Magazine pour la clientèle de Sanitas Troesch: casanova «Le ...
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Le bonheur<br />
Le magazine <strong>pour</strong> <strong>la</strong> clientèle <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong><br />
18 e année, N° 25/Mai 2013 www.sanitastroesch.ch
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 03<br />
Le bonheur me trouvera-t-il?<br />
C’est sous ce titre que le bestseller <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux célèbres artistes suisse Fischli et Weiss, paru<br />
en 2002, pose d’innombrables questions al<strong>la</strong>nt du réalisme au bizarre. La présente édition <strong>de</strong><br />
<strong>casanova</strong> se penche également sur <strong>de</strong>s questions ordinaires ou insolites concernant le<br />
bonheur. Les pages suivantes vous montreront comment, où et quand les personnages<br />
présentés ici ont été trouvés par le bonheur. Sans en dire plus: il y en a qui ren<strong>de</strong>nt les autres<br />
heureux — que ce soit <strong>pour</strong> quelques secon<strong>de</strong>s ou <strong>pour</strong> toute <strong>la</strong> vie. Et il y en a qui sont heureux<br />
parce qu’ils font ce qu’ils aiment: <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction d’habitations à <strong>la</strong> photographie po<strong>la</strong>ire ou<br />
<strong>de</strong> l’architecture paysagiste à <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> feux d’artifice. Car le bonheur est subjectif,<br />
individuel et incroyablement varié.<br />
Qu’est-ce que le bonheur? Un instant exceptionnel parce qu’éphémère? Ou le comble <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
satisfaction comme le définit l’un <strong>de</strong> nos personnages? La définition du bonheur serait alors plus<br />
près du terme ang<strong>la</strong>is «happiness» que <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne fortune, couramment dénommée chance.<br />
Quoi qu’il en soit: les <strong>de</strong>ux ren<strong>de</strong>nt heureux — que l’on soit gâté au jeu, en amour ou dans <strong>la</strong><br />
vie professionnelle.<br />
Mais l’argent ne fait pas le bonheur. Voilà une bonne nouvelle <strong>pour</strong> tous ceux qui ne sont pas<br />
encore millionnaires. C’est beaucoup plus <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> petits instants <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir et <strong>de</strong> joie<br />
quotidienne, associée à un environnement social intact et une bonne santé, qui assure un<br />
bonheur durable. Tant mieux <strong>pour</strong> vous si vous avez déjà votre «petit bonheur» en humant l’o<strong>de</strong>ur<br />
du café matinal, en voyant quelques rayons <strong>de</strong> soleil, en lisant un livre ou en savourant une<br />
bière après votre journée <strong>de</strong> travail.<br />
Peu importe comment et où le bonheur vous trouvera, nous vous souhaitons en tout cas une<br />
agréable lecture.<br />
Michael Schumacher<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction du groupe
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 05<br />
Sommaire<br />
Heureuse cohabitation et coopération: Dans les complexes<br />
d’habitation, <strong>la</strong> construction adéquate encourage le bon voisinage.<br />
Depuis quelque temps, <strong>de</strong>s concepts d’optimisation <strong>de</strong>s<br />
échanges sociaux sont également mis en œuvre. Avec succès. 6<br />
Bonheur dans le grand Nord.<br />
L’instal<strong>la</strong>teur sanitaire Heiner Kubny est <strong>de</strong>venu photographe<br />
po<strong>la</strong>ire. Après son apprentissage, il a vendu <strong>de</strong>s camions,<br />
puis créé sa propre entreprise avant <strong>de</strong> découvrir les régions<br />
po<strong>la</strong>ires. Un curriculum vitæ parsemé <strong>de</strong> nombreux moments<br />
<strong>de</strong> bonheur. 12<br />
Une image en dit plus que mille mots.<br />
Néanmoins, personne ne décrit mieux le bonheur<br />
que le poète autrichien Niko<strong>la</strong>us Lenau. 14<br />
Dans son livre paru en 2002 «L’architecture<br />
du bonheur», l’écrivain et philosophe<br />
A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton se penche sur l’interaction<br />
entre <strong>la</strong> beauté et le bonheur. Les <strong>de</strong>ux<br />
architectes suisses Fortunat Werner et<br />
Philipp Glück répon<strong>de</strong>nt aux questions<br />
abordées dans cet ouvrage. 16<br />
Quel bonheur qu’ils soient là: les gens qui ren<strong>de</strong>nt les autres<br />
heureux. <strong>casanova</strong> fait le portrait d’un clown d’hôpital, d’un<br />
fabricant <strong>de</strong> feux d’artifices et d’un faiseur <strong>de</strong> millionnaires. 20<br />
Envie <strong>de</strong> flâner? Enzo Enea, l’un <strong>de</strong>s plus célèbres architectes<br />
paysagistes <strong>de</strong> Suisse, améliore <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie par <strong>de</strong>s<br />
espaces rendant heureux. Son musée <strong>de</strong> l’arbre à Jona est un<br />
hommage à l’arbre en tant qu’élément structurant l’espace et<br />
en tant que fournisseur vital d’oxygène. 24<br />
Le bonheur culinaire est dans <strong>la</strong> bonne cuisine du terroir<br />
<strong>de</strong>s auberges jurassiennes. Vous trouverez un avant-goût <strong>de</strong>s<br />
rösti et autres délices <strong>de</strong> <strong>la</strong> métairie «La Cuisinière» et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
métairie «Les Gümmenen» à <strong>la</strong> page 26<br />
Le bonheur au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s frontières est ce qui pousse le<br />
couple Werner et Marie-Anne Kurmann à entreprendre <strong>de</strong><br />
nombreux voyages. Comme il sera prochainement à <strong>la</strong> retraite,<br />
ils <strong>pour</strong>ront bientôt <strong>de</strong> nouveau partir à l’aventure dans leur<br />
bus Volkswagen aménagé en camping car. 28<br />
sanitas troesch salle <strong>de</strong> bains<br />
Le bonheur n’est pas <strong>la</strong> même chose <strong>pour</strong> tout le mon<strong>de</strong>. C’est<br />
<strong>pour</strong>quoi <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> a créé avec Alterna day by day un<br />
programme d’aménagement individuel qui se combine à volonté.<br />
Des moments <strong>de</strong> bonheur sont également assurés par <strong>la</strong> douche<br />
vapeur. Une colonne <strong>de</strong> douche avec générateur <strong>de</strong> vapeur<br />
satisfait aux désirs les plus exigeants et assure le bien-être. 34<br />
Sa <strong>de</strong>uxième vie.<br />
Hubert Basler, responsable magasinier à <strong>la</strong><br />
succursale <strong>de</strong> Dättwil, a eu <strong>de</strong> <strong>la</strong> chance dans <strong>la</strong><br />
malchance. Il y a 25 ans, il a survécu au crash d’un<br />
avion <strong>de</strong> tourisme. Ce<strong>la</strong> a changé sa vie. 30<br />
sanitas troesch cuisine<br />
Le concept «<strong>la</strong> maison <strong>de</strong>s cuisines — <strong>la</strong><br />
maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité» est un grand succès<br />
qui enthousiasme tant les maîtres d’ouvrage<br />
que les concepteurs. Avec quatre gran<strong>de</strong>s<br />
marques, il offre un véritable choix dans<br />
chaque segment <strong>de</strong> prix. 32<br />
sanitas troesch news<br />
«Des concepts d’exposition axés sur les clients<br />
et une philosophie c<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l’éventail <strong>de</strong><br />
produits ainsi qu’un personnel compétent et<br />
sympathique comptent aujourd’hui et à l’avenir<br />
parmi les grands atouts», déc<strong>la</strong>ra le maire <strong>de</strong><br />
Winterthour dans son discours à l’occasion <strong>de</strong><br />
l’inauguration <strong>de</strong> l’exposition sur le nouveau<br />
site. Ces paroles sont simultanément une<br />
<strong>de</strong>scription exacte <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie commerciale<br />
<strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> qui l’a déjà mise en<br />
application <strong>de</strong> maintes fois, entre autres en<br />
rénovant et transformant les expositions <strong>de</strong><br />
St-Gall, Zurich et Kriens. 40
06 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
Un bon voisinage est plus qu’une bonne chose<br />
L’avenir est à l’habitat <strong>de</strong>nse, et donc aussi à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> complexes<br />
d’habitation. Mais comment vivre agréablement avec <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> voisins<br />
inconnus? Des constructions adéquates assurent un bon voisinage. Une gestion<br />
<strong>de</strong> haute qualité et <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> conciergerie professionnels contribuent<br />
également à <strong>la</strong> satisfaction générale.<br />
Bon appétit! Le dîner est<br />
apprécié dans le complexe<br />
d’habitation Heizenholz.<br />
Quand beaucoup <strong>de</strong> gens habitent ensemble, il<br />
faut respecter certaines règles <strong>pour</strong> que tout le<br />
mon<strong>de</strong> se sente à l’aise. La sociologue Margrit<br />
Hugentobler et son équipe <strong>de</strong> l’ETH Wohnforum<br />
— ETH CASE ont développé un instrument<br />
d’évaluation. Les données collectées portent<br />
sur huit ensembles d’habitation <strong>de</strong> divers âges.<br />
Le complexe A a obtenu un résultat particulièrement<br />
mauvais concernant <strong>la</strong> qualité actuelle<br />
<strong>de</strong> l’habitat. L’ensemble d’habitation d’un<br />
investisseur institutionnel est l’œuvre d’un<br />
célèbre architecte et il est habité <strong>de</strong>puis 2006.<br />
L’évaluation souligne que <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong>s<br />
habitants ne dépend pas seulement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
surface habitable ou d’une date <strong>de</strong> construction<br />
récente, mais également <strong>de</strong> facteurs «mous»<br />
comme le bon voisinage, <strong>la</strong> gestion immobilière<br />
ou <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’environnement. Dans le complexe<br />
A, 25% seulement <strong>de</strong>s habitants jugent le<br />
voisinage excellent ou bon. La moyenne <strong>de</strong> tous<br />
les habitants interrogés dans le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
est nettement plus élevée, à savoir 64%. Quelles<br />
en sont les raisons? Dans le complexe A, les<br />
locataires se sentent fortement dérangés par le bruit et les o<strong>de</strong>urs.<br />
La petite guerre sur les histoires <strong>de</strong> machine à <strong>la</strong>ver est trois fois<br />
plus fréquente qu’ailleurs. Et les habitants ne sont pas satisfaits<br />
non plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> gérance immobilière qui est qualifiée <strong>de</strong> «pas aimable,<br />
indifférente, incompétente». L’entreprise <strong>de</strong> conciergerie, qui est<br />
une société externe, semble difficile à joindre.<br />
Haut niveau architectonique, mais moindre attrait<br />
L’équipe <strong>de</strong> l’ETH Wohnforum a recherché les critères importants<br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’habitat. Chose étonnante, ce ne sont pas les<br />
ensembles rési<strong>de</strong>ntiels mo<strong>de</strong>rnes et <strong>de</strong> haut niveau architectonique<br />
qui ont les meilleurs résultats. Le complexe H, dans<br />
lequel environ 95% <strong>de</strong>s habitants interrogés sont satisfaits <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
qualité d’habitat, date <strong>de</strong>s années 40. Une partie <strong>de</strong>s bâtiments<br />
se trouve le long d’une bretelle d’autoroute fortement fréquentée.<br />
Les cuisines, les salles <strong>de</strong> bain et les pièces d’habitation ont fait<br />
l’objet d’une rénovation <strong>de</strong> qualité, mais les surfaces sont restées<br />
très petites. La rénovation semble néanmoins avoir eu une<br />
influence positive sur <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong>s habitants. Un autre<br />
aspect aussi important ou peut-être même encore plus important<br />
est l’excellent concept <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> conciergerie. Comme le<br />
montre <strong>la</strong> comparaison entre différents ensembles, une entrée<br />
bien accessible et <strong>la</strong> construction d’un ascenseur sont <strong>de</strong>s avantages<br />
appréciés. Pour les habitants âgés ou les mères <strong>de</strong> jeunes<br />
enfants, ces améliorations facilitent gran<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> vie. Les<br />
cuisines à vivre et les zones ouvertes cuisine-séjour-salle à<br />
manger prennent une importance croissante. Bien entendu, une<br />
bonne iso<strong>la</strong>tion acoustique contribue à un bon voisinage.<br />
Les rencontres éliminent les problèmes<br />
Pour les trois quarts <strong>de</strong>s personnes interrogées, une bon voisinage<br />
est jugé important. En psychologie sociale, on affirme que plus<br />
les habitants ont <strong>de</strong> contacts, plus ils se trouvent sympathiques.<br />
Une bonne raison <strong>pour</strong> développer les zones d’interaction. Comme<br />
par exemple dans l’ensemble rési<strong>de</strong>ntiel Davidsbo<strong>de</strong>n à Bâle,<br />
construit il y a 20 ans. Les entrées <strong>de</strong>s maisons donnent en partie<br />
sur <strong>la</strong> cour commune. Ce complexe se distingue en outre par une<br />
gran<strong>de</strong> liberté <strong>de</strong> conception et <strong>de</strong> choix individuels. Il existe <strong>pour</strong><br />
l’ensemble <strong>de</strong>s habitations une association avec entre autres un<br />
groupe <strong>de</strong> travail qui participe à <strong>la</strong> conception <strong>de</strong>s espaces<br />
publics, et il y a <strong>de</strong>s associations d’habitat regroupant respectivement<br />
huit logements. Il existe par ailleurs une salle commune et<br />
d’autres locaux plus petits donnant sur une cour intérieure qui sont<br />
d’usage flexible et ont, au cours du temps, servi par exemple <strong>de</strong><br />
café ou <strong>de</strong> salle <strong>de</strong> musique. On peut y organiser <strong>de</strong>s fêtes,<br />
regar<strong>de</strong>r ensemble <strong>de</strong>s matchs <strong>de</strong> foot ou fabriquer <strong>de</strong>s bougies
Une vie en communauté avec<br />
beaucoup <strong>de</strong> liberté: <strong>la</strong> pièce individuelle<br />
avec kitchenette et cellule sanitaire.<br />
aussi d’initier les habitants aux habitu<strong>de</strong>s suisses. Dans le complexe<br />
Heizenholz, bien <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> discor<strong>de</strong> ont été minimisés par une<br />
organisation judicieuse. Un nettoyage professionnel est prévu <strong>pour</strong> les<br />
locaux communs, le logement <strong>de</strong>s invités et le magasin où l’on peut<br />
«Le bénévo<strong>la</strong>t est fortement ancré dans<br />
notre coopérative et nous essayons que,<br />
dans <strong>la</strong> mesure du possible,<br />
tout le mon<strong>de</strong> y participe.»<br />
acheter <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> ménage non périssables. Un groupe d’artisans<br />
se charge <strong>de</strong> faire les petites réparations, d’autres groupes effectuent<br />
bénévolement d’autres travaux. La pression sociale autour du bénévo<strong>la</strong>t<br />
n’est-elle pas élevée? «Oui, bien sûr. La plupart assument <strong>de</strong>s tâches<br />
volontairement. Une famille qui n’avait pas fait grand chose jusqu’alors<br />
arrose maintenant les p<strong>la</strong>ntes dans <strong>la</strong> salle commune. Le bénévo<strong>la</strong>t est<br />
fortement ancré dans notre coopérative et nous essayons que, dans <strong>la</strong><br />
mesure du possible, tout le mon<strong>de</strong> y participe», explique C<strong>la</strong>udia Thiesen.<br />
<strong>pour</strong> Noël. Dans une partie du complexe habitent beaucoup <strong>de</strong> migrantes<br />
complexe unique. La «Terrasse commune» se trouve <strong>de</strong>vant<br />
un troisième enfant doit compléter le bonheur familial. Les<br />
Mais c’est évi<strong>de</strong>nt, tout le mon<strong>de</strong> n’éprouve pas le même sens <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
et migrants, notamment en provenance <strong>de</strong> Turquie. Dans l’ensemble<br />
les immeubles et relie tous les étages. Les logements du<br />
familles <strong>de</strong> trois enfants sont toujours <strong>de</strong> mise dans les<br />
communauté. Christoph habite avec sa femme un appartement <strong>de</strong> trois<br />
d’habitation Davidsbo<strong>de</strong>n, <strong>la</strong> compréhension interculturelle semble<br />
complexe Heizenholz, anciennement Kraftwerk 2, sont habités<br />
quartiers d’habitation urbains. En général, ce sont les familles<br />
pièces: «Même sans participer aux activités communes, on n’échappe<br />
fonctionner mieux qu’ailleurs. «Les habitants ont réussi à régler les<br />
<strong>de</strong>puis un an. C<strong>la</strong>udia Thiesen, habitante <strong>de</strong> Heizenholz et<br />
aisées qui peuvent se permettre d’avoir tant d’enfants. Les<br />
pas au contexte. Nous avons tous les <strong>de</strong>ux 56 ans, nos enfants<br />
conflits, car les associations d’habitat les forçaient à communiquer»,<br />
responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> société coopérative <strong>de</strong> construction et<br />
logements <strong>de</strong> 5 pièces sont rares et souvent chers. Dans <strong>la</strong> cité<br />
n’habitent plus avec nous. Nous ne voulons pas d’autres enfants, même<br />
explique Margrit Hugentobler. Créer <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> rencontre, voilà<br />
d’habitation Kraftwerk1, mentionne <strong>de</strong>s divergences d’opinion<br />
d’habitation Heizenholz, il y en a d’une surface <strong>de</strong> 109 m 2 <strong>pour</strong><br />
adultes», ajoute-t-il sèchement.<br />
le plus important. Elle cite <strong>de</strong>s exemples comme les buan<strong>de</strong>ries<br />
quant à l’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> «Terrasse commune». L’usage collectif<br />
2270 francs; un appartement <strong>de</strong> 140 m 2 coûte 2800 francs.<br />
aménagées au rez-<strong>de</strong>-chaussée dans l’ensemble d’habitation Regina-<br />
implique d’en discuter quand quelque chose dérange.<br />
On peut louer un appartement <strong>de</strong> 4 pièces avec une bonne<br />
Habitat <strong>pour</strong> les plus <strong>de</strong> 50 ans<br />
Kägi-Hof à Zurich. «Ce<strong>la</strong> donne <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> bavar<strong>de</strong>r un peu au<br />
Nadja, 39 ans, apprécie le contact. Elle habite avec sa<br />
centaine <strong>de</strong> m 2 <strong>pour</strong> 2100 francs — tous les loyers s’entendant<br />
L’objectif était que le complexe d’habitation soit attractif non seulement<br />
passage.» Le respect <strong>de</strong>s choix personnels est également important.<br />
famille au 4 e étage et regrette que si peu d’habitantes et<br />
sans les charges. Il faut en outre acquérir une part sociale<br />
<strong>pour</strong> les familles, mais aussi <strong>pour</strong> les plus <strong>de</strong> 50 ans. Sur les 76 adultes,<br />
Les possibilités <strong>de</strong> contacts sont appréciées, mais ceux-ci doivent être<br />
d’habitants montent jusqu’en haut. Tous les lundis, elle<br />
<strong>de</strong> 15 000 francs par 35 m². Nadja, <strong>la</strong> cuisinière du lundi,<br />
15 ont plus <strong>de</strong> 55 ans. Des «clusters d’habitat collectif» ont été aménagés<br />
dosés individuellement.<br />
prépare un dîner dans <strong>la</strong> salle commune. Ernst, avec ses<br />
trouve que le complexe Heizenholz ne compte pas parmi les<br />
par égard <strong>pour</strong> les locataires plus âgés. Il s’agit <strong>de</strong> pièces individuelles<br />
83 ans l’habitant le plus âgé, lui prête <strong>la</strong> main.<br />
moins chers. Une monoculture <strong>de</strong> gens aisés plutôt à<br />
avec cellule sanitaire et kitchenette. Une gran<strong>de</strong> salle <strong>de</strong> séjour et à<br />
Des constructions qui favorisent <strong>la</strong> vie en commun<br />
gauche? C<strong>la</strong>udia Thiesen réfléchit. Mais non, ils ont aussi<br />
manger avec îlot <strong>de</strong> cuisson ainsi qu’une salle <strong>de</strong> travail sont <strong>de</strong>stinées à<br />
La conception architectonique contribue aussi à créer <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong><br />
Bien <strong>de</strong> luxe — le troisième enfant<br />
divers artisans, un concierge. Mais il a fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
l’usage collectif <strong>de</strong>s huit habitants. «Nous avons constaté que non<br />
rencontre. Ainsi en est-il <strong>de</strong> <strong>la</strong> «Terrasse commune» <strong>de</strong>s logements<br />
Pendant le dîner, l’ambiance est détendue, on parle beau-<br />
droit, ajoute-t-elle en riant. Il est prévu une réduction <strong>de</strong> loyer<br />
seulement les gens seuls, mais aussi <strong>de</strong>s couples choisissent cette<br />
coopératifs Kraftwerk1 Heizenholz à Zürich Höngg. Deux anciens<br />
coup — surtout les mères <strong>de</strong> famille. On échange <strong>de</strong>s conseils<br />
<strong>pour</strong> les habitants moins aisés, et <strong>pour</strong> <strong>de</strong>ux logements, c’est<br />
forme d’habitat. Les gens âgés vivent <strong>de</strong> préférence en communauté<br />
immeubles <strong>de</strong>s années 70 <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation «Zürcher Kin<strong>de</strong>r- und<br />
concernant <strong>la</strong> préparation d’aliments bébé, on fait <strong>de</strong>s<br />
<strong>la</strong> fondation Domizil qui a fourni les parts. Ces logements<br />
c<strong>la</strong>ssique, comme nous en avons <strong>de</strong>ux ici, ou dans les petits logements»,<br />
Jugendheime» ont été reliés par un bâtiment neuf <strong>pour</strong> former un<br />
compliments <strong>de</strong> <strong>la</strong> crèche toute proche et on s’interroge si<br />
sont loués à <strong>de</strong>s familles étrangères, et <strong>la</strong> fondation se charge<br />
résume C<strong>la</strong>udia Thiesen. Une autre étape vers l’habitat collectif est le gros
La «Terrasse commune», le lien dans<br />
le complexe d’habitation Heizenholz.<br />
projet Hunziker Areal dans le nord <strong>de</strong> Zurich. 1000 personnes<br />
y aménageront en automne 2014. On y trouvera naturellement<br />
aussi <strong>de</strong>s logements <strong>pour</strong> vie en communauté, <strong>de</strong>s clusters<br />
d’habitat collectif, <strong>de</strong>s logements c<strong>la</strong>ssiques et <strong>de</strong>s pièces à<br />
louer en plus. Des espaces sont prévus <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s petits<br />
commerces tels que restaurants, salons <strong>de</strong> coiffure, cabinets<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ntiste et communautés <strong>de</strong> bureaux. Une réception<br />
offrant un éventail <strong>de</strong> services gère les espaces communs<br />
et le service Bed-and-Breakfast, est le point <strong>de</strong> collecte du<br />
service <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nchisserie et organise sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le babysitting<br />
ou l’arrosage <strong>de</strong>s fleurs. Ces travaux sont assurés<br />
contre paiement par les habitants dans le cadre <strong>de</strong> microjobs.<br />
«Le bureau est encore en train <strong>de</strong> réfléchir si le travail<br />
bénévole sera obligatoire ou seulement encouragé. Tout<br />
le mon<strong>de</strong> ne se fait pas <strong>la</strong> même idée <strong>de</strong> l’être humain», dit<br />
Peter Schmid, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> coopérative <strong>de</strong> construction<br />
«mehr als wohnen», responsable du projet Hunziker Areal.<br />
L’ai<strong>de</strong> entre voisins comme modèle win-win<br />
Margrit Hugentobler ne possè<strong>de</strong> aucun chiffre sur le travail<br />
bénévole. Elle trouve que trop d’obligations nuisent aux bons<br />
rapports mutuels. Les besoins varient selon l’âge et <strong>la</strong> situation.<br />
C’est <strong>pour</strong>quoi il faut aussi viser une gran<strong>de</strong> flexibilité dans<br />
l’habitat: «Pas <strong>de</strong> pièces en couloir, mais <strong>de</strong>s pièces si possible<br />
carrées pouvant être meublées librement. Ainsi, les pièces<br />
peuvent servir à <strong>de</strong> multiples usages. Les vastes espaces<br />
réunissant salle à manger et séjour sont également appréciés,<br />
<strong>de</strong> même que les pièces à louer en supplément.» Elle est<br />
emballée par le concept d’habitat intergénérationnel «Lebensräume<br />
für Jung und Alt» dans le sud <strong>de</strong> l’Allemagne. On ne peut<br />
emménager dans les logements en copropriété qu’à l’âge <strong>de</strong><br />
60 ans. Avant, ils sont loués. On vise ainsi à obtenir un équilibre<br />
entre jeunes et vieux. La rente du droit <strong>de</strong> superficie à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong><br />
commune renonce partiellement sert à financer un emploi <strong>pour</strong><br />
<strong>la</strong> communauté. Chaque logement assume 1% du sa<strong>la</strong>ire. Ainsi<br />
donc, 50 logements ont à disposition une personne avec un<br />
emploi à mi-temps qui a une fonction d’animation. Il ne s’agit pas<br />
<strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s solutions toutes prêtes, on cherche plutôt à<br />
ai<strong>de</strong>r les habitants à trouver et organiser <strong>de</strong>s solutions répondant<br />
à leurs besoins. Citons un exemple. «Une mère qui vit seule avec<br />
son enfant prend le petit déjeuner avec une vieille dame qui vit<br />
également seule. La vieille dame a <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagnie, <strong>la</strong> jeune<br />
femme un petit gagne-pain supplémentaire.» Pour <strong>la</strong> sociologue<br />
Magrit Hugentobler, il s’agit d’un modèle d’avenir <strong>pour</strong> établir <strong>de</strong>s<br />
rapports sociaux dans les complexes d’habitation.
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 13<br />
cou<strong>la</strong>it <strong>de</strong>s sols stratifiés sans joints <strong>pour</strong><br />
à partir <strong>de</strong> 10 000 francs. Les affaires marchent bien, ils sont en<br />
l’industrie alimentaire aussi vite que Heiner Kubny<br />
train <strong>de</strong> s’étendre en Allemagne.<br />
avec ses ouvriers. Les lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong>s fabricants <strong>de</strong><br />
boissons comptaient parmi ses clients tout<br />
Raconte en Europe que nous existons<br />
comme Gate Gourmet (aujourd’hui Gategroup<br />
«Pour moi, l’argent n’a jamais été une motivation. Je vou<strong>la</strong>is toujours<br />
Holding AG) avec le chef d’œuvre d’un sol stratifié<br />
faire un bon travail, trouver <strong>de</strong>s solutions adéquates, les clients<br />
à haute charge d’une surface <strong>de</strong> 14 000 m 2 . «En tant<br />
s’en apercevaient», tout comme les ouvriers <strong>de</strong> l’entreprise Heiner<br />
qu’instal<strong>la</strong>teur sanitaire, je savais comment on<br />
Kubny AG. Car Heiner Kubny savait que <strong>de</strong>s ouvriers contents<br />
fait écouler l’eau.» Ce savoir et sa gran<strong>de</strong> sensibilité,<br />
travaillent mieux et restent plus longtemps dans l’entreprise. «Je<br />
bien maltraitée durant son apprentissage, furent<br />
mettais aussi <strong>la</strong> main à <strong>la</strong> pâte, offrais un casse-croûte et me<br />
les clés <strong>de</strong> son succès. «Je suis très sensible et<br />
sentais également, avec ma femme, concerné par les problèmes<br />
sens ce que veut mon interlocuteur.» D’abord<br />
personnels <strong>de</strong>s ouvriers. Ensemble, nous cherchions <strong>de</strong>s solutions.»<br />
<strong>de</strong>s camions, ensuite <strong>de</strong>s sols stratifiés, et<br />
L’agence <strong>de</strong> voyages po<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s Kubny n’a pas besoin <strong>de</strong> personnel,<br />
«Dans <strong>la</strong> vie, il faut trouver ce qui rend heureux.»<br />
maintenant <strong>de</strong>s aventures.<br />
Tout le mon<strong>de</strong> aime les pingouins<br />
l’équipe agile étant composée uniquement <strong>de</strong> sa femme et <strong>de</strong><br />
lui-même. Il délègue <strong>de</strong>s travaux à l’extérieur, par exemple à une<br />
agence <strong>de</strong> voyages externe. Une autre <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> Heiner Kubny est<br />
Aujourd’hui, avec sa femme qui a déjà contribué<br />
<strong>la</strong> suivante: dans <strong>la</strong> vie, il faut trouver ce qui rend heureux. «Fais<br />
Ce n’est pas <strong>la</strong> vue carte postale <strong>de</strong> Zurich, mais néanmoins un panorama remarquable.<br />
au succès <strong>de</strong> son entreprise <strong>de</strong> sols stratifiés,<br />
bien ce que tu aimes faire et délègue le reste.» Il y a toujours<br />
Du vaste appartement <strong>de</strong> Heiner Kubny avec un îlot <strong>de</strong> cuisson qui fait rêver, on a, sur un<br />
Heiner Kubny organise <strong>de</strong>s voyages en région<br />
quelqu’un qui aimerait mieux faire ce travail et le ferait donc mieux<br />
fond <strong>de</strong> gratte-ciels, une vue incomparable sur les voies ferroviaires <strong>de</strong> Zurich. Là en bas<br />
po<strong>la</strong>ire. Tout a commencé en tant que hobby. Aux<br />
aussi. Heiner Kubny fait tout ce qu’il peut quand ce<strong>la</strong> lui tient à<br />
s’étend effectivement l’ancien quartier industriel d’Escherwyss. Heiner Kubny n’est pas un<br />
États-Unis. Ils sont allés onze fois sur <strong>la</strong> côte<br />
cœur. Ainsi, par exemple, il publie un magazine gratuit, les Po<strong>la</strong>r-<br />
arriviste du Zürichberg, il est et reste un artisan. Il a dû gagner à <strong>la</strong> sueur <strong>de</strong> son front le<br />
occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> l’Amérique du Nord <strong>pour</strong> réaliser<br />
NEWS. Parmi les sujets figurent les animaux menacés par le<br />
panorama sur l’ancien quartier ouvrier d’Escherwyss. Heiner Kubny a commencé tout en bas<br />
un diaporama. Mais ils ont enterré leur idée en<br />
réchauffement climatique et les hommes qui vivent là-bas et dont<br />
C’est selon ce principe<br />
<strong>de</strong> l’échelle, là où on peine. En 1966, après avoir cherché pendant longtemps, il a commencé<br />
un apprentissage d’instal<strong>la</strong>teur sanitaire. Le travail lui p<strong>la</strong>isait bien. Aujourd’hui encore, il<br />
une seule journée, dans Bryce Canyon. «Une dizaine<br />
<strong>de</strong> photographes prenaient <strong>de</strong>s photos d’arbres<br />
l’existence est peu à peu détruite. Les Kubny sont allés en Russie,<br />
là où personne n’a jamais été. «Les gens m’ont dit: raconte en<br />
que l’instal<strong>la</strong>teur sanitaire<br />
éprouve <strong>de</strong> <strong>la</strong> fierté en passant <strong>de</strong>vant l’École polytechnique <strong>de</strong> Zurich, l’hôpital Triemli ou<br />
trônant sur <strong>de</strong>s racines. J’ai tout <strong>de</strong> suite compris<br />
Europe que nous existons», rapporte Heiner Kubny avec émotion.<br />
Heiner Kubny a créé <strong>de</strong>ux<br />
le siège <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque cantonale <strong>de</strong> Zurich. Il a posé <strong>de</strong>s tuyaux dans tous ces bâtiments.<br />
que ça ne pouvait pas marcher.» La concurrence<br />
entreprises avec succès.<br />
D’abord une entreprise <strong>de</strong><br />
sols stratifiés, puis douze<br />
ans plus tard, il a commencé<br />
avec sa femme à organiser<br />
<strong>de</strong>s voyages dans les régions<br />
po<strong>la</strong>ires. Et ce, toujours avec<br />
beaucoup <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir.<br />
Mais sans le moindre scrupule et avec l’argument qu’un apprenti doit s’habituer à se faire<br />
marcher sur les pieds, les maîtres d’apprentissage exigeaient <strong>de</strong> l’apprenti Kubny que, <strong>de</strong><br />
bon matin, il mette une heure et <strong>de</strong>mie à se rendre au chantier en vélo pendant qu’eux le<br />
doub<strong>la</strong>ient dans leur camionnette en le saluant joyeusement.<br />
Des fleurs et <strong>de</strong>s camions en gros<br />
Il n’est pas <strong>de</strong>venu coureur cycliste professionnel, comme il en avait eu envie, et il n’est pas<br />
<strong>de</strong>venu non plus instal<strong>la</strong>teur sanitaire sa<strong>la</strong>rié. Heiner Kubny est <strong>de</strong>venu représentant dans<br />
<strong>la</strong> vente <strong>de</strong> fleurs en gros, avant <strong>de</strong> vendre <strong>de</strong>s camions. Il dépassait régulièrement les<br />
«Pour moi,<br />
l’argent n’a<br />
jamais été une<br />
motivation.»<br />
était trop forte, les photos n’étaient pas assez<br />
originales. Heiner Kubny et sa femme étaient<br />
déjà allés aussi en Antarctique et avaient photographié<br />
<strong>de</strong> mignons pingouins. Voilà, tout le mon<strong>de</strong><br />
aime les pingouins, pensa-t-il et il commença à<br />
se spécialiser dans les photos d’animaux po<strong>la</strong>ires.<br />
Après six voyages, ils avaient assez <strong>de</strong> matière<br />
<strong>pour</strong> leur premier diaporama. 875 spectateurs<br />
sont venus. Beaucoup leur <strong>de</strong>mandèrent s’ils ne<br />
Deviens instal<strong>la</strong>teur sanitaire<br />
Heiner Kubny est conscient <strong>de</strong> sa situation privilégiée. Lui qui, à<br />
50 ans, a pris un nouveau départ et organise désormais avec<br />
succès <strong>de</strong>s voyages dans les régions po<strong>la</strong>ires, donne un conseil<br />
aux jeunes d’aujourd’hui: «Deviens artisan, les prestataires <strong>de</strong><br />
services, il y en a déjà trop.» Le travail d’instal<strong>la</strong>teur sanitaire n’est<br />
pas dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation économique. On aura toujours besoin <strong>de</strong><br />
cuisines et <strong>de</strong> toilettes. Il referait immédiatement un apprentissage<br />
d’instal<strong>la</strong>teur sanitaire. Il débite toute une série <strong>de</strong> noms, tous <strong>de</strong>s<br />
objectifs, vendait <strong>de</strong>ux fois plus <strong>de</strong> camions que prévu, plus que n’importe qui en Suisse.<br />
pouvaient pas les accompagner. Les Kubny ont<br />
instal<strong>la</strong>teurs avec <strong>de</strong>s entreprises qui tournent bien, et ajoute: «Ce qui<br />
Et il gagnait beaucoup d’argent. Jusqu’à ce que ça commence à l’ennuyer. Il avait besoin <strong>de</strong><br />
compris qu’il y avait là un potentiel <strong>pour</strong> une nouvelle<br />
est chouette, c’est que tu as du bon travail jusqu’à <strong>la</strong> retraite!»<br />
relever un nouveau défi et c’est ce qu’il fit avec <strong>la</strong> société Heiner Kubny AG. Personne ne<br />
entreprise. Le couple propose <strong>de</strong>s voyages po<strong>la</strong>ires<br />
www.po<strong>la</strong>r-reisen.ch
14 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 15<br />
Moments <strong>de</strong> bonheur<br />
Ô cœur d’homme, quel est ton bonheur?<br />
Un instant mystérieusement né et,<br />
à peine accueilli, déjà perdu à jamais.<br />
Niko<strong>la</strong>us Lenau
16 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
L’architecture du bonheur<br />
Interview avec Fortunat Werner et Philipp Glück<br />
Comment définit-on une belle maison? En gros, selon A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton, il faut examiner quelle<br />
impression elle fait vue <strong>de</strong> l’extérieur, comment sont les sols et les p<strong>la</strong>fonds, <strong>de</strong> quelle couleur<br />
sont les murs, si les pièces sont c<strong>la</strong>ires et répon<strong>de</strong>nt aux besoins <strong>de</strong>s habitants et comment<br />
elles sont meublées. En ce qui concerne ce <strong>de</strong>rnier critère, Le Corbusier conseil<strong>la</strong>it toujours à<br />
ses clients <strong>de</strong> se limiter au minimum. Le puriste convaincu ne pensait pas autrement <strong>pour</strong><br />
l’architecture: «L’homme mo<strong>de</strong>rne veut une cellule monacale, éc<strong>la</strong>irée et chauffée, avec un<br />
coin d’où il peut observer les étoiles.» Les Grecs et les Romains n’étaient pas tout à fait<br />
aussi rigoureux: «À <strong>de</strong> rares interruptions près, un beau bâtiment était dans l’histoire <strong>de</strong><br />
l’Occi<strong>de</strong>nt pendant plus <strong>de</strong> mille ans synonyme d’un édifice c<strong>la</strong>ssique: une construction avec<br />
fronton et colonnes ouvragées, avec <strong>de</strong>s proportions régulières et une faça<strong>de</strong> symétrique.»<br />
Par contre, une maison <strong>de</strong>s temps mo<strong>de</strong>rnes doit essentiellement être pratique et impeccable<br />
techniquement par<strong>la</strong>nt, sans décorations et fioritures superflues.<br />
Deux architectes dont le nom évoque chance et bonheur<br />
(Note du trad.: Glück est le mot allemand <strong>pour</strong> bonheur)<br />
répon<strong>de</strong>nt aux questions du livre d’A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton.<br />
Fortunat Werner a son cabinet unipersonnel à Uster et<br />
Philipp Glück travaille <strong>pour</strong> <strong>la</strong> société d’architectes GMT<br />
Architekten AG à Lucerne.<br />
1. Quand l’architecture rend-elle heureux?<br />
Fortunat Werner: À divers moments. Souvent déjà lors <strong>de</strong> sa<br />
conception. Lorsque tout va bien en <strong>de</strong>ssinant, on a un sentiment<br />
agréable. Et il augmente d’étape en étape jusqu’à l’achèvement <strong>de</strong><br />
l’ouvrage: quand on réalise <strong>la</strong> première idée, que <strong>la</strong> communication<br />
est flui<strong>de</strong> et que finalement le client est content. Car construire est<br />
souvent un apprentissage.<br />
Philipp Glück: Quand elle fonctionne, c’est-à-dire quand l’édifice,<br />
l’aménagement et le logement remplissent leur fonction. Quand<br />
<strong>la</strong> maison n’est pas seulement une belle enveloppe composée <strong>de</strong><br />
matériaux agréables, mais que son utilité est également visible.<br />
Idéals <strong>de</strong> beauté et notions <strong>de</strong> bonheur<br />
A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton est convaincu que, lorsqu’on parle <strong>de</strong> beauté, il s’agit en fait <strong>de</strong> l’idée qu’on<br />
se fait <strong>de</strong>s valeurs qui doivent définir notre vie. Nous trouvons qu’un édifice est beau lorsqu’il<br />
incarne sous une forme concentrée les valeurs qui manquent à ce moment à <strong>la</strong> société et<br />
à nous-mêmes. Ainsi donc, <strong>la</strong> maison qui correspond à notre idéal <strong>de</strong> nous-mêmes et <strong>de</strong><br />
l’époque à <strong>la</strong>quelle nous vivons. Selon A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton, notre sentiment <strong>de</strong> beauté et l’idée<br />
que nous nous faisons d’une bonne vie sont étroitement liés: «Dans nos chambres à coucher,<br />
nous cherchons <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> paix, dans nos fauteuils <strong>de</strong>s métaphores <strong>pour</strong> l’indulgence et<br />
l’harmonie et dans nos robinets un souffle <strong>de</strong> sincérité et <strong>de</strong> générosité. Une colonne qui<br />
porte gracieusement sa charge peut nous émouvoir profondément, mais <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s marches<br />
<strong>de</strong> pierre usées qui <strong>la</strong>issent <strong>de</strong>viner <strong>la</strong> sagesse, ou une porte d’entrée géorgienne dont <strong>la</strong> lunette<br />
symbolise tant le tact que le jeu.» L’écrivain français Stendhal a certes souligné le lien étroit<br />
entre les préférences visuelles et nos idées <strong>de</strong> valeur par son aphorisme «La beauté n’est que<br />
<strong>la</strong> promesse du bonheur», mais il a dû, lui aussi, admettre qu’il y a autant d’idéals <strong>de</strong> beauté<br />
que <strong>de</strong> notions <strong>de</strong> bonheur.<br />
Fortunat Werner<br />
4. Comment les pièces peuvent-elles influencer les<br />
sentiments <strong>de</strong> leurs habitants?<br />
Fortunat Werner: Prenons l’exemple d’une chambre d’hôtel:<br />
si elle nous p<strong>la</strong>ît, nous nous y sentons bien. Dans le cas<br />
contraire, nous sommes frustrés. La composition est<br />
essentielle: les ri<strong>de</strong>aux, le lit, <strong>la</strong> table et <strong>la</strong> <strong>la</strong>mpe doivent<br />
s’harmoniser. En outre, <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce doit être<br />
proportionnelle à sa hauteur. Une pièce re<strong>la</strong>tivement petite<br />
avec un haut p<strong>la</strong>fond fait un drôle d’effet. Tout comme un<br />
long «couloir» étroit avec une fenêtre au bout.<br />
Philipp Glück: Pensez à un appartement <strong>de</strong> 4 pièces<br />
d’une surface <strong>de</strong> 110 m 2 : si <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> séjour est c<strong>la</strong>ire<br />
et spacieuse, mais toutes les autres pièces petites et mal<br />
éc<strong>la</strong>irées, ce<strong>la</strong> aura un effet négatif sur les habitants.<br />
Ou encore les couloirs d’un hôpital: ils sont généralement<br />
étroits, froids, avec une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> portes. Chez<br />
<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s gens, ce<strong>la</strong> n’éveille guère <strong>de</strong> sensation<br />
agréable. Par contre, <strong>de</strong>s couleurs harmonieuses et<br />
<strong>de</strong>s surfaces et matériaux agréables — qui peuvent aussi<br />
bien être le béton et l’acier — ont une influence positive<br />
sur les habitants.<br />
2. Comment définit-on une belle maison?<br />
Fortunat Werner: C’est très individuel, mais <strong>de</strong> manière générale:<br />
quand elle a <strong>de</strong> bonnes proportions et que les détails sont réussis.<br />
Quand on voit qu’on a investi du travail dans <strong>la</strong> maison et pas<br />
seulement fait le minimum. Ce<strong>la</strong> se remarque par exemple aux<br />
cadres <strong>de</strong>s portes et <strong>de</strong>s fenêtres, aux auvents et aux corniches ou<br />
au jambage en grès <strong>de</strong> bâtiments historiques. Et puis, il faut aussi<br />
que <strong>la</strong> maison s’accor<strong>de</strong> au paysage, au concept urbanistique<br />
et ne donne pas l’impression d’un corps étranger.<br />
Philipp Glück: La beauté est dans les yeux <strong>de</strong> celui qui regar<strong>de</strong>.<br />
Pour moi, une maison est belle quand elle a <strong>de</strong> bonnes proportions,<br />
quand il y a un bon équilibre entre les pièces, quand <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> séjour<br />
est spacieuse et que les chambres ne sont pas <strong>de</strong>s «cages à <strong>la</strong>pins».<br />
Quand l’architecture<br />
rend-elle heureux? Les<br />
conclusions du livre aussi<br />
amusant qu’instructif<br />
d’A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton intitulé<br />
«L’architecture du<br />
bonheur» ne se résument<br />
pas en une seule phrase.<br />
Car, comme chacun sait,<br />
<strong>la</strong> beauté est dans les<br />
yeux <strong>de</strong> celui qui regar<strong>de</strong>.<br />
Les maisons qui parlent<br />
John Ruskin, historien d’art et philosophe social britannique du 19 e siècle, était d’avis que nous<br />
attendons <strong>de</strong>ux choses <strong>de</strong>s bâtiments: «Nous voulons qu’ils nous abritent et qu’ils nous parlent —<br />
qu’ils nous disent ce que nous trouvons important et ce dont nous <strong>de</strong>vons nous souvenir.»<br />
Et A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton en rajoute: «Ils parlent <strong>de</strong>s humeurs qu’ils suscitent ou renforcent chez<br />
les habitants. Tandis qu’ils nous donnent <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaleur et nous sont utiles d’une manière<br />
mécanique, ils nous incitent simultanément à être un certain type <strong>de</strong> personne: ils parlent<br />
<strong>de</strong> leur vision du bonheur.»<br />
Conclusion: Nous sommes à <strong>la</strong> maison quand nous rentrons après une longue absence et<br />
qu’en regardant autour <strong>de</strong> nous, nous nous rappelons qui nous sommes.<br />
3. La beauté est-elle une promesse <strong>de</strong> bonheur?<br />
Fortunat Werner: Dans un certain sens sûrement...<br />
Philipp Glück: Oui, bien sûr. Quand je vois quelque chose <strong>de</strong><br />
beau, j’attends que ce<strong>la</strong> me ren<strong>de</strong> heureux. Ce<strong>la</strong> peut aussi être<br />
une image. Quand il y a <strong>de</strong> <strong>la</strong> beauté dans un objet, ce<strong>la</strong> a un effet<br />
positif sur moi, je ressens un sentiment <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir et <strong>de</strong> satisfaction.
Le faste, par exemple, fait impression. Par contre, les écoles avec<br />
leurs longs couloirs et leurs hautes pièces nous intimidaient<br />
souvent quand nous étions petits. Mais les petites cabanes et les<br />
tentes nous donnent <strong>la</strong> sensation <strong>de</strong> nids douillets. Ce qui est bien<br />
dans l’architecture, c’est que nous pouvons aujourd’hui encore,<br />
avec <strong>de</strong>s maisons, faire passer un message. Ceci est <strong>de</strong> moins en<br />
moins possible avec les vêtements et les chaussures, car il n’y a<br />
plus guère que du prêt-à-porter.<br />
Philipp Glück: Elles racontent l’histoire <strong>de</strong> ceux qui les ont fait<br />
construire. Les maisons reflètent ce que nous sommes. Certaines<br />
sont décorées à outrance, d’autres pas du tout. Avec les voitures<br />
et leurs propriétaires, c’est semb<strong>la</strong>ble.<br />
Philipp Glück<br />
5. Peut-on concilier l’amour d’une belle architecture<br />
avec l’envie d’une vie <strong>de</strong> famille affectueuse et<br />
détendue?<br />
Fortunat Werner: C’est une question intéressante. Ce<strong>la</strong><br />
me rappelle un ami qui a toujours été très tatillon et qui<br />
maintenant a peur que ses petits-enfants lui abîment<br />
sa maison. Or, si besoin est, on peut toujours faire venir<br />
un peintre!<br />
Philipp Glück: Oui, bien sûr! Ce<strong>la</strong> ne dépend pas du style.<br />
Je trouve que les pièces d’une maison campagnar<strong>de</strong>, d’une<br />
vil<strong>la</strong> ou d’une maison neuve ne déploient leur charme que<br />
lorsqu’elles sont utilisées. Quand les matériaux vieillissent,<br />
on parle <strong>de</strong> patine. Et c’est bien ce qui fait le charme <strong>de</strong>s<br />
vieilles maisons, que les murs et le p<strong>la</strong>ncher aient <strong>de</strong>s<br />
traces d’usage. Beaucoup <strong>de</strong>s «bâtisses» mo<strong>de</strong>rnes qui<br />
sont supposées être belles lorsqu’elles sont vi<strong>de</strong>s ne me<br />
p<strong>la</strong>isent pas du tout.<br />
6. Selon A<strong>la</strong>in <strong>de</strong> Botton, les maisons nous parlent.<br />
Que disent-elles?<br />
Fortunat Werner: Nous les comprenons facilement.<br />
7. Êtes-vous aussi d’avis que nos préférences visuelles sont<br />
étroitement liées avec nos notions <strong>de</strong> valeur? Le constatezvous<br />
chez vos clients?<br />
Fortunat Werner: Bien certainement. Certains maîtres d’ouvrage<br />
veulent par exemple tout <strong>de</strong> suite savoir quelle hauteur <strong>pour</strong>ra<br />
avoir le mur autour <strong>de</strong> leur vil<strong>la</strong>. Une habitu<strong>de</strong> qui est frappante<br />
ces <strong>de</strong>rniers temps.<br />
Philipp Glück: Oui, il en est ainsi. Nous voulons ce que nous<br />
trouvons beau et bien. Les uns aiment les ornements pompeux,<br />
les autres un environnement sobre et simple. Néanmoins, cette<br />
idéologie change selon que nous parlons d’une maison neuve<br />
ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> rénovation d’une vieille vil<strong>la</strong>. Dans ce cas, on essaie, en<br />
tant qu’architecte, <strong>de</strong> conserver ou <strong>de</strong> rehausser les structures<br />
existantes.<br />
8. Que signifie le bonheur <strong>pour</strong> vous personnellement?<br />
Fortunat Werner: S’arranger <strong>de</strong>s possibilités que l’on a. Faire<br />
preuve <strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong>. Ne pas chercher l’impossible. Rester épargné<br />
pendant longtemps <strong>de</strong> mauvaises décisions. Mon bureau unipersonnel<br />
me confère beaucoup <strong>de</strong> libertés. C’est favorable au bonheur.<br />
Et globalement, oui, mon nom m’a porté bonheur!<br />
Philipp Glück: Le bonheur est <strong>pour</strong> moi le comble <strong>de</strong> <strong>la</strong> satisfaction.<br />
Si j’ai un délicieux café le matin et que tout va comme il faut, je suis<br />
heureux. En tout cas, mon nom ne m’a pas porté malheur, au contraire:<br />
il est toujours à l’origine <strong>de</strong> discussions intéressantes.
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 21<br />
Les faiseurs <strong>de</strong> bonheur<br />
Il y en a partout: <strong>de</strong>s gens qui ren<strong>de</strong>nt les autres heureux.<br />
Que ce soit <strong>pour</strong> quelques secon<strong>de</strong>s, <strong>pour</strong> une <strong>de</strong>mi-heure ou<br />
<strong>pour</strong> toute <strong>la</strong> vie. Voici le portrait <strong>de</strong> trois faiseurs <strong>de</strong> bonheur<br />
qui exercent leur métier ou leur vocation avec passion.<br />
Le clown d’hôpital<br />
Le «Docteur Kiko», ou dans les spectacles hors <strong>de</strong> l’hôpital le<br />
«Clown Kiko», s’appelle <strong>de</strong> son vrai nom Enrique Sáenz et vient<br />
du Pérou. Il a un visage expressif et gesticule volontiers en<br />
par<strong>la</strong>nt. En tant qu’étudiant déjà, il adorait faire du théâtre.<br />
Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers billets qu’il réussit à obtenir en 1991 à Lima<br />
<strong>pour</strong> un spectacle du clown Dimitri <strong>de</strong>vaient changer sa vie.<br />
Car en voyant Dimitri sur scène jouer <strong>de</strong> tous ses instruments,<br />
il a compris d’un seul coup: oui! je veux être clown! «J’ai donc<br />
accepté l’invitation <strong>de</strong> Dimitri en Suisse et ai pu, avec son<br />
soutien, suivre les cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> «Scuo<strong>la</strong> Teatro Dimitri» à<br />
Verscio. Après avoir fini l’école, j’ai encore affiné mon<br />
personnage doux, poétique et musicien.» Kiko n’est pas un<br />
clown burlesque, il amuse son public avec subtilité: avec <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> musique, du jong<strong>la</strong>ge, <strong>de</strong>s tours <strong>de</strong> prestigidation et <strong>de</strong>s<br />
bulles <strong>de</strong> savon. «Il m’arrive souvent d’improviser, ce qui<br />
conduit parfois à <strong>de</strong>s situations extrêmement drôles!»<br />
Musique, mimique et magie<br />
Quand Dr Kiko entre dans <strong>la</strong> chambre d’hôpital, les yeux<br />
<strong>de</strong>s petits (et plus grands) patients commencent à briller.<br />
Avec sa gran<strong>de</strong> casquette multicolore, son nez <strong>de</strong> clown,<br />
son manteau brodé et son fauteuil rou<strong>la</strong>nt transformé<br />
en miracle musical, il attire immédiatement l’attention.<br />
Et pendant quelques instants, <strong>la</strong> douleur et les soucis<br />
s’envolent. Avec son savant mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> musique, mimique<br />
et poésie, Dr Kiko apporte distraction, p<strong>la</strong>isir et insouciance<br />
à son public qui se compose souvent d’un seul enfant avec<br />
peut-être un frère, une sœur ou un parent. Le cadre étant<br />
intime, il doit faire preuve <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> tact et adapter<br />
son programme aux aptitu<strong>de</strong>s physiques et mentales <strong>de</strong>s<br />
petits patients. — «Bien sûr qu’à l’hôpital je me sens un<br />
faiseur <strong>de</strong> bonheur! Je suis artiste et amuseur. Je distrais les<br />
enfants pendant quelques instants et apporte un peu <strong>de</strong><br />
couleur à leur quotidien. Ceci est du reste<br />
également important <strong>pour</strong> les autres membres<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, car le sort du petit ma<strong>la</strong><strong>de</strong> les<br />
touche et les accable généralement tout<br />
autant. Mon travail <strong>de</strong> clown d’hôpital <strong>pour</strong><br />
<strong>la</strong> fondation d’utilité publique Theodora<br />
m’enrichit au p<strong>la</strong>n personnel et me fait vivre<br />
en tant qu’artiste.»<br />
Un cœur <strong>pour</strong> les enfants<br />
«Mais il y a bien sûr aussi <strong>de</strong>s moments tristes.<br />
Par exemple quand je rends visite en tant que<br />
Dr Kiko à <strong>de</strong>s enfants qui ont une ma<strong>la</strong>die incurable, qui sont <strong>de</strong>s<br />
grands brûlés ou qui ont été traumatisés par <strong>la</strong> guerre du Kosovo. Ayant<br />
été sensibilisé par mon travail en Suisse, j’ai voulu, il y a quelques années,<br />
introduire <strong>de</strong>s clowns d’hôpital à Lima. Ce projet a malheureusement<br />
échoué parce que les mé<strong>de</strong>cins étaient d’avis que les médicaments<br />
sont plus importants que les clowns.» Mais Kiko alias Enrique Sáenz<br />
n’a pas abandonné et a fondé en 2000 avec <strong>de</strong>s enseignants, <strong>de</strong>s<br />
psychologues et <strong>de</strong>s physiothérapeutes «Piel <strong>de</strong> Luna Llena»: le but <strong>de</strong><br />
l’«Association <strong>pour</strong> les enfants <strong>de</strong>s rues au Pérou» est d’une part <strong>de</strong> couvrir<br />
les besoins élémentaires <strong>de</strong>s enfants et d’autre part d’encourager leur<br />
épanouissement personnel. «Nous apprenons aux enfants à lire, à<br />
écrire et à jongler. Ou à surfer. Entre-temps, <strong>de</strong>s jeunes ont commencé<br />
à louer <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nches <strong>de</strong> surf à Cerro Azul (au sud <strong>de</strong> Lima) et ont ainsi<br />
créé leur petite entreprise», raconte Kiko avec p<strong>la</strong>isir. «Nous voulons<br />
donner confiance et espoir aux enfants <strong>de</strong>s rues et leur rendre leur<br />
dignité.» Le plus grand bonheur <strong>pour</strong> Kiko est d’être en bonne santé.<br />
Car ceci est indispensable <strong>pour</strong> qu’il puisse gagner <strong>de</strong> l’argent et veiller<br />
sur sa famille. Justement maintenant qu’il est l’heureux père <strong>de</strong> jumeaux.<br />
Encore un grand petit bonheur!<br />
www.kikoclown.ch, www.theodora.ch
«C’est tout à fait par hasard<br />
que je suis <strong>de</strong>venu fabricant<br />
<strong>de</strong> feux d’artifice.»<br />
«La plus grosse cagnotte<br />
jamais gagnée au loto en Suisse<br />
s’élevait à plus <strong>de</strong> 80 millions<br />
<strong>de</strong> francs et a justement été<br />
gagnée le 11.11.2011.»<br />
Le fabricant <strong>de</strong> feux d’artifices<br />
Toni Bussmann est un homme entreprenant avec <strong>de</strong>s<br />
yeux vifs et un sourire malicieux. Au siège <strong>de</strong> son entreprise<br />
spécialement délimitée <strong>pour</strong> <strong>la</strong> branche pyrotechnique,<br />
il accueille ses visiteurs par une vigoureuse<br />
poignée <strong>de</strong> main. La moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> réunion est<br />
occupée par <strong>de</strong>s volcans <strong>de</strong> toutes les tailles et <strong>de</strong><br />
toutes les sortes. Dès que Toni Bussmann commence<br />
à parler <strong>de</strong> sa passion, les auditeurs sont toute ouïe. Il<br />
doit bien avoir dans les soixante ans, mais quand il<br />
parle, on croirait voir un gamin à qui l’on vient <strong>de</strong> donner<br />
une boîte d’allumettes bengales. «C’est tout à fait par<br />
hasard que je suis <strong>de</strong>venu fabricant <strong>de</strong> feux d’artifice»,<br />
dit-il en riant. Vraiment: après plusieurs formations<br />
continues en tant que chef <strong>de</strong> vente et <strong>de</strong> marketing<br />
chez Johnson & Johnson, Toni Bussmann reprend à <strong>la</strong> fin<br />
<strong>de</strong>s années 70 un poste extra-professionnel <strong>de</strong> directeur<br />
<strong>de</strong> holding <strong>pour</strong> <strong>la</strong> vente <strong>de</strong> feux d’artifice. Grâce à<br />
son excellent sens <strong>de</strong>s affaires, il comprend vite que<br />
le marché <strong>de</strong> ces produits typiquement saisonniers,<br />
qui ne débute guère avant le 1 er août, est différent<br />
d’autres produits.<br />
trafic <strong>de</strong>vant le mur <strong>de</strong> Berlin et les millions <strong>de</strong> spectateurs qui sont certes<br />
assommés par <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s images, mais affluent heureux et satisfaits dans<br />
le centre-ville, sont le <strong>de</strong>rnier coup <strong>de</strong> pouce vers <strong>la</strong> création <strong>de</strong> son entreprise:<br />
trois ans plus tard, <strong>la</strong> société Bugano AG ouvre ses portes. Depuis les premiers<br />
grands feux d’artifice aux chutes du Rhin et ceux <strong>pour</strong> le prince <strong>de</strong> Liechtenstein,<br />
les comman<strong>de</strong>s affluent. En Suisse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Bâle au Paléo Festival <strong>de</strong><br />
Nyon, on s’arrache Toni Bussman et son équipe; à l’étranger, ce sont les<br />
invitations à <strong>de</strong>s concours internationaux en Belgique, en France, en Chine<br />
et aux États-Unis. Son clou pyrotechnique est néanmoins un événement<br />
suisse: le spectacle <strong>de</strong>s quatre Artep<strong>la</strong>ges à <strong>la</strong> fin d’Expo 2002. Le maestro<br />
compare son activité à celle d’un cuisinier qui doit soigneusement harmoniser<br />
les différents p<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> son menu. Mais en fait, comment naissent les images<br />
étince<strong>la</strong>ntes dans le ciel <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit? Les bombes dites sphériques donnent<br />
naissance à <strong>de</strong> gigantesques sphères d’étoiles tandis que les bombes<br />
cylindriques produisent <strong>de</strong> longues gerbes chatoyantes. Et les couleurs? La<br />
couleur argentée est obtenue par l’adjonction <strong>de</strong> limaille <strong>de</strong> titane, <strong>la</strong> couleur<br />
dorée par celle <strong>de</strong> limaille <strong>de</strong> fer et le baryium donne du violet. Pour que le<br />
mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> soufre, <strong>de</strong> poudre noire et d’étoiles <strong>de</strong> diverses tailles explose<br />
comme prévu, Toni Bussmann ajoute du salpêtre. Reste encore à p<strong>la</strong>cer le<br />
détonateur et un élément retardateur. Et <strong>pour</strong> finir, on colle plusieurs couches<br />
<strong>de</strong> papier entre les <strong>de</strong>ux moitiés en p<strong>la</strong>stique <strong>de</strong>s bombes. Tout ce<strong>la</strong> est du<br />
travail manuel qui exige beaucoup <strong>de</strong> temps.<br />
Le faiseur <strong>de</strong> millionnaires<br />
Willy Mesmer, porte-parole <strong>de</strong> <strong>la</strong> loterie alémanique Swisslos, est le pendant<br />
masculin <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne fée qui tire les boules gagnantes du loto. C’est un homme<br />
sympathique, avec <strong>de</strong>s cheveux frisés et <strong>de</strong>s lunettes, qui fournit volontiers <strong>de</strong>s<br />
renseignements. Tout ce<strong>la</strong> le pré<strong>de</strong>stine à sa fonction <strong>de</strong> messager <strong>de</strong> bonnes<br />
nouvelles. En tant que responsable <strong>de</strong>s tirages, il est le premier interlocuteur<br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> remise <strong>de</strong>s gains. Le contact avec les gagnants — <strong>la</strong> tâche <strong>la</strong> plus<br />
agréable <strong>de</strong> son travail — se fait généralement par téléphone, car rares sont<br />
ceux qui se présentent personnellement. Mais Willy Mesmer apprécie beaucoup<br />
lorsque ce<strong>la</strong> se produit, car il est alors témoin <strong>de</strong>s réactions «en direct» et<br />
peut lire les émotions sur les visages. Comment réagissent les gagnants? «La<br />
plupart ont une réaction cool typiquement suisse et sont plutôt réservés»,<br />
déc<strong>la</strong>re Willy Mesmer. Ils se réjouissent bien sûr d’avoir gagné, mais les gros<br />
gains font peur à certains. Beaucoup <strong>de</strong> gens n’osent pas manier tant d’argent.<br />
D’autres sont superstitieux et craignent que tant <strong>de</strong> chance leur porte malheur.<br />
Comment les gagnants dépensent-ils leur argent? Là aussi, les gagnants ont un<br />
comportement bien suisse: <strong>la</strong> plupart investissent d’abord dans un logement,<br />
en <strong>de</strong>uxième position vient <strong>la</strong> prévoyance vieillesse et enfin <strong>de</strong> grands voyages.<br />
avec ses 99 millions d’euros. Selon une autre rumeur,<br />
il se serait p<strong>la</strong>nté contre un arbre avec sa Ferrari toute<br />
neuve, mais Willy Mesmer ne le croit pas. Il se souvient<br />
bien aussi d’un homme qui avait gagné plus <strong>de</strong> 50 millions<br />
d’euros. Le gagnant l’a appelé et lui a fourni toutes les<br />
indications nécessaires avant <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer: «Vous aurez<br />
<strong>de</strong> mes nouvelles dans trois mois. J’ai besoin <strong>de</strong> temps<br />
<strong>pour</strong> réfléchir à ce que je vais faire <strong>de</strong> cet argent.»<br />
Willy Mesmer a rarement rencontré une telle logique.<br />
Ce monsieur a effectivement donné <strong>de</strong> ses nouvelles<br />
au bout <strong>de</strong> trois mois précis, il a ensuite quitté <strong>la</strong><br />
Suisse et continue à lui envoyer <strong>de</strong>s cartes postales <strong>de</strong><br />
pays chauds. Une autre gagnante, âgée <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
80 ans, était au vo<strong>la</strong>nt quand Willy Mesmer vou<strong>la</strong>it lui<br />
annoncer qu’elle avait gagné 4,8 millions <strong>de</strong> francs au<br />
Swiss Loto. Lorsqu’elle l’a rappelé un peu plus tard,<br />
elle était déjà en train d’acheter <strong>de</strong>s meubles <strong>pour</strong><br />
son nouvel appartement. De toute façon, elle ne se<br />
p<strong>la</strong>isait pas dans <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> retraite et du coup,<br />
elle emmenait aussi son ami. «Sa détermination et<br />
son désir <strong>de</strong> liberté m’ont ému», raconte Willy Mesmer.<br />
«Lorsque je vois quelqu’un se réjouir ainsi, je me sens un<br />
peu faiseur <strong>de</strong> bonheur.» La biographie du premier<br />
millionnaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> loterie suisse, Werner Bruni, porte le<br />
titre: «Lottokönig — Einmal Millionär und zurück»<br />
(Roi du loto — Millionnaire aller-retour). En 1979, <strong>la</strong><br />
chance avait souri au mo<strong>de</strong>ste instal<strong>la</strong>teur sanitaire,<br />
mais six ans plus tard, c’était déjà <strong>la</strong> faillite. Willy<br />
Mesmer est toujours en contact avec lui et nous<br />
confie en souriant: «Au moins, il a le droit <strong>de</strong> jouer<br />
au loto gratuitement jusqu’à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> sa vie!»<br />
La somme <strong>de</strong> petits p<strong>la</strong>isirs<br />
Selon une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Nottingham (Royaume-Uni) sur <strong>la</strong> satisfaction<br />
<strong>de</strong>s gagnants à <strong>la</strong> loterie — selon Willy Mesmer assez comparable à <strong>la</strong> situation<br />
suisse — c’est en premier lieu <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> nombreux petits p<strong>la</strong>isirs qui fait le<br />
bonheur à long terme <strong>de</strong>s gagnants au Swiss Loto et à Euro Millions, comme<br />
par exemple <strong>de</strong>s voyages avec l’être aimé dans <strong>de</strong>s lieux paradisiaques ou <strong>de</strong>s<br />
dîners dans <strong>de</strong>s restaurants <strong>de</strong> choix que l’on ne <strong>pour</strong>rait normalement pas se<br />
permettre. Selon l’enquête, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s gagnants apprécient essentiellement<br />
<strong>la</strong> sécurité financière et l’indépendance que leur assure le gros lot.<br />
Feu et f<strong>la</strong>mme<br />
Fasciné par ce secteur, il refait une formation professionnelle<br />
et <strong>de</strong>vient pyrotechnicien. Il se rend maintes<br />
fois à Naples, à l’époque le bastion <strong>de</strong>s feux d’artifice,<br />
visite <strong>de</strong>s usines, apprend à mé<strong>la</strong>nger <strong>la</strong> poudre et<br />
participe aux premiers grands spectacles dans le sud<br />
<strong>de</strong> l’Italie. Lorsqu’André Heller, qu’il admire beaucoup,<br />
met en scène en 1984 un spectacle <strong>de</strong> feu <strong>de</strong>vant le<br />
Reichstag <strong>de</strong> Berlin avec nuage sonore et musique<br />
composée tout spécialement <strong>pour</strong> l’événement, il est<br />
définitivement tout feu tout f<strong>la</strong>mme. La paralysie du<br />
Joie <strong>de</strong> vivre<br />
Pour que les bombes d’un grand feu d’artifice n’explosent pas dans le ciel <strong>de</strong><br />
manière désordonnée, elles sont commandées par ordinateur — par liaison radio<br />
ou par câble — <strong>pour</strong> exploser à <strong>de</strong>s intervalles précis en accord avec <strong>la</strong> musique.<br />
Lorsqu’il a fini son travail, que <strong>la</strong> tension se relâche et qu’il observe les visages<br />
stupéfaits <strong>de</strong>s spectateurs, c’est le moment <strong>de</strong> bonheur <strong>de</strong> Toni Bussmann. «La<br />
dynamique c<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> splen<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s étincelles émeut les spectateurs et procure<br />
une sensation <strong>de</strong> satisfaction. Un feu d’artifice exprime <strong>la</strong> joie <strong>de</strong> vivre!», conclut-il<br />
en se levant <strong>pour</strong> aller voir ce que donnent les fusées qu’un ouvrier teste sur le<br />
champ voisin. Car dans le domaine <strong>de</strong>s feux d’artifice, <strong>la</strong> sécurité est prioritaire.<br />
Des cartes postales <strong>de</strong> pays chauds<br />
«La plus grosse cagnotte jamais gagnée au loto en Suisse s’élevait à plus <strong>de</strong><br />
80 millions <strong>de</strong> francs et a justement été gagnée le 11.11.2011», dit Willy Mesmer<br />
d’un air amusé. Cet énorme gain a été dépassé en 2005 par Euro Millions:<br />
un Portugais qui habitait à Sierre a gagné le gros lot et serait rentré au pays<br />
www.swisslos.ch<br />
www.bugano.com
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 25<br />
«Le bonheur, c’est quand je cueille quelques<br />
pommes lors <strong>de</strong> ma promena<strong>de</strong> matinale, que je les mets<br />
dans le presse-fruits et en bois le jus. Ou quand je mange<br />
dans le jardin à une gran<strong>de</strong> table avec mes amis et<br />
ma famille, dans un bon climat!»<br />
(Enzo Enea)<br />
Le collectionneur d’arbres<br />
Photo: Martin Rütschi<br />
Dans le temps et aujourd’hui<br />
Dès que l’on pénètre dans le royaume d’Enzo Enea à Jona, on se sent un peu comme Alice au pays<br />
<strong>de</strong>s merveilles ou comme si on avait ouvert une porte enchantée. Tout semble avoir <strong>de</strong>s proportions<br />
différentes <strong>de</strong> ce que l’on connaît. L’étang dans lequel se reflètent les nuages, <strong>la</strong> pelouse, les arbres<br />
au loin... Même le secrétariat du cabinet d’architecture Enea, qui abrite une exposition <strong>de</strong> meubles<br />
<strong>de</strong> jardin choisis, frappe par ses hauts p<strong>la</strong>fonds et ses immenses baies vitrées. Enzo Enea n’est pas<br />
encore là. C’est un homme passionné, très occupé, avec <strong>de</strong>s yeux étince<strong>la</strong>nts et un esprit vif. «Avoir<br />
un jardin ou un parc, c’est comme une bibliothèque», dit-il en arrivant. «Naturellement, les surfaces<br />
Les aristocrates aimaient sont plus restreintes que dans le temps, mais tout comme avant rien n’est plus dé<strong>la</strong>ssant que <strong>de</strong><br />
déjà flâner dans leurs jardins. flâner dans un parc par une belle journée et <strong>de</strong> se débarrasser <strong>pour</strong> un instant <strong>de</strong> tous les tracas.<br />
Un lieu où <strong>de</strong>s affaires Éteindre le téléphone et <strong>la</strong>isser vaquer ses pensées: un véritable luxe.»<br />
amoureuses ont trouvé leur<br />
Plus que <strong>de</strong>s arbres, plus que <strong>de</strong> l’eau<br />
épanouissement et <strong>de</strong>s poètes<br />
Enzo Enea qualifie les espaces extérieurs d’«espaces étendus». «Ma tâche d’architecte paysagiste<br />
l’inspiration, où <strong>de</strong>s amitiés<br />
est <strong>de</strong> créer <strong>pour</strong> les gens qui vivent là un bon microclimat avec un air pur et <strong>de</strong>s températures<br />
se sont nouées et <strong>de</strong>s<br />
agréables. Car les arbres ne sont pas seulement beaux, ils sont aussi utiles. Ils permettent même<br />
affaires conclues. À notre<br />
d’influencer le climat. Certains arbres aspirent par exemple l’eau du sol et ren<strong>de</strong>nt l’humidité par<br />
époque fébrile, peut-être<br />
leurs feuilles. Ils sont en outre d’exceptionnels fournisseurs d’oxygène et d’ombre. En aménageant<br />
<strong>de</strong>vrions-nous plus souvent les espaces extérieurs, mon équipe et moi-même créons toujours une plus-value ou, plus<br />
ralentir et flâner dans un exactement, une qualité <strong>de</strong> vie <strong>pour</strong> les habitants», explique Enzo Enea. Et fournit immédiatement un<br />
parc <strong>pour</strong> nous ressourcer? exemple par<strong>la</strong>nt: «En été, n’est-il pas plus agréable <strong>de</strong> dîner à l’ombre d’un p<strong>la</strong>tane que sous un<br />
Enzo Enea, l’un <strong>de</strong>s plus parasol?» L’eau joue également un rôle important dans l’aménagement du paysage. Un étang ne<br />
célèbres architectes reflète pas seulement le ciel et <strong>la</strong> nature environnante, mais sert également aux hommes et aux<br />
paysagistes <strong>de</strong> Suisse,<br />
animaux <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> détente et d’espace <strong>de</strong> vie.<br />
approuverait immédiatement.<br />
Un jeu avec les proportions, les formes et les couleurs<br />
Pour réussir l’aménagement d’un jardin, il est essentiel <strong>de</strong> tenir compte du lieu où il se trouve. Car<br />
c’est le lieu qui définit quelles p<strong>la</strong>ntes y trouveront leur cadre naturel et pousseront bien compte tenu<br />
du climat. Par ailleurs, le lieu a une influence sur le style du jardin, car celui-ci doit s’accor<strong>de</strong>r à <strong>la</strong><br />
maison et aux environs. Mais Enzo Enea ne serait pas Enzo Enea s’il ne vou<strong>la</strong>it<br />
pas aussi savoir quelle histoire a ce lieu et comment les habitants vivent.<br />
L’architecte paysagiste passionné, dont le regard est infaillible <strong>pour</strong> marier les<br />
espaces extérieurs et intérieurs, veut d’abord «lire» le lieu et les habitants. Ce<br />
n’est qu’ensuite qu’il commence à intégrer et à interpréter, et non pas à<br />
décorer comme bien <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> son métier. Enzo Enea se considère<br />
en premier lieu comme un prestataire <strong>de</strong> services, et non pas comme un<br />
artiste qui vise son épanouissement personnel. «Il s’agit d’exploiter au mieux<br />
<strong>la</strong> surface disponible et <strong>de</strong> créer une bonne qualité <strong>de</strong> vie», déc<strong>la</strong>re-t-il<br />
résolument. «L’aménagement d’un site est un jeu avec les proportions, les<br />
formes, les matériaux et les textures. Tout doit s’associer harmonieusement<br />
tout en conservant un certain antagonisme. Ce<strong>la</strong> commence par les gros<br />
éléments comme les arbres, les murs ou les rochers et se <strong>pour</strong>suit jusque dans<br />
<strong>la</strong> forme et <strong>la</strong> couleur <strong>de</strong>s feuilles et <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong>s haies, <strong>de</strong>s espaliers et <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ntes. Et les axes <strong>de</strong> vision jouent un rôle déterminant, car ils attirent le<br />
regard sur les éléments marquants du paysage.»<br />
Chercheur, scientifique et alchimiste<br />
Chaque nouveau mandat commence par <strong>de</strong>s recherches: concernant le lieu,<br />
mais aussi par <strong>de</strong>s investigations d’ordre historique et psychologique. «Quelquefois,<br />
malgré une p<strong>la</strong>nification soigneuse, mon travail est un tâtonnement»,<br />
dit-il d’un air rêveur. Par exemple lorsqu’il doit aménager un jardin <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes<br />
aromatiques <strong>pour</strong> un grand cuisinier et satisfaire à <strong>de</strong>s désirs extraordinaires.<br />
Alors, il essaie infatigablement <strong>de</strong> trouver le meilleur endroit <strong>pour</strong> p<strong>la</strong>nter<br />
une espèce précise <strong>de</strong> tomate ou <strong>de</strong> piment ou <strong>pour</strong> faire pousser <strong>de</strong>s<br />
ananas, c’est-à-dire définir où le soleil est le plus favorable. «C’est une affaire<br />
très compliquée. Et puis, il y a les o<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes, elles sont également<br />
importantes. Dans mon métier d’architecte paysagiste, je suis parfois<br />
chercheur, scientifique et alchimiste!», dit-il en riant.<br />
Hommage à l’arbre<br />
Enzo Enea est connu dans le mon<strong>de</strong> entier <strong>pour</strong> son style incomparable et son<br />
sens <strong>de</strong>s lignes c<strong>la</strong>ires, mais il y a chez lui d’autres choses à découvrir: par<br />
exemple, sa passion <strong>pour</strong> les arbres autochtones. Il est même allé jusqu’à<br />
créer un «musée <strong>de</strong> l’arbre». Inauguré en 2010, le musée <strong>de</strong> l’entreprise<br />
Enea couvre 7,5 hectares et comporte plus <strong>de</strong> 50 espèces différentes, généralement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Les plus vieux ont plus <strong>de</strong> cent ans. Sa collection se veut<br />
être un hommage à l’arbre en tant qu’élément<br />
structurant l’espace et en tant que fournisseur vital<br />
d’oxygène. À son initiative, nous faisons un tour dans<br />
le parc. Le gravier crisse sous les pas et, entre les<br />
géants verts, se dressent <strong>de</strong>s murailles d’apparence<br />
archaïque. Lorsque le visiteur déambule entre les<br />
pans <strong>de</strong> murs, les arbres s’offrent à son regard sous<br />
<strong>de</strong>s angles toujours nouveaux. «Je suis sans doute le<br />
seul homme à se donner tant <strong>de</strong> mal <strong>pour</strong> déterrer<br />
<strong>de</strong>s arbres, les rep<strong>la</strong>nter ici et les tailler!», dit-il<br />
ironiquement.<br />
Un parc réussi<br />
«Un parc réussi est un lieu où les enfants et les personnes<br />
âgées passent leur temps ensemble. Où ils<br />
peuvent voir et sentir comme les arbres sont beaux,<br />
variés et utiles.» La Suisse aurait tant <strong>de</strong> capacité<br />
<strong>pour</strong> aménager <strong>de</strong> beaux parcs publics dans les villes.<br />
Ceci est synonyme <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie <strong>pour</strong> tout le<br />
mon<strong>de</strong>! «Nous sommes un pays riche, mais avez-vous<br />
déjà vu les parcs <strong>de</strong> Barcelone? L’économie s’est<br />
peut-être momentanément écroulée, mais les habitants<br />
ont <strong>de</strong> magnifiques parcs où se promener.» Une<br />
<strong>de</strong>rnière question: Pourquoi y a-t-il si peu d’allées<br />
d’arbres en Suisse? «Ceci est dû à l’histoire: les<br />
grands monarques européens ont tout simplement<br />
eu trop peu d’influence en Suisse.» Et <strong>de</strong> nouveau, <strong>la</strong><br />
passion envahit le Suisse aux racines italiennes, et<br />
avec les allées royales se referme <strong>la</strong> boucle avec<br />
les aristocrates.
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 27<br />
Le long <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> niveau culinaires<br />
Sur les hauteurs jurassiennes, les rösti, <strong>la</strong> fondue et les meringues ont une saveur tout simplement<br />
divine. Après une longue montée dans le paysage pittoresque, le p<strong>la</strong>isir est d’autant plus grand<br />
d’être bien accueilli dans l’une <strong>de</strong>s «métairies». Ainsi sont dénommées les auberges d’alpage tenues<br />
généralement par <strong>de</strong>s paysans, encore exploitants ou non, qui se consacrent avec fierté et amour<br />
à leur rôle d’aubergiste. Casanova a dîné dans <strong>la</strong> métairie «La Cuisinière» dans le Parc régional<br />
Chasseral et dans <strong>la</strong> métairie «Les Gümmenen» à <strong>la</strong> Vue-<strong>de</strong>s-Alpes.<br />
Métairie La Cuisinère à Cortébert<br />
Après une montée d’une heure et <strong>de</strong>mie dans <strong>la</strong> forêt sur<br />
l’ancienne route <strong>de</strong> Cortébert surgit soudain une maison<br />
typiquement jurassienne à côté d’une ferme: <strong>la</strong> métairie La<br />
Cuisinière. À <strong>la</strong> campagne, <strong>la</strong> cordialité a manifestement une<br />
autre valeur. Ou alors c’est quelque chose qui se manifeste tout<br />
naturellement dans <strong>la</strong> vieille salle aux tables couvertes <strong>de</strong> nappes<br />
rouges. L’aubergiste, André Bürgi, nous raconte comment lui et<br />
sa femme Marilyne ont repris l’auberge il y a 28 ans. Ses yeux<br />
brillent. Depuis, le duo bien accordé se consacre quotidiennement<br />
à <strong>la</strong> cuisine traditionnelle et au bien-être <strong>de</strong>s clients. Les produits<br />
sont soigneusement choisis: <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>, le fromage et les légumes<br />
viennent presque exclusivement <strong>de</strong>s fermes environnantes ou<br />
du marché et séduisent par leur saveur incomparable. André<br />
Bürgi, un ancien horloger et mécanicien, adore <strong>la</strong> région, les<br />
hauteurs jurassiennes, l’air pur. «Pendant les mois d’hiver, les<br />
clients se font malheureusement assez rares, car il n’y a pas <strong>de</strong><br />
téléski à proximité. Par contre, pendant un beau week-end<br />
d’été, nous avons jusqu’à 100 clients.» Ceux-ci se reposent sur <strong>la</strong><br />
vaste terrasse pendant que près <strong>de</strong> 120 bœufs paissent <strong>de</strong>rrière eux.<br />
Sinon, le merveilleux paysage dans le Parc régional Chasseral invite<br />
à <strong>la</strong> promena<strong>de</strong>, à <strong>la</strong> ba<strong>la</strong><strong>de</strong> ou au VTT.<br />
«Nos clients viennent essentiellement <strong>de</strong> Neuchâtel, <strong>de</strong> Bienne et du<br />
See<strong>la</strong>nd, mais en fait <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> Suisse et même <strong>de</strong> l’étranger. Nous<br />
avons fréquemment <strong>de</strong>s visiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrique <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>t Camille<br />
Bloch à Courte<strong>la</strong>ry qui viennent dîner chez nous», dit André Bürgi.<br />
Qui a goûté aux rösti croustil<strong>la</strong>nts avec du jambon chaud à l’os ou à<br />
l’assiette apéro soigneusement arrangée du couple Bürgi, comprend<br />
<strong>pour</strong>quoi <strong>la</strong> cuisine campagnar<strong>de</strong> a tant d’a<strong>de</strong>ptes: <strong>la</strong> profon<strong>de</strong> saveur<br />
n’est pas comparable à <strong>la</strong> nourriture quotidienne du supermarché. Le<br />
couple aubergiste fait encore <strong>la</strong> cuisine avec <strong>de</strong> vieilles recettes dont<br />
certaines viennent même <strong>de</strong>s grands-parents. Le père <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisinière,<br />
une femme menue et sympathique, était déjà cuisinier. «Il m’a appris<br />
beaucoup <strong>de</strong> choses», dit l’ancienne employée <strong>de</strong> bureau avec un<br />
grand sourire. Et le patron raconte fièrement comment un boucher<br />
professionnel lui a appris le métier il y a quinze ans et que, maintenant,<br />
lors <strong>de</strong>s «bouchoya<strong>de</strong>s» annuelles, il met lui-même <strong>la</strong> main à <strong>la</strong> pâte.<br />
Il fume même les saucisses lui-même. — On <strong>pour</strong>rait presque dire<br />
que ça se sent. Les spécialités campagnar<strong>de</strong>s ne sont pas le seul<br />
atout, l’auberge profite bien sûr aussi <strong>de</strong>s environs et <strong>de</strong> l’atmosphère,<br />
pense André Bürgi. La nourriture, les hauteurs jurassiennes, l’air pur<br />
et une bonne clientèle, c’est <strong>pour</strong> lui le bonheur. Et en joignant le<br />
geste à <strong>la</strong> parole, il déc<strong>la</strong>re: «Ici, c’est le bonheur!»<br />
Aux week-ends <strong>de</strong> fin janvier à début avril, les gourmets opteront<br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> bouchoya<strong>de</strong> ou <strong>la</strong> choucroute. Et ceux qui aiment manger en<br />
musique ne manqueront pas <strong>la</strong> fête champêtre en plein air à <strong>la</strong> mi-juin.<br />
Infos sous: www.<strong>la</strong>cuisiniere.ch<br />
Métairie Les Gümmenen à La Vue <strong>de</strong>s Alpes<br />
«Deux cafés maison!», <strong>la</strong>nce l’aubergiste dans <strong>la</strong> cuisine. Les clients<br />
qui entrent dans <strong>la</strong> salle sont cordialement accueillis par le couple<br />
aubergiste, Loredana et Hubert Germann-Viscardi. En un tournemain,<br />
les citadins affamés se retrouvent attablés <strong>de</strong>vant une énorme<br />
«Meringue Les Gümmenen» avec beaucoup <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> vanille et <strong>de</strong><br />
crème Chantilly — le <strong>de</strong>ssert <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison. La salle du restaurant est<br />
basse, petite et rustique, mais très conviviale. Sur les tables, <strong>de</strong>s<br />
bougies à <strong>la</strong> f<strong>la</strong>mme dansante sont p<strong>la</strong>cées dans <strong>de</strong>s bougeoirs en<br />
bois sculpté. Dans <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> cuisine, Ange<strong>la</strong>-Maria, <strong>la</strong> fille<br />
du couple, est en train <strong>de</strong> fêter ses 9 ans avec ses amis. Au milieu <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> table se trouvent <strong>de</strong>ux récipients pleins <strong>de</strong> choco<strong>la</strong>t chaud, une<br />
gran<strong>de</strong> coupe <strong>de</strong> fruits en morceaux et une meringue géante faisant<br />
office <strong>de</strong> gâteau d’anniversaire. Mmm, que c’est bon! Le bonheur <strong>de</strong>s<br />
enfants à <strong>la</strong> vue <strong>de</strong> ces gourmandises se lit sur leurs visages. Les<br />
agriculteurs qui cultivent 140 hectares tiennent l’auberge <strong>de</strong>puis le<br />
1 er mai 2008 et y mettent tout leur cœur. L’hospitalité est ce qui<br />
compte <strong>pour</strong> eux. «Nous avons immédiatement remp<strong>la</strong>cé les bancs<br />
par <strong>de</strong>s chaises confortables», commence à raconter l’aubergiste.<br />
«En temps normal, ma femme et moi servons entre 30 et 40 personnes,<br />
sauf au brunch traditionnel du 1 er août où nous avons souvent jusqu’à<br />
240 couverts.»<br />
«La plupart <strong>de</strong> nos clients sont <strong>de</strong>s Suisses alémaniques, <strong>de</strong>s Tessinois<br />
ou même <strong>de</strong>s Italiens. Parfois, <strong>de</strong>s hommes d’affaires <strong>de</strong>s fabriques<br />
horlogères <strong>de</strong>s environs viennent ici <strong>pour</strong> faire goûter <strong>la</strong> cuisine<br />
suisse à leurs clients étrangers», ajoute l’aubergiste avec fierté.<br />
Effectivement, sur <strong>la</strong> carte figurent <strong>de</strong>s<br />
spécialités <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> Suisse dont une<br />
«Fondue Les Gümmenen», <strong>de</strong>s rösti avec<br />
<strong>de</strong>s saucisses st-galloises, un risotto aux<br />
bolets et une polenta rouge tessinoise<br />
qu’Hubert Germann-Viscardi fait mijoter<br />
pendant <strong>de</strong>ux heures dans une marmite en<br />
cuivre avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> servir avec du <strong>la</strong>pin. Il y aussi<br />
<strong>de</strong>s mets plus légers comme <strong>la</strong> «p<strong>la</strong>nchette<br />
<strong>de</strong>s trois cultures» et <strong>la</strong> tarte f<strong>la</strong>mbée alsacienne.<br />
À Pâques, les clients ont droit au<br />
cabri <strong>de</strong> <strong>la</strong> région et en automne à du gibier.<br />
«Il arrive parfois que Loredana prenne sa guitare et chante <strong>pour</strong><br />
les clients», dit l’aubergiste d’un air réjoui. La pétu<strong>la</strong>nte Tessinoise<br />
est non seulement une bonne hôtesse, mais aussi très sociable.<br />
Et si les promeneurs, vététistes, skieurs <strong>de</strong> fond ou randonneurs<br />
à raquettes n’en peuvent plus après avoir mangé chez les<br />
Germann-Viscardi, ils n’ont plus qu’à se <strong>la</strong>isser tomber dans<br />
un lit douillet dans <strong>la</strong> paille odorante ou dans une chambre<br />
Bed & Breakfast.<br />
Le bonheur d’Hubert Germann-Viscardi, c’est l’auberge campagnar<strong>de</strong><br />
et l’élevage naturel <strong>de</strong>s vaches, <strong>de</strong>s chèvres et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>pins.<br />
Il est convaincu qu’on a toujours du succès si on y met toute son<br />
âme. Il ressent également comme un bonheur <strong>de</strong> vivre en Suisse<br />
avec sa femme et ses enfants. «Le bonheur, c’est apprécier ce<br />
qu’on a et être en bonne santé. Mais c’est aussi un bon repas<br />
avec un verre <strong>de</strong> vin!», ajoute-t-il en p<strong>la</strong>isantant. Loredana<br />
Germann-Viscardi est heureuse quand l’ambiance est bonne, tant<br />
dans sa vie privée que dans <strong>la</strong> salle du restaurant. — Le bonheur<br />
est un miroir, dit-elle. Quand elle est contente et souriante, ce<strong>la</strong><br />
lui revient sous forme d’un remerciement <strong>de</strong> ses clients.<br />
«Du bonheur à emporter»: à l’entrée <strong>de</strong> <strong>la</strong> métairie s’étalent<br />
tout un choix <strong>de</strong> confitures et <strong>de</strong> meringues maison, <strong>de</strong>s nouilles<br />
au safran et <strong>de</strong>s flûtes <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille Robert <strong>de</strong> Brot-Pambloz,<br />
l’un <strong>de</strong>s fournisseurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> métairie.<br />
Infos sous: www.lesguemmenen.ch
28 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 29<br />
Le bonheur au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s frontières<br />
Interview avec Werner et Marie-Anne Kurmann<br />
Vivre sur 10 m 2 et être heureux au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s as déjà fait l’expérience, toi», dit-il en regardant sa femme,<br />
frontières. Depuis leur voyage <strong>de</strong> noces d’une durée «raconte un peu!»<br />
d’un an en In<strong>de</strong> en 1977, Werner et Marie-Anne Marie-Anne Kurmann: (avec un visage rayonnant) Je trouve<br />
Kurmann font régulièrement <strong>de</strong>s voyages <strong>de</strong><br />
ça merveilleux d’avoir du temps: par exemple <strong>pour</strong> mes<br />
plusieurs semaines ou mois dans leur bus Volkswagen<br />
petits-enfants!<br />
aménagé. En tant qu’architecte, Werner Kurmann<br />
Qu’est-ce qui vous p<strong>la</strong>ît le plus quand vous voyagez?<br />
est spécialiste <strong>de</strong> l’optimisation <strong>de</strong>s espaces.<br />
M.-A. K.: La curiosité. S’étonner en découvrant tous les jours<br />
Heureusement, les <strong>de</strong>ux globetrotters se contentent<br />
<strong>de</strong> peu <strong>de</strong> confort, ont un rythme <strong>de</strong> vie quelque chose <strong>de</strong> nouveau.<br />
analogue et veulent voyager sans se faire remarquer. W. K.: (avec hésitation) C’est difficile à dire. La liberté. Choisir<br />
Ce<strong>la</strong> veut dire que leur véhicule doit pouvoir se d’aller à divers endroits en «portions digestes». Avoir un horizon<br />
ranger sur une case <strong>de</strong> stationnement. <strong>de</strong> 12 mois, comme <strong>pour</strong> notre voyage en In<strong>de</strong>, ce<strong>la</strong> donne une<br />
impression <strong>de</strong> liberté. Voyager <strong>de</strong>vient une activité quotidienne...<br />
M.-A. K.: On n’est pas sous pression, on ne doit pas se dépêcher.<br />
Herr Kurmann, que ressentez-vous à l’idée d’être bientôt à Quand on voyage en bus, on avance lentement et on pénétre<br />
<strong>la</strong> retraite?<br />
donc lentement aussi dans le nouvel univers.<br />
Werner Kurmann: (après une longue hésitation) Ce<strong>la</strong> sera sûrement W. K.: Puis quand nous avons eu <strong>de</strong>s enfants, le rythme a changé:<br />
une césure après 45 ans <strong>de</strong> vie professionnelle. Dans notre société, trois semaines <strong>de</strong> vacances par an. Nous avons surtout voyagé<br />
je me sens obligé <strong>de</strong> gagner l’argent <strong>pour</strong> faire vivre ma famille. en Europe, beaucoup en France et en Italie, une fois en Suè<strong>de</strong>.<br />
Donc, cette responsabilité, cette pression fera bientôt partie du M.-A. K.: Oui, mais avec les enfants ce n’était plus aussi simple.<br />
passé. En fait, j’ai eu beaucoup <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> trouver encore à Ils sont souvent tombés ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s en voyage. Tout seuls, c’était<br />
60 ans un emploi si chouette où le sa<strong>la</strong>ire, les responsabilités et plus facile.<br />
les compétences sont si bien réunies (Remarque <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction: D’où vous vient votre passion <strong>de</strong>s voyages?<br />
chef <strong>de</strong> projet représentant <strong>de</strong>s maîtres d’ouvrage auprès <strong>de</strong> W. K.: J’ai travaillé à Paris pendant 3 ans. Ce qui était bien, c’était<br />
l’Office fédéral <strong>de</strong>s constructions et <strong>de</strong> <strong>la</strong> logistique). Avec les d’aller au travail en métro, donc d’être intégré à <strong>la</strong> vie quotidienne<br />
trajets, ce sont 60 heures par semaine que j’aurai en plus à ma <strong>de</strong>s gens et <strong>de</strong> vivre au même rythme. Ensuite j’ai travaillé <strong>pour</strong><br />
disposition. Je suis en bonne santé, curieux et confiant. — «Tu Caritas et <strong>la</strong> Croix-Rouge suisse et aidé à <strong>la</strong> reconstruction dans<br />
divers pays: <strong>de</strong> 1999 à 2000, j’étais au Kosovo, <strong>de</strong> 2004 à 2005 en Iran<br />
et <strong>de</strong> 2006 à 2007 à Sumatra. Là aussi, je faisais partie du quotidien,<br />
avec mes collègues, j’ai aidé les habitants à reconstruire leurs maisons<br />
ou à en construire <strong>de</strong> nouvelles après <strong>la</strong> guerre, le tremblement <strong>de</strong> terre<br />
et le tsunami. J’avais en quelque sorte un «alibi» <strong>pour</strong> entrer dans les<br />
maisons <strong>de</strong>s habitants. Avec d’autres, j’ai créé quelque chose. C’est un<br />
p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> satisfaire les besoins vitaux <strong>de</strong>s gens. Il y a toujours plusieurs<br />
aspects dans le voyage: lors du voyage en In<strong>de</strong>, par exemple, j’ai mieux<br />
fait connaissance <strong>de</strong> ma femme. Le bonheur sans frontières ou au-<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong>s frontières est le privilège <strong>de</strong> pouvoir tout simplement faire ce<strong>la</strong>.<br />
Beaucoup n’ont pas le courage, <strong>la</strong> volonté ou les moyens.<br />
Avez-vous aussi vécu <strong>de</strong>s situations dangereuses?<br />
M.-A. K.: En fait, on oublie <strong>la</strong> peur quand on est dans le pays. Mais il<br />
faut dire qu’en Afghanistan, nous n’étions pas toujours à l’aise. Dans<br />
les années 70, il n’y avait pas <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> communication comme<br />
les téléphones portables et les e-mails. C’était parfois dur <strong>pour</strong> les<br />
autres <strong>de</strong> ne pas avoir <strong>de</strong> nos nouvelles.<br />
W. K.: Oui, <strong>la</strong> peur fait parfois partie du voyage. Pendant mon travail<br />
aussi, il y avait <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> violence avec meurtres ou tentatives <strong>de</strong><br />
meurtre, et puis les terrains minés au Kosovo... L’ambiance était parfois<br />
oppressante. Mais l’aspect déterminant, c’est si <strong>la</strong> peur vous bloque ou<br />
vous fait avancer. De plus, il est beaucoup plus facile <strong>de</strong> combattre <strong>la</strong><br />
peur d’une chose concrète que <strong>la</strong> peur <strong>de</strong> l’inconnu, <strong>la</strong> peur <strong>de</strong> <strong>la</strong> peur si<br />
l’on peut dire. Mais les mauvaises expériences font aussi partie du voyage.<br />
Tout comme <strong>la</strong> tristesse dans <strong>la</strong> vie quotidienne. Tout est en bloc. C’est<br />
ce qui fait <strong>la</strong> variété!<br />
Quels sont vos souvenirs les plus frappants?<br />
M.-A. K.: Pour moi, ce sont les jours passés dans le Lorestan (province<br />
iranienne près d’Ispahan, vers <strong>la</strong> frontière <strong>de</strong> l’Irak) où nous avons<br />
rencontré <strong>de</strong>s noma<strong>de</strong>s. Ils faisaient paître leurs moutons jusqu’à<br />
3 000 mètres d’altitu<strong>de</strong>. Les femmes portaient leurs enfants<br />
sur le dos dans <strong>de</strong> simples cadres en bois. Le soir, ils<br />
montaient leurs immenses tentes et tout le mon<strong>de</strong><br />
s’asseyait et dormait <strong>de</strong>ssous: les femmes, les enfants, les<br />
hommes et nous. Pendant <strong>la</strong> journée, les femmes fi<strong>la</strong>ient<br />
<strong>la</strong> <strong>la</strong>ine <strong>pour</strong> faire leurs habits et <strong>de</strong>s tapis.<br />
W. K.: Pour moi, c’est un bonheur d’avoir pu faire ces voyages<br />
avec ma femme. Nous allons bien ensemble; nous nous<br />
contentons <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> confort, avons les mêmes goûts <strong>pour</strong><br />
ce qui est <strong>de</strong> manger et dormir, nous aimons les randonnées<br />
et voulons découvrir le même genre <strong>de</strong> choses. La culture<br />
nous intéresse tous les <strong>de</strong>ux. — On peut compter sur elle <strong>pour</strong><br />
faire les choses les plus folles. Voyager est un travail d’équipe:<br />
en cas <strong>de</strong> difficultés, on doit pouvoir compter l’un sur l’autre!<br />
Quel est l’avantage <strong>de</strong> voyager dans un petit bus?<br />
W. K.: Quand on n’a pas besoin <strong>de</strong> grand chose, on est<br />
content. Ce qui est pratique avec un bus, c’est que les besoins<br />
fondamentaux, c’est-à-dire se dép<strong>la</strong>cer, manger et dormir,<br />
sont réglés et qu’on peut consacrer toute son énergie à <strong>la</strong><br />
découverte. En plus, le bus sert maintenant aussi à nos<br />
enfants et petits-enfants.<br />
M.-A. K.: Je n’ai pas besoin <strong>de</strong> grand chose, si ce n’est un<br />
bon lit, <strong>de</strong>s livres et <strong>de</strong> quoi écrire, surtout par mauvais<br />
temps. C’est agréable aussi d’avoir un lieu où se réfugier<br />
quand toutes les impressions, même belles, se bousculent<br />
un peu.<br />
Où vous mènera votre prochain voyage?<br />
W. K.: Dans le sud <strong>de</strong> l’Italie, en Grèce ou en France, peut-être<br />
aussi en Belgique, en Angleterre et en Écosse. Et on fera<br />
d’autres projets quand le temps sera venu!
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 31<br />
«Nous avons eu <strong>de</strong> <strong>la</strong> chance dans <strong>la</strong> malchance.»<br />
Hubert Basler, 51 ans, responsable magasinier<br />
chez <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong>, Dättwil<br />
«Rétrospectivement, je dois<br />
dire qu’on oublie vite qu’on a<br />
eu une <strong>de</strong>uxième chance.»<br />
Quelquefois, <strong>la</strong> chance et <strong>la</strong> malchance se touchent presque.<br />
Pour Hubert Basler, il n’y avait même pas 24 heures entre<br />
les <strong>de</strong>ux. Le samedi, c’était son mariage, une superbe fête<br />
avec <strong>la</strong> famille et beaucoup d’amis. Le dimanche, un vol<br />
panoramique au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s Alpes, ca<strong>de</strong>au <strong>de</strong> mariage <strong>de</strong> sa<br />
femme. Décol<strong>la</strong>ge à 17 heures <strong>de</strong> l’aérodrome <strong>de</strong> Birrfeld.<br />
Dans un petit avion, un Tobago à aile basse. Il était assis<br />
<strong>de</strong>vant avec le pilote. Derrière se trouvaient sa femme et son<br />
beau-frère. C’était le début d’une chaîne <strong>de</strong> circonstances<br />
malheureuses.<br />
Un dimanche soir <strong>de</strong> juin 1988, le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> son mariage:<br />
il fait beau, tout le mon<strong>de</strong> est <strong>de</strong> bonne humeur. Le vent dans<br />
le dos n’est pas idéal, mais ce n’est pas une raison suffisante<br />
<strong>pour</strong> changer d’avis. Au démarrage, l’avion commence déjà à<br />
pencher à gauche. Mais il n’est plus possible <strong>de</strong> faire machine<br />
arrière. La piste ne permet pas <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>mi-tour. Au décol<strong>la</strong>ge,<br />
l’aile gauche touche presque le sol. Un signal d’a<strong>la</strong>rme sonne<br />
sans interruption. Le pilote force l’alimentation en carburant<br />
<strong>pour</strong> augmenter <strong>la</strong> puissance. Juste <strong>de</strong>vant nous, les lignes<br />
haute tension. On passe juste au-<strong>de</strong>ssus. Mais l’avion n’est<br />
pas manœuvrable, il est trop lent, il n’arrive pas à monter.<br />
Hubert Basler a documenté le déroulement <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt<br />
dans un c<strong>la</strong>sseur bleu qui contient <strong>de</strong>s comptes rendus<br />
d’enquête <strong>de</strong> l’Office fédéral <strong>de</strong> l’aviation civile et <strong>de</strong>s jugements.<br />
Des documents pleins <strong>de</strong> chiffres et <strong>de</strong> termes<br />
techniques. Quand Hubert Basler commence à parler <strong>de</strong> ce<br />
fatal dimanche soir, il aligne les faits <strong>pour</strong> rendre intelligible<br />
l’incompréhensible: 3 minutes <strong>de</strong> vol, poids total <strong>de</strong> 1156 kilos,<br />
soit 6 kilos au-<strong>de</strong>ssus du poids autorisé. Au lieu d’un réservoir<br />
<strong>de</strong> carburant plein aux trois quarts, le réservoir est plein,<br />
car l’aiguille est mal ajustée. Le beau-frère pèse 120 kilos,<br />
le pilote a un poids simi<strong>la</strong>ire, tous <strong>de</strong>ux sont assis à gauche.<br />
Hubert Basler et sa femme, à droite, ne font pas le poids. La ligne<br />
haute tension à 30 m <strong>de</strong> hauteur est évitée <strong>de</strong> justesse. Volte à gauche,<br />
on fonce en biais dans <strong>la</strong> forêt près <strong>de</strong> Müllingen. D’abord, une aile<br />
arrachée, puis c’est au tour du nez <strong>de</strong> l’avion et du moteur. Et <strong>pour</strong> finir,<br />
environ 10 minutes après le crash, l’explosion. Dans un périmètre <strong>de</strong><br />
30 mètres, tout était brûlé. L’endroit où s’est écrasé l’avion était à<br />
10 mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> lisière <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt. Ces 10 mètres étaient décisifs, <strong>de</strong><br />
même que le conseil du pilote avant le décol<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> n’attacher que <strong>la</strong><br />
ceinture ventrale. «Un sur mille survit à un tel crash. Nous avons eu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
chance dans <strong>la</strong> malchance. Les arbres ont freiné l’avion. Nous étions à<br />
dix mètres du pré à côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt. Si l’avion s’était écrasé dans le pré,<br />
nous n’avions aucune chance.» Hubert Basler s’en est sorti avec <strong>de</strong><br />
graves brûlures, sa femme et son beau-frère étaient à peine blessés.<br />
Le pilote n’a pas réussi à se dégager, il est mort dans les f<strong>la</strong>mmes.<br />
Les trois hommes étaient <strong>de</strong>s amis, <strong>de</strong>ux ou trois autres collègues<br />
faisaient aussi partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> clique. C’est ce réseau social, ses parents et<br />
sa femme qui ont aidé Hubert Basler à remonter <strong>la</strong> pente. «Pendant mon<br />
séjour à l’hôpital, ma femme était tous les jours à mes côtés. Nous avons<br />
eu immédiatement l’occasion <strong>de</strong> tenir <strong>la</strong> promesse <strong>de</strong> mariage consistant<br />
à être là l’un <strong>pour</strong> l’autre dans les bons comme dans les mauvais<br />
moments.», dit-il en conclusion. Une profon<strong>de</strong> reconnaissance l’unit à sa<br />
femme et aux autres personnes qui l’ont aidé par d’innombrables<br />
conversations. Si seulement il n’y avait pas le sentiment <strong>de</strong> culpabilité du<br />
survivant. «Je n’ai pas pu regar<strong>de</strong>r en face <strong>la</strong> femme du pilote, mère d’une<br />
fillette d’un an. Je ne sais pas comment elle a réussi à assumer.»<br />
Les premières semaines, il était très inquiet dès que sa femme était en<br />
retard. Au bout <strong>de</strong> trois mois, ses brûlures étaient pratiquement guéries,<br />
ses accès <strong>de</strong> panique s’espaçaient. Mais il a mis dix ans avant <strong>de</strong><br />
pouvoir remonter dans un avion, «et encore, en prenant <strong>de</strong>s médicaments»,<br />
précise-t-il. «Rétrospectivement, je dois dire qu’on oublie vite qu’on a<br />
eu une <strong>de</strong>uxième chance.» Il a emménagé dans une maison, les <strong>de</strong>ux<br />
filles sont nées, chez <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> il a été nommé responsable<br />
magasinier dans <strong>la</strong> succursale <strong>de</strong> Dättwil. «Le quotidien a eu vite fait <strong>de</strong><br />
me rattraper. Mais rien n’est plus comme avant.» Hubert Basler sait<br />
que <strong>la</strong> vie peut être vite terminée. «C’est <strong>pour</strong>quoi je dis toujours à<br />
moi-même et aux autres: on doit prendre les choses posément, coopérer<br />
et ne pas se combattre.» Et il s’est encore juré une chose: ne plus<br />
jamais monter dans un petit avion.
32 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
Un mé<strong>la</strong>nge heureux<br />
<strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> est également <strong>la</strong> maison <strong>de</strong>s cuisines — et <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité.<br />
Quatre lignes remarquables satisfont à tous les désirs.<br />
Des cuisines attractives à un prix raisonnable: Veriset et Nobilia sont les marques favorites<br />
<strong>pour</strong> les logements peu coûteux ou <strong>pour</strong> les immeubles <strong>de</strong> standing supérieur et les logements<br />
en propriété où l’on désire un <strong>de</strong>sign attractif <strong>de</strong> qualité supérieure avec diverses options.<br />
Le raffinement couronné d’une touche personnelle: <strong>pour</strong><br />
les cuisines <strong>de</strong>sign et l’architecture <strong>de</strong> cuisine<br />
individualisée, le choix se portera sur <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong><br />
manufacture <strong>de</strong> <strong>la</strong> menuiserie suisse Röthlisberger ou sur<br />
<strong>la</strong> ligne <strong>de</strong>sign internationale «next line» <strong>de</strong> Schüller.<br />
Qui flâne dans les nouvelles expositions <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> est stupéfait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
diversité qu’on y rencontre: outre les vastes collections sanitaires, on y trouve aussi<br />
<strong>de</strong>s carre<strong>la</strong>ges et revêtements <strong>de</strong> sol et, surtout dans les cuisines, les nouveautés<br />
sont enivrantes. La <strong>de</strong>vise <strong>la</strong>ncée il y a <strong>de</strong>ux ans «La maison <strong>de</strong>s cuisines — <strong>la</strong> maison<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité» est un énorme succès qui enthousiasme les maîtres d’ouvrage<br />
comme les concepteurs — jetons donc un coup d’œil aux nouveautés.<br />
À désirs variés, marques variées<br />
Ce qui caractérise une marque, c’est <strong>la</strong> qualité, le <strong>de</strong>sign et le prix qui lui sont associés,<br />
c’est sa compétence, sa personnalité et son image. Si tout concor<strong>de</strong>, l’i<strong>de</strong>ntification<br />
et <strong>la</strong> crédibilité sont assurées. Mais combien <strong>de</strong> soi-disant marques se mêlent au<br />
tableau et étalent <strong>de</strong>vant le client un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> produits bon marché et d’articles<br />
<strong>de</strong> qualité. Voilà <strong>pour</strong>quoi un produit quelconque peut se retrouver dans l’éventail<br />
<strong>de</strong> pointe. Il n’en est pas ainsi chez <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong>. En proposant différentes<br />
marques <strong>de</strong> cuisines <strong>pour</strong> les différents besoins «habitat bon marché», «propriété<br />
moyen niveau» et «segment supérieur», <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> a réalisé précisément ce<br />
que les clients et les concepteurs désirent: compétence, savoir-faire et qualité<br />
spécifiques dans chaque secteur; <strong>de</strong>s collections <strong>de</strong> cuisines qui offrent dans chaque<br />
segment un éventail complet d’un rapport prix-qualité imbattable. Le principe<br />
n’est pas l’amalgame désordonné, mais les marques différenciées.<br />
La vraie variété<br />
<strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> dispose d’une vraie variété reposant sur quatre marques renommées:<br />
les programmes <strong>de</strong> Veriset (CH) et Nobilia (D) s’adressent aux gros projets et aux<br />
logements locatifs <strong>pour</strong> lesquels comptent non seulement le prix, mais aussi <strong>la</strong><br />
qualité, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> vie et le <strong>de</strong>sign indémodable et offrent — avec <strong>de</strong>s gammes<br />
attractives <strong>de</strong> cuisines <strong>de</strong> qualité <strong>pour</strong> les immeubles <strong>de</strong> standing supérieur et les<br />
logements en propriété — un vaste éventail et <strong>de</strong><br />
nouvelles possibilités. Les cuisines <strong>de</strong>sign et les<br />
solutions individuelles dans le segment supérieur<br />
sont le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> manufacture suisse<br />
Röthlisberger et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong>sign internationale<br />
«next line» <strong>de</strong> Schüller (D). Ici, l’accent est mis sur<br />
<strong>de</strong>s matériaux variés <strong>de</strong> qualité supérieure, un<br />
excellent <strong>de</strong>sign, <strong>de</strong>s fabrications sur mesure et<br />
<strong>de</strong>s aménagements individuels. Les propriétaires,<br />
maîtres d’ouvrage et concepteurs disposent ainsi<br />
d’options intéressantes <strong>pour</strong> réaliser <strong>de</strong>s cuisines<br />
<strong>de</strong> rêve avec l’assistance d’architectes d’intérieur<br />
et <strong>de</strong> concepteurs qualifiés et d’une infrastructure<br />
<strong>de</strong>s plus mo<strong>de</strong>rnes.<br />
Origine certifiée<br />
Pour choisir ses marques, <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> ne se<br />
base pas seulement sur <strong>la</strong> qualité, mais aussi<br />
sur l’origine <strong>de</strong>s matériaux, notamment du bois.<br />
Toutes les marques — Veriset, Nobilia, Schüller<br />
(next line) et Röthlisberger — satisfont aux critères<br />
PEFC et possè<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> certification correspondante.<br />
(www.pefc.ch)
34 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
Étagères murales du<br />
programme Alterna luu<br />
en chêne naturel scié:<br />
un p<strong>la</strong>isir haptique<br />
et optique.<br />
Tablette en Arlian,<br />
un matériau minéral<br />
résistant et facile<br />
d’entretien, avec <strong>la</strong>vabo<br />
intégré sans joints.<br />
Alterna day by day<br />
Jour après jour, nous entrons dans <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains —<br />
et jour après jour, <strong>la</strong> vue d’une belle<br />
salle <strong>de</strong> bains est un instant <strong>de</strong> bonheur.<br />
Un <strong>de</strong>sign remarquable et <strong>de</strong>s<br />
matériaux <strong>de</strong> choix accompagnés<br />
du programme <strong>de</strong> meubles<br />
Alterna luu, chêne naturel scié,<br />
robinetteries Emporia Via Manzoni<br />
<strong>de</strong> Gessi, miroirs et luminaire<br />
Progetto, baignoire Teuco Paper,<br />
radiateur Vo<strong>la</strong>.<br />
Eau, fraîcheur, chaleur, propreté, beauté, parfum, luxe, calme, bonheur — <strong>de</strong>s termes que<br />
l’on associe spontanément à <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains. Une bonne raison <strong>pour</strong> p<strong>la</strong>nifier ce petit<br />
royaume avec le plus grand soin. Bien n’est pas assez, ce qu’il faut, c’est le mieux —<br />
version standard ou luxe, peu importe. Mais c’est à chacun <strong>de</strong> définir ce qu’est «le<br />
mieux» et c’est généralement différent <strong>pour</strong> chacun — une salle <strong>de</strong> bains est rarement<br />
parfaite, les compromis sont à l’ordre du jour. C’est là que <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> arrive à<br />
point: «Mix and Match» est <strong>la</strong> nouvelle <strong>de</strong>vise <strong>pour</strong> <strong>la</strong> conception d’une salle <strong>de</strong> bains.<br />
On entend par là <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> combiner et <strong>de</strong> varier, <strong>de</strong> jouer avec les différentes<br />
possibilités. Le programme <strong>pour</strong> ce<strong>la</strong> est Alterna day by day.
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 37<br />
Propreté sans pareil<br />
Nouvelle philosophie d’aménagement<br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains<br />
<strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> a développé <strong>pour</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains mo<strong>de</strong>rne<br />
un concept qui offre une liberté inouïe. Alterna day by day<br />
est une invitation à combiner à volonté et à créer son<br />
propre style: <strong>de</strong> l’excellent standard au grand luxe — ou<br />
un peu <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux. De totalement puriste à gaiement<br />
ornemental, du noir au b<strong>la</strong>nc — ou en couleur. Le nouveau<br />
concept consiste à assembler <strong>pour</strong> chaque segment<br />
programmes et équipements d’aménagement, céramique<br />
sanitaire et accessoires, miroirs et douches — bref, tout ce<br />
qu’il faut dans une salle <strong>de</strong> bains mo<strong>de</strong>rne. Tout s’harmonise<br />
parfaitement — également entre les catégories <strong>de</strong> prix.<br />
Alterna day by day est un éventail complet, une collection<br />
<strong>de</strong>s meilleurs produits dans un <strong>de</strong>sign séduisant et à <strong>de</strong>s<br />
prix attractifs, à combiner au gré <strong>de</strong> l’imagination <strong>pour</strong><br />
un aménagement personnalisé <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains:<br />
«Mix and match your own style».<br />
En haut: Lavabo et meuble Alterna cubito, avec armoire<br />
<strong>de</strong> toilette Alterna intensa, receveur <strong>de</strong> douche<br />
ecop<strong>la</strong>n et paroi <strong>de</strong> douche lin.2 — <strong>de</strong>s programmes<br />
peu coûteux qui se distinguent par leur esthétique<br />
et leur qualité.<br />
Au milieu: Paroi <strong>de</strong> douche Alterna lin.2.<br />
En bas: Lavabo céramique avec meuble Alterna cubito.<br />
Les washlets et <strong>la</strong> chasse d’eau<br />
Tornado-Flush <strong>de</strong> Toto sont comme<br />
un orage purifiant.<br />
Lorsqu’il s’agit d’aisance, les Japonais sont en avance sur nous: chez eux, l’hygiène est<br />
étroitement liée au bien-être et ceci est sans doute <strong>la</strong> raison <strong>pour</strong> <strong>la</strong>quelle le WC douche,<br />
ou washlet, s’est imposé <strong>de</strong>puis longtemps et dès le début: entre-temps, 60 % <strong>de</strong>s W.-C.<br />
en Asie reposent sur cette combinaison judicieuse <strong>de</strong> W.-C. et bi<strong>de</strong>t. Mais chez nous<br />
aussi, il <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus courant <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cer le papier toilette par un rinçage à<br />
l’eau. Les WC douches révolutionnent enfin le petit coin. Les W.-C. high-tech <strong>de</strong> Toto sont<br />
sur <strong>la</strong> voie du succès chez <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> <strong>de</strong>puis que le fonctionnement en est démontré<br />
et expliqué dans toutes les expositions — et peut aussi être vérifié concrètement: <strong>la</strong><br />
douche et le séchage à l’air chaud, <strong>la</strong> chasse d’eau automatique et l’aspiration <strong>de</strong>s<br />
o<strong>de</strong>urs, <strong>la</strong> télécomman<strong>de</strong> et les fonctions automatiques assurent un nouveau confort.<br />
Il faut faire <strong>la</strong> différence entre les WC douches complets et les éléments qui se montent<br />
sur <strong>de</strong>s W.-C. normaux et remplissent les mêmes fonctions.<br />
Toto Tornado Flush — le maximum<br />
Toto secoue en outre le marché <strong>de</strong> <strong>la</strong> céramique<br />
sanitaire avec une technologie révolutionnaire:<br />
<strong>de</strong>s W.-C. sans bri<strong>de</strong> <strong>de</strong> rinçage<br />
et avec une nouvelle chasse d’eau. «Tornado<br />
Flush» impose <strong>de</strong> nouveaux standards<br />
d’hygiène et <strong>de</strong> propreté avec <strong>de</strong>s tourbillons<br />
d’eau, un vernis lisse et l’absence <strong>de</strong> bri<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> rinçage. Comme un orage purifiant, <strong>de</strong><br />
puissants tourbillons d’eau nettoient <strong>la</strong><br />
cuvette du W.-C. qui est revêtue d’un vernis<br />
spécial. À ce<strong>la</strong> s’ajoute l’absence <strong>de</strong> bri<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> rinçage: une combinaison intelligente<br />
qui élimine sans pitié <strong>la</strong> saleté et les microbes<br />
sans à faire intervenir <strong>la</strong> brosse ou un produit<br />
nettoyant. Les avantages sont évi<strong>de</strong>nts:<br />
<strong>la</strong> solution est hygiénique, écologique,<br />
esthétique et fonctionnelle.
38 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 39<br />
Vapeur et chaleur<br />
La douche vapeur donne une belle peau —<br />
et fait sérieusement concurrence au sauna.<br />
Hammam, bain turc, bain oriental ou douche vapeur mo<strong>de</strong>rne, peu importe: le principe<br />
est le même. Au milieu d’un nuage <strong>de</strong> vapeur chau<strong>de</strong>, le corps est stimulé en<br />
douceur, les voies respiratoires se dégagent, <strong>la</strong> peau est irriguée, les contractions et<br />
le stress disparaissent. Un bain <strong>de</strong> vapeur est le pur wellness et se pratique <strong>de</strong>puis<br />
<strong>de</strong>s siècles dans <strong>de</strong> nombreuses cultures. La différence: <strong>de</strong> nos jours, pas besoin <strong>de</strong><br />
toute une pièce en marbre, une cabine <strong>de</strong> douche (presque) normale suffit <strong>pour</strong><br />
prendre ce bain <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong> beauté. Cet avantage en fait l’un <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong><br />
wellness les plus appréciés <strong>pour</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains privée. Spécialement au vu <strong>de</strong>s<br />
solutions <strong>de</strong>sign <strong>de</strong> Teuco. Par sa construction fermée, Chapeau peut être une<br />
douche normale, une douche avec colonne équipée ou, en option, un bain <strong>de</strong> vapeur<br />
avec siège pliant, lumière <strong>de</strong> diverses couleurs et système audio.<br />
Teuco CHAPEAU, <strong>la</strong> cabine <strong>de</strong> douche<br />
possè<strong>de</strong> une colonne équipée avec<br />
fonction intégrée <strong>de</strong> bain <strong>de</strong> vapeur.<br />
Ce modèle existe en diverses tailles avec<br />
porte battante ou coulissante.<br />
Un produit étonnamment avantageux.<br />
Une idée merveilleuse<br />
Depuis trente ans, Teuco possè<strong>de</strong> un savoir particulier, constamment perfectionné,<br />
dans <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> bains <strong>de</strong> vapeur. Ce fabricant a été l’un <strong>de</strong>s premiers à transformer,<br />
par un peu d’électronique, <strong>la</strong> cabine <strong>de</strong> douche en bain <strong>de</strong> vapeur. Il possè<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s solutions exclusives brevetées dans ce domaine. Ainsi, les lour<strong>de</strong>s cabines<br />
complètes <strong>de</strong> douche vapeur ont fait p<strong>la</strong>ce aux attractives douches vapeur<br />
modu<strong>la</strong>ires. Un exemple tiré <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle génération <strong>de</strong> douches vapeur <strong>de</strong> Teuco<br />
pouvant se monter dans presque n’importe quelle salle <strong>de</strong> bains est CHAPEAU.<br />
Une colonne <strong>de</strong> douche avec générateur <strong>de</strong> vapeur intégré satisfait à tous les désirs,<br />
y compris douche <strong>de</strong> tête et vapeur bienfaisante. La luminothérapie disponible en<br />
option assure <strong>la</strong> détente souhaitée.<br />
Esthétique pure<br />
Pour les clients ayant <strong>de</strong> hautes exigences esthétiques, Teuco a développé <strong>la</strong> douche<br />
vapeur LIGHT. La cabine <strong>de</strong> douche d’une gran<strong>de</strong> légèreté avec une colonne <strong>de</strong><br />
douche vapeur en Duralight satisfait aux désirs les plus pointus et peut avoir, grâce<br />
à un générateur <strong>de</strong> vapeur très puissant, jusqu’à une taille <strong>de</strong> 160 100 cm. Les<br />
options telles que <strong>la</strong> luminothérapie, l’éc<strong>la</strong>irage <strong>de</strong> <strong>la</strong> douche <strong>de</strong> tête et une petite<br />
chute d’eau ne sont que quelques-uns <strong>de</strong>s côtés agréables <strong>de</strong> Teuco LIGHT.<br />
D’une gran<strong>de</strong> esthétique et doté<br />
<strong>de</strong> nombreuses fonctions, le modèle<br />
Teuco LIGHT garantit une douche<br />
confortable et un bain <strong>de</strong> vapeur excellent<br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> santé. À ce<strong>la</strong> s’ajoutent <strong>de</strong><br />
nombreuses options telles que<br />
luminothérapie et chute d’eau — et on a<br />
même droit à <strong>la</strong> musique grâce à<br />
un système audio Bluetooth.
40 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
Centres <strong>de</strong> compétence mo<strong>de</strong>rnes<br />
À St-Gall, Kriens, Zurich et<br />
Winterthour se trouvent <strong>de</strong>s<br />
expositions ingénieuses <strong>pour</strong><br />
salles <strong>de</strong> bains, cuisines et<br />
plus encore.<br />
Les visiteuses et visiteurs sont stupéfaits: à Winterthour, <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong><br />
présente son exposition sur un nouveau site <strong>de</strong> 2000 m 2 en coopération<br />
avec le partenaire HG COMMERCIALE. Il s’agit <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>tesformes<br />
d’information les plus mo<strong>de</strong>rnes <strong>pour</strong> salles <strong>de</strong> bains, cuisines,<br />
carre<strong>la</strong>ges et parquets. Les expositions <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> à St-Gall,<br />
Kriens et Zurich sont toujours aux mêmes adresses, mais on ne les<br />
reconnaît plus: ici aussi, tout a changé — nouveau look, nouveau style!<br />
Avec le <strong>la</strong>ncement du nouveau concept d’aménagement <strong>pour</strong> salles<br />
<strong>de</strong> bains mo<strong>de</strong>rnes Alterna day by day, toutes les expositions dans<br />
toute <strong>la</strong> Suisse ont été ou seront transformées <strong>pour</strong> être attractives,<br />
informatives, créatives et originales. Les showrooms <strong>pour</strong> cuisines<br />
comportent également <strong>de</strong>s concepts innovants <strong>de</strong>s quatre marques<br />
représentées et présentent <strong>de</strong>s solutions exceptionnelles <strong>pour</strong> tous<br />
les segments <strong>de</strong> prix. La variété, le choix et <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong> tous les<br />
domaines concernant l’aménagement intérieur fixe (salle <strong>de</strong> bains,<br />
cuisine, carre<strong>la</strong>ge et parquet) font <strong>de</strong>s showrooms <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong><br />
l’une <strong>de</strong>s premières adresses <strong>pour</strong> les architectes et les concepteurs,<br />
<strong>pour</strong> les maîtres d’ouvrage et les investisseurs, <strong>pour</strong> les propriétaires<br />
immobiliers et les professionnels sanitaires.<br />
St-Gall<br />
Suite à une transformation complète, l’exposition <strong>de</strong> cuisines<br />
et <strong>de</strong> salles <strong>de</strong> bains <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> à St-Gall a adopté<br />
un nouveau style <strong>de</strong>puis novembre. Le showroom séduit<br />
par ses exemples d’aménagement raffinés, ses idées inédites,<br />
ses collections <strong>de</strong>sign et ses <strong>de</strong>rnières nouveautés. La<br />
présentation originale <strong>de</strong>s produits ravit tout autant que le<br />
style ouvert <strong>de</strong> l’exposition et <strong>la</strong> sympathique ambiance<br />
conviviale. L’éventail diversifié <strong>de</strong>s produits est une véritable<br />
merveille <strong>pour</strong> les maîtres d’ouvrage et les propriétaires<br />
immobiliers qui sont à <strong>la</strong> recherche d’une nouvelle cuisine<br />
ou d’une nouvelle salle <strong>de</strong> bains. Les architectes et les<br />
concepteurs qui sont en train <strong>de</strong> choisir les détails et <strong>de</strong><br />
concrétiser leurs projets disposent d’une infrastructure <strong>de</strong><br />
pointe et d’un aperçu complet <strong>de</strong>s produits. Les 400 invités<br />
à <strong>la</strong> fête d’inauguration — organisée en même temps que <strong>la</strong><br />
traditionnelle Castagnata — étaient emballés et ont confirmé<br />
que <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> est sur <strong>la</strong> bonne voie avec ses concepts<br />
axés sur le client. L’exposition <strong>de</strong> cuisines et <strong>de</strong> salles <strong>de</strong><br />
bains <strong>la</strong> plus visitée en Suisse orientale.<br />
Variété individuelle<br />
<strong>de</strong>s cuisines <strong>de</strong><br />
<strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong>.<br />
Idées et inspirations<br />
<strong>pour</strong> un aménagement<br />
mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
salle <strong>de</strong> bains.
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sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 43<br />
Castagnata traditionnelle dans un nouveau style<br />
À St-Gall, l’exposition totalement remaniée a pu être inaugurée en novembre <strong>de</strong>rnier juste<br />
<strong>pour</strong> <strong>la</strong> «Castagnata» traditionnelle organisée chaque année <strong>pour</strong> les clients. Les 400 invités<br />
ont profité <strong>de</strong> l’occasion <strong>pour</strong> visiter les nouveaux locaux dans une ambiance bien spéciale.<br />
Outre les châtaignes fraîchement grillées et d’autres spécialités tessinoises, ils ont également<br />
savouré et commenté les nombreuses découvertes faites dans le showroom.<br />
Bien <strong>de</strong> notre temps<br />
Le jugement <strong>de</strong>s invités est unanime:<br />
<strong>la</strong> transformation est réussie, le<br />
showroom est encore plus ouvert et<br />
convivial, encore plus transparent et<br />
plein d’inspirations. Et surtout, les<br />
programmes et nouveautés du concept<br />
flexible <strong>pour</strong> salles <strong>de</strong> bains<br />
Alterna day by day et <strong>de</strong> <strong>la</strong> variété<br />
différenciée <strong>de</strong>s différentes marques<br />
<strong>de</strong> cuisines répon<strong>de</strong>nt aux besoins<br />
d’une <strong>la</strong>rge clientèle — et sont donc<br />
bien <strong>de</strong> notre temps.
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sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 45<br />
Zurich<br />
Kriens<br />
Le plus vaste centre <strong>de</strong> compétence <strong>pour</strong> salles <strong>de</strong> bains,<br />
cuisines, carre<strong>la</strong>ges et parquets dans <strong>la</strong> région zurichoise.<br />
La p<strong>la</strong>te-forme d’information <strong>la</strong> plus mo<strong>de</strong>rne <strong>pour</strong> salles <strong>de</strong><br />
bains, cuisines, carre<strong>la</strong>ges et parquets en Suisse centrale.<br />
En quelques mois, <strong>la</strong> Carbahaus, Hardturmstrasse 101,<br />
est <strong>de</strong>venue le siège d’un vaste centre d’information et<br />
<strong>de</strong> compétence <strong>pour</strong> <strong>la</strong> céramique, <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains et<br />
<strong>la</strong> cuisine — le plus grand du genre bien au-<strong>de</strong>là du<br />
canton. Sur près <strong>de</strong> 4000 m 2 , les lea<strong>de</strong>rs <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong>,<br />
HG COMMERCIALE Carre<strong>la</strong>ges et Parquets et Sabag<br />
Baukeramik présentent tout ce qui domine dans leurs<br />
domaines respectifs, et ce avec <strong>de</strong>s concepts originaux<br />
qui reposent sur les besoins d’information d’une clientèle<br />
intéressée et exigeante. Le nouveau style est plein<br />
d’idées, inspirant, transparent et créatif. On s’en aperçoit<br />
immédiatement: <strong>la</strong> zone d’accueil a, elle aussi, une<br />
nouvelle architecture et une ambiance plus libre.<br />
Le site <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> <strong>de</strong> Kriens est <strong>de</strong>venu l’un <strong>de</strong>s<br />
centres d’information les plus mo<strong>de</strong>rnes <strong>pour</strong> salles<br />
<strong>de</strong> bains, cuisines, carre<strong>la</strong>ges et parquets en Suisse<br />
centrale. Avec les partenaires HG COMMERCIALE<br />
et BAUWERK Parkett, trois gran<strong>de</strong>s marques présentent<br />
à Kriens une palette extraordinairement vaste sur<br />
2300 m 2 . Tous les showrooms ont été reconçus et<br />
exposent <strong>de</strong>s présentations séduisantes: avec <strong>la</strong><br />
collection d’aménagement «day by day» et «Gessi iSpa»,<br />
<strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> montre combien il s’offre aujourd’hui <strong>de</strong><br />
possibilités enjouées et créatives <strong>pour</strong> l’aménagement<br />
<strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> bains mo<strong>de</strong>rnes. Pour les cuisines,<br />
l’accent est mis sur les idées ingénieuses <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisine<br />
standard à <strong>la</strong> cuisine <strong>de</strong>sign. Les carre<strong>la</strong>ges et parquets<br />
HGC sont savamment présentés dans <strong>de</strong>s styles<br />
variés, et dans l’exposition <strong>de</strong> BAUWERK conçue par le<br />
Studio Wettstein, l’univers <strong>de</strong>s plus beaux parquets<br />
s’étale aux pieds <strong>de</strong>s visiteuses et visiteurs.<br />
1. D’innombrables inspirations <strong>pour</strong> l’aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains. Très tendance: les concepts douillets. 2. Cuisine <strong>de</strong>sign avec<br />
table <strong>de</strong> cuisine ou standard normal: <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> est une maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> cuisines. 3. Nouveau showroom <strong>de</strong><br />
HG COMMERCIALE: 1200 m 2 <strong>de</strong> carre<strong>la</strong>ges et parquets. 4. Coup d’œil dans l’exposition réactualisée <strong>de</strong> Sabag Baukeramik.<br />
1. Des salles <strong>de</strong> bains mo<strong>de</strong>rnes dans un mé<strong>la</strong>nge raffiné <strong>de</strong> différents styles — et tout ce qu’il faut <strong>pour</strong> l’aménagement d’une salle <strong>de</strong> bains.<br />
2. Quatre marques sous un seul toit: l’exposition <strong>de</strong> cuisines <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> offre un choix immense. 3. Nouveau concept <strong>pour</strong><br />
le showroom <strong>de</strong> HG COMMERCIALE. 4. Dans l’exposition <strong>de</strong> BAUWERK s’étale l’univers <strong>de</strong>s plus beaux parquets.<br />
1. 2. 3. 4. 1. 2. 3. 4.
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 47<br />
Winterthour<br />
L’une <strong>de</strong>s plus vastes et <strong>de</strong>s plus<br />
mo<strong>de</strong>rnes p<strong>la</strong>tes-formes d’information<br />
<strong>pour</strong> salles <strong>de</strong> bains, cuisines,<br />
carre<strong>la</strong>ges et parquets dans <strong>la</strong> région<br />
Winterthour/Thurgovie/Schaffhouse.<br />
La «banane» abandonnée <strong>pour</strong> «l’œil <strong>de</strong> tigre»:<br />
<strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> et HG COMMERCIALE ont emménagé<br />
dans <strong>de</strong> nouveaux locaux à Winterthour. Sur 2000 m 2<br />
s’étend une exposition qui montre, avec <strong>de</strong>s exemples<br />
d’aménagement inspirants et dans une ambiance<br />
douillette, quel éventail il s’offre aujourd’hui aux maîtres<br />
d’ouvrage et aux concepteurs <strong>pour</strong> le choix et<br />
l’aménagement <strong>de</strong> salles <strong>de</strong> bains et <strong>de</strong> cuisines ainsi<br />
que dans le domaine <strong>de</strong>s carre<strong>la</strong>ges et <strong>de</strong>s parquets. La<br />
variété et le style <strong>de</strong>s présentations posent <strong>de</strong> nouveaux<br />
jalons et font du nouveau centre <strong>de</strong> compétence un<br />
nouveau lieu <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong>s architectes, <strong>de</strong>s<br />
concepteurs, <strong>de</strong>s maîtres d’ouvrage, <strong>de</strong>s propriétaires<br />
immobiliers, <strong>de</strong>s investisseurs, <strong>de</strong>s professionnels<br />
sanitaires et <strong>de</strong> tous ceux qui s’intéressent à <strong>la</strong><br />
construction. La fête d’inauguration l’a déjà prouvé —<br />
et il s’est confirmé une nouvelle fois que les concepts<br />
d’exposition axés sur les clients et une philosophie<br />
c<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l’éventail <strong>de</strong> produits ainsi qu’un personnel<br />
compétent et sympathique comptent aujourd’hui et à<br />
l’avenir parmi les grands atouts.<br />
Les nouveaux programmes<br />
d’aménagement alliés à <strong>de</strong>s concepts<br />
séduisants conduisent à <strong>de</strong>s solutions<br />
attractives et individuelles <strong>pour</strong><br />
toutes les salles <strong>de</strong> bains.<br />
À l’étage supérieur, l’entreprise <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong><br />
prouve par <strong>de</strong>s exemples séduisants qu’elle est<br />
«<strong>la</strong> maison <strong>de</strong>s cuisines — <strong>la</strong> maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité».<br />
HGC Carre<strong>la</strong>ges et Parquets expose divers styles<br />
dans le vaste dépôt faisant office <strong>de</strong> showroom,<br />
reflétant ainsi l’univers du <strong>de</strong>sign actuel.
48 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
sanitas troesch Mai 2013 <strong>casanova</strong> 49<br />
Première au traditionnel apéro <strong>de</strong> Pâques<br />
Les compliments ren<strong>de</strong>nt heureux<br />
Le jour du printemps eut lieu l’inauguration officielle <strong>de</strong>s nouveaux locaux<br />
à Winterthour avec 450 invités. La première présentation du nouveau<br />
centre <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> et HG COMMERCIALE<br />
<strong>de</strong>vant un grand public — avec le suspense concernant les réactions.<br />
Le premier compliment ne se fit pas attendre. Michael Künzle, maire <strong>de</strong><br />
Winterthour et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> promotion du site, déc<strong>la</strong>ra personnellement:<br />
«<strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> et HGC ont ouvert un centre <strong>de</strong> compétence <strong>pour</strong> salles<br />
<strong>de</strong> bains, cuisines, carre<strong>la</strong>ges et parquets et créé une exposition sur<br />
2000 m 2 qui satisfait aux exigences actuelles <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign <strong>pour</strong> un<br />
aménagement intérieur <strong>de</strong> pointe. Cette exposition pose <strong>de</strong> nouveaux<br />
jalons dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Winterthour.» Dans son discours d’inauguration,<br />
Michael Künzle fit aussi <strong>de</strong>s compliments sur le choix du site et ne<br />
manqua pas <strong>de</strong> faire une allusion au nom inhabituel <strong>de</strong> l’immeuble:<br />
«Si <strong>de</strong> plus un tel centre <strong>de</strong> compétence élit domicile dans un bâtiment<br />
qui porte le nom fort et dynamique d’Oeil <strong>de</strong> Tigre, <strong>la</strong> force d’attraction<br />
sur les clients et donc le succès sont programmés.»<br />
Ambiance <strong>de</strong> fête<br />
Les expositions avaient un air <strong>de</strong> fête et invitaient à un petit voyage <strong>de</strong><br />
découverte culinaire: avec <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> cuisson et <strong>de</strong> nombreux<br />
délices séduisants comprenant un buffet <strong>de</strong> fromages et même un<br />
superbe bar à huîtres, les invités étaient comblés. Outre <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong><br />
choix, <strong>la</strong> fameuse bière «Champ» ne manquait pas non plus, comme à<br />
chaque apéro <strong>de</strong> Pâques <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong>.<br />
Et les compliments fusaient: <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s invités qui admiraient les<br />
nouveaux locaux et considéraient les showrooms comme les meilleurs<br />
à <strong>la</strong> ron<strong>de</strong>. Des retrouvailles, <strong>de</strong> nouveaux contacts, <strong>de</strong>s conversations<br />
intéressantes, un cadre divertissant, une ambiance stimu<strong>la</strong>nte,<br />
l’enthousiasme et <strong>de</strong>s visages heureux: que veut-on <strong>de</strong> plus en tant<br />
qu’hôte heureux que remercier toutes les personnes présentes qui ont<br />
contribué à <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong> l’événement!<br />
En haut: Le maire Michael Künzle —<br />
entouré <strong>de</strong> toute l’équipe <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong><br />
Winterthour — fait <strong>de</strong>s compliments<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle exposition.<br />
Au milieu: Paroles <strong>de</strong> bienvenue <strong>de</strong><br />
Michael Schumacher, CEO et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
direction du groupe <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong>.<br />
En bas: Antonino Irrera, directeur <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> succursale <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong><br />
Winterthour et heureux organisateur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> fête d’inauguration.
50 <strong>casanova</strong> Mai 2013 sanitas troesch<br />
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14<br />
05<br />
12<br />
Credo <strong>de</strong> <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong><br />
La cuisine et <strong>la</strong> salle <strong>de</strong> bains — le point <strong>de</strong> rencontre et l’oasis <strong>de</strong><br />
sérénité dans chaque maison. Mais qui veut, comme nous en<br />
tant que numéro 1 suisse, concevoir et aménager <strong>de</strong>s cuisines et<br />
<strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> bains avec style, doit voir plus loin. C’est <strong>pour</strong>quoi<br />
01<br />
02<br />
Bâle<br />
Biel/Bienne<br />
10<br />
11<br />
Köniz<br />
Kriens<br />
<strong>casanova</strong> ne fait pas déjà halte à l’habitat mo<strong>de</strong>rne, mais part à<br />
l’aventure dans l’univers <strong>de</strong>s cuisines et <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> bains.<br />
03<br />
Carouge<br />
12<br />
Lugano<br />
De cocasse à traditionnel, <strong>de</strong> repoussant à stylé, d’inédit à<br />
c<strong>la</strong>ssique; <strong>casanova</strong> va au-<strong>de</strong>là, divertit, provoque, inspire...<br />
04<br />
Coire<br />
13<br />
Rothrist<br />
Deux fois par an et chaque fois stupéfiant. Au fait: nous attachons<br />
une gran<strong>de</strong> importance à votre avis, à vos suggestions et à<br />
vos critiques: e.dossenbach@sanitastroesch.ch<br />
05<br />
06<br />
Contone<br />
Cortaillod<br />
14<br />
15<br />
Sierre<br />
St-Gall<br />
Exposition cuisine et salle <strong>de</strong> bains<br />
Exposition salle <strong>de</strong> bains<br />
07<br />
08<br />
Crissier<br />
Develier<br />
16<br />
17<br />
Thoune<br />
Winterthour<br />
09<br />
Jona<br />
18<br />
Zurich<br />
Impressum<br />
Editeur: <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> Tirage: 20 000 exemp<strong>la</strong>ires en allemand, français et italien<br />
Direction <strong>de</strong> projet <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong>: Bernhard Rin<strong>de</strong>rli, Peter Hausheer Conception, réalisation et rédaction: Integral MC, Bienne<br />
Coopération rédactionnelle: Brigitte Kesselring, Zurich Photos: Martin Guggisberg, Zurich Traductions Français: Marie-Antoinette <strong>de</strong> Contes, D-94542 Haarbach<br />
Traductions Italien: Silvano Broussard, Diepoldsau SG Impression et envoi: W. Gassmann AG, Bienne Contact: <strong>Sanitas</strong> <strong>Troesch</strong> SA, Edith Dossenbach,<br />
Hardturmstrasse 101, 8031 Zurich, tél. 044 446 15 01, fax 044 446 15 50, e.dossenbach@sanitastroesch.ch