Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

fiscales en procédant à une augmentation de la taxation des profits financiers et une lutte
plus intense contre l’évasion fiscale ?
De telles propositions ne sont pourtant pas toujours les bienvenues dans certains cercles,
où l’on trouve confort dans les vieilles recettes qui nous ont conduits vers la situation dans
laquelle nous nous trouvons à l’heure actuelle.
Le retour des experts…
Au Luxembourg, ces recettes reposent notamment sur l’essai du Professeur Fontagné 10 ,
qui, lors d’une soirée organisée par un business club, à laquelle les représentants des
travailleurs ont été admis en dernière minute, a proposé les mesures suivantes :
––
une baisse des contributions sociales,
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une baisse des allocations de chômage,
––
l’augmentation de la concurrence sur le marché des biens.
En s’appuyant sur un modèle théorique de l’économie du Luxembourg (LSM –
Luxembourg Structural Model), M. Fontagné estime que des réformes structurelles sont
indispensables en présence d’une crise dépassant le simple point bas d’un cycle économique.
Les conditions du crédit, la demande externe provenant du reste de la zone euro, la productivité
globale des facteurs sont, d’après lui, probablement durablement affectés. La crise
aurait des conséquences de long terme, elle réduirait la croissance potentielle. Un processus
de réforme partageant le fardeau de l’ajustement entre les finances publiques, les entreprises
et les salariés serait de nature à remettre le Luxembourg sur sa trajectoire de prospérité.
Le modèle LSM fait ressortir des répercussions positives de ces trois mesures, augmentant
la croissance potentielle à plus long terme. Indépendamment du fait que le concept de
croissance potentielle peut également être analysé de manière fort critique (il s’agit en gros
de la croissance qui peut être réalisée sans provoquer des tensions inflationnistes), le modèle
repose sur des hypothèses classiques du point de vue de la théorie économique. Ainsi, la
baisse des contributions sociales provoquerait une augmentation du revenu disponible des
ménages ayant un impact positif sur la demande, une baisse des indemnités de chômage
rendrait le travail plus attrayant et une augmentation de la concurrence ferait pression sur
les prix, ce qui augmenterait également le pouvoir d’achat des ménages. De tels résultats
ne sont d’ailleurs pas surprenants, étant donné que le modèle est basé sur des hypothèses
de marchés parfaits. D’autre part, même si le modèle prend en compte certaines spécificités
du Luxembourg (travail transfrontalier), les variables qu’il utilise ne reposent pas sur des
données de l’économie luxembourgeoise. Nos femmes et hommes politiques devraient donc
10 Fontagné (2009).
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