o_18tuu1ai21m1rpe217v813ip1sn8a.pdf

C'est une chance pour qui veut étudier la formation de notre Bourgeoisie, que
de posséder encore le recensement auquel jurent soumis les Bourgeois en 1527.
Le 8 décembre de cette année, tous ceux qui prétendaient posséder droit de cité
durent justifier de leur droit en présentant leurs Lettres de Bourgeoisie ou, à
défaut, en apportant d'autres preuves 3 . Quelque deux cents se présentèrent,
dont M. Bernard Truffer, archiviste, a bien voulu nous communiquer la liste.
Par la suite, M. Truffer nous a encore aimablement fait connaître plusieurs documents
postérieurs. L'exploration systématique des Archives de la Bourgeoisie
permettra sans doute un jour de compléter la documentation actuellement disponible
; on doit cependant regretter des lacunes dans lesdites Archives, comme
l'absence de procès-verbaux à diverses époques, ce qui limite les possibilités
de recherche.
L'Armoriai de Sion comprend naturellement les familles patriciennes qui, aux
XVII e et XVIII e siècles, ont exercé un rayonnement durable par les fonctions
qu'elles ont remplies dans la cité, par leurs commandements militaires, par leur
influence intellectuelle et artistique. Des familles ont aussi tenu un rôle en vue
à d'autres époques, notamment à l'époque postérieure à la Révolution helvétique.
Aujourd'hui enfin, toutes les familles ressortissantes de notre ville peuvent se
rencontrer dans cet ouvrage. Pour toutes, le blason est considéré comme un
complément du nom, comme une image de la famille. Le blason, en effet, est
objet d'attachement des familles par la tradition qu'il représente, lorsqu'il s'agit
d'armes anciennes ou, dans le cas de compositions plus récentes, par des rappels
du patronyme, du métier, de l'origine de la famille, d'un fait marquant, d'une
ancienne marque domestique, ou par des emblèmes choisis pour leur signification
morale ou religieuse. Bien constitué, un blason ne tarde pas à être très aimé
comme symbole de la famille.
Le présent Armoriai ne se présente donc pas comme une manifestation nostalgique
d'un temps révolu, mais comme une œuvre actuelle ou, selon l'expression
d'un héraldiste vaudois, Olivier Dessemontet*, un «art neuf» qui s'est «développé
rapidement» et dont les compositions forment «l'ornement toujours plus fréquent»
des demeures, ornement que l'on se plaît aussi à faire dessiner sur des étiquettes
de bouteilles ou à graver sur des chevalières. Cet ouvrage s'enracine donc profondément
dans la vie sociale de notre temps.
3 Archives de la Bourgeoisie de Sion, 22/52 et 54, aux Archives cantonales.
4 Olivier Dessemontet, dans Encyclopédie vaudoise, t. 4, 1973, p. 74.
XVIII