Sozialalmanach - Caritas Luxembourg
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Mais, l’événement le plus marquant de l’année boursière fut la faillite, le 15 septembre<br />
2008, de la banque d’investissement Lehman Brothers. Le monde de la finance était sous<br />
le choc pendant que l’Etat américain décidait de ne pas intervenir. Du coup, le marché<br />
interbancaire se grippa, plus personne ne voulait prêter à quiconque du fait des risques<br />
devenus complètement imprévisibles, et le marché vint à manquer cruellement de liquidités 1 .<br />
L’Europe et le <strong>Luxembourg</strong> étaient rapidement rattrapés par les événements, même<br />
si ceux-ci avaient leur origine loin de leurs frontières. L’on ne pouvait encourir le risque<br />
de laisser le marché financier tenter de régler seul ses propres problèmes : des faillites en<br />
cascade auraient été programmées et une spirale se serait formée, dans laquelle la crise du<br />
crédit et celle de l’économie se seraient nourries mutuellement.<br />
L’annonce de sérieux problèmes de liquidités de la part de deux établissements financiers<br />
de tradition au Grand-Duché, Fortis et Dexia, a poussé l’Etat luxembourgeois à intervenir.<br />
A côté de Fortis, qui fut sauvé par la Belgique, les Pays-Bas et le <strong>Luxembourg</strong>, et de<br />
Dexia, pour laquelle les Etats belge, français et luxembourgeois se portaient garants, notre<br />
pays a aussi dû assister à la faillite de la banque islandaise Kaupthing et des tribulations<br />
de Glitnir Bank, rachetée à 75% par l’Etat islandais.<br />
Ces mesures d’aide au secteur bancaire ont fait que la dette publique du <strong>Luxembourg</strong>,<br />
qui a été particulièrement faible pendant de longues années, a doublé entre 2007 et 2008,<br />
pour passer de 6,6% du PIB à 13,5% du PIB.<br />
Dans de nombreux pays, des banques ont été nationalisées et les Etats ont garanti<br />
l’épargne populaire pour éviter la répétition d’un scénario à la 1929. L’idéologie de la<br />
main invisible et de l’autorégulation du capitalisme a semblé voler en éclats au profit d’un<br />
nouveau credo : l’Intervention de l’Etat. Non sans conséquences. L’opinion publique, et,<br />
sous sa pression les gouvernements, commencent à demander des comptes. Devant les pertes<br />
astronomiques des banques et les interventions des Etats non moins impressionnantes<br />
en moyens financiers, le public veut savoir comment il put être possible d’en arriver là, et<br />
surtout : à qui la faute ? La faute aux dirigeants financiers, à une mauvaise régulation, à<br />
un mauvais contrôle ou à un mauvais système tout court ?<br />
Des plans « anti-crise » ont été mis en place aux Etats-Unis et dans les pays européens<br />
dans le but de stabiliser le secteur bancaire, mais aussi de relancer l’économie qui souffre<br />
d’une diminution notable de la demande.<br />
1 Conseil économique et social (2009).<br />
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