Dossier pédagogique - Pinacothèque de Paris

CONTEXTE
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C’est durant l’époque d’Edo que l’art de l’estampe
se développa au Japon.
L’époque d’Edo (1603‐1868) correspond
au règne de la dynastie desTokugawa.
Cette période de paix survient après de
longs siècles de guerres civiles, où les daimy 1
(seigneurs) s’affrontent pour étendre leur
pouvoir. À la suite de deux chefs militaires
très puissants, Oda Nobunaga (1534 ‐1582) et
Toyotomi Hideyoshi (1536 ‐1598), Tokugawa
Ieyasu unie le Japon et est nommé shogun en
1603.
À cette époque, l’empereur attribue le titre
de shogun au plus puissant des chefs militaires
du pays, mais n’a pas de réel pouvoir politique.
C’est donc le shogun qui gouverne le Japon.
Dès sa nomination, Ieyasu fait du village d’Edo,
où il avait établi ses quartiers généraux, la nouvelle
capitale, qui remplace Kyoto. Edo devient
Tokyo à partir de l’ère Meiji (1868 ‐1912).
Le Japon entre dans une période de paix
et de prospérité. Déjà en contact avec l’Occident
depuis l’arrivée de marchands portugais
en 1543, les Japonais entretiennent des relations
commerciales avec certains pays d’Europe. Des
comptoirs commerciaux apparaissent dans tout
le pays et, avec eux, s’installent des missionnaires
catholiques qui tentent de convertir la population
locale.
Tokugawa Iemitsu (1604 ‐1651), troisième
shogun de la dynastie desTokugawa, voit le
développement de cette religion comme une
menace contre son régime, il expulse donc
tous les missionnaires du Japon et promulgue
de nombreuses lois contre les catholiques
japonais. Victimes des persécutions du régime,
ces derniers se rebellent à Shimabara en 1637.
Suite à ce soulèvement, réprimé très violemment
par le shogun, Iemitsu adopte à partir de 1639
une politique d’isolement du pays. En effet, il
promulgue plusieurs lois interdisant la présence
d’étrangers sur le territoire japonais et également
aux Japonais toute sortie du territoire.
Seuls les Hollandais et les Chinois sont autorisés
à continuer les échanges commerciaux avec
le Japon sur l’île articielle de Dejima, au large
de Nagasaki. Alliés des Tokugawa depuis la n de
la période médiévale, les Hollandais fournissent
à Ieyasu les fameux tepp (mousquets) lors de
sa campagne contre Toyotomi Hideyori (le ls
de Toyotomi Hideyoshi). Ces armes, jusqu’alors
absentes des batailles, donnent aux Tokugawa une
supériorité stratégique indéniable, jusqu’à nalement
leur apporter la victoire lors de la bataille
de Sekigahara qui voit la défaite des troupes de
Hideyori et l’instauration du shogunat Tokugawa.
Le fait que les Hollandais soient protestants joue
également un rôle dans ce choix : le shogunat
soupçonne en effet les jésuites portugais d’avoir
fomenté le soulèvement de Shimabara et souhaite
donc tenir les nations catholiques à l’écart
du Japon.
Le pays va ainsi se fermer à toute inuence
étrangère durant plus de deux cents ans. En 1635,
Iemitsu s’assure également de l’obéissance des
daimy du pays (environ deux cent cinquante
seigneurs), en instaurant un système de résidence
alternée. Ce système les oblige à séjourner une
année sur deux à Edo et à y laisser leur famille
en otage lorsqu’ils retournent sur leurs terres.
Par ce système, le shogun s’assure la loyauté des
daimy mais c’est également un moyen d’affaiblir
nancièrement les seigneurs, car ils doivent
nancer eux-mêmes leurs déplacements, qui se
font souvent en grande pompe, avec une escorte
d’une centaine de samouraïs, serviteurs, etc.
1. La langue japonaise comporte des voyelles dites « longues ». Le système de transcription ofciel Hepburn (d’après le nom du
linguiste qui l’a mis en place) matérialise cet allongement des sons [o] et [u] par l’utilisation d’un « macron » placé au-dessus des
voyelles o et u : et . Pour le son [e] et le son [i], l’allongement sera respectivement matérialisé par ei et ii : gakk (école), kki (air),
keizai (économie), chiisai (petit).
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