Monitorage du choc septique - SFMU

URGENCES
2008
co-fondateurs
initiale puisqu’elle était respectivement pour chaque groupe de 4,9, 9 et 28,4 %
mais les paramètres hémodynamiques et autres facteurs de comorbidité
n’étaient pas relevés dans cette étude, ne permettant ainsi pas d’isoler la signification
propre de l’hyperlactatémie. Si l’on extrapole ces résultats à notre activité,
on peut estimer qu’environ 10 % des patients se présentant à l’hôpital pour
une infection devraient bénéficier d’une prise en charge hémodynamique
optimisée.
La signification physiopathologique d’un taux de lactate sanguin élevé au cours
du sepsis est beaucoup plus complexe d’un simple index d’hypoxie secondaire à
un bas débit tissulaire. En dehors de l’existence d’une éventuelle hypoxie tissulaire,
l’hyperlactatémie est certainement corrélée à l’intensité du sepsis et est la
conséquence, d’une part d’une hyperproduction tissulaire de lactate secondaire
à une activation métabolique (13) (activation des pompes Na/K ATPases) et
d’autre part d’une anomalie de la clairance tissulaire du lactate (14). Il est
d’ailleurs possible que la signification pronostique d’une hyperlactatémie soit différente
selon son origine (15).
4. Prise en charge thérapeutique du sepsis au cours
des premières 24 heures : les recommandations issues
de la campagne « Survivre au Sepsis »
La campagne « Surviving Sepsis » (16), rédigée par des experts internationaux en
médecine intensive et en infectiologie de 11 organisations scientifiques a permis
de définir les guidelines de la prise en charge du sepsis sévère. Cette campagne
reprend les étapes diagnostiques et thérapeutiques de la prise en charge des
patients en syndrome septique grave, en les discutant et les argumentant au travers
du rationnel scientifique connu, et en les regroupant en trois bouquets
d’objectifs à atteindre en fonction du moment de la prise en charge
(90 premières minutes, 6 premières heures puis jusqu’à la 24 e heure). Par ailleurs,
une conférence de consensus organisée par la SFAR et la SRLF portant sur la
prise en charge hémodynamique des états infectieux graves a permis d’émettre
des recommandations de prise en charge en 2005 (1). Un groupe francophone,
le « groupe transversal sepsis », composé d’experts issus de différentes sociétés
savantes (ADARPEF, GFRUP, SAMU de France, SFAR, SFMU, SPILF, SRLF) émet
des recommandations régulièrement mises à jour et est à l’origine de la campagne
française « Survivre au sepsis » (17).
Les recommandations de la Campagne « Survivre au sepsis » sont résumées ciaprès.
4.1. Objectifs des 90 premières minutes
– Diagnostiquer précocement le SSG grâce aux critères de définition classiques.
418
■ SEPSIS GRAVE