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La Radioactivité Naturelle Technologiquement ... - Robin des Bois

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à un calcul d'équivalent de dose de 1,13 mSv/an, 4 fois plus si les résultats de l’IPNL sont<br />

pris en compte.<br />

L’autre point noir concerne les dépôts sauvages de résidus soli<strong>des</strong> qui n’ont fait l’objet<br />

d’aucune autorisation au titre de la législation sur les installations classées. Dans les<br />

remblais sont aussi envoyés <strong>des</strong> gravats, <strong>des</strong> cornues, <strong>des</strong> réfractaires, <strong>des</strong> filtres. Une<br />

campagne de mesure a été réalisée dans cette déposante de Chef de Baie par l’IPSN en<br />

1991 à la demande de Rhône-Poulenc, qui était donc bien au courant de la situation avant<br />

même que l’usine et ses dépendances aient été reprises par Rhodia. Quelques zones à<br />

émission gamma et teneurs en radon anormales ont été relevées. <strong>La</strong> seule mesure<br />

corrective a été de déposer par-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> couches de remblais supplémentaires, alors<br />

que celle qui s’imposait était de retirer les terres contaminées. 20 t de terres excavées au<br />

moment de la construction d’un bâtiment administratif près du port <strong>des</strong> Minimes ont été<br />

retransférées dans l’enceinte de l’usine en mars 2004. Cette découverte pose la question<br />

de la qualité <strong>des</strong> remblais dans ce secteur qui est fort éloigné du site de Chef de Baie.<br />

D’autres dépôts non encadrés ont eu lieu dans l’enceinte de l’usine. Ils contribueraient aux<br />

valeurs élevées d’impact mesurées hors de la limite du site et s’étalant entre 7,5 mSv/an<br />

et 4,35 mSv/an.<br />

D’autres valeurs dépassant très largement les normes actuelles de radioprotection pour<br />

les travailleurs et le public sont relevées dans <strong>des</strong> sols en face de l’entrée principale de<br />

l’usine ; quand elles ont été repérées, ces valeurs ont été considérées comme légales<br />

puisqu’elles ne dépassaient pas le seuil de 5 mSv/an en valeur ajoutée à la radioactivité<br />

naturelle. L’établissement de merlons, la couverture de certains déchets intra-muros ou de<br />

coproduits –c’est à dire <strong>des</strong> déchets qui ne veulent pas dire leur nom ou qui sont en<br />

attente prolongée de valorisation faute de technique, de rentabilité ou d’autorisation- n’ont<br />

pas suffi à confiner la radioactivité dans les limites du site. Il serait logique d'étendre les<br />

investigations radiologiques dans les fosses et le four de l’incinérateur du SIVOM de <strong>La</strong><br />

Rochelle qui brûle <strong>des</strong> déchets en provenance <strong>des</strong> ateliers europium, <strong>des</strong> ateliers<br />

cériques, <strong>des</strong> feutres de pressage, <strong>des</strong> toiles de filtres et d’essorage. Les big-bags vi<strong>des</strong><br />

de terres rares sont éliminés en « filière réglementaire ». Ces filières gagneraient sans<br />

doute à être revisitées car les big-bags ne sont jamais vi<strong>des</strong>.<br />

Le site terres rares de la Rochelle est une anomalie administrative. Dépositaire à notre<br />

avis de plus de 1.000 curies (500 en 1991, 689 en 1994), ce qui transgresserait l’arrêté<br />

préfectoral en vigueur, et mobilisant <strong>des</strong> matières chimiques dangereuses inflammables<br />

toxiques ou explosives, ce n’est ni une Installation Nucléaire de Base ni une usine Seveso.<br />

<strong>La</strong> survivance éparpillée de ses déchets historiques à vie très longue et l’accumulation<br />

dans l’enceinte d’un peu plus de 30 ha de déchets radioactifs frais met l’établissement en<br />

infraction permanente, expose le personnel et les riverains à <strong>des</strong> risques sanitaires et,<br />

dans l’état actuel, hypothèque la gestion écologique de la Baie de la Rochelle et son<br />

développement harmonieux et sans servitude.<br />

L'enjeu de la Rochelle atteint le niveau national et international. Il mérite de faire<br />

débat. Des solutions de proximité pour la gestion <strong>des</strong> déchets faiblement radioactifs<br />

doivent être dégagées avec la participation <strong>des</strong> populations et <strong>des</strong> associations. <strong>La</strong><br />

fermeture de l'usine ne réglerait rien au resserrement <strong>des</strong> déchets dans une zone<br />

urbaine à vocation résidentielle et touristique, au contraire. Les vases de Port Neuf<br />

et de ses accès forment un site radioactif sous-marin à mieux cerner et<br />

éventuellement à traiter. Le suivi radiologique de la baie devrait être repris et étendu<br />

à d'autres espèces que les moules. <strong>La</strong> préfecture de Charente-Maritime est peu<br />

réceptive à nos rappels à l'ordre radiologique.<br />

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<strong>La</strong> radioactivité naturelle technologiquement renforcée - <strong>Robin</strong> <strong>des</strong> <strong>Bois</strong> - décembre 2005 - 34/198

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