
avoir que peut ou pas d'effet sur le niveau de fertilité des vaches au delà des
premiers stades. Cependant 1 ils estiment qu'une augmentation de la traite ou de
l'allaitement tend à augmenter l'intervalle entre la parturition et le premier œstrus..
Ainsi, des vaches traites quatre (4) fois par jour verraient leurs premiers œstrus
vingt trois (23) jours après celles traites trois (3) fois par jour.
LHOSTE et PERSON (1975) notent que le facteur racial du taureau a une influence
sur la fécondité des vaches: le taux de fécondité avec les races à viandes comme

1
25
le zébu Brahmane et Charolais est plus faible (22,5% et 23,5% ) que celui des
races laitières (45%) pour la Montbéliarde et 39,1 % pour la tarentaise. De plus,
pour ces même races, il faudrait plus de doses de semence pour obtenir un veau
métis à viande qu'un veau métis laitier. DJIBRINE (1987) a fait le même constat
au C.R.Z. de Wakwa au Cameroun.
3.2 Action sur les cycles sexuels de la vache
La maîtrise des cycles sexuels permet le contrôle de l'apparition des chaleurs et du
moment de l'ovulation. Elle peut surtout se faire par des traitements chirurgicaux et
hormonaux. Ces techniques ne constituent pas un traitement de l'infécondité et
doivent pour donner de bon résultats, s'adresser à des femelles en bon état
d'embonpoint (DIADHIOU, 2001).
Du point de vue physiologique la maîtrise des cycles doit s'attacher à résoudre
deux problèmes bien différents (CHUPIN et aL, (1977) :
- synchroniser chaleurs et ovulations chez des femelles ayant déjà des
cycles sexuels réguliers (ovulations toutes les trois semaines environ) ;
- induire des ovulations synchronisées chez les animaux en repos sexuel.
Il est donc avant tout nécessaire de connaître l'activité ovarienne des populations
de femelles dont on souhaite maîtriser la reproduction.
On peut définir trois types de troupeaux:
- troupeaux constitués exclusivement de femelles cycliques (génisses de
race laitière correctement alirhentées ; vaches deux mois après vêlage, ayant une
production laitière moyenne et une alimentation correcte;
- troupeaux constitués principalement de femelles non cyclées (vaches
'allaitantes) ;
- troupeaux constitués d'animaux cyclés, d'animaux non cyclés et d'animaux
dont on ignore l'activité sexuelle (génisses de race à viande ou de race rustique en
fin d'hiver, vaches hautes productrices présentant un niveau nutritionnel insuffisant
40 à 60 jours post partum.

Pour maîtriser la reproduction dans ces trois type de troupeaux, les traitements
devront permettre :
- la SYNCHRONISATION (1 er type)
- l'INTDUCTION (2èm type)
- l'INDUCTION et la SYNCHRONISATION des OVULATIONS ( 3ème type) /
26
Tableau n06 : caractéristique des produits utilisés pour la synchronisation ou
l'induction.
Types d'hormones Mode d'administration Action biologique
Gonadotrophines
PMSG Injection en lM FSH mimétique
HCG Injection en lM LH mimétique
Progestagènes
Stimulation de la phase
Progestérone Injection, implants, spirale lutéale (présence de
Analogues de Injection, implant, spirale corps jaune)
progestérone
Oestrogènes
Dérivées de l'œstradiol Injection, implant Action lutéolytique
Prost~glandines
PGF2 et analogues injection Action lutéolytique chez
la vache.
~
Source: OUEDRAOGO 1 (1989)

27
3.2.1. Principes de la Maîtrise des cycles
3.2.1.1 Troupeaux exclusivement formés de femelles cylcées
La synchronisation des chaleurs et des ovulations peut s'obtenir en s'appuyant sur
deux principes.
aJ Ut.ilisation de la prostaglandine F~ a ou de ses analogues
La prostaglandine F2a est une substance sécrétée par l'utérus, et qui est
responsable de la régression du corps jaune et de l'arrêt de la sécrétion de
progestérone.
Une administration de prostaglandine F2a ou d'un analogue synthétique entre le
Sème et le 17 ème jour du cycle entraîne la chute du niveau de progestérone et
l'apparition des chaleurs dans les 2 à 3 jours qui suivent.
Avant le Sème
jour la prostaglandine F2a n'empêche pas la formation du corps
jaune et la durée du cycle n'est pas modifiée.
Après le 17 ème
jour le corps jaune peut déjà être en voie de régression et les
chaleurs apparaissent normalement.
Une seule administration de prostaglandine ne permettra pas donc de synchroniser
qu'environ les 2 13 d'un troupeau.
Pour grouper toutes les chaleurs il
~ .
faut pratiquer 2 injections à 11-12 jours
d'intervalle. Au moment de la 2 ème injection toutes les femelles sont théoriquement
entre JS et J17 réceptives à la prostaglandine et les chaleurs apparaissent 48-72 h
plus tard.
b) Utilisation de la progestérone ou de ses dérivés
La progestérone est l'hormone sécrétée par le corps jaune au cours du cycle ou
pendant la gestati~n.
Cette hormone, quand elle est libérée dans le sang a pour

.- ~
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR.,.~ O~ •.AS .
ECOLE INTER-ETATS DES SCIENqES ET MEDECINE VETERINAIRES
(E.I.S.M.V.)
ANNEE 2002
ANALYSE DES RESULTATS
DE L'INSEMINATIO.N ARTIFICIELLE BOVINE
DANS DES :PROJETS D'ELEVAGES LAITIERS:
EXEMPLE DU BURKINA FASO,
. ".é::\ rDUltfALI ET DU SENEGAL
~. .'.. ~."'.'..:. .. .
THESE
présentée et soutenue publiquement le 02 Juillet 2002
devant la Faculté de Médecine, de Phannacie et d'Odont0-5tomatologie de Dakar
pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE
(DIPLOME D'ETAT)
par
Salimata POUSGA
née le 26 Novembre 1976 à Samandéni (Burkina Faso)
JURY
Président
Directeur de thèse et rapporteur
Codirecteurs de thèse
Membres
Mon~.ieur Mamadou K. BADIANE
Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et
d'Odonto-Stomatologie deDAKAR
Monsieur Papa El Hassane DIOP
Professeur à l'EISMV de DAKAR
Monsieur Didier RICHARD .
Directeur scientifique du CIRDES à BOBO DIOULASSO
MonSieur Hamani MARICHATOU
Chercheur à l'URPAN au CIRDES à BOBO DIOULASSO
Monsieur Germain JérOme SAWADOGO
Professeur à l'EISMV de DAKAR
Monsieur Louis Joseph PANGUI
Professeur à l'EISMV de DAKAR
Madame Rianatou ALAMBEDJI
Maitre de Conférences agrégée à
/'EISMV de DAKAR

28
propriété de bloquer le centre de cyclicité de l'hypothalamus et la·décharge de
l'hormone de l'ovulation. L'administration de doses suffisantes de progestérone ou
de dérivés synthétiques (les progestagènes). empêchent donc l'apparition des
chaleurs et de l'ovulation. Pour des raisons pratiques, économiques (quantité de
produit) et techniques (réduction de la fertilité); un raccourcissement du traitement
à 8-12 jours a été recherché. Il est nécessaire dans ce cas d'administrer en début
de traitement un œstrogène (valérate ou benzoate d'œstradiol ou une combinaison
œstrogène-progestagène pour:
- empêcher la formation d'un corps jaune fonctionnel chez les femelles en début de
cycle;
- raccourcir la durée de vie du corps jaune chez les femelles en milieu de cycle.
Les chaleurs apparaissent 24-48 h après l'arrêt du traitement.
c) Schémas de traitements
- Analogues de prostaglandines: Deux injections intra-musculaires de 500 I1g à 11
jours d'intervalle. Cette technique ·est donc très simple mais doit être utilisée avec
précaution car elle entraîne l'avortement des femelles gestantes.
- Progestérone et progestagènes: Ces produits peuvent être administrés par voie
,
orale, sous cutanée ou vaginale.
• Voie sous cutanée: Un implant de taille réduite contenant 6 mg
NORE8TOMET (CRE8TAR ®) est placé entre la peau et le cartilage sur la face
externe de l'oreille. Il est retiré 8 à 10 jours plus tard après une petite incision.
Le taux de rétention est de (99%).
• Voie vaginale: Une spirale d'acier recouverte d'une matière plastique inerte
imprégnée de 2,3 g de progestérone (PRID®) est mise en place dans le vagin. Le
dispositif comprend aussi une ficelle dépassant de la vulve et qui permet le retrait
12 jours plus tard. Le taux de rétention est de 96%.

29
Remarque
L'agent lutéolytique (œstrogène ou combinaison œstrogène-progestagène) est
administré en injection intramusculaire pour le traitement par voie orale ou sous
cutanée, et sous forme d'une capsule collée sur la spirale pour le traitemenJ par
voie vaginale.
3.2.1.2 Troupeaux constitués principalement de femelles non cyclées ou dont
on ne connaît pas l'activité ovarienne
L'absence de corps jaune actif chez toutes les femelles non cyclées exclut
l'utilisation systématique de la prostaglandine ou de ses analogues. Les traitements
utilisent la progestérone ou des dérivés synthétiques selon les modalités définies
pour les femelles cyclées. \ls sont complétés le dernier jour du traitement par une
injection intramusculaire de PMSG. Cette hormone de type FSH stimule la reprise
de la croissance folliculaire et permet l'induction d'une première ovulation.
Figure 2 : Traitements utilisés pour induire et synchroniser les chaleurs des
femelles cyclées ou non cyclées
Agent
lutéolytique
21.A. systématique
Progestérone
Injection
PMSG
Source: CHU PIN et al. (1977)

30
3.2.2 Méthodes de détection des chaleurs
La finalité de la maîtrise du cycle sexuel est l'apparition des manifestations de
chaleurs chez la femelle. Une bonne détection des chaleurs est très importante en
insémination artificielle et en monte libre. Elle permet surtout un choix judiciel;!x du
moment de l'insémination artificielle ou de la monte naturelle. Plusieurs auteurs
s'accordent pour reconnaître que les signes de chaleurs sont en général discrets
chez les bovins tropicaux (BANE et HULTNES, 1974; TRAORE et BAKO, 1984).
Bien que l'espèce zébu ait généralement le plus attiré l'attention des auteurs, à en
juger par l'abondance relative des publications, la N'dama semble encore plus
problématique en ce qui concerne la discrétion des signes de chaleurs
(RALAMBOFIRINGA, 1979). Cette détection des chaleurs n'est donc pas facile
chez nos races locales comme la femelle zébu Gobra du Sénégal dont les chaleurs
sont discrètes (CUQ, 1973). Beaucoup de méthodes de détection des chaleurs
sont utilisées aujourd'hui.
3.2.2.1 L'observation directe
Elle peut être réalisée par l'éleveur ou par un animal détecteur :Taureau boute-entrain
(mâle rendu inapte au co'it par déviation chirurgicale du pénis),
. ,
mâle entier,
ou une femelle. Elle est la méthode de choix et permet de détecter 90 à 100% des
chaleurs (DIOP, 1995) par l'observation directe et continue. La surveillance directe
et discontinue avec double observation permet d'identifier 88% des chaleurs. Le
<
taureau boute-en-train est- un moyen sûr de détection des chaleurs. Par son
utilisation, 20% environ de chaleurs supplémentaires ont pu être détecter par
TRAORE et BAKO (1984) avec un seul cas d'erreur au Centre de Recherche
Zootechnique (t.R.Z) de Sotuba au Mali.
3.2.2.2. L'observation indirecte
Elle se fait par l'emploi de marqueurs ou révélateurs de chevauchement. Cette
technique n'est pas fréquemment util(sée en Afrique.

31
3.2.2.3. Détection par des méthodes annexes
Elle est basées sur l'observation des modifications non comportementales
accompagnant l'œstrus. Elle se fait par mesure de PH intra-vaginal, examen
clinique...

CHAPITRE 5 : L'INSÉMINATION ARTIFICIELLE BOVINE
1- DEFINITION
L'insémination artificielle (lA) est une méthode de fécondation grâce à laquelle, du
sperme, obtenu d'un mâle par des moyens para physiologiques est utilisé
immédiatement ou après un certain temps de conservation, pur ou dilué, sur place
ou à distance pour fertiliser une ou plusieurs femelles (CRAPLET, 1960). Les
différentes opérations techniques vont de la récolte à la mise en place, en passant
par les examens (macroscopiques et microscopiques), la dilution, le
conditionnement et la conservation. Elle est considérée comme l'uri des outils de
diffusion du matériel génétique performant (LOFTI et al., 1996). Elle constitue à ce
titre un outil de base du développement de l'élevage dans l'avenir (BENLEKHAL,
1993).
2 - HISTORIQUE DE L'INSEMINATION ARTIFICIELLE BOVINE
La technique d'insémination artificielle à été décrite et utilisée avec succès pour la
première fois en 1780 par Spallazani, physiologiste italien. L'histoire du
développement de l'insémination artificielle bovine en France est liée à la bergerie
nationale de 8,ambouillet ; c'est en effet dans ce centre d'enseignement, et plus
particulièrement à l'école d'élevage ovin que furent entrepris au cours de la
seconde guerre mondiale, les premiers trpvaux sur cette technique qui
commençait è se développer à l'étranger: U.R.S.S., Danemark, Grande Bretagne,
Australie... (INRA, 1983).
L'insémination artificielle bovine à été employée de longue date en Afrique. En
effet, des tentatives d'I.A. ont été entreprises avant l'apparition de la méthode de
congélation de la semence. En 1945, un service d'I.A. était mis en place en
Adamaoua (Cameroun) utilisant des taureaux de races locales (MOUDON,1946).
En 1952 Letard et al., rapportent les résultats obtenus en inséminant au Mali et au
Niger des vaches locales avec du sperme réfrigéré collecté en France. Au début
des années soixante'(60), un dilueur était mis au point au Kenya et en Ouganda
pour conserver la semence à température ambiante. Au cours des années 1960,

le lendemain; une vache vue en chaleur l'après-midi est inséminée le lendemain
matin dans la matinée.
35
5 - LA TECHNIQUE D'INSEMINATION ARTIFICIELLE
5.1 Vérification et préparation du matériel
\
" est important de vérifier s'il y'a suffisamment du matériel (gaine, papier, gant, ... )
dans la trousse à insémination. A l'aide de la règle à mesurer, il faut s'assurer que
le niveau d'azote liquide est satisfaisant pour maintenir la qualité de la semence.
Cette vérification doit être faite périodiquement avec inscription sur une fiche. Un
inventaire de la semence doit être fait afin de ne pas manquer de semence. Un
registre des sorties de dose de chaque géniteur doit être tenu. L'eau du thermos
doit se situer entre 34 et 3rC. On doit s'assurer d'avoir le bon niveau d'eau dans
le thermos afin que l'extrémité scellée de la paillette ne soit pas dans l'eau.
5.2 Identification de la vache
" est recommandé de vérifier l'identité de l'animal à partir de l'étiquette d'oreille:
Cela permet de savoir si l'animal à déjà été inséminé et avec quelle semence.
Cette précaution permet de tenir un registre de troupeau qui aide à l'identification
de la généalogie, de même qu'au calcul de certains paramètres de reproduction.
Aussi, le choix pré-établi de l'utilisation de telle semence sur telle femelle sera
facilement respecté.
5.3 Décqngélationde la semence
Le processus de congélation de la semence est rapide et précis. Il doit en être de
même pour la décongélation si l'on veut maintenir la qualité fécondatric~ de la
semence. La température de l'eau du thermos doit se situer entre 34 et 3rC.
" est recommandé de secouer la paillette pour extraire l'azote qui serait accolé au
bouchon de coton pour prévenir ainsi l'éclatement lors de son introduction dans
l'eau de décongélation. La paillette est introduite dans l'eau, l'extrémité avec le
bouchon de coton vers le bas. Elle doit y rester jusqu'au moment de s'en servir. La

semence mise à décongeler doit être utiliser dans une période de 10 à 15 minutes;
sinon, elle subira une dégradation de son pouvoir de fécondation. Aussi, il ne faut
jamais décongeler plus d'une dose à la fois, vu le temps qui peut être mis pour
chaque insémination. Avec une serviette, on doit assécher la paillette avant de la
monter dans le pistolet. Ceci évite qu'une gouttelette d'eau ne vienne en contact
avec la semence, ce qui aurait pour effet d'annihiler la valeur reproductrice des
spermatozoïdes.
36
5.4 Montage de la paillette dans le pistolet
Il faut retirer le piston d'environ 15cm ;on insère la paillette asséchée à l'intérieur du
pistolet dans le barillet. En se basant sur une distance d'environ 1cm du bout du
corps du pistolet, on coupe la paillette légèrement en biseau pour les paillettes de
O,5ml et, lorsqu'il s'agit de paillette de O,25ml, on la coupe en angle droit. Il faut
essuyer les ciseaux. Ensuite, on prend la gain13 au niveau du mandrin avec le
pouce et l'index, on pousse légèrement, tout en s'assurant que la paillette est bien
prise en serre dans le mandrin, jusqu'à la spirale du pistolet ou on visse la gaine. Il
faut avancer la semence jusqu'au bout de la gaine pour décoller le coton. Le
pistolet est ensuite tenu dans la chemise sanitaire.
5.5 L'insémination proprement dite
- Le gant est lubrifié (sans antiseptique à cause du danger de destruction
des spermatozoïdes si jamais la gaine venait à être en contact avec). Ensuite, on
~
vide le rectum de son contenu pour faciliter la manipulation du col.
- Le col est localisé par palpation transrectale .
- Le nettoyage de la partie externe: on procède d'un trait avec le papier, en
allant de l'anus vers le bas, afin d'enlever la bouse qui pourrait être entraînée à
l'intérieur des voies génitales lors de l'introduction du pistolet.
- L'introduction est faite en tenant incliné le pistolet
- La chemise sanitaire est rupturée quand le bout antérieur du pistolet arrive
à l'ouverture postérieure du cervix ou col. La pénétration du cervix est réa'lisée en
manipulant ce dernier et non le pistolet. Un doigt est maintenu sur l'extrémité
antérieure du col afin de percevoir et de localiser le pistolet à sa sortie.

- La semence est déposée dans le corps utérin et non dans l'une des
cornes; après le retrait du pistolet, on peut effectuer un léger massage sur le
dessus du col pour aider à la répartition de la semence et favoriser la stimulation
hormonale.
- Le gant et la gaine qui ont servi à l'insémination de chaque vache sont mis
au rebus, car ils sont non biodégradables et constituent aussi un danger pour les
animaux.
- On désinfecte le pistolet et les mains en cas de souillure.
- Les données sont transcrits dans le registre d'élevage: les numéros de la
vache et du géniteur; leurs races et la date d'insémination doivent être notés. Dans
les pays ou l'lA est très répandue, un certificat d'insémination est délivré en trois
(3) exemplaires ( pour l'éleveur, l'inséminateur, et le centre d'insémination), pour
faciliter la gestion des données à tous les niveaux.
37
6- LES RESULTATS DE L'INSEMINATION ARTIFICIELLE
La fertilité après une insémination peut s'apprécier à différents moments et
pour plusieurs paramètres:
- A 3 semaines post insémination: on calcule le pourcentage de femelles non
revues en chaleurs ou déterminées positives au diagnostic précoce de gestation
(dosage de !a progestérone dans le lait ou le sang.
- A 30-'60 ou 60-90 jours post insémination: les Centres d'lA calcUlent un taux de
non retour qui est en fait un taux de non rappel des inséminateurs = vaches non
observées en chaleurs + vaches éliminées ou saillies.
- A partir de 2 mois après I.A. : on peut pratiquer un diagnostic de gestation par
palper rectal.
- A la mise bas: on calcule le taux réel de femelles fécondées.
D'après CHU~IN et al. (1977), il se produit par rapport à la mise bas une chute de
10 à 20% pour le diagnostic précoce de gestation (selon les femelles) ;10% pour le
non retour à 60-90 jours; moins de 5% pour le palper rectal après 3 mois.

38
6.1 Dosage de la progestérone
C'est un diagnostic précoce de gestation à 21 jour après l'inséminafion artificielle. Il
.consiste à 'faire des prélèvements de sang espacés de 15 jours au maximum à
partir du jour de l'insémination artificielle (JO) sur chaque vaches. C'est une
péthode d'appréciation de l'état de non gestation. En effet. il permet de déterminer
au niveau de chaque prélèvement, le pourcentage de vache ayant un taux de
progestérone supérieur ou inférieur à la valeur de référence qui est de 1ng/mL
6.2 La palpation transrectale
Elle consiste à faire une fouille transrectale du tractus génitale de la vache. La
gestation se traduit par une tonicité des cornes utérines avec crépitation -(fonction
de l'âge du fœtus). 1/
y'a présence d'un corps jaunes volumineux sur l'ovaire de la
corne gestante, entraînant ainsi une augmentation

39
de service nécessaire pour une fécondation; intervalle vêlage - vêlage; intervalle
vêlage ,- fécondation ), il est plus difficile de le faire pour un ensemble de vaches, et
surtout de l'exprimer avec une précocité et une précision suffisantes. L'import~nce
des effectifs de femelles soumises à l'lA, le nombre considérable d'interventions
réalisées avec la semence d'un même taureau ou par un même inséminateur
permettent une évaluation statistique relativement précise. La fécondité s'apprécie
de deux façons : la fécondité réelle et la fécondité apparente
Taux de fécondité réelle =
Nombre de femelles gestantes
Nombre de femelles inséminées
Taux de fécondité apparent =
Nombre de femelles gestantes
Nombre de femelles traitées

40
Tableau nO? : Quelques résultats d'lA en Afrique de l'Ouest
Pays Race et effectif Synchronisation
Taux de
synchronisation
Taux de
fécondité
Source
Benin
. Borgou (N=88)
69% 63,1%
5MB et PGF2a
Lagunaire (N=41) 70,7% 64%
FAO,1993
Burkina-faso
Azawak (N=66) Crestar® + PGF2a+ 100% 24,2%
Taurin gourounsi PMSG 75% 10%
Zongo et al , 2001
Côte d'Ivoire
N'dama
60% FAO,1993
Gambie N'dama (N=32) Estrumate® Coopers 100% 40% FAO,1993
Animal Heath
Mali
CRZde Maure PGF2a
Sotuba N'dama
100%
95%
56% Cissé,1993
Senégal
. Gobra (N=99)
92,9% 42,7%
PRID
N'Dama (N=97) 94,3% 51,7%
Diadhiou, 2001 .

.. ~
DEUXIEMEPARTIE
1
} .

42
OBJECTIFS DE L'ETUDE
(
Plusieurs projets se sont implantés en Afrique pour palier les problèmes liés à la
faible productivité laitière des races locales. A cette fin, un nombre relativement
élevé de races exotiques ont été introduites en Afrique sous forme de semence
fraîche ou congelé, ou de troupeau d'élevage comportant des femelles de la race
améliorée.
L'objectif général de notre travail consiste à situer les taux de réussite de l'I.A. au
sein de ces projets d'amélioration génétique de la production laitière en Afrique de
l'ouest.
Les objectifs spécifiques sont: identification et analyse des contraintes avec des
propositions de solutions pour un possible développement de cette biotechnologie
en Afrique de l'ouest.
Les données recueillies concernent trois (3) projets:
le PNPDL au Burkina Faso
le PAPEL au Sénégal
le PDAP au Mali

CHAPITRE 1 : LE PROGRAMME NATIONAL PILOTE
DE DEVELOPPEMENT LAITIER (PNPDL)
AU BURKINA FASO
Ce programme naquit de la volonté des autorités du pays, en l'occurrence le
Ministère des Ressources Animales, de créer à travers le PSAE, une filière de
production laitière à l'échelle nationale. Depuis sa création en 1994, le PNPDL a
fonctionné sur financement du 7 ème Fonds Européen de Développement (FED), et
ce jusqu'à sa résiliation en Décembre 1999. L'objectif global de ce programme dès
sa création fut de promouvoir une filière laitière nationale afin de résorber
l'importation très onéreuse du lait et de ses dérivés. Les objectifs spécifiques furent
l'appui à la production, à la transformation et à la commercialisation du lait.
1 - BILAN DES INSEMINATIONS ARTIFICIELLES DU PNPDL
La méthode de synchronisation utilisée au cours de ce programme était celle du
crestar + PG + réceptal. Chez des femelles zébus ou taurines locales dans les
élevages périurbaines de. Ouagadougou, l'insémination a été faite à partir de
semence exotique.
Tableau n08 : Taux d'insémination et de gestation
Nombre de Taux Nombre de Taux de
Ferme femelles d'insémination gestation à 3 gestation à 3
inséminées % mois mois %
~
A 5 100 2 40
B 6 60 3 50
C 3 100 2 66,66
0 11 50 4 36,36
E 14 100 1 7,14
F 8 66,66 6 5
G 19 90,47 15 8,94
H 12 70,58 7 58,33
1 11 61 3 27,27
J 14 77,77 6 42,85
K 99 55,30 29 29,29
Total 18,36 63,62 7,09 38,61
.'
Source: NYANTUDRE (2001)

1 .
1
i
44
Le taux moyen de gestation obtenu par le PNPDL est de 38,61 %. Ce taux est
largement inférieur à celui obtenu par le PDAP (56%) au Mali_ pendant la même
période à peu près. Il est également inférieur à celui obtenu par le PAPEL (43,41%)
au Sénégal. Ce faible taux peut s'expliquer par la non maîtrise de l'environnement
technique par les agents de ce programme. Cependant, ce taux reste supérieur à
celui obtenu par ZONGO et al. (24,2% et 10%) respectivement en race Azawak et
chez les taurins Gourunsi au Burkina
2 - L'INDEX D'INSEMINATION
Tableau n09 : Index d'insémination
Nombre de Nombre moyen
Fermes Nombre des lA femelles d'lA par femelle
inséminées inséminée
Nombre
moyen ,d'lA
par veau
vivant
A 11 5 2,20 -
B 14 6 2,33 7
C 10 3 3,33 5
D 23 11 2,09 12,50
E 20 14 1,42 20
F 16 8 2 2,66
G 50 19 2,63 3,57
H 13 12 1,08 1,85
1 28 11 2,54 9,33
J 54 14 3,85 9
K 198 99 2 3,53
Moyennes 39,74 18,38 2,16 6,15
Source: NYANTUDRE (2001)
L'index est une estimation du nombre moyen d'insémination et de réinsémination.
par femelle inséminée. Dans un certain sens, ce paramètre peut conduire à une
estimation de l'efficacité et du coût financier de l'opération par femelle inséminée.
Ainsi, pour une opération efficace, l'index doit être inférieur à 2.
L'index moyen obtenu par lePNPDL est de 2,16. Une analyse par ferme montre
également des valeurs supérieures à 2, ce qui nous permet de dire que l'opération
d'lA n'a pas été très efficace au cours de ce programme.

45
3 - EVOLUTION DES TAUX DE GESTATION
Tableau n 0 10: Evolution des gestatiàns et des mises- bas
Avortements
Mortalité post- Produits
Fermes
Mortinatalité
% natale vivants
A 100 0 0 0
B 33,33 0 0 66,66
C 0 0 0 100
D 50 0 0 50
E 0 0 0 100
F 0 0 0 100
G 0 0 6,66 93,33
H 0 0 0 100
1 0 0 0 100
J 0 0 0 1-00
K 0 0 3,34- 96,55
Moyennes 6,41
°
sèurce: NYANTUDRE (2001)
2,56 91,03
Les données disponibles ne permettaient pas d'évaluer les performances de
production et les paramètres de reproduction chez I~s métisses. Il a été remarqué
cependant que cés métisses s'adapteraient assei bien aux conditions locales
d'élevage. Quelques bergers leurs reprochent cependant leur grand appétit et leur
manque de dynamisme. Il semble aussi que les sujets plus avancés en âge
supporteraient moins bien la chaleur que les sujets plus jeunes. Par contre, aucune
sensibilité particulière aux maladies n'aurait encore été observée.

CHAPITRE 2 : LE PROJET D'APPUI A L'ELEVAGE
(PAPEL) AU SENEGAL
Le PAPEL fut initié en 1993 par l'Etat sénégalais avec l'appui financier de la
Banque Africaine de Développement (BAD). Ce projet a plusieurs objectifs parmi
lesquels on peut citer:
- L'intensification des productions animales et l'association élevage agriculture
afin de stabuler le bétail, seul gage d'une production intensive.
- Promouvoir l'utilisation des biotechnologies dont l'lA en milieu rural. Ce volet
vise à infuser du sang nouveau dans le cheptel autochtone en vue de rehausser le
potentiel génétique.
Nous présenterons le bilan de quatre années de travail réalisé en quatre phases
d'après LAMINOU (1999).
- Phase 1 : 135 vaches (programme 1995).
- Phase Il: 120 vaches (programme 1996).
- Phase III : 927 vaches(programme 1997)
- Phase IV : 781 vaches(programme 1998)
L'effectif total est de 1963 vaches de race Gobra.
1 - TAUX DE"SYNCHRONISATION
La méthode de synchronisation utilisée est celle du CRESTAR + P~ + PMSG.

47
Tableau n011.: L'effectif synchronisé selon le programme.
Phases
Effectifs
synchronisé
Apparition des
chaleurs
Perte d'implant
Phase 1 122 114 (93,4%) 1 (0,9%)
Phase" 97 93 (95,9%) 3(3,1%)
Phase III 764 - -
Phase IV 781 - -
Total 1764
207
(94,65%)
(2%)
Source: LAMINOU (1999).
Sur 219 vaches traitées, 207 sont venues en chaleurs soit un taux de
synchronisation global de 94.6% en moyenne.
On constate que ce taux est
sensiblement égal à celui obtenu par DIADHIOU (94,4% avec la même méthode et
sur la race Gobra au Sénégal) en 2000 . et par BOLY et aL, (94,2%) en 2001 au
Burkina Faso sur des zébus Azawak avec la même méthode. Cependant, il est.
important de noter que ce taux a varié e~ fonction de plusieurs facteurs tels que la
note d'état, le moment des chaleurs, le délai moyen de retrait des implants et le
1
mort,ent d'insémination.
Ce résultat nous permet de confirmer que les vaches de race zébu répondent bien
à l'induction d'oestrus par le Crestar.
2 - TAUX DE FECONDITE
Le taux de fécondité moyen obtenu en quatre années est de 43,41 %. Ce taux se
situe à cheval entre ceux obtenus par l'UNCEIA (66,70% et 41,40%) en1998 chez
des vaches charolaises en France. Cependant, ce taux apparaît inférieur à celui
obtenu au Mali par le PDAP( 56%). Par contre. ce résultat est satisfaisant en
comparaison avec ceux obtenus au Burkina: 38% par le PNPDL, 24% par ZONGO
et al, 2001 chez des zébus Azawak.

On peut donc dire que le protocole de synchronisation ainsi que l'environnement
technique de l'lA ont été maîtrisés au cours de ce programme au Sénégal, car les
résultats obtenus sont proches de ceux que\ l'on pourrait observer avec la monte
naturelle. Mais ce résultat serait mieux apprécié par le calcul de l'index
d'insémination que nous n'avons pas pu calculer avec les données disponibles.
48
Tableau n012 : Taux de fécondité selon le programme
Phases
Nombre de vaches inséminées
et fouillées
Taux de fécondité
1 105 61 (58,09%)
"
91 ·67 (73,6%)
III 699 250 (33,77%)
IV 540 245 (45,29%
Total 1435 623 (43,41 %)
Source: LAMINOU (1999).

CHAPITRE 3 : LE PROJET DE DEVELOPPEMENT DE
L'AGRICULTURE f?ERIURBAIN (PDAP) DE BAMAKO
Trois projets successifs financés par la coopération française se sont succédés
entre 1989 et 1999 dans le domaine de l'appui à la filière lait périurbaine.
Les deux premiers, le Projet de Développement de la Production Laitière (PDPL),
- ~
1989-1992 et l'Opération d'Appui aux-Eleveurs Périurbains (OAEP), 1992-1994 ne
s'intéressaient qu'à la filière lait tandis que le dernier, le Projet de Développement
de l'Agriculture Périurbaine (PDAP), 1994-1999 s'intéressait plus largement à tout
le secteur agricole périurbain. L'lA a constitué pour les deux premiers projets
l'activité principale, mais celles-ci n'avaient pas pour objectif de la privatiser.
L'objectif de leur action était de diffuser d'avantage la génétique "exotique au
maximum et de vulgariser la technique. Le PDAP avait au contraire pour objectif
d'autonomiser au terme de son mandat, L'lA selon des modalités qui lui restaientà
déterminer.
Ces trois projets ont réalisé au cours de ~es dix années d'activités environ 7000
I.A.P pour la plupart à Bamako mais également en zone cotonnière (C.M.D.T.) et
autour de certaines villes secondaires du pays. Le PDAP étant le seul prestataire
d'lA du pays, il a en 1995 reçu mandat du gouvernement d'assurer la couverture de
tout le territoire.
1 - BILAN DES ACTIVITES DU PDAP
1.1 Réalisation d'lA.
Sur le plan des réalisations, le Mali est un des pays au premier rang dans la sous
région sahélienne pour cette activité tant pour les effectifs totaux inséminés que par
la proportion des femelles bovines métisses en âge de reproduire.
De 1990 à 1996 environ 5000 inséminations artificielles premières (IAP) ont été
,
réalisées dans le cadre du programme laitier dont 600 inséminations en hors zone

(Mopti, Ségou,· Fana, Koutiala, Bougouni, Sikasso et Djoila) soit 12% des
réalisations globales.
50
Le calcul de l'index d'in~émination (nombre d'interventions 1 nombre de femelles
nous donne la valeur de 1,017 qui est inférieur à 2, ce qui témoigne de l'efficacité
de ce programme.
L'évolution du nombre d'I.A. réalisées est représentée dans la figure suivante pour
la période 1990-1996.
Figure 3 : Situation des taux de gestation
1200
1112
1000
800
600
400
200-/
O-f-----,----,---,..---r-----,---...,------{
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
• Nbre lA
réalisées
o Nbre lA
fécondantes
0% de réussite
Source: TAMBOURA 1997
De 1990 (lancement du programme laitier en zone périurbaine) à 1996, les
réalisations en matière d'lA depuis 1990 ont
évolué en dents de scie jusqu'en

1993 date à partir de laquelle on a enregistré une progression continue. De 1994
à1996, suite au programme de consolidation entrepris par le PDAP le nombre d'LA
a connu une amélioration continue pour atteindre 1112 lA en 1995. Toutefois, suite
au passage à la vérité des prix sur chaleurs induites, le nombre d'LA réalisées en
1996 a chuté de 23,11 % par rapport à1995.
)
1.2. Fertilité des femelles synchronisées
51
Sur le plan de fertilité, les taux de gestation apparent en IAP,.sont portés à la
figure 3 t.
L'analyse statistique des taux de gestation à l'œstrus induit a montré que le taux de
réussite moyen en LA.p. est de 56%. Toutefois, on note une variabilité du taux de
fécondité allant de 59,70% pour 1996 à 50% pour 1990.
" ressort de l'analyse des variables que le taux de gestation sur chaleurs induites a
été amélioré suite à la performance de la conduite du troupeau.
Ainsi, le taux de réussite moyen en LA.p. à 56% est voisin de celui. observé en
saillie naturelle (60%) chez nos femelles bovines locales. Cependant, il est tout à
fait comparable à celui déjà obtenu chez les femelles croisées malgaches (57%)
après chaleurs induites.
Toutefois, il reste supérieur aux taux de fertilité enregistrés ~au Maroc (54%) et au
Burkina- Faso (30%) sur la race Ankolé après chaleurs induites (TAMBOURA,
1997).
Ces résultats confirment d'une manière générale que les femelles répondent bien à
l'œstrus induit et que la maîtrise du processus par les équipes techniques du PDAP
a été correcte.

52
2 - TAUX DE VELAGE
Sur le plan de contrôle de naissances, le taux de vêlage observé est d'environ
97%. Ce taux de vêlage est cependant pratiquement comparable à celui obtenu sur
les troupeaux conduits en monte naturelle. Toutefois, les échecs sont dus à des
cas de non-retour de chaleurs et à de fortes mortalités embryonnaires et/ou
fœtales.
D'après le recensement du cheptel métis bovin effectué en 1996 environ 3069
métis Montbéliardes vivent dans les élevages périurbains de Bamako dont 70%
issus de l'lA.
3 - MORTALITE DES VEAUX
Figure 4 : Taux de mortalité des veaux de 0 à 6 mois
600
500
400
200-/
12 10,5
-1-2-
390
498
398
• (%) de mortalité
0-;
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
o Nbre.de vèaux
identifiés
Source :TAMBOURA (1997)

En moyenne, le taux de mortalité des veaux âgés de 0 à 180 jours était de 8,69%.
Cependant, on note une variabilité des taux de mortalité des veaux allant de 5,17 à
12%.
S3
"-
On remarque que la mortalité était plus forte les trois premières années. Cela peux
s'expliquer par le fait que les éleveurs n'étaient pas encore habitués à l'élevage
des veaux métis; il est à signaler que le taux de mortalité des veaux
enregistrés
en 1996 était imputé à la fièvre aphteuse qui avait sévie dans la zone. On a par
ailleurs constaté une variation du taux de mortalité au cours de l'année, due aux
aléas climatiques.
Le sexe n'avait aucun effet sur la mortalité des veaux qui s'établissait en moyenne
à 4% pour les femelles et 4,69% pour les mâles; les veaux bénéficiaient des
mêmes types de soins quelque soit leur sexe.
4-PERFORMANCESPONDERALES
En moyenne le poids à la naissance était de 30 kg (120 observations) mâles et
femelles confondus. Les données sur l'évolution pondérale des croisés
montbéliardes sont portées au tableau suivant:
Tableau n013 : Evolution pondérale des croisés montbéliardes de 0 à 6 mois.
Poids moyen de 1 à 3 Poids moyen de 3 à 6 Gain moyen
Taureaux
mois en kQ mois en kg -quotidien en g
utilisés
mâles femelles mâles femelles mâles femelles
Abraha 66 63 115 108 544 500
~
Aurochet 60 58 105 103 500 500
But 59 57 111 107 577 555
Menhir 60 55 110 100 555 500
Tartars 63 59 105 101 466 460
Univary 56,S 43 100 94,5 483 472
Source: TAMBOURA (1997)

L'analyse des données de ce tableau montre que indépendamment du sexe, les
produits issus de Abraham, Tartars, Aurochet et Menhir sont plus lourds que les
produits issus de But et Univary.
S4
Cependant, les gains de poids observés chez les produits issus et Menhir sont tout
à fait satisfaisants (577-555 et 555-500 gl jour) respectivement chez les mâles et
les femelles.
5 - INCIDENCE ZOOTECHNIQUE
Une étude menée par le PDAP en 1997 a permis d'observer une nette amélioration
de certains paramètres de reproduction chez les F1.
Tableau n014 : Paramètres de reproduction des F1 et des races locales
reproductrices
Paramètres Race locales F1
Ages 1 ère saillie fécondante (mois) 29-40 18-20
Intervalle VIV 18-21 11-13
Age 1er vêlage (mois) 45-49 27-29
Intervalle V 1SF V IIF (mois) 9-12 1,5-4
Source: PDAP (997)
Il est claire que ces différences peuvent aussi être liées au surplus de soins
accordés par les éleveurs à ces métis à cause de leur prix de revient plus élevé.
Le suivi effectué par le PDAP sur les femelles en lactation a montré une
augmentation sen'sible de la production laitière chez les métis de la première à la
troisième lactation par rapport à leurs parents locaux.

55
Tableau n 0 15 : Production laitière (en litre) des vaches locales et des métis.
Rang de lactation Zébu maure Zébu peul Métis
1 1003 897 1972
Il 1398 1275 2598
III - - 3461
Source: PDAP (1997)
6 - INCIDENCE SANITAIRE
Le métissage avec les races exotiques entraîne une perte de rusticité qui se traduit
par une plus grande sensibilité des croisés à certaines enzooties. Les enquêtes au
niveau des troupeaux métis (PDAP) ont montré une forte prévalence (90% des
effectifs) des pathologies parasitaires (tiques, trypanosomes) contrairement aux
remarques faites par les bergers au niveau du PNPDL ( où il n'a été observé
aucune sensibilité pathologique). En outre, de nombreux cas de der.matoses ont
été signalé chez les robes pies. Des cas de fièvre aphteuse ont été également·
signalés dans ces troupeaux.

CHAPITRE 4 : ANALYSE ÉCONOMIQUE DE
L'INSÉMINATION ARTIFICIELLE
1. ANALYSE DES COUTS
1.1. Le coût du traitement d'induction des chaleurs
Pour juger de l'opportunité de retenir un traitement dans l'intensification des
productions animales, l'aspect coût du traitement doit être envisagé et comparé
avec les possibilités réelles de l'éleveur africain.
Ainsi, selon OKOUYI (2000) le prix de revient d'un traitement exprimé en hors taxe
est le suivant:
Tableau n 0 16 : Coût du traitement d'induction des chaleurs
Désignation
Quantité nécessaire par
traitement
Prix (CFA)
Spirale vaginale PRID 1 dose 3980 F
Prostaglandine Enzoprost ® flacon de 5 ml 1 800 F
PMSG flacon de 2 ml 490 F
Total
-
6270 F
Crestar ® 1 dose 3040 F
Prostaglandine flacon de 5 ml 2200 F
~.
PMSG flacon de 2 ml 1 050 F
Total
6290 F
Source: OKOUYI (2000)

57
1.2. Les coûts d'importation et de conservation de la semence .
Tableau n017 : Fourniture de semence bovine de race pure MONTBELIARDE
Désignation du taureau Quantité P.U. Ex w FCFA Total FCFA
HOLLANDAIS 1 SOO 3 000 4 SOO 000
Emballage 1 2S0 000 2S0 000
Total Ex w roulant 4 7S0 000
Frais de mise à FOB 84 000
Total FOB 4834 000
Transport 283 000
Assurance 17 000
Total à l'aéroport de Bamako S 134 000
Source: Rapport 1ER (2000)
On note que le.coût d'importation de 1S00 doses de semence remontait à
S 134 000 FCFA au Mali en 2000, soit 3 422 francs CFA la dose de semence.
La semence se conserve en permanence dans l'azote liquide. " faut que
l'approvisionnement en azote liquide soit fiable et à un prix raisonnable. Le pfJx de
l'azote liquide est un fac.teur limitant surtout pour les petits centres. Ainsi, au
Sénégal, le prix de l'azote liquide coûtant 4 000 F CFA le litre à Dakar, revient aux
alentours de4 SOO F CFA à Kolda. Au CIRDES à Bobo-Dioulasso, le litre d'azote
coûte 3 000 F CFA. Pour préserver la qualité des semences, le. niveau d'azote doit
être rehaussé régulièrement tous les 10 jours (3 fois par mois pendant les périodes
de chaleurs et 2 fois par mois pendant les saisons froides) pour éviter les effets de
l'évaporation. Notons que les bombonnes de stockage ont une capacité variant·
entre 2S et 60 litres.

Hors le prix d'achat des semences, l'achat d'azote liquide à Dakar revient pourplus
de 55% du prix de revient d'une insémination.
58
1.3. Evolution du prix de revient (hors amortissement)· de l'acte
d'insémination artificielle au
Mali avant et après privatisation
Les données ci-après sont obtenues avec insémination artificielle double sur
chaleur induite.
Conformément aux objectifs visés par le PDAP au Mali,."insémination artificielle a
été totalement privatisée à la clôture du dit projet. Les fonctions ainsi que le
matériel du projet ont été transférés aux structures d'insémination artificielle privées
qui étaient légalement installées: GIEIA ( Groupement d'Intérêt Economique et
d'Insémination Arti'Ficielle) et CIATE (Centre d'Insémination Artificielle et Transfert
Embryonnaires).
Tableau n 0 18: Evolution des prix
Après
Composante du prix de L'lA Avant privatisation (1998) privatisation
(2001)
Paillettes 10 060 11 000
-
Produits de synchronisation 11 860 4 900
Azote 2860 5 480
Frais divers (carburant, frais 4900 3 170
de bureau, téléphone... )
Salaires et charges sociales 8 000 7 445
Total 37680 31 995
Prix facture 30 000 32 000
Marge brute· -7680 a
~.
Source: BELLINGUEZ (2001 )

* l'éleveur peut lutter contre la stérilité par une intervention précoce en
contrôlant les saillies et les pourcentages de réussite;
* on peut réaliser le croisement industriel et bénéficier ainsi du phénomène
d'hétérosis. Cependant, dans le contexte tropical, son utilisation reste liée à celle
des techniques de groupage de chaleurs (synchronisation et/ou induction de cycles
"­
sexuels). Néanmoins, si elle est judicieusement comt::>.inée aux techniques de
groupage des chaleurs, l'lA peut contribuer à une meilleure gestion de l'élevage à
travers:
* la réduction de l'âge au premier vêlage et de l'intervalle entre mises bas;
* le regroupement des naissances en fonction des saisons, le tout
contribuant à un allongement de la carrière reproductive des femelles.
34
4 - LE MOMENT D'INSEMINATION ARTIFICIELLE
Il est fonction des paramètres suivants d'après PAREZ (1983):
- Moment de l'ovulation de la femelle (14h environ après la fin des chaleurs),
- durée de fécondabilité de l'ovule ( environ 5h),
- Temps de rem~ntée des spermatozoïdes dans les voies génitales femelles
(2 à 8h) durée de fécondabilité des spermatozoïdes (environ 20 h).
La mise en concordance de ces divers paramètres montre qu'il peut y avoir
possibilité de fécondation avec une insémination réalisée entre 12 à18 h) après le
début des chaleurs. L'observation pratique des fécondités obtenues en fonction du
~
moment de la mise en place de la semence' confirme ces résultats et montre
également que les résultats sont encore satisfaisants dans les 6 heures qui suivent
(Jusqu'à 24 11)
après le début de l'œstrus, alors qu'ils sont insuffisants pour les
mises en place dans les six (6) heures qui précèdent ( entre 6 et 12 h -après le
début des chaleurs). La variabilité du moment de l'ovulation (ovulation précoce,
ovulation tardive) combinée avec la variabilité de la conservation du pouvoir
fécondant du spermatozoïde dans les voies gé,nitales de la femelle est responsable
. de la variabilité du résultat obtenu selon les femelles inséminées dans les mêmes
délais. En pratique usuelle, une vache en chaleur le matin est inséminée le soir ou

La privatisation a permis de faire baisser de manière notable le prix de' revient
d'une lA de telle sorte que, malgré la disparition de la subvention, les prix de la
prestation ont pu rester à un niveau voisin de celui de 1998 (BELLINGUEZ, 2001).
Malgré la baisse du prix d'achat des paillettes auprès des fournisseurs, ce poste de
dépense ne diminue pas car l'administration qui commercialise maintenant les
semences répercute les coûts de stockage (azote) sur le prix de vente au détail. Le
poste azote a considérablement augmenté en raison de la disparition du régime
hors taxe réservé aux projets, de la baisse du nombre d'lA réalisées (les quantités
d'azote consommé sont peu dépendantes du nombre d'.A réalisées), et de la forte
hausse du prix de vente de ce consommable sur le marché malien. Actuellement,
les inséminateurs se' versent en salaires tout ce qui n'est pas dépensé en
consommable, et il n'y a donc pas de bénéfice ni d'amortissement réalisés.
59
2 - ANALYSE DE LA RENTABILITE DES EXPLOITATIONS
Les incidences économiques ont fait l'objet de peu d'investigation de la part des
chercheurs. Cependant, cet aspect focalise de plus en plus l'attention des
professionnels.
La rentabilité des croisements exotiques étant la condition de leur survie, il devient
impératif de l'explorer. Au Mali, DEBRAH et al., (1995) cités par BOLY et LEROY
(1999) et le PDAP (1997) se sont penchés sur ce problème.
Le PDAP (1997) a procédé a une typologie des exploitations situées dans la zone ..
périurbaine selon le pourcentage de métis dans le troupeau. Trois catégories ont
été identifiées :
Type 1
Type Il
Type III
75 -100% de métis
50 - 75 % de métis
25 - 50 % de métis
La structure du troupeau figure dans le tableau suivant:

60
Tableau n 0 19 : Structure moyenne de troupeau des trois types d'exploitation
Structure des
Type 1 Type" Type III
exploitations % % %
Vaches Totales 28 36,36 24 30 35 .42,68
Vaches traites 25 32,46 20 25 17 20,73
Génisses 8 10,38 17 21,25 10 12,19
Taurillons 2 2,59 7 8,75 5
Velles 7 9,09 7 8,75 8 6,09
Veaux 5 6,49 4 5 6 7,31
Taureaux 2 2,59 1 1,25 1 1,21
Total effectif 77 100 80 100 82
Source: Enquête PDAP (1997)
BOLY et LEROY (1999) rapportent des structures comparables pour les unités
vilfageoises, les parcs communaux et les concessions.
Tableau n 0 20 :Structures comparables pour les unités villageoises, les parcs
communaux et les concessions.
Unités Parcs communaux Concessions
-
villageoises rurales
Femelles 16 70 67
Mâles castrés 11 0 10
Mâles entiers 24 30
""
1
23
Source: BOLY et LEROY (1999)
La vocation de ces élevages est affichée eu égard au pourcentage élevé des
. .
femelles dans les troupeaux. On note cependant une différence dans les structures
des trois types identifiés par le PDAP (1997) avec une augmentation progressive
des femelles en reproduction du type III au type 1. Les types" et III semblent être

61
des stades transitoires vers le type 1 avec un troupeau composé essentiellement
de laitières métisses.
Les performances économiques, selon les résultats du PDAP (1997) sont
meilleures chez le type 1comparativement aux deux autres (cf. tableau 21).
Tableau n 0 21 : Coût apparent de production du litre de lait et marges bénéficiaires
réalisées dans
les trois types d'exploitation.
Exploitation Type 1 Type Il Type III
Nombre moyen de vaches traites par exploitation 25 20 17
Production moyenne de lait 1an 1litre 49789 28287 13231
Çharges moyennes 1an ( F CFA) 8552391 7019000 2688875
Coût unitaire moyen de production (F CFA) 187 248 205
Prix unitaire moyen de vente (F CFA)/litre 218 250 275
Marge bénéficiaire net (F CFA) 31 2 70
Source: Enquête PDAP, 1997.

1 Nombre
62
Tableau n022 : Rentabilité économique de la production
Système de production
Concessions Parcs Unités
rurales communaux villageoises
de laitières 1unité de production 11 6 13
Coût variable 1laitière 1jour (CFA) 412 239 44
* Alimentation (P.1 00) 51 50 37
* Transport (P.1 00) 29 9 9
* Màin d'œuvre (P.100) 6 33 50
* Soins vétérinaires (P.1 00) 7 3 2
* Divers (P.1 00)
"-
7 5 2
Production de lait (litre 1laitière 1jour) 2,7 1,6 1,0
CoCJt unitaire de production (F CFA) 1litre) 153 (110-95) 147 (62-408) 44 (15-76)
Prix du lait 150 à 250 150 à 250 100 à 150
Bénéfice net (F CFA 1litre) -3 à 97 3 à 103 36 à 106
Source BOLY et LEROY (1999)
Les coûts de production ne suivent pas l'augmentation de la proportion de f'!létis
dans le troupeau. Il est cependant plus élevé dans le type Il, probablement à cause
du pourcentage élevé de femelles non productives (génisses et velles). Les coûts
rapportés par le PDAP en 1997 (218 à 275 F CFA par litre) sont sensiblement plus
élevés que ceux rapportés par BOLY et LEROY en 1999 (44 à 153 F CFA par litre).
Cela serait lié à l'inflation due à la dévaluation. Conséquemment, les marges
bénéficiaires diffèrent selon les auteurs (3 à 106 FCFA) par litre selon BOLY et
LEROY en 1999 et 2 à 31 FCFA Il selon le PDAP en 1997.

CHAPITRE 5 : ANALYSE DES CONTRAINTES ET
PROPOSITIONS DE, SOLUTIONS
Pour une telle analyse, il est indispensable de tenter d'identifier les conditions dans
lesquelles on peut entrevoir un possible développement de l'Insémination
Artificielle en Afrique.
Selon la F.A.O (1993), il existe trois types de contraintes qui s'exercent en amont
d~ l'lA, relatives aux structures de l'élevage, aux niveaux zootechniques et à
l'environnement humain. En aval, des contraintes liées aux techniques de
production,' et la valorisation des produits d'origine animale. Cependant, ces
----facteurs' situés en amont et en avalant une interaction avec la technologie propre
de l'Insémination Artificielle comme l'indique la figure suivante:
Figure 5 : Environnement technique influençant le développement de l'lA
Zootechnie
- alimentation
sanitaire
amélioration génétique
Elevage
- structure
- infrastructure
Organisation
- encadrement
- vulgarisation
Valorisation des
produits
Source: FAO(1993)

64
1 - CONTRAINTES LIEES A L'ELEVAGE
1.1 Les structures d'élevage
Classiquement, on rencontre sur le terrain les structures d'élevage suivantes
d'après la F.A.O (1993).
- Les fermes institutionnelles, le plus souvent de nature dite "expérimentale" ; on
peut citer comme exemple la ferme expérimentale de \'EISMV de Dakar, la ferme
expérimentale de l'Université de Ouagadougou (Gampela), la ferme expérimentale
du CIRDES (Banakéledaga) à Bobo-Dioulasso.
- Les fermes privées de type "pseudo-industriel", à vocation laitière et contenant le
plus souvent du matériel exotique :c'est le cas de la ferme de Niacoulrab à Daka,
ainsi que I(e Monastère de Koubri au Burkina-Faso.
- Les fermes de type "Ranching" comprenant un grand effectif de bovins destinés
en bout de chaîne à l'engraissement.
- Les fermes en milieux villageois, dites traditionnelles, mais sédentaires.
- Les troupeaux transhumants.
Lès trois premiers types de fermes sont aptes à accepter l'Insémination
Artificielle. En se concentrant sur les fermes de milieux villageois de nature
séde~ntaire, on trouve deux types de structures: d'une part les élevages maintenus
en pâturage et rassemblés en étables, en général la soirée et la nuit et d'autre part
les étables dites fumières d'olJ les animaux ne sortent pratiquement jamais (zones
à forie densité humaine). Les contraintes de ces deux types de structures sont
différentes. Dans les élevages exploités en pâturage, on trouve une grande
hétérogénéité avec deux particularités à identifier: d'une part, leur dispersion sur le
terrain, et d'autre part, la présence de mâles "vagabonds".
'V
La concentration des animaux est un facteur essentiel de développement de l'LA,
tant pour des, raisons. pratiques qu'économiques, et il est actuellement fortement
recommandé de ne concentrer les efforts d'un tel développement que là où une

~ '.. '~.-: ... _...., ..
densité de bétail est suffisante et si possible regroupée en villages denses. Une
unité susceptible d'être l'objet d'un développement de l'lA avec succès doit
comprendre sur un rayon de 20 km environ une dizaine de milliers de têtes de
femelles en âge d'être à la reproduction.
65
La structure d'élevage en déplacements vers les points d'eau avec possibilité de
mélange des troupeaux, entraîne à l'inverse des étables fumières des problèmes
liés à la présence de mâles "vagabonds" qui compliquent le recours à l'lA. Partout
où les méthodes traditionnelles favorisent la séparation des sexes ou quand les
plans de développement contribuent à former des ateliers d'engraissement de
mâles, la probabilité de succès de l'lA. s'en trouvera renforcée et vice versa.
Le dernier type d'élevage, nomade, se prête mal au recours à l'lA.
1.2. L'infrastructure
Le problème des infrastructures est souvent mis en avant dans les difficultés de
diffusions de l'I.A.
Ce problème a également été évoqué par des personnes ressources avec
lesquelles nous nous sommes entretenus au Burkina Faso (Station Kamboinsé de
l'INERA).
Si cette logistique peut être souvent assez facilement assurée pour les trois
premiers types de structure d'élevage, en milieu villageois, plusieurs options se
présentent, et il faut essayer d'en préciser les avantages et les inconvénients pour
tenter d'adopter le mode le plus efficace de distribution des doses d'I.A. Une
inadéquation patente est parfois à l'origine du désintérêt des éleveurs pour ce
mode de reproduction artificielle.
• 1ère option: disponibilité en village de doses congelées de semence et
insémination par une personne du village entraînée à cet effet. Ce type de
logistique prés"ente des avantages certains pour l'insémination des femelles
spontanément en chaleur et contribue à réduire les frais de déplacements.

66
.Cependant, des essais ont montré que dans la grande majorité des cas, ceci
conduisait à un échec patent, lié soit à des difficultés de réapprovisionnement
. régulier en azote liquide, soit à une impossibilité de trouver une attention
persévérante du personnel formé.
• 2 ème option: insémination sur chaleurs spontanées à partir d'une tournée
effectuée par un technicien inséminateur; cette formule présente de nombreux
avantages évidents mais suscite aussi quelques réserves liées à la motivation du
technicien, à l'état d'entretien des véhicules et de voies de communication, et enfin
à la longueur de la tournée en kilomètre et en temps; il est recommandé de ne pas
dépasser 60 km environ et une durée de deux heures au delà desquelles l'attention
diminuée du technicien contribue à réduire son efficacité ou augmenter les
incidents de parcours.
Un travers souvent observé lors de telles tournées est la sorte de routine qui
s'installe plus au moins rapidement et qui entraîne une faible activité d'lA. Le choix
de la tournée en milieu à forte densité est évidemment indispensable, mais il faut
veiller à rappeler fréquemment aux éleveurs de la zone, l'existence d'un tel circuitpar
l'organisation régulière de réunions, ou de toute autre sorte d'animation.
La fréquentation de tels circuits dépend aussi de la distance moyenne parcourue
,
par les éleveurs pour se rendre le long de cette tournée. Une telle distance devrait
se situer autour de 2-3 km, au-delà desquels l'intérêt des éleveurs. tend à se
r-elâcher. Pour que ces tournées prennent toute leur efficacité, il est recommandé
de ne pas y recourir trop tôt lors de la mise en place d'un programme d'lA. Il
convient d'attendre que les éleveurs soient plutôt convaincus de l'intérêt de cett'3
technologie, par exemple en ayant pu observer les premiers produits issus d'lA.
• 3 ème option: insémination sur chaleurs spontanées à des lieux de
rassemblements fixes: ce procédé a présenté deux types d'inconvénients en
Afrique du Nord: d'une part, cela concourt à allonger souvent d'une façon
excessive les déplacements des femelles et d'autres part, cela a parfois contribué
à augmer-lter la vitesse de diffusion d'enzooties.

67
• 4 ème option: insémination artificielle après maîtrise des cycles. Cette
technique présente l'inconvénient évident d'un surcroît de coût. Nous avions
constater ce fait dans le cadre du PDAP au Mali. Pour ce faire, cette option ne
saurait être l'objectif à long terme d'un programme d'lA. En revanche, elle est à
conseiller en début de programme, à condition d'être l'objet d'accompagnement
technique.
A grande échelle, il a été montré (BHOSREKAR et al., 1986) qu'elle contribuait à
diminuer le coût du veau né d'lA de plus de 2 fois, due à une réduction importante
du nombre de kilomètres par lA .
• Sème option: insémination artificielle en ferme.
Partout où le réseau de communication le permet, il est évidemment possible de
recourir à l'.A en ferme par un technicien qui s'y déplace. Sont ainsi avantagés
d'une part les zones à voies de communication dense et d'autre part, les éleveurs
se trouvant sur ces voies.
Dans le cas de difficulté dans la détection des chaleurs, il peut même être proposé
de recourir à la maîtrise des cycles mais très vite les interventions ont intérêt à
1
prendre le schéma indiqué dans l'option précédente.
i
1
2 - CONTRAINTES ZOOTECHNIQUES
Il convient de bien remarquer que le développement de l' lA ne peut pas exister
sans un développement concomitant de tout l'environnement zootechnique.
2.1. Facteurs nutritionnels
L'alimentation correcte est un préalable pour toute tentative d' I.A, faute de quoi les
résultats de fertilités seront particulière~ent décevant. Ce rôle déterminant de
l'alimentation a été démontré par plusieurs études. En effet, L'U.N.C.E.I.A (1995)a

68
initialement en mauvais état corporel (note
2) est plus élevé (48%) chez les
femelles flushées qué chez les témoins (39% ; P< D,OS).
NDIAYE (1992) a démontré au Sénégal qu'une bonne alimentation avait un"'effet
favorable sur le délais d'apparition des chaleurs, l'intensité des chaleurs, ainsi que
la fertilité.
Il faudrait donc développer des réserves fourragères au cours des programmes
pour éviter les effets néfastes du déficit alimentaire.
2.2. Facteurs sanitaires
Semblablement, le niveau sanitaire satisfaisant est une condition requise pour le
développement de l'lA. Un tel niveau se rapporte. d'abord aux maladies
enzootiql)es qui doivent partout où c'est nécessaire, être accompagnées des
mesures de vaccinations appropriées. Des programmes de vermifugation et de
détiquage devraient être mis en place et si possible partout où l' I.A est susceptible
d'être.développée.
4 - CONTRAINTES LIEES A L'ENVIRONNEMENT TECHNIQUE
ILe développement de l'lA ne peut pas exister sans un effort de développement
. .
technique reposant sur une politique de vulgarisation et. d'encadrement
nécessairement exigeante en personnel compétent. Certains projets sont ainsi
<
mort - nés faute d'avoir réussi à générer les moyens y pourvoyant.
3.1. Réseau de vulgarisation
La zone d'implantation de l'lA doit être étroitement insérée dans un réseau de
vulgarisation portant en particulier au plan technique, sur les points suivants
(CHUPIN, 1993) :
- programme de ressources fourragères et complémentation éventuel ;
- programm~ sanitaire.

69
Un réseau doit par définition inclure des éleveurs actifs et responsables. Il est donc
nécessaire de favoriser la tenue de groupements, ou de coopératives traduisant la
participation raisonnée d'éleveurs influant et auxquelles doivent être associés des
"leaders d'opinion" des villages des communautés. Plusieurs exemples montrent
que si les acteurs eux-mêmes ne participent pas à de tels réseaux, il y a peu de
chance que l'lA se développe. Ceci indique en particulier qu'une zone de
développement de l'lA doit être de taille réduite afin d'être proche de la "base des
éleveurs".
'~
3.2. Encadrement des techniciens
L'insémination artificielle est une technique délicate reposant sur une observation
attentive des animaux. Elle ne saurait donc être implantée sans un encadrement
important des techniciens, et donc de moyens financiers. Cet encadrement
comprend: un responsable, cadre supérieur, 3 techniciens et encadreurs de petits
districts regroupés autour des villages ou des collines selon le contexte .Iocal. Cet
ensemble de personnel a pour mission de planifier et d'assurer l'insémination, mais
aussi, l'ensemble technique "préparatoire" et consécutif à l'lA.
4 - CONTRAINTES LIEES A LA TECHNIQUE DE L'INSEMINATION
ARTIFICIELLE
Physiologiquement, la détection des chaleurs souvent discrètes ou se manifestant
pendant une courte durée et souvent la nuit (CHICOTEAU, 1989) constitue une
contrainte majeure, qui n'existe pas dans la saillie naturelle. De plus, le type de
~.
traiJement ainsi que la race des femelles semblent influencer la fertilité à l'œstrus
induit.
4.1. Influence de la méthode de synchronisation sur la fertilité
DIADHIOU (2001) a démontré au Sénégal qu'il existait une corrélation entre la
méthode de synchronisation et le taux de fertilité. A cet effet, il a démontré que la
spirale vaginale (PRID)® donne de meilleurs résultats que l'implant sous cutané

(CRESTAR)®. En outre, OKOUYI (2000) a démontré l'efficacité de l'utilisation du
(PRID)® dans le traitement des chaleurs anovulatoires chez la femelle Ndama.
70
THIBIER (1992) a démontré au Burundi qu'une partie non négligeable des femelles
non gestantes provient de femelles non cyclées lors du traitement, qui ne
répondent pas au traitement et n'ovulent pas dans les deux à trois jours suivant le
retrait de l'implant. Le taux de fertilité obtenu après maîtrise des cycles sexuels
conduit à un taux de gestation de 42% pour les femelles qui ont ovulé (THIBIER,
1992). L'UNCEIA (1997) fourni un taux de gestation de 63,20% chez les femelles
cyclées avant le traitement, et ayant ovulé à la suite du traitement. Le faible taux de
gestation à l'œstrus induit chez les bovins tropicaux est probablement du à
l'altération de la qualité des follicules par les conditions environnementaux
(LEYMARIE et al., 1991).
4.2. Influence du moment de l'I.A sur la fertilité
L'lA doit se faire dans la demi-journée suivant celle où apparaissent les chaleurs
DUDOUET(1999).
A partir de ces observations, l'inséminateur s'organise pour inséminer le matin, les
femelles déclarées en chaleurs la veille au ~oir, et en fin de journée le soir, toutes
les vaches repérées le matin.
Cepe.ndant, les éleveurs sont souvent confrontés aux difficultés relatives à la
détection des chaleurs qui sont partois silencieuses ou discrètes chez nos races
locales, ce qui peut influencer négativement le moment de l' lA, par conséquent, le
taux de gestation.
5 - CONTRAINTES LIEES A LA VALORISATION DES PRODUITS
La naissance des produits issus d'LA va entraîner des modifications radicales du
contexte économique de la zone. Il faut donc d'abprd valorrser la croissance des.
produits par un suivi sanitaire adéquat afin d'éviter des mortalités intempestives, .

puis permettre une expression du potentiel de croissance de ces animaux. Les
techniques d'alimentation pré sevrage et post sevrage revêtent à cet égard une
importance parfois sous estimée.
71
Il faut ensuite veiller à l'écoulement des produits: les animaux vivants qui doivent
pouvoir être négociés sur le marché à des prix supérieurs à ceux pratiqués pour les
animaux indigènes. Il faudra veiller à éviter des surplus même momentanés, par la
création d'une petite unité de traitement de lait à proximité d'u"ne zone de
développement de l'I.A.

CONCLUSION GENERALE
Le niveau de production laitière de l'Afrique au Sud du Sahara est de 11 millions de
tonnes soit 3,7% du lait mondial (LY, 1994). Cette production est caractérisée par
un déficit structurel car elle est de loin insuffisante pour couvrir la demande
intérieure qui ne cesse de croître. Pour l'essentiel, le lait local est issu de système
traditionnel de production fortement tributaire des conditions climatiques et dont
l'objectif premier est de satisfaire les besoins d'autoconsommation familiale. Une
autre caractéristique de la production laitière en Afrique concerne l'utilisation d'un
matériel génétique très peu performant constitué de races locales qui sont réputées
être de faibles ou mauvaises productrices de lait.
Depuis quelques années,· on peut constater l'émergence d'un secteur moderne et
sémi-moderne dynamique, implantés surtout dans les zones périurbaines, et
favorisé par l'importation de races exotiques à haut rendement, et qui est très
préoccupé par sa rentabilité financière (DIOP,1998). Une amélioration du potentiel
génétique des races locales rustiques et adaptés aux conditions climatiques soit
par le biais du croisement ou par l'utilisation de races pures exotiques avait été
l'une des stratégies dans les projets d'élevage pour augmenter de manière
sensible la qualité et la quantité des productions avec l'utilisation massive d'outils
biotechnologiques de la reproduction comme l'insémination artificielle.
C'est dans ce cadre précis d'utilisation de la biotechnologie que le Centre <
,
International de Recherche - Développement sur l'élevage en zone Sub-humide·
(CIRDES) a initié le projet de recherche sur lequel nous avons travaillé dans le but
de faire le point sur les résultats de l'lA au sein des projets d'amélioration
gënétique de la production laitière en Afrique de l'ouest. L'objectif globale de notre
travail
consistait à établir la situation des taux de réussite en Insémination
artificielle. Les objectifs spécifiques reposait sur l'identification et l'analyse des
contraintes, ainsi que la proposition d'une stratégie de développement de l'lA pour
l'Afrique. Notre étude s'est accentuée sur trois projets:
- Le Programme National Pilote de Développement Laitier (PNPDL) au
Burkina-Faso:

73
- Le Projet d'Appui à l'Elevage (PAPEL) au Sénégal ;
- Le Projet de Développement de l'agriculture périurbaine au Mali .
Les résultats récoltés auprès des différentes structures sont les suivants:
Pour le PNPDL, sur un effectif de 99 vaches de races locales (zébu ou taurine)
synchronisées par la méthode Crestar + PG + réceptal, un taux de gestation de
38,61 % a été obtenu après 198 interventions (IAP + IAR).
Au niveau du PAPEL, la synchronisation par la méthode Crestar + PG + PMSG de
1 764 femelles de race Gobra a donné un taux de gestation de 43.41 %.
De 1990 à 1996, sur un effectif de 4919 femelles zébus maures et peul, le PDAP a
enregistré un taux de réussite moyen de 96 % après 5 000 interventions.
Ces taux de gestations plus ou moins faibles obtenus dans les différents projets
s'expliquent par l'existence de multiples facteurs qui limitent l'extension de cette
biotechnologie. On distingue:
Les contraintes internes
- Les contraintes liées au troupeau et à l'éleveur.
Ces contraintes sont physiologiques et se traduisent par l'incapacité des éleveurs à
détecter les chaleurs discrètes et fugaces chez les races tropicales.
- Le problème d'infrastructures
En effet, les moyens de communication et de déplacement limités entravent la mise
en place d'un service efficace sur le terrain, et économiquemen.t rentable.
- Les contraintes liées à l'organisation de la distribution
Il s'agit des problèmes liés à l'approvisionnement en semence et en azote.
- Les difficultés économiques

74
Sur le plan économique, se situent les problèmes liés au coût des intrants. Il s'agit
des coûts du matériel des coûts d'importation de semence et d'approvisionnement
continu en azote liquide.
Les contraintes externes
Il s'agit de l'insuffisance de sensibilisation des éleveurs et la gestion technique
défaillante des exploitations.
La valorisation des avantages de l'I.A. passe donc en amont par la maîtrise des
conditions d'élevages, et en aval par l'existence de transformation des produits.
Cependant, les Etats africains doivent résoudre les problèmes de
l'approvisionnement aussi bien en semence et en azote liquide afin de rendre cette
technique économiquement rentable.

33
plusieurs pays ont tenté de mettre sur pieds des services nationaux d'lA. A la fin
des années 1970, il a été recensé dix sept (17) pays de l'Afrique du Nord et du Sud
qui possédaient un tel service (PAREZ,1983). Cependant, quelques dix années
plus tard, au moins la moitié d'entre eux avait soit une activité réduite, soit plus
d'activité du tout (FAO, 1993).
3 - INTERETS DE L'INSEMINATION ARTIFICIELLE
Ils se situent à plusieurs niveaux:
- Intérêts d'ordre génétique
En comparaison avec la monte naturelle, l'lA permet d'augmenter le nombre de
descendants par mâle, et de dissocier dans le temps et l'espace les lieux de
production et de mise en place de la semence. Elle permet en outre d'accroître
l'efficacite de la sélection en plusieurs postes: Pour l'évaluation des mâles, elle est
utilisée pour établir des connexions entre élevage ou pour planifier le testage en
ferme ( INRA,1983), ce qui se traduit à la fois par une meilleure prise en compte·
des effets troupeaux et par une augmentation du nombre d'informations sur chaque
candidat. Pour l'utilisation des reproducteurs sélectionnés, L'lA améliore
sensiblement la qualité des accouplements raisonnés (un reproducteur élite
pouvant être accouplé aux meilleures femelles de la population qu'elles soient ou
non dans le même élevage), et augmente le pouvoir de diffusion des bons mâles
dans la base de sélection comme dans les troupeaux non contrôlés.
- Intérêt d'ordre sanitaire
L'insémination artificielle permet de réduire fortement la propagation des maladies
de l'appareil génital en supprimant l'accouplement.
- Intérêt d'ordre écol1omique
Grâce à l'I.A. :
... l'éleveur n'aura plus le souci de nourrir un taureau (qui représente parfois
. un danger) ;
... on peut prévenir les accidents lors de l'accouplement (les césariennes en
particulier) ;

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2 Urtica Il
3 Tchao Il
4 Oyo Il
5 V~ Il
6 ThyphOll Il
7 Univary Il
8 But Il
9
Tanars 1993-1996
10
Amochet 1992-1995
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Meulùr
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- -
12
Abraham 1993-1996
13
Brando 1996
14
Bistro
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- -
15
Embargo
Il
- -
16
Clafoutis - -
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17
Boulogne
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- -
18
Bois le vin 1996
19
April 1996
20
Belindex 1996
21
Canari ,1996
22
Cantadou 1996
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: Zone d'étude bibliographique

RESUME
Sujet: Analyse des résultats de l'insémination artificielle bovine dans les
projets d'élevages laitiers : exemple du Burkina-Faso, du Mali, et du
Sénégal.
Notre étude a concerné trois projets en Afrique de l'Ouest, dans le cadre de
l'utilisation de l'insémination artificielle bovine pour l'intensification de la production
laitière:
- Le Programme national pilote de développement laitier (PNPDL) au Burkina-Faso
Au cours de ce programme, 99 vaches ont été synchronisées par la méthode du
Créstar + PG' + réceptal ; sur 198 intervention (IAP + IAR), un taux de gestation de
38,61 % a été obtenu.
- Le Projet d'appui à l'élevage (PAPEL) au Sénégal
Sur 1764 vaches synchronisées par la méthode Créstar + PG + PMSG, un taux de
gestation de 43,41 % ont été obtenues.
- Le Projet de développement de l'agriculture périurbaine de Bamako au Mali .
4915 vaches ont été synchronisées. Sur 5000 interventions (IAP' + IAR), un taux de
gestation de 56% a été obtenu. .
Ces différents taux de gestation obtenus dans ces projets révèlent l'existence de
nombreuses contraintes qui se situent au Iniveau de l'élevage, la zootechnie,
l'organisation, la technique d'insémination artificielle, et'enfin la valorisation des
produits issues de cette biotechnologie.
L'intensification de la production laitière par l'insémination artificielle passe donc en
amont par la maîtrise des conditions d'élevage et en aval par l'existence de
débouchés.
MOTS- CLES
Insémination artificielle bovine! Elevage laitier/ Afrique de l'Ouest
Auteur: Salimata POUSGA
spousga@caramail.com

SERMENrDES VETERINAIRES
DIPLOMES DE DAKAR
«Fidèlement attaché aux directives de Claude .BOURGELAT,
fondateur de l'enseignement vétérinaire dans le monde, je' promets et
jejure devant mes maîtres et aînés:
- d'avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité
et de l'honneur de la profession vétérinaire,
- d'observer en toutes circonstances les principes de correction
et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays,
- de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune
consiste moins dans le bien que l'on a, que dans celui que l'on peut
faire, .
~
- de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la
générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m'ont
permis de réaliser ma vocation ».
« Que toute confiance me soit retirée, s'il advient que je me parjure»