Magazine pour la clientèle de Sanitas Troesch: casanova «Le ...
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sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 27<br />
Le long <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> niveau culinaires<br />
Sur les hauteurs jurassiennes, les rösti, <strong>la</strong> fondue et les meringues ont une saveur tout simplement<br />
divine. Après une longue montée dans le paysage pittoresque, le p<strong>la</strong>isir est d’autant plus grand<br />
d’être bien accueilli dans l’une <strong>de</strong>s «métairies». Ainsi sont dénommées les auberges d’alpage tenues<br />
généralement par <strong>de</strong>s paysans, encore exploitants ou non, qui se consacrent avec fierté et amour<br />
à leur rôle d’aubergiste. Casanova a dîné dans <strong>la</strong> métairie «La Cuisinière» dans le Parc régional<br />
Chasseral et dans <strong>la</strong> métairie «Les Gümmenen» à <strong>la</strong> Vue-<strong>de</strong>s-Alpes.<br />
Métairie La Cuisinère à Cortébert<br />
Après une montée d’une heure et <strong>de</strong>mie dans <strong>la</strong> forêt sur<br />
l’ancienne route <strong>de</strong> Cortébert surgit soudain une maison<br />
typiquement jurassienne à côté d’une ferme: <strong>la</strong> métairie La<br />
Cuisinière. À <strong>la</strong> campagne, <strong>la</strong> cordialité a manifestement une<br />
autre valeur. Ou alors c’est quelque chose qui se manifeste tout<br />
naturellement dans <strong>la</strong> vieille salle aux tables couvertes <strong>de</strong> nappes<br />
rouges. L’aubergiste, André Bürgi, nous raconte comment lui et<br />
sa femme Marilyne ont repris l’auberge il y a 28 ans. Ses yeux<br />
brillent. Depuis, le duo bien accordé se consacre quotidiennement<br />
à <strong>la</strong> cuisine traditionnelle et au bien-être <strong>de</strong>s clients. Les produits<br />
sont soigneusement choisis: <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>, le fromage et les légumes<br />
viennent presque exclusivement <strong>de</strong>s fermes environnantes ou<br />
du marché et séduisent par leur saveur incomparable. André<br />
Bürgi, un ancien horloger et mécanicien, adore <strong>la</strong> région, les<br />
hauteurs jurassiennes, l’air pur. «Pendant les mois d’hiver, les<br />
clients se font malheureusement assez rares, car il n’y a pas <strong>de</strong><br />
téléski à proximité. Par contre, pendant un beau week-end<br />
d’été, nous avons jusqu’à 100 clients.» Ceux-ci se reposent sur <strong>la</strong><br />
vaste terrasse pendant que près <strong>de</strong> 120 bœufs paissent <strong>de</strong>rrière eux.<br />
Sinon, le merveilleux paysage dans le Parc régional Chasseral invite<br />
à <strong>la</strong> promena<strong>de</strong>, à <strong>la</strong> ba<strong>la</strong><strong>de</strong> ou au VTT.<br />
«Nos clients viennent essentiellement <strong>de</strong> Neuchâtel, <strong>de</strong> Bienne et du<br />
See<strong>la</strong>nd, mais en fait <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> Suisse et même <strong>de</strong> l’étranger. Nous<br />
avons fréquemment <strong>de</strong>s visiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrique <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>t Camille<br />
Bloch à Courte<strong>la</strong>ry qui viennent dîner chez nous», dit André Bürgi.<br />
Qui a goûté aux rösti croustil<strong>la</strong>nts avec du jambon chaud à l’os ou à<br />
l’assiette apéro soigneusement arrangée du couple Bürgi, comprend<br />
<strong>pour</strong>quoi <strong>la</strong> cuisine campagnar<strong>de</strong> a tant d’a<strong>de</strong>ptes: <strong>la</strong> profon<strong>de</strong> saveur<br />
n’est pas comparable à <strong>la</strong> nourriture quotidienne du supermarché. Le<br />
couple aubergiste fait encore <strong>la</strong> cuisine avec <strong>de</strong> vieilles recettes dont<br />
certaines viennent même <strong>de</strong>s grands-parents. Le père <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisinière,<br />
une femme menue et sympathique, était déjà cuisinier. «Il m’a appris<br />
beaucoup <strong>de</strong> choses», dit l’ancienne employée <strong>de</strong> bureau avec un<br />
grand sourire. Et le patron raconte fièrement comment un boucher<br />
professionnel lui a appris le métier il y a quinze ans et que, maintenant,<br />
lors <strong>de</strong>s «bouchoya<strong>de</strong>s» annuelles, il met lui-même <strong>la</strong> main à <strong>la</strong> pâte.<br />
Il fume même les saucisses lui-même. — On <strong>pour</strong>rait presque dire<br />
que ça se sent. Les spécialités campagnar<strong>de</strong>s ne sont pas le seul<br />
atout, l’auberge profite bien sûr aussi <strong>de</strong>s environs et <strong>de</strong> l’atmosphère,<br />
pense André Bürgi. La nourriture, les hauteurs jurassiennes, l’air pur<br />
et une bonne clientèle, c’est <strong>pour</strong> lui le bonheur. Et en joignant le<br />
geste à <strong>la</strong> parole, il déc<strong>la</strong>re: «Ici, c’est le bonheur!»<br />
Aux week-ends <strong>de</strong> fin janvier à début avril, les gourmets opteront<br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> bouchoya<strong>de</strong> ou <strong>la</strong> choucroute. Et ceux qui aiment manger en<br />
musique ne manqueront pas <strong>la</strong> fête champêtre en plein air à <strong>la</strong> mi-juin.<br />
Infos sous: www.<strong>la</strong>cuisiniere.ch<br />
Métairie Les Gümmenen à La Vue <strong>de</strong>s Alpes<br />
«Deux cafés maison!», <strong>la</strong>nce l’aubergiste dans <strong>la</strong> cuisine. Les clients<br />
qui entrent dans <strong>la</strong> salle sont cordialement accueillis par le couple<br />
aubergiste, Loredana et Hubert Germann-Viscardi. En un tournemain,<br />
les citadins affamés se retrouvent attablés <strong>de</strong>vant une énorme<br />
«Meringue Les Gümmenen» avec beaucoup <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> vanille et <strong>de</strong><br />
crème Chantilly — le <strong>de</strong>ssert <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison. La salle du restaurant est<br />
basse, petite et rustique, mais très conviviale. Sur les tables, <strong>de</strong>s<br />
bougies à <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme dansante sont p<strong>la</strong>cées dans <strong>de</strong>s bougeoirs en<br />
bois sculpté. Dans <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> cuisine, Ange<strong>la</strong>-Maria, <strong>la</strong> fille<br />
du couple, est en train <strong>de</strong> fêter ses 9 ans avec ses amis. Au milieu <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> table se trouvent <strong>de</strong>ux récipients pleins <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>t chaud, une<br />
gran<strong>de</strong> coupe <strong>de</strong> fruits en morceaux et une meringue géante faisant<br />
office <strong>de</strong> gâteau d’anniversaire. Mmm, que c’est bon! Le bonheur <strong>de</strong>s<br />
enfants à <strong>la</strong> vue <strong>de</strong> ces gourmandises se lit sur leurs visages. Les<br />
agriculteurs qui cultivent 140 hectares tiennent l’auberge <strong>de</strong>puis le<br />
1 er mai 2008 et y mettent tout leur cœur. L’hospitalité est ce qui<br />
compte <strong>pour</strong> eux. «Nous avons immédiatement remp<strong>la</strong>cé les bancs<br />
par <strong>de</strong>s chaises confortables», commence à raconter l’aubergiste.<br />
«En temps normal, ma femme et moi servons entre 30 et 40 personnes,<br />
sauf au brunch traditionnel du 1 er août où nous avons souvent jusqu’à<br />
240 couverts.»<br />
«La plupart <strong>de</strong> nos clients sont <strong>de</strong>s Suisses alémaniques, <strong>de</strong>s Tessinois<br />
ou même <strong>de</strong>s Italiens. Parfois, <strong>de</strong>s hommes d’affaires <strong>de</strong>s fabriques<br />
horlogères <strong>de</strong>s environs viennent ici <strong>pour</strong> faire goûter <strong>la</strong> cuisine<br />
suisse à leurs clients étrangers», ajoute l’aubergiste avec fierté.<br />
Effectivement, sur <strong>la</strong> carte figurent <strong>de</strong>s<br />
spécialités <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> Suisse dont une<br />
«Fondue Les Gümmenen», <strong>de</strong>s rösti avec<br />
<strong>de</strong>s saucisses st-galloises, un risotto aux<br />
bolets et une polenta rouge tessinoise<br />
qu’Hubert Germann-Viscardi fait mijoter<br />
pendant <strong>de</strong>ux heures dans une marmite en<br />
cuivre avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> servir avec du <strong>la</strong>pin. Il y aussi<br />
<strong>de</strong>s mets plus légers comme <strong>la</strong> «p<strong>la</strong>nchette<br />
<strong>de</strong>s trois cultures» et <strong>la</strong> tarte f<strong>la</strong>mbée alsacienne.<br />
À Pâques, les clients ont droit au<br />
cabri <strong>de</strong> <strong>la</strong> région et en automne à du gibier.<br />
«Il arrive parfois que Loredana prenne sa guitare et chante <strong>pour</strong><br />
les clients», dit l’aubergiste d’un air réjoui. La pétu<strong>la</strong>nte Tessinoise<br />
est non seulement une bonne hôtesse, mais aussi très sociable.<br />
Et si les promeneurs, vététistes, skieurs <strong>de</strong> fond ou randonneurs<br />
à raquettes n’en peuvent plus après avoir mangé chez les<br />
Germann-Viscardi, ils n’ont plus qu’à se <strong>la</strong>isser tomber dans<br />
un lit douillet dans <strong>la</strong> paille odorante ou dans une chambre<br />
Bed & Breakfast.<br />
Le bonheur d’Hubert Germann-Viscardi, c’est l’auberge campagnar<strong>de</strong><br />
et l’élevage naturel <strong>de</strong>s vaches, <strong>de</strong>s chèvres et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>pins.<br />
Il est convaincu qu’on a toujours du succès si on y met toute son<br />
âme. Il ressent également comme un bonheur <strong>de</strong> vivre en Suisse<br />
avec sa femme et ses enfants. «Le bonheur, c’est apprécier ce<br />
qu’on a et être en bonne santé. Mais c’est aussi un bon repas<br />
avec un verre <strong>de</strong> vin!», ajoute-t-il en p<strong>la</strong>isantant. Loredana<br />
Germann-Viscardi est heureuse quand l’ambiance est bonne, tant<br />
dans sa vie privée que dans <strong>la</strong> salle du restaurant. — Le bonheur<br />
est un miroir, dit-elle. Quand elle est contente et souriante, ce<strong>la</strong><br />
lui revient sous forme d’un remerciement <strong>de</strong> ses clients.<br />
«Du bonheur à emporter»: à l’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> métairie s’étalent<br />
tout un choix <strong>de</strong> confitures et <strong>de</strong> meringues maison, <strong>de</strong>s nouilles<br />
au safran et <strong>de</strong>s flûtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille Robert <strong>de</strong> Brot-Pambloz,<br />
l’un <strong>de</strong>s fournisseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> métairie.<br />
Infos sous: www.lesguemmenen.ch