19.07.2014 Views

Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

perte. Sinon ce serait la mise en réalité effrontée du principe : individualiser les bénéfices,<br />

socialiser les pertes ! 3<br />

4.2 Nécessité de nouvelles régulations internationales<br />

La nécessité de nouvelles régulations plus strictes pour éviter que de tels faits puissent se<br />

reproduire a été reconnue par tout le monde entre automne 2008 et printemps 2009, elle est<br />

encore préconisée aujourd’hui par l’un ou l’autre 4 . Mais mis à part un certain activisme lors<br />

de sommets nommés G20, sur des champs secondaires guère en relation avec des régulations<br />

plus strictes, rien ne s’est passé. Les règles sont les mêmes, les acteurs sont les mêmes (au<br />

moins pour la majeure partie) et le Casino tourne de nouveau : on joue les mêmes jeux,<br />

on empoche les mêmes bonifications et les banques affichent de nouveau des bénéfices !<br />

Il faut donc, aussi pour le <strong>Luxembourg</strong>, se livrer à la vérité que malgré l’engagement<br />

énorme de l’Etat et malgré que le Premier ministre a traité les « jongleurs des marchés<br />

financiers » de criminels 5 , l’influence du gouvernement sur les marchés financiers n’a pas<br />

augmenté (serait-ce par le biais de la CSSF 6 ou par l’installation d’un commissaire du<br />

gouvernement auprès de certaines banques ; l’on aurait aussi pu désirer une plus grande<br />

cogestion de la part des salariés).<br />

Evidemment le point crucial est l’installation d’une nouvelle architecture du système<br />

financier international. Ces nouvelles règles doivent être formulées d’une manière à éviter<br />

que des aberrations pareilles, qui ont mené au quasi-effondrement ne se reproduisent. D’une<br />

part cela se traduirait par le fait que les gouvernements reprennent leur rôle de régulateur<br />

et contrôlent les marchés, ce qui inclut la nécessité que la transparence des marchés soit<br />

telle qu’un contrôle effectif puisse avoir lieu. Jusqu’ici la situation ainsi que la complexité<br />

de la matière sont telles que ni les structures internes des banques (conseil d’administration,<br />

commission de surveillance,…) ni les instances gouvernementales ne comprennent vraiment<br />

tous les produits dans leurs détails. Mais, d’un autre côté, il faut aussi éviter que la cupidité<br />

la plus poussée ne continue de déterminer les actions des acteurs sur le marché. Les banques<br />

aussi ont une responsabilité pour le bien commun! L’on parle beaucoup de la responsabilité<br />

des entreprises, et il y a aussi eu quelques initiatives dans ce sens, mais on n’en perçoit pas<br />

les retombées dans la gestion des affaires. Sans l’existence de repères éthiques octroyés de<br />

3 Quand le président américain a annoncé le 24 mars 2009 la création d’une „Bad Bank“ (qui achèterait à<br />

petit prix les crédits „pourris“ des banques commerciales), les actions de la City-Bank ont fait un bond<br />

de 17%!<br />

4 Citons comme exemple le directeur de l’association ABBL (Association des Banques et Banquiers, <strong>Luxembourg</strong>)<br />

: « La morale ne suffit pas, il nous faut une réglementation. » ; dans Rommes (2010).<br />

5 Voir le discours sur l’état de la nation du 22 mai, Gouvernement <strong>Luxembourg</strong>eois (2008).<br />

6 La Commission de Surveillance du Secteur Financier.<br />

62

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!