Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

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19.07.2014 Views

travaille pas.seuls les hommes peuvent travailler et quant à tout le reste, il s’agit au mieux d’un euphémisme. 4.7 Introduction d’un impôt sur les transactions financières Revenons à la fin à un des remèdes le plus discuté et disputé sur la scène internationale depuis quelques années. Le fait que sur les marchés internationaux les volumes de transactions dépassent d’un multiple les seules transactions nécessaires au bon déroulement de l’économie dite réelle, ainsi que le fait que de telles transactions peuvent engendrer lors de bulles spéculatives des perturbations majeures des marchés a déjà conduit relativement tôt au développement de l’idée d’introduire une taxe sur de telles transactions. Tandis que Keynes 14 en avait déjà proposée une pour les marchés des actions, Tobin 15 l’a fait plus tard pour les marchés des devises et c’est sous le nom de « taxe Tobin » que l’idée a trouvé une certaine popularité au cours de ces dernières années. Puisqu’un certain nombre d’opérations spéculatives se font avec des marges relativement petites, mais réalisées sur de gros volumes, Tobin avait proposé une taxe de 1% sur toutes les opérations de devises. Une telle taxe pourrait déjà empêcher en soi un certain nombre de transactions spéculatives tout en ayant pour effet une atténuation des fluctuations des cours. Mais la taxe en question pourrait aussi générer une recette non négligeable pour le fisc. Aujourd’hui l’idée d’une telle taxe a été remise à étude aussi bien en Grande Bretagne qu’en France et dernièrement en Allemagne. Bien qu’une telle taxe puisse avoir un taux nominal relativement petit, son résultat devrait quand même être assez important. Par exemple son impact en Grande Bretagne a été estimé d’être de l’ordre de grandeur de 4,9% du PIB 16 concernant une taxe de seulement 0,1%. Il n’est donc pas exclu que l’idée d’une telle taxe ne fasse son chemin justement en ces temps-ci : elle apportera une recette non négligeable en temps de crise aux budgets publics qui en ont cruellement besoin et elle servira encore à réduire le potentiel de crises spéculatives futures. A voir donc quels cheminements cette idée va prendre dans les prochaines années. Bibliographie CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (2008) : Evolution économique, sociale et financière du pays 2008. Luxembourg. 14 Keynes (1936). 15 Tobin (1978). 16 Voir Schulmeister e.a. (2009). 67

GOUVERNEMENT LUXEMBOURGEOIS (2008) : http://www.gouvernement.lu/ gouvernement/etat-nation-2009/2008/index.html. KEYNES, JOHN MAYNARD (1936) : The general Theory of Employment, Interest and Money. London. LIGFI - LUXEMBOURG INSTITUTE FOR GLOBAL FINANCIAL INTEGRITY (2010) : Rethinking bank taxation and bonuses. to be published on www.ligfi.org. ROMMES, JEAN-JACQUES (2010) : Finance et éthique. Dans : Actes de la Section des Sciences Morales et Politiques de l’Institut Grand-Ducal, Volume XIII, Luxembourg. SCHULMEISTER, STEPHAN & SCHRATZENSTALLER, Margit & PICEK, Oliver (2008) : A general financial transaction tax – motives, revenues, feasability and effects. Wien. TOBIN, JAMES (1978) : A Proposal for International Monetary Reform. In : Eastern Economic Journal, 1978, 4, Seiten 153-159, Ramapo. 68

travaille pas.seuls les hommes peuvent travailler et quant à tout le reste, il s’agit au mieux<br />

d’un euphémisme.<br />

4.7 Introduction d’un impôt sur les transactions financières<br />

Revenons à la fin à un des remèdes le plus discuté et disputé sur la scène internationale<br />

depuis quelques années. Le fait que sur les marchés internationaux les volumes de transactions<br />

dépassent d’un multiple les seules transactions nécessaires au bon déroulement<br />

de l’économie dite réelle, ainsi que le fait que de telles transactions peuvent engendrer lors<br />

de bulles spéculatives des perturbations majeures des marchés a déjà conduit relativement<br />

tôt au développement de l’idée d’introduire une taxe sur de telles transactions. Tandis que<br />

Keynes 14 en avait déjà proposée une pour les marchés des actions, Tobin 15 l’a fait plus tard<br />

pour les marchés des devises et c’est sous le nom de « taxe Tobin » que l’idée a trouvé une<br />

certaine popularité au cours de ces dernières années.<br />

Puisqu’un certain nombre d’opérations spéculatives se font avec des marges relativement<br />

petites, mais réalisées sur de gros volumes, Tobin avait proposé une taxe de 1% sur toutes<br />

les opérations de devises. Une telle taxe pourrait déjà empêcher en soi un certain nombre<br />

de transactions spéculatives tout en ayant pour effet une atténuation des fluctuations des<br />

cours. Mais la taxe en question pourrait aussi générer une recette non négligeable pour le fisc.<br />

Aujourd’hui l’idée d’une telle taxe a été remise à étude aussi bien en Grande Bretagne<br />

qu’en France et dernièrement en Allemagne.<br />

Bien qu’une telle taxe puisse avoir un taux nominal relativement petit, son résultat devrait<br />

quand même être assez important. Par exemple son impact en Grande Bretagne a été estimé<br />

d’être de l’ordre de grandeur de 4,9% du PIB 16 concernant une taxe de seulement 0,1%.<br />

Il n’est donc pas exclu que l’idée d’une telle taxe ne fasse son chemin justement en ces<br />

temps-ci : elle apportera une recette non négligeable en temps de crise aux budgets publics<br />

qui en ont cruellement besoin et elle servira encore à réduire le potentiel de crises spéculatives<br />

futures. A voir donc quels cheminements cette idée va prendre dans les prochaines années.<br />

Bibliographie<br />

CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (2008) : Evolution économique, sociale et<br />

financière du pays 2008. <strong>Luxembourg</strong>.<br />

14 Keynes (1936).<br />

15 Tobin (1978).<br />

16 Voir Schulmeister e.a. (2009).<br />

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