Interventions structurelles sur les bâtiments anciens en ... - RehabiMed

Interventions structurelles sur les bâtiments anciens en ... - RehabiMed Interventions structurelles sur les bâtiments anciens en ... - RehabiMed

rehabimed.net
from rehabimed.net More from this publisher
08.06.2014 Views

Interventions structurelles sur les bâtiments anciens en Tunisie (cas de Tunis) La restauration, la réhabilitation, la reconversion et la mise en valeur sont des opérations qui concernent les constructions à importance historique et/ou architecturale et qui tendent à rendre à la construction ou à l’ensemble historique concerné son état d’origine tout en favorisant l’adéquation à son utilisation. Ces opérations sont de nature diverses. Par exemple, et concernant la réhabilitation, on passe de la réhabilitation légère (qui touche, généralement tout ce qui est décoratif et esthétique) jusqu’aux interventions de réhabilitation lourdes, qui atteignent les structures horizontales, verticales, les toitures et même les fondations. Les types d’intervention dépendent de l’état de conservation dans lequel a était retrouvé le bâtiment ancien. Ces interventions passent par différentes phases et par des multitudes de travaux commençant par les travaux préliminaires qui visent tout d’abord la sensibilisation envers l’édifice, un travail basé essentiellement sur l’observation et la familiarisation avec le bâti. Ceci permettra une bonne lecture de l’édifice dans son moindre détail et aidera à l’identifier et en dégager les désordres correctement, les diagnostiquer pour pouvoir apporter et établir les solutions adéquates aux différentes pathologies rencontrées. Néanmoins, le point le plus important, voire crucial, pour toute construction étant son système de stabilité physique, en l’occurrence le système structurel. C’est pourquoi, avant toute intervention pratique de réhabilitation sur un bâtiment ancien un intérêt primordial est orienté vers les structures du bâtiment Ainsi, les premières investigations doivent ciblées en premier lieu le coté structurel, pour remédier aux pathologies liées à la stabilité de l’édifice et ensuite s’orienter vers les travaux de finition et d’embellissement Donc sauvegarder la stabilité et la structure du bâtiment est le premier but de toute intervention de réhabilitation Dans ce qui suit, on essayera à partir des expériences et des résultats retenus des interventions pratiqués en Tunisie particulièrement dans le centre historique ancien de la ville de Tunis (la Médina de Tunis), d’établir la méthodologie adoptée quant aux interventions structurelles selon les cas pathologiques les plus répandus. Généralement les constructions anciennes, dans la Médina de Tunis, sont des constructions qui, structurellement représentent les caractéristiques suivantes : -Pour les structures horizontales : ce sont des structures traditionnelles à abondance de --Voûtes en berceau --Voûtes croisées --Toitures plates en solives en bois --Rarement et seulement pour les constructions assez tardives des toitures en IPN (métalliques) et voûtains en briques

<strong>Interv<strong>en</strong>tions</strong> <strong>structurel<strong>les</strong></strong> <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>bâtim<strong>en</strong>ts</strong> <strong>anci<strong>en</strong>s</strong> <strong>en</strong> Tunisie<br />

(cas de Tunis)<br />

La restauration, la réhabilitation, la reconversion et la mise <strong>en</strong> valeur<br />

sont des opérations qui concern<strong>en</strong>t <strong>les</strong> constructions à importance<br />

historique et/ou architecturale et qui t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong>dre à la construction<br />

ou à l’<strong>en</strong>semble historique concerné son état d’origine tout <strong>en</strong> favorisant<br />

l’adéquation à son utilisation.<br />

Ces opérations sont de nature diverses. Par exemple,<br />

et concernant la réhabilitation, on passe de la réhabilitation légère (qui<br />

touche, généralem<strong>en</strong>t tout ce qui est décoratif et esthétique) jusqu’aux<br />

interv<strong>en</strong>tions de réhabilitation lourdes, qui atteign<strong>en</strong>t <strong>les</strong> structures<br />

horizonta<strong>les</strong>, vertica<strong>les</strong>, <strong>les</strong> toitures et même <strong>les</strong> fondations. Les types<br />

d’interv<strong>en</strong>tion dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de l’état de conservation dans lequel a était<br />

retrouvé le bâtim<strong>en</strong>t anci<strong>en</strong>.<br />

Ces interv<strong>en</strong>tions pass<strong>en</strong>t par différ<strong>en</strong>tes phases et par des multitudes<br />

de travaux comm<strong>en</strong>çant par <strong>les</strong> travaux préliminaires qui vis<strong>en</strong>t tout<br />

d’abord la s<strong>en</strong>sibilisation <strong>en</strong>vers l’édifice, un travail basé ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>sur</strong> l’observation et la familiarisation avec le bâti.<br />

Ceci permettra une bonne lecture de l’édifice dans son moindre détail et<br />

aidera à l’id<strong>en</strong>tifier et <strong>en</strong> dégager <strong>les</strong> désordres correctem<strong>en</strong>t, <strong>les</strong><br />

diagnostiquer pour pouvoir apporter et établir <strong>les</strong> solutions adéquates<br />

aux différ<strong>en</strong>tes pathologies r<strong>en</strong>contrées.<br />

Néanmoins, le point le plus important, voire crucial, pour toute<br />

construction étant son système de stabilité physique, <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce le<br />

système structurel.<br />

C’est pourquoi, avant toute interv<strong>en</strong>tion pratique de réhabilitation <strong>sur</strong> un<br />

bâtim<strong>en</strong>t anci<strong>en</strong> un intérêt primordial est ori<strong>en</strong>té vers <strong>les</strong> structures du<br />

bâtim<strong>en</strong>t<br />

Ainsi, <strong>les</strong> premières investigations doiv<strong>en</strong>t ciblées <strong>en</strong> premier lieu le coté structurel,<br />

pour remédier aux pathologies liées à la stabilité de l’édifice et <strong>en</strong>suite s’ori<strong>en</strong>ter vers <strong>les</strong><br />

travaux de finition et d’embellissem<strong>en</strong>t Donc sauvegarder la stabilité et la structure du<br />

bâtim<strong>en</strong>t est le premier but de toute interv<strong>en</strong>tion de réhabilitation<br />

Dans ce qui suit, on essayera à partir des expéri<strong>en</strong>ces et des résultats ret<strong>en</strong>us des<br />

interv<strong>en</strong>tions pratiqués <strong>en</strong> Tunisie particulièrem<strong>en</strong>t dans le c<strong>en</strong>tre historique anci<strong>en</strong> de la ville<br />

de Tunis (la Médina de Tunis), d’établir la méthodologie adoptée quant aux interv<strong>en</strong>tions<br />

<strong>structurel<strong>les</strong></strong> selon <strong>les</strong> cas pathologiques <strong>les</strong> plus répandus.<br />

Généralem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> constructions anci<strong>en</strong>nes, dans la Médina de Tunis, sont des<br />

constructions qui, structurellem<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>les</strong> caractéristiques suivantes :<br />

-Pour <strong>les</strong> structures horizonta<strong>les</strong> : ce sont des structures traditionnel<strong>les</strong> à abondance de<br />

--Voûtes <strong>en</strong> berceau<br />

--Voûtes croisées<br />

--Toitures plates <strong>en</strong> solives <strong>en</strong> bois<br />

--Rarem<strong>en</strong>t et seulem<strong>en</strong>t pour <strong>les</strong> constructions assez tardives des toitures <strong>en</strong> IPN<br />

(métalliques) et voûtains <strong>en</strong> briques


Pour <strong>les</strong> structures vertica<strong>les</strong>:<br />

* Abondance de murs <strong>en</strong> pierre (généralem<strong>en</strong>t moellons protégés par l’<strong>en</strong>duit de chaux)<br />

* Murs mixtes moellons et briques pleine, <strong>en</strong>duits de chaux<br />

* Murs mixtes moellons et pierre de taille<br />

Par l’effet du vieillissem<strong>en</strong>t de la<br />

matière,le manque d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>,<br />

l’humidité, l’infiltration des eaux, et le<br />

phénomène de capillarité, <strong>les</strong> différ<strong>en</strong>tes<br />

structures sont <strong>en</strong>dommagées,<br />

évidemm<strong>en</strong>t à des degrés différ<strong>en</strong>ts,<br />

selon l’importance des causes.<br />

Quant aux désordres aux niveaux<br />

des fondations, ils sont très peu<br />

r<strong>en</strong>contrés.<br />

Les désordres qui <strong>en</strong> résult<strong>en</strong>t, et couramm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrés sont <strong>les</strong><br />

suivants :<br />

* Effondrem<strong>en</strong>t partiel des dal<strong>les</strong> ou des toitures ;<br />

* Affaissem<strong>en</strong>t partiel du sol ;<br />

* La dominance des fis<strong>sur</strong>es obliques aux niveaux des murs porteurs,<br />

* Gonflem<strong>en</strong>t des murs, accompagné, dans la majorité des cas,<br />

d’éclatem<strong>en</strong>t du revêtem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> céramique ou marbre s’ils exist<strong>en</strong>t.


Les différ<strong>en</strong>ts types d’interv<strong>en</strong>tions <strong>structurel<strong>les</strong></strong><br />

Face à ces désordres structurels r<strong>en</strong>contrés, deux types d’interv<strong>en</strong>tions se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t :<br />

1/ Une interv<strong>en</strong>tion basée <strong>en</strong> premier lieu <strong>sur</strong> <strong>les</strong> études :<br />

Avant tous travaux de réhabilitation in situ, on doit obligatoirem<strong>en</strong>t passer par des études d’interv<strong>en</strong>tions<br />

basées ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>sur</strong> un diagnostic préliminaire de l’état existant.<br />

Il s’agit d’étudier exhaustivem<strong>en</strong>t tous <strong>les</strong> élém<strong>en</strong>ts qui constitu<strong>en</strong>t le bâtim<strong>en</strong>t, <strong>les</strong> relever, et <strong>les</strong> analyser,<br />

dans le but d’une compréh<strong>en</strong>sion exacte des différ<strong>en</strong>tes composantes architectura<strong>les</strong> et architectoniques de l’édifice,<br />

ses matériaux, ses techniques de construction, ainsi que tous <strong>les</strong> élém<strong>en</strong>ts qui concern<strong>en</strong>t la structure verticale,<br />

horizontale, la couverture, <strong>les</strong> revêtem<strong>en</strong>ts, <strong>les</strong> élém<strong>en</strong>ts décoratifs…<br />

Ces études architectura<strong>les</strong> sont composées de différ<strong>en</strong>tes phases dont la plus importante repose <strong>sur</strong> l’état<br />

structurel aussi bi<strong>en</strong> la structure horizontale que verticale : murs porteurs, toitures, couvertures, ….Et se compos<strong>en</strong>t de<br />

trois grandes phases :<br />

Première phase : Expertise et Diagnostic<br />

* L’élaboration d'un diagnostic exhaustif des toitures et de tous <strong>les</strong> élém<strong>en</strong>ts structurels qui compos<strong>en</strong>t le<br />

monum<strong>en</strong>t. Cette tâche ne peut être m<strong>en</strong>ée correctem<strong>en</strong>t qu’à la suite d’une série de sondages pratiqués aussi bi<strong>en</strong><br />

aux niveaux des planchers que des murs porteurs (et/ou de la structure verticale);<br />

* L'élaboration de l’expertise de l'état des différ<strong>en</strong>ts réseaux (eau pluviale:E.P., eau usée: E.U., eau vanne: E.V.)<br />

à partir d'un levé de l’état existant et d'un constat des différ<strong>en</strong>tes conduites et <strong>les</strong> points de raccordem<strong>en</strong>t; et ceux<br />

pour l’importance que revêt ces réseaux quant aux dégradations <strong>structurel<strong>les</strong></strong><br />

Deuxième phase : Projet APD<br />

* Établissem<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>ts problèmes structurels et de stabilité pour <strong>les</strong>quels il sera proposé des<br />

solutions de consolidation ou év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t de reprise totale;<br />

* Établissem<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>tes défaillances des réseaux (eau pluviale:E.P., eau usée: E.U., eau vanne:<br />

E.V.), et proposition des solutions adéquates<br />

Les différ<strong>en</strong>tes solutions apportées doiv<strong>en</strong>t respecter <strong>les</strong> caractéristiques architectura<strong>les</strong>, plastiques,<br />

esthétiques et patrimonia<strong>les</strong> du bâtim<strong>en</strong>t.


Troisième phase : Projet d’exécution<br />

Ces solutions seront d’avantage développées et traitées à des échel<strong>les</strong> adéquates d’exécution. Les<br />

solutions, adoptées à ce niveau de l’étude constitueront définitivem<strong>en</strong>t le programme des travaux à <strong>en</strong>gager<br />

pour la réhabilitation et la mise <strong>en</strong> valeur du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Après <strong>les</strong> études déjà énumérées, <strong>les</strong> travaux seront exécutés conformém<strong>en</strong>t au dossier d’exécution, et<br />

moy<strong>en</strong>nant de la main d’œuvre qualifiée et expérim<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> interv<strong>en</strong>tion <strong>sur</strong> <strong>les</strong> <strong>bâtim<strong>en</strong>ts</strong> <strong>anci<strong>en</strong>s</strong>.<br />

2/ Une interv<strong>en</strong>tion directe <strong>sur</strong> chantier lors des<br />

urg<strong>en</strong>ces ou lors des travaux déjà <strong>en</strong>tamés :<br />

Les interv<strong>en</strong>tions directes <strong>sur</strong> chantier, avant même l’élaboration des<br />

études architectura<strong>les</strong> sont de deux types<br />

Les interv<strong>en</strong>tions d’urg<strong>en</strong>ce<br />

Dans certains cas, des édifices représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des m<strong>en</strong>aces et des<br />

dangers face auxquels des interv<strong>en</strong>tions d’urg<strong>en</strong>ce doiv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>ées<br />

directem<strong>en</strong>t avant même de procéder aux élaboration des études<br />

architectura<strong>les</strong><br />

Ces interv<strong>en</strong>tions se résum<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> une opération<br />

majeure pour arrêter et stopper l’évolution des dégradations d’instabilité et<br />

pour aider à sout<strong>en</strong>ir le bâtim<strong>en</strong>t par crainte d'aggravation de danger, voire<br />

même effondrem<strong>en</strong>t partiel (et parfois total) du bâtim<strong>en</strong>t.<br />

Dans ce cas <strong>les</strong> études seront établies simultaném<strong>en</strong>t pour pouvoir <strong>en</strong>suite<br />

<strong>en</strong>tamer <strong>les</strong> travaux de réhabilitation selon <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> de l’art et suivant la<br />

proposition architecturale d’interv<strong>en</strong>tion arrêtée.<br />

Les interv<strong>en</strong>tions lors d’un déroulem<strong>en</strong>t de chantier<br />

Un deuxième cas se prés<strong>en</strong>te étant celui des imprévus, <strong>en</strong> effet lors des travaux de<br />

réhabilitation <strong>sur</strong> chantier, et spécialem<strong>en</strong>t lors du décapage et dégagem<strong>en</strong>t des<br />

<strong>en</strong>duits, certaines défaillances <strong>structurel<strong>les</strong></strong>, jusque là cachée peuv<strong>en</strong>t subv<strong>en</strong>ir.<br />

Dans ce cas des opérations, in situ, doiv<strong>en</strong>t être établi pour remédier aux<br />

dégradations et <strong>sur</strong>tout pour arrêter <strong>les</strong> m<strong>en</strong>aces, s’ils parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.


Des exemp<strong>les</strong> pratiques d’interv<strong>en</strong>tions<br />

I- Etudes<br />

Exemple du projet de restauration, réhabilitation et mise <strong>en</strong> valeur du Palais de Justice<br />

Le palais de justice de Tunis, édifié au début du siècle dernier (vers 1900) est l’œuvre de l’architecte Jean RESPLANDY,<br />

un des concepteurs pionniers de l’architecture arabisante caractérisant le patrimoine du 20ème siècle.<br />

Ces dernières années, ce bâtim<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>ce à prés<strong>en</strong>ter des dégradations et des désordres structurels qui nécessit<strong>en</strong>t<br />

des interv<strong>en</strong>tions de restauration et réhabilitation pour pouvoir sauvegarder un bâtim<strong>en</strong>t d’une telle importance (<strong>sur</strong>tout qu’il<br />

est classé <strong>en</strong> tant que monum<strong>en</strong>t historique).<br />

De ce fait des études architectura<strong>les</strong> ont été élaborées, et ont ciblé, <strong>en</strong> particulier, <strong>les</strong> structures horizonta<strong>les</strong> et vertica<strong>les</strong><br />

de l’édifice.<br />

Et dans ce qui suit on essayera de prés<strong>en</strong>ter un résumé de la partie concernant <strong>les</strong> désordres structurels de l’étude<br />

1- Structure horizontale de l’espace c<strong>en</strong>tral du bâtim<strong>en</strong>t<br />

Un intérêt particulier a été porté à cette partie du bâtim<strong>en</strong>t, car il est l’espace le plus fréqu<strong>en</strong>té par le public, et le plus<br />

noble.<br />

Les études ont montré que cet espace prés<strong>en</strong>te des fis<strong>sur</strong>es traversantes au nivau du sol <strong>en</strong> mosaïque. Ces fis<strong>sur</strong>es sont<br />

parallè<strong>les</strong> rectilignes et équidistantes de trois mètres. Cette distance correspond exactem<strong>en</strong>t à l’espacem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>les</strong><br />

poutres des planchers haut du rez-de- chaussée bas.<br />

Ces fis<strong>sur</strong>es ont été colmatées avec un mortier de chaux.<br />

Des témoins seront installés, pour <strong>sur</strong>veiller l’évolution de ces<br />

fis<strong>sur</strong>es dans le temps. Cette méthode va nous permettre de déceler<br />

év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t l’évolution des fléchissem<strong>en</strong>ts et nous r<strong>en</strong>seigner <strong>sur</strong><br />

la stabilité des planchers.<br />

2-Structures vertica<strong>les</strong> du bâtim<strong>en</strong>t<br />

On ne note aucun désordre structurel important appar<strong>en</strong>t. Les murs sont porteurs, composés de pierre (moellons)<br />

d’une épaisseur relativem<strong>en</strong>t importante (80 cm). Ils sont revêtus, à une hauteur de quatre mètres, de plaque <strong>en</strong><br />

marbre coloré. Néanmoins, certaines fis<strong>sur</strong>es sont remarquées, causées ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des infiltrations des eaux.<br />

3- État des planchers de tout le bâtim<strong>en</strong>t<br />

Les structures horizonta<strong>les</strong> du palais sont de deux types :<br />

1-Voûtes et coupo<strong>les</strong>,<br />

2-Planchers plats avec des poutres.<br />

Un diagnostic préliminaire de l’état des lieux nous a révélé l’exist<strong>en</strong>ce des fis<strong>sur</strong>es généralisées <strong>sur</strong> tous <strong>les</strong> planchers.<br />

Ces fis<strong>sur</strong>es sont appar<strong>en</strong>tes aussi bi<strong>en</strong> à l’intrados qu’à l’extrados des planchers.<br />

Les fis<strong>sur</strong>es sont ori<strong>en</strong>tées dans le même s<strong>en</strong>s que <strong>les</strong> poutres, el<strong>les</strong> sont longitudina<strong>les</strong> traversantes et équidistantes.<br />

La distance <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> fis<strong>sur</strong>es varie selon <strong>les</strong> espacem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tres <strong>les</strong> poutres composant <strong>les</strong> planchers.<br />

Pour pouvoir se prononcer <strong>sur</strong> l’état structurel et la stabilité du monum<strong>en</strong>t<br />

une série de sondage a été réalisée, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de l’ingénieur génie<br />

civil.<br />

Un premier sondage réalisé nous indique que <strong>les</strong> planchers sont <strong>en</strong> béton<br />

armé : Ils sont constitués des poutres <strong>en</strong> béton armé préfabriqué et des<br />

panneaux <strong>en</strong> dalle pleine <strong>en</strong> béton armé égalem<strong>en</strong>t.<br />

Les aciers utilisés sont ronds et lisses d’élasticité faible.<br />

On remarque, égalem<strong>en</strong>t, que le nombre de barre <strong>en</strong> acier par poutre n’est pas compatible avec la section de celleci.<br />

Cette manière de confectionner le béton armé a causé l’altération des barres d’acier qui ne bénéfici<strong>en</strong>t pas d’un<br />

<strong>en</strong>robage suffisant et adéquat aussi bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>tres <strong>les</strong> barres qu’à l’intrados des poutres.<br />

Durant ce sondage nous avons procédé,<br />

à l’aide de l’appareil « techno-test », à<br />

la me<strong>sur</strong>e de la résistance à la<br />

compression des planchers (poutres et<br />

panneaux de dal<strong>les</strong>). Les résultats<br />

obt<strong>en</strong>us sont <strong>les</strong> suivants :<br />

* Pour <strong>les</strong> poutres : la résistance varie <strong>en</strong>tre 16 MPa à 38 MPa, (donc faible)<br />

* Pour <strong>les</strong> dal<strong>les</strong> : la résistance varie <strong>en</strong>tre 32 MPa à 54 MPa.(donc moy<strong>en</strong>ne) La me<strong>sur</strong>e de la résistance à la compression de<br />

béton armé par la« techno-test


On note aussi, qu'aux <strong>en</strong>droits des sondages réalisés, aussi bi<strong>en</strong> <strong>les</strong> dal<strong>les</strong> que <strong>les</strong> poutres sont sous dim<strong>en</strong>sionnées<br />

comparées à leurs portées.<br />

D’autant plus que <strong>les</strong> planchers et <strong>les</strong> marches aux niveaux des cages d’escaliers sont extrêmem<strong>en</strong>t dégradés<br />

D’après une interprétation sommaire de ces résultats nous pouvons dire que <strong>les</strong> planchers sont constitués des poutres<br />

<strong>en</strong> béton armé de résistance faible et des dal<strong>les</strong> <strong>en</strong> béton armé de résistance moy<strong>en</strong>ne.<br />

Cette hétérogénéité de comportem<strong>en</strong>t des élém<strong>en</strong>ts composants <strong>les</strong> planchers est la cause principale des désordres<br />

soulevés. Cette hétérogénéité est fatale pour une structure.<br />

Il faut m<strong>en</strong>tionné que le monum<strong>en</strong>t est construit au début du 20ème siècle (1900), Ceci implique que l’âge du béton<br />

armé a dépassé <strong>les</strong> 100 ans. Cette durée est plus importante que l’espérance de vie de cette matière estimée à<br />

80 jusqu’à 90 ans.<br />

C’est pourquoi la solution la plus adéquate était de procéder:<br />

- Au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t ou chemisage de certaines poutres dont la résistance est faible ;<br />

- Au r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t de toutes <strong>les</strong> dal<strong>les</strong> pleines des espaces de circulation ;<br />

- Au r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t de toutes <strong>les</strong> paillasses d’escaliers ainsi que <strong>les</strong> planchers des cages ;<br />

- Au r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de tous <strong>les</strong> planchers des dal<strong>les</strong> de 8 cm d’épaisseur : ferraillées de treillis soudés posés <strong>sur</strong> des<br />

poutres vu leur état de fis<strong>sur</strong>ation et leur carbonatation ;<br />

- A la restauration des murs <strong>en</strong> pierres affectés par <strong>les</strong> infiltrations d’eau.<br />

II- Travaux<br />

Projet de restauration, réhabilitation et mise <strong>en</strong> valeur du minaret du collège Sadiki<br />

(La Kasbah de Tunis)<br />

Le collège Sadiki, construit <strong>en</strong> 1897, est situé dans la limite Ouest de la Médina de Tunis. C’ est un bâtim<strong>en</strong>t à<br />

importance historique et architecturale, caractérisé par la prés<strong>en</strong>ce d’un minaret.<br />

En Avril 2005, ce dernier a connu des dégradations et des désordres, qui s’avèr<strong>en</strong>t importantes, voire même<br />

alarmantes, <strong>sur</strong>tout qu’une partie de l’acrotère comm<strong>en</strong>ce à tomber <strong>en</strong> ruine, ce qui touche à la sécurité des<br />

élèves <strong>en</strong> particulier, et à celle des citoy<strong>en</strong>s <strong>en</strong> général; D’autant plus que le « Jamour » du minaret s’est inclinée<br />

et m<strong>en</strong>ace de tomber.<br />

Divers autres dégradations ont été décelées et qui se résum<strong>en</strong>t comme suit :<br />

• Etat dégradé des tui<strong>les</strong> (décollem<strong>en</strong>t, …);<br />

• Etat dégradé du « Jamour » ;<br />

• Mauvais état de la terrasse du minaret ;<br />

• Dégradation de l’appareillage ornem<strong>en</strong>tant <strong>les</strong> façades du minaret ;<br />

• Dégradation des colonnes et des arcs ;<br />

• Décollem<strong>en</strong>t et effritem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>duit des murs ;<br />

• Désordre de la structure porteuse ;<br />

• Prés<strong>en</strong>ce de fis<strong>sur</strong>es de différ<strong>en</strong>ts types l’acrotère, du plancher,…<br />

• Décollem<strong>en</strong>t de plusieurs parties de l’acrotère, et état de dégradation très avancé du reste.<br />

Désordre important<br />

décelé au niveau de la<br />

structure porteuse


Prés<strong>en</strong>ce de fis<strong>sur</strong>es importantes au<br />

niveau de l’acrotère, des murs, et du<br />

plancher<br />

Des parties de l’acrotère sont<br />

tombées <strong>en</strong> ruines, le reste est<br />

dans un état alarmant<br />

Types d’interv<strong>en</strong>tions<br />

De par l’importance des désordres et des dégradations décelés <strong>sur</strong>tout au niveau du minaret, des interv<strong>en</strong>tions<br />

d’urg<strong>en</strong>ce et des travaux de restauration doiv<strong>en</strong>t être m<strong>en</strong>ées dans <strong>les</strong> plus brefs délais.<br />

Les interv<strong>en</strong>tions consist<strong>en</strong>t <strong>en</strong> des:<br />

Travaux d’urg<strong>en</strong>ce (<strong>en</strong> premier temps) :<br />

* Etaiem<strong>en</strong>t de la partie supérieure du minaret ;<br />

* Dégagem<strong>en</strong>t des parties de l’acrotère qui m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t de tomber ;<br />

* Restauration du « Jamour ».<br />

Travaux de réhabilitation et restauration (<strong>en</strong> seconde phase) :<br />

* Restauration de la terrasse ;<br />

* Restauration des murs <strong>en</strong>dommagés (fis<strong>sur</strong>és, …) ;<br />

* Restauration de l’acrotère ;<br />

* Restauration du plancher tout <strong>en</strong> <strong>en</strong>visageant une structure de souti<strong>en</strong> ;<br />

* Restauration des arcs et des colonnes <strong>en</strong>dommagés ;<br />

* Reprise de la canalisation d'eau pluviale ;<br />

* Restauration et mise <strong>en</strong> valeur de l'appareillage des façades ;<br />

Les travaux d’urg<strong>en</strong>ce ont été m<strong>en</strong>és directem<strong>en</strong>t, et <strong>en</strong> parallèle un dossier technique a été élaboré pour le reste des<br />

travaux (de la 2ème phase).<br />

Avant <strong>les</strong> travaux<br />

Après <strong>les</strong> travaux<br />

Avant <strong>les</strong> travaux<br />

P<strong>en</strong>dant <strong>les</strong> travaux<br />

Après <strong>les</strong> travaux


Restauration et réhabilitation de la structure du plancher :<br />

La structure du plancher est typique, on remarque l’emploie de la poutre <strong>en</strong> I. Cette dernière n’échappe pas à la<br />

dégradation. Les spécialistes ont hésités à la manière d’interv<strong>en</strong>tion.<br />

On a finit par l’<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> décapant<br />

<strong>les</strong> parties rouillés et <strong>en</strong> ajoutant un<br />

anti-rouille tout <strong>en</strong> préservant son<br />

étanchéité.<br />

<br />

<br />

Etat du plancher avant<br />

l’interv<strong>en</strong>tion.<br />

Réhabilitation des élém<strong>en</strong>ts d’arrêt du minaret :<br />

En effet, <strong>les</strong> élém<strong>en</strong>ts <strong>les</strong> plus dégradés du minaret sont ces élém<strong>en</strong>ts d’arrêt. Ce qui a fallut une interv<strong>en</strong>tion d’urg<strong>en</strong>ce<br />

qui t<strong>en</strong>te de restaurer <strong>les</strong> parties <strong>en</strong>dommagées<br />

Le décapage de l’<strong>en</strong>duit<br />

et l’<strong>en</strong>lèvem<strong>en</strong>t des<br />

parties <strong>en</strong>dommagés.<br />

La liaison <strong>en</strong>tre <strong>les</strong><br />

parties anci<strong>en</strong>nes et la<br />

partie restaurée est<br />

faite avec des petites<br />

barres <strong>en</strong> fer.


Photos après <strong>les</strong> travaux<br />

Projet:Palais El Manama


La Madersa Slimanya<br />

Etat des lieux:<br />

-Risque d’effondrem<strong>en</strong>t de quelques parties des plafonds.<br />

-Des tâches d’humidité appar<strong>en</strong>tes aussi bi<strong>en</strong> au niveau des murs qu’aux niveaux des plafonds.<br />

-Prés<strong>en</strong>ce de végétations nuisib<strong>les</strong> au niveau des terrasses.<br />

-Effritem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>duit.<br />

-Dégradation de certaine canalisation d’eau pluviale.<br />

-Décollem<strong>en</strong>t de la peinture.<br />

-Dégradation des escaliers qui mèn<strong>en</strong>t à l’étage.<br />

-Dégradation de plusieurs colonnes et chapiteaux.<br />

-Dégradation de la m<strong>en</strong>uiserie.<br />

-Disparition de plusieurs panneaux de céramique<br />

-Cet état est dû probablem<strong>en</strong>t aux causes suivantes :<br />

-Infiltration des eaux de pluie.<br />

-Conduites d’eaux pluvia<strong>les</strong> bouchées ou <strong>en</strong>dommager.<br />

-Abs<strong>en</strong>ce d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> des terrasses.<br />

-Mauvaise inclinaison des formes de p<strong>en</strong>te des terrasses.<br />

Pour remédier à ces désordres nous proposons des actions d’urg<strong>en</strong>ce et des solutions de réhabilitation suivantes :<br />

Dégradation de la corniche<br />

Effritem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>duit et décollem<strong>en</strong>t des stucs


Canalisation d’eau pluviale bouchée<br />

Travaux d’urg<strong>en</strong>ce :<br />

* Étaiem<strong>en</strong>t des plafonds m<strong>en</strong>açant ruines.<br />

* Déboucher certaines conduites d’eaux pluvia<strong>les</strong>.<br />

Travaux de réhabilitation :<br />

* Repr<strong>en</strong>dre <strong>les</strong> formes de p<strong>en</strong>te <strong>en</strong> terrasses.<br />

* Appliquer une étanchéité <strong>en</strong> terrasses.<br />

* Décaper et refaire l’<strong>en</strong>duit des parties <strong>en</strong>dommagées par l’humidité<br />

Prés<strong>en</strong>ce de végétations nuisib<strong>les</strong><br />

aux niveaux des terrasses<br />

Effondrem<strong>en</strong>t d’une partie du plafond


Mauvaise inclinaison des formes de p<strong>en</strong>te des terrasses <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drant des dommages aux niveaux des chambres<br />

du RDC par l’effritem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>duit et le décollem<strong>en</strong>t de la peinture.<br />

Les conduites d’eaux pluvia<strong>les</strong> bouchées et l’Infiltration des eaux de pluie ont causé des fis<strong>sur</strong>es et une<br />

forte humidité au niveau de la skifa.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!