Monitorage du choc septique - SFMU
Monitorage du choc septique - SFMU
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URGENCES<br />
2008<br />
frissons, sollicitation excessive des muscles respiratoires, …), soit des deux. Le<br />
gros avantage de la SvO 2<br />
par rapport aux autres constantes physiologiques est<br />
qu’elle permet de juger globalement des conséquences tissulaires d’un statut<br />
hémodynamique donné. Le monitorage de la SvO 2<br />
nécessite théoriquement la<br />
mise en place d’un cathéter artériel pulmonaire équipé de fibres optiques mais<br />
il est possible d’avoir une bonne approximation par le monitorage <strong>du</strong> sang veineux<br />
cave supérieur. Pour ce faire, il existe maintenant des cathéters centraux<br />
équipés de fibres optiques (ScvO 2<br />
) mais il est aussi possible de réaliser des gazométries<br />
sur des échantillons sanguins prélevés au niveau cave supérieur (1). Dans<br />
l’étude de Rivers (2), l’objectif thérapeutique <strong>du</strong> groupe traité était de maintenir<br />
une ScvO 2<br />
supérieure à 70 % en augmentant le débit cardiaque, en corrigeant<br />
une hypoxémie, en corrigeant une anémie ou en luttant contre une consommation<br />
d’O 2<br />
excessive (sédation, ventilation artificielle).<br />
co-fondateurs<br />
3. Stratégie de dépistage précoce : l’intérêt <strong>du</strong> monitorage<br />
<strong>du</strong> lactate sanguin<br />
Une des problématiques essentielles des services d’urgence est de savoir reconnaître<br />
parmi les nombreux patients présentant un syndrome infectieux ceux<br />
devant bénéficier d’un traitement prioritaire et intensif. La reconnaissance d’un<br />
patient <strong>septique</strong> présentant un état de <strong>choc</strong> franc avec hypotension artérielle<br />
marquée et signes de bas débit pose généralement peu de problèmes diagnostiques<br />
et ces malades sont repérés facilement et bénéficient normalement d’une<br />
prise en charge précoce. Cependant, à côté de ces patients présentant des<br />
signes cliniques caricaturaux, de nombreux autres malades présentent des signes<br />
plus frustres. Ainsi, dans l’étude de Rivers, près de la moitié des patients inclus<br />
ne présentaient pas un <strong>choc</strong> <strong>septique</strong> mais seulement des signes de sévérité <strong>du</strong><br />
sepsis attestés par un taux de lactate plasmatique supérieur à 4 mmol/l en<br />
l’absence d’hypotension artérielle (parfois après expansion volémique). Ainsi, le<br />
dosage <strong>du</strong> lactate plasmatique à tous les patients présentant un SIRS d’origine<br />
infectieuse devrait être systématique et permettre de dépister précocement les<br />
patients <strong>septique</strong>s à risque. L’in<strong>du</strong>strie propose maintenant des kits de dosage<br />
rapide sur sang total, ce qui devrait faciliter un résultat précoce dans les services<br />
d’urgence pré ou intra-hospitaliers (10). Le simple calcul <strong>du</strong> trou anionique à<br />
partir <strong>du</strong> ionogramme sanguin ne permet pas d’apprécier correctement la lactatémie<br />
et nous avons montré sur un collectif de 498 patients à leur admission<br />
qu’un trou anionique élevé ne dépistait qu’environ 60 % des patients ayant une<br />
lactatémie supérieure à 4 mmol/l (11).<br />
Dans un service d’urgence à Boston, Shapiro et coll. (12) ont mesuré la lactatémie<br />
chez tous les patients admis dans leur service pour syndrome infectieux pendant<br />
un an. Parmi les 1 278 patients inclus, 68,6 % présentaient une lactatémie<br />
inférieure à 2,5 mmol/l, 20,9 % entre 2,5 et 4 mmol/l et 10,5 % une lactatémie<br />
supérieure à 4 mmol/l. La mortalité à J28 était nettement corrélée à la lactatémie<br />
MONITORAGE DU CHOC SEPTIQUE<br />
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