25.06.2014 Views

Yannick Nézet-Séguin - La Scena Musicale

Yannick Nézet-Séguin - La Scena Musicale

Yannick Nézet-Séguin - La Scena Musicale

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CRITIQUES DISQUES<br />

décevant. L’instrument sonne faux dès les<br />

premières notes et on perd rapidement l’intérêt<br />

pour la musique, si belle soit-elle. Par<br />

contre, avec Jean-Baptiste Barrière (1707-<br />

1747), tout devient lumineux ! Imprégnée du<br />

soleil italien tout en étant somptueusement<br />

française, sa musique nous charme pleinement.<br />

Utilisant un violoncelle à cinq cordes se<br />

rapprochant de la viole de gambe, Jivko<br />

Georgiev étonne par la facilité et la souplesse<br />

d’exécution de ces partitions méconnues.<br />

Margaret Little suit ses moindres inflexions à<br />

la basse continue. Sachant qu’il existe plus<br />

d’une vingtaine de ces magnifiques sonates,<br />

un album tout Barrière aurait dû lui être<br />

consacré ! RENÉ FRANÇOIS AUCLAIR<br />

Mendelssohn : Violin Concerto;<br />

Schumann : Violin Concerto/Fantasy for Violin<br />

& Orchestra Op. 131<br />

Christian Tetzlaff, violon; Frankfurt Radio Symphony<br />

Orchestra/Paavo Järvi<br />

Ondine CD ODE 1195-2 (69 min 3 s)<br />

★★★✩✩✩<br />

Mendelssohn : Violin Concerto;<br />

Tchaikovsky : Violin Concerto<br />

Ray Chen; violon; Swedish Radio Symphony<br />

Orchestra/Daniel Harding<br />

Sony 88697984102 (63 min 50 s)<br />

★★★✩✩✩<br />

On dirait que chaque<br />

mois arrive un nouvel<br />

enregistrement du<br />

Concerto pour violon<br />

de Mendelssohn.<br />

Christian Tetzlaff, violoniste<br />

allemand<br />

reconnu, le joue depuis<br />

des années avec grand<br />

succès et le jeune<br />

artiste taiwanais Ray<br />

Chen a remporté le<br />

concours Menuhin en<br />

2008 avec cette pièce.<br />

Si Chen a un son plus<br />

voluptueux, Tetzlaff,<br />

lui, joue Mendelssohn avec beaucoup de liberté<br />

et d’imagination.<br />

C’est avec grande virtuosité que Chen interprète<br />

Tchaïkovski, mais encore une fois sans<br />

trop de fraîcheur. Jumeler ces pièces avec du<br />

Robert Schumann, comme l’a fait Teltzlaff, est<br />

plutôt rare. Je pense que la Fantaisie n’est pas<br />

un chef-d’œuvre du compositeur, et le concerto<br />

(mis à part le beau mouvement lent) est<br />

répétitif et assommant.<br />

Paavo Järvi et Tetzlaff forment une excellente<br />

équipe, particulièrement dans le Mendelssohn.<br />

En revanche, l’orchestre est trop fort sur chacun<br />

des deux enregistrements. J’imagine que c’est la<br />

faute des techniciens plutôt que celle des chefs<br />

d’orchestre.<br />

PAUL E. ROBINSON<br />

Shawn Mativetsky : Cycles<br />

Shawn Mativetsky, tablas; Marie-Hélène Breult, flûte;<br />

Catherine Meunier, vibraphone; Xenia Pestova, harmonium;<br />

Windsor Symphony Orchestra/Brian Current<br />

Ombú 1015 (67 min 42 s)<br />

★★★★★✩<br />

Le percussionniste<br />

Shawn Mativetsky est le<br />

spécialiste et défenseur<br />

d’un instrument de<br />

percussion indienne<br />

tout a fait fascinant : le<br />

tabla. Instrument aux<br />

inflexions subtiles et surprenantes, le tabla<br />

charme à coup sûr. Pour ce nouveau disque,<br />

Shawn Mativetsky a fait appel à cinq compositeurs<br />

canadiens pour créer des œuvres où la tradition<br />

musicale indienne classique trouve une<br />

résonance dans un discours contemporain<br />

nord-américain. Le métissage musical est réussi<br />

et particulièrement intéressant. Christien<br />

Ledroit, Nicole Lizée, Bruno Paquet, Jim<br />

Hiscott et Paul Frehner livrent ici des créations<br />

sensibles, enivrantes ou carrément ensorcelantes.<br />

Il faut de plus souligner l’extraordinaire<br />

complicité des musiciens qui collaborent avec<br />

Shawn Mativetsky. Le plaisir que prennent ces<br />

musiciens à jouer ensemble est tout a fait<br />

audible et contribue au partage et à l’appréciation<br />

de cette musique chaleureuse, envoûtante,<br />

humaine. À découvrir ! ÉRIC CHAMPAGNE<br />

tenThing<br />

Tine Thing Helseth, trompette; tenThing<br />

EMI 50999 0 88326 2 7 (68 min 46 s)<br />

★★★★✩✩<br />

Tine Thing Helseth est<br />

une trompettiste norvégienne<br />

qui semble<br />

vouloir concurrencer la<br />

britannique Allison<br />

Balsom en charme<br />

physique, cheveux<br />

blonds, virtuosité technique<br />

parfaite et onctuosité du son. <strong>La</strong> jeune<br />

femme de 25 ans née à Oslo est cependant<br />

allée plus loin que son homologue du<br />

Royaume-Uni en formant son propre<br />

ensemble de cuivres, composé uniquement de<br />

femmes. Une sorte de Pieta d’Angèle Dubeau,<br />

version scandinave avec des trompettes, cor,<br />

trombones et tuba ! Le répertoire de ce premier<br />

disque enregistré sur EMI est résolument<br />

amical et constitué d’arrangements<br />

populaires. <strong>La</strong> Suite de Carmen de Bizet,<br />

Asturias d’Albéniz et le Rondo alla turca de<br />

Mozart côtoient quelques fort jolie bluettes de<br />

Grieg, deux pièces de Piazzolla et un arrangement<br />

pour cuivres de l’Opéra de quat’sous de<br />

Weill. Seules deux œuvres de Jan Koetsier,<br />

compositeur néerlandais méconnu décédé en<br />

2006, sont des partitions originales pour ce<br />

type d’ensemble, soit sa Brass Symphony op.<br />

80 et son Grassauer Zwiefacher. <strong>La</strong> symphonie<br />

est assez consonante, rythmiquement<br />

engageante et peu avant-gardiste. Les effet de<br />

tonitruance cuivrée s’y retrouvent, comme<br />

l’on doit s’y attendre, mais l’œuvre est plutôt<br />

agréable. Les jeunes musiciennes démontrent<br />

un excellent esprit de groupe et la sonorité<br />

d’ensemble est très belle. FRÉDÉRIC CARDIN<br />

DVD & BLU-RAY<br />

George London : Between Gods and Demons<br />

Un film de Marita Stocker<br />

Arthaus Musik 101 473 (60 min + 95 min bonus)<br />

★★★★★✩<br />

Le titre dit tout. Qu’il<br />

chante Wotan ou<br />

Méphistophélès,<br />

George London<br />

(1920–1985) a toujours<br />

su apporter une touche<br />

unique de musicalité et<br />

d’intensité dramatique<br />

à ses multiples rôles. Né<br />

à Montréal et formé aux<br />

États-Unis, London a<br />

joué d’inoubliables<br />

Wotan, Méphistophélès, Scarpia, Amfortas,<br />

Wolfram, Mandryka, Iago et Don Giovanni,<br />

pour n’en nommer que quelques-uns. C’est<br />

entre la fin des années 1940 et 1967, quand une<br />

corde vocale paralysée l’a prématurément conduit<br />

à la retraite à l’âge de 46 ans, qu’on le voyait<br />

sur scène. Il a notamment été le premier<br />

non-Russe à chanter Boris au Bolshoï en 1960,<br />

au plus fort de la guerre froide. Sa voix volumineuse<br />

et sombre de baryton-basse légèrement<br />

voilée avait un timbre unique et idéal<br />

pour le tourmenté Amfortas, le méchant<br />

Scarpia ou le tragique Boris. Ce documentaire<br />

allemand dresse un excellent portrait de la vie<br />

et de l’art de ce grand chanteur à travers de<br />

nombreuses entrevues avec quelques-uns de<br />

ses collègues, de ses anciens élèves et, bien sûr,<br />

son épouse Nora London. Après sa retraite forcée,<br />

George London est devenu un professeur<br />

influent. Il a formé plusieurs chanteurs et les a<br />

soutenus grâce à la Fondation George London.<br />

Quelques-uns ont mené d’importantes carrières<br />

internationales, dont Neil Shicoff,<br />

Deborah Polaski et Catherine Malfitano. Dans<br />

le documentaire, ils parlent avec respect et<br />

admiration de leur ancien professeur. Le DVD<br />

renferme aussi de généreux extras : des prestations<br />

d’opéra inédites sorties tout droit des<br />

archives dans lesquelles London incarne<br />

Figaro, Don Giovanni, Méphistophélès, Iago,<br />

Boris, Wotan et Scarpia. Dans ce dernier rôle,<br />

il partage la scène avec l’incandescente Tosca<br />

de Maria Callas. On peut également y voir d’intéressantes<br />

vidéos où London chante des spi -<br />

rituals, des pièces de Broadway et des lieder de<br />

Schubert. Ce DVD est un document indispensable<br />

sur ce grand chanteur. JOSEPH K. SO<br />

Glenn Gould joue Bach (Glenn Gould Plays Bach)<br />

Bruno Monsaingeon, réalisateur<br />

Sony Classical (3 DVD : 57 min 7 s, 57 min 21 s,<br />

57 min 55 s)<br />

★★★★★★<br />

Sony a eu l’heureuse idée de réunir en un coffret<br />

les trois documentaires que le violoniste et<br />

cinéaste français Bruno Monsaingeon avait<br />

34<br />

SEPTEMBRE 2012

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!