Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille
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<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Sommaire e.motion numérique ... page 4<br />
Section<br />
1. Détails et morceaux d’anatomie pages 5 à 7<br />
Section<br />
2. Pose et nu académique pages 8 à 10<br />
Section<br />
3. Visages et expressions pages 11 à 13<br />
Section<br />
4. L’invention du décor pages 14 à 16<br />
Section<br />
5. Plis et drapés pages 17 à 19<br />
Section<br />
6. Mythes et allégories pages 20 à 22<br />
Section<br />
7. Paysages pages 23 à 26<br />
Remerciements page 27<br />
Propos <strong>de</strong> l’exposition<br />
À toutes les étapes <strong>de</strong> sa carrière, <strong>de</strong> son apprentissage à la<br />
pleine possession <strong>de</strong> ses moyens expressifs, l’artiste, du XVIe<br />
au XIXe siècle, commence par être un <strong>de</strong>ssinateur. Sa formation<br />
débute en effet par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssinées, d’après <strong>de</strong>s modèles<br />
antiques puis abor<strong>de</strong> le corps humain d’après le modèle vivant<br />
dans son détail anatomique, sa plastique, sa pose, son visage.<br />
Viennent alors l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la perspective qui permet <strong>de</strong> créer un<br />
décor ou d’étudier <strong>de</strong>s personnages en raccourci, puis l’étu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s plis et <strong>de</strong>s drapés qui couvrent les figures. L’artiste est alors<br />
prêt à entreprendre ses compositions, à les concevoir dans leur<br />
ensemble comme d’en isoler <strong>de</strong>s détails pour obtenir le résultat<br />
recherché, perfectionner son oeuvre. La peinture dite d’histoire,<br />
évoquant <strong>de</strong>s scènes historiques, mythologiques, allégoriques<br />
ou religieuses - la plus considérée par la hiérarchie <strong>de</strong>s genres<br />
mis en place par l’Académie royale <strong>de</strong> peinture et <strong>de</strong> sculpture,<br />
à Paris au XVIIe siècle - nécessite cette pratique du <strong>de</strong>ssin, plus<br />
particulièrement celle du corps humain ; la représentation <strong>de</strong><br />
l’homme apparaissant comme le sujet le plus noble. Le paysage,<br />
moins considéré est cependant un sujet <strong>de</strong> préoccupation pour<br />
nombre <strong>de</strong> peintres d’histoire qui en font un élément ”parlant”<br />
<strong>de</strong> leurs œuvres, par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’atmosphère, <strong>de</strong> la symbolique<br />
<strong>de</strong>s plantes, ou comme lieu <strong>de</strong> méditation.<br />
À la charnière du XVIIe et du XVIIIe siècle, Roger <strong>de</strong> Piles, l’un<br />
<strong>de</strong>s principaux théoriciens français <strong>de</strong> l’époque, résume ses<br />
pensées et la place qu’il accor<strong>de</strong> au <strong>de</strong>ssin dans un ouvrage<br />
paru à Paris en 1708, un an avant sa disparition. Tout en y<br />
développant, dans son raisonnement, <strong>de</strong>s aspects techniques,<br />
De Piles expose dans son Cours <strong>de</strong> peinture par principe qu’il<br />
adresse aux amateurs, les principes <strong>de</strong> la peinture.<br />
Le <strong>de</strong>ssin – écrit-il – ”est la clef <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong>”. Il est ”le<br />
fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la peinture”. Les citations introduisant les sept<br />
sections <strong>de</strong> l’exposition sont extraites <strong>de</strong> son ouvrage.<br />
Comme le <strong>de</strong>ssin qui émeut ceux qui voient en lui le geste <strong>de</strong><br />
l’artiste qui donne vie, le numérique répond à l’espoir ultime <strong>de</strong><br />
donner corps à l’image. Considéré comme un médium <strong>de</strong> contact,<br />
l’écran digital fait croire à une relation tactile avec le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
idées et <strong>de</strong> l’imagination. Le numérique, dont le Motion Graphic,<br />
permet <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>ler la transparence <strong>de</strong> l’image comme une<br />
substance. Aujourd’hui, notre besoin d’être en rapport direct<br />
avec l’image correspond à ce désir d’associer la matière digitale<br />
à un contact charnel, <strong>de</strong> faire évoluer la sensibilité <strong>de</strong> notre corps<br />
dans la découverte <strong>de</strong> la réalité, d’aller toujours plus loin dans<br />
son exploration pour continuer <strong>de</strong> nous interroger. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />
changements proprement techniques, l’ère numérique appelle<br />
une lecture d’image appliquée à nos habitu<strong>de</strong>s culturelles. Les<br />
enjeux esthétiques liés à l’art <strong>de</strong> la simulation virtuelle ne sont<br />
pas nés avec le numérique. Ils recouvrent les interrogations <strong>de</strong><br />
l’homme par rapport à la représentation du réel, aux problèmes<br />
philosophiques <strong>de</strong> sa reproduction esthétique. Les technologies<br />
se mo<strong>de</strong>rnisent mais les enjeux et la réception même <strong>de</strong>s images<br />
<strong>de</strong> synthèse répon<strong>de</strong>nt aux mêmes problématiques.<br />
Ainsi, si aujourd’hui, les techniques du <strong>de</strong>ssin, l’utilisation <strong>de</strong> la<br />
pierre noire, la sanguine, la plume et l’encre brune, le pastel etc.,<br />
ne sont plus les mêmes, la conception graphique, comme moyen<br />
artistique d’expression <strong>de</strong>s formes, relie l’œuvre du <strong>de</strong>ssinateur<br />
d’hier à celle du vidéaste d’aujourd’hui en un mélange <strong>de</strong><br />
technique et d’émotion à la quête <strong>de</strong> l’illusion.<br />
Cordélia Hattori et Régis Cotentin<br />
| <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Introduction<br />
Avant-propos<br />
L’exposition e.motion graphique se formule comme une expérience qui se veut exemplaire<br />
dans l’activité scientifique et culturelle <strong>de</strong>s musées aujourd’hui. Elle prend appui sur la<br />
présentation au public <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 170 <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> la collection du musée qui, du XVIème au<br />
XXème siècle, donnent une définition visuelle du geste du <strong>de</strong>ssinateur dans son évolution au<br />
sein <strong>de</strong> la culture européenne.<br />
La confrontation avec l’animation graphique issue du numérique permet <strong>de</strong> repérer <strong>de</strong>s effets<br />
<strong>de</strong> permanence entre l’art du passé et la pratique contemporaine. L’ensemble donne à voir le<br />
double temps recherché <strong>de</strong> ce mouvement qui procure l’émotion et que précisément traduit,<br />
dans un jeu <strong>de</strong> mots entre français et anglais, le titre e.motion graphique.<br />
Ci-<strong>de</strong>ssus, <strong>de</strong> gauche à droite :<br />
Pierre-Paul Prud’Hon (1758 – 1823)<br />
Académie d’homme<br />
Yann Bertrand & Damien Serban<br />
Chrysali<strong>de</strong> (Iki)<br />
Malgré l’attention très contemporaine aux formes d’expression archaïques et primitives, la<br />
quête <strong>de</strong> l’illusion née dans la culture antique est toujours aussi vivante.<br />
Alain Tapié<br />
Conservateur en chef du patrimoine<br />
Directeur du <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong><br />
et <strong>de</strong> l’Hospice Comtesse<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
| Matray | Meischeid | Blip Boutique – Aaron Koblin & James Frost | Rest My Chemistry<br />
e.motion numérique...<br />
Ouverture :<br />
| Matray |<br />
Meischeid (Gonzales)<br />
L’invention du décor :<br />
| Blip Boutique, Aaron Koblin & James Frost |<br />
Rest My Chemistry (Interpol)<br />
L’artiste français Matray avec son œuvre graphique Meischeid<br />
sur la musique <strong>de</strong> Gonzales crée une <strong>de</strong>s pièces contemporaines<br />
les plus poétiques sur la relation <strong>de</strong>s images et <strong>de</strong> la musique.<br />
Sans utiliser les ressorts d’une symbolique ou d’un récit, libéré<br />
<strong>de</strong> toute référence, Matray réussit à traduire la résonance<br />
d’une mélodie aux confins <strong>de</strong> notre imagination abstraite.<br />
Incomparable dans la délicatesse <strong>de</strong>s motifs, les images dans<br />
leur instantanéité semblent ”retentir” à nos yeux comme les<br />
notes ”enluminent” nos oreilles. La réussite <strong>de</strong> ce film paraît<br />
encore plus éclatante quand nous découvrons qu’aucune autre<br />
logique que celle <strong>de</strong> l’éclat graphique gouverne l’ensemble<br />
visuel en réponse à la mélodie inspirée d’Erik Satie.<br />
Le clip Rest My Chemistry du groupe anglais Interpol est une<br />
œuvre significative <strong>de</strong> la puissance d’illusion <strong>de</strong>s univers artificiels.<br />
Comparant l’arborescence numérique au développement<br />
cellulaire, les images s’enchaînent <strong>de</strong> façon allégorique pour<br />
rapprocher les microcosmes <strong>de</strong>s macrocosmes. De l’interaction<br />
nucléaire à la régénérescence moléculaire, du quadrillage d’une<br />
ville à la structure <strong>de</strong> la voûte céleste, tout semble régi par le<br />
même principe. A l’image <strong>de</strong>s paysages anthropomorphes qui<br />
jalonnent l’histoire <strong>de</strong> l’art, Rest My Chemistry correspond à<br />
un exercice <strong>de</strong> discernement <strong>de</strong> figures cachées. La poésie du<br />
procédé graphique utilisé par Aaron Koblin confère aux images<br />
une fluidité caractéristique <strong>de</strong> la démonstration numérique. De<br />
l’infiniment petit à l’infiniment grand, la croyance en sa force<br />
<strong>de</strong> calcul donne l’impression que toute résolution numérique,<br />
même artistique, a un caractère <strong>de</strong> vérité.<br />
| <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Détails et morceaux d’anatomie \\ Section 1<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
1<br />
”L’anatomie est une connaissance <strong>de</strong>s parties du corps humain (…). Il est<br />
d’une nécessité indispensable [pour le peintre] <strong>de</strong> bien connaître la forme<br />
et la jonction <strong>de</strong>s os d’autant qu’ils altèrent souvent les mesures dans le<br />
mouvement, comme il est nécessaire <strong>de</strong> bien savoir la situation et l’office <strong>de</strong>s<br />
muscles, puisqu’en cela consiste la vérité la plus sensible du <strong>de</strong>ssin”.<br />
... à l’animation contemporaine<br />
L’illusion virtuelle puise ses ressources dans le <strong>de</strong>ssin. Les corps <strong>de</strong> synthèse<br />
témoignent <strong>de</strong> cet héritage. Les figures sont d’abord conçues comme <strong>de</strong>s<br />
squelettes en fil <strong>de</strong> fer, à partir <strong>de</strong>squels se conçoit une sorte <strong>de</strong> mannequin<br />
articulé. Le personnage est ensuite recouvert <strong>de</strong> textures, extraites <strong>de</strong><br />
photographies <strong>de</strong> matières. L’intensité et l’orientation <strong>de</strong> la lumière<br />
déterminent les contrastes <strong>de</strong>s volumes. Pour imiter la vision humaine, le<br />
numérique utilise le flou, le grain et les défauts d’optique, pour ”salir” une<br />
image trop ”lisse”. Parachevés, les personnages virtuels supportent toutes<br />
les mutations. D’un état à l’autre, nous reconnaissons ici la succession <strong>de</strong>s<br />
étapes du <strong>de</strong>ssin d’un corps : la notation <strong>de</strong>s proportions, l’étu<strong>de</strong> anatomique<br />
et l’analyse <strong>de</strong> la lumière.<br />
1<br />
Toutes les citations en début <strong>de</strong> section, sont extraites <strong>de</strong> Roger <strong>de</strong> Piles, Cours <strong>de</strong> peinture par principe, 1708, Paris.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
Section 1<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
| Paul Baudry (1828 – 1886) |<br />
Étu<strong>de</strong> pour le licteur<br />
| <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
... à l’animation contemporaine<br />
Section 1<br />
| Yann Bertrand & Damien Serban |<br />
Chrysali<strong>de</strong> (Iki) (jap.: youchuu)<br />
A partir du travail du danseur Jean-Louis Le Cabellec,<br />
Chrysali<strong>de</strong> (Iki) propose <strong>de</strong> contempler la mise en mouvement<br />
d’un ”écorché” en image <strong>de</strong> synthèse dont chaque facette<br />
semble témoigner d’une composante organique. Le Butô,<br />
créé en 1959 par Tatsumi Hijikata est une danse librement<br />
improvisée, à la fois minimale et spectaculaire, très lente<br />
ou violente, qui se réclame <strong>de</strong> la tradition du théâtre Nô.<br />
Les danseurs presque nus sont peints en blanc pour éveiller<br />
l’attention sur le souffle et la décomposition infime <strong>de</strong>s<br />
gestes dans une chorégraphie épurée et tendue. Chrysali<strong>de</strong><br />
joue du contraste <strong>de</strong> la présence charnelle du danseur et<br />
<strong>de</strong> la texture lisse et froi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la 3D. Modélisée, l’image du<br />
danseur rappelle les premières morphologies <strong>de</strong> synthèse<br />
formées <strong>de</strong> polygones non ”lissés”. L’exemplarité du travail<br />
<strong>de</strong> Yann Bertrand et <strong>de</strong> Damien Serban est <strong>de</strong> renouveler<br />
notre perception <strong>de</strong> cette structure qui renvoie à l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s représentations <strong>de</strong>s écorchés artistiques comme<br />
images <strong>de</strong> ”l’âme”. Jouant <strong>de</strong> la déstructuration et du<br />
parasitage pour attribuer à l’image numérique une pulsation<br />
dont elle semble originellement démunie, la transmutation<br />
du danseur en facette synthétique libère ce par quoi il est<br />
profondément animé, <strong>de</strong> l’éclosion à la déflagration.<br />
| Antoine Bardou-Jacquet |<br />
How Does It Make You Feel ? (Air)<br />
Réalisé pour le groupe français Air, How Does It Make You Feel ?<br />
montre la fabrication d’un androï<strong>de</strong>, dont l’assemblage, membre<br />
par membre, est régi mécaniquement. L’androï<strong>de</strong> est incarné<br />
par le mannequin français Audrey Marnay. L’analogie entre la<br />
construction d’un avatar et l’image composite d’un modèle est<br />
légitime tant le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong> participe à la fabrication<br />
<strong>de</strong> corps hybri<strong>de</strong>s. Progressivement, le dysfonctionnement <strong>de</strong>s<br />
machines engendre un assemblage surréaliste du mannequin<br />
qui apparaît comme une critique <strong>de</strong>s canons <strong>de</strong> beauté qui<br />
contraignent plus qu’ils ne libèrent.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
Section 2<br />
\\ Pose et nu académique<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
”Il faut savoir (…) comment une tête doit être construite, un pied, une main,<br />
et enfin tout le corps pour former un homme parfait. (…) il est nécessaire<br />
en posant un modèle <strong>de</strong> chercher une attitu<strong>de</strong> qui dans son contraste soit<br />
naturelle et fasse voir <strong>de</strong> belles parties (…).<br />
(…) le nu (…) a ses marques <strong>de</strong> distinction. Les uns pour imiter la chair<br />
donnent aux contours une inflexion qui porte cet esprit ; les autres pour<br />
imiter l’antique conservent dans leurs contours la régularité <strong>de</strong>s statues, <strong>de</strong><br />
peur <strong>de</strong> rien perdre <strong>de</strong> leur beauté”.<br />
à l’animation contemporaine<br />
Empruntant aux conceptions classiques du <strong>de</strong>ssin, les corps <strong>de</strong> synthèse<br />
héritent <strong>de</strong> toute l’histoire du nu. D’une souplesse infinie, le numérique facilite<br />
les métamorphoses et la création d’anatomies fabuleuses. Les physionomies<br />
virtuelles synthétisent toutes les représentations du corps humain, <strong>de</strong>s<br />
grotesques au beau idéal, <strong>de</strong>s créatures zoomorphes aux hybri<strong>de</strong>s. Participant<br />
aussi à la définition <strong>de</strong>s canons <strong>de</strong> la beauté contemporaine, elles invoquent<br />
l’idée <strong>de</strong> chirurgie plastique et <strong>de</strong> clonage. Devant les personnages artificiels, le<br />
spectateur, orienté par ses réflexes d’i<strong>de</strong>ntification, cherche à reconnaître une<br />
sensibilité dans le tout numérique. Aussi les artistes contemporains ten<strong>de</strong>nt à<br />
attribuer une conscience aux personnages virtuels, par exemple en donnant<br />
le rôle d’un androï<strong>de</strong> à un acteur.<br />
| <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
Section 2<br />
| Alphonse-Amédée Cordonnier (1848-1930) |<br />
Femme nue assise, avec <strong>de</strong>s mesures<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
Section 2<br />
... à l’animation contemporaine<br />
| Eiko Ishioka | Cocoon (Björk)<br />
Cocoon fait partie d’un triptyque <strong>de</strong> vidéo où la chanteuse<br />
islandaise Björk se présente sous son aspect le plus charnel.<br />
Les paroles <strong>de</strong> la chanson expriment le plaisir sexuel. Réalisé<br />
par la costumière <strong>de</strong> cinéma japonaise Eiko Ishioka, le clip<br />
commence en exhibant plusieurs clones <strong>de</strong> Björk d’où s’extrait<br />
celle qui va chanter. Deux fils rouges s’échappent <strong>de</strong> ses seins<br />
et dansent autour d’elle pour répondre à son bien-être.<br />
Leur chorégraphie organique accompagne le chant. Puis ils<br />
enroulent Björk jusqu’à l’enfermer dans un cocon. La mise<br />
en scène minimaliste focalise notre attention sur le contraste<br />
entre l’anatomie immaculée et le rouge vif <strong>de</strong>s fils, dont la<br />
parenté avec le flux sanguin comme métaphore <strong>de</strong> la passion<br />
est évi<strong>de</strong>nte dans les gros plans. Björk prend la pose en<br />
manifestant tout ce qui insuffle la vie dans nos artères et nos<br />
viscères, dans la joie comme dans la tendre mélancolie.<br />
| Sofia Coppola |<br />
I Just Don’t Know What To Do With Myself<br />
(The White Stripes)<br />
Le mannequin anglais Kate Moss est l’une <strong>de</strong>s icônes <strong>de</strong> la<br />
mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s années 1990-2000 les plus prisées et représentées.<br />
Au même titre que Twiggy du Swinging London <strong>de</strong>s années<br />
60, elle définit et incarne le style d’une génération. Le noir et<br />
blanc du clip se réfère à l’esthétique <strong>de</strong> la photographie <strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong> et à l’influence musicale du groupe The White Stripes<br />
qui aspire à l’authenticité <strong>de</strong>s premiers blues. Le décor est<br />
simple. La réalisatrice américaine Sofia Coppola adapte la<br />
danse <strong>de</strong> Marlène Dietrich dans L’Ange Bleu qui envoûtait<br />
Emil Jannings. Sur un socle ou à la barre, le mannequin bouge<br />
sans cesse pour prendre la pose. A l’exception <strong>de</strong> quelques<br />
personnages virtuels qui exacerbent le fétichisme avec<br />
<strong>de</strong>s anatomies disproportionnées, il n’existe pas encore <strong>de</strong><br />
sex-symbol artificiel ; la volupté numérique a ses limites...<br />
10 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Visages et expressions \\ Section 3<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
”Les traits du visage consistent dans la justesse du <strong>de</strong>ssin et dans l’accord<br />
<strong>de</strong>s parties, (…) en sorte que le portrait <strong>de</strong> leurs corps soit encore celui <strong>de</strong><br />
leurs esprits.<br />
Les parties du visage contribuent toutes à mettre au <strong>de</strong>hors les sentiments<br />
du cœur ; mais surtout les yeux qui sont, comme dit Cicéron, <strong>de</strong>ux fenêtres<br />
par où l’âme se fait voir.<br />
(…) si vous savez les joindre [les sourcils et la bouche] avec le langage <strong>de</strong>s<br />
yeux, vous aurez une harmonie merveilleuse pour les passions <strong>de</strong> l’âme”.<br />
... à l’animation contemporaine<br />
La mobilité <strong>de</strong>s lumières et <strong>de</strong>s ombres, le mouvement tonal <strong>de</strong>s contours, la<br />
finesse <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>lés du <strong>de</strong>ssin se retrouvent dans les portraits <strong>de</strong> synthèse.<br />
Comme toute autre représentation, l’aspect anthropomorphique <strong>de</strong>s corps<br />
virtuels est une source infaillible <strong>de</strong> leur emprise sur l’affectivité humaine. Mais<br />
si l’ordinateur donne un réalisme saisissant aux créatures qu’il invente, il bute<br />
sur la représentation <strong>de</strong> nos semblables. La 3D, les images <strong>de</strong> synthèse créent<br />
<strong>de</strong>s décors chimériques et <strong>de</strong>s paysages enchanteurs parfaitement illusionnistes<br />
mais ne restituent pas encore la profon<strong>de</strong>ur psychologique d’un visage. Chaque<br />
personnage est ainsi livré au péril <strong>de</strong> son aspect artificiel. Pour cette raison,<br />
le cinéma contemporain recourt à la motion capture qui prête aux créatures<br />
virtuelles les traits, les mouvements et les expressions d’un comédien. Au-<strong>de</strong>là<br />
d’une simple ressemblance, les personnages en motion capture témoigneraient<br />
enfin <strong>de</strong> la valeur d’une vie ?<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 11
Section 3<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
| Raphaël (1483 – 1520) |<br />
Tête d’homme au turban (vers 1504-1505)<br />
12 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
... à l’animation contemporaine<br />
Section 3<br />
| Walter Stern |<br />
Thursday’s Child (David Bowie)<br />
David Bowie est l’une <strong>de</strong>s personnalités artistiques les plus<br />
originales et influentes <strong>de</strong>puis les années 70. Jouant sur son<br />
androgynie, et sur la beauté <strong>de</strong> son visage sur lequel le temps<br />
ne semble ne pas avoir prise, le Dorian Gray du rock a créé<br />
au cours <strong>de</strong> sa carrière prolifique une multitu<strong>de</strong> d’avatars,<br />
tels Ziggy Stardust (1972) et le Thin White Duke (1976) qui<br />
appartiennent à nos mythologies contemporaines.<br />
Dans ce film, il se prête au jeu du miroir pour examiner, en<br />
compagnie du spectateur, la vérité d’un visage qui après<br />
avoir vécu tant <strong>de</strong> métamorphoses est aujourd’hui rattrapé<br />
par le temps. Sans fard ni lumière esthétisante, le chanteur<br />
redécouvre son visage, cherchant <strong>de</strong>rrière les apparences ce<br />
qui reste <strong>de</strong> sa vraie nature et <strong>de</strong>s personnages qu’il s’est plu<br />
d’incarner, jusqu’au moment où son reflet abuse <strong>de</strong> lui-même<br />
et reproduit le mirage <strong>de</strong> la jeunesse.<br />
Le comble <strong>de</strong> l’illusion n’est-il pas finalement <strong>de</strong> se croire en<br />
mesure <strong>de</strong> se libérer <strong>de</strong> toute illusion ?<br />
| James Frost |<br />
House of Cards (Radiohead)<br />
Ce clip pour le groupe Radiohead est réalisé sans caméra ni<br />
lumière. Le chanteur Thom Yorke et les panoramas urbains<br />
sont scannés en temps réel par <strong>de</strong>s lasers qui restructurent<br />
numériquement la lumière, le volume et le mouvement en une<br />
infinité <strong>de</strong> points mobiles. En accompagnement <strong>de</strong> la musique,<br />
les images montrent <strong>de</strong>s phénomènes qui se dispersent<br />
dans une poussière <strong>de</strong> lumière. Affleurant à l’écran dans le<br />
crépitement <strong>de</strong> la matière numérique, elles se manifestent<br />
telles <strong>de</strong>s visions spectrales. La relation entre la Tête d’homme<br />
<strong>de</strong> Raphaël, piquée pour le transfert sur un autre support et<br />
ce portrait 3D, montre que toute représentation s’accomplit<br />
selon une grille <strong>de</strong> repères visuels qui assure une base <strong>de</strong><br />
construction. Les images <strong>de</strong> synthèse, plus qu’aucune autre,<br />
sont régies par un ensemble <strong>de</strong> repères et <strong>de</strong> paramètres qui<br />
assurent leur animation. Même si les artistes recherchent<br />
les acci<strong>de</strong>nts et les défaillances <strong>de</strong> système pour plus<br />
d’ ”humanité”, la numérisation recourt inévitablement à une<br />
codification numérique <strong>de</strong> toutes les images.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 13
Section 4<br />
\\ L’invention du décor<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
”L’architecture est un art qui par le <strong>de</strong>ssin et par <strong>de</strong>s proportions convenables<br />
imite et construit toutes sortes d’édifices.<br />
[Dans l‘École d’Athènes] est un édifice d’une magnifique architecture<br />
composée d’arca<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> pilastres, et disposée d’une manière à rendre sa<br />
perspective fuyante (…). (…) il [Raphaël] a voulu encore que les statues et<br />
les bas-reliefs, qui sont <strong>de</strong>s ornements <strong>de</strong> son architecture, contribuassent en<br />
même temps à la richesse et à l’expression <strong>de</strong> sa pensée”.<br />
à l’animation contemporaine<br />
Le <strong>de</strong>ssin en perspective, avec son maillage serré <strong>de</strong> lignes et <strong>de</strong> points <strong>de</strong> fuite, est<br />
parfaitement adapté au graphisme numérique. La création d’univers fantastiques,<br />
<strong>de</strong> cités imaginaires, <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>s merveilleux scrupuleusement architecturés<br />
pourvoient aux décors <strong>de</strong>s films <strong>de</strong> science-fiction et <strong>de</strong>s productions à effets<br />
spéciaux. Le numérique permet la conception d’architectures hybri<strong>de</strong>s aux formes<br />
inconnues, entre le réel et le virtuel, proches d’un espace mental. Ce cyberespace<br />
abolit le déterminisme d’une architecture statique et inerte comme métaphore<br />
d’un certain équilibre.<br />
Inspirée entre autres par <strong>de</strong>s modèles issus <strong>de</strong> la biologie moléculaire, la fluidité<br />
du numérique dissout la masse <strong>de</strong>s volumes et génère <strong>de</strong>s formes qui exaltent<br />
un désir <strong>de</strong> vitalité. Aussi, à l’instar <strong>de</strong> la nouvelle architecture, les artistes<br />
contemporains cherchent moins à s’inspirer du patrimoine qu’à voir l’architecture<br />
historique comme un répertoire <strong>de</strong> formes.<br />
14 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
Section 4<br />
| Gilles-Marie Oppenord (1672 - 1742) |<br />
Fontaine et côté <strong>de</strong> galerie<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 15
Section 4<br />
... à l’animation contemporaine<br />
| Tim Hope | Jubilee Line | Quayola | Strata#1 - Rome<br />
| Le Cabinet | Streets<br />
| Tim Hope | Jubilee Line<br />
Streets, le film très court du duo <strong>de</strong> graphistes Le Cabinet,<br />
con<strong>de</strong>nse la réalité d’une ville à son tracé lumineux, pour vivre<br />
son exploration comme une sensation. En référence à la ligne<br />
<strong>de</strong> métro londonien du même nom, Jubilee Line <strong>de</strong> Tim Hope<br />
développe cette idée d’une cité transparente. Nostalgique,<br />
le réalisateur reconstruit graphiquement Londres d’avant la<br />
construction <strong>de</strong> cette ligne pour y intégrer les modèles d’un<br />
défilé <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>. Conscient <strong>de</strong> ne recouvrer la capitale qu’il<br />
affectionne que dans son souvenir nostalgique, les modèles<br />
eux-mêmes, comme <strong>de</strong>s figures à facettes, traduisent cette<br />
impression <strong>de</strong> ne plus faire partie <strong>de</strong>s lieux que l’on a connus.<br />
Leur périple se termine au sein d’un théâtre, lieu illusionniste<br />
par excellence, comme pour démontrer la difficulté du corps<br />
humain à s’intégrer dans un univers structuré par les lois <strong>de</strong> la<br />
perspective, et par extension <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> l’homme dans un<br />
développement urbain qui se soucie peu <strong>de</strong> son histoire.<br />
| Quayola |<br />
Strata#1-Rome | Strata#2-Paris<br />
L’évi<strong>de</strong>nce graphique <strong>de</strong>s créations Strata#1 & Strata#2 <strong>de</strong><br />
Quayola dévoile la structure cachée d’un édifice baroque et<br />
d’une cathédrale gothique. Le numérique anime, sous forme<br />
d’éclats, les couleurs <strong>de</strong>s fresques et <strong>de</strong>s vitraux. La lumière <strong>de</strong>s<br />
peintures et le rayonnement <strong>de</strong>s rosaces se matérialisent sous<br />
la forme d’un réseau <strong>de</strong> facettes chromatiques. En perpétuelle<br />
évolution, leur multiplication semble suivre notre propre<br />
découverte <strong>de</strong>s lieux. Reproduisant l’enchaînement décoratif,<br />
la prolifération <strong>de</strong>s éléments crée finalement une nouvelle<br />
architecture mobile au sein <strong>de</strong>s bâtiments. Son apparition<br />
trouve sa raison d’être dans notre besoin <strong>de</strong> spiritualité dans<br />
la représentation abstraite.<br />
Dans la section Paysages, Quayola, avec Natures, propose la<br />
vision originale en plan rapproché, où le graphisme s’arrange<br />
<strong>de</strong>s effets numériques pour manifester l’évi<strong>de</strong>nce structurelle<br />
<strong>de</strong> la nature. Insaisissables et éphémères, les mouvements<br />
du vent composent une partition visuelle du tournoiement<br />
<strong>de</strong>s fleurs dans la brise qui s’accor<strong>de</strong> aux sons organiques<br />
<strong>de</strong> Mira Calix.<br />
16 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Plis et drapés \\ Section 5<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
”(…) le peintre doit, avant que <strong>de</strong> disposer ses draperies, <strong>de</strong>ssiner le nu <strong>de</strong><br />
ses figures pour former <strong>de</strong>s plis sans équivoque et (…) que le spectateur<br />
s’imagine voir ce que le peintre lui couvre par le jet <strong>de</strong> ses draperies. (…)<br />
mais ce n’est pas assez que les étoffes soient jetées diversement, il faut<br />
encore qu’elles soient entre elles d’une nature différente (…)<br />
Les plis (…) donnent beaucoup <strong>de</strong> vie à l’action (…) parce que le mouvement<br />
<strong>de</strong>s plis suppose du mouvement au membre qui agit (…) et qui les rend plus<br />
ou moins agités selon la violence ou la douceur <strong>de</strong> son action”.<br />
... à l’animation contemporaine<br />
Dans le <strong>de</strong>ssin comme dans la peinture, le pli épouse l’anatomie <strong>de</strong>s modèles<br />
et emporte les corps dans les arabesques <strong>de</strong> la composition. Aérien et flui<strong>de</strong>, il<br />
glisse délicatement sur les corps. Son élégance est comme abstraite. Il enveloppe<br />
et développe. La métaphore du pli et du dépli rend visible l’étroite alliance<br />
entre l’âme et le corps. Le drapé est comme habité. Sa tension accomplit dans<br />
l’existence <strong>de</strong> la couleur l’idée d’émanation spirituelle.<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> draperies ne se distingue pas particulièrement au sein <strong>de</strong>s pratiques<br />
numériques. Néanmoins, la création <strong>de</strong> figures dont la présence n’est signifiée<br />
que par le vêtement qui les recouvre est une constante dans la composition d’un<br />
personnage virtuel. Les mouvements <strong>de</strong>s plis et <strong>de</strong> la lumière sur les matières<br />
enrichissent leur nature et complexifient leurs caractères. Le travail <strong>de</strong>s textures,<br />
le jeu <strong>de</strong>s lumières, le détail <strong>de</strong>s matières, parachèvent l’aspect réaliste d’un<br />
personnage pour susciter l’i<strong>de</strong>ntification du spectateur.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 17
Section 5<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
| Alphonse Colas (1818 – 1887) |<br />
Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> draperie<br />
18 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
... à l’animation contemporaine<br />
Section 5<br />
| Transforma |<br />
Frankenman<br />
Sous influence <strong>de</strong> l’antique, le drapé est un exercice où l’artiste<br />
exerce sa virtuosité dans le travail <strong>de</strong> la lumière et <strong>de</strong> la matière<br />
dans l’abstraction <strong>de</strong>s plis. Les artistes allemands Transforma,<br />
dans leur film installation Frankenman, ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> cette<br />
fascination <strong>de</strong>s draperies. Comme les <strong>de</strong>ssins anciens, leurs images<br />
expriment la délicatesse graphique <strong>de</strong>s tracés qui structurent<br />
les plissements <strong>de</strong>s étoffes. La lumière caresse le jeu incessant<br />
<strong>de</strong>s replis. Les lignes lumineuses s’entremêlent pour former<br />
<strong>de</strong>s figures dont l’anthropomorphisme dévoile progressivement<br />
un corps.<br />
Dans le <strong>de</strong>ssin, les drapés traduisent le mouvement dans<br />
l’ordonnancement. Dans la peinture, le réseau <strong>de</strong>s plis anime le<br />
chatoiement <strong>de</strong> la lumière et <strong>de</strong>s couleurs sans rehaussements<br />
allégoriques et symboliques. Le film Frankenman recrée ce<br />
même ravissement. Avec une image, qui semble naturellement<br />
synthétique <strong>de</strong> par son traitement numérique, les artistes <strong>de</strong><br />
Transforma créent la confusion <strong>de</strong>s sens lorsque le spectateur<br />
découvre que la chorégraphie <strong>de</strong>s plis est maîtrisée par un<br />
danseur dans un habit <strong>de</strong> fils tendus..<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 19
Section 6<br />
\\ Mythes et allégories<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
”L’invention par rapport à la peinture se peut considérer <strong>de</strong> trois manières :<br />
elle est ou historique simplement, ou allégorique, ou mystique.<br />
Les peintres se servent avec raison du mot d’histoire pour signifier le genre<br />
<strong>de</strong> peinture le plus considérable, et qui consiste à mettre plusieurs figures<br />
ensemble (…).<br />
L’invention allégorique est un choix d’objets qui servent à représenter dans<br />
un tableau, ou en tout, ou en partie, autre chose que ce qu’ils sont en effet.<br />
L’invention mystique regar<strong>de</strong> notre religion”.<br />
à l’animation contemporaine<br />
L’imaginaire numérique recourt souvent à l’histoire pour créer <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s<br />
et <strong>de</strong>s personnages dont les origines trouvent leurs sources ”au cœur <strong>de</strong>s<br />
mythologies”, pour reprendre un titre <strong>de</strong> Jacques Lacarrière. Pour que <strong>de</strong> tels<br />
récits aient ”une valeur véridique et convaincante, force est <strong>de</strong> (les) attribuer<br />
à <strong>de</strong>s êtres ou <strong>de</strong>s puissances qui échappent aux contingences du temps et <strong>de</strong><br />
l’espace, autrement dit à <strong>de</strong>s divinités supra-humaines et éternelles”. Le besoin<br />
<strong>de</strong> l’homme <strong>de</strong> se projeter dans <strong>de</strong>s univers parallèles semble aujourd’hui assouvi<br />
dans l’interaction <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> synthèses, qui permet <strong>de</strong> ”toucher” les images<br />
et <strong>de</strong> ”pénétrer” dans leur univers. Mais comme pour les récits mythologiques,<br />
l’efficience du leurre est une question <strong>de</strong> foi.<br />
Cependant, comme le précise Réjane Hamus-Vallée à propos <strong>de</strong>s effets spéciaux,<br />
”est-ce parce que l’ordinateur s’affranchit du réel, qu’il lui est plus aisé ensuite<br />
<strong>de</strong> le reconfigurer à sa guise ? Que re-présente-t-on avec une image <strong>de</strong> synthèse,<br />
qui n’est pas la ”trace du réel”, la momie d’un changement ? Que choisit-on,<br />
quand on opte pour une technique plutôt qu’une autre : un visuel différent ou<br />
bien encore un rapport au réel différent ?”.<br />
20 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
Section 6<br />
| Giulio Romano (1499 – 1546) |<br />
Neptune sur son char<br />
Plume et encre brune, lavis brun<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 21
Section 6<br />
... à l’animation contemporaine<br />
| The Blackheart Gang | The Tale Of How<br />
The Blackheart Gang est un collectif <strong>de</strong> plasticiens,<br />
graphistes et musiciens d’Afrique du Sud. Leur style original<br />
mêle les influences <strong>de</strong> Brueghel et <strong>de</strong> Bosch dans une profusion<br />
<strong>de</strong> motifs qui rappellent les estampes surréalistes <strong>de</strong> Max Ernst.<br />
La séduction immédiate <strong>de</strong> The Tale Of How est le résultat <strong>de</strong><br />
recherches approfondies dans le grand livre <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong><br />
l’art, <strong>de</strong> l’illustration scientifique et <strong>de</strong> l’imagerie populaire.<br />
L’universalité <strong>de</strong> leur création crée une fable onirique où les<br />
références semblent issues d’une culture commune illustrée par<br />
les innombrables <strong>de</strong>ssins et peintures <strong>de</strong> scènes mythologiques.<br />
L’animation <strong>de</strong> leur univers chimérique participe <strong>de</strong> la création<br />
d’une mythologie particulière qui propose une variante pour<br />
<strong>de</strong>s représentations <strong>de</strong>s contes pour enfants.<br />
| AFAS | Epilepsy Is Dancing<br />
(Antony & The Johnsons)<br />
Ce clip du groupe américain Antony & The Johnsons illustre<br />
<strong>de</strong> façon quasi littérale le titre <strong>de</strong> la chanson. Une femme,<br />
terrassée par l’apparition d’un jeune cerf en pleine zone urbaine,<br />
vit une crise d’épilepsie qui la plonge en rêve dans l’univers<br />
<strong>de</strong>s bacchanales. Théâtralisée et orchestrée comme un rituel, la<br />
chorégraphie <strong>de</strong> la fête propose la vision idyllique d’un âge d’or.<br />
Le visage du chanteur Antony, lui-même déguisé et masqué en<br />
personnage mythique, apparaît en surimpression. L’atmosphère<br />
bucolique correspond à ses convictions, et aspirent à une plus<br />
gran<strong>de</strong> tolérance entre communautés ethniques, culturelles<br />
et sexuelles. Le clip d’Antony & The Johnsons dévoile un<br />
mon<strong>de</strong> ”que seuls les narcotiques, l’émotion musicale et les<br />
pulsions printanières peuvent révéler (…), un âge où les dieux<br />
et les hommes vivaient en étroite communauté” 1 . La femme<br />
épileptique du début <strong>de</strong> film sort <strong>de</strong> sa rêverie en souriant à la<br />
beauté du jeune cerf, dont l’apparition ne pouvait provoquer<br />
qu’enchantement et hallucination dans ce paysage urbain sans<br />
attrait.<br />
1<br />
Friedrich Nietzsche : la vision dionysiaque du mon<strong>de</strong>, Introduction <strong>de</strong><br />
Lionel Duvoy, Editions Allia, Paris, 2004, p.20<br />
22 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Section 7<br />
\\ Paysages<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
”Parmi tant <strong>de</strong> styles différents que les paysagistes ont pratiqués (…) j’en<br />
distinguerai seulement <strong>de</strong>ux dont les autres ne sont qu’un mélange, le style<br />
héroïque et le style pastoral ou champêtre.<br />
Le style héroïque est une composition d’objets qui (…) tirent <strong>de</strong> l’art<br />
et <strong>de</strong> la nature tout ce que l’un et l’autre peuvent produire <strong>de</strong> grand et<br />
d’extraordinaire.<br />
Le style champêtre est une représentation <strong>de</strong>s pays qui paraissent bien<br />
moins cultivés qu’abandonnés à la bizarrerie <strong>de</strong> la seule nature. Elle s’y fait<br />
voir toute simple, sans fard et sans artifice (…)”.<br />
à l’animation contemporaine<br />
Le paysage correspond à un point <strong>de</strong> vue qui anthropomorphise notre relation à<br />
la nature. Cette vision personnifie les éléments selon notre imagination et notre<br />
croyance en leurs effets. Elle se traduit dans les métamorphoses allégoriques<br />
du minéral, du végétal et <strong>de</strong>s météores. La tradition du <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> paysage se<br />
perpétue dans l’art numérique sous diverses formes. Les artistes contemporains<br />
réalisent <strong>de</strong>s compositions (images et installations) qui, selon l’exemple <strong>de</strong> la libre<br />
évolution <strong>de</strong> la végétation, entremêlent les éléments, confon<strong>de</strong>nt les échelles,<br />
rapprochent les espaces et donnent l’impression d’une gran<strong>de</strong> cohérence dans<br />
la profusion. Le parallèle entre le tissage végétal et le réseau informatique<br />
sensibilise notre rapport à l’électronique, et permet <strong>de</strong>s analogies qui organisent<br />
notre rapport à l’univers virtuel selon <strong>de</strong>s lois biologiques et organiques.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 23
Section 7<br />
du <strong>de</strong>ssin ancien ...<br />
| Cristofano Paolo Galli (?) ( ? - ?) |<br />
Paysage avec un arbre au premier plan<br />
24 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
... à l’animation contemporaine<br />
Section 7<br />
| Adriaan Lokman |<br />
Forecast<br />
La représentation du ciel est une interprétation indissociable<br />
<strong>de</strong> la personne qui le contemple. L’homme s’i<strong>de</strong>ntifie alors<br />
dans les forces qui le gouvernent parce qu’il y recherche<br />
l’énigme <strong>de</strong> son origine. Comme face aux forces terrestres <strong>de</strong><br />
la terre et <strong>de</strong> la mer, l’homme essaie d’ébaucher une typologie<br />
<strong>de</strong> sa mythologie personnelle dans ce qui se manifeste le plus<br />
intensément. Le sentiment esthétique se met à parcourir ses<br />
propres chemins conduit par l’arbitraire <strong>de</strong> la curiosité et <strong>de</strong><br />
l’imaginaire. Les caresses <strong>de</strong> la lumière du jour ou les jeux<br />
d’ombres <strong>de</strong> la nuit donnent aux nuages parfois <strong>de</strong>s formes<br />
humaines ou imaginaires. Leur magnificence révèle alors une<br />
présence muette qui rappelle notre fragilité et l’omniscience<br />
d’un regard qui évalue nos actes à l’aune <strong>de</strong> la <strong>de</strong>stinée<br />
universelle. Les métamorphoses du ciel, capables <strong>de</strong> sortilèges<br />
comme <strong>de</strong> miracles dans les contes et légen<strong>de</strong>s, ont <strong>de</strong> tous<br />
temps intimidé les esprits.<br />
| Squint/Opera |<br />
Gar<strong>de</strong>ns By The Bay I & II<br />
Squint/Opera est un studio spécialisé dans les films courts<br />
d’architecture et <strong>de</strong> projets urbains. Les scénarios évoquent<br />
le futur <strong>de</strong> cités et <strong>de</strong> paysages métamorphosés par l’illusion<br />
numérique. Conçu comme un panoramique animé sur le tableau<br />
mural d’un cabinet d’architectes, Gar<strong>de</strong>ns By The Bay I détaille<br />
un projet <strong>de</strong> cité utopique dans le cadre <strong>de</strong> la compétition<br />
internationale <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign pour la Baie <strong>de</strong> Singapour. De leur<br />
propre aveu, ce premier volet souhaite montrer l’intérieur du<br />
cerveau d’un architecte en plein travail. Les notes et les esquisses<br />
s’animent. Les <strong>de</strong>ssins se mélangent aux photographies<br />
documentaires. Les plans se matérialisent en 3D. L’abondance<br />
<strong>de</strong> la nature s’harmonise à une représentation organique <strong>de</strong><br />
l’architecture. Les incrustations et les transparences établissent<br />
<strong>de</strong>s correspondances entre nature, structure et figure qui ne<br />
sont plus seulement symboliques mais physiques. Pour autant,<br />
la construction d’un paysage, quelles que soient ses limites<br />
réelles ou imaginaires, <strong>de</strong>meure inséparable <strong>de</strong> la diffusion<br />
d’une mystique <strong>de</strong> l’aventure, intérieure et extérieure qui se<br />
visualise dans le second volet Gar<strong>de</strong>ns By The Bay II.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 25
... à l’animation contemporaine<br />
| H5 | Logorama<br />
Le studio graphique H5 est reconnu pour ses pochettes<br />
<strong>de</strong> disques (Superdiscount, Air, Demon…) et sa direction<br />
artistique (Dior, Cartier, YSL). François Alaux, Hervé <strong>de</strong> Crécy<br />
et Ludovic Houplain sont les auteurs <strong>de</strong> nombreux clips (Alex<br />
Gopher, Massive Attack, Röyksopp…), et sont régulièrement<br />
exposés en tant qu’artistes (Nuit Blanche 2007, Beaubourg,<br />
MoMA…). Entièrement composé <strong>de</strong> logos, Logorama est<br />
construit comme un mini polar à la fois ludique et politique.<br />
Deux flics (<strong>de</strong>s bonshommes Michelin) prennent en chasse un<br />
gangster (Ronald McDonald) qui prend en otage un enfant<br />
(Haribo). La poursuite est interrompue par le séisme ”The<br />
Big One” qui sépare la Californie du continent américain. La<br />
péninsule se transforme en un croissant <strong>de</strong> terre qui est la<br />
marque Nike. Les buildings, comme <strong>de</strong>s monuments à la gloire<br />
<strong>de</strong>s marques qu’ils symbolisent, s’écrasent les uns contre les<br />
autres. L’histoire se finit sur un bout d’île qui surnage parmi les<br />
décombres <strong>de</strong>s images <strong>de</strong> marques.<br />
La terre vue du ciel correspond elle-même à la marque<br />
Universal qui évolue parmi les étoiles <strong>de</strong> la nébuleuse<br />
Milky Way. Sur un ton inspiré <strong>de</strong>s films d’action volubiles et<br />
référencés à la Tarantino, Logorama détourne et exploite les<br />
logos comme <strong>de</strong>s ready-ma<strong>de</strong>, qui synthétisent la nature <strong>de</strong><br />
ce qu’ils ven<strong>de</strong>nt. Mais si l’objet industriel peut <strong>de</strong>venir une<br />
œuvre d’art, les marques déposées ne s’emploient pas sans<br />
autorisation. Logorama invali<strong>de</strong> la hiérarchie <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong><br />
la consommation où le logo a plus <strong>de</strong> valeur que l’objet qu’il<br />
représente. La symbolique est plus forte et intouchable que la<br />
réalité. Les H5, en créant cet univers <strong>de</strong> logos peuplé d’êtres<br />
”logo typés”, ont composé la peinture <strong>de</strong> vanités la plus<br />
emblématique <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong> en quête d’une mythologie et<br />
<strong>de</strong> symboles forts.<br />
26 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Remerciements<br />
Nous adressons notre reconnaissance à Martine Aubry, Maire <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> Métropole Communauté Urbaine,<br />
à Catherine Cullen, adjointe au Maire, déléguée à la Culture, à Laurent Dréano, directeur général <strong>de</strong> la Culture et à Isabelle<br />
Seigneur, qui nous ont permis <strong>de</strong> réaliser cette exposition.<br />
Cette exposition a été rendue possible grâce au mécénat <strong>de</strong> l’AFVAC, Association Française <strong>de</strong>s vétérinaires et animaux <strong>de</strong><br />
compagnie. Elle est réalisée en partenariat avec la Mairie <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> ; <strong>Lille</strong>3000 ; Autour <strong>de</strong> Minuit, Paris ; Secon<strong>de</strong> Nature,<br />
Aix-en-Provence et Transcultures, Mons<br />
Les œuvres <strong>de</strong> la section contemporaine <strong>de</strong> l’exposition n’auraient pas été réunies sans la générosité <strong>de</strong>s distributeurs et <strong>de</strong>s artistes :<br />
AFAS, Antony Hegarty, Antoine Bardou-Jacquet, Yann Bertrand, The Blackheart Gang, Blip Boutique, Sofia Coppola, James Frost, H5,<br />
Tim Hope, Eiko Ishioka, Aaron Koblin, Adriaan Lokman, Matray, Quayola, Damien Serban, Squint/Opera, Walter Stern, Transforma.<br />
Nous remercions vivement Elsa Chevallier et Nicolas Schmerkin d’Autour <strong>de</strong> Minuit pour la négociation <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> diffusion auprès<br />
<strong>de</strong>s distributeurs et <strong>de</strong>s artistes ; Laurent Poutrel (Mairie <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>) ; Didier Fusillier, Thierry Lesueur, Frédéric Platteau (<strong>Lille</strong>3000) ; Pierre-<br />
Emmanuel Reviron (Secon<strong>de</strong> Nature, Aix-en-Provence) ; Philippe Franck, Elodie Delaigle (Transcultures, Mons) pour leur coopération<br />
exceptionnelle dans le prêt du matériel audiovisuel.<br />
Direction <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> et <strong>de</strong> l’Hospice Comtesse :<br />
Alain Tapié, Conservateur en chef du patrimoine<br />
Commissariat <strong>de</strong> l’exposition :<br />
Cordélia Hattori, Chargée du Cabinet <strong>de</strong>s Dessins<br />
Régis Cotentin, Chargé <strong>de</strong> la programmation contemporaine<br />
Administration : Stéphanie Devissaguet<br />
Responsable administratif et Financier : Sébastien Desramaut<br />
Ressources Humaines : Catherine Lauret<br />
Développement et communication : Anne-Françoise Lemaître<br />
Ligne graphique : Claire Masset<br />
Restauration et montage <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins : Odile Liesse<br />
Régie <strong>de</strong>s œuvres : Sophie Loock<br />
Hamid Bou<strong>de</strong>rsa, Samir Ayache, Karim Merabet,<br />
Grégory Ryckewaert, Christian Simoulin<br />
Montage vidéo supervisé par Hamid Bou<strong>de</strong>rsa<br />
Régie technique : Fabrice Gosset<br />
Sébastien Druelle, Sébastien Eckes, Denis Villaume<br />
Menuiserie : Philippe Baron<br />
Merci aux équipes techniques et muséographiques, aux équipes du développement <strong>de</strong>s publics et <strong>de</strong> la communication, à Axima,<br />
aux équipes d’accueil, <strong>de</strong> caisse et <strong>de</strong> surveillance, aux gui<strong>de</strong>s conférenciers et animateurs, aux enseignants détachés et aux Amis<br />
<strong>de</strong>s Musées <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, et à tous ceux qui ont participé à la réalisation <strong>de</strong> cette exposition ou la font connaître.
Crédits photographiques : <strong>de</strong>ssins<br />
© <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>.<br />
Photo : Régis Cotentin<br />
Crédits photographiques : films<br />
Meischeid<br />
Réalisation : MATRAY / Musique: GONZALES - France /<br />
2007 / 2’18 / couleur - Musique : Gonzales / Production:<br />
Matray © Matray<br />
Rest My Chemistry<br />
Réalisation: BLIP BOUTIQUE – AARON KOBLIN<br />
- Musique: INTERPOL - USA / 2009 / 4’00 / couleur -<br />
Production: Blip Boutique / Zoo Films / Capitol Records<br />
© Capitol Music Group Inc.<br />
DETAILS & MORCEAUX D’ANATOMIE<br />
Chrysali<strong>de</strong> (Iki)<br />
Réalisation: YANN BERTRAND & DAMIEN SERBAN -<br />
France / 2005 / 7’30 / couleur - Musique: Benjamin Holst<br />
- Danseur: Jean-Louis Le Cabellec - Animation: Hicham<br />
Bouhennana - Production: Yann Bertrand & Damien<br />
Serban © Yann Bertrand & Damien Serban<br />
How Does It Make You Feel ?<br />
Réalisation: ANTOINE BARDOU-JACQUET - Musique: AIR<br />
- France / 2002 / 3’39 / couleur - Production: Partizan<br />
Midi Minuit © Partizan Midi Minuit / EMI Music France<br />
POSES & NUS ACADEMIQUES<br />
Cocoon<br />
Réalisation: EIKO ISHIOKA - Musique: BJÖRK - Japon<br />
- USA / 2002 / 4’33 / couleur © Mother / One Little<br />
Indian<br />
I Just Don’t Know What To Do With Myself<br />
Réalisation: SOFIA COPPOLA - Musique: The WHITE<br />
STRIPES - USA / 2003 / 2’52 / noir et blanc © XL<br />
Recordings Ltd.<br />
VISAGES & EXPRESSIONS<br />
House Of Cards<br />
Réalisation: JAMES FROST - Musique :<br />
RADIOHEAD<br />
USA / 2009 / 4’33 / couleur - Production: Dawn Fanning<br />
- 3D Real-time capture: Geometrics Informatics Inc - 3D<br />
Laser imaging equipment: Velodyne Lidar © Copyright<br />
Xurbia Xendless Ltd.<br />
Thursday’s Child<br />
Réalisation: WALTER STERN - Musique: DAVID BOWIE<br />
Royaume-Uni / 1999 / 4’57 / couleur - Production: Risky<br />
Folio © 2002 Risky Folio, Inc.<br />
DRAPERIES<br />
Frankenman<br />
Réalisation : TRANSFORMA - Allemagne / 2009 / 4’00 /<br />
monochrome - Production : Secon<strong>de</strong> Nature, Transforma<br />
© Transforma<br />
L’INVENTION DU DECOR<br />
Jubilee Line<br />
Réalisation (Animation et musique) : TIM HOPE - UK /<br />
2000 / 4’45 / couleur - Modèles : Elly Smith et Justine<br />
Kenyan - Production : Tim Hope - avec le soutien <strong>de</strong><br />
Elizabeth Magill, Shelley Fox, The British Council, Tiger<br />
Lily, Siri Milchior © Passion Pictures<br />
Streets<br />
Réalisation : LE CABINET - France / 2002 / 1’20 / couleur<br />
© Le Cabinet<br />
Logorama<br />
Réalisation: H5 [F. Alaux, H. <strong>de</strong> Crécy & L. Houplain] -<br />
France / 2009 / 16’ / couleur - Prix Découverte Kodak<br />
à la semaine <strong>de</strong> la critique du Festival <strong>de</strong> Cannes 2009.<br />
- Production : Autour <strong>de</strong> Minuit en coproduction avec<br />
Addict, Arcadi, H5 & Mikros Image - Distribution : Autour<br />
<strong>de</strong> Minuit © Autour <strong>de</strong> Minuit/H5/Addict/Mikros/Arcadi<br />
Strata #1 - Rome<br />
Réalisation: QUAYOLA - France-Royaume-Uni / 2008/<br />
2’20 / couleur - Musique : Autobam - Photographie :<br />
James Medcraft - Production : Quayola - Co-Production :<br />
Arcadi © Quayola/Onedotzero/MTV<br />
Strata #2 - Paris<br />
Réalisation: QUAYOLA - France-Royaume-Uni / 2009<br />
/ 7’30 / couleur - Musique : Mira Calix + Autobam,<br />
Cello : Oliver Coates - Animation : Quayola, Labmeta -<br />
Photographie : James Medcraft - Production : Quayola /<br />
Elisa Scialpi - Co-Production : Arcadi © Quayola<br />
Couverture :<br />
Jules-Elie Delaunay, Jeune homme vu en buste, la bouche<br />
ouverte / Cocoon, 2002, réalisation : Eiko Ishioka,<br />
musique : Björk © Mother - One Little Indian.<br />
conception/ligne graphique : Claire Masset, PBA 2009<br />
MYTHES ET ALLEGORIES<br />
Epilepsy Is Dancing<br />
Réalisation: AFAS - Musique: ANTONY & THE JOHNSONS<br />
- USA / 2009 / 7’30 / couleur © Secretly Canadian /<br />
Rough Tra<strong>de</strong> Records<br />
The Tale Of How<br />
Réalisation: The BLACKHEART GANG - Afrique du Sud<br />
/ 2006 / 4’30 / couleur - Musique <strong>de</strong> Markus Smit /<br />
Wormstorm © The Blackheart Gang<br />
PAYSAGES<br />
Forecast<br />
Réalisation : ADRIAAN LOKMAN - Pays-Bas, France<br />
/ 2006 / 9’30 / couleur - Musique : Oscar Van Dillen -<br />
Production : Adriaan Lokman © Adriaan Lokman<br />
Gar<strong>de</strong>ns By The Bay I<br />
Réalisation : SQUINT/OPERA - Royaume-Uni / 2003<br />
/ 4’52 / couleur - Production : Squint/Opera / Grant<br />
Associates / National Parks / Wilkinson Eyre.Architects<br />
© Squint/Opera<br />
Gar<strong>de</strong>ns By The Bay II<br />
Réalisation : SQUINT/OPERA - Royaume-Uni / 2003<br />
/ 2’41 / couleur - Production : Squint/Opera / Grant<br />
Associates / National Parks / Wilkinson Eyre.Architects<br />
© Squint/Opera<br />
Natures<br />
Réalisation: QUAYOLA - France-Royaume-Uni / 2008 / 6<br />
x 4’30 / couleur - Musique : Mira Calix + Oliver Coates<br />
Production : Quayola / Faster Than Sound<br />
© Quayola / Faster Than Sound<br />
Ce choix est dédié à Alexis (9 mois) qui aime beaucoup<br />
les livres d’images sonores. R.C.