NIDIFICATION DE LA TORTUE LUTH Dermochelys ... - Seaturtle.org
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<strong>NIDIFICATION</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>TORTUE</strong> <strong>LUTH</strong><br />
<strong>Dermochelys</strong> coriacea<br />
AU PARC NATIONAL PONGARA<br />
GABON<br />
RAPPORT <strong>DE</strong> FIN <strong>DE</strong> SAISON<br />
2005/2006<br />
Auteur : Maite Ikaran<br />
Avril 2006
PROGRAMME KUDU<br />
RESEAU PROTOMAC<br />
IUCN<br />
ECOFAC-<br />
ESPECES PHARE<br />
RAPAC<br />
GABON<br />
ENVIRONNEMENT<br />
RESPONSABLE PROJET :<br />
MAITE IKARAN SOUVILLE<br />
Département de Biologie<br />
Groupe Spécialiste de Tortues Marines<br />
Université de Las Palmas de Gran Canaria<br />
Iles Canaries, Espagne<br />
maite_ikaran@yahoo.com
CORPS DU RAPPORT<br />
INTRODUCTION<br />
OBJECTIFS <strong>DE</strong> L’ETU<strong>DE</strong><br />
I. PRESENTATION GENERALE DU SITE<br />
I.1 Situation Géographique<br />
I.2 Environnement Naturel<br />
I.3 Environnement Humain<br />
I.4 Partition du cordon littoral<br />
II.<br />
HISTORIQUE DU SUIVI <strong>DE</strong>S <strong>TORTUE</strong>S MARINES SUR<br />
LE SITE<br />
II.1 Premiers indice de présence<br />
II.2 Premières activités de suivi scientifique à Pongara<br />
II.3 Actualité et synthèse des résultats de la saison 2004/2005.<br />
III. ORGANISATION <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> SAISON 2005/2006<br />
III.1 Personnel, camps et activités réalisées<br />
III.2 Formation des écogardes<br />
III.3 Environnement<br />
IV. METHODOLOGIE<br />
IV.1 Suivi des nids naturels<br />
Nomenclature<br />
Marquage temporaire et permanent<br />
Collecte de données<br />
Suivi pendant l´incubation<br />
IV.2 Transplantation en enclos<br />
IV.3 Analyse des nids<br />
IV.4 Suivi de la température d´incubation<br />
IV.5 Taux de fertilisation<br />
V. SYNTHESE PRELIMINAIRE <strong>DE</strong>S RESULTATS<br />
V.1 Suivi scientifique des populations<br />
V.2 Marquage de nids naturels<br />
V.3 Zonage<br />
V.4 Biométrie des adultes et nouveau-nés
V.5 Mesures oologiques<br />
V.6 Écologie du nid<br />
Profondeur du nid<br />
Position du nid<br />
Suivi de la température d´incubation<br />
V.7 Taux de fertilisation<br />
V.8 Transplantation en enclos<br />
V.9 Evaluation de la réussite à l´incubation<br />
V.10 Menaces<br />
V.11 Observations Remarquables<br />
V.12 Écotourisme<br />
VI. INFORMATION COMPLÉMENTAIRE SUR <strong>LA</strong><br />
PRÉDATION SOUTERRAINE <strong>DE</strong>S NIDS : OBSERVATIONS<br />
ET HYPOTHESES.<br />
VI.1 Prédation par crabe<br />
VI.2 Prédation par insecte<br />
VII. RECOMMENDATIONS ET P<strong>LA</strong>NIFICATION POUR <strong>LA</strong><br />
SAISON 2006/2007.<br />
VII.1 Propositions pour améliorer<br />
VII.2 Planifications d´activités pour la saison 2006/2007<br />
VII.3 Recommendations<br />
CONCLUSION<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Remerciements<br />
ANNEXES
IN<strong>DE</strong>X <strong>DE</strong>S DOCUMENTS<br />
FIGURES (et tableaux)<br />
Figure 1. Représentation schématique du système de végétation littorale dans la zone d´étude formé<br />
par la fôret littorale sclérophylle (en orange), lagunes côtières (bleu) et savannes herbeuses (jaune).<br />
Figure 2. Calendrier des activités realisées au Parc National Pongara pour étudier la nidification de la<br />
tortue luth <strong>Dermochelys</strong> coriacea.<br />
Figure 3. Représentation schématique du système de marquage permanent de nids avec les piquets en<br />
bois.<br />
Figure 4. Représentation de la mesure de la profondeur du nid (A) avec le mètre de menuisier et la<br />
5 ème protubérance de l´éperon caudal, signalé avec la flèche rouge.<br />
Figure 5. Vrais nids et fausses montées (faux nids) de <strong>Dermochelys</strong> coriacea signalés pendant les<br />
comptages de traces sur les 4 zones du Parc National Pongara. Les résultats des saisons de ponte<br />
2004/2005 et 2005/2006 sont comparés. Pour la saison 05/06 les chiffres correspondent au total<br />
jusqu´au mois de janvier inclus pour les zones 3 et 4 et jusqu´au 18 février pour les zones 1 et 2.<br />
Figure 6. Mesures oologiques de D. coriacea collectés pendant la saison de ponte 2005/2006 a<br />
Pongara.<br />
Figure 7. Comparaison de la biométrie des femelles adultes (longueur et largeur courbe de la carapace)<br />
et mesures oologiques des luths a Pongara (Ikaran, 2006) et Mayumba (Billes, 2000) au Gabon et a<br />
Ya :li :ma :po (Fretey, 1980) en Guyanne Francaise.<br />
Figure 8. Variation de la profondeur du nid entre la date de la ponte et la date de l´analyse sur 29 des<br />
75 nids marqués de D. coriacea a Pongara<br />
Figure 9. Possible relation entre la profondeur du nid et la taille de la femelle sur 52 nids de tortue luth<br />
à Pongara.<br />
Figure 10. Dates et heures de pose et retrait des 6 enregistreurs de température (jeu fixe et jeu mobile)<br />
en zone 2.<br />
Figure 11. Information sur le nombre de vrais œufs fertlisés et non fertlisés et le nombre de jours<br />
écoulés entre la ponte et l´apparition du pôle animal dans 4 pontes de tortue luth a Pongara.<br />
Figure 12. Destin des nids de <strong>Dermochelys</strong> coriacea analysés sur les zones 1 et 2 de Pongara. E=<br />
émergence, I= prédation par insecte, C= prédation par crabe, IND= Indeterminé<br />
Figure 13. Répresentation d´un nid partiellement érodé sous le talus d´érosion.<br />
Figure 14. Type de prédateur dans les 48 nids victimes d´une prédation souterraine.<br />
Figure 15. L´ouverture typique des oeufs prédates par crabe est une fente allongé en forme de demi<br />
lune.<br />
Figure 16. Représentation schématique des types d´ouverture trouvés sur les oeufs prédatés.
ANNEXES<br />
ANNEXE 1. P<strong>LA</strong>N <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> ZONE D´ÉTU<strong>DE</strong>.<br />
ANNEXE 2. LISTE <strong>DE</strong>S NIDS <strong>DE</strong> D.coriacea MARQUÉS EN ZONE 1 ET 2.<br />
ANNEXE 3. LISTE <strong>DE</strong>S NIDS MARQUES AVEC ENREGISTREUR <strong>DE</strong><br />
TEMPERATURE.<br />
ANNEXE 4. NIDS TRANSP<strong>LA</strong>NTES EN ENCLOS.<br />
ANNEXE 5. <strong>DE</strong>FINITION <strong>DE</strong>S TERMES UTILISES DANS LES ANALYSES <strong>DE</strong>S NIDS.<br />
ANNEXE 6. INSTRUCTIONS POUR LES ECOGAR<strong>DE</strong>S.
INTRODUCTION<br />
Le Gabon est l’un des sites les plus importants au monde pour la ponte de la tortue luth<br />
<strong>Dermochelys</strong> coriacea. Parmi les 7 espèces de tortues marines, la tortue luth se caractérise<br />
par sa taille et sa carapace en cuir. C´est la plus grande, sa carapace pouvant atteindre 180 cm<br />
de longueur. La saison de ponte pour la tortue luth au Gabon dure d’octobre à mars. Les trois<br />
sites principaux pour le suivi de cette espèce sont à Pongara, Gamba et Mayumba.<br />
Cette étude prétend faire des estimations de la réussite a l’incubation des nids de D.<br />
coriacea pour évaluer la productivité des plages du Parc National Pongara et éventuellement<br />
pouvoir les comparer aux autres sites de ponte. L’analyse des nids naturels permet de<br />
déterminer la taille des pontes et la réussite à l’éclosion, deux paramètres essentiels pour<br />
suivre le bon état de santé de la population venant nidifier mais également l’aptitude du site<br />
en tant que système d’incubation des œufs de tortues marines.<br />
Les résultats de cette première saison présentés dans ce rapport sont une synthèse<br />
préliminaire des données qui seront analysés et poursuivis dans les mois prochains et<br />
représentent la première année de recherche en thèse de Maite Ikaran,.<br />
A part son caratère emblématique, les tortues marines sont déjà utilisées dans d´autres<br />
pays comme outils pour la détermination et gestion d´espaces marins et côtiers protéges.<br />
Il est donc important de poursuivre cette étude à long terme sur les côtes du Gabon et<br />
particulièrement dans les espaces menacés par le développement touristique pour arriver à une<br />
entente harmonieuse entre les ressources naturelles et la croissance socio-économique du<br />
pays.<br />
D’une autre part, le suivi des tortues marines permet de générer du travail pour les<br />
Gabonais et en même temps leur assure une formation en conservation de l’environnement<br />
qui peut leur être très utile ultérieurement et dans d’autres pays.<br />
La mission de Maite Ikaran au Gabon ne prétend être que l’appui scientifique au peuple<br />
Gabonais pour leur permettre d’exploiter d’une belle façon son énorme richesse. Elle prétend<br />
aussi leur apporter les connaissances acquises dans d’autres pays renommés pour<br />
l’écotourisme, comme le Costa Rica et consolider la formation des travailleurs Gabonais sur<br />
le terrain.
OBJECTIFS <strong>DE</strong> L’ETU<strong>DE</strong><br />
a. Evaluation de la productivité des plages de Pongara<br />
i. Quel est le nombre d’œufs par saison ?<br />
1. Quel est le nombre de nids/saison ?<br />
2. Quel est le nombre d’œufs par nid ?<br />
a. Existe-t-il une relation entre taille de la ponte et taille de<br />
la femelle/date de la ponte ?<br />
b. Existe-t-il une relation entre taille de la femelle et date<br />
de ponte ?<br />
ii. Quelle est la réussite à l’incubation ?<br />
1. Quelle est la réussite à l’éclosion ?<br />
2. Quelle est la réussite à l’émergence ?<br />
iii. Quelle est la viabilité des nouveau-nés ?<br />
1. Existe-t-il une relation entre taille des nouveau-nés et taille des<br />
œufs ?<br />
2. Existe-t-il une relation entre taille des œufs et taille de la<br />
femelle/taille de ponte/date de ponte ?<br />
b. Influence des facteurs biotiques et abiotiques quant à la réussite à l’incubation<br />
des œufs<br />
i. Facteurs biotiques<br />
1. Quelles sont les espèces en cause ?<br />
2. Quel est l’impact (quantitatif) de chaque espèce ?<br />
3. A quels stades intervient chaque espèce ?<br />
ii. Facteurs abiotiques<br />
1. Existe-t-il une relation entre température et réussite à<br />
l’incubation ?<br />
2. Existe-t-il une relation entre humidité et réussite à l’incubation ?<br />
3. Existe-t-il une relation entre granulométrie et réussite à<br />
l’incubation ?<br />
4. Quel est l’impact de l’érosion sur la réussite à l’incubation ?<br />
c. Intérêts et risques de la transplantation des œufs en enclos<br />
i. Existe-t-il une différence entre la réussite à l’incubation en milieu<br />
naturel et en enclos ?<br />
ii. Existe-t-il une différence entre milieu naturel et enclos concernant<br />
température/humidité/granulométrie ?
I. PRESENTATION GENERALE DU SITE<br />
I.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE<br />
Le Gabon, avec une superficie de 267.667 km, est situé dans le Golfe de Guinée en<br />
Afrique Centrale. Il est limité au nord par le Cameroon et la Guinée Equatoriale , au sud et à<br />
l´est avec le Congo et s´ouvre à l´ocean Atlantique vers l´ouest. Il se trouve à cheval sur<br />
l´équateur, entre les latitudes 2º 30´N et 3ª55´S . Le pays est constitué à 75% par le bassin<br />
fluvial de l´Ogooué et 85 % du territoire est recouvert par la grande forêt tropicale.<br />
En août 2002, le Président de la République Omar Bongo Ondimba annonce la<br />
création d´un nouveau réseau de Parcs Nationaux s´étendant sur près de 3 millions d´hectares<br />
et protégeant ainsi 10% du térritoire gabonais. Parmi les 13 Parc Nationaux du Gabon se<br />
trouve la péninsule de Pongara.<br />
Le Parc National Pongara (coordonnés 0° 34’- 0° 35’, 9° 19’ – 9° 21’) est situé au sud<br />
de l´estuaire du Komo dans la Province de l’Estuaire avec une superficie de 89000 ha. Sa<br />
gestion est sous l´autorité du Conseil National des Parcs Nationaux (CNPN).<br />
La zone d’étude (voire carte annexe 1) s’étend entre la Pointe Wingombé et la Pointe<br />
Goumbi formant un cordon de 25 km de plages océaniques interrompu seulement à quelques<br />
endroits par des falaises rocheuses (nottamment a la Pointe Ngonbé et Falaises de Kingeré).<br />
I.2 CLIMAT ET ENVIRONNEMENT NATUREL<br />
Le climat est équatorial de transition, avec des précipitations moyennes de 2800 à<br />
3000 mm/an et une grande saison sèche de juillet a septembre.<br />
Les formations de végétation littorale principales sont les suivantes :<br />
1) Arbustes dominants : Dalbergia ecastaphyllum, Hibiscus tiliaceus et Ximenia<br />
americana (citronnier de mer).<br />
2) Forêt littorale sclérophylle : Manilkara lacera (aboga), Chrysobalanus icaco,<br />
Syzygium guineense et Fegimanra africana.<br />
3) Mangroves et lagunes côtières dominés par Rhizophora et Avicennia.<br />
4) Forêt inondée et marécageuse.<br />
5) Palmeraies de Phoenix reclinata et Raphia.<br />
6) Forêt ombrophylle serpemvirente guineo-congolaise dominé par l´okoumé Aucoumea<br />
klaineana et l´ozouga Sacoglottis gabonensis.<br />
7) Savannes herbeuses de Ctenium et Melinis, Andropogon et Hyparrhenia ou Oryza et<br />
Setaria.<br />
La végétation d’arrière plage est constituée principalement de forêt littorale sclérophylle<br />
formant une étroite bande face à l´océan et entourée par dérrière de savannes herbeuses et<br />
lagunes cotières. La plupart de ces arbres ont des feuilles coriaces et perennes, adaptées a<br />
l´effet déssechant de la brise marine et leurs troncs sont colonisés par un lychen orange qui<br />
leur donne une couleur rouille caractéristique.
Figure 1. Représentation schématique du système de végétation littorale dans la zone d´étude<br />
formé par la fôret littorale sclérophylle (en orange), lagunes côtières (bleu) et savannes<br />
herbeuses (jaune).<br />
La présence nocturne et diurne sur les plages de trois grands mammifères vivant<br />
habituellement dans d´autres milieux est à noter : le buffle de forêt (Syncerus caffer nanus),<br />
l´hippopotame (Hippopotamus amphibius) et l´élephant de fôret (Loxodonta africana<br />
cyclotis). Il est fréquent d´observer des traces d´antilopes (Tragelaphus spekei), civettes,<br />
genettes (famille des Viverridés) et varans du nil (Varanus niloticus) sur le sable des plages et<br />
savannes. Les traces les plus nombreuses sont celles des crabes de la famille Ocypodidae.<br />
I.3 ENVIRONNEMENT HUMAIN<br />
Le principal lieu habité est le village de la Pointe Denis, comptant plus de 200<br />
personnes. C’est un village de pêcheurs originaires de l’Afrique de l’Ouest avec quelques<br />
hôtels. Il y a aussi de nombreux chalets de week-end de gens de Libreville. A part la Pointe<br />
Denis, il n´y a que des petits campements et villages pour pratiquer la pêche, la chasse ou<br />
l´agriculture et qui, au total, ne font pas plus de 100 personnes.<br />
Les principaux « noyaux toursitiques » sont le village de la Pointe Denis, le siège<br />
social de Gabon Environnement et le phare de Ngonbé. La Pointe Denis est un lieu très<br />
fréquenté par les habitants de Libreville, surtout les weekends où on peut même louer des<br />
motos aquatiques. L´ancien Phare de Ngonbé a été occupé par une famille de Francais qui<br />
l´ont transformé en centre de tourisme. L´ancien Hotel Ekwata, à la Pointe Wingonbé, est<br />
maintenant propriété de Mohammed VI, Roi du Maroc. Une quinzaine de gardiens y vivent et<br />
en assurent l ´entretien.<br />
Des terrains à louer sont annoncés sur la plage entre la Pointe Wingonbé et Ngonbé.
I.4 PARTITION DU CORDON LITTORAL<br />
En ce qui concerne le suivi scientifique des tortues marines, la côte est divisée en<br />
plusieurs zones. La plage entre la Pointe Denis et la Pointe Wingonbé (approx 5 km) est<br />
surveillés par l´ONG ASF « Aventures Sans Frontières ». Tout le reste de la côte du Parc<br />
Pongara, 24,5 km, est surveillé par l´ONG Gabon Environnement et divisé pour son étude en<br />
4 zones :<br />
+ Zone 1 (5km) Pointe Wingonbé-embouchure lagune<br />
+ Zone 2 (7km) embouchure lagune-falaises Kengéré<br />
+ Zone 3 (6,5 km)<br />
+ Zone 4 (6 km)<br />
Kingéré- Pointe Goumbi
II. HISTORIQUE DU SUIVI <strong>DE</strong> <strong>TORTUE</strong>S MARINES SUR LE<br />
SITE<br />
II.1 PREMIERS INDICES <strong>DE</strong> PRESENCE<br />
La nidification de la tortue luth sur la Pointe Pongara est signalée par Nicole Girardin<br />
en 1984 lors de sorties pédagogiques. Loveridge et Williams (1957), ainsi que Duguy (1983),<br />
citent D. coriacea du Gabon, mais sans préciser si elle nidifie. La fréquentation massive des<br />
côtes gabonaises jusqu´au Congo par la luth est annoncée par Fretey (1984).<br />
Fretey et Girardin (1988) inventorient les plages de nidification de l´espèce au Gabon<br />
en délimitant sept grandes zones, l´une d´elles étant la Pointe Pongara et l´autre la zone<br />
comprise entre Ngnobé-Alounbé.<br />
II.2 PREMIERES ACTIVITÉS <strong>DE</strong> SUIVI SCIENTIFIQUE A PONGARA<br />
MARQUAGE: Au cours de la saison de ponte 1985/86, treize luths femelles ont été<br />
marquées sur les plages de la Pointe Pongara à l´aide d´agraffes métalliques en titane<br />
Stockbrands Co (GF 20626-20631, GF 21251-21275), à la patte antérieure gauche.<br />
BIOMETRIE: Vingt-et-un Luths femelles adultes ont été mesurées, selon la méthode<br />
courbe. Les résultats sont les suivants:<br />
Moyenne Min. Max.<br />
Longueur dossière (cm) 149,41 137,00 163,00<br />
Largeur dossière (cm) 108,20 105,00 115,00<br />
Dans les années 80, Fretey et Girardin racontent que tous les nids sont<br />
systématiquement ramassés de jour, après avoir été repérés la nuit et signalés par un bâton<br />
planté dans le sable. Cette menace était jugée comme très préoccupante pour la sauvegarde<br />
des tortues marines au Gabon.<br />
III.3 SUIVIS SCIENTIFIQUE ACTUEL<br />
Le suivi des tortues marines à Pongara a été interrompu pendant plusieurs années pour<br />
des raisons diverses et a repris plus tard sous la direction de l´association Aventures Sans<br />
Frontières (ASF).<br />
La saison 2005/2006 représente la deuxième année de suivi des tortues marines sur les<br />
24,5 km de plages du Parc Nacional Pongara <strong>org</strong>anisée par Gabon Environnement. Les<br />
résultats de la campagne 2004/2005 à Pongara sont resumés à continuation.
SYNTHESE <strong>DE</strong>S RESULTATS <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> SAISON <strong>DE</strong> PONTE 2004/2005<br />
ZONE 1<br />
I<strong>DE</strong>NTIFICATION<br />
COMPTAGE <strong>DE</strong> TRACES<br />
48 Dc<br />
1 Lo<br />
1 Cm<br />
Lo<br />
1<br />
VRAI NIDS 163 Dc<br />
1 Lo<br />
5 Ind<br />
FAUX NIDS 39 Dc<br />
PREDATES<br />
21 Dc<br />
3 Ind<br />
ZONE 2<br />
I<strong>DE</strong>NTIFICATION<br />
277 Dc<br />
2 Ei<br />
Lo<br />
COMPTAGE <strong>DE</strong> TRACES<br />
ZONE 3<br />
1<br />
VRAI NIDS 1267 Dc<br />
2 Ei<br />
1 Lo<br />
6 Ind<br />
FAUX NIDS 279 Dc<br />
1 Cm<br />
3 Ei<br />
1 Ind<br />
PREDATES<br />
183 Dc<br />
1 Ei<br />
I<strong>DE</strong>NTIFICATION<br />
38 Dc<br />
Lo<br />
1<br />
VRAI NIDS<br />
83 Dc<br />
2 Ei<br />
17 Dc PREDATES<br />
COMPTAGE <strong>DE</strong> TRACES<br />
FAUX NIDS<br />
24 Dc<br />
1 Cm<br />
ZONE 4<br />
I<strong>DE</strong>NTIFICATION<br />
31 Dc<br />
COMPTAGE <strong>DE</strong> TRACES 1 Lo<br />
VRAI NIDS<br />
240 Dc<br />
1 Cm<br />
3 Ei<br />
225 Dc PREDATES<br />
FAUX NIDS<br />
101 Dc
III. ORGANISATION <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> SAISON 2005/2006<br />
III.1 PERSONNEL, CAMPS ET ACTIVITÉS RÉALISÉES<br />
L’équipe de travail de Gabon Environnement est composée de 8 écogardes qui<br />
couvrent les 4 zones d’étude. De nuit ils font des patrouilles nocturnes pour identifier les<br />
femelles (pose de bagues et transpondeur, biométrie et photo identification) et de tour ils<br />
effectuent des comptages de traces. Les comptages de traces permettent de complémenter<br />
l´information de la nuit précédente sur le nombre de nids dans la zone, de sauver des femelles<br />
coincées par des billes et de suivre les émergences.<br />
Les activités réalisées au sein de cette étude seront un complément au travail des<br />
écogardes et permettront de mieux comprendre l´importance des plages de Pongara comme<br />
système d’incubation pour les nids de tortues luths.<br />
Il y a trois camps répartis dans la zone d´étude: le camp 1 (la base) à la Pointe<br />
Wingonbé, le camp 2 en zone 2 et le camp 3 entre les zones 3 et 4. Les deux premiers sont des<br />
camps permanents et le troisième est un camp saisonnier. Un bateau à moteur fait le tour des<br />
camps deux fois par semaine pour le ravitaillement.<br />
Les activités se sont déroulées pendant la saison 2005/2006, entre le 4 novembre et le<br />
3 avril et seront poursuivies pendant les 3 saisons prochaines. Le mois de novembre a été<br />
utilisé pour l´acquisition du matériel et la reconnaissance des lieux.<br />
Figure 2. Calendrier des activités réalisées dans le Parc National Pongara pour étudier la<br />
nidification de la tortue luth <strong>Dermochelys</strong> coriacea.<br />
SAISON 2005/2006<br />
Marquage de nids Zone 1<br />
01-15<br />
Decembre<br />
15 Dec -<br />
01 Janv<br />
01-15<br />
Janvier<br />
15 Janv-<br />
01 Fev Février Mars<br />
Transplantation de nids en enclos<br />
Marquage de nids Zone 2<br />
Profils de température zone 2<br />
Suivi quotidien des nids naturels<br />
Prise de mesures oologiques<br />
Relocalisation de nids sur plage<br />
Analyse des nids<br />
Formation des écogardes
III. 2 FORMATION <strong>DE</strong>S ÉCOGAR<strong>DE</strong>S<br />
Grâce aux activités dérivées de cette étude, les écogardes ont reçu sur le terrain une<br />
formation complémentaire concernant le travail scientifique sur les tortues marines:<br />
Approche et comportement face à une espèce en voie d´extinction;<br />
Usage des lumières sur une plage de ponte de tortues marines;<br />
Techniques de collecte des oeufs et transplantation de nids de tortues marines;<br />
Mesure de la profondeur du nid;<br />
Comptage d´oeufs;<br />
Observation du pôle animal sur les oeufs fertilisés;<br />
Analyse de nids;<br />
Remplissage des fiches d´analyse de nids;<br />
Prise de mesures biométriques sur les nouveau-nés;<br />
Prise de mesures oologiques;<br />
Mesure du poids total de la ponte;<br />
Collecte de prélèvements d´invertébrés dans les nids;<br />
Embryologie: reconnaitre embryon pigmenté vs. non pigmenté, jumeaux,<br />
prelèvements d´embryons morts;<br />
Premières approches à l´écotourisme des tortues marines: comment lidérer un groupe<br />
et lui montrer la tortue.<br />
Aide pour étude des nids:<br />
A partir du mois de janvier, un des écogardes a été spécifiquement désigné pour aider<br />
l´étude des nids. Il a été formé pour faire le marquage, suivi et analyse de nids naturels sur<br />
plage. Il a appris la méthodologie d´extraction et classification du contenu du nid, ainsi que le<br />
remplissage des fiches d´analyse de nids. Il est resté en charge des analyses des nids Dc 62(II)<br />
au Dc 78 en zone 2, les nids Dc 17 et Dc 18 en zone 1 et 4 nids à l´enclos. Il doit remplir les<br />
fiches de chaque nid, récuperer les enregistreurs de température et remettre le tout au<br />
coordinateur technique.<br />
III.3 ENVIRONNEMENT<br />
Les ordures ont été triées selon les catégories suivantes:<br />
ORGANIQUE: Un trou pour les déchets <strong>org</strong>aniques a été fait près du camp 2<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE ET MÉTALIQUE: Ce genre de déchets est remporté à Libreville avec le bateau<br />
de ravitaillement.<br />
EMBAL<strong>LA</strong>GES: Tous les sacs en plastique, bocaux etc qui peuvent étre réutilisables.<br />
A BRULER: cartons, papiers et tout ce qui peut se brûler sans produire de fumées toxiques.
IV.A) SUIVI <strong>DE</strong>S NIDS NATURELS<br />
a. Nomenclature des nids<br />
IV. METHODOLOGIE<br />
Les nids sont appellés Dc (pour <strong>Dermochelys</strong> coriacea) et nommés par ordre chronologique<br />
de ponte. Il était programmé de marquer 21 nids en zone 1 (du 1 au 21) et 80 nids en zone 2<br />
(du 22 au 101). Le nombre de nids marqués fut éventuellement réduit par manque de temps<br />
mais la séparation entre les numéros de la zone 1 et 2 respecté. Les 6 pontes relocalisées sont<br />
nommées du R1 au R6.<br />
Zone 1 : Dc 01- Dc 18. (17 nids ; le nid Dc 15 fut marqué la nuit mais non retrouvé le jour<br />
suivant).<br />
Zone 2 : Dc 22 - Dc 78 (dû à une erreur de communication il y a deux nids Dc 62 qui ont été<br />
nommés Dc 62 (I) et Dc 62 (II) pour les distinguer).<br />
Enclos : E01-E13 13 nids de la zone 1 sont transplantés en enclos; 9 sont transportés en sac<br />
plastique et 4 en panière isotherme.<br />
b. Marquage des nids naturels<br />
! Bague de nid<br />
Une bague de nid est utilisée de manière à garantir une identification optimale du nid<br />
jusqu’à son analyse. Cette bague est constituée d’une plaquette portant un numéro unique<br />
permettant d’identifier chaque nid. Cette plaquette est en matière plastique ou en bois<br />
(enfermée dans un sac plastique hermétique si en bois) et ne doit pas dépasser 25 cm 2 de<br />
surface de manière à ne pas perturber l’émergence des nouveau-nés. Si le nid est identifié<br />
au moment de la ponte de la femelle, la plaquette est déposée à plat sur le sable au-dessus<br />
des œufs, après que la femelle ait recouvert les œufs d’une couche de 2-3 cm de sable.<br />
! Marquage temporaire<br />
Le nid est marqué temporairement pendant la ponte avec un bout de ficelle attaché a deux<br />
bâtons ; le premier bâton et placé pendant le recouvrement du nid, a 20 cm de la surface,<br />
avant que la tortue commence le brouillage actif avec les pattes antérieures (après la pose<br />
de la bague de nid) et le deuxième reste en surface. Ceci donne une sécurité additionnelle<br />
de retrouver le nid le jour suivant et une meilleure précision de la position exacte des<br />
œufs.<br />
! Marquage permanent<br />
Le système de marquage permanent a lieu le jour suivant de la ponte et il est constitué de<br />
4 solides piquets en bois. Deux d’entre eux portent une inscription composée d’un V (pour<br />
végétation), d’un 1 ou d’un 2 (numéro du piquet), et du numéro d’identification du nid<br />
figurant sur la bague de nid. Les deux autres portent une inscription composée d’un P<br />
(pour plage), d’un 1 ou d’un 2 (numéro du piquet), et du numéro d’identification du nid<br />
figurant sur la bague de nid. Les piquets « V » sont placés dans la végétation à l’arrière<br />
plage tandis que les piquets « P » sont placés sur la plage au bord de la végétation<br />
d’arrière plage. V1 et P1 sont placés en premier en alignement avec le nid selon un axe
perpendiculaire à la ligne de haute marée. Les distances de V1 au nid et de P1 au nid sont<br />
mesurées, une extrémité du mètre étant située à l’extrémité supérieure du piquet tandis<br />
que l’autre est située au sol au centre du nid. V2 et P2 sont ensuite mis en place également<br />
en alignement avec le nid mais selon un axe formant un angle oblique avec la ligne de<br />
haute marée. Les distances de V2 au nid et de P2 au nid sont mesurées de la même façon<br />
que pour les piquets V1 et P1.<br />
Figure 3. Représentation schématique du système de marquage permanent de nids avec les<br />
piquets en bois.<br />
c. Collecte des données<br />
! Profondeur du nid<br />
Si la tortue est rencontrée avant le début de la ponte, la profondeur du nid est mesurée.<br />
Juste après le creusement, et avant que la femelle ait commencé à pondre les premiers<br />
œufs, un mètre rigide (par exemple un mètre de ménuisier) est placé au centre de la cavité<br />
du nid. La mesure est lue sur le mètre a l’endroit de son intersection avec la 5eme<br />
protubérance de l’éperon caudal.<br />
Figure 4. Représentation de la mesure de la profondeur du nid (A) avec le mètre de<br />
menuisier et la 5 ème protubérance de l´éperon caudal (signalée par la flèche rouge).
! Comptage des œufs<br />
Les vrais et faux œufs son comptés pendant la ponte au fur et a mesure qu’ils tombent du<br />
cloaque de la femelle. La personne en charge est équipée d’un compteur mécanique qu’il<br />
soutient d’une main. L’autre main est revêtue d’un gant en plastique et disposée sous le<br />
cloaque de la tortue. Seuls les vrais œufs son comptés avec le compteur mécanique, les<br />
faux œufs étant comptes de mémoire.<br />
! Biométrie<br />
La longueur et largeur courbe de la carapace sont mesurées quand la tortue commence a<br />
reboucher le trou. Dans certains cas, la longueur est mesurée selon deux méthodes : A) sur<br />
la carène vertébrale B) à côté de la carène vertébrale. Aussi la largeur courbe de la tête est<br />
mesurée.<br />
! Position du nid<br />
Au moment du marquage du nid, sont mesurées la distance du nid à la végétation (endroit<br />
où la végétation recouvre plus de 50 % de la surface du sol), et la distance du nid à la<br />
dernière ligne de haute marée ;<br />
d. Suivi des nids pendant l’incubation<br />
Lors du suivi des nids, tous les événements particuliers ayant touché chaque nid sont<br />
enregistrés. Pour les nids naturels, il peut s’agir notamment :<br />
" de phénomènes d’érosion ayant affectés le nid,<br />
" du creusement des nids par d’autres tortues marines femelles,<br />
" d’une collecte des œufs par l’homme,<br />
" d’une prédation des œufs par des animaux : si la prédation est totale, le nid est<br />
enregistré comme prédaté. Si elle est partielle, les œufs prédatés et les débris sont<br />
enlevés et le nid est rebouché. Le nid est enregistré comme partiellement prédaté et<br />
les œufs touchés sont si possible comptabilisés (lorsque les œufs sont déterrés par<br />
des prédateurs et dispersés sur la plage, ils devient souvent difficile, voire<br />
impossible, de les compter). A la fin de l’incubation, le nid est analysé comme les<br />
autres,<br />
" d’une inondation par les vagues : la position du nid par rapport à la ligne de marée<br />
haute (LHM) est enregistrée quotidiennement (cf figure ci-dessous).<br />
LHM<br />
(>LHM)<br />
laisses de haute mer<br />
(
IV.B) TRANSP<strong>LA</strong>NTATION <strong>DE</strong>S NIDS EN ENCLOS<br />
! Collecte<br />
" De manière à minimiser la mortalité des embryons due à la manipulation, tous les<br />
œufs doivent être placés dans l’écloserie moins de 2 heures après la ponte (aucune<br />
ponte ne doit rester sans être sortie de terre pendant une période de plus de 5 heures).<br />
" Concernant les pontes qui doivent être transportées en sacs, un sac propre est disposé<br />
dans le nid sous le cloaque en prenant soin de ne pas combler de sable la chambre<br />
d’incubation et évidemment ne pas déranger la tortue (les œufs tombent directement<br />
dans le sac sans avoir été pris à la main ou enduits de sable, ce qui présente un<br />
avantage bactériologique). Le sac d’œufs est enlevé rapidement avant que le nid ne<br />
soit recouvert ;<br />
" Concernant les pontes qui sont transportées en panières isothermes, les œufs sont<br />
récoltés dans le creux de la main à la sortie du cloaque, et placés doucement dans la<br />
panière. Le nid de la luth étant très profond, en fin de creusement ont peu apporter<br />
dans le nid quelques poignées de sable afin de diminuer la profondeur pour avoir les<br />
œufs plus accessibles. Une couche de sable humide est placée au fond de la panière<br />
avant de disposer les premiers œufs et une nouvelle couche de sable humide est<br />
disposée au dessus des derniers œufs.<br />
! Transport<br />
" Les œufs doivent toujours être manipulés avec soin et tous les acteurs doivent avoir<br />
conscience de leur fragilité ;<br />
" La remise en nid doit être faite en moins de 3 heures après leur ponte afin de<br />
minimiser les mouvements pouvant endommager les embryons et les effets négatifs<br />
des variations de température et d’humidité des œufs.<br />
! Enfouissement des œufs en enclos<br />
" Chaque ponte transplantée doit être placée aussi rapidement que possible dans le nid<br />
artificiel creusé à cet effet dans l’enclos ;<br />
" Le remplissage de l’enclos s’est effectue selon le plan figurant ci-dessous et selon les<br />
numéros d’ordre indiqués :<br />
E1 E6 E11<br />
E2 E7 E12<br />
E3 E8 E13<br />
Quadrants pour nids :<br />
75x100 cm<br />
Couloirs pour circuler entre les<br />
nids et sur les bords :<br />
15 cm<br />
E4<br />
E5<br />
E9<br />
E10<br />
En jaune : nids pour suivi<br />
température (tirés au hasard).
" Les nids artificiels sont construits en forme de gourde évasée largement à la base<br />
(chambre d’incubation) et surmontée d’un col droit (puits). Un premier trou<br />
cylindrique est creusé jusqu’à une profondeur égale à celle mesurée dans le nid naturel<br />
plus 10 cm ; la base de ce trou est ensuite élargie par des raclages des parois à la main<br />
jusqu’à obtenir une sphère d’environ 30-35 cm de diamètre.<br />
" Les œufs sont placés dans le nid 2 par 2 et comptés pendant l´enfouissement. Le sable<br />
humide enlevé durant le creusement du nid artificiel doit être employé pour couvrir les<br />
œufs en le tassant fermement (le sable enlevé en dernier lors du creusement doit être<br />
remis en premier au contact des œufs). Il est fortement déconseillé de mettre le sable<br />
sec en contact direct avec les œufs ; celui-ci doit être utilisé uniquement dans le stade<br />
final pour recouvrir le nid.<br />
! Isolement de chaque nid en enclos<br />
" Une protection cylindrique est placée au-dessus de chaque nid à partir du 50 ème jour<br />
d’incubation (afin d’éviter le mélange des nouveau-nés à l’émergence). Cette<br />
protection fait environ 40 cm de haut et forme un cylindre de 60 cm de diamètre. Le<br />
dispositif cylindrique est enterré de 10 cm environ dans le sable.<br />
! Précautions particulières<br />
" La panière isotherme et les sacs sont lavés à l´eau et savon de Marseille et désinfectés<br />
à la Bétadine ND avant chaque utilisation.<br />
" Les faux œufs (œufs infertiles sans jaune) sont placés en dernier dans le nid artificiel.<br />
" L’enclos doit faire l’objet d’une surveillance régulière. Il faut rétirer les graines qui<br />
germent parfois sur le substrat afin d’éviter que des racines ne pénètrent jusqu’aux<br />
œufs et les feuilles mortes tombés des arbres pour éviter la favorisation d´insectes.<br />
! Mesures oologiques<br />
" Le poids et 3 diamètres de 10 vrais œufs choisis au hasard sont notés pour chaque<br />
ponte transplanté en enclos. Le poids est pris avec une balance de précision <strong>DE</strong>NVER<br />
PK-202 (capacité 200g, lisibilité 0,01g). Les diamètres sont mesurés en plaçant l´œuf<br />
sur la paume de la main et en le faisant roter à chaque mesure avec un pied à coulisse.<br />
" Le poids total des pontes est pris à l´aide d´un peson de 0-25 kg, la ponte étant dans un<br />
sac plastique.<br />
IV.C) SUIVI <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> TEMPERATURE D’INCUBATION<br />
! Pose des enregistreurs de température dans les nids<br />
• 8 enregistreurs sont placés dans 8 nids tirés au hasard parmi les 13 nids de l’enclos.<br />
• 8 enregistreurs sont placés dans 8 nids tirés au hasard parmi les 17 nids naturels<br />
marqués dans la zone 1.<br />
• 14 enregistreurs sont placés dans 13 nids dans la zone 2 ; deux enregistreurs sont<br />
placés dans le même nid, au dessous et au dessus de la ponte (DC 59).
• 2 enregistreurs sont posés à côté des nids, à 80 cm en parellèle à la mer et à la même<br />
profondeur des œufs pour évaluer la chaleur métabolique dégagée par les œufs<br />
pendant l’incubation.<br />
! Pose d’enregistreurs dans le sable pour profils de température<br />
• 6 enregistreurs sont utilisés pour obtenir des profils de température de la plage de la<br />
zone 2 ; 1 jeu de 3 enregistreurs est fixe et placé au camp 2 tandis que 1autre jeu de 3<br />
enregistreurs est mobile et tourne sur les différentes sections de la zone 2 (la zone 2 est<br />
partagée en sections selon l’hydrogéographie et la végétation d’arrière plage et le jeu<br />
d’enregistreurs est changé de section toutes les semaines).<br />
" Les enregistreurs utilisés pour les profil de température fixe, les 8 nids de l’enclos et<br />
les 8 nids de la zone 1 sont paramétrés pour une prise de mesure toutes les 20<br />
minutes ; toutes les articulations du boîtier et les ports de communication sont<br />
étanchés à l’aide d’un mastic au silicone puis l’enregistreur de température est placé<br />
successivement dans 3 sacs thermosoudés par 3 soudures distinctes.<br />
" Les enregistreurs pour le profil de température tournant et les nids de la zone 2 sont<br />
étanches de fabrication et parametrés pour une prise de température toutes les 30<br />
minutes. Ceux qui sont posés dans les nids sont reliés à une ficelle attachés au piquet<br />
P1 pour éviter qu´ils soient emportés par les hautes marées.<br />
" Dans les nids, les enregistreurs sont placés pendant l’oviposition, au milieu de la ponte<br />
(une fois que la femelle a pondu entre 40 et 50 œufs).<br />
" Les 3 enregistreurs (de chaque jeu) utilisés pour les profils de température sont placés<br />
à 30, 50 et 80 cm de profondeur ; les points GPS de la position des enregistreurs sont<br />
relevés ; au cours des rotations, le jeu tournant est toujours placé au même endroit<br />
dans chaque section.<br />
IV.D) ANALYSE <strong>DE</strong>S NIDS<br />
! Moment de l’analyse<br />
" Dans le cas où l’émergence de petites tortues est constatée par une observation directe<br />
des nouveau-nés ou bien indirectement par l’observation des traces laissées sur le<br />
sable par les émergentes, la date d’émergence est connue et l’analyse du nid est<br />
effectué 3 ou 4 jours plus tard de manière à permettre aux éventuelles retardataires<br />
d’émerger par elles-mêmes.<br />
" Dans le cas où l’émergence n’est pas constatée, l´analyse est effectué le jour 75 après<br />
la date de ponte.<br />
! Creusement et extraction du contenu<br />
" La pelle est utilisé pour dégager le sable sur une quarantaine de centimètres ; le<br />
creusement ultérieur se poursuis à la main protégée par des gants caoutchouc, de<br />
manière à éviter tout risque de contamination par le contenu parfois pourri des nids<br />
analysés.
" Si des nouevau nés vivants sont trouvés lors du creusement du puits de ponte, le trou<br />
est rebouché immédiatement avec du sable humide de manière à remettre le site en<br />
état et ensuite d’attendre au moins 72 heures avant de recommencer le creusement.<br />
" Le creusement est effectué verticalement jusqu’à toucher et apercevoir les premières<br />
membranes. La ponte est précautionneusement délimitée et la distance de la surface du<br />
sable aux premiers œufs est mesurée.<br />
" Le contenu est retiré en dégageant chaque élément au maximum avant de l’extraire de<br />
façon à ne pas le léser avant l’analyse. Les éléments sont retirés en les soulevant pardessous<br />
plutôt qu’en les tirant par-dessus.<br />
" Une fois toute la ponte extraite, la distance de la surface du sable au fond du nid<br />
(profondeur du nid) est mesurée.<br />
! Méthode d’analyse du contenu<br />
Quatre catégories principales sont réalisées :<br />
" La première rassemble tous les fragments de membranes d’œufs dont la partie interne<br />
apparaît nette et propre. Les petits morceaux sont éliminés de manière à ne conserver<br />
que les fragments représentant une membrane complète à plus de 50%, chaque<br />
membrane comptant alors pour un œuf ayant éclos.<br />
" La seconde catégorie rassemble les nouveau-nés rencontrés lors du creusement et de<br />
l’extraction du contenu. Elle comprend les nouveau-nés vivants et morts trouvés lors<br />
du creusement du puits de ponte, les nouveau-nés vivants et morts sortis de l’œuf et<br />
trouvés dans la chambre d’incubation ainsi que les nouveau-nés vivants et morts dans<br />
l’œuf éclos mais encore non extraits de la membrane. Concernant ce dernier groupe, il<br />
s’agit de petites tortues à terme ayant déjà percé l’œuf grâce au caroncule corné situé<br />
au bout de leur museau, et ayant déchiré la membrane à l’aide de leurs membres<br />
antérieurs, mais restant encore au repos dans la membrane en attendant que le sac<br />
vitellin soit internalisé.<br />
" La troisième catégorie concerne les faux œufs qui sont répartis eux-même en trois<br />
sous-catégories. La première représente les faux œufs non prédatés et pourris, la<br />
seconde les faux œufs non prédatés et non pourris (le plus souvent déshydratés), et la<br />
troisième les faux œufs prédatés. Concernant ce dernier groupe, le prédateur est, si<br />
cela est possible, identifié. Tous les faux œufs sont ouverts de manière à vérifier qu’ils<br />
rentrent bien dans la catégorie faux œufs (sans jaunes).<br />
" La quatrième catégorie regroupe les œufs non éclos qui sont également classés en trois<br />
sous-catégories : prédatés, non prédatés et non pourris, non prédatés et pourris. La<br />
notion de pourriture n’est pas toujours évidente ; on prendra ici comme critère<br />
principal le brunissement accentué de la membrane, avec dégagement de mauvaise<br />
odeur à l’ouverture. Concernant les œufs prédatés, le prédateur est dans la mesure du<br />
possible identifié et les œufs classés par type de prédateur. Chaque œuf est ensuite<br />
délicatement ouvert afin de déterminer s’il est sans embryon (sans développement<br />
apparent), s’il est doté d’un embryon non pigmenté, d’un embryon pigmenté, d’un<br />
embryon à terme ou bien s’il n’est pas possible de déterminer l’absence ou la présence<br />
de traces d’embryons. Les œufs des deux autres sous-catégories (non prédatés et non<br />
pourris, non prédatés et pourris) sont également ouverts afin de déterminer s’ils sont<br />
sans développement apparent, à embryon non pigmenté, à embryon pigmenté, à<br />
embryon à terme ou bien s’il n’est pas possible de déterminer l’absence ou la présence<br />
de traces d’embryons. Les œufs présentant une ouverture dans la membrane mais ne
correspondant pas à un déchirement de la membrane par les membres de la petite<br />
tortue sont considérés comme des œufs non éclos.<br />
! Prelèvements<br />
" Tout <strong>org</strong>anisme invertébré trouvé lors du creusement du nid ou en ouvrant les œufs est<br />
prélevé pour identification. Ils sont conservés en alcool.<br />
" Des embryons en bon état de conservation sont gardés dans du formol a 10% pour des<br />
propos d’exhibition ou didactiques.<br />
IV.E) ESTIMATION DU TAUX <strong>DE</strong> FERTILISATION<br />
" 6 pontes condamnés ont été transplantés sur la plage en zone 2. Les œufs ont été<br />
collectés en sac plastique et enfouis dans un nid artificiel creusé à marée haute selon le<br />
protocole expliqué. Les nids sont ouverts après un nº variable de jours pour<br />
l´observation du pôle animal sur les vrai œufs. Le pôle animal est le terme utilisé pour<br />
désigner la zone de fixation de l´embryon à la membrane de l´œuf qui se calcifie<br />
d´avantage. La calcification s´étend progressivement jusqu´à couvrir toute la<br />
membrane de l´œuf.<br />
" Tous les œufs sont sortis du nid et replacés en comptant les œufs fertilisés (pôle<br />
animal visible) et les non fertilisés (pôle animal non visible). Les œufs sont examinés<br />
en les plaçant collés à une source de lumière jaune (torche) et en prenant soin de<br />
respecter la position qu´ils avaient dans le nid.<br />
" Quelques fois le nid est ouvert et après sortir quelques œufs ont constate qu´aucun n´a<br />
le pôle animal formé ; les œufs sont replacés et le nid rebouché pour attendre quelques<br />
jours de plus.<br />
" Les nids ainsi manipulés sont marqués pour évaluer la réussite à l´incubation. Ils ont<br />
été nommés R pour relocalisé.
V. SYNTHESE PRELIMINAIRE <strong>DE</strong>S RESULTATS<br />
V.1 SUIVI SCIENTIFIQUE <strong>DE</strong>S POPU<strong>LA</strong>TIONS<br />
Pendant la saison de ponte 2005/2006 un total de 3759 vrais nids et 769 faux nids de<br />
<strong>Dermochelys</strong> coriacea ont été signalés lors des comptages de traces quotidiens sur les 4<br />
zones.<br />
Figure 5. Vrais nids et fausses montées (faux nids) de <strong>Dermochelys</strong> coriacea signalés pendant les<br />
comptages de traces sur les 4 zones du Parc National Pongara. Les résultats des saisons de ponte<br />
2004/2005 et 2005/2006 sont comparés. Pour la saison 05/06 les chiffres correspondent au total jusqu´au<br />
mois de janvier inclus pour les zones 3 et 4 et jusqu´au 18 février pour les zones 1 et 2.<br />
VRAIS NIDS<br />
FAUX NIDS<br />
05/06 04/05 05/06 04/05<br />
Zone 1 637 163 140 39<br />
Zone 2 2244 1267 415 279<br />
Zone 3 352 83 82 24<br />
Zone 4 526 240 132 101<br />
TOTAL 3759 1753 769 443<br />
V.2 MARQUAGE <strong>DE</strong> NIDS NATURELS<br />
Un total de 75 nids ont été marqués sur les zones 1 et 2 : 17 en zone 1 et 58 en zone 2.<br />
Les nids marqués s´étendent sur une zone de 5 km, entre les coordonnées 9º 18,709 E - 0º<br />
19, 188 N et 9º 18, 521 E – 0º 16,182 N. Le marquage de nids a été concentré entre le 15<br />
décembre 2005 et le 15 janvier 2006. Les nids marqués en dehors de cette période (Dc 17 et<br />
Dc 18 en zone 1 et du Dc 62 II au Dc 78 en zone 2) ont fait l´objet de l ´analyse pendant le<br />
mois d´avril et donc ne sont pas comptabilisés pour la synthèse des résultats présentés dans ce<br />
rapport.<br />
Anormalités dans la numération des nids: Le nid DC 15 fut marqué mais pas retrouvé<br />
le jour suivant pour le marquage permanent. Dû à une erreur de communication, il y a 2 nids<br />
Dc 62, ils ont été nommés par ordre cronologique dans la ponte Dc 62 (I) et Dc 62 (II).<br />
La sélection des nids n´a pas été 100% aléatoire avec une préference pour les nids à<br />
marée haute
V.3 ZONAGE<br />
A part les zones délimitées pour le suivi des tortues marines, différentes sub-zones ont<br />
été signalées en fonction de la végetation d´arrière plage et de la morphologie de la plage.<br />
Zone 1 :<br />
A. Pointe d´Ekwata - Pointe Ngonbé : Plage en arc de 2,4 km à forte pente (surnommée<br />
plage du Phare jusqu´à trouver son nom s´il y en a). Une embouchure fermée vers la<br />
pointe Ekwata et plusieurs petites embouchures qui s´ouvrent et se referment selon les<br />
pluies. L´extrémité du phare est une zone de haut risque pour les nids car inondable<br />
par les ruisselements des mangroves et les hautes marées. Aussi, il existe une sortie à<br />
la plage de la route provenant de la Pointe Denis par la forêt. C´est aussi une zone à<br />
haute fréquentation humaine surtout les weekends. La forme en baie de cette plage<br />
permet l´amarrage d´embarcations qui sont de plus en plus nombreuses les weekends.<br />
La végétation d´arrière plage est forêt sclerophylle tout le long de la plage, devenant<br />
un peu plus humide vers le phare, probablement dûe a la présence de zones inondées<br />
par les mangroves.<br />
B. Pointe Ngonbé- embouchure mangrove : plage ouverte océanique avec forêt littorale<br />
sclérophylle par derrière.<br />
Zone 2 :<br />
C. Embouchure mangrove : Bande de sable de 5m de largeur dépourvue de végétation qui<br />
s´ouvre normalement en saison de pluie.<br />
D. Embouchure mangrove – Camp 2: Zone d´écoulement de la mangrove : couche de<br />
sable de 1 m d´épaisseur; par dessous coulent les eaux de ruissellement de la lagune; la<br />
plupart des nids sont inondés des la ponte. Un banc de sable de approx 3 m de de<br />
largeur entre la ligne de haute marée et la lagune. Végétation inondable sur les bords<br />
de la lagune, qui sert de jardin pour l´hippopotame et comme perchoir pour les hérons.<br />
E. Plage ouverte : plage océanique à pente moins forte que la plage en arc avec système<br />
de savannes et mangroves bordés de végétation littorale sclérophylle sur la partie<br />
océanique (voire figure 1). La forêt devient de plus en plus humide vers les falaises de<br />
Kingéré. Pour les profils de température cette section se divise en E (face au camp 2),<br />
F (entre camp 2 et camp Moustache) et G (camp Moustache).<br />
V.4 BIOMETRIE<br />
ADULTES<br />
Pour l´ensemble des femelles des nids marqués, la moyenne de la longueur courbe de<br />
la dossière est de 154,03 cm (n= 74, dvst= 5,57) avec une longueur minimale observée de 141<br />
cm et une longueur maximale de 168 cm. La moyenne de la largeur courbe de la carapace est<br />
de 108,42 cm (n=74, dvst= 4,79) avec une largeur minimale de 100 cm et une largeur<br />
maximale de 118 cm.<br />
Sur les plages de Mayumba, Billes (2000) signale une moyenne pour la longueur<br />
courbe de la dossière de 150.87 cm (n=902, écart type= 7.27) et de 108.43 cm (n=902, écart<br />
type= 4.48) pour la largeur courbe. A Yalimapo en Guyanne francaise, Fretey (1978 signale<br />
une moyenne pour la longueur courbe de la dossière de 154,6 cm (n= 1341, écart type= 8,98,<br />
étendue= 135-192) et de 87,3 cm (n= 1341, écart type= 6,21, étendue= 70-120) pour la<br />
largeur courbe.
La longueur courbe de la dossière a été mesurée selon deux méthodes sur 19 femelles<br />
adultes : à còté de la carêne vertebrale (méthode utilisée dans la plupart des projets en<br />
Amerique) et sur la carêne vertebrale. La moyenne de la différence entre les deux méthodes<br />
est de 2,5 cm.<br />
NOUVEAU-NES<br />
Des données biométriques ont été collectées sur 13 nouveau-nés prélevés sur 2 nids.<br />
Ces mesures ont été réalisées à l´aide d´un pied à coulisse : la longueur rectiligne de la<br />
dossière est mesurée depuis l´encoche nucale jusqu´à l´éperon supracaudal et la largeur<br />
rectiligne à l´endroit de la dossière le plus large. Le poids des nouveau-nés est également<br />
enregistré à l´aide d´une balance de précision.<br />
La moyenne de la longueur rectiligne de la dossière est de 55,7 mm (n=13, étendue<br />
52,0 – 58,4, dvst= 2,43) et la moyenne de la largeur rectiligne est de 39,3mm (n= 13, étendue<br />
35,7 – 41,9, dvst= 1,92). Le poids moyen est de 43,32 g (n=13, étendue 41,80 – 49,15, dvst=<br />
2,43).<br />
V.5 MESURES OOLOGIQUES<br />
Des comptages effectués sur 36 pontes, nous donnent pour le nombre total d´œufs une<br />
moyenne de 104 oeufs. Sur les 36 pontes, la moyenne pour le nombre d´œufs normaux est de<br />
71 oeufs et la moyenne pour le nombre de faux œufs 34. Les faux œufs représentent en<br />
moyenne 32% de la ponte. Parmis les 36 pontes, 13 sont des nids transplantés en enclos le<br />
comptage ayant été effectué à la main en relocalisant les œufs dans le nid artificiel et 23 sont<br />
des nids naturels marqués et laissés in situ sur la plage ou le comptage a été effectué à l´aide<br />
d´un compteur a main.<br />
Les œufs normaux ont un poids moyen de 80,199 g (n= 130, étendue 51,87-95,03,<br />
dvst= 6,834) pour un diamètre moyen de 50,07 mm (n= 130, étendue 40,13-58,2, dvst=<br />
1,96). Ces valeurs correspondent à 13 nids transplantés en enclos ou le poids et les 3<br />
diamètres de 10 vrai oeufs pris au hasard ont été mesurés à l´aide de la balance à précision et<br />
le pied à coulisse. Pour chaque œuf, la moyenne du diamètre est calculée à partir des 3<br />
diamètres mesurés.<br />
Le poids total d´une ponte est de 6,32 kg (n= 11, dvst= 1,25) avec un poids maximal<br />
de 8,32 kg et minimal de 4,30 kg. L´ensemble de la ponte est dans un sac en plastique et pesé<br />
à l´aide d´un peson de 0-25 kg ; 7 pontes sont des nids transplantés en enclos et 4 sont des<br />
nids transplantés sur plage pour estimer le taux de fertilisation.<br />
A Mayumba , Billes (2000) trouve une moyenne de 109,86 œufs par ponte, 77,78 œufs<br />
normaux et 31,30 faux œufs representant 28,7 % du total de la ponte. Le poids moyen des<br />
vrais œufs à Mayumba est de 80,091 g. A Ya :li :ma :po en Guyanne francaise, le nombre<br />
total d´œufs par ponte est de 114,52 ± 21,47 avec 84,30 ± 15,62 vrai œufs et 30,22 ± 15,14<br />
faux œufs qui représentent 25,34 % de la ponte et le poids moyen d´un vrai œuf est de 87,88 g<br />
± 8,19 (Fretey, 1980).
Figure 6. Mesures oologiques de D. coriacea collectés pendant la saison de ponte 2005/2006 a<br />
Pongara.<br />
MESURES<br />
OOLOGIQUES<br />
COLLECTÉES<br />
N<br />
VALEUR<br />
MOYENNE<br />
± dev.st.<br />
VALEURS<br />
EXTREMES<br />
MESURÉES<br />
Nombre total d´œufs<br />
par ponte<br />
Nombre de vrais œufs<br />
par ponte<br />
Nombre de faux œufs<br />
par ponte<br />
% faux œufs par ponte<br />
Diamètre des vrais œufs<br />
(mm)<br />
Poids d´un vrai oeuf (g)<br />
Poids total d´une ponte<br />
(kg)<br />
36<br />
pontes<br />
130<br />
oeufs<br />
104 ± 23 38 - 149<br />
71 ± 19 26 - 105<br />
34 ± 18 0 - 77<br />
32 % 0 – 67 %<br />
50,07 ± 1,53 40,19 - 53,80<br />
80,199 ± 5,425 51,87 – 95,03<br />
11 pontes 6,32 ± 1,19 4,30 - 7,90<br />
Figure 7. Comparaison de la biométrie des femelles adultes (longueur et largeur courbe de la<br />
carapace) et mesures oologiques des luths a Pongara (Ikaran, 2006) et Mayumba (Billes, 2000)<br />
au Gabon et a Ya :li :ma :po (Fretey, 1980) en Guyanne Francaise.<br />
Pongara Mayumba Ya:li:ma:po<br />
LCC femelle adulte<br />
(cm)<br />
lCC femelle adulte<br />
(cm)<br />
154,03 150,87 154,6<br />
108,42 108,43 87,3<br />
N total oeufs/ponte 104 109,86 114,52<br />
N vrais oeufs/ponte 71 77,78 84,30<br />
N faux oeufs/ponte 34 31,30 30,22<br />
% faux oeufs 32% 28,7% 25,34%<br />
Poids moyen oeuf<br />
(g)<br />
80,199 80,091 87,88
V.6 ECOLOGIE DU NID<br />
V.6.i PROFON<strong>DE</strong>UR DU NID<br />
La profondeur moyenne des nids est de 69.6 cm (n=52, dvst= 5,89) avec une<br />
profondeur minimale de 40 cm et une profondeur maximale de 80 cm. Il est a noter que le nid<br />
de 40 cm est un cas excepcionel, le reste des nids étant au moins profonds de 60 cm.<br />
Les phénomènes d´érosion et accumulation de sable dans les plages produisent des<br />
variations dans la profondeur du nid pendant la période d´incubation. Sur 29 nids ou la<br />
profondeur du nid a été mesuré à la date de la ponte et à la date de l´analyse il y a eu<br />
accumulation de sable sur 26 nids avec une moyenne de 13 cm (écart 28-2 cm). Les autres 3<br />
nids avaient eu une réduction de la profondeur de 17 cm en moyenne (6, 34 et 11 cm). Il est<br />
évident aussi que la mesure de la profondeur du nid pendant la ponte de la tortue n´est pas<br />
aussi précise que la mesure prise lors de l´analyse du nid.<br />
Figure 8. Variation de la profondeur du nid entre la date de la ponte et la date de l´analyse sur<br />
29 des 75 nids marqués de D. coriacea a Pongara.
Figure 9. Possible relation entre la profondeur du nid et la taille de la femelle sur 52 nids de<br />
tortue luth à Pongara.<br />
V.6.ii POSITION DU NID SUR <strong>LA</strong> P<strong>LA</strong>GE<br />
Les distances à la ligne de haute marée et végétation ont été prises pour tous les nids<br />
marqués pour pouvoir les classifier en : « nids à marée haute » et « nids à marée basse ». Les<br />
plages de Pongara sont si étroites qu´on doit mettre en cause l´utilité de la catégorie de « nids<br />
à mi-marée ».<br />
Les critères pour désigner les nids à marée haute et marée basse ainsi que les possibles<br />
corrélations de la position du nid avec la réussite à l´incubation et le destin du nid seront<br />
analysés dans les prochains mois.<br />
V.6.iii SUIVI <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> TEMPERATURE<br />
Des enregistreurs de température ont été placés dans 20 nids (8 en zone 1 et 14 en zone<br />
2) (voire annexe 3). Les enregistreurs sont posés au milieu de la ponte, typiquement après les<br />
40 premiers vrais œufs (mode pose I). Dans un nid (Dc 59) 2 enregistreurs ont été posés : un<br />
en dessous de la ponte et un autre au dessus de la ponte pour estimer la variation de<br />
température dans un même nid (mode pose II et III). Pour deux des nids (Dc 52 et Dc 75), un<br />
enregistreur a été posé dans le sable à la même profondeur mais éloigné 80 cm du nid pour<br />
estimer la chaleur métabolique dégagé pendant l´incubation des œufs (mode pose IV). Le nid<br />
Dc 52 ayant d´importants épisodes d´inondation par les marées, ce dernier enregistreur fut<br />
retiré et replacé à côté du nid Dc 31.<br />
6 enregistreurs de température ont servi à prendre la température du sable à différentes<br />
profondeurs (30,50 et 80 cm) et à différentes sub-zones (plage ouverte, embouchure et zone<br />
d´écoulement de mangrove). Un jeu de 3 est fixe en face du camp 2 ; un autre jeu est mobile<br />
et reste 1 semaine à différents endroits.Ces profils de température pourront permettre<br />
d´estimer la proportion de sexes des nouveau-nés produits sur les plages de Pongara. Le jeu
mobile à été posé aux différentes sub-zones décrites dans la section V.3 pour estimer une<br />
possible variation de température selon l´hydrogéographie de la zone littorale.<br />
L´analyse des données de température se déroulera dans les prochains mois et les<br />
résultats seront ajoutés à ce rapport dès que possible.<br />
Figure 10. Dates et heures de pose et retrait des 6 enregistreurs de température (jeu fixe et jeu<br />
mobile) en zone 2.<br />
SUB ZONE DATE POSE HEURE POSE DATE RETRAIT HEURE RETRAIT<br />
E 29/12/05 13.00 5/1/06 17.00<br />
C 5/1/06 17.30 12/1/06 17.20<br />
D 12/1/06 17.40 20/1/06 17.00<br />
F 20/1/06 17.30 28/1/06 17.00<br />
G 29/1/06 13.30 4/2/06 18:30<br />
C 4/2/06 19:30 14/2/06 16:30<br />
D 14/2/06 17:00 23/2/06 18:00<br />
E 23/2/06 18:20 4/3/06 16:00<br />
F 4/3/06 16:30 13/3/06 10:00<br />
C 13/3/06 15:00 21/3/06 07:00<br />
D 22/3/06 07:00 29/3/06 12.00<br />
E 29/3/06 12.10 3/4/06 9.00<br />
jeu fixe E 15/12/05 11.30 29/3/06 8.00<br />
V.7 TAUX <strong>DE</strong> FERTLISATION<br />
Quelques jours après la ponte, l´embryon se fixe à la partie supérieure de l´œuf. La<br />
partie de la membrane où la fixation a lieu commence à se calcifier d´avantage et devient<br />
nettement visible ; c´est ce qu´ont appelle le pôle animal et c´est l´évidence que l´œuf a été<br />
fertilisé. Les nids sont ouverts la nuit pour l´observation du pôle animal à l´aide d´une lumière<br />
jaune. Sur 4 pontes transplantées en plage, la moyenne des vrais œufs fertilisés est de 53 %<br />
(étendue 78 - 26%). L´apparition du pôle animal a lieu entre 4 et 10 jours après la ponte.<br />
Calculer la fertilité à partir des œufs sans développement apparent trouvés lors de<br />
l´analyse des nids n´est pas possible dans la majorité des nids prédatés par insecte car le<br />
contenu des œufs est encore indeterminé (voire classification des œufs prédatés selon le<br />
contenu).<br />
Figure 11. Information sur le nombre de vrais œufs fertlisés et non fertlisés et le nombre de jours<br />
écoulés entre la ponte et l´apparition du pôle animal dans 4 pontes de tortue luth a Pongara.<br />
Date Ponte<br />
N jours<br />
apparition<br />
pôle animal<br />
Nº total vrai<br />
oeufs<br />
Nº œufs<br />
fertilisés<br />
Nº œufs non<br />
fetilisés<br />
% œufs<br />
fertlisés<br />
28/01/06 4 70 45 25 64<br />
29/01/06 6 64 50 14 78<br />
17/02/06 10 77 20 57 26<br />
23/02/06 10 67 30 37 45
V.8 TRANSP<strong>LA</strong>NTATION EN ENCLOS<br />
13 nids ont été transplantés en enclos entre le 3 décembre 2005 et le 7 février 2006 ; 4<br />
pontes ont été transportées en glacière, les œufs ayant été récoltés du nid ou en tombant du<br />
cloaque et transferrés dans la glacière avec l´aide d´une deuxième personne et 9 pontes ont<br />
été transportés avec sac en plastique, le sac étant placé sous le cloaque pour que les œufs<br />
tombent directement dedans. Tous les oeufs ont été recoltés pendant la ponte et le délai entre<br />
la ponte et la transplantation en enclos n´a jamais excedé 2h 15 minutes.<br />
Sur chaque ponte transplantée, 10 vrais œufs ont été sélectionnés au hasard pour<br />
prendre le poids avec la balance de précision et 3 diamètres avec le pied à coulisse. Pour les 7<br />
dernières pontes, le poids total a été pris à l´aide d´un peson de 0-25 kg. Aussi, tous les vrais<br />
et faux œufs sont comptés lors du placement dans le nid artificiel.<br />
V.9 EVALUATION <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> REUSSITE A L´INCUBATION<br />
V.8i NIDS EN MILIEU NATUREL<br />
L´analyse de 56 nids naturels a été réalisée 5 jours après la date prévue de l´émergence<br />
des nouveau-nés, donc le jour 75 à partir de la date de ponte. Le pourcentage moyen de<br />
réussite à l´éclosion est de 47 % (n=49, étendue 3-98). L´observation de nouveau-nés morts<br />
ou vivants dans le puits de ponte ou la chambre d´incubation a seulement eu lieu dans 3 nids<br />
(nouveau-nés morts pourris probablement prédatés au nombre de 1,1 et 3). Ces chiffres n´ont<br />
pas été tenus en compte pour cet analyse préliminaire des résultats et la réussite à l´éclosion<br />
peu se considérer comme égal à la réussite à l´emergence pour tous les nids sauf ces trois.<br />
En moyenne, 47 % des nids analysés (n=26) ont eu des émergences. Il a été consideré<br />
comme évidence d´émergence : a) observation directe des nouveau-nés b) observation de<br />
traces de nouveau-nés en provenance du nid c) observation de membranes d´œufs propres à +<br />
de 50% lors de l´analyse du nid. 43% (n=24) des nids analysés n´ont eu aucune évidence<br />
d´émergence (0% de réussite à l´incubation), 5% (n=3) ont été emportés par l´érosion de la<br />
mer et 5% (n=3) n´ont pas été retrouvé. 2 des 3 nids non retrouvés ont probablement été<br />
complètement prédatés par les crabes. Des nids complètement disparus par l´action des crabes<br />
ont déjà été observés au Cap Vert.<br />
86 % des nids analysés ont été victimes d´une prédation souterraine (n=48) dont la<br />
majorité 68% (n=32) a été exercé par des insectes. 18% des nids (n=9) ont été prédatés par<br />
les crabes ocypodes et dans 13 % (n=6) des nids l´évidence des deux types de prédateurs a été<br />
retrouvée. Les œufs prédatés par les crabes présentent une ouverture en forme de demi lune.<br />
Le reste des œufs prédatés presentant differents types de trous, nettement différents des fentes<br />
pratiquées par les crabes a été catalogué comme prédaté par insecte (voire description de la<br />
prédation par insecte). Des larves ont été observés dans plusieurs nids ainsi que d´autres<br />
invertebrés (voire liste complète d´invertébrés observés dans les nids).<br />
Aucun des nids marqués n´a fait l´objet d´une prédation non-souterraine. Cependant<br />
des varans (Varanus niloticus) en train de prédater d´autres nids ont été observés à plusieurs<br />
reprises. Les varans sont facilement effrayés par la présence humaine. Dans ces cas, l´utilité<br />
des faux œufs comme protection en cas de prédation pourrait être confirmée.
Figure 12. Destin des nids de <strong>Dermochelys</strong> coriacea analysés sur les zones 1 et 2 de Pongara. E=<br />
émergence, I= prédation par insecte, C= prédation par crabe, IND= Indeterminé<br />
<strong>DE</strong>STIN DU NID Nº <strong>DE</strong> NIDS % DU TOTAL<br />
AVEC EMERGENCES<br />
Non prédatés<br />
E +C<br />
E + I<br />
E + C + I<br />
26<br />
2<br />
7<br />
13<br />
4<br />
47 %<br />
SANS EMERGENCES<br />
I<br />
C<br />
I + C<br />
IND<br />
24<br />
20<br />
1<br />
2<br />
1<br />
43 %<br />
ERO<strong>DE</strong>S 3 5 %<br />
NON RETROUVES 3 5 %<br />
Nº TOTAL NIDS 56 100%<br />
Destin du nid :<br />
NIDS AVEC EMERGENCE<br />
Des nouveau-nés ont été observés directement dans 3 nids. Des traces de nouevau-nés<br />
ont été observés dans 3 nids. Dans le reste des nids, l´évidence d´émergence correspond à des<br />
membranes à + de 50 % retrouvées pendant l´analyse.<br />
Non prédatés : Aucun œuf non éclos prédaté a été retrouvé lors de l´analyse du nid.<br />
E+C : Nid avec émergences et œufs prédatés par crabes.<br />
E+I : Nid avec émergences et prédation par insecte.<br />
E+C+I : Nid avec émergences et prédation par crabes et insecte.<br />
NIDS SANS ÉMERGENCES<br />
Aucune trace d´émergence a été observée. Tous sont victimes d´une prédation<br />
souterraine le plus souvent exercé par insecte (n=20). Il est rare de trouver des nids prédatés<br />
par crabe sans aucune émergence (n=1).
NIDS ÉRO<strong>DE</strong>S<br />
Ces nids ont été complètement emportés par la marée lors d´épisodes d´érosion des<br />
plages (effet de la dérive littorale). Quelques nids ont été retrouvés sous le talus d´érosion et<br />
ont pu être analysés. Ont trouve aussi des nids partiellement érodés: aprés l´épisode d´érosion,<br />
le nid commence a se recouvrir de sable a nouveau par l´effet des marées et se retrouve à<br />
nouveau à une certaine profondeur<br />
Figure 13.<br />
Répresentation d´un nid<br />
partiellement érodé sous<br />
le talus d´érosion.<br />
NIDS NON RETROUVÉS<br />
A la date prévue pour l´analyse, aucun nid n´a été retrouvé à l´emplacement<br />
correspondant au mesures des quatre piquets enfoncés lors du marquage du nid. Un trou de<br />
plus de 1 m de diamètre et au moins 1 m de profondeur a été creusé pour bien vérifier que le<br />
nid n´était pas un peu déplacé par rapport au mesures.<br />
Un enregistreur de température avait été posé dans un de ces nids non retrouvés.<br />
L´enregistreur fut retrouvé à l´emplacement du nid mais aucun oeuf, ce qui suggère que le nid<br />
a été completement prédaté et le contenu dispersé par les crabes. Des observations semblables<br />
de nids completement disparu par l´action des crabes ont été observés au Cap Vert avec la<br />
tortue caouanne.<br />
Figure 14. Type de prédateur dans les 48 nids victimes d´une prédation souterraine.<br />
TYPE PREDATEUR Nº NIDS TOUCHÉS % DU TOTAL<br />
I<br />
C<br />
I + C<br />
IND<br />
TOTAL<br />
32<br />
8<br />
7<br />
1<br />
48<br />
67 %<br />
17 %<br />
14 %<br />
2 %<br />
100 %
ENCLOS <strong>DE</strong> TRANSP<strong>LA</strong>NTATION<br />
13 nids de tortue luth de la zone 1 ont été transplantés en enclos dans des nids<br />
artificiels. 9 ont été transportés en sac plastique et 4 en glacière.<br />
Le pourcentage moyen de réussite à l´éclosion et à l´émergence est de 0% ; aucun des<br />
nids transplantés a eu des émergences. Les 13 nids ont été victime d´une prédation<br />
souterraine par insecte. Le % d´œufs prédatés par nids est de 49,8 % pour les faux œufs en<br />
moyenne et de 90,1 % pour les vrai œufs, les œufs presentant les mêmes formes de trous que<br />
les nids sur la plage.<br />
Des fourmis, trous de fourmis et de crabes ont été observés dans l´enclos pendant<br />
l´incubation des nids.<br />
V.10 MENACES SUR LES NIDS<br />
PREDATION<br />
La prédation souterraine est l´une des principales menaces pesant sur les nids de D.<br />
coriacea à Pongara. Une étude approffondi sur les responsables de cette prédation sera<br />
poursuivie pendant les saisons prochaines.<br />
EROSION<br />
Les plages de Pongara sont très dynamiques, très étroites et souffrent des épisodes<br />
d´érosion quasiment tous les mois. Le % de nids emportés par l´érosion est probablement<br />
sous-estimé, car étant l´une des principales menaces aux nids, avec la prédation.<br />
LE SABLE COMME SYSTEME D´INCUBATION<br />
Le sable semble avoir des traces d´humus en profondeur ce qui suggère un contenu<br />
élevé en matière <strong>org</strong>anique . Il es aussi frequent de trouver des racines dans l ´environnement<br />
du nid. Il existe des zones inondés en permanence comme les zones d´écoulement des<br />
mangroves. Des échantillons pour granulométrie, humidité et pH du sables seront collectés<br />
sur les 4 zones pendant la saison prochaine.<br />
BRACONNAGE <strong>DE</strong>S OEUFS<br />
Aucun évennement de pillage d´oeufs a été signalé sur les plages de Pongara. Dans<br />
les années 80, Fretey et Girardin racontent que tous les nids sont systématiquement ramassés<br />
de jour, après avoir été repérés la nuit et signalés par un bâton planté dans le sable. Cette<br />
menace était jugé comme très préocupante pour la sauvegarde des tortues marines au Gabon.<br />
BILLES D´OUKOUME<br />
Les plages de la peninsule Pongara présentent des encombrements dangereux pour les<br />
tortues venant pondre à cause de l´échouage de billes de bois liberées de trains flottants. Les<br />
tortues n´arrivent pas toujours à se libérer de ces obstacles et il est fréquent de trouver des<br />
luths bloqués par ces billes d´oukoumé. Les tortues coincées sont normalement trouvés lors<br />
de comptages de traces du matin et l´opération de sauvetage, qui s´avère difficile, due au<br />
poids de la tortue est effectué par les écogardes. Si la tortue n´étai pas découverte le même
matin, elle mourrai d´épuisement et désechement. Aussi, beaucoup de billes ont des fers<br />
incrustés qui provoquent des blessures sur les tortues.<br />
Les billes sont une menace surtout au niveau des femelles, mais aussi pour les nids et<br />
les nouveau-nés.<br />
V.11 OBSERVATIONS REMARQUABLES<br />
# Plusieurs femelles présentaient aux pattes posterieures un trou en boutonnière<br />
correspondant certainement a un marquage antérieur.<br />
# Les faux oeufs sont pour la plupart pondus en dernier. Quelques-uns tombent parfois<br />
encore lorsque la femelle rebouche le nids. Cependant il y a eu plusieurs observations<br />
de « pontes fractionnés » ou les faux œufs sont pondus tout le long de la ponte, entre<br />
les vrai œufs.<br />
# La présence humaine peut réduire considérablement la prédation des nids par les<br />
varans.<br />
# Il est très fréquent de voir une femelle de luth en train de creuser son nid et<br />
desenterrant les œufs d´un autre nid déjà pondu (surcreusement)<br />
# Le champignon pathogène Fusarium oxysporum, déjà observé colonisant les<br />
membranes des oeufs de tortue caouanne au Cap Vert, a été observé aussi sur les vrais<br />
et faux oeufs de tortue luth à Pongara.<br />
# Les femelles paraissent sortir ensemble, par groupes, selon les marées et l´intensité<br />
lumineuse.<br />
# La zone d´écoulement de la mangrove en zone 2 et les embouchures de mangrove sont<br />
des zones à haute fréquentation.<br />
# Des jumeaux d´embryons non pigmentés ont été observés et photographiés lors d´un<br />
analyse de nid.<br />
# Des embryons pigmentés et non pigmentés ont été préservés dans du formol à 10%<br />
pour exhibition.<br />
# Plusieurs nids pondus à marée basse présentaient un % élevé d´oeufs non éclos avec<br />
embryon pigmenté; il reste à confirmer que les nids à marée basse sont des nids<br />
vraiment condamnés!<br />
# La strategie de conservation utilisée dans tellement de projets basée sur la<br />
transplantation des nids dans des zones plus sures a marée haute pourrai se réveler<br />
inutile dans le cas des plages de Pongara si la prédation par insecte se confirme plus<br />
fréquente dans les nids près de la végétation.<br />
V.12 ECOTOURISME<br />
Les premiers groupes de touristes sont venu au camp 2 pendant le mois de février. Les<br />
écogardes ont recu des recommendations sur la facon de lidérer un groupe de touristes sur<br />
une plage de ponte et le comportement à adopter face a la rencontre avec une tortue.<br />
NOTE IMPORTANTE<br />
Tous les nids transplantés en enclos et sur plage sont des “nids condamnés”; c´est a dire, des<br />
nids pondu dans les zones de haut risque (marée basse ou zones d´écoulement de mangroves<br />
ou le sable est inondé).
VI. OBSERVATIONS CONCERNANT <strong>LA</strong> PRÉDATION<br />
SOUTERRAINE <strong>DE</strong>S NIDS<br />
VI.1) PREDATION PAR CRABE<br />
(a) Observations<br />
1. Nids prédatés<br />
On observe des trous sur le sable autour du nid et des membranes d´oeufs vides. Parfois, des<br />
plaquettes de nids ont été retrouvées à la sortie de ces trous. Le contenu du nid est dispersé sur<br />
plusieurs étages de la profondeur du nid (on retrouve des membranes). Parfois, le nid a<br />
complètement disparu. Il est rare de trouver des nids prédatés à 100% par les crabes,<br />
normalement il y a toujours un % variable d´émergences.<br />
2. Trous<br />
Figure 15. L´ouverture typique des<br />
oeufs prédates par crabe est une<br />
fente allongé en forme de demi lune.<br />
3. Opportunisme<br />
Les nids mis à jour par des phénomènes d´érosion ou lors d´évènements de surcreusement par<br />
les tortues sont attaqués par les crabes.<br />
4. Crabes dans les nids<br />
Il est fréquent de trouver des crabes dans les nids lors du creusement pour l´analyse.<br />
5. Nouveau-nés<br />
Les trous des crabes sont des véritables pièges pour les nouveau-nés qui vont vers la mer.<br />
(b) Hypothèses<br />
Les crabes sont plûtot des prédateurs opportunistes des oeufs et jouent un rôle plus important<br />
au niveau de la prédation des nouveau-nés.<br />
VI.2) PREDATION PAR INSECTE<br />
(c) Observations<br />
1. Trous
i) Trou circulaire de la taille de la tête d´une épingle.<br />
ii) Trou aux bords dentelés arrondis.<br />
iii) Trou aux bords dentelés arrondis de la largeur du diamètre de l´oeuf.<br />
i) ii) iii)<br />
Figure 12. Représentation schématique des types d´ouverture trouvés sur les oeufs prédatés.<br />
2. Contenu des oeufs prédatés<br />
Les oeufs vrais et faux sont attaqués. Les faux oeufs sont normalement vides ou remplis de<br />
sable. Les vrais oeufs prédatés ont pu se regrouper en plusieurs catégories selon le contenu de<br />
l´oeuf. Le nombre d´oeufs de chaque catégorie a été pris dans chaque nid prédaté; les %<br />
seront obtenus prochainement.<br />
Classification des oeufs prédatés selon le contenu:<br />
I) SABLE: La membrane est complètement remplie de sable sans aucun reste de<br />
matière <strong>org</strong>anique. Typiquement on trouve des cadavres de fourmis en grand<br />
nombre.<br />
II) SABLE GRIS: sable mélangé à des restes de matière <strong>org</strong>anique de couleur<br />
grisâtre. Typiquement, on trouve des gros asticots blancs.<br />
III) RESTES D´OEUF: Restes de matière <strong>org</strong>anique de couleur gris-vert argenté.<br />
IV) CONTENU SEC: Substance de couleur marron; l´aspect est de terre ou humus<br />
Typiquement associé à des acariens<br />
V) EMBRYON PIGMENTÉ POURRI: Ont distingue nettement des restes d´écailles<br />
et os ainsi que du sang.<br />
VI)<br />
VII)<br />
VI<strong>DE</strong>S: Seule apparait la membrane de l´oeuf avec l´ouverture caractéristique.<br />
S.D.A. (Sans Développemnt Apparent): Les restes d´oeuf sont de couleur jauneblanc<br />
et non pourris. Pas très fréquents.<br />
Il existe aussi des stades intermediaires (l´oeuf étant rempli à 50% par chaque stade):<br />
SABLE-SABLE GRIS<br />
SABLE GRIS-RESTE D´OEUF<br />
RESTES D´OEUF-CONTENU SEC
3. Matière grise<br />
Dès le début, le pourquoi de la couleur grisâtre du sable a été mise en question: Est ce<br />
simplement la couleur de la pourriture ou est ce l´indice d´un embryon non pigmenté??<br />
Il a été intéressant de découvrir dans ces “restes d´oeuf argentés” des tout petit bouts d´os. Ce<br />
qui nous amena à penser que les “restes d´oeufs” sont le stade suivant de “l´embryon<br />
pigmenté pourri”.<br />
4. Invertébrés dans les oeufs et l´environnement du nid<br />
FOURMIS: mortes dans l´intérieur des oeufs prédatés (notament les oeufs remplis de sable et<br />
restes d´oeuf) et vivantes dans la chambre d´incubation. Il n´y a pas eu d´observation de<br />
fourmis en surface sauf dans l´enclos ou des “trous” de fourmis en forme de crater volcanique<br />
TERMITES: vivants dans et autour des oeufs. Il a été prouvé qu´ils mordent. Les termites<br />
paraissent être associés à un aspect “rouillé” des oeufs et à un stade plus avancé; voir , vieux<br />
de l´oeuf .<br />
ACARIENS: sont surtout trouvés dans les oeufs avec le contenu sec mais on peut les trouver<br />
aussi à d´autres stades.<br />
VERS <strong>DE</strong> TERRE ROUGE: sont trouvés surtout dans les nids inondés, notamment ceux de<br />
la zone d´écoulement de la mangrove, mais aussi dans les nids de zone de plage. Observés<br />
dans et autour des oeufs.<br />
INSECTE A QUEUE <strong>DE</strong> FOURCHETTE: dans la chambre d´incubation du nid, en dehors<br />
des oeufs.<br />
ASTICOTS B<strong>LA</strong>NCS de différentes tailles dans les oeufs prédatés.<br />
PUPE: a été retrouvée à deux reprises, dans l´intérieur des oeufs prédatés et entre les cadavres<br />
de fourmis.<br />
<strong>LA</strong>RVE <strong>DE</strong> SCARABÉE: trouvée une seule fois.<br />
5. Cas du nid R6<br />
Nid ouvert 10 jours après la ponte pour estimer le taux de fertilisation:<br />
On trouve 11 vrais oeufs avec les trous caractéristiques de prédation par insecte. Apres<br />
ouverture des oeufs le contenu se révèle le suivant:<br />
Des fourmis noyés dans le jaune de l´oeuf. Le jaune de l´oeuf présente aussi des<br />
“coagules” de sable.<br />
D´autres oeufs prédatés étaient déjà remplis de sable et de termites vivants. La<br />
membrane de l´oeuf presente un aspect rouillé.<br />
La zone òu le trou est fait pourrait coïncider avec la zone de fixation de l´embryon à la<br />
membrane (pole animal).
Implications de cette observation:<br />
Les fourmis attaquent des oeufs dans le premières phases du développement<br />
L´oeuf commence à se remplir de sable dès le début<br />
Les termites interviennent aux premiers stades de la prédation.<br />
6. Oeufs non prédatés et non éclos<br />
Les oeufs non prédatés sont souvent des oeufs sans développement apparent.<br />
7. Position des nids:<br />
Les nids typiquement prédatés par fourmis a 100% (sans émergences) sont des nids près de la<br />
végetation mais il y a eu aussi des observations de prédation dans des nids à marée basse.<br />
(d) Information complémentaires<br />
1. Identification des invertebrés<br />
Des prélèvements de tous les invertébrés ont été pris.<br />
Les fourmis ont été identifiées comme Dorylus spininodis Emery par Yves Braet.<br />
La véritable identité des “termites” reste à confirmer.<br />
La pupe pourrait appartenir à une mouche de la famille des Sarcophagidés.<br />
La larve ressemble à celles des scarabées Elateridés.<br />
Les petits asticots fins et blancs pourraient appartenir aux mouches de la famille des<br />
Cypselidae observées en grand nombre sur le sable de la plage.<br />
2. Dorylus spininodis Emery.<br />
Les fourmis appartiennent à la famille Dorylinidae, connues comme fourmis légionnaires<br />
(army ants) ou manians. C´est une espèce pan-africaine (Braet, pers. comm) et donc,<br />
l´hypothèse d´une espèce introduite est éliminée. Il se peut que ce soit la première fois qu´on<br />
la cite au Gabon. Une des principales caractéristiques est leur comportement hypogé<br />
(souterrain). Ceci entraîne une évidente difficulté pour les étudier , leur biologie restant<br />
encore pratiquement inconnue.<br />
3. Régime et comportement alimentaire de D. spininodis<br />
Deux caractéristiques de leur comportement alimentaire (Berghoff, 2002) son très<br />
interessantes vis à vis de leur interaction avec les oeufs des tortues:<br />
i. Capables d´exploiter des sources de nourriture encombrantes pendant plusieurs<br />
semaines, voire des mois (exemple nids de termites ou appâts).<br />
ii. Régime formé d´aliments naturellement riches en lipides: des expériences avec<br />
appâts démontrent que les fourmis Dorylus mangent de la banane, du thon, pâte<br />
d´arachide, riz et sont particulieremnt attirés par l´huile de palme. D´ailleurs, la<br />
méthode la plus efficace trouvé pour l étude de ces fourmis est à base d´appâts<br />
contenant de l´huile de palme.
4. Autres cas de prédation par fourmis<br />
La prédation par Dorylus spp. est signalée en Afrique du sud sur des nids de Caretta<br />
caretta: les fourmis attaquent les nouveau-nés quand ils vont vers la mer et les embryons dans<br />
les oeufs. On ne trouve pas de corrélation avec la position du nid (Maxwell, 1988).<br />
(e) Hypothèses<br />
1. Relation entre le stade de l´oeuf prédaté et le colonisateur<br />
Les différents invertébrés (asticots, acariens, termites..) colonnisent les oeufs à differents<br />
stades, ou même ont une préference pour un stade en particulier?<br />
Les fourmis attaquent préférablement les œufs avec développement embryonnaire.<br />
2. Succession dans le contenu de l´oeuf prédaté<br />
Embryon pigmenté pourri<br />
! restes d´oeuf argentés ! sable gris<br />
Les “restes d´oeuf” de couleur argenté sont le stade suivant à l´embryon pigmenté attaqué par<br />
les fourmis qui finit par se liquéfier complètement. Après, l´oeuf commence à se remplir de<br />
sable (ce qui devient le “sable gris”). Dans ce cas, les fourmis attaquent des oeufs à un stade<br />
avancé du developpement embryonnaire.<br />
Les “sable” ou “sable-sable gris” seraient des oeufs qui ont été attaqués plus tôt dans la<br />
période d´incubation (encore sans embryon, comme le cas du R6 ou avec embryon non<br />
pigmenté).<br />
3. Interaction entre les fourmis et les nids de tortues marines:<br />
Les nids de tortues constituent une source d´alimentation fiable, durable et riche en<br />
lipides sur laquelle les fourmis ont pu développer une certaine spécificité.<br />
Les nids de tortues peuvent fonctionner comme appâts pour l´étude de la biologie de ces<br />
fourmis.<br />
Nids de tortues: des<br />
pièges à fourmis?
VII. RECOMMENDATIONS ET P<strong>LA</strong>NIFICATION POUR <strong>LA</strong><br />
SAISON 20056/2007<br />
VII. 1 PROPOSITIONS POUR AMELIORER<br />
! Redistribution des zones<br />
Zone 1 : Camp 1- phare de Ngonbé<br />
Les patrouilles de la zone 1 s´arrêtent au Phare. Deux écogardes basés au camp 1 font les<br />
patrouilles nocturnes et comptages de traces. Ceci permettra d´avoir une meilleure<br />
surveillance sur cette plage.<br />
Zone 2 : Phare Ngonbé- Falaises de Kengeré<br />
4 écogardes basés au camp 2 font deux groupes de patrouilles nocturnes et comptages de<br />
traces. La zone pourrait être subdivisée en deux pour chaque groupe.<br />
! Missions spécifiques des écogardes<br />
- Le comptage de traces sur la zone 2 devient une mission spécifique (la personne en charge<br />
ne fait pas de patrouille de nuit et enregistre les points GPS des nids).<br />
- Une personne pour aider l´étude de marquage et suivi des nids naturels.<br />
! Fiches de terrain<br />
Fiche d´identification pour les patrouilles de nuit (voire modéle annexe) :<br />
Les écogardes emportent en patrouille des fiches en papier imperméable : Ils ont seulement<br />
besoin de remplir l´information dans les espaces en blanc sur la fiche. Cela permet d´agiliser<br />
le travail (diminuer le temps passé avec chaque femelle) et d´augmenter le nº de tortues<br />
travaillées dans la nuit.<br />
Les écogardes peuvent continuer à porter le carnet, pour noter des informations extraordinaires<br />
(ex. rencontre avec une tortue d´une autre espèce que D.c.)<br />
Fiche de suivi de nids marqués :<br />
Une fiche à tenir par la personne en charge du suivi quotidien des nids marqués. La fiche a un<br />
espace pour chaque nid marqué où la personne qui fait le suivi va noter toute information<br />
importante. Chaque jour, le responsable du projet enregistre l´information de chaque nid sur<br />
les fiches de suivi des nids naturels.<br />
! Materiel pour écogardes<br />
Torches frontales à double lumière rouge et blanche<br />
Sacs à dos<br />
Papier imperméable (distributeur www.riteintherain.com)<br />
Sacs ziploc toutes tailles<br />
Montres résistantes a l’eau<br />
Montres réveil
! Matériel pour étude des nids<br />
Mètre menuisier pour la profondeur du nid.<br />
Compteur à main pour compter le nº oeufs pondus.<br />
Pieds à coulisse pour mesures oologiques et nouveau-nés<br />
Décamètre.<br />
Mètre couturière de 2 m pour la longueur courbe de la dossière.<br />
GPS avec software pour ordinateur.<br />
Balance de précision pour mesures oologiques.<br />
Colonnes de tamisage pour échantillons de granulométrie.<br />
Petits pesons de 0-100 g pour peser les nouveau-nés (sont plus facile à porter que la balance<br />
de précision).<br />
Tubes eppendorf avec alcohol pour prélevements d´invertebrés sur les nids.<br />
Alcool 70º pour permettre l´analyse de DNA sur les prélèvements.<br />
Pour bien faire, le petit matériel devrait être en double (un jeu dans chaque camp).<br />
! Protocole de travail<br />
RELECTURES : En cas de relecture, seulement sont enregistrés le nº de bagues ou<br />
transpondeur pour agiliser le travail.<br />
PRISE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> MESURE LCC : Standariser la méthode pour qu´elle soit comparable aux<br />
mesures prises dans d´autres projets.<br />
ORDRE <strong>DE</strong>S ACTIONS : Continuer les efforts pour bien définir le protocole d´actuation en<br />
cas de rencontre avec les femelles en prenant soin de suivre l´ordre des manoeuvres qui<br />
perturbe le moins la femelle.<br />
USAGE <strong>DE</strong> LUMIERE :<br />
Réduire au minimum l´usage des lumières sur la plage.<br />
! Formation des écogardes<br />
Approfondir sur la partie concernant le marquage de nids, la transplantation et le suivi des<br />
émergences.<br />
Recommendations sur l´approche des touristes sur des plages de ponte et dans un parc<br />
national.<br />
Logistique :<br />
- Régulariser le système de ravitaillement des camps : courses et transport de la nourriture<br />
jusqu´aux camps ; création d´un nouveau poste de travail « le ravitailleur ».<br />
- Système de communication entre les camps : création d´un nouveau poste de travail « le<br />
méssager » ou bien acquisition de radios.<br />
- Accueil des chercheurs : maison pour chercheurs au camp 2 avec dortoir, petit laboratoire<br />
et magasin pour stocker le matériel de recherche (prélevements, fiches, matériel<br />
patrouille,etc).<br />
- Achat de filtres pour purifier l´eau.
VI. 2. P<strong>LA</strong>NIFICATION D’ACTIVITES POUR SAISON 2006/2007<br />
! Pour avoir un échantillonnage de nids représentatif de la zone :<br />
Marquage de nids 100% aléatoire.<br />
Agrandir l´étendue spatiale et temporale du marquage de nids<br />
! Etude de la plage comme système d´incubation :<br />
Granulométrie du sable ;<br />
Humidité du sable ;<br />
pH du sable ;<br />
Cartografie de la couverture végétale e inventaire des écosystèmes côtiers.<br />
! Etude approfondie de la predation souterraine des nids :<br />
Identification des espèces d´invertébrés retrouvés dans les nids<br />
Incubation des asticots pour identification<br />
Continuer les prélèvements<br />
Transplantation de nids condamnés pour ouverture à différents moments de<br />
l´incubation.<br />
Enterrement d´œufs prédatés de différents stades pour suivre l´évolution.<br />
! Suivi des émergences :<br />
Pose de grillage sur les nids marqués le jour 60 pour assurer la récuperation des<br />
nouveau-nés et pouvoir avoir les temps d´incubation<br />
! Manipulations :<br />
Relocalisation de nids érodés a terme : étudier la possibilité de sauver des nids érodés,<br />
la transplantation de nids dans les derniers phases du developpemnt embryonaire peut<br />
s´avérer inoffensive.<br />
Suivi de nids inondés : marquer des nids inondés (ex. dans les zones d´écoulement de<br />
mangrove) pour les ouvrir à differents moments de l´incubation.<br />
! Etudes specifiques :<br />
ETU<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> CORRE<strong>LA</strong>TION ENTRE LES MAREES, L´INTENSITÉ LUMINEUSE<br />
ET LES SORTIES EN GROUPES <strong>DE</strong> <strong>TORTUE</strong> <strong>LUTH</strong>S DANS <strong>LA</strong> P<strong>LA</strong>GE ENTRE<br />
EKWATA ET LE PHARE.<br />
ETU<strong>DE</strong> SPATIALE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> DISTRIBUTION <strong>DE</strong>S NIDS SUR LES P<strong>LA</strong>GES <strong>DE</strong><br />
PONGARA ; <strong>DE</strong>FINIR LES ZONES <strong>DE</strong> HAUTE ET BASSE FRÉQUENTATION,<br />
LES VARIATIONS INTERANNUELLES <strong>DE</strong> CES ZONES ET LES POSSIBLES<br />
CAUSES<br />
Enregistrer les points GPS des nids pendant les comptages de traces.<br />
! Outils de travail : SYSTÈME D´INFORMATION GEOGRAPHIQUE pour<br />
cartographie de la zone littorale et distribution spatiale des nids.
! Genetique :<br />
Collaboration entre les différents groupes qui travaillent sur la génetique de la luth<br />
dans l´Atlantique pour l´analyse des prélèvements provenant de Pongara.<br />
! Sensibilisation :<br />
Soirées colloques sur tortues marines aux centres touristiques proches.<br />
Renforcer les liens avec la communauté de la Pointe Denis.<br />
Visites des écoles de Libreville sur le site.<br />
VI.3 RECOMMENDATIONS<br />
# Aire Marine Protégée<br />
# Etude approfondie (suivi des montées de tortues marines, activités humaines et<br />
cartographie de la zone littorale) sur la plage entre la Pointe Ngonbé et Ekwata car<br />
étant la plus menacés par l´avance du tourisme.<br />
# Plan d´aménagement de l´aire littorale du PN Pongara<br />
# Réglementer les activités humaines et la construction sur la zone littorale.<br />
# Renforcer les liens avec les communautés locales.
CONCLUSIONS<br />
# Les plages de Pongara, et particulièrement la zone comprise entre le phare de Ngonbé<br />
et les falaises de Kingeré, avec près de 4000 nids pour la saison 2005/2006 est<br />
probablement l’une des zones les plus importantes au monde pour la ponte de la tortue<br />
luth, <strong>Dermochelys</strong> coriacea.<br />
# La conservation du site face au développement touristique doit étre assurée.<br />
# Les principales menaces au nids sont la predation souterraine et l’érosion.<br />
# Le braconnage des nids, consideré un des menaces principales dans les années 80, a<br />
été significativement réduit a 0% sur les plages de Pongara.<br />
# Il est essentiel de continuer les efforts pour standariser et régulariser le protocole de<br />
travail des écogardes sur le terrain vis a vis de l´étique scientifique et l´acceuil de<br />
l´écotourisme.<br />
# La fourmi Dorylus spininodis Emery appartenant au groupe des fourmis légionnaires<br />
ou manians est retrouvé en grandes quantités morte dans les oeufs prédatés et vivante<br />
dans les nids de D.coriacea<br />
# Une étude approfondie sur la prédation souterraine s´avère necessaire pour confirmer<br />
l´identité du prédateur.
BIBLIOGRAPHIE<br />
1. BERGHOFF, S. 2002 “Sociobiology of the hypogaeic army ant Dorylus (Dichtadia)<br />
laevigatus Fr. Smith” PhD dissertation.<br />
2. BILLES, 2000. CAMPAGNE NYAMU- RAPPORT FIN <strong>DE</strong> SAISON 1999/2000<br />
3. DON<strong>LA</strong>N E.M. 2004 “Predation of Caretta caretta (Testudines: Cheloniidae) Eggs by<br />
larvae of Lanelater sallei (Coleoptera: Elateridae) on Key Biscayne, Florida”.<br />
Caribbean Journal of Science, Vol 40, Nº 3, 415-420.<br />
4. FRETEY, 2001. “Biogéographie et conservation des tortues marines de la côte<br />
atlantique de l´Afrique”.CMS Technical Series Publication Nº 6.<br />
5. FRETEY, 1980. “Les pontes de la tortue luth D. Coriacea en Guyanne Francaise”.<br />
Rev. Ecolo. (Terre Vie) vol 34.<br />
6. FRETEY & GIRARDIN, 1989. “Données préliminaires sur les tortues marines au<br />
Gabon”. C.R. Soc. Biogéogr. 65 (1): 39-57.<br />
7. MAXWELL, J.A. et al. 1988. “A microenvironmental study of the effect of<br />
temperatura on the sex ratios of the loggerhead turtle, Caretta caretta, from<br />
Tongaland, Natal”. S.-Afr. Tydskr. Dierk, 23 (4).<br />
8. VAN<strong>DE</strong> WEGHE Jean Pierre, 1980. Les Parcs Nationaux du Gabon: AKANDA ET<br />
PONGARA Plages et Mangroves.<br />
Remerciements:<br />
Yves Braet pour toute l´info sur les fourmis et les références sur la prédation des nids ;<br />
Toutes les autorités administratives de Libreville et Pongara (CNPN) ;<br />
ECOFAC-Espèces Phare<br />
Ecogardes (Joel, José, Moise, John, Didier, Bonvin, Bona) et employés de Gabon<br />
Environnement et Gabon Découvertes;<br />
Alexis Billes Jacques Fretey, Dominique Roumet Sandrine Riçois, ,Sabrina ;<br />
Justine Dossa, Blaise, Julie, Cathy, Geoffrey;<br />
Les habitants de la Pointe Denis ;<br />
Leontine , Stéphane, Alexandre et Mamadou ;<br />
Et surtout… à ma bien aimée petite famille laissée en arrière au Pays Basque qui se demande<br />
quelle mouche m’a piqué pour me faire venir au Gabon.
ANNEXE 1: P<strong>LA</strong>N <strong>DE</strong>S P<strong>LA</strong>GES ET CAMPEMENTS <strong>DE</strong> GABON ENVIRONNEMNT AU PARC<br />
NATIONAL <strong>DE</strong> PONGARA<br />
Parc National de Pongara Saison tortues marines. 2005/2006<br />
Km 0<br />
Camp 1. Siége social Gabon<br />
Environnement. Ecotourisme<br />
Zone 1<br />
Km<br />
4,8<br />
Km<br />
6,3<br />
Sortie de mangrove<br />
Camp 2. Camp<br />
écotourisme Kingéré<br />
Zone 2<br />
Km<br />
13<br />
Pointe Kingéré<br />
Zone 3<br />
Km<br />
18,5<br />
Camp 3. Camp<br />
provisoire tentes<br />
Zone 4<br />
Km<br />
24,5<br />
Falaises de Goumbi
ANNEXE 2: LISTE <strong>DE</strong>S NIDS <strong>DE</strong> D.c. MARQUES EN ZONE 1 ET ZONE 2<br />
CO<strong>DE</strong> NID ZONE<br />
DATE<br />
PONTE BAGUE G BAGUE D PIT<br />
DC 01 1 22/11/05 KUD 03088 KUD 03531 0006746660<br />
DC 02 1 4/12/05 KUD 03576 KUD 03586 0006746731<br />
DC 03 1 8/12/05 KUD 03100 KUD 02817 00067488A2<br />
DC 04 1 14/12/05 KUD 07006 KUD 07005<br />
DC 05 1 18/12/05<br />
DC 06 1 23/12/05 KUD 03008 KUD 03007 0006748CC8<br />
DC 07 1 23/12/05 KUD 03195 KUD 03831 000674864E<br />
DC 08 1 23/12/05 KUD 03636 * KUD 03050 0006745A43<br />
DC 09 1 29/12/05 KUD 07007 KUD 07008<br />
DC 10 1 29/12/05 KUD 04637 * KUD 04646 *<br />
DC 11 1 29/12/05 KUD 07009 KUD 07010<br />
DC 12 1 2/1/06 KUD 07028 KUD 07029<br />
DC 13 1 2/1/06 KUD 07030 KUD 07031<br />
DC 14 1 10/1/06 KUD 03058* KUD 03862* 0006748D8D<br />
DC 16 1 15/1/06 KUD 05978 KUD 05977<br />
DC 17 1 22/2/06 KUD 07086 KUD 07087<br />
DC 18 1 1/2/06 KUD 03729 KUD 03860<br />
DC 22 2 9/12/05 KUD 03704 KUD 03705 0006746C2A<br />
DC 23 2 13/12/05 KUD 03361 KUD 03037<br />
DC 24 2 14/12/05 KUD 03729 KUD 03860 0006749191<br />
DC 25 2 15/12/05 KUD 03208 KUD 03873 0006747899<br />
DC 26 2 15/12/05 KUD 03728 KUD 03069<br />
DC 27 2 16/12/05 KUD 03070 KUD 03866<br />
DC 28 2 17/12/05 KUD 03484 KUD 03004<br />
DC 29 2 18/12/05 KUD 03828 KUD 03441 0006745FC<br />
DC 30 2 20/12/05<br />
DC 31 2 20/12/05 KUD 07163 KUD 07172<br />
DC 32 2 21/12/05 KUD 07161 KUD 07157<br />
DC 33 2 22/12/05 KUD 07003 KUD 07004<br />
DC 34 2 26/12/05 KUD 03859* KUD 03053*<br />
DC 35 2 27/12/05 KUD 03212* KUD 03783*<br />
DC 36 2 27/12/05 KUD 03826 * KUD 03459 *<br />
DC 37 2 28/12/05 KUD 04657 KUD 04697<br />
DC 38 2 27/12/05 KUD 03460 KUD 03480<br />
DC 39 2 27/12/05 KUD 04693 KUD 03485<br />
DC 40 2 28/12/05 KUD 04683 KUD 04678<br />
DC 41 2 2/1/06 KUD 03418 KUD 04616 00067493C4<br />
DC 42 2 2/1/06 KUD 03797 KUD 04603 0006746777<br />
DC 43 2 2/1/06 KUD 04699 KUD 0602 0006745A3D<br />
DC 44 2 4/1/06 KUD 07146 KUD 07143<br />
DC 45 2 4/1/06 KUD 03673 KUD 03674<br />
DC 46 2 6/1/06 KUD 07027 KUD 07026<br />
DC 47 2 7/1/06 KUD 04582 KUD 07137 0006746B27<br />
DC 48 2 7/1/06 KUD 07032 KUD 07033<br />
DC 49 2 7/1/06 KUD 04583 KUD 07106 00067461C0<br />
DC 50 2 7/1/06 KUD 07105 KUD 07117 000674871C<br />
DC 51 2 8/1/06 KUD 04529 KUD 04535<br />
DC 52 2 8/1/06 KUD 03205* KUD 03043*<br />
DC 53 2 8/1/06 KUD 04684 KUD 04601<br />
DC 54 2 8/1/06 KUD 04698* KUD 04674*<br />
DC 55 2 8/1/06<br />
DC 56 2 8/1/06 KUD 07034 KUD 07035<br />
DC 57 2 11/1/06 KUD 04544 KUD 07115 0006748334
DC 58 2 11/1/06 KUD 03111 KUD 03730 000674633E<br />
DC 59 2 12/1/06<br />
DC 60 2 15/1/06 KUD 07148* KUD 07147* 000674606D<br />
DC 61 2 15/1/06 KUD 05753 KUD 05771 0006746173<br />
DC 62 (I) 2 15/1/06 KUD 05759 KUD 05760 00067476BF<br />
DC 62 (II) 2 20/1/06 KUD 07028 KUD 07029 0006746798<br />
DC 63 2 21/1/06 KUD 03500 KUD 03042 0006748967<br />
DC 64 2 21/1/06<br />
DC 65 2 21/1/06 KUD 03603 KUD 03621 0006746067<br />
DC 66 2 22/1/06 KUD 07153 KUD 07166 00067480CE<br />
DC 67 2 24/1/06 KUD05735 KUD 05816 00067469EB<br />
DC 68 2 25/1/06 KUD 05802 KUD 05823 0006748AF2<br />
DC 69 2 25/1/06 KUD 05810 KUD 04518 0006745C76<br />
DC 70 2 27/1/06 KUD 05877 KUD 05839 0006745A83<br />
DC 71 2 26/1/06 KUD 05728 KUD 05821 0006745FE5<br />
DC 72 2 26/1/06 KUD 03078 KUD 03079 0006747FB9<br />
DC 73 2 26/1/06 KUD 04591 KUD 04598 0006748525<br />
DC 74 2 30/1/06 KUD 05844 KUD 05856 0006746177<br />
DC 75 2 31/1/06 KUD 05826 KUD 05876 0006746965<br />
DC 76 2 31/1/06 KUD 03653* ASF 02581*<br />
DC 77 2 1/2/06 KUD 05895 KUD 05862<br />
DC 78 2 2/2/06 KUD 05898 KUD 05840 0006747655<br />
• RELECTURES<br />
ANNEXE 3: LISTE <strong>DE</strong>S NIDS MARQUÉS AVEC ENREGISTREURS <strong>DE</strong><br />
TEMPERATURE, DATES <strong>DE</strong> POSE ET RETRAIT ET MO<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> POSE.<br />
LOGGER<br />
Nº<br />
CO<strong>DE</strong><br />
NID ZONE<br />
SUB-<br />
ZONE<br />
DATE<br />
POSE<br />
HEURE<br />
POSE<br />
MO<strong>DE</strong><br />
POSE<br />
DATE<br />
RETRAIT<br />
HEURE<br />
RETRAIT<br />
860441/3/5 DC 22 2 G 9/12/05 02:10 I 24/2/06 07:00<br />
848107/1/5 DC 23 2 F 13/12/05 00:40 I 28/2/06 07:00<br />
848130/1/5 DC 25 2 D 15/12/05 01:45 I 26/2/06 17:00<br />
848129/1/5 DC 28 2 F 17/12/05 01:14 I 2/3/06 07:30<br />
848111/1/5 DC 29 2 F 18/12/05 03:17 I 2/3/06 07:00<br />
848112/1/5 DC 31 2 E 20/12/05 23:30 I 4/3/06 17:15<br />
818427/1/5 DC 31 2 E 29/1/06 12:20 IV 4/3/06 17:15<br />
860442/3/5 DC 32 2 E 21/12/05 00:30 I 5/3/06 17:00<br />
848105/1/5 DC 33 2 E 21/12/05 02:40 I 5/3/06 18:00<br />
848121/1/5 DC 36 2 C 27/12/05 03:00 I 11/3/06 06:30<br />
860448/3/5 DC 43 2 D 2/1/06 01:40 I 16/3/06 08:07<br />
848128/1/5 DC 45 2 H 4/1/06 02:30 I 18/3/06 07:30<br />
860439/3/5 DC 52 2 E 8/1/06 03:00 I 20/3/06 07:00<br />
848127/1/5 DC 52 2 E 12/1/06 18:00 IV 29/1/06 12:00<br />
860450/3/5 DC 59 2 E 12/1/06 21:50 II 24/3/06 12:00<br />
848116/1/5 DC 59 2 E 12/1/06 22:05 III 24/3/06 12:00<br />
848104/1/5 DC 75 2 F 31/1/06 02:45 I 18/3/06 08:30<br />
848124/1/5 DC 75 2 F 1/2/06 16:00 IV 18/3/06 08:30<br />
660339 DC 02 1 B 4/12/05 1:30 I 17/2/06 17:30<br />
660326 DC 06 1 B 23/12/05 2:15 I 8/3/06 17:00<br />
660327 DC 07 1 B 23/12/05 2:47 I 8/3/06 18:00<br />
660310 DC 08 1 B 23/12/05 4:30 I 9/3/06 06:30<br />
660315 DC 13 1 A 2/1/06 03:45 I 17/3/06 16:15<br />
660338 DC 16 1 B 15/1/06 3:06 I 24/3/06 17:36<br />
660333 DC 17 1 A 22/2/06 2:35 I<br />
660302 DC 18 1 A 1/2/06 3:36 I
ANNEXE 4: LISTE <strong>DE</strong>S NIDS TRANSP<strong>LA</strong>NTES EN ENCLOS<br />
N°<br />
FICHE<br />
DATE<br />
PONTE<br />
HEURE<br />
PONTE<br />
HEURE<br />
TRANSPL<br />
PROF<br />
NAT<br />
PROF<br />
ENCLOS BAGUE G BAGUE D PIT LCC TRANSPORT<br />
E01 3/12/05 2:23 4:30 72 72 KUD 03591 KUD 03695<br />
0006746F<br />
30 143<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E02 4/12/05 3:12 4:30 59 60 KUD 03517 KUD 03595<br />
00067473<br />
19 142<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E03 8/12/05 3:00 4:30 74 74 KUD 03519 KUD 03478<br />
0006746B<br />
2 156 G<strong>LA</strong>CIERE<br />
E04 11/12/05 0:05 2:05 60 60 KUD 07001 KUD 07002<br />
PAS<br />
POSE 155<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E05 29/12/05 2:15 3:45 59 60<br />
KUD 03094<br />
*<br />
KUD 03064<br />
*<br />
PAS<br />
LECTEUR 144/143<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E 06 21/1/06 23:45 1:15 70 70 NON NON NON 160/163<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E 07 23/1/06 1:15 2:30 72 73 NON NON NON 149/153<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E 08 24/1/06 2:45 3:30 77 74 NON NON NON 149/151<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E 09 27/1/06 1:30 3:45 75 75 KUD 03104 KUD 03103 NON 165/169<br />
SAC<br />
P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E 10 27/1/06 2:35 3:45 65 65 NON NON NON 142/144 G<strong>LA</strong>CIERE<br />
E 11 2/2/06 0:45 1:45 70 72 NON NON NON 146 G<strong>LA</strong>CIERE<br />
SAC<br />
E 12 7/2/06 2:00 3:45 69 70 135 P<strong>LA</strong>STIQUE<br />
E 13 7/2/06 22:00 22:45 72 75 NON NON NON 154 G<strong>LA</strong>CIERE<br />
ANNEXE 5: <strong>DE</strong>FINITION <strong>DE</strong>S TERMES UTILISES DANS LES ANALYSES <strong>DE</strong> NIDS<br />
NB :<br />
Qu’est-ce qu’un œuf sans développement apparent ?<br />
Un œuf sans développement apparent est un œuf où la présence d’un embryon ne peut pas<br />
être mise en évidence. Cette catégorie regroupe à la fois des œufs infertiles (généralement<br />
assez faciles à identifier car encore turgescents et à membrane blanche) ainsi que des œufs<br />
victimes d’une mortalité embryonnaire précoce où les fragments de disque embryonnaire sont<br />
très discrets et ne peuvent pas être mis en évidence sans un examen spécialisé.<br />
Qu’est-ce qu’un « œuf à embryon non pigmenté » ?<br />
Il s’agit d’un œuf dont le stade de développement se situe avant le stade d’apparition d’une<br />
pigmentation éparse sur le corps de l’embryon. L’embryon est formé et a l’aspect du<br />
nouveau-né (les membres, la carapace, la tête, munie d’yeux déjà pigmentés, sont formés),<br />
mais il présente une couleur blanc-rose légèrement translucide. Dans des œufs pourris, la<br />
présence de traces de sang est parfois le seul indice d’un développement embryonnaire.<br />
Qu’est-ce qu’un « œuf à embryon pigmenté » ?<br />
Cette catégorie regroupe les œufs dont le stade de développement de l’embryon se situe après<br />
l’apparition d’une pigmentation sombre éparse sur le corps de l’embryon, et s’étend jusqu’au<br />
stade de l’embryon à terme. Les écailles commencent à se former en même temps ou juste<br />
après l’apparition de la première pigmentation et continuent à se former jusqu’à ce que
l’embryon soit à terme. Dans des œufs pourris, la présence de petits os et d’écailles<br />
pigmentées sont parfois les seuls indices restant à disposition.<br />
Qu’est-ce qu’un « œuf à embryon à terme » ?<br />
Cette catégorie regroupe les œufs où la petite tortue est prête à éclore. La pigmentation est<br />
achevée, l’écaillure complètement formée, une partie du jaune a pénétré dans la cavité<br />
abdominale tandis que le reste est recouvert d’une membrane pigmentée.<br />
Que regroupe-t-on sous le terme « œuf prédaté » ?<br />
Il s’agit d’œufs munis d’une ouverture pouvant être attribuée à l’action d’animaux variés. Les<br />
ouvertures peuvent parfois être importantes et laisser une membrane complète à plus de 50%,<br />
présentant donc l’aspect d’un œuf ayant éclos. Cependant, l’aspect intérieur de la membrane<br />
est différent. Lorsque l’œuf a éclos, l’intérieur est net et propre. Au contraire, si l’œuf a été<br />
victime d’une prédation, il reste sur la membrane des résidus du contenu. La membrane des<br />
œufs prédatés présente habituellement des trous et/ou des parties déchirées, des lambeaux<br />
arrachés.<br />
Les prédateurs pouvant attaquer les œufs sont variés. Il peut s’agir à la fois d’invertébrés et<br />
de vertébrés. Les traces laissées par les prédateurs sont souvent difficiles à identifier, et seule<br />
l’expérience acquise au fil des analyses permet d’attribuer une trace à un type de prédateur.<br />
Néanmoins, certaines ouvertures laissées par des prédateurs sur la membrane de l’œuf sont<br />
assez caractéristiques. Les crabes pratiquent dans la membrane des œufs des ouvertures<br />
présentant un aspect ciselé.<br />
Lorsqu’une trace caractéristique est observée mais ne peut pas être attribuée à tel ou tel<br />
prédateur, il convient de réaliser une photo de l’ouverture en dessinant à côté sur la<br />
membrane un trait d’1 cm de longueur permettant de donner l’échelle.<br />
Des prédateurs (invertébrés) sont parfois rencontrés au milieu des œufs ou dans les œufs. Ces<br />
prédateurs doivent alors être prélevés pour être conserver pour identification dans du formol<br />
à 10%. Le prélèvement doit être identifié par la date de prélèvement, le numéro du nid et son<br />
emplacement, la localisation du prélèvement dans le nid.<br />
Que faut-il faire avec les embryons morts ?<br />
Chaque embryon mort doit être minutieusement observé afin de détecter toute anomalie<br />
morphologique. Tout embryon malformé est mis en collection dans du formol à 10% avec la<br />
date de prélèvement, le numéro du nid et son emplacement, la localisation de l’embryon dans<br />
le nid au moment du prélèvement.
ANNEXE 6: INSTRUCTIONS POUR LES ÉCOGAR<strong>DE</strong>S<br />
INSTRUCTIONS POUR LE JOUR 50<br />
QU’EST-CE QUE LE JOUR 50 D’UN NID?<br />
C’EST LE 50 eme JOUR APRES LE JOUR <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> PONTE<br />
QU’EST-CE QU’ONT FAIT LE JOUR 50 ?<br />
LE JOUR 50 ONT VA RENDRE VISITE AU NID POUR SE PREPARER A L’<br />
EMERGENCE <strong>DE</strong>S NOUVEAU-NES :<br />
1. ONT REPERE L’ENDROIT EXACT DU NID AVEC LES MESURES <strong>DE</strong>S<br />
PIQUETS P1, P2, V1, V2.<br />
2. ONT <strong>DE</strong>GAGE AUTOUR DU NID (ENLEVER <strong>DE</strong>BRIS ET AUTRES) ET<br />
PREPARE LE « CHEMIN » <strong>DE</strong>S NOUVEAU-NES VERS <strong>LA</strong> MER (EX. ONT PEU<br />
ESSAYER D’ENLEVER <strong>DE</strong>S BILLES OU AUTRES OBSTACLES).<br />
3. ONT MARQUE LE NID AVEC UN BATON SITUE A <strong>DE</strong>UX PALMES DU NID<br />
VERS <strong>LA</strong> VEGETATION (ONT NE PEU PAS P<strong>LA</strong>NTER LE BATON JUSTE AU<br />
<strong>DE</strong>SSUS DU NID CAR ONT RISQUERAI <strong>DE</strong> PERTURBER L’ EMERGENCE).<br />
4. ONT MARQUE LES PIQUETS AVEC LE RUBAN <strong>DE</strong> CONSTRUCTION POUR<br />
SIGNALER AUX PATROUILLEURS ET COMPTEUR <strong>DE</strong> TRACES QUE :<br />
A PARTIR DU JOUR 50 IL FAUT GUETTER L’APPARITION <strong>DE</strong>S NOUVEAU-NES<br />
LE JOUR ET/OU <strong>LA</strong> NUIT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
QUE FAIRE EN CAS D’ EMERGENCES ?<br />
A) <strong>LA</strong> NUIT<br />
INSTRUCTIONS POUR ENCLOS<br />
PRENDRE MESURES <strong>DE</strong> 10 NOUVEAUX NEES ET RE<strong>LA</strong>CHER<br />
B) LE JOUR<br />
LES NOUVEAUX NEES DOIVENT RESTER DANS L’ OBSCURITE ET AU FRAIS<br />
POUR LES RE<strong>LA</strong>CHER <strong>LA</strong> NUIT.<br />
1. P<strong>LA</strong>CER UNE COUCHE <strong>DE</strong> SABLE MOUILLE AU FOND <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CUVETTE<br />
2. RAMASSER LES NOUVEAU NEES ET LES P<strong>LA</strong>CER DANS <strong>LA</strong> CUVETTE<br />
3. RECOUVRIR AVEC SAC A ORDURES<br />
4. P<strong>LA</strong>CER <strong>LA</strong> CUVETTE A UN ENDROIT FRAIS ET OMBRAGE (EX . SOUS LE<br />
<strong>LA</strong>BO)<br />
RE<strong>LA</strong>CHER <strong>DE</strong> NOUVEAUX NEES<br />
TOUJOURS ENTRE 20 .00 H ET 5 H<br />
ONT DOIT LES POSER SUR LE SABLE SEC POUR LEUR DONNER LE TEMPS <strong>DE</strong><br />
MARCHER UNE CERTAINE DISTANCE SUR LE SABLE AVANT D’ ATTEINDRE<br />
L’EAU .<br />
SURVEILLER LES CRABES ET AUTRES PREDATEURS<br />
NE PAS LE RE<strong>LA</strong>CHER DIRECTEMENT A L’ EAU (ONT DOIT LEUR DONNER LE<br />
TEMPS <strong>DE</strong> SE REVEILLER ET RETROUVER LEUR ESPRIT !!)<br />
PRISE <strong>DE</strong> MESURES <strong>DE</strong> NOUVEAU NEES<br />
AVEC LE PIEDS A COULISSE :<br />
LONGEUR DROITE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CARAPACE<br />
<strong>LA</strong>RGEUR DROITE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> CARAPACE<br />
NOTER AUSSI TOUTE CHOSE ANORMALE (ABERRATIONS ET AUTRES , IL PEU<br />
AVOIR <strong>DE</strong>S NOUVEAUX NEES A <strong>DE</strong>UX TETES OU ALBINS !)