Dossier pédagogique - Pinacothèque de Paris
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Vincent van Gogh Oliveraie Juin 1889, huile sur toile, 72,4 x 91,9 cm. Signée en bas à gauche : Vincent<br />
© Collection Kröller‐Müller Museum, Otterlo, the Netherlands<br />
Les oliveraies sont <strong>de</strong>venues un <strong>de</strong>s sujets<br />
préférés <strong>de</strong> Van Gogh car elles appartiennent<br />
au paysage <strong>de</strong> la Provence, avec les cyprès, les<br />
champs <strong>de</strong> blé et les montagnes. À Saint‐Rémy,<br />
où Van Gogh est interné entre 1889 et 1890,<br />
il se consacre principalement à la peinture <strong>de</strong><br />
paysage. Lorsque sa santé le permet, le docteur<br />
Peyron, directeur <strong>de</strong> l’asile, l’autorise à sortir et<br />
à travailler à l’extérieur <strong>de</strong> l’hôpital, directement<br />
dans les oliveraies.<br />
Entre juin et décembre 1889, il peint plus<br />
<strong>de</strong> cinquante oliveraies, la plupart d’entre elles<br />
en automne. Sur ce tableau, il peint les oliviers<br />
comme <strong>de</strong>s êtres solitaires au beau milieu <strong>de</strong><br />
la nature. Pour les représenter, Van Gogh utilise<br />
<strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> pinceau courts et courbés (hormis<br />
les coups <strong>de</strong> pinceau plus longs utilisés pour les<br />
arbres et les branches), créant ainsi une toile<br />
vibrante composée <strong>de</strong> plusieurs couches, appliquées<br />
les unes sur les autres. Quand le tableau<br />
est sufsamment sec, Van Gogh utilise un bleu<br />
sombre pour donner <strong>de</strong>s accents au feuillage,<br />
épaissir les contours et rajouter sa signature,<br />
qui suit les courbes <strong>de</strong>s brins d’herbe au sol.<br />
Les trois couleurs qui dominent sont le bleu, le<br />
vert et l’ocre. Le bleu du ciel est repris sur les<br />
troncs <strong>de</strong>s oliviers et le vert <strong>de</strong>s arbres est repris<br />
dans les ombres <strong>de</strong> la terre. Van Gogh travaille<br />
sur <strong>de</strong>s couleurs franches dont la vivacité est<br />
parfois déconnectée <strong>de</strong> la réalité. Il ne cherche<br />
pas à rendre le réel : pour Van Gogh, les couleurs<br />
reètent les sentiments et les états d’âmes. Les<br />
lignes vigoureuses <strong>de</strong>s branches se retrouvent<br />
également dans les arabesques plus douces du<br />
ciel. Une même vague irrégulière parcourt le ciel,<br />
les arbres et la terre.<br />
Dans une lettre à sa mère, Anna van Gogh‐<br />
Carbentus (Saint‐Rémy‐<strong>de</strong>‐Provence, entre le 8<br />
et le 12 juillet 1889), Van Gogh écrit :<br />
« Il y a <strong>de</strong> très jolis champs d’oliviers, qui sont d’un<br />
gris vert argenté, comme les saules têtards chez<br />
nous. Et puis ce ciel bleu ne m’ennuie pas. »<br />
Cette lettre nous donne une <strong>de</strong>scription quasi<br />
complète du tableau, et Van Gogh l’a donc probablement<br />
terminé avant d’écrire la lettre.<br />
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