Synthèse Franchissement des cours d'eau (mars 2007) (PDF - 132 Ko)

FRANCHISSEMENT DES COURS D'EAU
AVEC DES KITS AMOVIBLES
Action 223
Charte
forestière
du Morvan
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INTRODUCTION
Suite à l'étude expérimentale pilotée par le Parc en 2003 sur les techniques de
franchissement des cours d'eau, la solution proposée et adoptée par les professionnels est
l'utilisation de kits amovibles composés de buses PEHD.
Afin de pouvoir développer l'utilisation de ces kits lors des exploitations, le Parc a acheté
dans le cadre de la Charte forestière 10 kits afin de l es répartir géographiquement en
complément de ceux déjà présents à Saint-Brisson.
L'objet de présent rapport est de présenter de cette opération.
CONDITIONS D'UTILISATION DES KITS
La mise en place d'un kit est nécessaire dans le cas de franchissements répétés (plus d’un
aller/retour) de tout écoulement naturel (un ru, un ruisseau, une petite rivière) imposés par les
nécessités d’une exploitation forestière. Ces aménagements sont temporaires. Ils sont démontés
à la fin de l’exploitation.
Un passage est créé dans le cours d'eau à l'aide de billons qui vont supporter la charge de
l'engin et de son chargement. Les tubes en PEHD (Polyéthylène Haute Densité) sont insérés dans
l'ouvrage pour assurer l'écoulement de l'eau et l e passage de la faune aquatique.
Il n’y a pas de limite à priori dans la largeur maximale pouvant être traversée. Ce sont les
difficultés de mises en place qui sont limitantes. Plus le cours d’eau est profond, plus il est large,
ou plus le débit est fort, plus l’aménagement est difficile. Par expérience, l’utilisation de ces
méthodes sur des rivières de 7 à 8 m de large avec des profondeurs moyennes de 0,50 m n’a posé
aucun problèmes.
L'utilisation des kits nécessite :
leur transport par un véhicule utilitaire approprié en fonction du diamètre et de la longueur
des tubes utilisés ;
un temps de montage-démontage en général inférieur à 2 heures avec deux personnes et une
griffe.
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La dénomination commerciale du tube PEHD est ECOPAL ou ECOBOX (tube PEHD double
paroi, annelé à l'extérieur, lisse à l'intérieur ; couleur noir à l'extérieur et blanc ou gris à
l'intérieur). Les diamètres intérieurs proposés par FRANS BONHOMME, importateur, vont de
140 à 1030 mm. Les tubes sont livrés en longueur de 6m.
Dans le cadre de la Charte forestière du Morvan, le Parc a acheté en février 2005 :
diamètre 140 mm : 30 tubes à 49 € HT le tube ;
diamètre 215 mm : 30 tubes à 57 € HT le tube ;
diamètre 300 mm : 20 tubes à 78 € HT le tube ;
diamètre 400 mm : 10 tubes à 144 € HT le tube ;
diamètre 500 mm : 5 tubes à 193 € HT le tube ;
diamètre 600 mm : 5 tubes à 376 € HT le tube ;
Soit un coût en moyenne de 108 € HT le tube. Mais le coût est très dépendant des
diamètres choisis et du cours du pétrole.
MISE A DISPOSITION DES KITS
L'objectif de l'action était de développer l'utilisation des kits par la profession. Dans ce
cadre l es kits ont été confiés au CIPREF (Centre d'Information et de Promotion des Entreprises
Forestières de Bourgogne) pour les répartir géographiquement sur le territoire du Parc et pour
organiser les prêts auprès des entrepreneurs.
Les kits ont été répartis sur trois communes du Parc : Etang-sur-Arroux, Moux-en-
Morvan et la Roche-en-Brénil. Avec la Maison du Parc, les entrepreneurs disposent ainsi de 4
points pour se procurer des kits. Les tubes ont été coupés en 2 (4m + 2m), facilitant ainsi le
transport.
Le CIPREF gère l'ensemble des prêts aux entrepreneurs en relation avec l'équipe du Parc
quand les entrepreneurs s'y adressent directement.
Date Lieu Type d'exploitation Matériel
Mars 2005 Uchon Exploitation résineux au
porteur
1 tube de 215 de diamètre
Tube cassé par la glace
Oct 2005 La Planoise Exploitation de grumes
feuillues au débusqueur
2 tubes de 215 + 2 tubes de 300
1 tube emporté par une crue
Le Pommoy
Champeau
Fev 2006 Gouloux Exploitation de feuillus au
porteur
1 tube de 300 + 2 tubes de 400
+ rampes métalliques
Mai 2006 Anost Exploitation résineux au 2 tubes de 140
porteur
Sept 2006 Chalaux Exploitation résineux 2 tubes de 300
Oct 2006 Cercy la Tour Exploitation feuillus au
porteur
Oct 2006 Saint-Saulge Exploitation feuillus au
porteur
Oct 2006 Larochemillay Exploitation grumes au
débusqueur
2 tubes de 300
2 tubes de 300
4 tubes de 140 + 6 tubes de 215
Aménagement de 2 passages
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Oct 2006 Brassy Exploitation résineux au
porteur
Nov 2006 Anost Exploitation résineux au
porteur
Nov 2006 Lormes Exploitation résineux au
porteur
Déc 2006
La Grande
Verrière
Exploitation feuillus au
porteur
2 tubes de 215
2 tubes de 215 + 4 tubes de 300 +
4 tubes de 400.
Aménagement de 2 passages
2 tubes de 215 + 4 tubes de 300 +
4 tubes de 400
Aménagement de 2 passages
Aménagement de 4 sites pour une
exploitation de 3000 m3.
Les tubes les plus utilisés sont ceux de diamètre moyen : de 215 et 300 mm. Les tubes de
gros diamètre, de 500 et 600 mm ont été achetés pour être découpés en 2 dans le sens de la
longueur et être ainsi utilisé en arche, mais la technique n'a pas été testée.
L'installation de franchissement avec des tubes a été réalisée le plus souvent pour des
exploitations au porteur mais aussi pour des exploitations au débusqueur. Pour les débusqueurs,
les billons utilisés (résineux comme feuillus) pour l'aménagement du passage doivent être aussi
gors, voire plus gros, que les bois débardés.
Les entrepreneurs ont adapté la technique en fonction des contraintes de terrain :
A Gouloux, l'aménagement a été réalisé au niveau de deux piliers, un peu fragiles, d'un ancien
pont. Ainsi, les tubes et les billons ont été installés pour limiter la charge au niveau des
piliers, et les rampes ont été posées sur les piliers.
A Larochemillay, l'exploitation au débusqueur a été longue. L'entrepreneur a aménagé un
véritable pont en ajoutant de la terre au dessus du passage.
Pour les grosses exploitations comme à Larochemillay, à Anost ou à Lormes, deux passages
ont été aménagés sur chaque parcelle.
A Chalaux, l'entrepreneur a positionné les billons dans le sens de la piste et donc
perpendiculairement au ruisseau. En terme de fonctionnalité cela est équivalent mais la
technique demande probablement plus de temps pour l'installation.
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En terme de durabilité, il semble que les petits tubes se détériorent après quelques
utilisations mais reste utilisables et fonctionnels. Compte-tenu des possibilités de détérioration
des tubes prêtés et du faible coût des tubes de petit diamètre, certains entrepreneurs
commencent à s'équiper individuellement.
Il est intéressant de noter que les entrepreneurs exportent la technique à l'extérieur du
territoire : Saint-Saulge, Cercy la Tour. Dans le cadre du programme Life Ruisseaux, animé par le
Parc du Morvan, la technique a également été exportée en Franche-Comté et en Belgique.
UTILISATION DES RAMPES M ETALLIQUES
Dans le cadre de l'étude pilotée par le Parc en 2003, deux prototypes de rampes
métalliques d'une longueur de 3 m ont été fabriqués et testés. Elles sont aussi à disposition des
entrepreneurs sur simple demande auprès du CIPREF ou du Parc.
Les rampes permettent d'installer un ouvrage sans toucher au cours d'eau. Elles sont en
revanche moins faciles à mettre en œuvre car elles pèsent 600 kg chacune et leur utilisation est
limitée à des ruisseaux dont la largeur est inférieure à l'empattement des rampes.
Le coût des prototypes était de 4916 € HT en 2002.
Date Lieu Type d'exploitation Matériel
Fev 2006 Gouloux Exploitation de feuillus au
porteur
Fev 2006 Molphey Exploitation résineux au
porteur
Avr 2006 Lavault Frétoy Exploitation feuillus au
tracteur
Rampes métalliques + 1 tube de
300 + 2 tubes de 400
Rampes métalliques
Rampes métalliques
Les rampes ont été utilisées pour des exploitations par portage. Leur utilisation a aussi
été envisagée pour un débusqueur en positionnant des billons entre les deux rampes mais cela n'a
pas été mis en œuvre. Au Canada, un système équivalent est utilisé avec la possibilité de fixer
des barres en acier entre les rampes.
Les rampes présentent donc une certaine facilité de mise en œuvre si on dispose d'un
engin de l evage adéquat. Elles présentent aussi l'avantage d'installer le franchissement sans
toucher au cours d'eau. Mais leur coût est le principal facteur limitant au développement de leur
utilisation.
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