Sozialalmanach - Caritas Luxembourg

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19.07.2014 Views

La recrudescence de la discrimination : mythe ou réalité ? N at h A L I E G e o R G E s & A N N I C k J A C o b s 1. La discrimination et ses multiples facettes La discrimination désigne « le fait que, dans la société, certains groupes sont plus mal traités que d’autres 1 ». Au sens large, les discriminations représentent des traitements défavorables appliqués à des personnes ou à des groupes en raison de caractéristiques, critères ou motifs arbitraires. Ces comportements dommageables interviennent dans la vie courante des individus, que ce soit dans le travail, l’éducation, le logement, l’accès aux loisirs,... Ils peuvent se traduire par des conséquences sérieuses pour les personnes qui en sont les victimes, notamment du point de vue de l’accès à des biens ou services et en termes de considération de soi ou de vécu subjectif des discriminations. Elle consiste en une entrave aux droits de chacun, contraire à la loi et induisant une dévalorisation de l’individu. Concrètement, il existe plusieurs types de discrimination, notamment la discrimination directe et la discrimination indirecte. La discrimination directe consiste à « traiter moins favorablement une personne qu’une autre dans une situation comparable, et ce en raison de la race ou de son origine ethnique, de sa religion ou de ses convictions, de son handicap, de son âge ou de son orientation sexuelle 2 ». La discrimination indirecte, plus cachée et plus équivoque, mais bien présente dans la réalité consiste à « mettre en place une disposition ou une pratique apparemment neutre mais qui dans les faits désavantage des personnes sur la base de leur race ou de leur origine ethnique, de leur religion ou de leurs convictions, de leur handicap, de leur âge ou de leur orientation sexuelle 3 ». 1 Sciences Humaines (2008). 2 http://ec.europa.eu/employment_social/fundamental_rights/rights/gloss_fr.htm. 3 Idem. 119

Parmi les discriminations les plus fréquentes, on peut citer celles liées au physique d’un individu (âge, nationalité, handicap…), à l’état de santé d’un individu (personnes atteintes de maladies graves, grabataires…), au comportement et au mode de vie (orientation sexuelle, gens du voyage…), au lieu d’habitation (quartiers chics ou banlieues…), aux opinions, aux classes sociales et aux professions (opinions religieuses, riches, pauvres, ouvriers, fonctionnaires…). Les conséquences sociales pour les personnes victimes de discrimination sont désastreuses tant sur le plan de l’insertion sociale, que sur le plan de la construction identitaire. En effet, « l’expérience du rejet et de la dévalorisation vécue par certains groupes conduisent leurs membres à se forger progressivement une image désastreuse de leur groupe et par voie de conséquence une identité sociale négative. Celle-ci se reflète sur l’image qu’ont les individus, membres de ces groupes, altérant de ce fait leur bien-être. Qui plus est, ces identités sociales stigmatisantes pourraient également rendre compte d’une série de difficultés rencontrées par les membres de tel groupe tant dans leur vie sociale que professionnelle 4 ». Discrimination et droits sont irrémédiablement liés et pour lutter contre ce phénomène, les Etats mettent en place des mesures de sensibilisation mais aussi des mesures pénales. L’interdiction de discriminer existe désormais dans toute l’Union européenne. 2. La législation en matière de discrimination 2.1 Les grandes références législatives Cette partie ne se veut pas exhaustive, mais elle a pour but de donner un aperçu de quelques textes législatifs qui nous semblent fondamentaux en matière d’égalité et de non-discrimination 5 . L’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme proclame que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Ce texte renvoie à plusieurs reprises aux principes de l’égalité et de non-discrimination comme par exemple dans son article 2 qui stipule que « chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.… ». La Déclaration des droits de l’homme « proclame en effet l’ensemble des principes qu’elle 4 CERISIS (2010) : http://www.uclouvain.be/40490.html. 5 Pour avoir des informations plus détaillées en la matière,nous renvoyons vers la publication récente de F. Moyse « Echec à la discrimination ». 120

La recrudescence de la discrimination :<br />

mythe ou réalité ?<br />

N at h A L I E G e o R G E s & A N N I C k J A C o b s<br />

1. La discrimination et ses multiples facettes<br />

La discrimination désigne « le fait que, dans la société, certains groupes sont plus mal<br />

traités que d’autres 1 ».<br />

Au sens large, les discriminations représentent des traitements défavorables appliqués à<br />

des personnes ou à des groupes en raison de caractéristiques, critères ou motifs arbitraires.<br />

Ces comportements dommageables interviennent dans la vie courante des individus, que<br />

ce soit dans le travail, l’éducation, le logement, l’accès aux loisirs,... Ils peuvent se traduire<br />

par des conséquences sérieuses pour les personnes qui en sont les victimes, notamment du<br />

point de vue de l’accès à des biens ou services et en termes de considération de soi ou de<br />

vécu subjectif des discriminations.<br />

Elle consiste en une entrave aux droits de chacun, contraire à la loi et induisant une<br />

dévalorisation de l’individu.<br />

Concrètement, il existe plusieurs types de discrimination, notamment la discrimination<br />

directe et la discrimination indirecte.<br />

La discrimination directe consiste à « traiter moins favorablement une personne qu’une<br />

autre dans une situation comparable, et ce en raison de la race ou de son origine ethnique,<br />

de sa religion ou de ses convictions, de son handicap, de son âge ou de son orientation<br />

sexuelle 2 ».<br />

La discrimination indirecte, plus cachée et plus équivoque, mais bien présente dans la<br />

réalité consiste à « mettre en place une disposition ou une pratique apparemment neutre<br />

mais qui dans les faits désavantage des personnes sur la base de leur race ou de leur origine<br />

ethnique, de leur religion ou de leurs convictions, de leur handicap, de leur âge ou de leur<br />

orientation sexuelle 3 ».<br />

1 Sciences Humaines (2008).<br />

2 http://ec.europa.eu/employment_social/fundamental_rights/rights/gloss_fr.htm.<br />

3 Idem.<br />

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