Sozialalmanach - Caritas Luxembourg
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Par ailleurs, les concepts de la location-vente et de l’emphytéose doivent être développés et répandus plus largement pour rendre le logement abordable à des couches de société moins aisées. Aussi les initiatives visant à loger les ménages les plus démunis par le biais de garanties que les organisations non gouvernementales promouvant l’accès au logement de personnes défavorisées peuvent offrir aux bailleurs doivent-elles être fortement saluées dans ce contexte. Il en est de même de celles par lesquelles des organisations offrent pour une période transitoire des logements à coût modéré à des ménages dont l’accès à un logement décent serait autrement fermé pour les raisons mentionnées ci-avant ou à des ménages démunis en raison d’une immigration récente, d’un abandon forcé de l’ancien logement, etc. Préparer au mieux les personnes à la vie professionnelle et à la vie en société Bien que le fait de disposer d’une situation professionnelle stable et partant d’un revenu constant ne prémunit pas dans tous les cas contre le risque de pauvreté, il constitue néanmoins la meilleure parade contre ce risque. Il s’agit donc de porter une attention particulière au taux d’emploi dans notre société dans le but de le relever sensiblement. Par ailleurs, en vertu des données statistiques fournies par l’ADEM, au cours des années 2007 à 2009 environ la moitié des personnes sans emploi inscrites à cette administration ne disposaient pas d’une formation accomplie ou n’avaient fréquenté qu’une formation de niveau inférieur, en l’occurrence la scolarité obligatoire de 9 années d’études. Il coule de source que ces personnes sont les premières à faire les frais d’un simple revers conjoncturel et que leur employabilité sur le marché du travail est encore plus faible en cas de crise manifeste. Il s’y ajoute que la durée d’inscription au chômage, influant directement sur le risque de pauvreté et sur son caractère pérenne dans le chef d’une personne isolée ou d’un ménage, est beaucoup plus longue chez ces personnes. En effet, toujours d’après l’ADEM, 60% des demandeurs d’emploi de longue durée, inscrits depuis plus de 6 mois en octobre 2009, étaient des personnes ne disposant que d’un niveau de formation inférieur. Il s’agit dès lors de rendre notre système éducatif plus performant dans le but de préparer au mieux les jeunes à la vie en société et à la vie professionnelle. Mais il s’agit surtout de combattre le phénomène trop important des départs prématurés des cursus scolaires de jeunes sans diplômes, alors que leur avenir professionnel s’en trouve fortement hypothéqué. Ce phénomène est plus important au Luxembourg que dans les autres pays de l’Union européenne. En effet, selon une étude de l’OECD « Education at a glance 2009 », 34% des jeunes qui sortent de l’école luxembourgeoise ne disposent que d’un niveau de formation inférieur au deuxième cycle du secondaire. Le chiffre correspondant de la moyenne européenne est de 29% seulement. Ces jeunes risquent en effet de ne plus sortir du cadre d’assisté, de rester des marginaux tout au long de leur vie. La formation initiale doit partant être organisée de façon à éviter ces échecs et ce d’autant plus qu’il est 225
constant que les personnes ne disposant pas d’une solide formation initiale, ne prennent pas avantage par la suite de l’offre de formation continue et diminuent ainsi encore davantage leur employabilité sur le marché du travail. Ensuite, les politiques en matière d’éducation doivent davantage cibler le relèvement général du niveau de formation en dispensant une formation solide à un nombre toujours croissant de jeunes. Au-delà, la formation continue doit poursuivre les mêmes objectifs alors qu’il répond aux transformations des méthodes de travail et de l’environnement général de notre économie. Enfin, il s’agit d’éliminer des voies de garage que constituent certaines filières de formation qui mènent directement au chômage. Les récentes réformes annoncées dans l’enseignement secondaire doivent être saluées en ce qu’elles poursuivent justement ces finalités. Les mesures de mise à l’emploi ont un rôle important à jouer pour les jeunes qui ne sont pas outillés pour accéder au premier marché de travail. Ici encore il convient d’identifier, à l’instar de l’étude menée par le CEPS en 2006 5 et actualisée en avril 2009, celles qui sont les plus performantes et d’y orienter prioritairement les jeunes. Notons que sur la base des enseignements tirés de cette étude, les contrats d’initiation à l’emploi (anciennement dénommés stages d’insertion et de réinsertion) ont été promus à bon escient alors que ce véhicule avait montré qu’il était capable de placer presque deux tiers de ses bénéficiaires sur le marché du travail. Nous ne voudrions finalement pas manquer de saluer dans ce contexte l’effort consenti par bon nombre d’organisations non gouvernementales oeuvrant dans le domaine philanthropique et qui, grâce à l’engagement de leurs responsables et à des méthodes pédagogiques innovantes, réussissent à former des jeunes défavorisés qui souffrent d’une inaptitude ou d’un handicap, à les préparer à la vie professionnelle et à les intégrer sur le premier marché du travail. Notre système éducatif, et d’une façon générale le système de promotion sociale, doivent s’inscrire dans une logique d’égalité des chances. L’ « ascenseur social » doit être au centre des préoccupations de ces politiques, ceci d’autant plus qu’en raison de la composition hétérogène de notre société, il importe d’éviter que les enfants des pauvres d’aujourd’hui ne soient les pauvres adultes de demain. Cette préoccupation nous est dictée aussi en raison du fait que notre pays est un lieu d’accueil pour bon nombre d’immigrés, plus particulièrement exposés à ce risque. Cette finalité nous oblige surtout alors que son accomplissement constitue un préalable à l’avènement d’une société harmonieuse et ouverte, permettant à chacun de se réaliser et reposant sur des valeurs humanitaires, telles la justice et la cohésion sociales. 5 CEPS (2006). 226
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Par ailleurs, les concepts de la location-vente et de l’emphytéose doivent être développés<br />
et répandus plus largement pour rendre le logement abordable à des couches de société<br />
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Aussi les initiatives visant à loger les ménages les plus démunis par le biais de garanties<br />
que les organisations non gouvernementales promouvant l’accès au logement de personnes<br />
défavorisées peuvent offrir aux bailleurs doivent-elles être fortement saluées dans ce contexte.<br />
Il en est de même de celles par lesquelles des organisations offrent pour une période<br />
transitoire des logements à coût modéré à des ménages dont l’accès à un logement décent<br />
serait autrement fermé pour les raisons mentionnées ci-avant ou à des ménages démunis<br />
en raison d’une immigration récente, d’un abandon forcé de l’ancien logement, etc.<br />
Préparer au mieux les personnes à la vie professionnelle et à la vie en société<br />
Bien que le fait de disposer d’une situation professionnelle stable et partant d’un revenu<br />
constant ne prémunit pas dans tous les cas contre le risque de pauvreté, il constitue néanmoins<br />
la meilleure parade contre ce risque. Il s’agit donc de porter une attention particulière<br />
au taux d’emploi dans notre société dans le but de le relever sensiblement.<br />
Par ailleurs, en vertu des données statistiques fournies par l’ADEM, au cours des années<br />
2007 à 2009 environ la moitié des personnes sans emploi inscrites à cette administration<br />
ne disposaient pas d’une formation accomplie ou n’avaient fréquenté qu’une formation de<br />
niveau inférieur, en l’occurrence la scolarité obligatoire de 9 années d’études. Il coule de<br />
source que ces personnes sont les premières à faire les frais d’un simple revers conjoncturel et<br />
que leur employabilité sur le marché du travail est encore plus faible en cas de crise manifeste.<br />
Il s’y ajoute que la durée d’inscription au chômage, influant directement sur le risque de<br />
pauvreté et sur son caractère pérenne dans le chef d’une personne isolée ou d’un ménage,<br />
est beaucoup plus longue chez ces personnes. En effet, toujours d’après l’ADEM, 60%<br />
des demandeurs d’emploi de longue durée, inscrits depuis plus de 6 mois en octobre 2009,<br />
étaient des personnes ne disposant que d’un niveau de formation inférieur.<br />
Il s’agit dès lors de rendre notre système éducatif plus performant dans le but de<br />
préparer au mieux les jeunes à la vie en société et à la vie professionnelle. Mais il s’agit<br />
surtout de combattre le phénomène trop important des départs prématurés des cursus<br />
scolaires de jeunes sans diplômes, alors que leur avenir professionnel s’en trouve fortement<br />
hypothéqué. Ce phénomène est plus important au <strong>Luxembourg</strong> que dans les autres pays<br />
de l’Union européenne. En effet, selon une étude de l’OECD « Education at a glance<br />
2009 », 34% des jeunes qui sortent de l’école luxembourgeoise ne disposent que d’un<br />
niveau de formation inférieur au deuxième cycle du secondaire. Le chiffre correspondant<br />
de la moyenne européenne est de 29% seulement. Ces jeunes risquent en effet de ne plus<br />
sortir du cadre d’assisté, de rester des marginaux tout au long de leur vie. La formation<br />
initiale doit partant être organisée de façon à éviter ces échecs et ce d’autant plus qu’il est<br />
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