sommaire - Parc naturel régional du Morvan

L’histoire d’une terre de migration … et d’accueil
Espace rural aux traditions inscrites dans la mémoire collective, le Morvan a connu plusieurs
évolutions marquantes :
- le défrichement et l’installation des clairières agricoles au Moyen-Age,
- puis trois cents ans d’économie majoritairement forestière, orientée vers la fourniture de bois
de chauffage à destination de Paris et valorisant la technique du flottage,
- un développement agricole tardif, enfin, avec des compléments de ressources indispensables
aux paysans, et qui se traduit aujourd’hui par la spécialisation d’éleveurs naisseurs de
Charolais.
La recherche de ces compléments a donné lieu à des migrations saisonnières (vendanges, toits de
chaume, moissons…) ou temporaires : galvachers (agriculteurs originaires du Morvan qui partaient
"se louer" avec leurs bœufs afin de réaliser des travaux de halage), nourrices sur lieu à Paris,
laboureurs. Ces migrations plus ou moins longues et plus ou moins éloignées ont enrichi la région
sur le plan financier mais aussi sur le plan des idées, et ont permis de repousser des migrations
définitives plus conséquentes à la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire bien après la plupart des espaces
ruraux français.
De plus le Morvan a accueilli, entre 1807 et 1891, plus de 48 000 enfants de l’Assistance Publique
en provenance de la Nièvre et d’Ile-de-France, dont plus de la moitié ont fait leur vie sur place. Cet
accueil très important a perduré jusqu’aux années 1970 avec un niveau comparable à celui des
« Petits Paris » du XIXe siècle. L’accueil des nourrices sur place a permis à de nombreux enfants
de l’Assistance de faire souche, ce qui a accru la population.
Toutes ces évolutions et mouvements de population ont permis de faire du Morvan une terre
d’échanges et de migrations.
Un milieu naturel d’une grande richesse
Territoire à la biodiversité riche et fragile, le Morvan a conservé un caractère paysager spécifique
qui contraste avec le reste de la Bourgogne, entre moyenne montagne et forêt, lieux habités dans
les vallons et éléments aquatiques (lacs, étangs et eaux vives).
Les récentes évolutions du paysage (déprise agricole, fermeture et enrésinement, barrages,
dynamique modérée de la construction) ont incité les acteurs locaux à développer une politique
active de limitation des risques et d’anticipation des bouleversements à venir, à laquelle le Parc
contribue au premier plan.
La biodiversité est riche, tout comme le potentiel en matière d’énergies renouvelables : du fait de la
qualité de l’air et des eaux (le territoire est situé sur deux têtes de Bassin, l’Yonne et l’Arroux-
Ternin), ces ressources permettent aux paysages et aux milieux naturels morvandiaux de compter
parmi les plus attractifs du territoire national. L’enjeu de leur qualité est devenu majeur pour leurs
habitants.
Un classement en Parc naturel régional pleinement d’actualité
Le Parc naturel régional (PNR) du Morvan, seul Parc de la région Bourgogne, est un des premiers
Parcs naturels régionaux (1970). Ces dernières années, le PNR du Morvan a travaillé à
l’élaboration de sa nouvelle charte (2008 – 2019). Avec le renouvellement de sa Charte, le Parc
aborde, après plus de trois décennies d’expérience dans le domaine de la protection et de la
valorisation d’un territoire d’exception, un nouveau virage. En effet, depuis dix ans, tout en
conservant ses caractéristiques de territoire remarquable et fragile, le Morvan a beaucoup changé,
de même qu’ont été profondément modifiées les conditions du développement territorial.
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