URM n° 7 - Station Biologique de Roscoff
URM n° 7 - Station Biologique de Roscoff
URM n° 7 - Station Biologique de Roscoff
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
avons établi que le milieu dans lequel vit Riftia est riche en CO 2 (Childress et al.<br />
1993), et que son sang et son liqui<strong>de</strong> coelomique sont capables d’accumuler une<br />
gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> ce gaz (Toulmond et al, 1994). Il reste à préciser comment<br />
s’opèrent les échanges entre ces compartiments: <strong>de</strong> l’eau vers les liqui<strong>de</strong>s corporels à<br />
travers les cellules du panache, et du sang vers les bactéries symbiontes à travers les<br />
cellules du trophosome. On sait déjà que le CO 2 pénètre les cellules par diffusion<br />
(Goffredi et al, 1996) et que ces <strong>de</strong>ux tissus renferment une anhydrase carbonique<br />
active. Une approche structurale a été réalisée en recherchant <strong>de</strong>s analogues <strong>de</strong> la<br />
ban<strong>de</strong> 3 à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> marqueurs cytologiques spécifiques (anticorps révélés par<br />
immunofluorescence). Des résultats préliminaires ont été obtenus quant à l'existence<br />
<strong>de</strong> transporteurs d’anions du type échangeur Cl/HCO 3 analogues à la ban<strong>de</strong> 3 du<br />
globule rouge et facilitant les transferts <strong>de</strong> CO 2 (communication: An<strong>de</strong>rsen et Lallier,<br />
1996). L'ensemble <strong>de</strong> ces résultats nous a conduit à élaborer un modèle <strong>de</strong> transport du<br />
CO 2 original, faisant appel à différentes étapes, mais qui doit être validé (cf<br />
prospectives).<br />
Equilibre aci<strong>de</strong>-base chez Chorocaris<br />
Les crevettes hydrothermales (Alvinocarididae) vivent dans un environnement<br />
caractérisé, entre autres, par <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la teneur en CO 2 <strong>de</strong> l’eau. Pour<br />
vivre dans ces conditions, les crevettes ont-elles développé <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong><br />
compensation nouveaux ou plus performants, comparés à ceux qui existent chez <strong>de</strong>s<br />
espèces intertidales? Lors <strong>de</strong> la campagne DIVA2 sur le site Lucky Strike (37°N<br />
32°W, 1700m) il a été possible <strong>de</strong> remonter en surface <strong>de</strong>s crevettes vivantes et <strong>de</strong> les<br />
acclimater à différentes teneurs <strong>de</strong> CO 2 avant <strong>de</strong> prélever leur hémolymphe. L’analyse<br />
<strong>de</strong>s propriétés aci<strong>de</strong>-base (CO 2 total, pouvoir tampon) et <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> ces<br />
échantillons a permis, en comparant les résultats à ceux obtenus sur une espèce<br />
intertidale (Palaemon serratus) soumise aux mêmes conditions expérimentales,<br />
d’ébaucher une réponse. Il semble que le pouvoir tampon spécifique <strong>de</strong> l’hémocyanine<br />
<strong>de</strong> Chorocaris ne soit pas modifié, mais que cette espèce dispose d’un mécanisme <strong>de</strong><br />
régulation plus performant que Palaemon. Ceci lui permet en effet, face à une<br />
hypercapnie expérimentale, <strong>de</strong> limiter la quantité totale <strong>de</strong> CO 2 qui s’accumule dans<br />
l’hémolymphe (mémoire Camus, 1996). Grâce à ces premières données, nous espérons<br />
renouveler ces expériences en affinant les résultats lors <strong>de</strong> la campagne MARVEL en<br />
1997.<br />
[ 58 ]