Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

cohésion sociale et au développement économique. C’est pourquoi la redistribution par
la politique sociale est indispensable. En particulier, les tranches de la population les
plus aisées doivent fournir leur contribution. Elles doivent participer à la lutte contre la
pauvreté surtout des familles nombreuses et des familles monoparentales et la reproduction
intergénérationnelle de la pauvreté, notamment par le maintien de leur contribution au
financement de la protection sociale.
Une politique fiscale, au lieu d’être un seul facteur de compétitivité économique, doit
davantage être axée sur la responsabilité sociale et les possibilités matérielles de la partie
la plus aisée de la population, de sorte à associer celle-ci selon sa capacité contributive
au financement des biens et services collectifs. Concrètement, il s’agit de mieux prendre
en compte les revenus plus élevés et la fortune, surtout les successions. Les personnes
appartenant aux tranches de la population les plus pauvres ont également un droit à la
participation au sein de notre société. Elles ne doivent pas être considérées comme des
perdants de notre système économique. La mobilité sociale ascendante doit être améliorée
de façon décisive. La prospérité n’est pas mesurée individuellement, mais doit être vue sous
l’angle du bien-être et de la sécurité sociale de tous les citoyens.
En présence de revenus et de fortunes privés considérables dans une partie de la société,
l’Etat-providence doit garantir des droits sociaux fondamentaux pour tous et mettre à
disposition les infrastructures publiques nécessaires au développement social. Des citoyens
aisés ou riches jouent un rôle important en matière de sécurisation de l’Etat-providence.
Au-delà de leur contribution financière, ils peuvent participer à mettre en place le cadre
de l’engagement bénévole et citoyen en vue du renforcement de la solidarité au sein de
notre société.
Il s’agit d’éviter l’émergence de ce que l’économiste américain John Kenneth Galbraith 14
appelait le contraste entre la richesse du secteur privé et la pauvreté du secteur public
(private opulence and public squalor).
Un nouveau partage du temps de travail
Si la récession semble terminée, les conséquences sociales de la crise commencent à
peine à émerger. L’on peut craindre qu’une fois la mer retirée, le paysage social n’apparaisse
encore plus désolé. Si le chômage a augmenté de manière considérable, le sous-emploi s’est
aussi fortement développé. Pour la première fois depuis de longues années, le Luxembourg
ne connaît presque plus de croissance de l’emploi. Le chômage partiel a augmenté dans
une mesure encore jamais vue au Luxembourg.
14 Galbraith (1998).
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