maenas (intertidal zone) and Segonzacia mesatlantica - Station ...
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2 CHAPITRE 1. INTRODUCTION<br />
Les écosystèmes marins présentent une gr<strong>and</strong>e diversité de conditions physico-chimiques. Les<br />
océans et les plaines abyssales présentent généralement des conditions stables et bien tamponnées<br />
localement, alors que la <strong>zone</strong> côtière est un environnement plus variable à l’échelle de l’année, et<br />
la <strong>zone</strong> de balancement des marées un environnement hypervariable à l’échelle de la journée. Jusqu’à<br />
une période relativement récente, le milieu côtier peu profond à forte biomasse était opposé aux<br />
plaines abyssales peu densément peuplées mais présentant une plus forte diversité spécifique (Hessler<br />
et S<strong>and</strong>ers, 1967). Un gradient similaire était observé entre la faune arctique et la faune tropicale, et<br />
l’une des hypothèses explicatives avancées était l’existence d’un lien entre la stabilité d’un milieu et<br />
sa diversité spécifique : un milieu stable favoriserait la mise en place de relations et d’interactions<br />
entre les espèces pouvant déboucher sur de nouveaux événements de spéciation, alors qu’un milieu<br />
fluctuant favoriserait la flexibilité génétique de chaque espèce et limiterait la fréquence de ces événements<br />
(S<strong>and</strong>ers, 1968).<br />
La découverte des sites hydrothermaux profonds des Galapagos en 1977 et des efforts d’échantillonnage<br />
plus importants en <strong>zone</strong> côtière ont remis en cause ce paradigme. La faune profonde peut<br />
présenter localement des biomasses très élevées autour des sources hydrothermales ainsi qu’une forte<br />
endémicité des espèces présentes (Lonsdale, 1977) et des études présentant un effort d’échantillonnage<br />
suffisant ont montré que la diversité côtière était au moins aussi importante que celle des gr<strong>and</strong>s<br />
fonds (Gray, 2001).<br />
Les milieux hypervariables sont donc susceptibles d’héberger de nombreuses espèces (milieu côtier)<br />
et de fortes biomasses (milieu côtier et milieu hydrothermal profond) malgré leur caractère extrême.<br />
Les organismes vivant dans ces environnements présentent des adaptations spécifiques leur<br />
permettant de supporter ces conditions. Ce sont également d’excellents modèles pour comprendre<br />
les adaptations spécifiques à certains facteurs qui peuvent être exacerbées dans ces conditions. La<br />
compréhension du fonctionnement de ces écosystèmes ainsi que de l’histoire évolutive des groupes<br />
qui y sont présents nécessite de connaître les adaptations physiologiques particulières aux différents<br />
milieux hypervariables.<br />
Dans ce contexte, l’étude de la <strong>zone</strong> <strong>intertidal</strong>e et des sources hydrothermales profondes permet de<br />
comparer deux milieux hypervariables contrastés. L’étude de deux espèces d’un même groupe mais<br />
vivant dans chacun des milieux permet de mettre en évidence les adaptations partagées dans le groupe<br />
et, par une approche de physiologie comparée des organismes peuplant ces biotopes, d’identifier des<br />
mécanismes adaptatifs spécifiques. De ce point de vue, les Crustacés Décapodes représentent un taxon