Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

4. La crise économique et la place financière
R o b E R t U r b é
4.1 Les actions de sauvetage étatiques
Oui aux actions de 2008 : en automne 2008 le gouvernement a mis à disposition de
deux banques dites systémiques environ 3 milliards d’euros, soit sous forme de capital,
soit sous forme de prêt.
En relation avec l’action de sauvetage des banques il faut d’abord constater qu’il n’y
a pas eu d’alternatives 1 . L’action de sauvetage n’a évidemment pas été conduite pour le
bonheur des banques ou de leurs managers, mais pour éviter la perte des dépôts des clients,
ou encore pour éviter que leurs crédits n’échoient pas prématurément ou seraient menacés
d’être vendus, ce qui aurait été pire 2 .
Ceci posé il faut aussi prendre en compte un autre groupe d’intéressés, à savoir les
actionnaires : moins les grands investisseurs institutionnels (même si ceux-ci ne font parfois
pas plus que de gérer l’épargne ou encore les promesses de pensions d’autrui), mais plutôt
les petits actionnaires. Même si ceux-ci ont besoin d’une certaine protection, il faut éviter
une réaction qui commence à devenir universelle aussi bien auprès des grands que des petits
actionnaires: s’il s’agit de pertes imminentes ou réalisées, on fait appel à l’Etat ! Il faut quand
même reconnaître que celui qui retire son argent de son compte épargne pour l’investir en
actions dans l’espoir de toucher un gain plus élevé, doit aussi envisager la possibilité d’une
1 Ce serait aussi trop facile de montrer du doigt ces sommes élevées qui auraient été « trouvées » pour les
banques, tandis que tel ne serait pas le cas pour combattre la pauvreté. D’autre part évidemment, il faut
aussi voir que selon une étude du STATEC « seulement » 242 mio. € suffiraient pour réduire le taux de
risque de pauvreté à zéro, voir Conseil Économique et Social (2008), page 44-45.
2 Pendant que les gouvernements du continent européen ont soutenu les banques avec des liquidités de
l’ordre de 104 milliards € (en partie sous forme de capital), au Royaume Uni seul des crédits pourris de
108 milliards € ont été et sont menacés d’être vendus à des investisseurs (des fonds) étrangers. S’il s’agit
de crédits qui avaient été encourus pour financer l’achat d’un logement privé, ces nouveaux investisseurs
ne vont pas attendre à mettre les propriétaires à la rue pour liquider les crédits achetés au plus vite et
avec le plus haut rendement possible.
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