Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille

Aimé Gustave Blaise
Anzin (Nord), 1877 - Lille, 1961
Conscience, 1907 (Inv. 2008.2.4)
Dernier Baiser, 1947 (1)
L’oeil averti de Messieurs Laporte et Pellegrin nous
mène à l’heureuse redécouverte de l’oeuvre d’un
artiste qui exerça un rôle majeur dans l’art de la
sculpture à Lille et à Valenciennes, autour des années
1920-1940, comme en témoigne l’ensemble formé
par deux reliefs en plâtre, Conscience et Dernier
Baiser.
Né d’un père mineur, Aimé Blaise apprend la
sculpture auprès de Maugendre-Villers à l’Académie
de Valenciennes, avant de suivre les cours de Barrias
et de Coutan à l’Ecole nationale des Beaux-Arts à
Paris dès 1895. Second prix de Rome en 1904, il
décroche le premier prix en 1906. A partir de 1922,
consécration pour cet homme discret, il enseigne la
sculpture à l’Ecole des Beaux-Arts de Lille où il va
former la génération moderne de sculpteurs parmi
lesquels Emile Morlaix, Lucien Fenaux, Gaston
Watkin, Gérard Choain, René Leleu.
Inv. 2008.2.5 (1)
Conscience appartient à la période de formation de
Blaise à Rome, comme pensionnaire à la villa Médicis,
un an après son arrivée. Inspiré de La Légende des
Siècles de Victor Hugo, le relief en plâtre incarne la
mauvaise conscience de Caïn poursuivi dans sa fuite
par l’oeil divin le foudroyant ; il vient de tuer son
frère Abel dont on devine le corps à l’arrière plan,
coincé contre le rocher. La projection de la figure de
Caïn vers le vide, le modelé réaliste et alerte participe
efficacement à l’effet dramatique recherché.
Quarante ans plus tard, toujours de manière symboliste,
Blaise renouvelle le sujet religieux de la crucifixion
en portant l’accent sur l’ultime baiser d’amour que la
Vierge Marie tente de donner à son fils crucifié, la
tête renversée, haussée sur la pointe des pieds.
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