Dossier pédagogique - Pinacothèque de Paris

LA TECHNIQUE DE L’ESTAMPE
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Une estampe est le résultat de la collaboration
de quatre personnes : l’éditeur, qui coordonne
le travail ; l’artiste, qui réalise le dessin ; le
graveur, qui épargne le bois ; et l’imprimeur, qui
procède au tirage.
L’éditeur, qui en général nance l’opération,
commande le dessin à l’artiste qui le réalise au
pinceau et à l’encre de Chine sur un papier presque
transparent.
Le graveur va ensuite graver plusieurs planches
de bois pour procéder à l’impression.
Il commence par faire une planche de trait
(les traits des contours noirs) : il colle la feuille
de dessin donnée par l’artiste sur une planche, la
face dessinée contre le bois. La nesse du papier
lui permet de voir le dessin par transparence.
Il évide la planche en préservant seulement le
tracé et les aplats noirs.
Après avoir gravé la planche de trait, l’artisan
l’encre et imprime plusieurs feuilles transparentes
(il en tire autant d’exemplaires que de couleurs
envisagées).
Une fois en possession de toutes les épreuves
de trait nécessaires, imprimées sur papier
transparent, le graveur les colle chacune sur une
planche différente et grave les éléments associés
à chaque couleur.
Il obtient une planche gravée pour chacune
d’entre elles, utilisant les bois recto‐verso par
souci d’économie et de rangement.
Ainsi, pour produire certaines estampes, il faut
graver plus de quinze planches différentes.
Une fois la planche de trait et les planches de
couleur gravées, l’imprimeur peut – en accord
avec l’artiste, qui choisit les couleurs, indique les
dégradés et les divers effets à obtenir – commencer
le travail de tirage.
Il applique l’encre sur la planche de trait à
l’aide d’une brosse à poils courts et pose la feuille
dessus, il utilise ensuite un baren, tampon circulaire,
pour exercer une pression répartie uniformément
sur la feuille.
Il place cette épreuve de trait sur la première
planche de couleur en se servant d’encoches
de repérage placées sur la planche pour caler
la feuille et éviter les décalages. Il exerce une
pression sur la feuille à l’aide du baren pour que
l’encre adhère bien au papier et répète cette
opération autant de fois qu’il y a de planches.
Un imprimeur habile obtient des dégradés
subtils, en essuyant l’encre avec une petite
éponge. Il se sert également des bres du bois,
exerce des pressions différentes pour obtenir
des variations d’intensité : la qualité de l’estampe
dépend beaucoup du talent de l’imprimeur.
Les couleurs étaient fabriquées à partir de
pigments d’origine végétale ou minérale.
Le bleu de Prusse (de composition chimique)
importé de Hollande apparaît seulement au XIX e
siècle et sera abondamment utilisé, notamment
pour les paysages.
La feuille imprimée se présente dans le même
sens que le dessin original. La qualité de l’épreuve
est aussi très différente selon le nombre d’exemplaires
imprimés. Les cent premières épreuves
sont tirées avec soin, sur du papier de qualité ;
d’un prix élevé, elles s’adressent à une clientèle
choisie.
Ensuite de très nombreuses épreuves peuvent
être imprimées pour le grand public, sur un
papier de moindre qualité avec plus ou moins
de soin, selon le prix demandé.
Les estampes sont alors vendues en librairie,
par colportage ou sur les marchés en fonction
du public visé et du prix pratiqué.
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