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lsmX-1 ml1 - La Scena Musicale

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devrait faire carrière de soliste, mais hélas, Marsolais n’a<br />

d’inscrit à son agenda en ce moment que des collaborations<br />

avec des orchestres ou de petits ensembles.<br />

<strong>La</strong> relative rareté d’occasions pour un cor de jouer solo (à<br />

part quatre beaux concertos de Mozart et deux de Richard<br />

Strauss) est peut-être attribuable à sa réputation d’extrême<br />

difficulté. Le long tube et le large pavillon créent la tonalité<br />

suave si caractéristique de l’instrument, mais ils exigent un<br />

positionnement parfait des lèvres. Les fausses notes (les<br />

«couacs» comme on dit) sont plus courantes et perceptibles<br />

que celles d’autres instruments. À certains endroits, toutefois,<br />

on s’engoue pour le cor, et Montréal fait partie de ces<br />

villes atypiques où tout corniste qui se respecte doit réussir.<br />

Louis-Philippe Marsolais a connu des débuts modestes<br />

dans sa ville natale de Joliette. Inspiré comme bien des<br />

jeunes musiciens par un pédagogue de renom, le père<br />

Rolland Brunelle, il a commencé à s’initier à son instrument<br />

auprès de Jean-Jules Poirier. Il a fait partie des orchestres<br />

symphoniques des jeunes de Joliette et de Montréal, ce dernier<br />

ensemble étant dirigé par Louis <strong>La</strong>vigueur. En 1996,<br />

Marsolais entame à McGill des études auprès du cor solo de<br />

l’OSM, John Zirbel, qui jouit d’une enviable réputation<br />

internationale. «Il m’a appris à mettre la musique au-dessus<br />

de tout», se remémore son ancien élève. L’évidence même,<br />

direz-vous. Pourtant, ce précepte s’oppose au style rigide et<br />

perfectionniste qui préfère l’exactitude au courage et qui<br />

donne des résultats passablement ennuyeux. Marsolais a<br />

également été encouragé par le chef de l’Orchestre symphonique<br />

de McGill, Timothy Vernon, adepte du style austrogermanique.<br />

D’ailleurs, notre virtuose a joué le deuxième<br />

concerto pour cor de Strauss au dernier concert de cette formation<br />

sous la baguette de Vernon.<br />

Étape suivante: Fribourg, en 1999, sous la férule de<br />

Bruno Schneider. «Il y a des différences techniques entre<br />

l’école dite allemande et la nôtre, explique Marsolais. Par<br />

exemple, leur façon de faire les notes liées n’est pas du tout<br />

la même, et il m’a fallu du temps pour m’y habituer. À présent,<br />

je suis content d’avoir le choix entre les deux techniques<br />

selon le morceau que je joue. Ce qui m’a le plus aidé, c’est<br />

certainement d’entendre d’excellents musiciens et de travailler<br />

avec eux. Dans les cours et les concours, j’écoutais très<br />

souvent mes camarades jouer et je réfléchissais aux façons de<br />

m’améliorer. Apprendre un instrument, c’est le labeur de<br />

toute une vie. Il faut rester à l’affût des choses à améliorer<br />

pour y arriver!» Du point de vue tonal et technique,<br />

Marsolais (à l’instar d’autres cornistes montréalais) a les pieds<br />

plantés des deux côtés de l’Atlantique, à cheval entre le son<br />

américain un peu lourdaud et l’idéal européen, plus coulant.<br />

Le bagage de connaissances que Marsolais a rapporté<br />

d’Allemagne lui a valu le poste de cor solo de l’orchestre de<br />

Kitchener-Waterloo. Toutefois, celui-ci étant à la recherche<br />

d’un chef en 2000-2001, Marsolais a quitté cette situation<br />

incertaine pour se joindre à l’Orchestre symphonique de<br />

Québec la saison suivante, en tant que cor solo associé.<br />

C’est alors qu’il a été atteint du «virus» Tchaïkovski, lui<br />

qui devait se contenter d’ouvertures et de concertos, sans<br />

guère se frotter au véritable répertoire symphonique.<br />

«En trois ans, raconte Marsolais, j’ai aimé peut-être trois<br />

concerts. Si tous les autres avaient été comme ça, je serais<br />

peut-être resté. On ne sait jamais d’une fois à l’autre s’il y<br />

aura quelque chose d’intéressant à jouer. Quand ça fait près<br />

d’un an qu’on n’a rien joué d’emballant, on risque de se dire<br />

que personne ne se rendra compte si on est moins assidu.<br />

J’ai vu que j’allais prendre ce chemin et qu’il me fallait éviter<br />

cela à tout prix.»<br />

L’heure du retour à Montréal avait sonné. Le quintette à<br />

vent Pentaèdre avait besoin d’un cor et Marsolais a sauté sur<br />

l’occasion. Directeur artistique depuis 2005, il reste à l’affût<br />

de chances pour la formation de sortir du répertoire standard<br />

en s’investissant dans des opéras (A Chair in Love de John<br />

intractability. Its long tubing and wide bell create its characteristic mellow tone<br />

but also entail an infamous need for oral exactitude. Errors (“cacks,” as players<br />

call them) from horns are far more common (and noticeable) than those from<br />

other instruments, although in some cities, Montreal among them, horn culture<br />

is misleadingly high.To borrow from a popular song, if Marsolais can make<br />

it there, he can make it anywhere.<br />

He began modestly, however, in his home town of Joliette, one of many<br />

youths to receive encouragement from the noted educator Father Roland<br />

Brunelle. Jean-Jules Poirier was his first teacher. Ensemble playing was confined<br />

to the Joliette youth orchestra and the Montreal Symphony Youth Orchestra<br />

under Louis <strong>La</strong>vigueur. In 1996 Marsolais began studies at McGill with MSO principal<br />

John Zirbel, one of the most admired orchestral horn players in the world.<br />

“He taught me to go for the music,” Marsolais said. Such a philosophy might<br />

seem unremarkable, but it can be distinguished from the conservative, makeno-mistake<br />

horn style that prizes accuracy over courage and renders bland<br />

results. More encouragement came from the Austro-Germanically-minded conductor<br />

of the McGill Symphony Orchestra, Timothy Vernon. Marsolais played<br />

Strauss’s Second Horn Concerto in Vernon’s last McGill concert.<br />

The next stop, in 1999, was Freiburg, where his professor was Bruno<br />

Schneider.“There are a few technical differences between the ‘German school’<br />

and ours here,” Marsolais says. “For instance, the way they approach slurs is<br />

very different and it took me some time to get used to it. But I’m glad I can now<br />

choose depending on what I’m playing.What helped me most was certainly to<br />

hear and work with great musicians. In classes and also in all the competitions<br />

I did, I would listen to almost all the other contestants and see what I could do<br />

better for next time. I think playing an instrument is a never-ending learning<br />

process; there is always something that can be better. You always have to keep<br />

your ears open to what can be improved and find ways to make it happen!”<br />

Marsolais now regards himself (and other horn players in Montreal) as happily<br />

mid-Atlantic in tonal and technical profile, somewhere between the heavy<br />

American sound and the more fluid European ideal.<br />

PHOTO : ALAIN LEFORT<br />

14 Novembre 2009 November

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