Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille
Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille Guide de visite - Palais des Beaux Arts de Lille
Guide de visite l'Allee de sculptures Actualite des restaurations
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- Page 4 and 5: Luc-Olivier Merson Paris, 1846- Par
- Page 6 and 7: Inv. 2005.9.2 (1) Inv. 2008.0.4.14
- Page 8 and 9: Alphonse-Amédée CORDONNIER La Mad
- Page 10 and 11: Edgar Boutry Lille, 1857- Levallois
- Page 12 and 13: Inv. 2008.2.2 (1) Emile Bernard (?)
- Page 14 and 15: Aimé Gustave Blaise Anzin (Nord),
- Page 16 and 17: Inv. 2008.2.18-2 (1) Inv. 2008.2.19
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- Page 20 and 21: Inv. 2008.2.20 (1) Inv. 2008.2.21 (
- Page 22 and 23: Inv. Sc 59 (1) Inv. Sc 40 (2) Emile
- Page 24 and 25: Actualité des restaurations Inv. 2
- Page 26 and 27: Attribué à Domenico PANETTI Ferra
- Page 28: Informations pratiques horaires d
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong><br />
l'Allee <strong>de</strong> sculptures<br />
Actualite <strong>de</strong>s restaurations
Remerciements<br />
Nous adressons notre reconnaissance à Martine Aubry, Maire <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> Métropole<br />
Urbaine, à Catherine Cullen, adjointe au maire, déléguée à la Culture, à Laurent Dréano, directeur<br />
général <strong>de</strong> la Culture et à Isabelle Seigneur qui nous ont permis <strong>de</strong> réaliser cette exposition.<br />
Passion <strong>de</strong> la collection a été rendue possible grâce au mécénat <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong>s Musées <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, dont<br />
nous remercions tout particulièrement le prési<strong>de</strong>nt, François Pouille.<br />
Direction<br />
<strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> et <strong>de</strong> l’Hospice Comtesse :<br />
Alain Tapié, Conservateur en chef du patrimoine<br />
Commissariat <strong>de</strong> l’exposition :<br />
Annie Scottez - De Wambrechies<br />
Conservateur en chef du patrimoine<br />
Elisabeth De Jonckheere<br />
Assistante qualifiée du patrimoine<br />
Archives Municipales : Michel Sarter<br />
Administration : Stéphanie Devissaguet<br />
Responsable administratif et Financier :<br />
Sébastien Desramaut<br />
Ressources Humaines : Catherine Lauret<br />
Développement et communication :<br />
Anne-Françoise Lemaître<br />
Ligne graphique : Claire Masset<br />
Restauration et montage <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins : Odile Liesse<br />
Régie <strong>de</strong>s œuvres : Sophie Loock,<br />
assistée <strong>de</strong> Hamid Bou<strong>de</strong>rsa<br />
Samir Ayache, Karim Merabet, Grégory Ryckewaert,<br />
Christian Simoulin<br />
Régie technique : Fabrice Gosset<br />
assisté <strong>de</strong> Sébastien Druelle, Sébastien Eckes,<br />
Denis Villaume<br />
Menuiserie : Philippe Baron<br />
Merci aux équipes techniques et muséographiques, aux équipes du développement <strong>de</strong>s publics et <strong>de</strong> la<br />
communication, à Axima, aux équipes d’accueil, <strong>de</strong> caisse et <strong>de</strong> surveillance, aux gui<strong>de</strong>s conférenciers et<br />
animateurs, aux enseignants détachés et aux Amis <strong>de</strong>s Musées <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, et à tous ceux qui ont participé à la<br />
réalisation <strong>de</strong> cette exposition ou la font connaître.<br />
Sommaire<br />
Propos <strong>de</strong> l’exposition page 4<br />
La passion <strong>de</strong> la collection pages 5 à 20<br />
L’allée <strong>de</strong> sculptures pages 21 à 23<br />
Les restaurations pages 24 à 26
Donation Laporte-pellegrin<br />
Passion <strong>de</strong> la collection<br />
Fins connaisseurs <strong>de</strong>s collections du <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> qu’ils avaient déjà gratifiées<br />
d’oeuvres d’Arnould <strong>de</strong> Vuez, <strong>de</strong> Luc-Olivier Merson et d’Henri Biebuyck, <strong>de</strong>s<br />
collectionneurs dont un Lillois <strong>de</strong> souche, Philippe Laporte et Yannick Pellegrin, viennent<br />
d’accor<strong>de</strong>r au musée une belle donation originale. Passionnante par bien <strong>de</strong>s aspects, elle<br />
comporte 48 pièces datées <strong>de</strong>s XIX e et XX e siècles : une huile sur papier, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins, <strong>de</strong>s<br />
photographies argentiques et une majorité <strong>de</strong> sculptures en plâtre, terre cuite et bronze qui<br />
nous ouvrent les portes <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité.<br />
Outre leurs qualités plastiques et stylistiques, reflets <strong>de</strong>s courants artistiques <strong>de</strong> leur temps,<br />
ces œuvres constituent souvent <strong>de</strong>s révélations ; elles sont également sources d’informations<br />
précieuses en lien direct avec les collections du musée comme avec la scène artistique<br />
lilloise <strong>de</strong>s années 1850 aux années 1950. Les peintres et sculpteurs présents sont presque<br />
tous nés à <strong>Lille</strong> ou alors à Valenciennes, Hazebrouck, Bailleul... ils ont reçu une formation<br />
aux Ecoles académiques ou à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> la ville, qui les a généralement<br />
propulsés dans les ateliers parisiens <strong>de</strong> Falguière, Cabanel, Barrias et surtout <strong>de</strong> Landowski,<br />
leur permettant <strong>de</strong> gagner le premier ou le second prix <strong>de</strong> Rome, gage d’accès à une<br />
carrière nationale.<br />
Autre point fort <strong>de</strong> la donation, l’entrée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux artistes essentiels dans la collection <strong>de</strong><br />
sculptures, Constantin Meunier (1831-1905), le peintre et sculpteur belge marqué par la<br />
vie industrielle <strong>de</strong> son époque et le novateur "classique" Paul Landowski (1875-1961).<br />
Passion <strong>de</strong> la collection démontre l’étonnante vitalité <strong>de</strong> cette école lilloise encore<br />
méconnue, mais cependant excellente, qui fut stimulée par l’enseignement <strong>de</strong> qualité<br />
dispensé à <strong>Lille</strong> aux XIX e et XX e siècles, sous l’égi<strong>de</strong> d’Alphonse Colas et d’Aimé Blaise par<br />
exemple ; elle transmet le regard enthousiaste et savant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux collectionneurs attachés<br />
au <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong>. A cet égard, ils ont eu à cœur d’enrichir l’exposition Passion <strong>de</strong> la<br />
collection en prêtant exceptionnellement quatre autres sculptures. Pour leur collaboration<br />
exemplaire et généreuse, nous exprimons à Philippe Laporte et Yannick Pellegrin notre<br />
entière reconnaissance.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
Luc-Olivier Merson<br />
Paris, 1846- Paris, 1920<br />
Etu<strong>de</strong> du Christ pour "La Vision" (1)<br />
Le don <strong>de</strong> cette feuille a constitué en 2002 la première approche <strong>de</strong><br />
Philippe Laporte et <strong>de</strong> Yannick Pellegrin, une démarche réfléchie qui<br />
révélait leurs connaissances <strong>de</strong>s collections lilloises. Ils offraient ainsi un<br />
<strong>de</strong>ssin préparatoire à l’une <strong>de</strong>s œuvres majeures du musée La Vision.<br />
Légen<strong>de</strong> du XIV e siècle <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s meilleurs peintres du XIX e siècle.<br />
Lauréat du prix <strong>de</strong> Rome en 1869, Luc-Olivier séjourne à la villa<br />
Médicis, à Rome où il est subjugué par Raphaël et les peintres du<br />
Quattrocento, références dont il va user, notamment pour La Vision qui<br />
connaît le succès au Salon <strong>de</strong> 1873, à Paris.<br />
Le <strong>de</strong>ssin s’attache à définir la pose et l’étu<strong>de</strong> anatomique <strong>de</strong>s bras du<br />
Christ, l’un à droite étant cloué à la croix tandis que l’autre à gauche<br />
s’en détache pour bénir la sainte religieuse, tombée en extase face à ce<br />
miracle. Notons le visage imberbe du Christ, à la différence <strong>de</strong> celui<br />
peint barbu sur le tableau du musée <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>.<br />
Inv. W 4460. (1)<br />
Léon Comerre<br />
Trélon (Nord), 1850 - Paris, 1916<br />
Personnage drapé à l’antique (2)<br />
Elève précoce, il entre à l’âge <strong>de</strong> 9 ans aux Ecoles académiques <strong>de</strong><br />
<strong>Lille</strong> auprès du peintre Alphonse Colas, et se lie d’amitié avec Albert<br />
Darcq, Alphonse-Amédée Cordonnier et André Laoust. De nombreux<br />
prix et médailles viennent couronner sa scolarité. En 1869, il part à<br />
Paris à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> auprès du peintre Alexandre Cabanel.<br />
Grand Prix <strong>de</strong> Rome en 1875 avec L’Ange annonçant aux bergers<br />
la naissance du Christ, sa carrière est importante : pendant 40 ans il<br />
participe, au Salon <strong>de</strong>s artistes français. Grand <strong>de</strong>ssinateur, à la manière<br />
académique <strong>de</strong> son maître Cabanel, il aime traiter les scènes d’histoire,<br />
telles La Mort <strong>de</strong> Timophane, Samson et Dalila conservés au musée <strong>de</strong><br />
<strong>Lille</strong>. Comme d’autres artistes, il est chargé sous la III e République <strong>de</strong><br />
décorer les édifices publics parisiens et d’autres villes françaises. Notre<br />
<strong>de</strong>ssin au crayon et mise au carreau, aura peut-être été esquissé pour un<br />
personnage du décor Le Destin réalisé pour la Mairie du IV e arr. à Paris.<br />
Il est l’oncle du célèbre artiste cubiste Albert Gleizes.<br />
Inv. 2008.2.13 (2)<br />
| <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Inv. 2008.2.11 (4) Inv. 2008.2.12 (5)<br />
Inv. W. 4494 (3)<br />
Arnould DE VUEZ<br />
Saint-Omer, 1644 – <strong>Lille</strong>, 1720<br />
La Paix et la Justice se donnant la main (3)<br />
Premier prix <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin à Rome en 1667, après sa<br />
formation chez le frère Luc à Paris, Vuez <strong>de</strong>vient membre<br />
<strong>de</strong> l’Académie royale <strong>de</strong> peinture et <strong>de</strong> sculpture en 1681.<br />
Il s’installe à <strong>Lille</strong> en 1694, et <strong>de</strong>vient le peintre officiel<br />
<strong>de</strong> la ville. Jusqu’à la fin <strong>de</strong> sa vie, il reçoit <strong>de</strong> nombreuses<br />
comman<strong>de</strong>s pour les églises et les congrégations religieuses<br />
<strong>de</strong> la région.<br />
Ce <strong>de</strong>ssin, à l’encre noire et lavis gris, donné en 2005,<br />
vient enrichir l’important fonds Vuez du musée, pas<br />
moins d’une quarantaine <strong>de</strong> peintures et 194 œuvres<br />
graphiques. Si la plupart <strong>de</strong>s peintures traitent <strong>de</strong> sujets<br />
religieux, les <strong>de</strong>ssins abor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s thèmes différents. Cette<br />
allégorie rappelle d’autres réalisations (coll.part.), La Justice<br />
et l’Economie, La Paix et l’Autorité, et surtout la grisaille La<br />
Paix et la Justice se donnant la main, conservée au musée.<br />
Alphonse COLAS<br />
<strong>Lille</strong>, 1818 – <strong>Lille</strong>, 1887<br />
La Vierge Marie (4)<br />
Assomption <strong>de</strong> la Vierge (5)<br />
Dès 1834, il fréquente l’Ecole académique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin à<br />
<strong>Lille</strong> et obtient rapi<strong>de</strong>ment les 1 ers prix. En 1838, l’Ecole<br />
<strong>de</strong> peinture est créée sous la direction du peintre François<br />
Souchon. Colas s’y inscrit et y est très vite remarqué pour<br />
ses qualités artistiques. De 1843 à 1848, il fait le voyage<br />
en Italie pour étudier et copier les grands maîtres <strong>de</strong> la<br />
Renaissance, principalement Raphaël à qui il voue une<br />
véritable admiration. En 1866, il offre à la ville L’Elévation<br />
<strong>de</strong> la croix réalisée en Italie, présentée avec son esquisse<br />
et 6 étu<strong>de</strong>s dans les salles du musée. Considéré comme<br />
le plus grand peintre religieux <strong>de</strong> sa région, il reçoit <strong>de</strong><br />
nombreuses comman<strong>de</strong>s pour les églises, notamment<br />
pour Saint-Michel à <strong>Lille</strong> (10 étu<strong>de</strong>s données par les Amis<br />
<strong>de</strong>s musées en 1997). Ses <strong>de</strong>ssins, au crayon avec mise au<br />
carreau, sont traités avec finesse et précision tant dans le<br />
contour et le mo<strong>de</strong>lé d’une figure, que dans le relief et les<br />
contrastes d’une draperie.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
Inv. 2005.9.2 (1) Inv. 2008.0.4.14 (2)<br />
Henri Biebuyck<br />
Wacken (Belgique), 1835 – <strong>Lille</strong>,1907<br />
Portrait d’un notable, 1886 (1)<br />
Paul Auguste Crépy, 1899 (2)<br />
Peu connu aujourd’hui, Henri Biebuyck, élève <strong>de</strong>s Ecoles<br />
académiques <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, présente au Salon lillois <strong>de</strong> 1866 un<br />
projet <strong>de</strong> fontaine La ville <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> et les communes annexées,<br />
pour lequel il reçoit une médaille d’or. Cet ensemble<br />
en plâtre, <strong>de</strong>stiné à célèbrer le rattachement <strong>de</strong>s villes<br />
<strong>de</strong> Moulins, Esquermes et Wazemmes à <strong>Lille</strong>, appartient<br />
aujourd’hui au musée.<br />
Dans les années 1868 à 1899, la décoration d’immeubles<br />
et d’hôtels particuliers lillois qu’il orne <strong>de</strong> cariati<strong>de</strong>s<br />
encore visibles aujourd’hui lui apportent la notoriété.<br />
Il s’agit, entre autres, <strong>de</strong>s immeubles situés au 62, rue<br />
Faidherbe, au 14-18 boulevard <strong>de</strong> la Liberté, et à l’angle<br />
<strong>de</strong> la rue Inkermann et <strong>de</strong> la rue Gauthier <strong>de</strong> Châtillon.<br />
Il est aussi l’auteur <strong>de</strong> sculptures ornant les frontons <strong>de</strong><br />
la Préfecture <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> ou le tympan <strong>de</strong> l’église Sainte<br />
Elisabeth à Roubaix, lesquels révèlent son habilité à<br />
pratiquer la sculpture monumentale.<br />
Parallèlement, il s’adonne à l’art précis et complexe<br />
du médailleur et nous livre ici <strong>de</strong>ux beaux portraits en<br />
bronze le Portrait d’un notable, donné en 2005, et surtout<br />
l’imposant profil <strong>de</strong> Paul Auguste Crépy que l’on retrouve<br />
sur la tombe <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> famille lilloise au cimetière<br />
du sud <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>. Ces <strong>de</strong>ux pièces viennent enrichir la<br />
collection du musée déjà propriétaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux médaillons<br />
<strong>de</strong> cet artiste Monsieur Six-Horemans (bronze), Madame<br />
d’Hespel (plâtre) et d’un buste en plâtre représentant<br />
Frédéric Mottez.<br />
| <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Inv. 2008.2.30 (4)<br />
Inv. 2008.2.29 (3)<br />
Agathon Léonard<br />
<strong>Lille</strong>, 1841 – Paris, 1923<br />
Sainte Cécile, 1888 (3)<br />
Le scapulaire, 1891 (Inv. D. 2009.3.2 - prêt exeptionnel)<br />
La paysanne (4)<br />
Agathon Léonard, <strong>de</strong>vient célèbre lors <strong>de</strong> l’Exposition<br />
universelle <strong>de</strong> 1900, lorsqu’il expose au stand <strong>de</strong> la<br />
Manufacture <strong>de</strong> Sèvres, avec laquelle il collabore <strong>de</strong>puis<br />
1894, le spectaculaire surtout <strong>de</strong> table en biscuit composé<br />
<strong>de</strong> 15 danseuses le Jeu <strong>de</strong> l’écharpe. Cet ensemble lui vaudra<br />
la médaille d’or et la légion d’honneur.<br />
Artiste Art nouveau par excellence, l’image <strong>de</strong> la femme<br />
idéalisée <strong>de</strong>s années 1900, femme chaste, pure, rêveuse,<br />
femme fleur… sera son thème <strong>de</strong> prédilection tout<br />
au long <strong>de</strong> sa carrière. Allégories, Vierges à l’Enfant,<br />
Annonciations, saintes emplissent son œuvre. Ce thème<br />
<strong>de</strong>s saints et saintes sera très répandu à l’époque, le célèbre<br />
médailleur Vernon en exécutera <strong>de</strong> nombreux reliefs.<br />
Le bas-relief Sainte Cécile, a probablement été présenté<br />
au Salon <strong>de</strong>s artistes français <strong>de</strong> 1888, et sera à nouveau<br />
repris par l’artiste 20 ans plus tard. Le profil <strong>de</strong> la sainte est<br />
inscrit dans un cercle parfait, le regard levé vers le ciel, les<br />
cheveux sont enserrés par un cerceau, témoignage <strong>de</strong> son<br />
engagement spirituel. Présenté à la Société nationale <strong>de</strong>s<br />
beaux-arts en 1891, Le scapulaire, désigne pour ce buste<br />
<strong>de</strong> marbre, le vêtement à l’origine porté sur les épaules<br />
par les religieux. Cette femme aux yeux baissés et au<br />
visage penché exprime le recueillement et la soumission.<br />
Nommée plus simplement, La Paysanne est une réplique<br />
plus petite en biscuit et émail cristallisé polychrome<br />
<strong>de</strong> Sèvres.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
Alphonse-Amédée CORDONNIER<br />
La Ma<strong>de</strong>leine,1848 – Paris, 1930<br />
Héraut d’armes du XVIe siècle, vers 1884 (1)<br />
Le Semeur, 1907 (2)<br />
Elève aux Ecoles académiques <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> en même temps que<br />
Darcq, Cordonnier <strong>de</strong>vient pensionnaire <strong>de</strong> la fondation Wicar<br />
à Rome en 1873, il y séjourne pendant quatre ans. Il remporte<br />
ensuite le prix <strong>de</strong> Rome en 1877, ce qui lui permet <strong>de</strong> retourner<br />
en Italie.<br />
Inv. 2008.2.15 (1)<br />
Héraut d’armes du XVIe siècle<br />
Cette statuette en bronze, est une réduction <strong>de</strong> l’œuvre<br />
commandée par la Ville <strong>de</strong> Paris et réalisée en1884, pour décorer<br />
la cour sud <strong>de</strong> l’Hôtel <strong>de</strong> Ville. Cordonnier s’est surtout intéressé<br />
au côté décoratif d’une figure représentative d’une fonction bien<br />
précise ; il accor<strong>de</strong> une attention toute particulière au costume<br />
et à l’armure et campe son personnage dans une attitu<strong>de</strong> fière<br />
et autoritaire. Le musée possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>ssins préparatoires sur<br />
ce thème.<br />
Le Semeur<br />
Le courant réaliste marque profondément la fin du XIXe siècle<br />
et le début du XXe siècle. A l’exemple <strong>de</strong> son aîné, Constantin<br />
Meunier, Cordonnier est soucieux <strong>de</strong> représenter l’humanité<br />
laborieuse qui nous entoure. Dans cet esprit, il exécute cette très<br />
belle tête en terre cuite, qui sera utilisée pour l’imposant Semeur<br />
du musée <strong>de</strong> Roubaix. Le visage aux yeux vi<strong>de</strong>s est ridé, marqué<br />
par un travail fatiguant et pénible. Une Tête d’homme âgé (1907)<br />
du musée <strong>de</strong> Picardie d’Amiens s’avère très proche <strong>de</strong> la nôtre.<br />
Cordonnier multipliera les sujets à caractère social, comme en<br />
témoignent les <strong>de</strong>ux groupes Les Miséreux, Les Pauvres gens, ou<br />
L’Inoculation et La Fermentation, conservés au musée <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>.<br />
Inv. 2008.2.14 (2)<br />
| <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Inv. 2008.2.16 (3)<br />
Albert DARCQ<br />
<strong>Lille</strong>, 1848 – <strong>Lille</strong>, 1895<br />
Vue <strong>de</strong> campagne prise à Marque (3)<br />
Esquisse pour un fronton (Inv. 2008.2.17)<br />
Elève <strong>de</strong>s Ecoles académiques dès 1855, Albert Darcq<br />
suit les cours <strong>de</strong> peinture <strong>de</strong> Colas avant <strong>de</strong> se consacrer<br />
à la sculpture et complète sa formation à Paris auprès <strong>de</strong><br />
Cavelier. De 1875 à la fin <strong>de</strong> sa vie, il occupe le poste<br />
d’enseignant aux Ecoles académiques, et compte Edgar<br />
Boutry et Hippolyte Lefebvre parmi ses élèves. De 1874<br />
à 1892, il participe régulièrement aux Salons parisiens.<br />
A partir <strong>de</strong> 1887, il intervient sur les frontons du palais<br />
Rameau et <strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine. Outre les bustes<br />
<strong>de</strong>s personnalités installés dans la cour intérieure <strong>de</strong> la<br />
Vieille Bourse, on lui doit aussi les portraits d’éminents<br />
Lillois, tels Géry Legand (1881), Jules Houdoy (1880), Paul<br />
Martin (1891), conservés au musée. Il sera Directeur du<br />
premier musée <strong>de</strong> sculpture <strong>de</strong> 1886 à 1895. Son oeuvre<br />
graphique est méconnue ; cette Vue <strong>de</strong> campagne prise à<br />
Marque complète heureusement notre fonds.<br />
Pharaon De Winter<br />
Bailleul, 1849 – <strong>Lille</strong>, 1924<br />
La Neuvaine, 1889 (Inv. 2008.2. 43)<br />
Encouragé par son père, il fréquente dès l’âge <strong>de</strong> 11ans,<br />
l’Académie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin à Bailleul, et suit <strong>de</strong> 1869 à 1872, les<br />
cours <strong>de</strong> Colas aux Ecoles académiques à <strong>Lille</strong>. Il termine<br />
sa formation à Paris à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong>, dans l’atelier<br />
<strong>de</strong> Cabanel. A cette époque, Pharaon fréquente Carpeaux<br />
et Puvis <strong>de</strong> Chavannes. Personnage très attaché à sa Flandre<br />
natale, il puise dans son entourage familier les modèles <strong>de</strong><br />
ses portraits, <strong>de</strong>s scènes intimistes <strong>de</strong> la vie quotidienne et<br />
<strong>de</strong> ses sujets religieux. S’entourant <strong>de</strong>s conseils précieux<br />
<strong>de</strong> ses amis, les peintres Jules Breton et Bastien Lepage, il<br />
est par excellence, le peintre réaliste dans la pure tradition<br />
flaman<strong>de</strong>. Ce <strong>de</strong>ssin à l’atmosphère pieuse et recueillie, au<br />
crayon et à l’encre, s’avère être préparatoire à une gravure<br />
(PBA, <strong>Lille</strong>). Il est à rapprocher <strong>de</strong> l’esquisse, conservée au<br />
musée <strong>de</strong> Bailleul, pour le tableau final présenté au Salon<br />
<strong>de</strong> 1889 (musée d’Amiens). On y retrouve son épouse<br />
Julie Fagoo déjà présente dans plusieurs peintures.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> |
Edgar Boutry<br />
<strong>Lille</strong>, 1857- Levallois-Perret, 1938<br />
L’Amour et la Folie, 1890 (1)<br />
La plaque en bronze est une réduction <strong>de</strong> l’imposant<br />
bas-relief en plâtre que Boutry exécute en 1889 à Rome<br />
et qu’il donne rapi<strong>de</strong>ment au musée (1892). Il est alors<br />
pensionnaire à la villa Médicis ayant gagné le prix <strong>de</strong><br />
Rome en 1887, un succès qui soulève un enthousiasme<br />
délirant à <strong>Lille</strong> où il est accueilli princièrement. Elève<br />
<strong>de</strong> Darcq aux Ecoles académiques lilloises, puis <strong>de</strong><br />
Cavelier à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> à Paris, il décroche<br />
le second prix <strong>de</strong> Rome en 1885 avec un bas-relief<br />
en plâtre Corps d’un spartiate rapporté à sa mère exposé<br />
dans la galerie <strong>de</strong> sculptures. Apprécié pour ses qualités<br />
plastiques, l’œuvre <strong>de</strong> Boutry est abondant comme à<br />
Paris que dans sa ville natale où il est appelé à succé<strong>de</strong>r<br />
à Darcq aux Ecoles académiques et, où l’on note son<br />
empreinte, par exemple à l’opéra <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, pour les<br />
statues du maréchal Foch, <strong>de</strong> Louise <strong>de</strong> Bettignies et<br />
<strong>de</strong> Léon Trulin.<br />
Inv. 2008.2.7 (1)<br />
Omer Désiré BOUCHERY<br />
<strong>Lille</strong>, 1882 – Paris 1962<br />
<strong>Lille</strong>, la bra<strong>de</strong>rie <strong>de</strong>vant l’église Saint-Maurice (Inv. 2008.2.6)<br />
Conseillé par son oncle, le sculpteur lillois Hippolyte Lefebvre, Omer Bouchery entre à l’âge <strong>de</strong> 14 ans à<br />
l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>. Il est l’élève <strong>de</strong> Pharaon <strong>de</strong> Winter et poursuit ses étu<strong>de</strong>s à Paris. Il manifeste<br />
un véritable savoir faire dans la copie <strong>de</strong>s grands maîtres, Verrocchio, Holbein, Franz Hals. Ses représentations<br />
<strong>de</strong> paysages à la manière <strong>de</strong>s hollandais, et ses vues <strong>de</strong> villes et <strong>de</strong> monuments sont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité graphique,<br />
tant par la précision du trait que par la beauté <strong>de</strong>s contrastes et <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> lumière. Ses scènes <strong>de</strong> la vie<br />
quotidienne, vives et pittoresques ne sont pas sans évoquer parfois le mon<strong>de</strong> caricatural <strong>de</strong> Daumier. Enfin,<br />
à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du grand éditeur lillois Emile Raoust, il illustre les textes <strong>de</strong>s historiens Fernand Beaucamp et<br />
Paul Parent, et nous offre <strong>de</strong> superbes représentations <strong>de</strong> rues, d’hôpitaux, <strong>de</strong> monuments <strong>de</strong> la région, dont<br />
certains, aujourd’hui disparus.<br />
10 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Constantin Meunier<br />
Etterbeck (Belgique), 1831- Bruxelles, 1905<br />
Juin ou Le faucheur - Prêt exceptionnel (2)<br />
Mater Dolorosa (3)<br />
Surnommé le Rodin belge, Constantin Meunier a<br />
cependant débuté comme peintre avant <strong>de</strong> s’adonner<br />
brillamment à la sculpture, au début <strong>de</strong>s années 1880.<br />
Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s paysans accapare l’attention du sculpteur<br />
tel que le montre Juin ou Le faucheur au repos, statuette<br />
en bronze issue <strong>de</strong> la collection André Hardy, ancien<br />
conservateur du musée <strong>de</strong> Valenciennes ; elle a pour soeur<br />
une autre statuette Paysan <strong>de</strong>bout buvant (musée d’Orsay,<br />
Paris) toutes <strong>de</strong>ux fondues par J. Pettermann à Bruxelles ;<br />
elles représentent <strong>de</strong>s faucheurs harassés, marquant<br />
une pause brève, le premier s’essuyant le front ou se<br />
protégeant les yeux du soleil, le second se désaltérant.<br />
Par ailleurs, l’univers <strong>de</strong> la mine et <strong>de</strong> l’industrie en<br />
plein essor en cette fin <strong>de</strong> siècle fascinent Meunier ; le<br />
labeur intense <strong>de</strong>s contrées <strong>de</strong> Liège et <strong>de</strong> Charleroi, du<br />
port d’Anvers nourrissent l’essentiel <strong>de</strong> sa création. Le<br />
sculpteur entend glorifier le travailleur mo<strong>de</strong>rne.<br />
Dérivée du grand bronze Le Puddleur (1887), La tête<br />
<strong>de</strong> puddleur est une édition commerciale <strong>de</strong> La Maison<br />
mo<strong>de</strong>rne à Paris en 1890 ; elle témoigne <strong>de</strong> l’écho<br />
populaire rencontré par ce regard inédit posé sur l’ouvrier<br />
mo<strong>de</strong>rne, façonné par son travail, en l’occurrence ici<br />
celui <strong>de</strong> l’acier.<br />
Bien qu’empruntée au répertoire religieux, la figure <strong>de</strong><br />
Mater Dolorosa traite davantage <strong>de</strong> la douleur d’une mère<br />
confrontée à la mort <strong>de</strong> son fils, comme celle pleurant<br />
son fils mineur, victime d’un grisou, une scène vécue par<br />
Meunier lui-même. Le sujet revêt ainsi une dimension<br />
quotidienne et universelle ; malgré sa petite taille, le relief<br />
en bronze participe à cet effet, magistral d’expression ;<br />
malgré un mo<strong>de</strong>lé simplifié et lisse, il rend la douleur<br />
sour<strong>de</strong> et indicible d’une mère que la torsion du cou et<br />
les mains jointes accentuent.<br />
Inv. D 2009.3.4 (2)<br />
Inv. 2008.2.32 (3)<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 11
Inv. 2008.2.2 (1)<br />
Emile Bernard (?)<br />
<strong>Lille</strong>, 1868 - Paris, 1941<br />
Un grand tétras ou un coq <strong>de</strong> bruyère (1)<br />
L’aquarelle est impressionnante d’effet bien que son<br />
attribution à Emile Bernard soit discutée par les<br />
spécialistes du peintre. Indépendamment <strong>de</strong> la signature<br />
(douteuse ou authentique) apposée au crayon en bas à<br />
gauche <strong>de</strong> la feuille, l’œuvre force l’attention car elle<br />
possè<strong>de</strong> une réelle puissance d’ invention et d’exécution.<br />
La mise en page serrée sur le sujet et la palette contrastée,<br />
aux jeux <strong>de</strong> lumière vifs, rehaussés d’ombres noires<br />
peuvent évoquer Emile Bernard dont on ne connaît<br />
malgré tout, pratiquement pas <strong>de</strong> sujets animaliers.<br />
Le <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong> arts <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> possè<strong>de</strong> un bel ensemble<br />
d’oeuvres représentatif <strong>de</strong> la vitalité créatrice d’Emile<br />
Bernard : <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pont-Aven avec la peinture<br />
sur verre à la manière d’un vitrail Les cueilleuses <strong>de</strong> poires<br />
(vers 1890), <strong>de</strong> son séjour en Egypte grâce aux tableaux<br />
Femmes au bord du Nil (1900) et L’Autoportrait (1901), à<br />
ses retrouvailles avec la France et l’Italie avec le tableau<br />
Nymphes au bain (1908. Dépôt du musée d’Orsay, Paris),<br />
auxquels se rattache un <strong>de</strong>ssin inspiré par le terroir natal<br />
Maison <strong>de</strong> la grand mère <strong>de</strong> l’artiste, 51 rue <strong>de</strong> St-Etienne.<br />
12 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Inv. 2008.2.22 (2)<br />
Jean Joire<br />
<strong>Lille</strong>, 1862- <strong>Lille</strong>, 1950<br />
Cavalier au chien, caricature présumée <strong>de</strong> Carolus Duran (2)<br />
Cavalier au chien et à la cravache (3)<br />
Inv. 2008.2.23 (3)<br />
Etabli au 129, puis au 135 boulevard <strong>de</strong> la Liberté, l’artiste<br />
accomplit la totalité <strong>de</strong> sa carrière a <strong>Lille</strong>, après être passé par<br />
les Ecoles académiques <strong>de</strong> la ville vers 1875-1880. Il ne néglige<br />
pas pour autant une participation régulière au Salon <strong>de</strong>s artistes<br />
français à partir <strong>de</strong> 1891 où il est connu pour sa production<br />
animalière déclinée soit, autour <strong>de</strong> chiens <strong>de</strong> berger <strong>de</strong>bout, en<br />
alerte ou couchés, veillant seul comme Tom, chien <strong>de</strong> berger belge<br />
(1907) installé à l’entrée du bâtiment-lame du <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s beaux arts,<br />
soit autour <strong>de</strong> chevaux, au trot ou sauteur, <strong>de</strong> cirque ou en attelage,<br />
en plâtre ou en bronze.<br />
Dans ce contexte, les <strong>de</strong>ux caricatures <strong>de</strong> cavaliers, arrêtées d’une plume alerte rehaussée d’aquarelle et datées 1896,<br />
prennent un relief extraordinaire, révélant les talents insoupçonnés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinateur et <strong>de</strong> caricaturiste du sculpteur Joire.<br />
Sa verve animalière et sa profon<strong>de</strong> connaissance du domaine équestre le conduit à exercer un regard critique et facétieux<br />
sur ses contemporains, croquant leurs travers. Ainsi, ce fier cavalier en osmose avec sa monture à l’allure précieuse, para<strong>de</strong>t-il<br />
la cravache à la main, fumant un gros cigare à l’instar du peintre renommé Carolus Duran (1837-1917), aimant<br />
chevaucher dans les allées du Bois <strong>de</strong> Boulogne, à Paris. Or, lié à sa ville natale, ce <strong>de</strong>rnier exposait au Salon <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> en<br />
1896. Par contre, le <strong>de</strong>uxième cavalier <strong>de</strong>meure non i<strong>de</strong>ntifié à ce jour.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 13
Aimé Gustave Blaise<br />
Anzin (Nord), 1877 - <strong>Lille</strong>, 1961<br />
Conscience, 1907 (Inv. 2008.2.4)<br />
Dernier Baiser, 1947 (1)<br />
L’oeil averti <strong>de</strong> Messieurs Laporte et Pellegrin nous<br />
mène à l’heureuse redécouverte <strong>de</strong> l’oeuvre d’un<br />
artiste qui exerça un rôle majeur dans l’art <strong>de</strong> la<br />
sculpture à <strong>Lille</strong> et à Valenciennes, autour <strong>de</strong>s années<br />
1920-1940, comme en témoigne l’ensemble formé<br />
par <strong>de</strong>ux reliefs en plâtre, Conscience et Dernier<br />
Baiser.<br />
Né d’un père mineur, Aimé Blaise apprend la<br />
sculpture auprès <strong>de</strong> Maugendre-Villers à l’Académie<br />
<strong>de</strong> Valenciennes, avant <strong>de</strong> suivre les cours <strong>de</strong> Barrias<br />
et <strong>de</strong> Coutan à l’Ecole nationale <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> à<br />
Paris dès 1895. Second prix <strong>de</strong> Rome en 1904, il<br />
décroche le premier prix en 1906. A partir <strong>de</strong> 1922,<br />
consécration pour cet homme discret, il enseigne la<br />
sculpture à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> où il va<br />
former la génération mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> sculpteurs parmi<br />
lesquels Emile Morlaix, Lucien Fenaux, Gaston<br />
Watkin, Gérard Choain, René Leleu.<br />
Inv. 2008.2.5 (1)<br />
Conscience appartient à la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation <strong>de</strong><br />
Blaise à Rome, comme pensionnaire à la villa Médicis,<br />
un an après son arrivée. Inspiré <strong>de</strong> La Légen<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
Siècles <strong>de</strong> Victor Hugo, le relief en plâtre incarne la<br />
mauvaise conscience <strong>de</strong> Caïn poursuivi dans sa fuite<br />
par l’oeil divin le foudroyant ; il vient <strong>de</strong> tuer son<br />
frère Abel dont on <strong>de</strong>vine le corps à l’arrière plan,<br />
coincé contre le rocher. La projection <strong>de</strong> la figure <strong>de</strong><br />
Caïn vers le vi<strong>de</strong>, le mo<strong>de</strong>lé réaliste et alerte participe<br />
efficacement à l’effet dramatique recherché.<br />
Quarante ans plus tard, toujours <strong>de</strong> manière symboliste,<br />
Blaise renouvelle le sujet religieux <strong>de</strong> la crucifixion<br />
en portant l’accent sur l’ultime baiser d’amour que la<br />
Vierge Marie tente <strong>de</strong> donner à son fils crucifié, la<br />
tête renversée, haussée sur la pointe <strong>de</strong>s pieds.<br />
14 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Paul Landowski<br />
Paris, 1875 – Boulogne-Billancourt (Hauts-<strong>de</strong>-Seine), 1961<br />
Gaston Riou (1883-1958) (2)<br />
Petit-fils du célèbre compositeur et violoniste, Henri Vieuxtemps et père <strong>de</strong> la pianiste et également peintre,<br />
Françoise Landowski-Caillet (1917-2007), Paul Landowski se forme auprès <strong>de</strong> Louis-Ernest Barrias à l’Ecole<br />
nationale <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> et obtient le prix <strong>de</strong> Rome en 1900 avec David combattant. De 1933 à 1937, il dirige<br />
l’Académie <strong>de</strong> France à Rome.<br />
Il est l’auteur peu connu <strong>de</strong> la très célèbre œuvre monumentale <strong>de</strong> 30 mètre <strong>de</strong> haut Le Christ ré<strong>de</strong>mpteur <strong>de</strong> Rio<br />
<strong>de</strong> Janeiro (1931), <strong>de</strong>venue en 2007, l’une <strong>de</strong>s sept nouvelles merveilles du mon<strong>de</strong>. On lui doit également le<br />
monument A la mémoire <strong>de</strong>s artistes dont le nom s’est perdu (1902) au Panthéon à Paris et plusieurs groupes sculptés<br />
au Père Lachaise, Retour à la nature, Les signes du Zodiaque. Aujourd’hui, à Boulogne Billancourt, à l’emplacement<br />
<strong>de</strong> sa maison et <strong>de</strong> son atelier où il vécut <strong>de</strong> 1906 à 1961, un Musée-jardin Paul Landowski a été créé à la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa famille. Son Journal, publié après sa mort reste un outil <strong>de</strong> référence sur le métier <strong>de</strong> sculpteur<br />
avant la première guerre mondiale et jusqu’à la fin <strong>de</strong> sa vie.<br />
Ecrivain et homme politique, Gaston Riou était<br />
très proche du sculpteur, il aurait d’ailleurs posé<br />
pour un <strong>de</strong>s soldats du Tombeau du Maréchal<br />
Foch aux Invali<strong>de</strong>s. Un modèle en plâtre est<br />
préparatoire à notre buste en bronze. Daté <strong>de</strong><br />
1924, il est aujourd’hui détruit, mais connu<br />
grâce à une photographie <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong> l’artiste.<br />
Inv. 2008.2.24 (2)<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 15
Inv. 2008.2.18-2 (1)<br />
Inv. 2008.2.19 (2)<br />
Félix Alfred Desruelles<br />
Valenciennes, 1865 - La Flèche (Sarthe), 1943<br />
Le premier Monument aux fusillés lillois (1)<br />
Les cinq photographies argentiques, dont <strong>de</strong>ux signées<br />
par Desruelles lui-même, immortalisent <strong>de</strong>s monuments<br />
créés par l’artiste dont le célèbre Monument aux fusillés<br />
lillois dans une version avant 1929. Sont représentés <strong>de</strong>s<br />
résistants lillois <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Guerre Eugène Jacquet,<br />
Sylvère Verhulst, Ernest Deconinck et Georges Maertens<br />
au moment <strong>de</strong> leur éxécution en 1915. Le jeune Léon<br />
Trulin, également passé par les armes la même année, est<br />
disposé face contre terre, comme le montrent les <strong>de</strong>ux<br />
reliefs conservés au musée. Détruit par les Allemands en<br />
1940, le monument est reconstitué par Germaine Oury-<br />
Desruelles (1889-1978), l’épouse du sculpteur.<br />
Passé par l’Académie <strong>de</strong> Valenciennes, Desruelles<br />
fréquente l’atelier <strong>de</strong> Falguière, à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong>,<br />
à Paris. Il sera second prix <strong>de</strong> Rome en 1891. Il doit sa<br />
renommée principalement aux nombreux monuments<br />
aux morts dans le Nord. Le square <strong>de</strong> l’église Saint-<br />
Germain-<strong>de</strong>s-Près à Paris porte son nom.<br />
Lucien Jean Maurice Fenaux<br />
Hazebrouck, 1911- Neuville-aux-Bois (Loiret), 1969<br />
Les Haleurs (2)<br />
L’oubli a absorbé l’œuvre <strong>de</strong> ce bel artiste dont ne subsiste<br />
aujourd’hui que le Mémorial national <strong>de</strong> la déportation du<br />
Struthof (1959). Pourtant Fenaux a joui d’une carrière<br />
honorable, débutée dans l’atelier <strong>de</strong> Blaise à <strong>Lille</strong> et<br />
poursuivie avec succès à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong>, à Paris,<br />
avec Landowski et Gaumont. Second prix <strong>de</strong> Rome<br />
en 1938, il gagne le premier prix en 1943 ; en 1949, il<br />
séjourne à la Casa Vélasquez à Madrid.<br />
Le bas-relief Les Haleurs, fonte à la cire perdue <strong>de</strong> Bisceglia,<br />
s’inscrit dans le sillon naturaliste <strong>de</strong>s sujets dédiés aux<br />
travailleurs <strong>de</strong> force <strong>de</strong> l’ère industrielle, thématique<br />
chère à Meunier (vers 1880-1900). Ici, <strong>de</strong>s haleurs<br />
s’arcqueboutent dans l’effort prodigieux à produire et<br />
à répéter sans fin. Prêt exceptionnel, La Paix, statuette<br />
en bronze fondue par Susse, puise quant à elle dans le<br />
répertoire antique <strong>de</strong> l’allégorie tout en la mo<strong>de</strong>rnisant<br />
avec sobriété, un mo<strong>de</strong>ste rameau d’olivier en offran<strong>de</strong>.<br />
16 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Lucien Brasseur<br />
Saultain (Nord) 1878 – Paris, 1960<br />
Les Oiseaux, 1937 (3)<br />
Fils d’une famille <strong>de</strong> paveurs, Lucien Brasseur est un artiste précoce<br />
puisqu’il est reçu à l’âge <strong>de</strong> 16 ans à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> et obtient<br />
en 1905, le prix <strong>de</strong> Rome. De sa brillante carrière <strong>de</strong> sculpteur, se<br />
dégage une forte puissance émotionnelle et lyrique.<br />
Le plâtre, Les Oiseaux ou Jeune fille à la colombe est une réplique <strong>de</strong><br />
la pièce commandée lors <strong>de</strong> la construction du <strong>Palais</strong> <strong>de</strong> Chaillot<br />
pour l’Exposition internationale <strong>de</strong>s arts et techniques <strong>de</strong> 1937. Elle<br />
est située, ainsi que sept autres sculptures, comme elle, toutes en<br />
bronze doré, sur le parvis <strong>de</strong> la place <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l’Homme au<br />
Trocadéro.La cape <strong>de</strong> la pièce lilloise est plus courte que celle du<br />
modèle parisien et les plis <strong>de</strong> la robe plus longs sur les pieds. La<br />
gran<strong>de</strong> qualité plastique apportée au rendu du drapé et le sentiment<br />
d’intériorité qui se dégage <strong>de</strong> cette figure féminine la rapproche<br />
immanquablement <strong>de</strong> La Pensée visible sur la faça<strong>de</strong> du musée <strong>de</strong><br />
Valenciennes.<br />
Inv. 2008.2.8 (3)<br />
Inv. 2008.3.1 (4)<br />
Gérard Choain<br />
<strong>Lille</strong>, 1906 - Paris, 1988<br />
Portrait <strong>de</strong> Maurice Planque, vers 1930 (4)<br />
Elève <strong>de</strong> Blaise à l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> vers 1922-1925,<br />
Choain poursuit sa formation auprès <strong>de</strong> Landowski à l’Ecole<br />
<strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong>, à Paris. Au long <strong>de</strong> sa carrière, sensible à la ligne<br />
florentine <strong>de</strong> la sculpture du Quattrocento, le sculpteur s’adonnera<br />
principalement à l’art du portrait et à la sculpture monumentale<br />
comme, par exemple à Paris, La Seine, place <strong>de</strong> l’Alma ou le<br />
Monument aux déportés <strong>de</strong>s camps <strong>de</strong> concentration au cimetière du<br />
Père Lachaise.<br />
Les <strong>de</strong>ux têtes d’homme exposées démontrent l’exceptionnelle<br />
maîtrise du portrait acquise par Choain. Dans une masse imposante<br />
<strong>de</strong> bronze ou <strong>de</strong> noyer, il campe en peu <strong>de</strong> traits stylisés, le portrait<br />
d’un inconnu ou le visage sévère et autoritaire <strong>de</strong> Maurice Planque<br />
(1884-1942), secrétaire général <strong>de</strong> la mairie <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> sous le mandat<br />
<strong>de</strong>s maires Gustave Delory et Roger Salengro.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 17
Inv. 2008.2.38 (1) Inv. 2008.2.36 (2)<br />
Emile Arthur Morlaix<br />
<strong>Lille</strong>, 1909 – Paris, 1990<br />
Buste d’Apollon (1)<br />
Le Génie <strong>de</strong> la Patrie, 1958 (2)<br />
Camara<strong>de</strong> d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Lucien Fenaux, René Leleu et<br />
Gérard Choain dans l’atelier lillois <strong>de</strong> Emile Blaise puis<br />
dans celui <strong>de</strong> Paul Landowski à l’école <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong><br />
à Paris, Morlaix remportera le second prix <strong>de</strong> Rome en<br />
1937 avec le bas-relief en plâtre Apollon et les muses exposé<br />
au musée <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>. Le buste en terre cuite d’Apollon,<br />
fondu en bronze par Susse Frères, reprend en trois<br />
dimensions le doux visage du dieu, incliné vers l’une <strong>de</strong>s<br />
trois muses. La simplification du mo<strong>de</strong>lé et <strong>de</strong>s formes<br />
rappelle la tradition archaïque grecque en cours dans les<br />
années 1930, à laquelle Morlaix <strong>de</strong>meurera sensible dans<br />
le sillage <strong>de</strong> ses aînés Bour<strong>de</strong>lle et Maillol.<br />
Conçues dans la pierre, Les Baigneuses arrivées au musée<br />
<strong>de</strong> <strong>Lille</strong> en 1949 relève encore <strong>de</strong> cet esprit, comme<br />
plusieurs années plus tard, la figure coupée aux genoux<br />
Jeune femme, exposée ici, dont l’allure hiératique, les bras<br />
croisés dans le dos, un <strong>de</strong>mi-sourire éclairant le visage<br />
évoque le souvenir <strong>de</strong>s Koraï grecques.<br />
A partir <strong>de</strong> 1945, Morlaix partage son temps entre Paris<br />
et le Nord où il va enseigner la sculpture et la céramique<br />
aux écoles <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> et <strong>de</strong> Douai. A cet<br />
effet, il sera l’un <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts la villa Médicis du Nord,<br />
sise au 181 bis rue Solférino à <strong>Lille</strong>. Comme nombre<br />
d’artistes contemporains, Morlaix est aussi l’auteur <strong>de</strong><br />
monuments commémoratifs tel l’exemple présent Le<br />
Génie <strong>de</strong> la Patrie, allégorie, incarnée par une femme<br />
élancée et fière, la chevelure et la draperie flottant au vent<br />
comme un drapeau ; elle constitue le mo<strong>de</strong>llo en plâtre,<br />
à la plastique sobre et puissante, <strong>de</strong> la figure <strong>de</strong>vant orner<br />
le second monument aux morts français <strong>de</strong> Wissembourg,<br />
inauguré en 1960.<br />
18 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
René Marie Joseph Leleu<br />
<strong>Lille</strong>, 1911 – Paris, 1984<br />
Etu<strong>de</strong> pour un atlante (3)<br />
Triptolème (4)<br />
Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> femme (5)<br />
Inv. 2008.2.25 (3)<br />
Inv. 2008.2.26 (4) Inv. 2008.2.27 (5)<br />
Elève auprès du sculpteur Aimé Blaise à l’Ecole <strong>de</strong>s<br />
<strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> <strong>de</strong> 1927 à 1929, il poursuit sa<br />
formation à Paris dans l’atelier <strong>de</strong> Paul Landowski.<br />
Premier Prix <strong>de</strong> Rome en 1939, c’est principalement<br />
dans la sculpture monumentale qu’il se réalise<br />
pleinement et exprime toute la puissance <strong>de</strong> son art,<br />
ainsi, entre autres, au Mémorial du Mont-Valérien<br />
(1960), et à l’Hôpital du Val-<strong>de</strong>-Grâce à Paris (1980).<br />
Malgré d’importantes comman<strong>de</strong>s, il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se<br />
consacrer à l’enseignement et à partir <strong>de</strong> 1950, il<br />
<strong>de</strong>vient professeur aux Académies <strong>de</strong> Valenciennes et<br />
<strong>de</strong> Rouen.<br />
Des œuvres <strong>de</strong> dimensions plus petites témoignent <strong>de</strong>s<br />
réelles qualités <strong>de</strong> cet artiste sérieux, grand humaniste<br />
et historien d’art, comme en témoigne son ouvrage<br />
Métamorphoses <strong>de</strong> l’Art rédigé <strong>de</strong> 1942 à 1954. Par<br />
ailleurs, il participa activement à l‘instauration du 1%<br />
en faveur <strong>de</strong> la création d’une œuvre d’art lors <strong>de</strong> la<br />
construction d’un bâtiment public ou scolaire.<br />
Le petit plâtre Etu<strong>de</strong> pour un atlante peut aisément<br />
rejoindre la série <strong>de</strong>s 9 bronzes et les <strong>de</strong>ux grands<br />
plâtres du musée, où l’on retrouve la monumentalité<br />
<strong>de</strong>s grands ensembles <strong>de</strong> l’artiste.<br />
Triptolème en bronze patiné est la réplique <strong>de</strong> la<br />
statue en bronze exposée à Valenciennes, dont le<br />
musée conserve un plâtre. Cette force sculpturale<br />
est également présente dans son Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> femme,<br />
au crayon et au fusain : la position du corps, sa place<br />
dans l’espace, le traitement du visage, <strong>de</strong>s mains et <strong>de</strong>s<br />
pieds attestent du savoir faire d’un grand artiste qui<br />
rappelle Maillol.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 19
Inv. 2008.2.20 (1) Inv. 2008.2.21 (2)<br />
Roger Frezin<br />
<strong>Lille</strong>, 1927 - vit et travaille à <strong>Lille</strong><br />
Violon, 1965 (1)<br />
Fleur et casse noix, 1965 (2)<br />
En réaction contre l’enseignement jugé trop académique<br />
et trop figé <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>, Roger<br />
Frezin, aidé par Pierre Olivier et Clau<strong>de</strong> Valois, fon<strong>de</strong> en<br />
1957, l’atelier <strong>de</strong> la Monnaie. Ce sera le lieu <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>zvous<br />
<strong>de</strong> tout un groupe d’artistes voulant échanger leurs<br />
idées et projets sur une nouvelle forme <strong>de</strong> peinture...<br />
Journalistes, hommes <strong>de</strong> lettres, comédiens, musiciens<br />
fréquentaient volontiers cet endroit où l’humour et la<br />
dérision étaient <strong>de</strong> rigueur.<br />
Ces <strong>de</strong>ux fusains datés <strong>de</strong> 1965, se situent à l’époque où<br />
Roger Frezin fréquente le groupe surréaliste "Phases"<br />
créé par le peintre Edouard Jaguer, et dans cet esprit, il<br />
détourne les formes et les objets <strong>de</strong> leur fonction première,<br />
pour recréer, à partir d’un enchevêtrement compliqué et<br />
abstrait, un nouveau mon<strong>de</strong> imaginaire et onirique. Se<br />
considérant avant tout comme un <strong>de</strong>ssinateur, la couleur<br />
pour lui est accessoire, ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>ssins à caractère figuratif<br />
et <strong>de</strong> petit format, plutôt rares chez l’artiste qui travaille<br />
surtout en grands formats, sont donc importants pour le<br />
musée <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> puisqu’ils correspon<strong>de</strong>nt à une pério<strong>de</strong><br />
où l’artiste travaillait essentiellement sur la mécanisation<br />
et l’abstraction.<br />
20 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
L’allée <strong>de</strong> sculptures<br />
En contre-point à Passion <strong>de</strong> la collection, quatre sculptures monumentales en marbre<br />
blanc sortent <strong>de</strong>s réserves pour prendre place et vie dans la galerie d’accueil du <strong>Palais</strong><br />
<strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong>.<br />
Ce geste "sculptural" est <strong>de</strong>stiné à renouer avec l’esprit architectural du <strong>Palais</strong> jadis,<br />
lors <strong>de</strong> son ouverture en 1892. De fait, le "musée <strong>de</strong> la sculpture" accueillait le <strong>visite</strong>ur<br />
dès son entrée : il déployait dans l’actuelle galerie d’entrée plus d’une centaine <strong>de</strong> sculptures<br />
contemporaines, dont la particularité appréciée était <strong>de</strong> mêler les célébrités nationales et<br />
du Nord <strong>de</strong> la France. Cette présentation, remaniée à trois reprises, s’est maintenue malgré<br />
la perturbation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux guerres mondiales jusqu’à la tombée en disgrâce <strong>de</strong> la sculpture<br />
XIX e siècle, dans les décennies 1950-1960.<br />
Quatre œuvres liées aux années 1880-1900 <strong>de</strong> quatre artistes issus <strong>de</strong> la même génération<br />
ont été choisies pour former un ensemble cohérent, organisé le long d’une allée : elles<br />
font ainsi revivre le talent <strong>de</strong> grands sculpteurs tant originaires <strong>de</strong> la région comme Eugène<br />
Déplechin (1852-1926), Edgar Boutry (1857-1938), que parisiens comme Emile Peynot<br />
(1850-1932) et Gustave Michel (1851-1924). Ces œuvres suscitent entre elles le jeu <strong>de</strong>s<br />
correspondances formelles et charnelles ; il en émane un dialogue sensuel, parfois spirituel<br />
qui résonne sous les voûtes <strong>de</strong> la galerie et accueille ainsi les <strong>visite</strong>urs du musée.<br />
Notre intention, certes, est <strong>de</strong> raviver le talent d’une époque qui excellait à s’exprimer<br />
<strong>de</strong> manière allégorique et monumentale sous le ciseau <strong>de</strong>s sculpteurs mais également <strong>de</strong><br />
susciter une appréciation nouvelle <strong>de</strong> cette statuaire majestueuse, et pourquoi pas éveiller<br />
la contemplation.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 21
Inv. Sc 59 (1) Inv. Sc 40 (2)<br />
Emile Edmond Peynot<br />
Villeneuve-sur-Yonne, 1850 - Paris, 1932<br />
La Proie, 1888 (1)<br />
Comme l’Etat a coutume d’agir sous la III ème République,<br />
et le <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> en bénéficie<br />
amplement, surtout au moment <strong>de</strong> son édification<br />
(1885-1892), il envoie en 1889 La Proie, un marbre<br />
terriblement fougueux. En équilibre instable sur un<br />
rocher, l’inextricable et dramatique enchevêtrement <strong>de</strong><br />
corps humains et <strong>de</strong> rapace représente la lutte féroce <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux chasseurs pour s’emparer d’un aigle ; ce <strong>de</strong>rnier<br />
résiste, les yeux et le bec redoutables, et s’agrippe à l’un<br />
<strong>de</strong>s hommes que son compagnon ou adversaire (?), à<br />
l’expression effrayante, semble écraser.<br />
Prix <strong>de</strong> Rome en 1881, Peynot avait conçu le sujet<br />
lors <strong>de</strong> son séjour <strong>de</strong> pensionnaire à la villa Médicis,<br />
sous l’emprise <strong>de</strong> l’art puissant <strong>de</strong> Michel Ange. Il<br />
produit toutefois une œuvre personnelle qui ne cesse<br />
d’impressionner <strong>de</strong>puis son exposition au Salon <strong>de</strong> 1888,<br />
à l’Exposition universelle <strong>de</strong> 1889 et au musée à <strong>Lille</strong>.<br />
Gustave Frédéric Michel<br />
Paris, 1851- Paris, 1924<br />
La Forme se dégageant <strong>de</strong> la matière, 1902 (2)<br />
En 1903, l’Etat envoie le marbre d’un artiste jouissant<br />
d’une soli<strong>de</strong> réputation internationale et récent lauréat<br />
d’un Grand Prix à l’Exposition universelle <strong>de</strong> 1900,<br />
Gustave Michel.<br />
Thème symboliste, La Forme se dégageant <strong>de</strong> la Matière<br />
(modèle en plâtre au musée <strong>de</strong> La Piscine à Roubaix)<br />
incarne par excellence l’acte <strong>de</strong> création du sculpteur ;<br />
elle illustre aussi l’admiration vouée à Michel Ange, par la<br />
forme puissante et le recours au "non finito", technique<br />
pour suggérer l’émergence <strong>de</strong> la vie. Ici comme dans ses<br />
autres oeuvres, Michel veille toujours à insuffler le souffle<br />
vital <strong>de</strong> la nature qu’il embellit d’un mouvement <strong>de</strong><br />
lignes élégantes et ondoyantes dont le félicitait la critique<br />
<strong>de</strong> l’époque. Les mêmes qualités <strong>de</strong> force et <strong>de</strong> sérénité<br />
imprègnent La Pensée, un buste monumental exposé<br />
dans la galerie <strong>de</strong> sculptures, que l’artiste exécuta <strong>de</strong>ux<br />
ans plus tard.<br />
22 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Edgar Henri Boutry<br />
<strong>Lille</strong>, 1857- Levallois-Perret (Hauts-<strong>de</strong>-Seine), 1938<br />
Pax (3)<br />
Avec Cordonnier et Lefebvre, camara<strong>de</strong>s d’étu<strong>de</strong>s aux Ecoles académiques<br />
à <strong>Lille</strong>, Boutry fait partie <strong>de</strong>s sculpteurs lillois célèbres pour avoir décroché<br />
le prix <strong>de</strong> Rome et ainsi accé<strong>de</strong>r à l’Académie <strong>de</strong> France à Rome, installé<br />
villa Médicis, et recevoir par la suite <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s officielles. A cette<br />
occasion, en 1887, <strong>Lille</strong> reçoit en gran<strong>de</strong> pompe Boutry qui avait déjà<br />
gagné le second prix en 1885 avec le haut relief en plâtre Corps d’un<br />
Spartiate rapporté à sa mère, exposé dans la galerie <strong>de</strong> sculptures.<br />
Inspiré <strong>de</strong>s allégories antiques comme l’atteste le terme latin Pax gravé dans<br />
le marbre, la Paix est symbolisée par une femme au geste dynamique pour<br />
dispenser son pouvoir, un enfant casqué, assis à ses pieds sur une peau <strong>de</strong><br />
lion ; Pax offre cependant ici une nudité aux formes généreuses et à<br />
l’aura maternelle qui reflète l’esprit <strong>de</strong>s années 1900. Elle pourrait avoir<br />
été exécutée à la suite <strong>de</strong>s ravages que la Première guerre mondiale infligea<br />
à la ville <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>.<br />
Inv. 2008.0.6.48 (3)<br />
Eugène Valentin Déplechin<br />
Roubaix, 1852-Thiais (Val <strong>de</strong> Marne), 1926<br />
Amphitrite, 1893 (4)<br />
La déesse <strong>de</strong> la mer pose avec coquetterie et langueur, un dauphin enroulé<br />
à ses pieds pour attribut : la statue vaut à l’artiste une médaille au Salon <strong>de</strong><br />
1893. Le modèle en plâtre est exposé au musée <strong>de</strong> Roubaix. Fixé à <strong>Lille</strong>,<br />
Depléchin connaît une brillante carrière que couronne Le petit Quinquin,<br />
son œuvre la plus célèbre pour le Monument à Desrousseaux, en 1902 :<br />
la douceur du mo<strong>de</strong>lé, la tendresse <strong>de</strong>s traits marquent les <strong>de</strong>ux effigies<br />
féminines. Amphitrite dormait dans les réserves du musée sous une couche<br />
<strong>de</strong> poussière, les chevilles et la queue du dauphin cassées. La restauration<br />
s’avérait délicate : une fois dépoussiérée, le haut <strong>de</strong> la statue a été soulevé<br />
à l’ai<strong>de</strong> d’une tour <strong>de</strong> levage afin d’emboîter <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s goujons au niveau<br />
<strong>de</strong>s chevilles ; une fois ces cassures bouchées, ainsi que celles <strong>de</strong> la queue,<br />
le marbre a été nettoyé à l’eau.<br />
La restauration a été assurée par Daniel Ibled, restaurateur agréé <strong>de</strong>s<br />
musées <strong>de</strong> France, grâce au mécénat <strong>de</strong>s Eaux du Nord.<br />
Inv. Sc 33 (4)<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 23
Actualité <strong>de</strong>s restaurations<br />
Inv. 2008.0.6.35 (1) Inv. Sc 51 (2)<br />
Charles Gauthier<br />
Chauvirey-le-Châtel (Haute-Saône), 1831- Paris, 1891<br />
Cléopâtre, 1880 (1)<br />
La restauration a permis <strong>de</strong> révéler le véritable auteur du<br />
plâtre : ce n’était pas le Lillois Albert Darcq (1848-1895),<br />
mais le Parisien Charles Gauthier à la carrière fructueuse.<br />
Puissante et sensuelle, la sculpture relate le suici<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Cléopâtre piquée par un aspic : l’Etat l’acquiert au Salon<br />
<strong>de</strong> 1880, l’expédie à l’ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> Tunis, puis la dépose à<br />
la préfecture <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> en 1886 et, enfin au musée.<br />
Longtemps en réserves, le plâtre était très empoussiéré<br />
et s’écaillait. La restauratrice l’a dépoussiéré pour débuter<br />
ensuite un méticuleux travail <strong>de</strong> dégagement <strong>de</strong>s<br />
2 premiers badigeons colorés au scalpel et atteindre ainsi<br />
la <strong>de</strong>rnière couche ocre posée sur le plâtre; les éclats ont<br />
été bouchés et la retouche est venue harmoniser les<br />
<strong>de</strong>rniers acci<strong>de</strong>nts du plâtre patiné.<br />
La restauration <strong>de</strong> l’œuvre a été assurée par Sabine Kessler,<br />
restauratrice agréée <strong>de</strong>s Musées <strong>de</strong> France, grâce au mécénat<br />
<strong>de</strong>s Eaux du Nord.<br />
James Pradier<br />
Genève, 1790 - Bougival (Yvelines), 1852<br />
Satyre et bacchante (2)<br />
Envoyée par l’Etat à <strong>Lille</strong> en 1889, Satyre et bacchante<br />
est une œuvre majeure du musée, soupçonnée être<br />
le modèle en plâtre du marbre exposé au Louvre et<br />
dont la sensualité suscita le scandale au Salon <strong>de</strong> 1834.<br />
La restauration a confirmé l’hypothèse, le plâtre étant<br />
jusqu’alors alourdi par les 3 couches <strong>de</strong> badigeons<br />
posées au fil du temps ; leur dégagement a été long et<br />
difficile : il a été pratiqué à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> décapants en gel<br />
et en liqui<strong>de</strong>, puis au scalpel. Des pointes <strong>de</strong> clou et<br />
<strong>de</strong>s croix au crayon, servant <strong>de</strong> repères pour la taille du<br />
marbre, ont été découvertes. Les fissures comme celle<br />
au niveau du bras droit du satyre ont été comblées et <strong>de</strong><br />
légères retouches ont harmonisé la surface générale.<br />
La restauration a été entreprise par le groupement <strong>de</strong><br />
restauratrices agréées <strong>de</strong>s Musées <strong>de</strong> France, Pascale Klein,<br />
Véronique Picur et Anne Liégey sous le contrôle du C2RMF à<br />
Versailles avec Axelle Davadie. Cette restauration a été réalisée<br />
grâce au mécénat <strong>de</strong> la B.C.M.N.E., filiale du Crédit Mutuel<br />
Nord Europe.<br />
24 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Statuette du dieu Amon (3)<br />
Basse Epoque (664-323 av. J.-C.)<br />
Egypte, Saqqara (?)<br />
Bronze polychrome<br />
Au début du XX e siècle, le Musée du Louvre dépose au<br />
<strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Lille</strong> <strong>de</strong>s caisses d’objets provenant<br />
<strong>de</strong> fouilles menées en Egypte, dont un petit torse en<br />
bronze. Oublié dans les réserves avec d’autres statuettes du<br />
même matériau, il suscite l’attention du conservateur du<br />
fait <strong>de</strong> la présence inhabituelle <strong>de</strong> résidus sur la surface et<br />
<strong>de</strong> sa qualité plastique.<br />
Une restauration est programmée pour analyser plus<br />
finement l’aspect du bronze et préserver tout élément<br />
informatif sur l’histoire <strong>de</strong> l’objet. L’observation sous<br />
loupe binoculaire, la radiographie et l’analyse par faisceau<br />
d’ions au moyen <strong>de</strong> l’ accélérateur AGLAE ont décelé<br />
que le bronze était une fonte creuse élaborée à partir<br />
d’un noyau constitué <strong>de</strong> plusieurs pièces (torse, <strong>de</strong>ux bras,<br />
<strong>de</strong>ux jambes, une tête). Sont également apparus <strong>de</strong>s traces<br />
brunes d’enfouissement, <strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong> préparation blanche<br />
témoignant <strong>de</strong> la pose <strong>de</strong> pigments colorés, et même<br />
d’infimes particules d’or et <strong>de</strong> bleu. Tous ces éléments<br />
témoignent d’un bronze polychrome d’excellente facture<br />
qu’un fidèle a déposé dans l’enceinte d’un temple ou à<br />
proximité d’un lieu <strong>de</strong> culte en signe <strong>de</strong> dévotion, comme<br />
la pratique en était courante au I er millénaire. La similarité<br />
<strong>de</strong>s concrétions <strong>de</strong> fouilles <strong>de</strong> notre statuette avec celles<br />
trouvées sur d’autres bronzes conservés au Musée du<br />
Louvre et provenant <strong>de</strong> Saqqara suggèrerait une même<br />
origine : les fouilles <strong>de</strong> Mariette au Sérapéum.<br />
Inv. ME 409 (3)<br />
L’étu<strong>de</strong>, la restauration et le soclage ont été<br />
réalisés par le C2RMF et les restauratrices<br />
agréées par les Musées <strong>de</strong> France,<br />
Isaure d’Avout-Greck et Shéréraza<strong>de</strong> Bentouati,<br />
grâce au mécénat <strong>de</strong> Proxiad.<br />
Les recherches menées dans les réserves du Louvre ont<br />
permis la découverte d’une tête pouvant appartenir au<br />
torse <strong>de</strong> <strong>Lille</strong>. Des cassures similaires à celles observées au<br />
niveau du cou <strong>de</strong> la statuette confirment cette hypothèse.<br />
La décision est alors prise <strong>de</strong> remettre en place la tête. Et<br />
du torse anonyme initial émerge une statuette à l’effigie<br />
du roi <strong>de</strong>s dieux, Amon.<br />
<strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong> | 25
Attribué à Domenico PANETTI<br />
Ferrare, vers 1460 – ?, avant 1513<br />
La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Cécile<br />
Le style et le sujet <strong>de</strong> ce tableau anonyme renvoient à l’art<br />
<strong>de</strong> Domenico Panetti, peintre <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Ferrare établi à<br />
Bologne dans sa phase <strong>de</strong> maturité, c’est-à-dire au cours <strong>de</strong><br />
la première décennie du XVI e siècle. La manière douce et<br />
sensible visible dans l’attitu<strong>de</strong> rêveuse <strong>de</strong> la Vierge, la pose<br />
naturelle <strong>de</strong> l’Enfant ou le paysage harmonieux qui s’ouvre<br />
à gauche évoquent le classicisme poétique du Pérugin ou<br />
<strong>de</strong> Raphaël. Au premier plan, l’arbre frêle finement découpé<br />
sur un panorama qui se dissout dans le bleuissement <strong>de</strong>s<br />
lointains est une référence directe aux créations <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
maîtres.<br />
Toute la singularité <strong>de</strong> ce tableau rési<strong>de</strong> dans un motif<br />
inhabituel pour pareille scène : la présence d’une figure<br />
<strong>de</strong> sainte auréolée qui complète la composition à droite<br />
<strong>de</strong> la Vierge. On l’i<strong>de</strong>ntifie comme sainte Cécile grâce à<br />
son attribut, un orgue positif représenté <strong>de</strong>rrière elle. La<br />
patronne <strong>de</strong>s musiciens désigne une partition polyphonique<br />
inscrite sur un cartel qu’elle présente ostensiblement. Il<br />
s’agit d’un motet, mise en musique d’un psaume dont le<br />
texte latin est clairement lisible : Fiat, Domine, cor meum<br />
im[m]aculatum ut non confundar («Fais, Seigneur, que mon<br />
cœur soit sans tache afin que je ne connaisse pas la honte»).<br />
C’est la clef <strong>de</strong> cette œuvre énigmatique : la sainte au cœur<br />
pur est une image <strong>de</strong> la Nativité dépeinte à ses côtés. Or,<br />
selon la Légen<strong>de</strong> dorée <strong>de</strong> Jacques <strong>de</strong> Voragine, sainte Cécile<br />
est une vierge romaine du début du III e siècle qui, mariée<br />
<strong>de</strong> force, continue <strong>de</strong> respecter envers et contre tout son<br />
vœu <strong>de</strong> virginité.<br />
La restauration <strong>de</strong> cette peinture à l’huile sur bois, qui<br />
l’a dégagée <strong>de</strong>s larges repeints et du vernis jaune qui<br />
l’obscurcissaient, a permis <strong>de</strong> lui rendre sa lumineuse<br />
lisibilité... mais la composition n’a rien perdu <strong>de</strong> sa<br />
charmante étrangeté.<br />
Inv. P.781<br />
L’intervention a été réalisée par Brigitte Arbus (pour la<br />
couche picturale) et Patrick Mandron (pour le support),<br />
restaurateurs agréés <strong>de</strong>s Musées <strong>de</strong> France, sous le contrôle<br />
du C2RMF à Versailles, grâce au mécénat <strong>de</strong> Groupama.<br />
26 | <strong>Gui<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>visite</strong>
Rédaction <strong>de</strong>s textes :<br />
Annie Scottez - De Wambrechies<br />
et Elisabeth De Jonckheere<br />
Crédits Photographiques :<br />
Reproduction <strong>de</strong>s oeuvres pages 1, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 11, 12,<br />
13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 25 :<br />
<strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> © RMN - photo : Hervé Lewandowski<br />
Reproduction <strong>de</strong>s oeuvres pages 22, 23, 24 :<br />
© <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> - photo : Philip Bernard<br />
Reproduction page 26<br />
© <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> - photo : Frédéric Iovino<br />
Couverture :<br />
Agathon Léonard, La Paysanne<br />
© <strong>Palais</strong> <strong>de</strong>s <strong>Beaux</strong>-<strong>Arts</strong> - photo : Philip Bernard<br />
Conception et ligne graphique :<br />
Claire Masset, PBA 2009
Informations pratiques<br />
horaires d’ouverture :<br />
lundi - 14 h à 18 h,<br />
du mercredi au dimanche 10 h à 18 h.<br />
Fermé le mardi, le 25 déc., le 1er janv.<br />
tarif<br />
5,50 g - 3,80 g<br />
réservation - <strong>visite</strong>s guidées<br />
Service <strong>de</strong>s publics<br />
tél 33 (0)3 20 06 78 17 • fax. 33 (0)3 20 06 78 23<br />
@ : reservationpba@mairie-lille.fr<br />
autour <strong>de</strong> l’exposition :<br />
Visite guidée<br />
le dimanche à 16 h 30, en alternance avec l’exposition<br />
e.motion graphique<br />
• Tarif : 4 g + droit d’entrée<br />
Visite et table ron<strong>de</strong><br />
jeudi 17 décembre 2009 • Entrée libre, sur réservation<br />
• à 14 h 30<br />
Visite avec les commissaires et<br />
les collectionneurs<br />
• à 16 h table ron<strong>de</strong> sur le thème :<br />
Collections publiques / collections privées<br />
Plus d’info : www.pba-lille.fr