19.07.2014 Views

Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

éfléchir plus de deux fois avant d’utiliser ce modèle comme base sur laquelle ils désirent<br />

engager des réformes.<br />

De plus en plus d’économistes estiment que le moment choisi est beaucoup trop précoce<br />

pour mettre en œuvre des politiques de rigueur budgétaire. Paul Krugman 11 écrit que<br />

« l’hystérie des déficits » peut pousser nos économies vers une nouvelle récession alors<br />

que l’on ne commence qu’à sortir de la dernière. D’après Paul de Grauwe 12 , professeur de<br />

sciences économiques à l’université catholique de Louvain, les marchés poussent les Etats<br />

à mettre prématurément en place des politiques de rigueur avant que l’économie ne soit<br />

suffisamment rétablie pour les supporter.<br />

Or, après les années 2008 et 2009, pendant lesquelles les plus grands dangers pour<br />

l’économie mondiale ont été conjurés par les Etats, ceux-ci se voient accusés d’avoir trop<br />

augmenté leurs dépenses.<br />

…et des agences de notation<br />

A ce jeu participent aussi les agences de notation, celles qui portent une lourde responsabilité<br />

pour la crise financière dans la mesure où elles ont fortement sous-évalué les<br />

risques inhérents à la détention des titres « subprimes ». Le fait que ces agences se mettent<br />

à redoubler leur surveillance sur la dette des Etats et que les marchés, qui en furent les<br />

victimes, leur accordent à nouveau la plus grande attention, est qualifié de comble du<br />

cynisme par Jean-Paul Fitoussi 13 .<br />

Aujourd’hui, on passe complètement sous silence les sommes considérables consacrées<br />

au sauvetage des établissements financiers et l’on se focalise sur les moyens, somme toute<br />

assez faibles mis en œuvre pour atténuer les souffrances sociales des populations touchées<br />

par la crise économique.<br />

En voulant réduire maintenant les dépenses publiques, surtout sociales, les gouvernements<br />

feront payer leurs contribuables deux fois, une fois pour le sauvetage des banques<br />

et une deuxième fois, pour revenir rapidement à l’équilibre, puisque la dette publique est<br />

considérée comme mauvaise.<br />

Les responsables politiques ne tirent aucune leçon de la crise, mais retournent carrément<br />

aux politiques d’avant la crise.<br />

11 Krugman (2010).<br />

12 De Grauwe (2010).<br />

13 Fitoussi (2010).<br />

237

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!