Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

Il convient de saluer dans ce contexte l’introduction de chèques service, la modification
des classes d’impôt et l’accentuation des prestations en nature.
B. La prévention de l’exclusion par des politiques plus ciblées
Alors que la pauvreté monétaire est souvent une résultante de situations spécifiques
fragilisant les budgets des ménages, il importe de mettre en œuvre des actions plus ciblées
permettant de prévenir cette précarité. Celles-ci peuvent se greffer utilement sur les mesures
à caractère plus général évoquées ci-avant ou compléter celles-ci.
Faire accéder davantage de personnes à des logements abordables
Le coût du logement est devenu exorbitant au Luxembourg. Il n’est donc pas surprenant
que ce coût range dans toutes les statistiques comme un facteur qui est responsable pour
une grande partie des problèmes financiers que rencontrent les ménages. Ce coût élevé fait
également qu’en dépit des salaires élevés et des prestations généreuses de nos systèmes
sociaux, bon nombre de ménages au Luxembourg se retrouvent dans une situation financière
précaire ou encore sont menacés de l’exclusion car privés d’habitat décent.
Pour d’autres ménages, en raison de la survenance d’un cas fortuit, telle une maladie
prolongée, une situation de chômage, un divorce, etc., le poids du propre logement dans le
budget du ménage devient une véritable tare les entraînant souvent dans le surendettement,
voire vers l’abandon de leur logement.
Toujours est-il que le taux des personnes qui sont propriétaires de leur logement excède
de loin ceux de la France et l’Allemagne. Ainsi, deux ménages sur trois sont propriétaires
de leur logement au Luxembourg 4 . Ceci tient à des régimes d’aides étatiques favorables et
à des taux d’intérêts débiteurs des prêts hypothécaires relativement peu élevés pratiqués
par les établissements de crédit dans le passé en comparaison internationale.
Il convient néanmoins d’observer que ces aides étatiques et autres ne profitent guère aux
ménages à revenus modestes alors que l’acquisition d’un logement n’est souvent pas à leur
portée. Ici encore, les transferts et aides devraient être plus ciblés et revenir justement à ces
couches de la population. Ainsi l’effort étatique devrait porter davantage vers la construction
de logements locatifs sociaux permettant d’héberger à un loyer raisonnable les nombreux
ménages, qui à l’heure actuelle sont forcés de prendre recours à des logements de fortune
et ce à des prix exorbitants. Le cas échéant, il faudrait réserver davantage d’incitatifs à
l’initiative privée pour combler ce besoin croissant.
4 EUROSTAT (2005).
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