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3 Participation citoyenne dans le
bassin hydrographique du Rhin
Le bassin hydrographique du Rhin, son
histoire vieille de plusieurs millénaires
ainsi que sa situation centrale, fait partie
des artères de la vie des Hommes en
Europe. Au sein de ses 9 Etats riverains,
tous densément peuplés, ne se trouvent
pas seulement quelques-unes des régions
industrielles les plus importantes et
les plus anciennes, mais également des
paysages uniques et une grande diversité
culturelle.
L’agriculture, l’industrie et le transport
sont depuis toujours les facteurs qui
pèsent le plus sur le fleuve. Réduire leur
impact est une tâche commune qu’il ne
s’agit pas uniquement de résoudre au
niveau étatique. La Commission Internationale
Pour le Rhin et ses prédécesseurs
sont par conséquent des modèles
pour d’autres commissions à vocation
protectrice. L’implication très en amont
du grand public dans les planifications
et mesures est une condition préalable
très importante pour le développement
d’une gestion durable de l’eau au niveau
du Rhin.
La participation citoyenne au niveau
du Rhin est une grande tradition. Elle
débute lors des protestations contre la
pollution du fleuve au début des années
60 (voir « tribunal du Rhin ») jusqu’à la
participation active telle que demandée
par la Directive Cadre Européenne sur
l’Eau. La conscience des problèmes est
relativement développée au sein de
la « société rhénane » et la volonté de
participation y est en principe présente.
Mais depuis toujours, il existe des enjeux
dans le bassin rhénan qui ne peuvent
être résolus que de manière transfrontalière.
Des différences administratives
dans les Etats riverains rendent une
participation coordonnée difficile. La
demande de participation inscrite dans
3Fig. 3.2
Tribunal du Rhin
Source: BUND
Tribunal du Rhin du 13 décembre 1986
Le 13 décembre 1986, des groupes de défenseurs de l’environnement
régionaux, nationaux et internationaux ainsi que les parties écologistes de
tous les Etats riverains du Rhin se sont pour la première fois réunis à Auggen
(Pays de Bade), au nord de Bâle, afin de juger la pollution du Rhin. Etaient
notamment visés le cas Sandoz mais également la pollution quotidienne légale
par Hoechst, BASF, Bayer et d’autres. Les accusés étaient les responsables de
l’industrie chimique et du niveau politique.
La manifestation débutait avec des accusations des représentants suisses,
néerlandais, français et allemands, suivies par des accusations du public.
Les accusés n’ont pas pu s’exprimer puisqu’ils n’avaient pas donné suite à
l’invitation.
Les interrogatoires des experts étaient menés par un jury international. A la fin
des interrogatoires, le public pouvait également poser des questions. Le jury
s’était ensuite retiré pour délibérer.
Un programme accompagnant ce procès sensibilisait entre l’industrie chimique
et les pollutions dans le tiers monde.
Le jugement a été prononcé lors d’une conférence de presse internationale à
Weil am Rhein le 14.12.1986. Ce jugement a été lu à plusieurs reprises dans le
cadre de l’action « alerte Rhin » et lors de différentes manifestations le long du
Rhin de Bâle à Rotterdam.
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