Sozialalmanach - Caritas Luxembourg
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B. Les causes de la pauvreté liées à des évolutions sociologiques<br />
S’il est vrai que la pauvreté et ses composantes ont seulement fait l’objet d’analyses plus<br />
ou moins récentes, il est néanmoins permis de penser que le modèle de société, axé davantage<br />
sur la famille ou l’entraide de personnes au sein d’un groupe donné, exposait moins ses<br />
membres au risque de pauvreté. En effet, bon nombre d’institutions de l’Etat social, en<br />
l’occurrence les différentes branches d’assurances de la sécurité sociale, les allocations<br />
familiales, etc. ont été conçues et mises en œuvre en vertu de ce modèle de société. Bien que<br />
des adaptations ponctuelles aient été portées plus récemment aux institutions en question,<br />
leur prémisses reposent toujours essentiellement sur ce modèle de société.<br />
Les évolutions sociologiques se traduisent notamment par une nouvelle composition<br />
des unités mentionnées ci-dessus. En effet, le nombre des personnes vivant seules ainsi que<br />
celui des ménages monoparentaux a beaucoup augmenté au fil des années. Le nombre<br />
élevé de divorces y est certainement pour quelque chose bien que le phénomène observé<br />
dépasse largement cet aspect.<br />
Afin de tenir compte de la composition hétérogène des ménages, le STATEC utilise le<br />
concept de « revenu disponible équivalent » pour les différentes « unités de consommation »<br />
qui les composent dans le but aussi de permettre de comparer le revenu disponible de<br />
personnes issues de ménages à composition différente. Le seuil de la pauvreté relative telle<br />
que définie ci-dessus varie ainsi par rapport à la composition des ménages. Un premier<br />
adulte compte pour une unité de consommation. Un enfant de moins de quatorze ans<br />
compte pour 0,3 unités de consommation, un deuxième adulte de plus de 14 ans compte<br />
pour 0,5 unités. Ainsi il a été calculé pour 2008 par le STATEC que le seuil du risque<br />
de pauvreté se situait à 1.546 EUR pour une personne adulte. Il atteint en l’occurrence<br />
2.010 EUR pour un ménage composé d’un adulte et d’un enfant de moins de 14 ans et<br />
2.474 EUR pour un ménage monoparental à deux enfants, 3.247 EUR pour un couple à<br />
deux enfants et ainsi de suite.<br />
Notons au passage, qu’en termes de « standards de pouvoir d’achat », notion conçue<br />
pour permettre des comparaisons internationales en la matière, ces valeurs monétaires<br />
dépassent de loin celles établies pour nos pays voisins. Le seuil de pauvreté pour un ménage<br />
à deux adultes et à deux enfants est presque deux fois plus élevé au <strong>Luxembourg</strong> que celui<br />
calculé pour la France et dépasse ceux de la Belgique et de l’Allemagne de quelque 80%.<br />
Les statistiques nous renseignent que ce sont les personnes vivant seules et les ménages<br />
monoparentaux qui sont les plus exposés au risque de pauvreté. Ainsi il résulte des<br />
données du STATEC que le risque le plus élevé de pauvreté en 2008 est encouru par les<br />
ménages monoparentaux, en l’occurrence 44%, alors que le chiffre correspondant pour les<br />
ménages composés de deux adultes avec charges d’enfants est seulement de 17%, variant<br />
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