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Cadre Procédural de Réinstallation - Dr. Kai Schmidt-Soltau

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ICCN<br />

<strong>Cadre</strong> procédural <strong>de</strong> Réinstallation du Projet GEF-BM<br />

provoquées par <strong>de</strong>s animaux au profit d’une plus gran<strong>de</strong> sécurisation particulière <strong>de</strong>s espèces<br />

protégées (éléphants, gorilles, etc.).<br />

• Perte d'accès aux ressources dans les aires protégées existants ou proposés entraînant une<br />

perte <strong>de</strong> revenu, un risque <strong>de</strong> malnutrition et <strong>de</strong>s conflits au sujet <strong>de</strong>s ressources disponibles.<br />

4.2. Les populations autour le parc national <strong>de</strong> Garamba<br />

L’historique <strong>de</strong>s aires protégées en RDC remonte à la création du Parc National <strong>de</strong> Virunga en 1925.<br />

C'était le tout premier parc national en Afrique. Selon la législation encore en vigueur, il faut distinguer<br />

entre les aires protégées, les parcs nationaux, les réserves <strong>de</strong> faune et les domaines <strong>de</strong> chasse. En<br />

effet, la loi No 69-041 du 22 août 1969 définit un parc national comme une réserve naturelle intégrale<br />

dont les terres domanialisées ne peuvent recevoir d’affectation incompatible avec la protection <strong>de</strong><br />

l’environnement. La réserve totale <strong>de</strong> faune, par contre, comme la définie la loi fixant la chasse en<br />

RDC, constitue une aire réservée à la conservation, à l’aménagement et à la propagation <strong>de</strong> la vie<br />

animale sauvage ainsi qu'à la protection et à l’aménagement <strong>de</strong> son habitat et où la chasse, la capture<br />

ou l’abattage sont, sauf aux autorités <strong>de</strong> la réserve ou sous leur contrôle, interdits tout comme les<br />

habitations ou toute autre activité humaine. Enfin, selon la même loi, un domaine <strong>de</strong> chasse constitue<br />

par une aire érigée réservée à <strong>de</strong>s fines cynégétiques et dont la gestion et l’aménagement relèvent <strong>de</strong><br />

l’Etat (Loi No 082-002 du 28 mai 1982). En 1978, la gestion <strong>de</strong>s parcs nationaux et domaines <strong>de</strong><br />

chasse fut confiée à l’ICCN.<br />

La région <strong>de</strong> l'actuel Parc National <strong>de</strong> Garamba (PNG) avec ses zones <strong>de</strong> chasse environnantes a<br />

une longue et intéressante histoire. L'histoire et la vie <strong>de</strong>s Azan<strong>de</strong>, surtout dans la partie à l'ouest et<br />

au nord du parc, ont été bien traitées dans la littérature: C'est <strong>de</strong> Schlippé (1956) qui, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s<br />

classiques <strong>de</strong> Evans Pritchard (1937, 1967, 1971 & 1974), donne un regard intérieure <strong>de</strong> leur vie.<br />

C'était au début du 20ème siècle qu'il avait, pendant plusieurs années, vécu à Yambio (à 40 km au<br />

nord du PNG) en travaillant <strong>de</strong> manière profon<strong>de</strong> sur la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la culture sur brûlis (essartage)<br />

<strong>de</strong>s Azan<strong>de</strong>. D'après Hillman-Smith (1989) qui a publié une histoire générale <strong>de</strong> l'environnement <strong>de</strong><br />

cette région, la région était à l'origine une savane avec à peine quelques arbres et la forêt implantée<br />

sur son sol a dû faire place à <strong>de</strong>s plantations. Ceci explique pourquoi la forêt dans cette partie <strong>de</strong><br />

l'actuel parc, constituant la frontière entre les Azan<strong>de</strong> (à l'ouest et au nord), les Mondo (à l'est) et les<br />

Logo (au sud), est moins gran<strong>de</strong> que celle dans les autres parties. De Schlippé (1956) observe «qu’en<br />

beaucoup d’endroits non habités soumis au feux intempestifs, tels le parc national <strong>de</strong> la Garamba au<br />

nord du Congo, la végétation semble plus dégradée que dans les régions voisines peuplées où<br />

l’homme protège ses cultures en plaçant <strong>de</strong>s barrières contre l’extension du feu». Alors que les<br />

actuelles réserves <strong>de</strong> chasse étaient beaucoup plus utilisées pour la culture sur brûlis, le territoire <strong>de</strong><br />

l'actuel parc était une zone frontalière servant au pâturage du petit bétail et il n'était donc exposé ni à<br />

la coupe, ni à la culture du brûlis et ni non plus au boisement qui en résulte (Leach et Mearns 1996).<br />

Par contre, <strong>de</strong>s vastes feux <strong>de</strong> brousse incontrôlés s'y sont régulièrement déclarés en détruisant<br />

pratiquement toute la gran<strong>de</strong> végétation.<br />

Les formes <strong>de</strong> colonisation étaient traditionnellement basées sur <strong>de</strong>s familles élargies disposant <strong>de</strong>s<br />

petites zones d'agriculture et <strong>de</strong> chasse locale. En début <strong>de</strong> la saison sèche, les populations brûlaient<br />

les herbes pour en tirer <strong>de</strong>s engrais naturels <strong>de</strong>stinés à l'agriculture <strong>de</strong> subsistance (Sauter 1975) et,<br />

comme le démontre <strong>de</strong> Schlippé (1956), «le feu est l’outil le plus important dans l’agriculture zan<strong>de</strong>. Il<br />

faut distinguer les feux <strong>de</strong> brousse qui s’attaquent <strong>de</strong> façon non contrôlée à la végétation en saison<br />

sèche et qui constituent l'un <strong>de</strong>s facteurs les plus graves <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s sols et le brûlis <strong>de</strong><br />

défrichements qui est considéré comme un outil». Ces feux <strong>de</strong> brousse sont également utilisés pour<br />

chasser <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong>s zones d'agriculture vers <strong>de</strong>s filets <strong>de</strong> chasse installés généralement par les<br />

communautés autour <strong>de</strong>s plantations avant d'y mettre le feux. La technique <strong>de</strong> chasse avec <strong>de</strong>s filets<br />

n'est pas seulement très importante pour cette société travaillant en grands groupes <strong>de</strong> manière<br />

solidaire, mais elle représente en même temps une chasse bien durable dans la mesure où elle reste<br />

très sélective. A cause <strong>de</strong> leurs croyances traditionnelles d'après lesquelles, manger la vian<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

girafes provoquerait la lèpre (Verschure 1958), les Azan<strong>de</strong> ne pratique pas la chasse à la girafe alors<br />

que tous les autres animaux sont chassés. Mais à cause du manque <strong>de</strong>s outils plus sophistiqués et<br />

efficaces, son impact sur <strong>de</strong>s espèces plus gran<strong>de</strong>s comme le rhinocéros ou l'éléphant était encore<br />

très limité avant le début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> coloniale. Pendant que certains spécialistes pensent que la<br />

présence humaine met toujours la vie sauvage en danger (Redford 1992), d'autres ont montré que le<br />

nombre <strong>de</strong> certains mammifères accroît dans <strong>de</strong>s zones plus rapprochées <strong>de</strong>s espaces colonisés<br />

(Wilkie et Finn 1990). Au jour d'aujourd'hui, les spécialistes supposent qu'une sévère perturbation <strong>de</strong><br />

Rapport Final Février 2007 18

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