Recueil 2010. A la Casse.com numéros 19 à 22 - Robin des Bois

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« beaching » (échouage sur l’estran) l’Azzurra n’inaugure pas une nouvelle technique de démolition des navires européens : la démolition offshore. Ce cas exemplaire d’abandon d’un navire européen dans un port d’Amérique du Sud renverse la logique constatée en France d’abandon de vieux navires battant pavillon de complaisance. Un autre navire en bout de course avait déjà été repéré à Callao dans le bulletin à la casse .com n°21 : le vieux pétrolier Talara. La question est posée du manque d’options de démantèlement sur le continent sud-américain. Pour preuve, trois navires mexicains sont à la fin de l’année 2010 partis à la casse en Inde. Sommaire L’agonie de l’Azzurra 1 Navire de pêche / usine 9 Cimentier 33 Piraterie et démolition 2 Tanker pétrolier 11 Voiturier 33 Mauritanie (suite) 3 Chimiquier 17 Cargo réfrigéré 34 France 3 Transporteur de gaz 20 Transporteur de colis lourds 35 Bangladesh 4 Marchandises diverses 21 Divers 35 4 ème trimestre 2010 : bilan 4 Porte-conteneurs 27 Bilan mondial 2010 36 Ferry 6 Roulier 28 The END 37 Navire à passagers 8 Vraquier 30 Sources 39 Piraterie et démolition Les pirates somaliens ne donnent pas dans le détail. Il leur arrive de capturer des navires qui partent à la démolition ou des navires en état dégradé déjà ciblés par les inspections de sécurité. Le séjour forcé en Somalie rapproche souvent de la date fatidique de la casse. Le 8 septembre 2010, le chimiquier grec sous pavillon maltais Olib G est attaqué par des pirates somaliens dans le corridor du golfe d’Aden où patrouillent les forces navales européennes, de l’OTAN et des Etats-Unis. Il navigue sur ballast à destination de l’Inde, pour son ultime voyage vers la casse. L’équipage composé de 15 marins géorgiens et 3 turcs est retenu en otage à bord. Les pirates exigent une rançon de 15 millions de $, l’armateur grec propose 75.000 puis 150.000 $ ; La vente du navire à un chantier de démolition aurait dû lui rapporter entre 2 et 3 millions de $ en prenant en compte les citernes en inox habituellement en place sur les chimiquiers. La base de données Equasis attribue à l’Olib G le statut « à démolir » depuis le 8 septembre, date de l’attaque des pirates ; en octobre Det Norske Veritas, la société de classification du navire, préconise une visite d’inspection après sa libération et avant reprise d’exploitation. Courant janvier, l’Olib G reste arraisonné, selon les informations diponibles. L’Olib G, détroit du Bosphore, 11 juin 2006 © Wil Weijsters L’Irene EM, cité dans « A la casse.com » n°21 dans la catégorie chimiquier comme parti à la casse en été 2010 à Alang où il arrive en remorque, avait été auparavant capturé le 14 avril 2009, à l’est du golfe d’Aden avec ses 23 marins philippins. Le navire et les marins ont été libérés le 14 novembre 2009. Le montant de la rançon est inconnu. Le Panega, chimiquier battant pavillon bulgare et servi par 15 marins de l’Etat du pavillon fait son dernier voyage à destination de la démolition (le Panega est cité dans « A la casse.com » n°20) dans l’océan indien. La terre promise est Alang où l’inox des chimiquiers est apprécié. Le navire est intercepté et capturé le 11 mai 2010 à environ 100 milles du port yéménite d’Aden. La libération a lieu le 9 septembre 2010, le montant de la rançon n’est pas connu. Le produit de la vente par l’armateur aux démolisseurs peut être estimé compte tenu de la présence probable d’inox à près de 1,5 million de $. A la casse.com22 - Robin des Bois / Janvier 2011 - 2/39

Cité dans « A la casse.com » n°20 dans la catégorie transporteur de gaz, le Theresa VIII, pavillon Kiribati, a lui aussi été capturé le 16 novembre 2009 au nord ouest des Iles Seychelles. Il a été libéré le 16 mars 2010 avec 28 marins nord coréens. La rançon aurait été de trois millions de dollars. Il est immédiatement parti à Alang. Le Blue S (ex Blue Star, FCC Glory, Tian Jing Quan, Myrsinidi) battant pavillon Saint Kitts et Nevis servi par 28 membres d’équipage de nationalité égyptienne transporte des engrais depuis le port de Suez jusqu’au Mozambique. Il est intercepté et capturé à 22 milles du port yéménite d’Aden par 15 pirates le 1 er janvier 2009. Le navire et son équipage ont été libérés le 4 mars 2009, une rançon de 1 million de dollars a été versée en espèces et par hélicoptère dans « l’abri-refuge » des pirates, à Eyl en Somalie. La demande était de six millions. Pour manger, l’équipage pêchait. A la fin de l’année 2009, le vieux vraquier arrive à Alang, sous le nom de Blue S et sans que son numéro OMI soit communiqué. Il échappe ainsi à une citation dans le « A la casse.com » n°18. Le produit de sa vente fin 2009 peut être estimé à plus de 1 million de $. Le Bow Asir cité dans « A la casse.com » n°17 dans la catégorie chimiquier est capturé le 26 mars 2009 avec 20.000 tonnes de soude caustique. C’est l’un des navires qui a été le plus rapidement libéré grâce au paiement sous 15 jours d’une rançon dont le montant est inconnu. Il est signalé à la vente en été 2009, ce qui a rapporté à son propriétaire près de 6 millions de dollars pour démolition. Le Centauri cité dans « A la casse.com » n°14 dans la catégorie vraquier est capturé le 18 septembre 2008 avec 15.000 tonnes de sel et 26 marins. La coque est criblée de balles. Bien qu’il n’ait pas fait auparavant l’objet de détention dans un Etat du port, il part tout de suite à la casse après sa libération survenue fin novembre 2008. L’Al Mansourah cité dans « A la casse.com » n°14 dans la catégorie marchandises diverses est capturé le 3 septembre 2008 dans le golfe d’Aden avec 25 marins à bord. Il est relâché fin septembre 2008. Quelques semaines après, l’Al Mansourah est envoyé à la démolition à Alang. Le Thor Star cité dans « A la casse.com » n°15 dans la catégorie marchandises diverses est capturé le 12 août 2008 à 16 km des côtes du Yémen. Le navire et ses 28 marins sont libérés le 14 octobre. Supposé reprendre immédiatement ses activités selon son propriétaire, le Thor Star arrive au Bengladesh pour démolition au début de l’année 2009. Mauritanie (suite) Robin des Bois a longuement évoqué le projet d’enlèvement des épaves dans la baie de Nouadibhou en Mauritanie dans le n° 20 d’A la casse.com. La délégation de l’Union Européenne en Mauritanie nous encourage dans son courrier de janvier 2011 à suivre ce projet de près et à contribuer ainsi au meilleur déroulement possible. Aucune immersion d’épaves ou de morceaux ne sera réalisée. La prévention des pollutions sera un point prioritaire pendant toutes les phases d’enlèvement des épaves. Robin des Bois est satisfait de l’abandon de l’option immersion qui était mentionnée dans l’appel d’offres. La compagnie hollandaise Mammoet Salvage BV qui été désignée nous rappelle son expertise à retirer de l’environnement marin des épaves ou des cargaisons dangereuses. Robin des Bois se tiendra informé de l’évolution des opérations et notamment de la filière d’élimination des déchets. France La mission parlementaire sur le démantèlement des navires chargée de faire avancer les engagements du Grenelle de la Mer a littéralement enseveli sous les sarcasmes et les imprécisions les quelques vélléités industrielles et collectives nées de l’affaire du Clemenceau. Réglant son compte en une page à ce qu’elle qualifie de « contre-vérités », de « mythes » ou de « lieux communs », elle dénie à la filière de démantèlement des navires la complémentarité de la construction ou de la réparation navale et la capacité de créer des emplois et de fournir à l’industrie sidérurgique des quantités importantes de ferrailles. Elle préconise comme site prioritaire et idéal de la démolition des navires océaniques le port fluvial de Bordeaux, un port à l’amont de la Gironde et d’un estuaire fragile, une option décalée et excentrique par rapport à la stratégie commune qui privilégie pour les chantiers nouveaux la rapidité et la sécurité des accès. La meilleure décision de la mission parlementaire a été de transmettre le flambeau à une nouvelle mission interministérielle. A la casse.com22 - Robin des Bois / Janvier 2011 - 3/39

« beaching » (échouage sur l’estran) l’Azzurra n’inaugure pas une nouvelle technique de démolition <strong>des</strong><br />

navires européens : <strong>la</strong> démolition offshore. Ce cas exemp<strong>la</strong>ire d’abandon d’un navire européen dans un<br />

port d’Amérique du Sud renverse <strong>la</strong> logique constatée en France d’abandon de vieux navires battant<br />

pavillon de <strong>com</strong>p<strong>la</strong>isance.<br />

Un autre navire en bout de course avait déjà été repéré à Cal<strong>la</strong>o dans le bulletin à <strong>la</strong> casse .<strong>com</strong> n°21 :<br />

le vieux pétrolier Ta<strong>la</strong>ra. La question est posée du manque d’options de démantèlement sur le continent<br />

sud-américain. Pour preuve, trois navires mexicains sont à <strong>la</strong> fin de l’année 2010 partis à <strong>la</strong> casse en<br />

Inde.<br />

Sommaire<br />

L’agonie de l’Azzurra 1 Navire de pêche / usine 9 Cimentier 33<br />

Piraterie et démolition 2 Tanker pétrolier 11 Voiturier 33<br />

Mauritanie (suite) 3 Chimiquier 17 Cargo réfrigéré 34<br />

France 3 Transporteur de gaz 20 Transporteur de colis lourds 35<br />

Bang<strong>la</strong><strong>des</strong>h 4 Marchandises diverses 21 Divers 35<br />

4 ème trimestre 2010 : bi<strong>la</strong>n 4 Porte-conteneurs 27 Bi<strong>la</strong>n mondial 2010 36<br />

Ferry 6 Roulier 28 The END 37<br />

Navire à passagers 8 Vraquier 30 Sources 39<br />

Piraterie et démolition<br />

Les pirates somaliens ne donnent pas dans le détail. Il leur arrive de capturer <strong>des</strong> navires qui partent à<br />

<strong>la</strong> démolition ou <strong>des</strong> navires en état dégradé déjà ciblés par les inspections de sécurité. Le séjour forcé<br />

en Somalie rapproche souvent de <strong>la</strong> date fatidique de <strong>la</strong> casse.<br />

Le 8 septembre 2010, le chimiquier grec sous pavillon maltais Olib G est attaqué par <strong>des</strong> pirates<br />

somaliens dans le corridor du golfe d’Aden où patrouillent les forces navales européennes, de l’OTAN et<br />

<strong>des</strong> Etats-Unis. Il navigue sur bal<strong>la</strong>st à <strong>des</strong>tination de l’Inde, pour son ultime voyage vers <strong>la</strong> casse.<br />

L’équipage <strong>com</strong>posé de 15 marins géorgiens et 3 turcs est retenu en otage à bord. Les pirates exigent<br />

une rançon de 15 millions de $, l’armateur grec propose 75.000 puis 150.000 $ ; La vente du navire à un<br />

chantier de démolition aurait dû lui rapporter<br />

entre 2 et 3 millions de $ en prenant en <strong>com</strong>pte<br />

les citernes en inox habituellement en p<strong>la</strong>ce sur<br />

les chimiquiers.<br />

La base de données Equasis attribue à l’Olib G<br />

le statut « à démolir » depuis le 8 septembre,<br />

date de l’attaque <strong>des</strong> pirates ; en octobre Det<br />

Norske Veritas, <strong>la</strong> société de c<strong>la</strong>ssification du<br />

navire, préconise une visite d’inspection après<br />

sa libération et avant reprise d’exploitation.<br />

Courant janvier, l’Olib G reste arraisonné, selon<br />

les informations diponibles.<br />

L’Olib G, détroit du Bosphore, 11 juin 2006 © Wil Weijsters<br />

L’Irene EM, cité dans « A <strong>la</strong> casse.<strong>com</strong> » n°21 dans <strong>la</strong> catégorie chimiquier <strong>com</strong>me parti à <strong>la</strong> casse en<br />

été 2010 à A<strong>la</strong>ng où il arrive en remorque, avait été auparavant capturé le 14 avril 2009, à l’est du golfe<br />

d’Aden avec ses 23 marins philippins. Le navire et les marins ont été libérés le 14 novembre 2009. Le<br />

montant de <strong>la</strong> rançon est inconnu.<br />

Le Panega, chimiquier battant pavillon bulgare et servi par 15 marins de l’Etat du pavillon fait son dernier<br />

voyage à <strong>des</strong>tination de <strong>la</strong> démolition (le Panega est cité dans « A <strong>la</strong> casse.<strong>com</strong> » n°20) dans l’océan<br />

indien. La terre promise est A<strong>la</strong>ng où l’inox <strong>des</strong> chimiquiers est apprécié. Le navire est intercepté et<br />

capturé le 11 mai 2010 à environ 100 milles du port yéménite d’Aden. La libération a lieu le 9 septembre<br />

2010, le montant de <strong>la</strong> rançon n’est pas connu. Le produit de <strong>la</strong> vente par l’armateur aux démolisseurs<br />

peut être estimé <strong>com</strong>pte tenu de <strong>la</strong> présence probable d’inox à près de 1,5 million de $.<br />

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