Magazine pour la clientèle de Sanitas Troesch: casanova «Le ...

Le bonheur
Le magazine pour la clientèle de Sanitas Troesch
18 e année, N° 25/Mai 2013 www.sanitastroesch.ch

sanitas troesch Mai 2013 casanova 03
Le bonheur me trouvera-t-il?
C’est sous ce titre que le bestseller des deux célèbres artistes suisse Fischli et Weiss, paru
en 2002, pose d’innombrables questions allant du réalisme au bizarre. La présente édition de
casanova se penche également sur des questions ordinaires ou insolites concernant le
bonheur. Les pages suivantes vous montreront comment, où et quand les personnages
présentés ici ont été trouvés par le bonheur. Sans en dire plus: il y en a qui rendent les autres
heureux — que ce soit pour quelques secondes ou pour toute la vie. Et il y en a qui sont heureux
parce qu’ils font ce qu’ils aiment: de la construction d’habitations à la photographie polaire ou
de l’architecture paysagiste à la fabrication de feux d’artifice. Car le bonheur est subjectif,
individuel et incroyablement varié.
Qu’est-ce que le bonheur? Un instant exceptionnel parce qu’éphémère? Ou le comble de la
satisfaction comme le définit l’un de nos personnages? La définition du bonheur serait alors plus
près du terme anglais «happiness» que de la bonne fortune, couramment dénommée chance.
Quoi qu’il en soit: les deux rendent heureux — que l’on soit gâté au jeu, en amour ou dans la
vie professionnelle.
Mais l’argent ne fait pas le bonheur. Voilà une bonne nouvelle pour tous ceux qui ne sont pas
encore millionnaires. C’est beaucoup plus la somme de petits instants de plaisir et de joie
quotidienne, associée à un environnement social intact et une bonne santé, qui assure un
bonheur durable. Tant mieux pour vous si vous avez déjà votre «petit bonheur» en humant l’odeur
du café matinal, en voyant quelques rayons de soleil, en lisant un livre ou en savourant une
bière après votre journée de travail.
Peu importe comment et où le bonheur vous trouvera, nous vous souhaitons en tout cas une
agréable lecture.
Michael Schumacher
Président de la direction du groupe

sanitas troesch Mai 2013 casanova 05
Sommaire
Heureuse cohabitation et coopération: Dans les complexes
d’habitation, la construction adéquate encourage le bon voisinage.
Depuis quelque temps, des concepts d’optimisation des
échanges sociaux sont également mis en œuvre. Avec succès. 6
Bonheur dans le grand Nord.
L’installateur sanitaire Heiner Kubny est devenu photographe
polaire. Après son apprentissage, il a vendu des camions,
puis créé sa propre entreprise avant de découvrir les régions
polaires. Un curriculum vitæ parsemé de nombreux moments
de bonheur. 12
Une image en dit plus que mille mots.
Néanmoins, personne ne décrit mieux le bonheur
que le poète autrichien Nikolaus Lenau. 14
Dans son livre paru en 2002 «L’architecture
du bonheur», l’écrivain et philosophe
Alain de Botton se penche sur l’interaction
entre la beauté et le bonheur. Les deux
architectes suisses Fortunat Werner et
Philipp Glück répondent aux questions
abordées dans cet ouvrage. 16
Quel bonheur qu’ils soient là: les gens qui rendent les autres
heureux. casanova fait le portrait d’un clown d’hôpital, d’un
fabricant de feux d’artifices et d’un faiseur de millionnaires. 20
Envie de flâner? Enzo Enea, l’un des plus célèbres architectes
paysagistes de Suisse, améliore la qualité de vie par des
espaces rendant heureux. Son musée de l’arbre à Jona est un
hommage à l’arbre en tant qu’élément structurant l’espace et
en tant que fournisseur vital d’oxygène. 24
Le bonheur culinaire est dans la bonne cuisine du terroir
des auberges jurassiennes. Vous trouverez un avant-goût des
rösti et autres délices de la métairie «La Cuisinière» et de la
métairie «Les Gümmenen» à la page 26
Le bonheur au-delà des frontières est ce qui pousse le
couple Werner et Marie-Anne Kurmann à entreprendre de
nombreux voyages. Comme il sera prochainement à la retraite,
ils pourront bientôt de nouveau partir à l’aventure dans leur
bus Volkswagen aménagé en camping car. 28
sanitas troesch salle de bains
Le bonheur n’est pas la même chose pour tout le monde. C’est
pourquoi Sanitas Troesch a créé avec Alterna day by day un
programme d’aménagement individuel qui se combine à volonté.
Des moments de bonheur sont également assurés par la douche
vapeur. Une colonne de douche avec générateur de vapeur
satisfait aux désirs les plus exigeants et assure le bien-être. 34
Sa deuxième vie.
Hubert Basler, responsable magasinier à la
succursale de Dättwil, a eu de la chance dans la
malchance. Il y a 25 ans, il a survécu au crash d’un
avion de tourisme. Cela a changé sa vie. 30
sanitas troesch cuisine
Le concept «la maison des cuisines — la
maison de la diversité» est un grand succès
qui enthousiasme tant les maîtres d’ouvrage
que les concepteurs. Avec quatre grandes
marques, il offre un véritable choix dans
chaque segment de prix. 32
sanitas troesch news
«Des concepts d’exposition axés sur les clients
et une philosophie claire de l’éventail de
produits ainsi qu’un personnel compétent et
sympathique comptent aujourd’hui et à l’avenir
parmi les grands atouts», déclara le maire de
Winterthour dans son discours à l’occasion de
l’inauguration de l’exposition sur le nouveau
site. Ces paroles sont simultanément une
description exacte de la philosophie commerciale
de Sanitas Troesch qui l’a déjà mise en
application de maintes fois, entre autres en
rénovant et transformant les expositions de
St-Gall, Zurich et Kriens. 40

06 casanova Mai 2013 sanitas troesch
Un bon voisinage est plus qu’une bonne chose
L’avenir est à l’habitat dense, et donc aussi à la construction de complexes
d’habitation. Mais comment vivre agréablement avec des centaines de voisins
inconnus? Des constructions adéquates assurent un bon voisinage. Une gestion
de haute qualité et des services de conciergerie professionnels contribuent
également à la satisfaction générale.
Bon appétit! Le dîner est
apprécié dans le complexe
d’habitation Heizenholz.
Quand beaucoup de gens habitent ensemble, il
faut respecter certaines règles pour que tout le
monde se sente à l’aise. La sociologue Margrit
Hugentobler et son équipe de l’ETH Wohnforum
— ETH CASE ont développé un instrument
d’évaluation. Les données collectées portent
sur huit ensembles d’habitation de divers âges.
Le complexe A a obtenu un résultat particulièrement
mauvais concernant la qualité actuelle
de l’habitat. L’ensemble d’habitation d’un
investisseur institutionnel est l’œuvre d’un
célèbre architecte et il est habité depuis 2006.
L’évaluation souligne que la satisfaction des
habitants ne dépend pas seulement de la
surface habitable ou d’une date de construction
récente, mais également de facteurs «mous»
comme le bon voisinage, la gestion immobilière
ou la qualité de l’environnement. Dans le complexe
A, 25% seulement des habitants jugent le
voisinage excellent ou bon. La moyenne de tous
les habitants interrogés dans le cadre de l’étude
est nettement plus élevée, à savoir 64%. Quelles
en sont les raisons? Dans le complexe A, les
locataires se sentent fortement dérangés par le bruit et les odeurs.
La petite guerre sur les histoires de machine à laver est trois fois
plus fréquente qu’ailleurs. Et les habitants ne sont pas satisfaits
non plus de la gérance immobilière qui est qualifiée de «pas aimable,
indifférente, incompétente». L’entreprise de conciergerie, qui est
une société externe, semble difficile à joindre.
Haut niveau architectonique, mais moindre attrait
L’équipe de l’ETH Wohnforum a recherché les critères importants
pour la qualité de l’habitat. Chose étonnante, ce ne sont pas les
ensembles résidentiels modernes et de haut niveau architectonique
qui ont les meilleurs résultats. Le complexe H, dans
lequel environ 95% des habitants interrogés sont satisfaits de la
qualité d’habitat, date des années 40. Une partie des bâtiments
se trouve le long d’une bretelle d’autoroute fortement fréquentée.
Les cuisines, les salles de bain et les pièces d’habitation ont fait
l’objet d’une rénovation de qualité, mais les surfaces sont restées
très petites. La rénovation semble néanmoins avoir eu une
influence positive sur la satisfaction des habitants. Un autre
aspect aussi important ou peut-être même encore plus important
est l’excellent concept de gestion et de conciergerie. Comme le
montre la comparaison entre différents ensembles, une entrée
bien accessible et la construction d’un ascenseur sont des avantages
appréciés. Pour les habitants âgés ou les mères de jeunes
enfants, ces améliorations facilitent grandement la vie. Les
cuisines à vivre et les zones ouvertes cuisine-séjour-salle à
manger prennent une importance croissante. Bien entendu, une
bonne isolation acoustique contribue à un bon voisinage.
Les rencontres éliminent les problèmes
Pour les trois quarts des personnes interrogées, une bon voisinage
est jugé important. En psychologie sociale, on affirme que plus
les habitants ont de contacts, plus ils se trouvent sympathiques.
Une bonne raison pour développer les zones d’interaction. Comme
par exemple dans l’ensemble résidentiel Davidsboden à Bâle,
construit il y a 20 ans. Les entrées des maisons donnent en partie
sur la cour commune. Ce complexe se distingue en outre par une
grande liberté de conception et de choix individuels. Il existe pour
l’ensemble des habitations une association avec entre autres un
groupe de travail qui participe à la conception des espaces
publics, et il y a des associations d’habitat regroupant respectivement
huit logements. Il existe par ailleurs une salle commune et
d’autres locaux plus petits donnant sur une cour intérieure qui sont
d’usage flexible et ont, au cours du temps, servi par exemple de
café ou de salle de musique. On peut y organiser des fêtes,
regarder ensemble des matchs de foot ou fabriquer des bougies

Une vie en communauté avec
beaucoup de liberté: la pièce individuelle
avec kitchenette et cellule sanitaire.
aussi d’initier les habitants aux habitudes suisses. Dans le complexe
Heizenholz, bien des sujets de discorde ont été minimisés par une
organisation judicieuse. Un nettoyage professionnel est prévu pour les
locaux communs, le logement des invités et le magasin où l’on peut
«Le bénévolat est fortement ancré dans
notre coopérative et nous essayons que,
dans la mesure du possible,
tout le monde y participe.»
acheter des articles de ménage non périssables. Un groupe d’artisans
se charge de faire les petites réparations, d’autres groupes effectuent
bénévolement d’autres travaux. La pression sociale autour du bénévolat
n’est-elle pas élevée? «Oui, bien sûr. La plupart assument des tâches
volontairement. Une famille qui n’avait pas fait grand chose jusqu’alors
arrose maintenant les plantes dans la salle commune. Le bénévolat est
fortement ancré dans notre coopérative et nous essayons que, dans la
mesure du possible, tout le monde y participe», explique Claudia Thiesen.
pour Noël. Dans une partie du complexe habitent beaucoup de migrantes
complexe unique. La «Terrasse commune» se trouve devant
un troisième enfant doit compléter le bonheur familial. Les
Mais c’est évident, tout le monde n’éprouve pas le même sens de la
et migrants, notamment en provenance de Turquie. Dans l’ensemble
les immeubles et relie tous les étages. Les logements du
familles de trois enfants sont toujours de mise dans les
communauté. Christoph habite avec sa femme un appartement de trois
d’habitation Davidsboden, la compréhension interculturelle semble
complexe Heizenholz, anciennement Kraftwerk 2, sont habités
quartiers d’habitation urbains. En général, ce sont les familles
pièces: «Même sans participer aux activités communes, on n’échappe
fonctionner mieux qu’ailleurs. «Les habitants ont réussi à régler les
depuis un an. Claudia Thiesen, habitante de Heizenholz et
aisées qui peuvent se permettre d’avoir tant d’enfants. Les
pas au contexte. Nous avons tous les deux 56 ans, nos enfants
conflits, car les associations d’habitat les forçaient à communiquer»,
responsable de la société coopérative de construction et
logements de 5 pièces sont rares et souvent chers. Dans la cité
n’habitent plus avec nous. Nous ne voulons pas d’autres enfants, même
explique Margrit Hugentobler. Créer des possibilités de rencontre, voilà
d’habitation Kraftwerk1, mentionne des divergences d’opinion
d’habitation Heizenholz, il y en a d’une surface de 109 m 2 pour
adultes», ajoute-t-il sèchement.
le plus important. Elle cite des exemples comme les buanderies
quant à l’usage de la «Terrasse commune». L’usage collectif
2270 francs; un appartement de 140 m 2 coûte 2800 francs.
aménagées au rez-de-chaussée dans l’ensemble d’habitation Regina-
implique d’en discuter quand quelque chose dérange.
On peut louer un appartement de 4 pièces avec une bonne
Habitat pour les plus de 50 ans
Kägi-Hof à Zurich. «Cela donne la possibilité de bavarder un peu au
Nadja, 39 ans, apprécie le contact. Elle habite avec sa
centaine de m 2 pour 2100 francs — tous les loyers s’entendant
L’objectif était que le complexe d’habitation soit attractif non seulement
passage.» Le respect des choix personnels est également important.
famille au 4 e étage et regrette que si peu d’habitantes et
sans les charges. Il faut en outre acquérir une part sociale
pour les familles, mais aussi pour les plus de 50 ans. Sur les 76 adultes,
Les possibilités de contacts sont appréciées, mais ceux-ci doivent être
d’habitants montent jusqu’en haut. Tous les lundis, elle
de 15 000 francs par 35 m². Nadja, la cuisinière du lundi,
15 ont plus de 55 ans. Des «clusters d’habitat collectif» ont été aménagés
dosés individuellement.
prépare un dîner dans la salle commune. Ernst, avec ses
trouve que le complexe Heizenholz ne compte pas parmi les
par égard pour les locataires plus âgés. Il s’agit de pièces individuelles
83 ans l’habitant le plus âgé, lui prête la main.
moins chers. Une monoculture de gens aisés plutôt à
avec cellule sanitaire et kitchenette. Une grande salle de séjour et à
Des constructions qui favorisent la vie en commun
gauche? Claudia Thiesen réfléchit. Mais non, ils ont aussi
manger avec îlot de cuisson ainsi qu’une salle de travail sont destinées à
La conception architectonique contribue aussi à créer des lieux de
Bien de luxe — le troisième enfant
divers artisans, un concierge. Mais il a fait des études de
l’usage collectif des huit habitants. «Nous avons constaté que non
rencontre. Ainsi en est-il de la «Terrasse commune» des logements
Pendant le dîner, l’ambiance est détendue, on parle beau-
droit, ajoute-t-elle en riant. Il est prévu une réduction de loyer
seulement les gens seuls, mais aussi des couples choisissent cette
coopératifs Kraftwerk1 Heizenholz à Zürich Höngg. Deux anciens
coup — surtout les mères de famille. On échange des conseils
pour les habitants moins aisés, et pour deux logements, c’est
forme d’habitat. Les gens âgés vivent de préférence en communauté
immeubles des années 70 de la fondation «Zürcher Kinder- und
concernant la préparation d’aliments bébé, on fait des
la fondation Domizil qui a fourni les parts. Ces logements
classique, comme nous en avons deux ici, ou dans les petits logements»,
Jugendheime» ont été reliés par un bâtiment neuf pour former un
compliments de la crèche toute proche et on s’interroge si
sont loués à des familles étrangères, et la fondation se charge
résume Claudia Thiesen. Une autre étape vers l’habitat collectif est le gros

La «Terrasse commune», le lien dans
le complexe d’habitation Heizenholz.
projet Hunziker Areal dans le nord de Zurich. 1000 personnes
y aménageront en automne 2014. On y trouvera naturellement
aussi des logements pour vie en communauté, des clusters
d’habitat collectif, des logements classiques et des pièces à
louer en plus. Des espaces sont prévus pour des petits
commerces tels que restaurants, salons de coiffure, cabinets
de dentiste et communautés de bureaux. Une réception
offrant un éventail de services gère les espaces communs
et le service Bed-and-Breakfast, est le point de collecte du
service de blanchisserie et organise sur demande le babysitting
ou l’arrosage des fleurs. Ces travaux sont assurés
contre paiement par les habitants dans le cadre de microjobs.
«Le bureau est encore en train de réfléchir si le travail
bénévole sera obligatoire ou seulement encouragé. Tout
le monde ne se fait pas la même idée de l’être humain», dit
Peter Schmid, président de la coopérative de construction
«mehr als wohnen», responsable du projet Hunziker Areal.
L’aide entre voisins comme modèle win-win
Margrit Hugentobler ne possède aucun chiffre sur le travail
bénévole. Elle trouve que trop d’obligations nuisent aux bons
rapports mutuels. Les besoins varient selon l’âge et la situation.
C’est pourquoi il faut aussi viser une grande flexibilité dans
l’habitat: «Pas de pièces en couloir, mais des pièces si possible
carrées pouvant être meublées librement. Ainsi, les pièces
peuvent servir à de multiples usages. Les vastes espaces
réunissant salle à manger et séjour sont également appréciés,
de même que les pièces à louer en supplément.» Elle est
emballée par le concept d’habitat intergénérationnel «Lebensräume
für Jung und Alt» dans le sud de l’Allemagne. On ne peut
emménager dans les logements en copropriété qu’à l’âge de
60 ans. Avant, ils sont loués. On vise ainsi à obtenir un équilibre
entre jeunes et vieux. La rente du droit de superficie à laquelle la
commune renonce partiellement sert à financer un emploi pour
la communauté. Chaque logement assume 1% du salaire. Ainsi
donc, 50 logements ont à disposition une personne avec un
emploi à mi-temps qui a une fonction d’animation. Il ne s’agit pas
de présenter des solutions toutes prêtes, on cherche plutôt à
aider les habitants à trouver et organiser des solutions répondant
à leurs besoins. Citons un exemple. «Une mère qui vit seule avec
son enfant prend le petit déjeuner avec une vieille dame qui vit
également seule. La vieille dame a de la compagnie, la jeune
femme un petit gagne-pain supplémentaire.» Pour la sociologue
Magrit Hugentobler, il s’agit d’un modèle d’avenir pour établir des
rapports sociaux dans les complexes d’habitation.

sanitas troesch Mai 2013 casanova 13
coulait des sols stratifiés sans joints pour
à partir de 10 000 francs. Les affaires marchent bien, ils sont en
l’industrie alimentaire aussi vite que Heiner Kubny
train de s’étendre en Allemagne.
avec ses ouvriers. Les leaders des fabricants de
boissons comptaient parmi ses clients tout
Raconte en Europe que nous existons
comme Gate Gourmet (aujourd’hui Gategroup
«Pour moi, l’argent n’a jamais été une motivation. Je voulais toujours
Holding AG) avec le chef d’œuvre d’un sol stratifié
faire un bon travail, trouver des solutions adéquates, les clients
à haute charge d’une surface de 14 000 m 2 . «En tant
s’en apercevaient», tout comme les ouvriers de l’entreprise Heiner
qu’installateur sanitaire, je savais comment on
Kubny AG. Car Heiner Kubny savait que des ouvriers contents
fait écouler l’eau.» Ce savoir et sa grande sensibilité,
travaillent mieux et restent plus longtemps dans l’entreprise. «Je
bien maltraitée durant son apprentissage, furent
mettais aussi la main à la pâte, offrais un casse-croûte et me
les clés de son succès. «Je suis très sensible et
sentais également, avec ma femme, concerné par les problèmes
sens ce que veut mon interlocuteur.» D’abord
personnels des ouvriers. Ensemble, nous cherchions des solutions.»
des camions, ensuite des sols stratifiés, et
L’agence de voyages polaires des Kubny n’a pas besoin de personnel,
«Dans la vie, il faut trouver ce qui rend heureux.»
maintenant des aventures.
Tout le monde aime les pingouins
l’équipe agile étant composée uniquement de sa femme et de
lui-même. Il délègue des travaux à l’extérieur, par exemple à une
agence de voyages externe. Une autre devise de Heiner Kubny est
Aujourd’hui, avec sa femme qui a déjà contribué
la suivante: dans la vie, il faut trouver ce qui rend heureux. «Fais
Ce n’est pas la vue carte postale de Zurich, mais néanmoins un panorama remarquable.
au succès de son entreprise de sols stratifiés,
bien ce que tu aimes faire et délègue le reste.» Il y a toujours
Du vaste appartement de Heiner Kubny avec un îlot de cuisson qui fait rêver, on a, sur un
Heiner Kubny organise des voyages en région
quelqu’un qui aimerait mieux faire ce travail et le ferait donc mieux
fond de gratte-ciels, une vue incomparable sur les voies ferroviaires de Zurich. Là en bas
polaire. Tout a commencé en tant que hobby. Aux
aussi. Heiner Kubny fait tout ce qu’il peut quand cela lui tient à
s’étend effectivement l’ancien quartier industriel d’Escherwyss. Heiner Kubny n’est pas un
États-Unis. Ils sont allés onze fois sur la côte
cœur. Ainsi, par exemple, il publie un magazine gratuit, les Polar-
arriviste du Zürichberg, il est et reste un artisan. Il a dû gagner à la sueur de son front le
occidentale de l’Amérique du Nord pour réaliser
NEWS. Parmi les sujets figurent les animaux menacés par le
panorama sur l’ancien quartier ouvrier d’Escherwyss. Heiner Kubny a commencé tout en bas
un diaporama. Mais ils ont enterré leur idée en
réchauffement climatique et les hommes qui vivent là-bas et dont
C’est selon ce principe
de l’échelle, là où on peine. En 1966, après avoir cherché pendant longtemps, il a commencé
un apprentissage d’installateur sanitaire. Le travail lui plaisait bien. Aujourd’hui encore, il
une seule journée, dans Bryce Canyon. «Une dizaine
de photographes prenaient des photos d’arbres
l’existence est peu à peu détruite. Les Kubny sont allés en Russie,
là où personne n’a jamais été. «Les gens m’ont dit: raconte en
que l’installateur sanitaire
éprouve de la fierté en passant devant l’École polytechnique de Zurich, l’hôpital Triemli ou
trônant sur des racines. J’ai tout de suite compris
Europe que nous existons», rapporte Heiner Kubny avec émotion.
Heiner Kubny a créé deux
le siège de la Banque cantonale de Zurich. Il a posé des tuyaux dans tous ces bâtiments.
que ça ne pouvait pas marcher.» La concurrence
entreprises avec succès.
D’abord une entreprise de
sols stratifiés, puis douze
ans plus tard, il a commencé
avec sa femme à organiser
des voyages dans les régions
polaires. Et ce, toujours avec
beaucoup de plaisir.
Mais sans le moindre scrupule et avec l’argument qu’un apprenti doit s’habituer à se faire
marcher sur les pieds, les maîtres d’apprentissage exigeaient de l’apprenti Kubny que, de
bon matin, il mette une heure et demie à se rendre au chantier en vélo pendant qu’eux le
doublaient dans leur camionnette en le saluant joyeusement.
Des fleurs et des camions en gros
Il n’est pas devenu coureur cycliste professionnel, comme il en avait eu envie, et il n’est pas
devenu non plus installateur sanitaire salarié. Heiner Kubny est devenu représentant dans
la vente de fleurs en gros, avant de vendre des camions. Il dépassait régulièrement les
«Pour moi,
l’argent n’a
jamais été une
motivation.»
était trop forte, les photos n’étaient pas assez
originales. Heiner Kubny et sa femme étaient
déjà allés aussi en Antarctique et avaient photographié
de mignons pingouins. Voilà, tout le monde
aime les pingouins, pensa-t-il et il commença à
se spécialiser dans les photos d’animaux polaires.
Après six voyages, ils avaient assez de matière
pour leur premier diaporama. 875 spectateurs
sont venus. Beaucoup leur demandèrent s’ils ne
Deviens installateur sanitaire
Heiner Kubny est conscient de sa situation privilégiée. Lui qui, à
50 ans, a pris un nouveau départ et organise désormais avec
succès des voyages dans les régions polaires, donne un conseil
aux jeunes d’aujourd’hui: «Deviens artisan, les prestataires de
services, il y en a déjà trop.» Le travail d’installateur sanitaire n’est
pas dépendant de la situation économique. On aura toujours besoin de
cuisines et de toilettes. Il referait immédiatement un apprentissage
d’installateur sanitaire. Il débite toute une série de noms, tous des
objectifs, vendait deux fois plus de camions que prévu, plus que n’importe qui en Suisse.
pouvaient pas les accompagner. Les Kubny ont
installateurs avec des entreprises qui tournent bien, et ajoute: «Ce qui
Et il gagnait beaucoup d’argent. Jusqu’à ce que ça commence à l’ennuyer. Il avait besoin de
compris qu’il y avait là un potentiel pour une nouvelle
est chouette, c’est que tu as du bon travail jusqu’à la retraite!»
relever un nouveau défi et c’est ce qu’il fit avec la société Heiner Kubny AG. Personne ne
entreprise. Le couple propose des voyages polaires
www.polar-reisen.ch

14 casanova Mai 2013 sanitas troesch
sanitas troesch Mai 2013 casanova 15
Moments de bonheur
Ô cœur d’homme, quel est ton bonheur?
Un instant mystérieusement né et,
à peine accueilli, déjà perdu à jamais.
Nikolaus Lenau

16 casanova Mai 2013 sanitas troesch
L’architecture du bonheur
Interview avec Fortunat Werner et Philipp Glück
Comment définit-on une belle maison? En gros, selon Alain de Botton, il faut examiner quelle
impression elle fait vue de l’extérieur, comment sont les sols et les plafonds, de quelle couleur
sont les murs, si les pièces sont claires et répondent aux besoins des habitants et comment
elles sont meublées. En ce qui concerne ce dernier critère, Le Corbusier conseillait toujours à
ses clients de se limiter au minimum. Le puriste convaincu ne pensait pas autrement pour
l’architecture: «L’homme moderne veut une cellule monacale, éclairée et chauffée, avec un
coin d’où il peut observer les étoiles.» Les Grecs et les Romains n’étaient pas tout à fait
aussi rigoureux: «À de rares interruptions près, un beau bâtiment était dans l’histoire de
l’Occident pendant plus de mille ans synonyme d’un édifice classique: une construction avec
fronton et colonnes ouvragées, avec des proportions régulières et une façade symétrique.»
Par contre, une maison des temps modernes doit essentiellement être pratique et impeccable
techniquement parlant, sans décorations et fioritures superflues.
Deux architectes dont le nom évoque chance et bonheur
(Note du trad.: Glück est le mot allemand pour bonheur)
répondent aux questions du livre d’Alain de Botton.
Fortunat Werner a son cabinet unipersonnel à Uster et
Philipp Glück travaille pour la société d’architectes GMT
Architekten AG à Lucerne.
1. Quand l’architecture rend-elle heureux?
Fortunat Werner: À divers moments. Souvent déjà lors de sa
conception. Lorsque tout va bien en dessinant, on a un sentiment
agréable. Et il augmente d’étape en étape jusqu’à l’achèvement de
l’ouvrage: quand on réalise la première idée, que la communication
est fluide et que finalement le client est content. Car construire est
souvent un apprentissage.
Philipp Glück: Quand elle fonctionne, c’est-à-dire quand l’édifice,
l’aménagement et le logement remplissent leur fonction. Quand
la maison n’est pas seulement une belle enveloppe composée de
matériaux agréables, mais que son utilité est également visible.
Idéals de beauté et notions de bonheur
Alain de Botton est convaincu que, lorsqu’on parle de beauté, il s’agit en fait de l’idée qu’on
se fait des valeurs qui doivent définir notre vie. Nous trouvons qu’un édifice est beau lorsqu’il
incarne sous une forme concentrée les valeurs qui manquent à ce moment à la société et
à nous-mêmes. Ainsi donc, la maison qui correspond à notre idéal de nous-mêmes et de
l’époque à laquelle nous vivons. Selon Alain de Botton, notre sentiment de beauté et l’idée
que nous nous faisons d’une bonne vie sont étroitement liés: «Dans nos chambres à coucher,
nous cherchons des signes de paix, dans nos fauteuils des métaphores pour l’indulgence et
l’harmonie et dans nos robinets un souffle de sincérité et de générosité. Une colonne qui
porte gracieusement sa charge peut nous émouvoir profondément, mais de même des marches
de pierre usées qui laissent deviner la sagesse, ou une porte d’entrée géorgienne dont la lunette
symbolise tant le tact que le jeu.» L’écrivain français Stendhal a certes souligné le lien étroit
entre les préférences visuelles et nos idées de valeur par son aphorisme «La beauté n’est que
la promesse du bonheur», mais il a dû, lui aussi, admettre qu’il y a autant d’idéals de beauté
que de notions de bonheur.
Fortunat Werner
4. Comment les pièces peuvent-elles influencer les
sentiments de leurs habitants?
Fortunat Werner: Prenons l’exemple d’une chambre d’hôtel:
si elle nous plaît, nous nous y sentons bien. Dans le cas
contraire, nous sommes frustrés. La composition est
essentielle: les rideaux, le lit, la table et la lampe doivent
s’harmoniser. En outre, la surface de la pièce doit être
proportionnelle à sa hauteur. Une pièce relativement petite
avec un haut plafond fait un drôle d’effet. Tout comme un
long «couloir» étroit avec une fenêtre au bout.
Philipp Glück: Pensez à un appartement de 4 pièces
d’une surface de 110 m 2 : si la salle de séjour est claire
et spacieuse, mais toutes les autres pièces petites et mal
éclairées, cela aura un effet négatif sur les habitants.
Ou encore les couloirs d’un hôpital: ils sont généralement
étroits, froids, avec une multitude de portes. Chez
la plupart des gens, cela n’éveille guère de sensation
agréable. Par contre, des couleurs harmonieuses et
des surfaces et matériaux agréables — qui peuvent aussi
bien être le béton et l’acier — ont une influence positive
sur les habitants.
2. Comment définit-on une belle maison?
Fortunat Werner: C’est très individuel, mais de manière générale:
quand elle a de bonnes proportions et que les détails sont réussis.
Quand on voit qu’on a investi du travail dans la maison et pas
seulement fait le minimum. Cela se remarque par exemple aux
cadres des portes et des fenêtres, aux auvents et aux corniches ou
au jambage en grès de bâtiments historiques. Et puis, il faut aussi
que la maison s’accorde au paysage, au concept urbanistique
et ne donne pas l’impression d’un corps étranger.
Philipp Glück: La beauté est dans les yeux de celui qui regarde.
Pour moi, une maison est belle quand elle a de bonnes proportions,
quand il y a un bon équilibre entre les pièces, quand la salle de séjour
est spacieuse et que les chambres ne sont pas des «cages à lapins».
Quand l’architecture
rend-elle heureux? Les
conclusions du livre aussi
amusant qu’instructif
d’Alain de Botton intitulé
«L’architecture du
bonheur» ne se résument
pas en une seule phrase.
Car, comme chacun sait,
la beauté est dans les
yeux de celui qui regarde.
Les maisons qui parlent
John Ruskin, historien d’art et philosophe social britannique du 19 e siècle, était d’avis que nous
attendons deux choses des bâtiments: «Nous voulons qu’ils nous abritent et qu’ils nous parlent —
qu’ils nous disent ce que nous trouvons important et ce dont nous devons nous souvenir.»
Et Alain de Botton en rajoute: «Ils parlent des humeurs qu’ils suscitent ou renforcent chez
les habitants. Tandis qu’ils nous donnent de la chaleur et nous sont utiles d’une manière
mécanique, ils nous incitent simultanément à être un certain type de personne: ils parlent
de leur vision du bonheur.»
Conclusion: Nous sommes à la maison quand nous rentrons après une longue absence et
qu’en regardant autour de nous, nous nous rappelons qui nous sommes.
3. La beauté est-elle une promesse de bonheur?
Fortunat Werner: Dans un certain sens sûrement...
Philipp Glück: Oui, bien sûr. Quand je vois quelque chose de
beau, j’attends que cela me rende heureux. Cela peut aussi être
une image. Quand il y a de la beauté dans un objet, cela a un effet
positif sur moi, je ressens un sentiment de plaisir et de satisfaction.

Le faste, par exemple, fait impression. Par contre, les écoles avec
leurs longs couloirs et leurs hautes pièces nous intimidaient
souvent quand nous étions petits. Mais les petites cabanes et les
tentes nous donnent la sensation de nids douillets. Ce qui est bien
dans l’architecture, c’est que nous pouvons aujourd’hui encore,
avec des maisons, faire passer un message. Ceci est de moins en
moins possible avec les vêtements et les chaussures, car il n’y a
plus guère que du prêt-à-porter.
Philipp Glück: Elles racontent l’histoire de ceux qui les ont fait
construire. Les maisons reflètent ce que nous sommes. Certaines
sont décorées à outrance, d’autres pas du tout. Avec les voitures
et leurs propriétaires, c’est semblable.
Philipp Glück
5. Peut-on concilier l’amour d’une belle architecture
avec l’envie d’une vie de famille affectueuse et
détendue?
Fortunat Werner: C’est une question intéressante. Cela
me rappelle un ami qui a toujours été très tatillon et qui
maintenant a peur que ses petits-enfants lui abîment
sa maison. Or, si besoin est, on peut toujours faire venir
un peintre!
Philipp Glück: Oui, bien sûr! Cela ne dépend pas du style.
Je trouve que les pièces d’une maison campagnarde, d’une
villa ou d’une maison neuve ne déploient leur charme que
lorsqu’elles sont utilisées. Quand les matériaux vieillissent,
on parle de patine. Et c’est bien ce qui fait le charme des
vieilles maisons, que les murs et le plancher aient des
traces d’usage. Beaucoup des «bâtisses» modernes qui
sont supposées être belles lorsqu’elles sont vides ne me
plaisent pas du tout.
6. Selon Alain de Botton, les maisons nous parlent.
Que disent-elles?
Fortunat Werner: Nous les comprenons facilement.
7. Êtes-vous aussi d’avis que nos préférences visuelles sont
étroitement liées avec nos notions de valeur? Le constatezvous
chez vos clients?
Fortunat Werner: Bien certainement. Certains maîtres d’ouvrage
veulent par exemple tout de suite savoir quelle hauteur pourra
avoir le mur autour de leur villa. Une habitude qui est frappante
ces derniers temps.
Philipp Glück: Oui, il en est ainsi. Nous voulons ce que nous
trouvons beau et bien. Les uns aiment les ornements pompeux,
les autres un environnement sobre et simple. Néanmoins, cette
idéologie change selon que nous parlons d’une maison neuve
ou de la rénovation d’une vieille villa. Dans ce cas, on essaie, en
tant qu’architecte, de conserver ou de rehausser les structures
existantes.
8. Que signifie le bonheur pour vous personnellement?
Fortunat Werner: S’arranger des possibilités que l’on a. Faire
preuve de gratitude. Ne pas chercher l’impossible. Rester épargné
pendant longtemps de mauvaises décisions. Mon bureau unipersonnel
me confère beaucoup de libertés. C’est favorable au bonheur.
Et globalement, oui, mon nom m’a porté bonheur!
Philipp Glück: Le bonheur est pour moi le comble de la satisfaction.
Si j’ai un délicieux café le matin et que tout va comme il faut, je suis
heureux. En tout cas, mon nom ne m’a pas porté malheur, au contraire:
il est toujours à l’origine de discussions intéressantes.

sanitas troesch Mai 2013 casanova 21
Les faiseurs de bonheur
Il y en a partout: des gens qui rendent les autres heureux.
Que ce soit pour quelques secondes, pour une demi-heure ou
pour toute la vie. Voici le portrait de trois faiseurs de bonheur
qui exercent leur métier ou leur vocation avec passion.
Le clown d’hôpital
Le «Docteur Kiko», ou dans les spectacles hors de l’hôpital le
«Clown Kiko», s’appelle de son vrai nom Enrique Sáenz et vient
du Pérou. Il a un visage expressif et gesticule volontiers en
parlant. En tant qu’étudiant déjà, il adorait faire du théâtre.
Les deux derniers billets qu’il réussit à obtenir en 1991 à Lima
pour un spectacle du clown Dimitri devaient changer sa vie.
Car en voyant Dimitri sur scène jouer de tous ses instruments,
il a compris d’un seul coup: oui! je veux être clown! «J’ai donc
accepté l’invitation de Dimitri en Suisse et ai pu, avec son
soutien, suivre les cours de la «Scuola Teatro Dimitri» à
Verscio. Après avoir fini l’école, j’ai encore affiné mon
personnage doux, poétique et musicien.» Kiko n’est pas un
clown burlesque, il amuse son public avec subtilité: avec de
la musique, du jonglage, des tours de prestigidation et des
bulles de savon. «Il m’arrive souvent d’improviser, ce qui
conduit parfois à des situations extrêmement drôles!»
Musique, mimique et magie
Quand Dr Kiko entre dans la chambre d’hôpital, les yeux
des petits (et plus grands) patients commencent à briller.
Avec sa grande casquette multicolore, son nez de clown,
son manteau brodé et son fauteuil roulant transformé
en miracle musical, il attire immédiatement l’attention.
Et pendant quelques instants, la douleur et les soucis
s’envolent. Avec son savant mélange de musique, mimique
et poésie, Dr Kiko apporte distraction, plaisir et insouciance
à son public qui se compose souvent d’un seul enfant avec
peut-être un frère, une sœur ou un parent. Le cadre étant
intime, il doit faire preuve de beaucoup de tact et adapter
son programme aux aptitudes physiques et mentales des
petits patients. — «Bien sûr qu’à l’hôpital je me sens un
faiseur de bonheur! Je suis artiste et amuseur. Je distrais les
enfants pendant quelques instants et apporte un peu de
couleur à leur quotidien. Ceci est du reste
également important pour les autres membres
de la famille, car le sort du petit malade les
touche et les accable généralement tout
autant. Mon travail de clown d’hôpital pour
la fondation d’utilité publique Theodora
m’enrichit au plan personnel et me fait vivre
en tant qu’artiste.»
Un cœur pour les enfants
«Mais il y a bien sûr aussi des moments tristes.
Par exemple quand je rends visite en tant que
Dr Kiko à des enfants qui ont une maladie incurable, qui sont des
grands brûlés ou qui ont été traumatisés par la guerre du Kosovo. Ayant
été sensibilisé par mon travail en Suisse, j’ai voulu, il y a quelques années,
introduire des clowns d’hôpital à Lima. Ce projet a malheureusement
échoué parce que les médecins étaient d’avis que les médicaments
sont plus importants que les clowns.» Mais Kiko alias Enrique Sáenz
n’a pas abandonné et a fondé en 2000 avec des enseignants, des
psychologues et des physiothérapeutes «Piel de Luna Llena»: le but de
l’«Association pour les enfants des rues au Pérou» est d’une part de couvrir
les besoins élémentaires des enfants et d’autre part d’encourager leur
épanouissement personnel. «Nous apprenons aux enfants à lire, à
écrire et à jongler. Ou à surfer. Entre-temps, des jeunes ont commencé
à louer des planches de surf à Cerro Azul (au sud de Lima) et ont ainsi
créé leur petite entreprise», raconte Kiko avec plaisir. «Nous voulons
donner confiance et espoir aux enfants des rues et leur rendre leur
dignité.» Le plus grand bonheur pour Kiko est d’être en bonne santé.
Car ceci est indispensable pour qu’il puisse gagner de l’argent et veiller
sur sa famille. Justement maintenant qu’il est l’heureux père de jumeaux.
Encore un grand petit bonheur!
www.kikoclown.ch, www.theodora.ch

«C’est tout à fait par hasard
que je suis devenu fabricant
de feux d’artifice.»
«La plus grosse cagnotte
jamais gagnée au loto en Suisse
s’élevait à plus de 80 millions
de francs et a justement été
gagnée le 11.11.2011.»
Le fabricant de feux d’artifices
Toni Bussmann est un homme entreprenant avec des
yeux vifs et un sourire malicieux. Au siège de son entreprise
spécialement délimitée pour la branche pyrotechnique,
il accueille ses visiteurs par une vigoureuse
poignée de main. La moitié de la salle de réunion est
occupée par des volcans de toutes les tailles et de
toutes les sortes. Dès que Toni Bussmann commence
à parler de sa passion, les auditeurs sont toute ouïe. Il
doit bien avoir dans les soixante ans, mais quand il
parle, on croirait voir un gamin à qui l’on vient de donner
une boîte d’allumettes bengales. «C’est tout à fait par
hasard que je suis devenu fabricant de feux d’artifice»,
dit-il en riant. Vraiment: après plusieurs formations
continues en tant que chef de vente et de marketing
chez Johnson & Johnson, Toni Bussmann reprend à la fin
des années 70 un poste extra-professionnel de directeur
de holding pour la vente de feux d’artifice. Grâce à
son excellent sens des affaires, il comprend vite que
le marché de ces produits typiquement saisonniers,
qui ne débute guère avant le 1 er août, est différent
d’autres produits.
trafic devant le mur de Berlin et les millions de spectateurs qui sont certes
assommés par la force des images, mais affluent heureux et satisfaits dans
le centre-ville, sont le dernier coup de pouce vers la création de son entreprise:
trois ans plus tard, la société Bugano AG ouvre ses portes. Depuis les premiers
grands feux d’artifice aux chutes du Rhin et ceux pour le prince de Liechtenstein,
les commandes affluent. En Suisse, de la ville de Bâle au Paléo Festival de
Nyon, on s’arrache Toni Bussman et son équipe; à l’étranger, ce sont les
invitations à des concours internationaux en Belgique, en France, en Chine
et aux États-Unis. Son clou pyrotechnique est néanmoins un événement
suisse: le spectacle des quatre Arteplages à la fin d’Expo 2002. Le maestro
compare son activité à celle d’un cuisinier qui doit soigneusement harmoniser
les différents plats de son menu. Mais en fait, comment naissent les images
étincelantes dans le ciel de la nuit? Les bombes dites sphériques donnent
naissance à de gigantesques sphères d’étoiles tandis que les bombes
cylindriques produisent de longues gerbes chatoyantes. Et les couleurs? La
couleur argentée est obtenue par l’adjonction de limaille de titane, la couleur
dorée par celle de limaille de fer et le baryium donne du violet. Pour que le
mélange de soufre, de poudre noire et d’étoiles de diverses tailles explose
comme prévu, Toni Bussmann ajoute du salpêtre. Reste encore à placer le
détonateur et un élément retardateur. Et pour finir, on colle plusieurs couches
de papier entre les deux moitiés en plastique des bombes. Tout cela est du
travail manuel qui exige beaucoup de temps.
Le faiseur de millionnaires
Willy Mesmer, porte-parole de la loterie alémanique Swisslos, est le pendant
masculin de la bonne fée qui tire les boules gagnantes du loto. C’est un homme
sympathique, avec des cheveux frisés et des lunettes, qui fournit volontiers des
renseignements. Tout cela le prédestine à sa fonction de messager de bonnes
nouvelles. En tant que responsable des tirages, il est le premier interlocuteur
pour la remise des gains. Le contact avec les gagnants — la tâche la plus
agréable de son travail — se fait généralement par téléphone, car rares sont
ceux qui se présentent personnellement. Mais Willy Mesmer apprécie beaucoup
lorsque cela se produit, car il est alors témoin des réactions «en direct» et
peut lire les émotions sur les visages. Comment réagissent les gagnants? «La
plupart ont une réaction cool typiquement suisse et sont plutôt réservés»,
déclare Willy Mesmer. Ils se réjouissent bien sûr d’avoir gagné, mais les gros
gains font peur à certains. Beaucoup de gens n’osent pas manier tant d’argent.
D’autres sont superstitieux et craignent que tant de chance leur porte malheur.
Comment les gagnants dépensent-ils leur argent? Là aussi, les gagnants ont un
comportement bien suisse: la plupart investissent d’abord dans un logement,
en deuxième position vient la prévoyance vieillesse et enfin de grands voyages.
avec ses 99 millions d’euros. Selon une autre rumeur,
il se serait planté contre un arbre avec sa Ferrari toute
neuve, mais Willy Mesmer ne le croit pas. Il se souvient
bien aussi d’un homme qui avait gagné plus de 50 millions
d’euros. Le gagnant l’a appelé et lui a fourni toutes les
indications nécessaires avant de déclarer: «Vous aurez
de mes nouvelles dans trois mois. J’ai besoin de temps
pour réfléchir à ce que je vais faire de cet argent.»
Willy Mesmer a rarement rencontré une telle logique.
Ce monsieur a effectivement donné de ses nouvelles
au bout de trois mois précis, il a ensuite quitté la
Suisse et continue à lui envoyer des cartes postales de
pays chauds. Une autre gagnante, âgée de plus de
80 ans, était au volant quand Willy Mesmer voulait lui
annoncer qu’elle avait gagné 4,8 millions de francs au
Swiss Loto. Lorsqu’elle l’a rappelé un peu plus tard,
elle était déjà en train d’acheter des meubles pour
son nouvel appartement. De toute façon, elle ne se
plaisait pas dans la maison de retraite et du coup,
elle emmenait aussi son ami. «Sa détermination et
son désir de liberté m’ont ému», raconte Willy Mesmer.
«Lorsque je vois quelqu’un se réjouir ainsi, je me sens un
peu faiseur de bonheur.» La biographie du premier
millionnaire de la loterie suisse, Werner Bruni, porte le
titre: «Lottokönig — Einmal Millionär und zurück»
(Roi du loto — Millionnaire aller-retour). En 1979, la
chance avait souri au modeste installateur sanitaire,
mais six ans plus tard, c’était déjà la faillite. Willy
Mesmer est toujours en contact avec lui et nous
confie en souriant: «Au moins, il a le droit de jouer
au loto gratuitement jusqu’à la fin de sa vie!»
La somme de petits plaisirs
Selon une étude de l’université de Nottingham (Royaume-Uni) sur la satisfaction
des gagnants à la loterie — selon Willy Mesmer assez comparable à la situation
suisse — c’est en premier lieu la somme de nombreux petits plaisirs qui fait le
bonheur à long terme des gagnants au Swiss Loto et à Euro Millions, comme
par exemple des voyages avec l’être aimé dans des lieux paradisiaques ou des
dîners dans des restaurants de choix que l’on ne pourrait normalement pas se
permettre. Selon l’enquête, la plupart des gagnants apprécient essentiellement
la sécurité financière et l’indépendance que leur assure le gros lot.
Feu et flamme
Fasciné par ce secteur, il refait une formation professionnelle
et devient pyrotechnicien. Il se rend maintes
fois à Naples, à l’époque le bastion des feux d’artifice,
visite des usines, apprend à mélanger la poudre et
participe aux premiers grands spectacles dans le sud
de l’Italie. Lorsqu’André Heller, qu’il admire beaucoup,
met en scène en 1984 un spectacle de feu devant le
Reichstag de Berlin avec nuage sonore et musique
composée tout spécialement pour l’événement, il est
définitivement tout feu tout flamme. La paralysie du
Joie de vivre
Pour que les bombes d’un grand feu d’artifice n’explosent pas dans le ciel de
manière désordonnée, elles sont commandées par ordinateur — par liaison radio
ou par câble — pour exploser à des intervalles précis en accord avec la musique.
Lorsqu’il a fini son travail, que la tension se relâche et qu’il observe les visages
stupéfaits des spectateurs, c’est le moment de bonheur de Toni Bussmann. «La
dynamique claire de la splendeur des étincelles émeut les spectateurs et procure
une sensation de satisfaction. Un feu d’artifice exprime la joie de vivre!», conclut-il
en se levant pour aller voir ce que donnent les fusées qu’un ouvrier teste sur le
champ voisin. Car dans le domaine des feux d’artifice, la sécurité est prioritaire.
Des cartes postales de pays chauds
«La plus grosse cagnotte jamais gagnée au loto en Suisse s’élevait à plus de
80 millions de francs et a justement été gagnée le 11.11.2011», dit Willy Mesmer
d’un air amusé. Cet énorme gain a été dépassé en 2005 par Euro Millions:
un Portugais qui habitait à Sierre a gagné le gros lot et serait rentré au pays
www.swisslos.ch
www.bugano.com

sanitas troesch Mai 2013 casanova 25
«Le bonheur, c’est quand je cueille quelques
pommes lors de ma promenade matinale, que je les mets
dans le presse-fruits et en bois le jus. Ou quand je mange
dans le jardin à une grande table avec mes amis et
ma famille, dans un bon climat!»
(Enzo Enea)
Le collectionneur d’arbres
Photo: Martin Rütschi
Dans le temps et aujourd’hui
Dès que l’on pénètre dans le royaume d’Enzo Enea à Jona, on se sent un peu comme Alice au pays
des merveilles ou comme si on avait ouvert une porte enchantée. Tout semble avoir des proportions
différentes de ce que l’on connaît. L’étang dans lequel se reflètent les nuages, la pelouse, les arbres
au loin... Même le secrétariat du cabinet d’architecture Enea, qui abrite une exposition de meubles
de jardin choisis, frappe par ses hauts plafonds et ses immenses baies vitrées. Enzo Enea n’est pas
encore là. C’est un homme passionné, très occupé, avec des yeux étincelants et un esprit vif. «Avoir
un jardin ou un parc, c’est comme une bibliothèque», dit-il en arrivant. «Naturellement, les surfaces
Les aristocrates aimaient sont plus restreintes que dans le temps, mais tout comme avant rien n’est plus délassant que de
déjà flâner dans leurs jardins. flâner dans un parc par une belle journée et de se débarrasser pour un instant de tous les tracas.
Un lieu où des affaires Éteindre le téléphone et laisser vaquer ses pensées: un véritable luxe.»
amoureuses ont trouvé leur
Plus que des arbres, plus que de l’eau
épanouissement et des poètes
Enzo Enea qualifie les espaces extérieurs d’«espaces étendus». «Ma tâche d’architecte paysagiste
l’inspiration, où des amitiés
est de créer pour les gens qui vivent là un bon microclimat avec un air pur et des températures
se sont nouées et des
agréables. Car les arbres ne sont pas seulement beaux, ils sont aussi utiles. Ils permettent même
affaires conclues. À notre
d’influencer le climat. Certains arbres aspirent par exemple l’eau du sol et rendent l’humidité par
époque fébrile, peut-être
leurs feuilles. Ils sont en outre d’exceptionnels fournisseurs d’oxygène et d’ombre. En aménageant
devrions-nous plus souvent les espaces extérieurs, mon équipe et moi-même créons toujours une plus-value ou, plus
ralentir et flâner dans un exactement, une qualité de vie pour les habitants», explique Enzo Enea. Et fournit immédiatement un
parc pour nous ressourcer? exemple parlant: «En été, n’est-il pas plus agréable de dîner à l’ombre d’un platane que sous un
Enzo Enea, l’un des plus parasol?» L’eau joue également un rôle important dans l’aménagement du paysage. Un étang ne
célèbres architectes reflète pas seulement le ciel et la nature environnante, mais sert également aux hommes et aux
paysagistes de Suisse,
animaux de lieu de détente et d’espace de vie.
approuverait immédiatement.
Un jeu avec les proportions, les formes et les couleurs
Pour réussir l’aménagement d’un jardin, il est essentiel de tenir compte du lieu où il se trouve. Car
c’est le lieu qui définit quelles plantes y trouveront leur cadre naturel et pousseront bien compte tenu
du climat. Par ailleurs, le lieu a une influence sur le style du jardin, car celui-ci doit s’accorder à la
maison et aux environs. Mais Enzo Enea ne serait pas Enzo Enea s’il ne voulait
pas aussi savoir quelle histoire a ce lieu et comment les habitants vivent.
L’architecte paysagiste passionné, dont le regard est infaillible pour marier les
espaces extérieurs et intérieurs, veut d’abord «lire» le lieu et les habitants. Ce
n’est qu’ensuite qu’il commence à intégrer et à interpréter, et non pas à
décorer comme bien des représentants de son métier. Enzo Enea se considère
en premier lieu comme un prestataire de services, et non pas comme un
artiste qui vise son épanouissement personnel. «Il s’agit d’exploiter au mieux
la surface disponible et de créer une bonne qualité de vie», déclare-t-il
résolument. «L’aménagement d’un site est un jeu avec les proportions, les
formes, les matériaux et les textures. Tout doit s’associer harmonieusement
tout en conservant un certain antagonisme. Cela commence par les gros
éléments comme les arbres, les murs ou les rochers et se poursuit jusque dans
la forme et la couleur des feuilles et des fleurs des haies, des espaliers et des
plantes. Et les axes de vision jouent un rôle déterminant, car ils attirent le
regard sur les éléments marquants du paysage.»
Chercheur, scientifique et alchimiste
Chaque nouveau mandat commence par des recherches: concernant le lieu,
mais aussi par des investigations d’ordre historique et psychologique. «Quelquefois,
malgré une planification soigneuse, mon travail est un tâtonnement»,
dit-il d’un air rêveur. Par exemple lorsqu’il doit aménager un jardin de plantes
aromatiques pour un grand cuisinier et satisfaire à des désirs extraordinaires.
Alors, il essaie infatigablement de trouver le meilleur endroit pour planter
une espèce précise de tomate ou de piment ou pour faire pousser des
ananas, c’est-à-dire définir où le soleil est le plus favorable. «C’est une affaire
très compliquée. Et puis, il y a les odeurs des plantes, elles sont également
importantes. Dans mon métier d’architecte paysagiste, je suis parfois
chercheur, scientifique et alchimiste!», dit-il en riant.
Hommage à l’arbre
Enzo Enea est connu dans le monde entier pour son style incomparable et son
sens des lignes claires, mais il y a chez lui d’autres choses à découvrir: par
exemple, sa passion pour les arbres autochtones. Il est même allé jusqu’à
créer un «musée de l’arbre». Inauguré en 2010, le musée de l’entreprise
Enea couvre 7,5 hectares et comporte plus de 50 espèces différentes, généralement
de la région. Les plus vieux ont plus de cent ans. Sa collection se veut
être un hommage à l’arbre en tant qu’élément
structurant l’espace et en tant que fournisseur vital
d’oxygène. À son initiative, nous faisons un tour dans
le parc. Le gravier crisse sous les pas et, entre les
géants verts, se dressent des murailles d’apparence
archaïque. Lorsque le visiteur déambule entre les
pans de murs, les arbres s’offrent à son regard sous
des angles toujours nouveaux. «Je suis sans doute le
seul homme à se donner tant de mal pour déterrer
des arbres, les replanter ici et les tailler!», dit-il
ironiquement.
Un parc réussi
«Un parc réussi est un lieu où les enfants et les personnes
âgées passent leur temps ensemble. Où ils
peuvent voir et sentir comme les arbres sont beaux,
variés et utiles.» La Suisse aurait tant de capacité
pour aménager de beaux parcs publics dans les villes.
Ceci est synonyme de qualité de vie pour tout le
monde! «Nous sommes un pays riche, mais avez-vous
déjà vu les parcs de Barcelone? L’économie s’est
peut-être momentanément écroulée, mais les habitants
ont de magnifiques parcs où se promener.» Une
dernière question: Pourquoi y a-t-il si peu d’allées
d’arbres en Suisse? «Ceci est dû à l’histoire: les
grands monarques européens ont tout simplement
eu trop peu d’influence en Suisse.» Et de nouveau, la
passion envahit le Suisse aux racines italiennes, et
avec les allées royales se referme la boucle avec
les aristocrates.

sanitas troesch Mai 2013 casanova 27
Le long des courbes de niveau culinaires
Sur les hauteurs jurassiennes, les rösti, la fondue et les meringues ont une saveur tout simplement
divine. Après une longue montée dans le paysage pittoresque, le plaisir est d’autant plus grand
d’être bien accueilli dans l’une des «métairies». Ainsi sont dénommées les auberges d’alpage tenues
généralement par des paysans, encore exploitants ou non, qui se consacrent avec fierté et amour
à leur rôle d’aubergiste. Casanova a dîné dans la métairie «La Cuisinière» dans le Parc régional
Chasseral et dans la métairie «Les Gümmenen» à la Vue-des-Alpes.
Métairie La Cuisinère à Cortébert
Après une montée d’une heure et demie dans la forêt sur
l’ancienne route de Cortébert surgit soudain une maison
typiquement jurassienne à côté d’une ferme: la métairie La
Cuisinière. À la campagne, la cordialité a manifestement une
autre valeur. Ou alors c’est quelque chose qui se manifeste tout
naturellement dans la vieille salle aux tables couvertes de nappes
rouges. L’aubergiste, André Bürgi, nous raconte comment lui et
sa femme Marilyne ont repris l’auberge il y a 28 ans. Ses yeux
brillent. Depuis, le duo bien accordé se consacre quotidiennement
à la cuisine traditionnelle et au bien-être des clients. Les produits
sont soigneusement choisis: la viande, le fromage et les légumes
viennent presque exclusivement des fermes environnantes ou
du marché et séduisent par leur saveur incomparable. André
Bürgi, un ancien horloger et mécanicien, adore la région, les
hauteurs jurassiennes, l’air pur. «Pendant les mois d’hiver, les
clients se font malheureusement assez rares, car il n’y a pas de
téléski à proximité. Par contre, pendant un beau week-end
d’été, nous avons jusqu’à 100 clients.» Ceux-ci se reposent sur la
vaste terrasse pendant que près de 120 bœufs paissent derrière eux.
Sinon, le merveilleux paysage dans le Parc régional Chasseral invite
à la promenade, à la balade ou au VTT.
«Nos clients viennent essentiellement de Neuchâtel, de Bienne et du
Seeland, mais en fait de toute la Suisse et même de l’étranger. Nous
avons fréquemment des visiteurs de la fabrique de chocolat Camille
Bloch à Courtelary qui viennent dîner chez nous», dit André Bürgi.
Qui a goûté aux rösti croustillants avec du jambon chaud à l’os ou à
l’assiette apéro soigneusement arrangée du couple Bürgi, comprend
pourquoi la cuisine campagnarde a tant d’adeptes: la profonde saveur
n’est pas comparable à la nourriture quotidienne du supermarché. Le
couple aubergiste fait encore la cuisine avec de vieilles recettes dont
certaines viennent même des grands-parents. Le père de la cuisinière,
une femme menue et sympathique, était déjà cuisinier. «Il m’a appris
beaucoup de choses», dit l’ancienne employée de bureau avec un
grand sourire. Et le patron raconte fièrement comment un boucher
professionnel lui a appris le métier il y a quinze ans et que, maintenant,
lors des «bouchoyades» annuelles, il met lui-même la main à la pâte.
Il fume même les saucisses lui-même. — On pourrait presque dire
que ça se sent. Les spécialités campagnardes ne sont pas le seul
atout, l’auberge profite bien sûr aussi des environs et de l’atmosphère,
pense André Bürgi. La nourriture, les hauteurs jurassiennes, l’air pur
et une bonne clientèle, c’est pour lui le bonheur. Et en joignant le
geste à la parole, il déclare: «Ici, c’est le bonheur!»
Aux week-ends de fin janvier à début avril, les gourmets opteront
pour la bouchoyade ou la choucroute. Et ceux qui aiment manger en
musique ne manqueront pas la fête champêtre en plein air à la mi-juin.
Infos sous: www.lacuisiniere.ch
Métairie Les Gümmenen à La Vue des Alpes
«Deux cafés maison!», lance l’aubergiste dans la cuisine. Les clients
qui entrent dans la salle sont cordialement accueillis par le couple
aubergiste, Loredana et Hubert Germann-Viscardi. En un tournemain,
les citadins affamés se retrouvent attablés devant une énorme
«Meringue Les Gümmenen» avec beaucoup de glace à la vanille et de
crème Chantilly — le dessert de la maison. La salle du restaurant est
basse, petite et rustique, mais très conviviale. Sur les tables, des
bougies à la flamme dansante sont placées dans des bougeoirs en
bois sculpté. Dans la pièce derrière la cuisine, Angela-Maria, la fille
du couple, est en train de fêter ses 9 ans avec ses amis. Au milieu de
la table se trouvent deux récipients pleins de chocolat chaud, une
grande coupe de fruits en morceaux et une meringue géante faisant
office de gâteau d’anniversaire. Mmm, que c’est bon! Le bonheur des
enfants à la vue de ces gourmandises se lit sur leurs visages. Les
agriculteurs qui cultivent 140 hectares tiennent l’auberge depuis le
1 er mai 2008 et y mettent tout leur cœur. L’hospitalité est ce qui
compte pour eux. «Nous avons immédiatement remplacé les bancs
par des chaises confortables», commence à raconter l’aubergiste.
«En temps normal, ma femme et moi servons entre 30 et 40 personnes,
sauf au brunch traditionnel du 1 er août où nous avons souvent jusqu’à
240 couverts.»
«La plupart de nos clients sont des Suisses alémaniques, des Tessinois
ou même des Italiens. Parfois, des hommes d’affaires des fabriques
horlogères des environs viennent ici pour faire goûter la cuisine
suisse à leurs clients étrangers», ajoute l’aubergiste avec fierté.
Effectivement, sur la carte figurent des
spécialités de toute la Suisse dont une
«Fondue Les Gümmenen», des rösti avec
des saucisses st-galloises, un risotto aux
bolets et une polenta rouge tessinoise
qu’Hubert Germann-Viscardi fait mijoter
pendant deux heures dans une marmite en
cuivre avant de la servir avec du lapin. Il y aussi
des mets plus légers comme la «planchette
des trois cultures» et la tarte flambée alsacienne.
À Pâques, les clients ont droit au
cabri de la région et en automne à du gibier.
«Il arrive parfois que Loredana prenne sa guitare et chante pour
les clients», dit l’aubergiste d’un air réjoui. La pétulante Tessinoise
est non seulement une bonne hôtesse, mais aussi très sociable.
Et si les promeneurs, vététistes, skieurs de fond ou randonneurs
à raquettes n’en peuvent plus après avoir mangé chez les
Germann-Viscardi, ils n’ont plus qu’à se laisser tomber dans
un lit douillet dans la paille odorante ou dans une chambre
Bed & Breakfast.
Le bonheur d’Hubert Germann-Viscardi, c’est l’auberge campagnarde
et l’élevage naturel des vaches, des chèvres et des lapins.
Il est convaincu qu’on a toujours du succès si on y met toute son
âme. Il ressent également comme un bonheur de vivre en Suisse
avec sa femme et ses enfants. «Le bonheur, c’est apprécier ce
qu’on a et être en bonne santé. Mais c’est aussi un bon repas
avec un verre de vin!», ajoute-t-il en plaisantant. Loredana
Germann-Viscardi est heureuse quand l’ambiance est bonne, tant
dans sa vie privée que dans la salle du restaurant. — Le bonheur
est un miroir, dit-elle. Quand elle est contente et souriante, cela
lui revient sous forme d’un remerciement de ses clients.
«Du bonheur à emporter»: à l’entrée de la métairie s’étalent
tout un choix de confitures et de meringues maison, des nouilles
au safran et des flûtes de la famille Robert de Brot-Pambloz,
l’un des fournisseurs de la métairie.
Infos sous: www.lesguemmenen.ch

28 casanova Mai 2013 sanitas troesch
sanitas troesch Mai 2013 casanova 29
Le bonheur au-delà des frontières
Interview avec Werner et Marie-Anne Kurmann
Vivre sur 10 m 2 et être heureux au-delà des as déjà fait l’expérience, toi», dit-il en regardant sa femme,
frontières. Depuis leur voyage de noces d’une durée «raconte un peu!»
d’un an en Inde en 1977, Werner et Marie-Anne Marie-Anne Kurmann: (avec un visage rayonnant) Je trouve
Kurmann font régulièrement des voyages de
ça merveilleux d’avoir du temps: par exemple pour mes
plusieurs semaines ou mois dans leur bus Volkswagen
petits-enfants!
aménagé. En tant qu’architecte, Werner Kurmann
Qu’est-ce qui vous plaît le plus quand vous voyagez?
est spécialiste de l’optimisation des espaces.
M.-A. K.: La curiosité. S’étonner en découvrant tous les jours
Heureusement, les deux globetrotters se contentent
de peu de confort, ont un rythme de vie quelque chose de nouveau.
analogue et veulent voyager sans se faire remarquer. W. K.: (avec hésitation) C’est difficile à dire. La liberté. Choisir
Cela veut dire que leur véhicule doit pouvoir se d’aller à divers endroits en «portions digestes». Avoir un horizon
ranger sur une case de stationnement. de 12 mois, comme pour notre voyage en Inde, cela donne une
impression de liberté. Voyager devient une activité quotidienne...
M.-A. K.: On n’est pas sous pression, on ne doit pas se dépêcher.
Herr Kurmann, que ressentez-vous à l’idée d’être bientôt à Quand on voyage en bus, on avance lentement et on pénétre
la retraite?
donc lentement aussi dans le nouvel univers.
Werner Kurmann: (après une longue hésitation) Cela sera sûrement W. K.: Puis quand nous avons eu des enfants, le rythme a changé:
une césure après 45 ans de vie professionnelle. Dans notre société, trois semaines de vacances par an. Nous avons surtout voyagé
je me sens obligé de gagner l’argent pour faire vivre ma famille. en Europe, beaucoup en France et en Italie, une fois en Suède.
Donc, cette responsabilité, cette pression fera bientôt partie du M.-A. K.: Oui, mais avec les enfants ce n’était plus aussi simple.
passé. En fait, j’ai eu beaucoup de chance de trouver encore à Ils sont souvent tombés malades en voyage. Tout seuls, c’était
60 ans un emploi si chouette où le salaire, les responsabilités et plus facile.
les compétences sont si bien réunies (Remarque de la rédaction: D’où vous vient votre passion des voyages?
chef de projet représentant des maîtres d’ouvrage auprès de W. K.: J’ai travaillé à Paris pendant 3 ans. Ce qui était bien, c’était
l’Office fédéral des constructions et de la logistique). Avec les d’aller au travail en métro, donc d’être intégré à la vie quotidienne
trajets, ce sont 60 heures par semaine que j’aurai en plus à ma des gens et de vivre au même rythme. Ensuite j’ai travaillé pour
disposition. Je suis en bonne santé, curieux et confiant. — «Tu Caritas et la Croix-Rouge suisse et aidé à la reconstruction dans
divers pays: de 1999 à 2000, j’étais au Kosovo, de 2004 à 2005 en Iran
et de 2006 à 2007 à Sumatra. Là aussi, je faisais partie du quotidien,
avec mes collègues, j’ai aidé les habitants à reconstruire leurs maisons
ou à en construire de nouvelles après la guerre, le tremblement de terre
et le tsunami. J’avais en quelque sorte un «alibi» pour entrer dans les
maisons des habitants. Avec d’autres, j’ai créé quelque chose. C’est un
plaisir de satisfaire les besoins vitaux des gens. Il y a toujours plusieurs
aspects dans le voyage: lors du voyage en Inde, par exemple, j’ai mieux
fait connaissance de ma femme. Le bonheur sans frontières ou au-delà
des frontières est le privilège de pouvoir tout simplement faire cela.
Beaucoup n’ont pas le courage, la volonté ou les moyens.
Avez-vous aussi vécu des situations dangereuses?
M.-A. K.: En fait, on oublie la peur quand on est dans le pays. Mais il
faut dire qu’en Afghanistan, nous n’étions pas toujours à l’aise. Dans
les années 70, il n’y avait pas de moyens de communication comme
les téléphones portables et les e-mails. C’était parfois dur pour les
autres de ne pas avoir de nos nouvelles.
W. K.: Oui, la peur fait parfois partie du voyage. Pendant mon travail
aussi, il y avait des actes de violence avec meurtres ou tentatives de
meurtre, et puis les terrains minés au Kosovo... L’ambiance était parfois
oppressante. Mais l’aspect déterminant, c’est si la peur vous bloque ou
vous fait avancer. De plus, il est beaucoup plus facile de combattre la
peur d’une chose concrète que la peur de l’inconnu, la peur de la peur si
l’on peut dire. Mais les mauvaises expériences font aussi partie du voyage.
Tout comme la tristesse dans la vie quotidienne. Tout est en bloc. C’est
ce qui fait la variété!
Quels sont vos souvenirs les plus frappants?
M.-A. K.: Pour moi, ce sont les jours passés dans le Lorestan (province
iranienne près d’Ispahan, vers la frontière de l’Irak) où nous avons
rencontré des nomades. Ils faisaient paître leurs moutons jusqu’à
3 000 mètres d’altitude. Les femmes portaient leurs enfants
sur le dos dans de simples cadres en bois. Le soir, ils
montaient leurs immenses tentes et tout le monde
s’asseyait et dormait dessous: les femmes, les enfants, les
hommes et nous. Pendant la journée, les femmes filaient
la laine pour faire leurs habits et des tapis.
W. K.: Pour moi, c’est un bonheur d’avoir pu faire ces voyages
avec ma femme. Nous allons bien ensemble; nous nous
contentons de peu de confort, avons les mêmes goûts pour
ce qui est de manger et dormir, nous aimons les randonnées
et voulons découvrir le même genre de choses. La culture
nous intéresse tous les deux. — On peut compter sur elle pour
faire les choses les plus folles. Voyager est un travail d’équipe:
en cas de difficultés, on doit pouvoir compter l’un sur l’autre!
Quel est l’avantage de voyager dans un petit bus?
W. K.: Quand on n’a pas besoin de grand chose, on est
content. Ce qui est pratique avec un bus, c’est que les besoins
fondamentaux, c’est-à-dire se déplacer, manger et dormir,
sont réglés et qu’on peut consacrer toute son énergie à la
découverte. En plus, le bus sert maintenant aussi à nos
enfants et petits-enfants.
M.-A. K.: Je n’ai pas besoin de grand chose, si ce n’est un
bon lit, des livres et de quoi écrire, surtout par mauvais
temps. C’est agréable aussi d’avoir un lieu où se réfugier
quand toutes les impressions, même belles, se bousculent
un peu.
Où vous mènera votre prochain voyage?
W. K.: Dans le sud de l’Italie, en Grèce ou en France, peut-être
aussi en Belgique, en Angleterre et en Écosse. Et on fera
d’autres projets quand le temps sera venu!

sanitas troesch Mai 2013 casanova 31
«Nous avons eu de la chance dans la malchance.»
Hubert Basler, 51 ans, responsable magasinier
chez Sanitas Troesch, Dättwil
«Rétrospectivement, je dois
dire qu’on oublie vite qu’on a
eu une deuxième chance.»
Quelquefois, la chance et la malchance se touchent presque.
Pour Hubert Basler, il n’y avait même pas 24 heures entre
les deux. Le samedi, c’était son mariage, une superbe fête
avec la famille et beaucoup d’amis. Le dimanche, un vol
panoramique au-dessus des Alpes, cadeau de mariage de sa
femme. Décollage à 17 heures de l’aérodrome de Birrfeld.
Dans un petit avion, un Tobago à aile basse. Il était assis
devant avec le pilote. Derrière se trouvaient sa femme et son
beau-frère. C’était le début d’une chaîne de circonstances
malheureuses.
Un dimanche soir de juin 1988, le lendemain de son mariage:
il fait beau, tout le monde est de bonne humeur. Le vent dans
le dos n’est pas idéal, mais ce n’est pas une raison suffisante
pour changer d’avis. Au démarrage, l’avion commence déjà à
pencher à gauche. Mais il n’est plus possible de faire machine
arrière. La piste ne permet pas de faire demi-tour. Au décollage,
l’aile gauche touche presque le sol. Un signal d’alarme sonne
sans interruption. Le pilote force l’alimentation en carburant
pour augmenter la puissance. Juste devant nous, les lignes
haute tension. On passe juste au-dessus. Mais l’avion n’est
pas manœuvrable, il est trop lent, il n’arrive pas à monter.
Hubert Basler a documenté le déroulement de l’accident
dans un classeur bleu qui contient des comptes rendus
d’enquête de l’Office fédéral de l’aviation civile et des jugements.
Des documents pleins de chiffres et de termes
techniques. Quand Hubert Basler commence à parler de ce
fatal dimanche soir, il aligne les faits pour rendre intelligible
l’incompréhensible: 3 minutes de vol, poids total de 1156 kilos,
soit 6 kilos au-dessus du poids autorisé. Au lieu d’un réservoir
de carburant plein aux trois quarts, le réservoir est plein,
car l’aiguille est mal ajustée. Le beau-frère pèse 120 kilos,
le pilote a un poids similaire, tous deux sont assis à gauche.
Hubert Basler et sa femme, à droite, ne font pas le poids. La ligne
haute tension à 30 m de hauteur est évitée de justesse. Volte à gauche,
on fonce en biais dans la forêt près de Müllingen. D’abord, une aile
arrachée, puis c’est au tour du nez de l’avion et du moteur. Et pour finir,
environ 10 minutes après le crash, l’explosion. Dans un périmètre de
30 mètres, tout était brûlé. L’endroit où s’est écrasé l’avion était à
10 mètres de la lisière de la forêt. Ces 10 mètres étaient décisifs, de
même que le conseil du pilote avant le décollage de n’attacher que la
ceinture ventrale. «Un sur mille survit à un tel crash. Nous avons eu de la
chance dans la malchance. Les arbres ont freiné l’avion. Nous étions à
dix mètres du pré à côté de la forêt. Si l’avion s’était écrasé dans le pré,
nous n’avions aucune chance.» Hubert Basler s’en est sorti avec de
graves brûlures, sa femme et son beau-frère étaient à peine blessés.
Le pilote n’a pas réussi à se dégager, il est mort dans les flammes.
Les trois hommes étaient des amis, deux ou trois autres collègues
faisaient aussi partie de la clique. C’est ce réseau social, ses parents et
sa femme qui ont aidé Hubert Basler à remonter la pente. «Pendant mon
séjour à l’hôpital, ma femme était tous les jours à mes côtés. Nous avons
eu immédiatement l’occasion de tenir la promesse de mariage consistant
à être là l’un pour l’autre dans les bons comme dans les mauvais
moments.», dit-il en conclusion. Une profonde reconnaissance l’unit à sa
femme et aux autres personnes qui l’ont aidé par d’innombrables
conversations. Si seulement il n’y avait pas le sentiment de culpabilité du
survivant. «Je n’ai pas pu regarder en face la femme du pilote, mère d’une
fillette d’un an. Je ne sais pas comment elle a réussi à assumer.»
Les premières semaines, il était très inquiet dès que sa femme était en
retard. Au bout de trois mois, ses brûlures étaient pratiquement guéries,
ses accès de panique s’espaçaient. Mais il a mis dix ans avant de
pouvoir remonter dans un avion, «et encore, en prenant des médicaments»,
précise-t-il. «Rétrospectivement, je dois dire qu’on oublie vite qu’on a
eu une deuxième chance.» Il a emménagé dans une maison, les deux
filles sont nées, chez Sanitas Troesch il a été nommé responsable
magasinier dans la succursale de Dättwil. «Le quotidien a eu vite fait de
me rattraper. Mais rien n’est plus comme avant.» Hubert Basler sait
que la vie peut être vite terminée. «C’est pourquoi je dis toujours à
moi-même et aux autres: on doit prendre les choses posément, coopérer
et ne pas se combattre.» Et il s’est encore juré une chose: ne plus
jamais monter dans un petit avion.

32 casanova Mai 2013 sanitas troesch
Un mélange heureux
Sanitas Troesch est également la maison des cuisines — et de la diversité.
Quatre lignes remarquables satisfont à tous les désirs.
Des cuisines attractives à un prix raisonnable: Veriset et Nobilia sont les marques favorites
pour les logements peu coûteux ou pour les immeubles de standing supérieur et les logements
en propriété où l’on désire un design attractif de qualité supérieure avec diverses options.
Le raffinement couronné d’une touche personnelle: pour
les cuisines design et l’architecture de cuisine
individualisée, le choix se portera sur la ligne de
manufacture de la menuiserie suisse Röthlisberger ou sur
la ligne design internationale «next line» de Schüller.
Qui flâne dans les nouvelles expositions de Sanitas Troesch est stupéfait de la
diversité qu’on y rencontre: outre les vastes collections sanitaires, on y trouve aussi
des carrelages et revêtements de sol et, surtout dans les cuisines, les nouveautés
sont enivrantes. La devise lancée il y a deux ans «La maison des cuisines — la maison
de la diversité» est un énorme succès qui enthousiasme les maîtres d’ouvrage
comme les concepteurs — jetons donc un coup d’œil aux nouveautés.
À désirs variés, marques variées
Ce qui caractérise une marque, c’est la qualité, le design et le prix qui lui sont associés,
c’est sa compétence, sa personnalité et son image. Si tout concorde, l’identification
et la crédibilité sont assurées. Mais combien de soi-disant marques se mêlent au
tableau et étalent devant le client un mélange de produits bon marché et d’articles
de qualité. Voilà pourquoi un produit quelconque peut se retrouver dans l’éventail
de pointe. Il n’en est pas ainsi chez Sanitas Troesch. En proposant différentes
marques de cuisines pour les différents besoins «habitat bon marché», «propriété
moyen niveau» et «segment supérieur», Sanitas Troesch a réalisé précisément ce
que les clients et les concepteurs désirent: compétence, savoir-faire et qualité
spécifiques dans chaque secteur; des collections de cuisines qui offrent dans chaque
segment un éventail complet d’un rapport prix-qualité imbattable. Le principe
n’est pas l’amalgame désordonné, mais les marques différenciées.
La vraie variété
Sanitas Troesch dispose d’une vraie variété reposant sur quatre marques renommées:
les programmes de Veriset (CH) et Nobilia (D) s’adressent aux gros projets et aux
logements locatifs pour lesquels comptent non seulement le prix, mais aussi la
qualité, la durée de vie et le design indémodable et offrent — avec des gammes
attractives de cuisines de qualité pour les immeubles de standing supérieur et les
logements en propriété — un vaste éventail et de
nouvelles possibilités. Les cuisines design et les
solutions individuelles dans le segment supérieur
sont le domaine de la manufacture suisse
Röthlisberger et de la ligne design internationale
«next line» de Schüller (D). Ici, l’accent est mis sur
des matériaux variés de qualité supérieure, un
excellent design, des fabrications sur mesure et
des aménagements individuels. Les propriétaires,
maîtres d’ouvrage et concepteurs disposent ainsi
d’options intéressantes pour réaliser des cuisines
de rêve avec l’assistance d’architectes d’intérieur
et de concepteurs qualifiés et d’une infrastructure
des plus modernes.
Origine certifiée
Pour choisir ses marques, Sanitas Troesch ne se
base pas seulement sur la qualité, mais aussi
sur l’origine des matériaux, notamment du bois.
Toutes les marques — Veriset, Nobilia, Schüller
(next line) et Röthlisberger — satisfont aux critères
PEFC et possèdent la certification correspondante.
(www.pefc.ch)

34 casanova Mai 2013 sanitas troesch
Étagères murales du
programme Alterna luu
en chêne naturel scié:
un plaisir haptique
et optique.
Tablette en Arlian,
un matériau minéral
résistant et facile
d’entretien, avec lavabo
intégré sans joints.
Alterna day by day
Jour après jour, nous entrons dans la salle de bains —
et jour après jour, la vue d’une belle
salle de bains est un instant de bonheur.
Un design remarquable et des
matériaux de choix accompagnés
du programme de meubles
Alterna luu, chêne naturel scié,
robinetteries Emporia Via Manzoni
de Gessi, miroirs et luminaire
Progetto, baignoire Teuco Paper,
radiateur Vola.
Eau, fraîcheur, chaleur, propreté, beauté, parfum, luxe, calme, bonheur — des termes que
l’on associe spontanément à la salle de bains. Une bonne raison pour planifier ce petit
royaume avec le plus grand soin. Bien n’est pas assez, ce qu’il faut, c’est le mieux —
version standard ou luxe, peu importe. Mais c’est à chacun de définir ce qu’est «le
mieux» et c’est généralement différent pour chacun — une salle de bains est rarement
parfaite, les compromis sont à l’ordre du jour. C’est là que Sanitas Troesch arrive à
point: «Mix and Match» est la nouvelle devise pour la conception d’une salle de bains.
On entend par là la liberté de combiner et de varier, de jouer avec les différentes
possibilités. Le programme pour cela est Alterna day by day.

sanitas troesch Mai 2013 casanova 37
Propreté sans pareil
Nouvelle philosophie d’aménagement
pour la salle de bains
Sanitas Troesch a développé pour la salle de bains moderne
un concept qui offre une liberté inouïe. Alterna day by day
est une invitation à combiner à volonté et à créer son
propre style: de l’excellent standard au grand luxe — ou
un peu des deux. De totalement puriste à gaiement
ornemental, du noir au blanc — ou en couleur. Le nouveau
concept consiste à assembler pour chaque segment
programmes et équipements d’aménagement, céramique
sanitaire et accessoires, miroirs et douches — bref, tout ce
qu’il faut dans une salle de bains moderne. Tout s’harmonise
parfaitement — également entre les catégories de prix.
Alterna day by day est un éventail complet, une collection
des meilleurs produits dans un design séduisant et à des
prix attractifs, à combiner au gré de l’imagination pour
un aménagement personnalisé de la salle de bains:
«Mix and match your own style».
En haut: Lavabo et meuble Alterna cubito, avec armoire
de toilette Alterna intensa, receveur de douche
ecoplan et paroi de douche lin.2 — des programmes
peu coûteux qui se distinguent par leur esthétique
et leur qualité.
Au milieu: Paroi de douche Alterna lin.2.
En bas: Lavabo céramique avec meuble Alterna cubito.
Les washlets et la chasse d’eau
Tornado-Flush de Toto sont comme
un orage purifiant.
Lorsqu’il s’agit d’aisance, les Japonais sont en avance sur nous: chez eux, l’hygiène est
étroitement liée au bien-être et ceci est sans doute la raison pour laquelle le WC douche,
ou washlet, s’est imposé depuis longtemps et dès le début: entre-temps, 60 % des W.-C.
en Asie reposent sur cette combinaison judicieuse de W.-C. et bidet. Mais chez nous
aussi, il devient de plus en plus courant de remplacer le papier toilette par un rinçage à
l’eau. Les WC douches révolutionnent enfin le petit coin. Les W.-C. high-tech de Toto sont
sur la voie du succès chez Sanitas Troesch depuis que le fonctionnement en est démontré
et expliqué dans toutes les expositions — et peut aussi être vérifié concrètement: la
douche et le séchage à l’air chaud, la chasse d’eau automatique et l’aspiration des
odeurs, la télécommande et les fonctions automatiques assurent un nouveau confort.
Il faut faire la différence entre les WC douches complets et les éléments qui se montent
sur des W.-C. normaux et remplissent les mêmes fonctions.
Toto Tornado Flush — le maximum
Toto secoue en outre le marché de la céramique
sanitaire avec une technologie révolutionnaire:
des W.-C. sans bride de rinçage
et avec une nouvelle chasse d’eau. «Tornado
Flush» impose de nouveaux standards
d’hygiène et de propreté avec des tourbillons
d’eau, un vernis lisse et l’absence de bride
de rinçage. Comme un orage purifiant, de
puissants tourbillons d’eau nettoient la
cuvette du W.-C. qui est revêtue d’un vernis
spécial. À cela s’ajoute l’absence de bride
de rinçage: une combinaison intelligente
qui élimine sans pitié la saleté et les microbes
sans à faire intervenir la brosse ou un produit
nettoyant. Les avantages sont évidents:
la solution est hygiénique, écologique,
esthétique et fonctionnelle.

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sanitas troesch Mai 2013 casanova 39
Vapeur et chaleur
La douche vapeur donne une belle peau —
et fait sérieusement concurrence au sauna.
Hammam, bain turc, bain oriental ou douche vapeur moderne, peu importe: le principe
est le même. Au milieu d’un nuage de vapeur chaude, le corps est stimulé en
douceur, les voies respiratoires se dégagent, la peau est irriguée, les contractions et
le stress disparaissent. Un bain de vapeur est le pur wellness et se pratique depuis
des siècles dans de nombreuses cultures. La différence: de nos jours, pas besoin de
toute une pièce en marbre, une cabine de douche (presque) normale suffit pour
prendre ce bain de santé et de beauté. Cet avantage en fait l’un des équipements de
wellness les plus appréciés pour la salle de bains privée. Spécialement au vu des
solutions design de Teuco. Par sa construction fermée, Chapeau peut être une
douche normale, une douche avec colonne équipée ou, en option, un bain de vapeur
avec siège pliant, lumière de diverses couleurs et système audio.
Teuco CHAPEAU, la cabine de douche
possède une colonne équipée avec
fonction intégrée de bain de vapeur.
Ce modèle existe en diverses tailles avec
porte battante ou coulissante.
Un produit étonnamment avantageux.
Une idée merveilleuse
Depuis trente ans, Teuco possède un savoir particulier, constamment perfectionné,
dans la construction de bains de vapeur. Ce fabricant a été l’un des premiers à transformer,
par un peu d’électronique, la cabine de douche en bain de vapeur. Il possède
des solutions exclusives brevetées dans ce domaine. Ainsi, les lourdes cabines
complètes de douche vapeur ont fait place aux attractives douches vapeur
modulaires. Un exemple tiré de la nouvelle génération de douches vapeur de Teuco
pouvant se monter dans presque n’importe quelle salle de bains est CHAPEAU.
Une colonne de douche avec générateur de vapeur intégré satisfait à tous les désirs,
y compris douche de tête et vapeur bienfaisante. La luminothérapie disponible en
option assure la détente souhaitée.
Esthétique pure
Pour les clients ayant de hautes exigences esthétiques, Teuco a développé la douche
vapeur LIGHT. La cabine de douche d’une grande légèreté avec une colonne de
douche vapeur en Duralight satisfait aux désirs les plus pointus et peut avoir, grâce
à un générateur de vapeur très puissant, jusqu’à une taille de 160 100 cm. Les
options telles que la luminothérapie, l’éclairage de la douche de tête et une petite
chute d’eau ne sont que quelques-uns des côtés agréables de Teuco LIGHT.
D’une grande esthétique et doté
de nombreuses fonctions, le modèle
Teuco LIGHT garantit une douche
confortable et un bain de vapeur excellent
pour la santé. À cela s’ajoutent de
nombreuses options telles que
luminothérapie et chute d’eau — et on a
même droit à la musique grâce à
un système audio Bluetooth.

40 casanova Mai 2013 sanitas troesch
Centres de compétence modernes
À St-Gall, Kriens, Zurich et
Winterthour se trouvent des
expositions ingénieuses pour
salles de bains, cuisines et
plus encore.
Les visiteuses et visiteurs sont stupéfaits: à Winterthour, Sanitas Troesch
présente son exposition sur un nouveau site de 2000 m 2 en coopération
avec le partenaire HG COMMERCIALE. Il s’agit de l’une des platesformes
d’information les plus modernes pour salles de bains, cuisines,
carrelages et parquets. Les expositions de Sanitas Troesch à St-Gall,
Kriens et Zurich sont toujours aux mêmes adresses, mais on ne les
reconnaît plus: ici aussi, tout a changé — nouveau look, nouveau style!
Avec le lancement du nouveau concept d’aménagement pour salles
de bains modernes Alterna day by day, toutes les expositions dans
toute la Suisse ont été ou seront transformées pour être attractives,
informatives, créatives et originales. Les showrooms pour cuisines
comportent également des concepts innovants des quatre marques
représentées et présentent des solutions exceptionnelles pour tous
les segments de prix. La variété, le choix et la réunion de tous les
domaines concernant l’aménagement intérieur fixe (salle de bains,
cuisine, carrelage et parquet) font des showrooms de Sanitas Troesch
l’une des premières adresses pour les architectes et les concepteurs,
pour les maîtres d’ouvrage et les investisseurs, pour les propriétaires
immobiliers et les professionnels sanitaires.
St-Gall
Suite à une transformation complète, l’exposition de cuisines
et de salles de bains de Sanitas Troesch à St-Gall a adopté
un nouveau style depuis novembre. Le showroom séduit
par ses exemples d’aménagement raffinés, ses idées inédites,
ses collections design et ses dernières nouveautés. La
présentation originale des produits ravit tout autant que le
style ouvert de l’exposition et la sympathique ambiance
conviviale. L’éventail diversifié des produits est une véritable
merveille pour les maîtres d’ouvrage et les propriétaires
immobiliers qui sont à la recherche d’une nouvelle cuisine
ou d’une nouvelle salle de bains. Les architectes et les
concepteurs qui sont en train de choisir les détails et de
concrétiser leurs projets disposent d’une infrastructure de
pointe et d’un aperçu complet des produits. Les 400 invités
à la fête d’inauguration — organisée en même temps que la
traditionnelle Castagnata — étaient emballés et ont confirmé
que Sanitas Troesch est sur la bonne voie avec ses concepts
axés sur le client. L’exposition de cuisines et de salles de
bains la plus visitée en Suisse orientale.
Variété individuelle
des cuisines de
Sanitas Troesch.
Idées et inspirations
pour un aménagement
moderne de la
salle de bains.

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sanitas troesch Mai 2013 casanova 43
Castagnata traditionnelle dans un nouveau style
À St-Gall, l’exposition totalement remaniée a pu être inaugurée en novembre dernier juste
pour la «Castagnata» traditionnelle organisée chaque année pour les clients. Les 400 invités
ont profité de l’occasion pour visiter les nouveaux locaux dans une ambiance bien spéciale.
Outre les châtaignes fraîchement grillées et d’autres spécialités tessinoises, ils ont également
savouré et commenté les nombreuses découvertes faites dans le showroom.
Bien de notre temps
Le jugement des invités est unanime:
la transformation est réussie, le
showroom est encore plus ouvert et
convivial, encore plus transparent et
plein d’inspirations. Et surtout, les
programmes et nouveautés du concept
flexible pour salles de bains
Alterna day by day et de la variété
différenciée des différentes marques
de cuisines répondent aux besoins
d’une large clientèle — et sont donc
bien de notre temps.

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sanitas troesch Mai 2013 casanova 45
Zurich
Kriens
Le plus vaste centre de compétence pour salles de bains,
cuisines, carrelages et parquets dans la région zurichoise.
La plate-forme d’information la plus moderne pour salles de
bains, cuisines, carrelages et parquets en Suisse centrale.
En quelques mois, la Carbahaus, Hardturmstrasse 101,
est devenue le siège d’un vaste centre d’information et
de compétence pour la céramique, la salle de bains et
la cuisine — le plus grand du genre bien au-delà du
canton. Sur près de 4000 m 2 , les leaders Sanitas Troesch,
HG COMMERCIALE Carrelages et Parquets et Sabag
Baukeramik présentent tout ce qui domine dans leurs
domaines respectifs, et ce avec des concepts originaux
qui reposent sur les besoins d’information d’une clientèle
intéressée et exigeante. Le nouveau style est plein
d’idées, inspirant, transparent et créatif. On s’en aperçoit
immédiatement: la zone d’accueil a, elle aussi, une
nouvelle architecture et une ambiance plus libre.
Le site Sanitas Troesch de Kriens est devenu l’un des
centres d’information les plus modernes pour salles
de bains, cuisines, carrelages et parquets en Suisse
centrale. Avec les partenaires HG COMMERCIALE
et BAUWERK Parkett, trois grandes marques présentent
à Kriens une palette extraordinairement vaste sur
2300 m 2 . Tous les showrooms ont été reconçus et
exposent des présentations séduisantes: avec la
collection d’aménagement «day by day» et «Gessi iSpa»,
Sanitas Troesch montre combien il s’offre aujourd’hui de
possibilités enjouées et créatives pour l’aménagement
des salles de bains modernes. Pour les cuisines,
l’accent est mis sur les idées ingénieuses de la cuisine
standard à la cuisine design. Les carrelages et parquets
HGC sont savamment présentés dans des styles
variés, et dans l’exposition de BAUWERK conçue par le
Studio Wettstein, l’univers des plus beaux parquets
s’étale aux pieds des visiteuses et visiteurs.
1. D’innombrables inspirations pour l’aménagement de la salle de bains. Très tendance: les concepts douillets. 2. Cuisine design avec
table de cuisine ou standard normal: Sanitas Troesch est une maison de la diversité lorsqu’il s’agit de cuisines. 3. Nouveau showroom de
HG COMMERCIALE: 1200 m 2 de carrelages et parquets. 4. Coup d’œil dans l’exposition réactualisée de Sabag Baukeramik.
1. Des salles de bains modernes dans un mélange raffiné de différents styles — et tout ce qu’il faut pour l’aménagement d’une salle de bains.
2. Quatre marques sous un seul toit: l’exposition de cuisines de Sanitas Troesch offre un choix immense. 3. Nouveau concept pour
le showroom de HG COMMERCIALE. 4. Dans l’exposition de BAUWERK s’étale l’univers des plus beaux parquets.
1. 2. 3. 4. 1. 2. 3. 4.

sanitas troesch Mai 2013 casanova 47
Winterthour
L’une des plus vastes et des plus
modernes plates-formes d’information
pour salles de bains, cuisines,
carrelages et parquets dans la région
Winterthour/Thurgovie/Schaffhouse.
La «banane» abandonnée pour «l’œil de tigre»:
Sanitas Troesch et HG COMMERCIALE ont emménagé
dans de nouveaux locaux à Winterthour. Sur 2000 m 2
s’étend une exposition qui montre, avec des exemples
d’aménagement inspirants et dans une ambiance
douillette, quel éventail il s’offre aujourd’hui aux maîtres
d’ouvrage et aux concepteurs pour le choix et
l’aménagement de salles de bains et de cuisines ainsi
que dans le domaine des carrelages et des parquets. La
variété et le style des présentations posent de nouveaux
jalons et font du nouveau centre de compétence un
nouveau lieu de rendez-vous des architectes, des
concepteurs, des maîtres d’ouvrage, des propriétaires
immobiliers, des investisseurs, des professionnels
sanitaires et de tous ceux qui s’intéressent à la
construction. La fête d’inauguration l’a déjà prouvé —
et il s’est confirmé une nouvelle fois que les concepts
d’exposition axés sur les clients et une philosophie
claire de l’éventail de produits ainsi qu’un personnel
compétent et sympathique comptent aujourd’hui et à
l’avenir parmi les grands atouts.
Les nouveaux programmes
d’aménagement alliés à des concepts
séduisants conduisent à des solutions
attractives et individuelles pour
toutes les salles de bains.
À l’étage supérieur, l’entreprise Sanitas Troesch
prouve par des exemples séduisants qu’elle est
«la maison des cuisines — la maison de la diversité».
HGC Carrelages et Parquets expose divers styles
dans le vaste dépôt faisant office de showroom,
reflétant ainsi l’univers du design actuel.

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sanitas troesch Mai 2013 casanova 49
Première au traditionnel apéro de Pâques
Les compliments rendent heureux
Le jour du printemps eut lieu l’inauguration officielle des nouveaux locaux
à Winterthour avec 450 invités. La première présentation du nouveau
centre de compétence de Sanitas Troesch et HG COMMERCIALE
devant un grand public — avec le suspense concernant les réactions.
Le premier compliment ne se fit pas attendre. Michael Künzle, maire de
Winterthour et président de la promotion du site, déclara personnellement:
«Sanitas Troesch et HGC ont ouvert un centre de compétence pour salles
de bains, cuisines, carrelages et parquets et créé une exposition sur
2000 m 2 qui satisfait aux exigences actuelles de design pour un
aménagement intérieur de pointe. Cette exposition pose de nouveaux
jalons dans la région de Winterthour.» Dans son discours d’inauguration,
Michael Künzle fit aussi des compliments sur le choix du site et ne
manqua pas de faire une allusion au nom inhabituel de l’immeuble:
«Si de plus un tel centre de compétence élit domicile dans un bâtiment
qui porte le nom fort et dynamique d’Oeil de Tigre, la force d’attraction
sur les clients et donc le succès sont programmés.»
Ambiance de fête
Les expositions avaient un air de fête et invitaient à un petit voyage de
découverte culinaire: avec deux points de cuisson et de nombreux
délices séduisants comprenant un buffet de fromages et même un
superbe bar à huîtres, les invités étaient comblés. Outre des vins de
choix, la fameuse bière «Champ» ne manquait pas non plus, comme à
chaque apéro de Pâques de Sanitas Troesch.
Et les compliments fusaient: de la part des invités qui admiraient les
nouveaux locaux et considéraient les showrooms comme les meilleurs
à la ronde. Des retrouvailles, de nouveaux contacts, des conversations
intéressantes, un cadre divertissant, une ambiance stimulante,
l’enthousiasme et des visages heureux: que veut-on de plus en tant
qu’hôte heureux que remercier toutes les personnes présentes qui ont
contribué à la réussite de l’événement!
En haut: Le maire Michael Künzle —
entouré de toute l’équipe de Sanitas Troesch
Winterthour — fait des compliments
de la nouvelle exposition.
Au milieu: Paroles de bienvenue de
Michael Schumacher, CEO et président de la
direction du groupe Sanitas Troesch.
En bas: Antonino Irrera, directeur de
la succursale de Sanitas Troesch
Winterthour et heureux organisateur
de la fête d’inauguration.

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Credo de Sanitas Troesch
La cuisine et la salle de bains — le point de rencontre et l’oasis de
sérénité dans chaque maison. Mais qui veut, comme nous en
tant que numéro 1 suisse, concevoir et aménager des cuisines et
des salles de bains avec style, doit voir plus loin. C’est pourquoi
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Bâle
Biel/Bienne
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Köniz
Kriens
casanova ne fait pas déjà halte à l’habitat moderne, mais part à
l’aventure dans l’univers des cuisines et des salles de bains.
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Carouge
12
Lugano
De cocasse à traditionnel, de repoussant à stylé, d’inédit à
classique; casanova va au-delà, divertit, provoque, inspire...
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Coire
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Rothrist
Deux fois par an et chaque fois stupéfiant. Au fait: nous attachons
une grande importance à votre avis, à vos suggestions et à
vos critiques: e.dossenbach@sanitastroesch.ch
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Contone
Cortaillod
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Sierre
St-Gall
Exposition cuisine et salle de bains
Exposition salle de bains
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Crissier
Develier
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Thoune
Winterthour
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Jona
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Zurich
Impressum
Editeur: Sanitas Troesch Tirage: 20 000 exemplaires en allemand, français et italien
Direction de projet Sanitas Troesch: Bernhard Rinderli, Peter Hausheer Conception, réalisation et rédaction: Integral MC, Bienne
Coopération rédactionnelle: Brigitte Kesselring, Zurich Photos: Martin Guggisberg, Zurich Traductions Français: Marie-Antoinette de Contes, D-94542 Haarbach
Traductions Italien: Silvano Broussard, Diepoldsau SG Impression et envoi: W. Gassmann AG, Bienne Contact: Sanitas Troesch SA, Edith Dossenbach,
Hardturmstrasse 101, 8031 Zurich, tél. 044 446 15 01, fax 044 446 15 50, e.dossenbach@sanitastroesch.ch