Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille

Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille

16.05.2014 Views

Edgar Boutry Lille, 1857- Levallois-Perret, 1938 L’Amour et la Folie, 1890 (1) La plaque en bronze est une réduction de l’imposant bas-relief en plâtre que Boutry exécute en 1889 à Rome et qu’il donne rapidement au musée (1892). Il est alors pensionnaire à la villa Médicis ayant gagné le prix de Rome en 1887, un succès qui soulève un enthousiasme délirant à Lille où il est accueilli princièrement. Elève de Darcq aux Ecoles académiques lilloises, puis de Cavelier à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, il décroche le second prix de Rome en 1885 avec un bas-relief en plâtre Corps d’un spartiate rapporté à sa mère exposé dans la galerie de sculptures. Apprécié pour ses qualités plastiques, l’œuvre de Boutry est abondant comme à Paris que dans sa ville natale où il est appelé à succéder à Darcq aux Ecoles académiques et, où l’on note son empreinte, par exemple à l’opéra de Lille, pour les statues du maréchal Foch, de Louise de Bettignies et de Léon Trulin. Inv. 2008.2.7 (1) Omer Désiré BOUCHERY Lille, 1882 – Paris 1962 Lille, la braderie devant l’église Saint-Maurice (Inv. 2008.2.6) Conseillé par son oncle, le sculpteur lillois Hippolyte Lefebvre, Omer Bouchery entre à l’âge de 14 ans à l’Ecole des Beaux-Arts de Lille. Il est l’élève de Pharaon de Winter et poursuit ses études à Paris. Il manifeste un véritable savoir faire dans la copie des grands maîtres, Verrocchio, Holbein, Franz Hals. Ses représentations de paysages à la manière des hollandais, et ses vues de villes et de monuments sont de grande qualité graphique, tant par la précision du trait que par la beauté des contrastes et des effets de lumière. Ses scènes de la vie quotidienne, vives et pittoresques ne sont pas sans évoquer parfois le monde caricatural de Daumier. Enfin, à la demande du grand éditeur lillois Emile Raoust, il illustre les textes des historiens Fernand Beaucamp et Paul Parent, et nous offre de superbes représentations de rues, d’hôpitaux, de monuments de la région, dont certains, aujourd’hui disparus. 10 | Guide de visite

Constantin Meunier Etterbeck (Belgique), 1831- Bruxelles, 1905 Juin ou Le faucheur - Prêt exceptionnel (2) Mater Dolorosa (3) Surnommé le Rodin belge, Constantin Meunier a cependant débuté comme peintre avant de s’adonner brillamment à la sculpture, au début des années 1880. Le monde des paysans accapare l’attention du sculpteur tel que le montre Juin ou Le faucheur au repos, statuette en bronze issue de la collection André Hardy, ancien conservateur du musée de Valenciennes ; elle a pour soeur une autre statuette Paysan debout buvant (musée d’Orsay, Paris) toutes deux fondues par J. Pettermann à Bruxelles ; elles représentent des faucheurs harassés, marquant une pause brève, le premier s’essuyant le front ou se protégeant les yeux du soleil, le second se désaltérant. Par ailleurs, l’univers de la mine et de l’industrie en plein essor en cette fin de siècle fascinent Meunier ; le labeur intense des contrées de Liège et de Charleroi, du port d’Anvers nourrissent l’essentiel de sa création. Le sculpteur entend glorifier le travailleur moderne. Dérivée du grand bronze Le Puddleur (1887), La tête de puddleur est une édition commerciale de La Maison moderne à Paris en 1890 ; elle témoigne de l’écho populaire rencontré par ce regard inédit posé sur l’ouvrier moderne, façonné par son travail, en l’occurrence ici celui de l’acier. Bien qu’empruntée au répertoire religieux, la figure de Mater Dolorosa traite davantage de la douleur d’une mère confrontée à la mort de son fils, comme celle pleurant son fils mineur, victime d’un grisou, une scène vécue par Meunier lui-même. Le sujet revêt ainsi une dimension quotidienne et universelle ; malgré sa petite taille, le relief en bronze participe à cet effet, magistral d’expression ; malgré un modelé simplifié et lisse, il rend la douleur sourde et indicible d’une mère que la torsion du cou et les mains jointes accentuent. Inv. D 2009.3.4 (2) Inv. 2008.2.32 (3) Guide de visite | 11

Edgar Boutry<br />

<strong>Lille</strong>, 1857- Levallois-Perret, 1938<br />

L’Amour et la Folie, 1890 (1)<br />

La plaque en bronze est une réduction <strong>de</strong> l’imposant<br />

bas-relief en plâtre que Boutry exécute en 1889 à Rome<br />

et qu’il donne rapi<strong>de</strong>ment au musée (1892). Il est alors<br />

pensionnaire à la villa Médicis ayant gagné le prix <strong>de</strong><br />

Rome en 1887, un succès qui soulève un enthousiasme<br />

délirant à <strong>Lille</strong> où il est accueilli princièrement. Elève<br />

<strong>de</strong> Darcq aux Ecoles académiques lilloises, puis <strong>de</strong><br />

Cavelier à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> à Paris, il décroche<br />

le second prix <strong>de</strong> Rome en 1885 avec un bas-relief<br />

en plâtre Corps d’un spartiate rapporté à sa mère exposé<br />

dans la galerie <strong>de</strong> sculptures. Apprécié pour ses qualités<br />

plastiques, l’œuvre <strong>de</strong> Boutry est abondant comme à<br />

Paris que dans sa ville natale où il est appelé à succé<strong>de</strong>r<br />

à Darcq aux Ecoles académiques et, où l’on note son<br />

empreinte, par exemple à l’opéra <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, pour les<br />

statues du maréchal Foch, <strong>de</strong> Louise <strong>de</strong> Bettignies et<br />

<strong>de</strong> Léon Trulin.<br />

Inv. 2008.2.7 (1)<br />

Omer Désiré BOUCHERY<br />

<strong>Lille</strong>, 1882 – Paris 1962<br />

<strong>Lille</strong>, la bra<strong>de</strong>rie <strong>de</strong>vant l’église Saint-Maurice (Inv. 2008.2.6)<br />

Conseillé par son oncle, le sculpteur lillois Hippolyte Lefebvre, Omer Bouchery entre à l’âge <strong>de</strong> 14 ans à<br />

l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>. Il est l’élève <strong>de</strong> Pharaon <strong>de</strong> Winter et poursuit ses étu<strong>de</strong>s à Paris. Il manifeste<br />

un véritable savoir faire dans la copie <strong>de</strong>s grands maîtres, Verrocchio, Holbein, Franz Hals. Ses représentations<br />

<strong>de</strong> paysages à la manière <strong>de</strong>s hollandais, et ses vues <strong>de</strong> villes et <strong>de</strong> monuments sont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité graphique,<br />

tant par la précision du trait que par la beauté <strong>de</strong>s contrastes et <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> lumière. Ses scènes <strong>de</strong> la vie<br />

quotidienne, vives et pittoresques ne sont pas sans évoquer parfois le mon<strong>de</strong> caricatural <strong>de</strong> Daumier. Enfin,<br />

à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du grand éditeur lillois Emile Raoust, il illustre les textes <strong>de</strong>s historiens Fernand Beaucamp et<br />

Paul Parent, et nous offre <strong>de</strong> superbes représentations <strong>de</strong> rues, d’hôpitaux, <strong>de</strong> monuments <strong>de</strong> la région, dont<br />

certains, aujourd’hui disparus.<br />

10 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>

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