Dossier pédagogique - Pinacothèque de Paris
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1882 : suite à une dispute avec son père,<br />
Vincent déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’installer à La Haye, chez<br />
Mauve, pour étudier. Van Gogh peint pour la<br />
première fois <strong>de</strong>s natures mortes à l’huile ainsi<br />
que <strong>de</strong>s aquarelles. Sa relation avec Sien, une<br />
prostituée alcoolique enceinte, mécontente sa<br />
famille et Vincent se brouille avec Mauve. Il peint<br />
et <strong>de</strong>ssine <strong>de</strong>s paysages d’après nature, réalise<br />
<strong>de</strong>s portraits <strong>de</strong> gens du peuple, <strong>de</strong> vieillards et<br />
<strong>de</strong> Sien avec son nouveau‐né. Ses lectures, par<br />
exemple Émile Zola, enrichissent sa vision du<br />
mon<strong>de</strong> et renforcent ses convictions sociales.<br />
1883 : Vincent se sépare <strong>de</strong> Sien et va vivre<br />
seul dans la province <strong>de</strong> la Drenthe, dans le<br />
Nord <strong>de</strong>s Pays‐Bas. Il peint et <strong>de</strong>ssine les paysans<br />
<strong>de</strong> la région au cœur <strong>de</strong> paysages sombres<br />
et tourbiers. Au mois <strong>de</strong> décembre, il retourne<br />
habiter avec ses parents désormais installés à<br />
Nuenen (dans le Brabant).<br />
1883‐1885 : Nuenen. Pendant ces <strong>de</strong>ux<br />
années, Van Gogh se consacre au <strong>de</strong>ssin et à la<br />
peinture. Il réalise environ <strong>de</strong>ux cents toiles aux<br />
tonalités terreuses et sombres et aux coups <strong>de</strong><br />
brosse expressifs. Il représente la campagne environnante,<br />
<strong>de</strong>s paysans au travail, <strong>de</strong>s tisserands.<br />
Van Gogh peint une quarantaine d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
têtes <strong>de</strong> paysans et <strong>de</strong> paysannes ; cette série<br />
constitue l’amorce <strong>de</strong> son premier grand tableau :<br />
Les Mangeurs <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre (qu’il réalise<br />
en avril 1885).<br />
1885‐1886 : le père <strong>de</strong> Vincent meurt.<br />
En novembre, il se rend à Anvers afin <strong>de</strong> se<br />
perfectionner dans la peinture <strong>de</strong> personnage.<br />
Van Gogh entre en contact avec <strong>de</strong>s artistes et<br />
essaye <strong>de</strong> vendre <strong>de</strong>s toiles. Il s’intéresse au peintre<br />
Rubens, découvre et achète <strong>de</strong>s estampes<br />
japonaises. Enn, il suit quelques cours à l’École<br />
<strong>de</strong>s beaux‐arts.<br />
1886‐1888 : <strong>Paris</strong>. En février, Van Gogh<br />
s’installe chez son frère Theo dans le quartier <strong>de</strong><br />
Montmartre à <strong>Paris</strong>, alors en pleine effervescence<br />
artistique. Il découvre les peintres impressionnistes<br />
et postimpressionnistes et se lie avec certains<br />
d’entre eux : Paul Gauguin, Émile Bernard, Henri<br />
<strong>de</strong> Toulouse‐Lautrec, Paul Signac et Georges<br />
Seurat. Vincent étudie dans l’atelier du peintre<br />
académique Fernand Cormon mais n’y reste<br />
que peu <strong>de</strong> temps, préférant travailler seul. Avec<br />
une palette beaucoup plus claire qu’à Nuenen, il<br />
peint la vie parisienne (Montmartre, les Grands<br />
Boulevards, Le Moulin <strong>de</strong> la Galette, Le Tambourin),<br />
<strong>de</strong>s eurs et au moins vingt‐cinq autoportraits,<br />
faute <strong>de</strong> pouvoir se payer <strong>de</strong>s modèles. Sous<br />
l’inuence du néo‐impressionnisme, il compose<br />
alors ses tableaux à partir <strong>de</strong> petits points et<br />
<strong>de</strong> petits traits exécutés dans <strong>de</strong>s tons vifs et<br />
clairs. Van Gogh est inuencé par les estampes<br />
japonaises qu’il achète dans la boutique <strong>de</strong><br />
Samuel Bing ; il organise une exposition <strong>de</strong> sa<br />
collection dans le cabaret Le Tambourin en mars<br />
1887. Il copie même trois estampes (dont <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong> Hiroshige) et en intègre dans ses tableaux (par<br />
exemple : Le Père Tanguy, 1887). L’inuence <strong>de</strong>s<br />
artistes japonais est également visible dans son<br />
choix <strong>de</strong> compositions singulières aux couleurs<br />
puissantes et aux contours marqués.<br />
1888–1889 : Arles. En février, Van Gogh,<br />
fatigué <strong>de</strong> sa vie parisienne, s’installe dans le<br />
Sud <strong>de</strong> la France, à Arles. Bien qu’il arrive en<br />
plein hiver, la lumière provençale va bouleverser<br />
son travail. « [...] le pays me parait aussi beau<br />
que le Japon pour la limpidité <strong>de</strong> l’atmosphère<br />
et les effets <strong>de</strong> couleur gaie », dit‐il dans une<br />
lettre à Émile Bernard. Il peint <strong>de</strong>s paysages<br />
(vergers en eur, ponts, champs), <strong>de</strong>s natures<br />
mortes (fleurs) et quelques portraits. Dans<br />
ses toiles, Van Gogh accentue l’opposition <strong>de</strong>s<br />
couleurs complémentaires : rouge /vert, bleu /<br />
orange ou jaune /violet. Il réinvente la Provence<br />
et lui donne <strong>de</strong> nouvelles teintes ; il applique <strong>de</strong><br />
lour<strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> peinture sur ses toiles et<br />
laisse apparaître l’épaisseur <strong>de</strong> la peinture en<br />
superposant les couches.<br />
Cependant, Van Gogh a du mal à s’intégrer ;<br />
il se sent seul et visite peu la région, mais passe<br />
tout <strong>de</strong> même cinq jours aux Saintes‐Maries<strong>de</strong>‐la‐Mer<br />
(30 mai‐3 juin). Dans la Maison Jaune,<br />
qu’il loue <strong>de</strong>puis mai 1888, Van Gogh souhaite<br />
fon<strong>de</strong>r une colonie d’artistes avec son ami Paul<br />
Gauguin et quelques autres peintres. Gauguin<br />
arrive seulement à la n du mois d’octobre 1888.<br />
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