PSC 5-03 - FSP
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d o s s i e r<br />
a t t e n t i o n<br />
Schéma nº 2<br />
Schéma nº 3<br />
que l’attention soutenue est soumise à<br />
des facteurs tels que la nature de la<br />
tâche, le degré d’expertise nécessaire,<br />
l’intérêt, le plaisir, la motivation du<br />
sujet, mais également la fatigabilité ou<br />
le moment de la journée où se déroule<br />
la tâche. Ces facteurs influenceront<br />
la durée du maintien de l’attention<br />
soutenue. Celle-ci « ne peut jamais être<br />
considérée comme un type d’attention<br />
indépendante, elle implique soit l’attention<br />
sélective, soit l’attention divisée<br />
ou encore le superviseur attentionnel. »<br />
(van Zomoren et Brouwer, 1987).<br />
3) L’attention divisée<br />
Les situations demandant une attention<br />
divisée sont extrêmement fréquentes.<br />
Préparer le repas composé de plusieurs<br />
plats tout en surveillant un enfant en<br />
bas âge, prendre des notes tout en<br />
écoutant les explications du professeur,<br />
visualiser le parcours tout en conduisant<br />
dans un trafic à haute densité, ne<br />
sont que quelques exemples d’activités<br />
requérant l’attention divisée. Chacune<br />
de ces activités peut bien sûr être<br />
accomplie séparément. Comme le<br />
signalent Eysenk et Keane (1991), les<br />
ressources attentionnelles nécessaires<br />
pour chacune de ces tâches faite isolément<br />
ne correspondent pas à la somme<br />
de ces ressources attentionnelles lorsque<br />
les tâches sont faites simultanément.<br />
En effet, faire deux tâches simultanément<br />
implique une coordination<br />
des tâches et un contrôle des interférences.<br />
Comprendre comment les ressources<br />
attentionnelles se distribuent<br />
entre deux tâches est également important<br />
pour mieux comprendre comment<br />
les ressources se distribuent entre des<br />
tâches motrices, cognitives et sensorielles.<br />
Diverses théories ont tenté d’expliquer<br />
la notion de capacité ou de ressources<br />
attentionnelles. Nous retiendrons la<br />
théorie élaborée par des auteurs tels<br />
que Norman et Bobrow (1975), Navon<br />
et Gopfer (1979) ou Kinchla (1980).<br />
Elle stipule que la qualité d’une performance<br />
croît en fonction des ressources<br />
qui lui sont assignées. Ainsi, deux tâches<br />
ne partageant aucune ressource<br />
commune seraient exécutées simultanément<br />
sans perte d’efficacité. Par contre,<br />
plus les tâches sont similaires, moins il<br />
est possible de les effectuer simultanément<br />
(il est impossible de prononcer<br />
deux mots en même temps, il est impossible<br />
de regarder en même temps à<br />
deux endroits différents…). Le modèle<br />
envisagé par Wickens (1984), le modèle<br />
de ressources attentionnelles multiples<br />
(voir schéma nº 2), apporte une<br />
représentation tridimensionnelle des<br />
divers paramètres impliqués dans les<br />
tâches simultanées. Les ressources devront<br />
être partagées si le trajet cognitif<br />
de deux tâches différentes emprunte la<br />
même cellule. Dans le cas où aucune<br />
cellule n’est partagée entre deux<br />
tâches, les ressources sont maximales<br />
pour chacune des tâches. Celles-ci sont<br />
alors dites indépendantes.<br />
A ces deux modèles de base, des modèles<br />
complémentaires ont été apportés<br />
par divers auteurs, mais la compréhension<br />
de l’habileté à pouvoir conduire à<br />
terme deux tâches simultanément manque<br />
encore de modèle théorique. La<br />
limitation des capacités attentionnelles<br />
nécessite un mécanisme de gestion<br />
permettant d’assigner l’effort à une<br />
activité plutôt qu’à une autre.<br />
4) Le contrôle attentionnel<br />
Le superviseur attentionnel intervient<br />
pour toutes activités non routinières. Le<br />
modèle de Norman et Shallice (1986)<br />
propose une analyse à deux niveaux<br />
(voir schéma nº 3).<br />
Le premier niveau correspond à celui<br />
où sont stockées toutes nos actions<br />
acquises mais qui sont devenues routinières<br />
(p. ex. passer les vitesses dans la<br />
conduite automobile, énoncer l’alphabet,<br />
etc.), qui sont nos compétences en<br />
savoir-faire. Il n’y a alors plus ni contrôle<br />
volontaire, ni attention manifeste.<br />
Le second niveau est d’une part un gestionnaire<br />
des priorités de déroulement.<br />
Il permet un ajustement des conduites<br />
en fonction des faibles variations de<br />
l’environnement ou des contraintes<br />
imposées par l’action. Le but reste<br />
maintenu (p. ex. dépasser une voiture),<br />
mais une modification de l’action est<br />
apportée (accélérer plus) par une modification<br />
de l’environnement (la présence<br />
subite d’une voiture en face).<br />
D’autre part, ce second niveau du superviseur<br />
attentionnel permet d’interrompre<br />
volontairement une action, une<br />
routine en cours et donc de modifier<br />
totalement le déroulement de l’action. Il<br />
permet en premier lieu d’inhiber une<br />
routine automatisée, mais non pertinente,<br />
qui tenterait de prendre le contrôle<br />
de l’activité en cours (p. ex. vouloir<br />
passer les vitesses, alors que nous conduisons<br />
exceptionnellement une voiture<br />
automatique). Mais le superviseur attentionnel<br />
agira également dans les cas<br />
où aucune routine automatisée n’est a<br />
priori disponible, donc dans le cas de<br />
situations nouvelles.<br />
Ce contrôle attentionnel a donc diverses<br />
fonctions : engager volontairement une<br />
focalisation, inhiber des informations<br />
non pertinentes, alléger le contrôle pour<br />
laisser aller des conduites plus automatisées<br />
ou au contraire résister à la tentation<br />
d’utiliser des schémas automati-