Sozialalmanach - Caritas Luxembourg
Sozialalmanach - Caritas Luxembourg
Sozialalmanach - Caritas Luxembourg
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
sur la croissance économique « quantitative » ou « monétaire ». Hormis la version soft, dite<br />
néoclassique du développement durable, qui postule le maintien du bien-être individuel et<br />
la substitution entre capital créé par les hommes et capital naturel, la version hard, celles<br />
des « objecteurs de croissance » qui prônent la frugalité et le renoncement à la société de<br />
consommation, pensent que le monde sera plus sain si la croissance économique et la<br />
création d’emploi, l’expansion des villes et l’occupation des sols, ralentissent voire stagnent.<br />
Pourtant, les chiffres sont implacables et contestés par personne : la soutenabilité du modèle<br />
social luxembourgeois, les dépenses liées au vieillissement (santé, retraite), ne pourront être<br />
financées ou la qualité des prestations maintenues au niveau actuel que grâce à une forte<br />
croissance (cf rapport de la CSL 11 ). Sans croissance économique, il n’y a pas de croissance<br />
du revenu moyen : il ne peut donc y avoir de réduction de la pauvreté.<br />
L’effritement du modèle luxembourgeois<br />
La croissance potentielle du <strong>Luxembourg</strong> sera plus faible après la crise, comparée à la<br />
croissance moyenne des deux dernières décennies, elle risque d’être coupée en deux : 2-3%<br />
est une progression plutôt faible pour une économie habituée à croître à un taux de 4-5%<br />
par an. Le stock de capital va croître moins rapidement et la main d’œuvre qualifiée sera<br />
difficilement mobilisable, la progression de la productivité totale des facteurs se commande<br />
difficilement, car elle est déterminée par l’innovation, la créativité et la compétence ainsi<br />
que par la main d’œuvre disponible.<br />
Le modèle social luxembourgeois, institution de coordination de la politique économique<br />
et de la politique d’entreprise, grâce à des accords tripartite nationaux et les organes de<br />
dialogue au sein des entreprises font émerger un consensus sur les mesures à prendre<br />
préservant la cohésion sociale et la compétitivité, en bref, contenir la pauvreté et s’approcher<br />
du plein emploi. Le modèle luxembourgeois : une paix sociale permettant de définir un cadre<br />
attirant des capitaux investis avec une bonne rentabilité créant de l’emploi et remplissant<br />
les caisses du trésor public. Le modèle social et économique luxembourgeois est en passe<br />
de s’effriter. Il est devenu plus difficile d’attirer des capitaux étrangers en temps de crise<br />
surtout dans le secteur phare qu’est la place financière. Ensuite, la filialisation rampante des<br />
sociétés établies au <strong>Luxembourg</strong>, éloignées des véritables centres de décision des maisons<br />
mères, réduit le champ de manœuvre, laissant peu de chances aux solutions typiquement<br />
luxembourgeoises des problèmes.<br />
11 Chambre des salariés (2010).<br />
193