PSC 5-03 - FSP

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03.06.2014 Views

f foo r u mm té, mais une construction coproduite par le thérapeute et le patient. Cette orientation du constructionnisme social est libératrice, car on n’est plus lié aux productions réductrices qui englobent un seul point de vue (celui l’individu). Mais elle est ouverte aux significations générées dans un contexte de relations sociales. Elle traduit bien la position du thérapeute qui ne doit pas être perçu, et encore moins vécu, comme un expert imbu de connaissances. Au contraire, le thérapeute est quelqu’un d’accessible et de disponible. Il agit de la même manière que le patient et partage avec lui un vocabulaire commun. Ce langage est basé sur des idées et des conduites qui définissent ce qui est vécu dans la rencontre avec le thérapeute. C’est le produit de la découverte d’une construction mutuelle entre thérapeute et patient qui s’avère infiniment plus proche du réel que la recherche d’une réalité objectivable. D’après le constructionniste social K. Gergen, «la construction du monde ne se situe pas à l’intérieur de l’esprit de l’observateur, mais bien à l’intérieur des différentes formes de relation ». Ceci est un contexte relationnel qui permet, par le dialogue, des relations humaines. Jusqu’à l’arrivée des constructivistes, tels Watzlawick, von Foester, etc., on était dans une période mécaniste de la deuxième cybernétique fondée sur le contrôle et non pas sur la compréhension et l’action humaine. Les relations sociales, telles qu’elles sont exprimées à travers le dialogue entre le patient et le thérapeute, deviennent un terrain d’échanges. De ce fait, on s’écarte complètement de l’idée du thérapeute comme expert pour en venir à l’idée du thérapeute ayant une expérience de la vie à partager dans une conversation-dialogue avec le patient. Cet échange est basé sur une implication partagée qui sert de moteur et d’élément de continuité dans la thérapie. Le fait de pouvoir communiquer est en soi un organisateur de la vie. Le développement d’une culture dite post-moderne permet une vie plus ouverte et moins réductrice parce que les valeurs sont plus universelles et la culture plus accessible. Moments de conversation Dans les travaux de H. Goolishian et H. Anderson, leur point de vue est exprimé par la métaphore de l’oignon. Chaque système est représenté par une couche de l’oignon. Chaque couche est subordonnée à la couche supérieure et chaque couche est contrôlée afin de garantir le maintien de l’ordre. L’ordre et la hiérarchie sont garantis grâce aux limitations des rôles et des structures imparties par la structure sociale. Cette même situation est recherchée dans l’espace thérapeutique de la thérapie collaborative et langagière, qui est rendu possible par l’implication des acteurs. En parlant de la dissolution du problème amené par le patient, par opposition aux thérapies axées sur le symptôme, on ne parle pas d’interventions thérapeutiques mais d’une conversation thérapeutique à partir d’une position (du thérapeute) de perplexité et de nonsavoir. Dans cette optique, nous comprenons que la connaissance est relationnelle et construite socialement. Nous pouvons voir cette démonstration dans une séance de thérapie où l’ouverture de la séance dépendra de l’implication de toutes les personnes présentes. L’objectif est de chercher des connexions, une collaboration et une «constructivité» entre le patient et le thérapeute. Nous pouvons apprécier le concept d’implication en reconnaissant sa présence à travers l’évolution de la psychothérapie, depuis les temps de la «grande psychiatrie» de Charcot et Freud jusqu’à l’actuel mouvement constructionniste social, qui incarne ce concept. Mais ce qui est également très important, c’est la place accordée à ce qui se passe dans le présent, à travers la relation, par la conduite et le discours. La thérapie est un mouvement collaboratif entre les personnes impliquées. Des séances conversationnelles permettent la dissolution du problème. En Norvège, le psychiatre T. Andersen implique des personnes extérieures à la thérapie par l’introduction d’une équipe qui réfléchit à haute voix. C’est un groupe de collaborateurs qui participe, soit dans une pièce de l’autre côté du miroir sans tain, soit dans la salle de thérapie. A un moment donné, les membres du groupe ont une conversation positive à propos de la séance en cours. Andersen a désigné ce mode de travail par l’expression reflecting team. La discussion de «l’équipe réfléchissante» est écoutée par le thérapeute et le patient. Le but est d’ouvrir les points de vue en passant d’une discussion privée à un dialogue plus «public», ce qui permet également de comparer le dialogue de la séance de thérapie avec une conversation extérieure à la séance. Tout en souplesse L’implication est un concept de souplesse. Elle trouve bien sa place dans la position de neutralité bienveillante des psychothérapies analytiques. A travers le transfert, lien affectif intense, ces dernières dépendent d’implications spécifiques aussi bien de la part de l’analyste que de l’analysant. L’implication a également toute sa raison d’être dans les thérapies centrées sur la personne. En ce qui concerne les traitements post-modernes, thème qui nous préoccupe particulièrement, nous nous intéressons à l’implication du thérapeute et du patient dans une découverte mutuelle du réel et non pas à la recherche d’une vérité quelconque. La souplesse du concept fait que l’implication est présente dans toute interaction thérapeutique. Même chez les béhavioristes (thérapie comportementale et cognitive), où la seule base de construction reste ce qui est observable à l’exclusion des expériences subjectives, nous n’échappons pas au concept de l'implication. Nous pourrions presque adopter l’idée «Je m’implique en thérapie, donc je suis». Comme psychothérapeute, s’arrêter sur les séquences des séances et ensuite sur les images des séquences est un peu comme l’architecte qui fait un plan à grande échelle afin de bien cerner les détails. Pour le psychothérapeute, la maîtrise de tous les détails n’est pas l’objectif, mais la compréhension du processus reste une donnée de valeur indéniable.

a c t u a l i t é s F S P a c t u a l i é s F S P 26/27 Sommaire En bref Après l’obligation de contracter Les psychologues-psychothérapeutes peuvent-ils espérer que la levée de l’obligation de contracter dans l’assurancemaladie leur ouvre de nouveaux horizons ? Une enquête de Psychoscope montre que la réponse à cette question est suspendue à de nombreuses conditions. Page 28 Conseil en ligne Devant le développement rapide du conseil psychologique sur Internet, le Comité de la FSP a adopté en mai un profil de compétence des psychologues qui offrent de telles prestations. Ce profil sera présenté prochainement aux membres de la FSP et aux médias. Page 29 Entre directeurs La Conférence des directeurs des instituts de psychologie de Suisse (CDIPS) a été mise en place fin 2002. Ses premières séances ont été consacrées au développement et à la coordination de la réforme des études universitaires en Suisse. Page 29 Guérilla solitaire Après avoir occupé plusieurs emplois temporaires, le Bernois Peter Gerber a fondé une entreprise en solo. Ce psychologue FSP raconte ses expériences en tant que «guérillero de l’économie de marché». Page 30 Salle de réunion Les membres de la FSP, les associations affiliées et des groupements externes peuvent louer la salle de réunion qui vient d’être aménagée dans les locaux du secrétariat, à Berne. Page 31 Nouveau président, nouvel objectif Lorsque nous avons créé la FSP, il y a un peu plus de seize ans, elle comptait environ 1500 membres et 20 associations affiliées. Nous ne pouvions pas prévoir qu’elle se développerait aussi rapidement et qu’elle occuperait une position aussi solide qu’aujourd’hui. En tant que nouveau président, je souhaite que tous les psychologues formés à l’université s’identifient davantage à la FSP. Seule une organisation nationale forte peut défendre les intérêts professionnels, politiques et socio-économiques des psychologues qualifiés qui exercent en Suisse. Il n’existe pas d’autre solution, en tous cas pas dans cette « démocratie des associations » qu’est la Suisse, où ces dernières peuvent avoir une très grande influence sur le monde politique. La loi sur la psychologie, qui prévoit la protection du titre de psychologue, va constituer une étape marquante pour nos membres. Elle aura des conséquences sur la société et les institutions. Le fait que cet objectif ait pu être atteint est en grande partie à mettre au compte de la FSP (je pense notamment à l’approbation des motions parlementaires). Cette réussite a été possible grâce aux membres, qui soutiennent la FSP non seulement financièrement, mais aussi par leur know-how et leur travail bénévole. J’attache personnellement une grande importance à une meilleure intégration des membres romands dans la FSP. Le nouveau comité discutera de cette question d’une manière très ouverte et prendra les décisions qui s’imposent afin que les besoins « latins » puissent s’exprimer de manière appropriée dans tous les organes. La mise en œuvre de cette démarche suppose naturellement que les Romands s’engagent d’une manière forte et constructive en faveur de la FSP. Si la démarche réussit, les différences culturelles dues à la langue – qui freinent encore aujourd’hui l’évolution et peuvent engendrer des préjugés – devraient bientôt constituer un enrichissement et une source d’inspiration. Comme exemples d’enrichissements possibles, on peut citer, à l’intention des Alémaniques, les noms de Jean Piaget et d’Alinghi. Le premier, qui jouissait d’une renommée mondiale, fut aussi le premier président de la Société suisse de psychologie. Quant à Alinghi, c’est un nom qui illustre notamment un succès sans précédent de la psychologie de groupe moderne. Tous deux sont « made in Geneva ». Roland Stähli, président de la FSP Les décisions de l’AD Lors de la 33 e assemblée des délégués, qui s’est tenue le 17 mai à Berne, la présidente sortante Katharina Althaus a passé les pouvoirs à son successeur, le Zurichois Roland Stähli. Les 80 délégués présents ont entendu Samuel Rom, représentant de la FSP au sein de la Communauté de travail nationale pour la promotion de la qualité en santé publique. A l’avenir, a-t-il dit, les caisses-maladie exigeront de plus en plus des psychothérapeutes qu’ils mesurent la qualité des résultats. L’AD a par ailleurs pris les décisions suivantes : l Par 116 voix contre zéro et sans abstention, les délégués ont pris la décision de principe d’approuver l’avant-projet de loi sur la psychologie. l Elisabeth Maulaz a été élue vice-présidente de la FSP. lTrois nouveaux membres ont été élus au Comité: Josiane Charmillot (AJBFPP), Benno Stecher (SSPTO) et Georg Hensler (VBP). lL’assemblée a donné à la Commission de formation postgraduée et de formation continue (CFPFC) la compétence d’élire les membres du Conseil de spécialistes qui traitera les cursus de formation postgraduée en psychothérapie actuellement en suspens. Les trois premiers membres choisis par la CFPFC sont Nicolas Duruz, professeur à l’Université de Lausanne, Jens Gaab, maître-assistant à l’Université de Zurich, et Constantina Haefliger-Manika, psychologue spécialiste en psychothérapie FSP, à Bâle. lUne nouvelle commission de gestion a été créée. Elle se compose de Simone Montavon, Philipp Ramming, François Stoll et Rolf Stauffer.

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En bref<br />

Après l’obligation de<br />

contracter<br />

Les psychologues-psychothérapeutes<br />

peuvent-ils espérer<br />

que la levée de l’obligation de<br />

contracter dans l’assurancemaladie<br />

leur ouvre de nouveaux<br />

horizons ? Une enquête<br />

de Psychoscope montre que<br />

la réponse à cette question est<br />

suspendue à de nombreuses<br />

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Conseil en ligne<br />

Devant le développement rapide<br />

du conseil psychologique<br />

sur Internet, le Comité de la<br />

<strong>FSP</strong> a adopté en mai un profil<br />

de compétence des psychologues<br />

qui offrent de telles prestations.<br />

Ce profil sera présenté<br />

prochainement aux membres<br />

de la <strong>FSP</strong> et aux médias.<br />

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Entre directeurs<br />

La Conférence des directeurs<br />

des instituts de psychologie de<br />

Suisse (CDIPS) a été mise en<br />

place fin 2002. Ses premières<br />

séances ont été consacrées au<br />

développement et à la coordination<br />

de la réforme des études<br />

universitaires en Suisse.<br />

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Guérilla solitaire<br />

Après avoir occupé plusieurs<br />

emplois temporaires, le Bernois<br />

Peter Gerber a fondé une<br />

entreprise en solo. Ce psychologue<br />

<strong>FSP</strong> raconte ses expériences<br />

en tant que «guérillero<br />

de l’économie de marché».<br />

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Salle de réunion<br />

Les membres de la <strong>FSP</strong>, les<br />

associations affiliées et des<br />

groupements externes peuvent<br />

louer la salle de réunion qui<br />

vient d’être aménagée dans les<br />

locaux du secrétariat, à Berne.<br />

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Nouveau<br />

président,<br />

nouvel objectif<br />

Lorsque nous avons créé la <strong>FSP</strong>, il y a un peu<br />

plus de seize ans, elle comptait environ 1500 membres<br />

et 20 associations affiliées. Nous ne pouvions pas prévoir<br />

qu’elle se développerait aussi rapidement et<br />

qu’elle occuperait une position aussi solide qu’aujourd’hui.<br />

En tant que nouveau président, je souhaite que<br />

tous les psychologues formés à l’université s’identifient<br />

davantage à la <strong>FSP</strong>. Seule une organisation nationale<br />

forte peut défendre les intérêts professionnels,<br />

politiques et socio-économiques des psychologues<br />

qualifiés qui exercent en Suisse. Il n’existe pas d’autre<br />

solution, en tous cas pas dans cette « démocratie des<br />

associations » qu’est la Suisse, où ces dernières peuvent<br />

avoir une très grande influence sur le monde<br />

politique.<br />

La loi sur la psychologie, qui prévoit la protection<br />

du titre de psychologue, va constituer une<br />

étape marquante pour nos membres. Elle aura des<br />

conséquences sur la société et les institutions. Le fait<br />

que cet objectif ait pu être atteint est en grande<br />

partie à mettre au compte de la <strong>FSP</strong> (je pense notamment<br />

à l’approbation des motions parlementaires).<br />

Cette réussite a été possible grâce aux membres, qui<br />

soutiennent la <strong>FSP</strong> non seulement financièrement,<br />

mais aussi par leur know-how et leur travail bénévole.<br />

J’attache personnellement une grande importance<br />

à une meilleure intégration des membres romands<br />

dans la <strong>FSP</strong>. Le nouveau comité discutera de cette<br />

question d’une manière très ouverte et prendra les<br />

décisions qui s’imposent afin que les besoins « latins »<br />

puissent s’exprimer de manière appropriée dans tous<br />

les organes. La mise en œuvre de cette démarche suppose<br />

naturellement que les Romands s’engagent d’une<br />

manière forte et constructive en faveur de la <strong>FSP</strong>.<br />

Si la démarche réussit, les différences culturelles dues<br />

à la langue – qui freinent encore aujourd’hui l’évolution<br />

et peuvent engendrer des préjugés – devraient<br />

bientôt constituer un enrichissement et une source<br />

d’inspiration. Comme exemples d’enrichissements possibles,<br />

on peut citer, à l’intention des Alémaniques,<br />

les noms de Jean Piaget et d’Alinghi. Le premier,<br />

qui jouissait d’une renommée mondiale, fut aussi le<br />

premier président de la Société suisse de psychologie.<br />

Quant à Alinghi, c’est un nom qui illustre notamment<br />

un succès sans précédent de la psychologie de groupe<br />

moderne. Tous deux sont « made in Geneva ».<br />

Roland Stähli,<br />

président de la <strong>FSP</strong><br />

Les décisions de l’AD<br />

Lors de la 33 e assemblée des<br />

délégués, qui s’est tenue le<br />

17 mai à Berne, la présidente<br />

sortante Katharina Althaus a<br />

passé les pouvoirs à son successeur,<br />

le Zurichois Roland<br />

Stähli. Les 80 délégués présents<br />

ont entendu Samuel<br />

Rom, représentant de la <strong>FSP</strong><br />

au sein de la Communauté de<br />

travail nationale pour la promotion<br />

de la qualité en santé<br />

publique. A l’avenir, a-t-il dit,<br />

les caisses-maladie exigeront<br />

de plus en plus des psychothérapeutes<br />

qu’ils mesurent la<br />

qualité des résultats.<br />

L’AD a par ailleurs pris les<br />

décisions suivantes :<br />

l Par 116 voix contre zéro et<br />

sans abstention, les délégués<br />

ont pris la décision de principe<br />

d’approuver l’avant-projet<br />

de loi sur la psychologie.<br />

l Elisabeth Maulaz a été élue<br />

vice-présidente de la <strong>FSP</strong>.<br />

lTrois nouveaux membres ont<br />

été élus au Comité: Josiane<br />

Charmillot (AJBFPP), Benno<br />

Stecher (SSPTO) et Georg<br />

Hensler (VBP).<br />

lL’assemblée a donné à la<br />

Commission de formation<br />

postgraduée et de formation<br />

continue (CFPFC) la compétence<br />

d’élire les membres<br />

du Conseil de spécialistes qui<br />

traitera les cursus de formation<br />

postgraduée en psychothérapie<br />

actuellement en<br />

suspens. Les trois premiers<br />

membres choisis par la CFPFC<br />

sont Nicolas Duruz, professeur<br />

à l’Université de Lausanne,<br />

Jens Gaab, maître-assistant<br />

à l’Université de Zurich, et<br />

Constantina Haefliger-Manika,<br />

psychologue spécialiste en<br />

psychothérapie <strong>FSP</strong>, à Bâle.<br />

lUne nouvelle commission de<br />

gestion a été créée. Elle se<br />

compose de Simone Montavon,<br />

Philipp Ramming, François<br />

Stoll et Rolf Stauffer.

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